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Le croyant et les organisations religieuses


NOTRE POSITION SUR LA TERRE

Chers amis,

J'aimerais maintenant attirer votre attention sur notre position comme croyants ici sur la terre. Nous verrons que celle-ci aussi est liée à Christ. Car de même que nous avons été rendus conformes à Christ pour pouvoir nous tenir devant Dieu, nous sommes aussi identifiés à Christ devant le monde., En d'autres termes: nous sommes placés ici dans sa position, de la même manière que nous sommes en Lui devant Dieu. Ce sera pour nous d'un grand profit de garder toujours à la mémoire cette vérité.

Lorsqu'il est question de notre position ici sur la terre, il y a deux aspects qui l'un et l'autre sont très importants. Le premier est en relation avec le monde et le second, avec le «camp», c'est-à-dire la chrétienté organisée qui dans cette économie a pris la place du judaïsme comme témoignage pour Dieu (voir Rom. 11 et comparer avec Matt. 13). Sur la position par rapport au monde, voir «dans le monde, mais pas du monde»

Notre position vis-à-vis du «camp»

Dans l'épître aux Hébreux, nous lisons: «Car les corps des animaux dont le sang est porté, pour le péché, dans les lieux saints, par le souverain sacrificateur, sont brûlés hors du camp. C'est pourquoi aussi Jésus, afin qu'il sanctifiât le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Ainsi donc, sortons vers lui hors du camp, portant son opprobre» (Héb. 13: 11-13).

Deux choses apparaissent très clairement dans ce passage:

1. Le sang de certains sacrifices pour le péché était porté dans les lieux saints.
Il s'agissait de sacrifices correspondant à la situation où il fallait restaurer ou maintenir la communion avec l'ensemble du peuple de Dieu, alors que cette communion  avait été rompue : péché du Souverain Sacrificateur (Lévitique 4 :3, 5, 6) ou de l'ensemble de l'assemblée du peuple d'Israël (Lévitique 4 :13, 16, 17) ou cérémonie de la fête des propitiations (appelée aujourd'hui Yom-Kippour ; Lévitique 16 : 14, 15)

2. Les corps des animaux offerts en rapport avec ces sacrifices étaient brûlés hors du camp (Lévitique 4:12, 21 ; 16:27, 28).

L'apôtre applique ces versets aux Hébreux qui souffraient extrêmement dans un monde qui les rejetait  et les faisait souffrir (Hébreux 10 :32-39). Ils avaient à s'en détacher, y compris se détacher de tout le système judaïque et de toute la religion juive, bien qu'elle ait été donnée de Dieu par Moïse. Pour ces croyants hébreux, c'était une épreuve particulièrement difficile, parce qu'ils semblaient perdre tous les privilèges de cette religion donnée de Dieu. La substance de toute l'épître aux Hébreux est de montrer à ces croyants qu'ils trouvaient en Christ dans le christianisme quelque chose de plus élevé et plus précieux, dont le système judaïque et l'Ancien Testament n'étaient que des types. Il fallait sortir du judaïsme (qui allait tomber sous le jugement de Dieu ; destruction de Jérusalem par Titus en l'an 70) représenté par le camp juif. Cette exhortation de cette épître n'était en fait que l'application des types donnés auparavant dans l'Ancien testament. Le camp juif était bien initialement le centre de bénédiction avec la présence de Dieu au milieu de lui (Nombres 2 : 1-2), mais cette présence avait été perdue dans certaines circonstances (Exode 33 ; péché du veau d'or), soit par les circonstances spéciales du péché de l'ensemble ou du péché de celui qui représentait le peuple (Lévitique 4).  Dans ces diverses circonstances, Dieu n'avait plus sa place au milieu du camp d'Israël, ce qui est illustré par ce sacrifice brûlé hors du camp, et non pas sur l'autel situé normalement au milieu du camp. Ce camp d'où Dieu était rejeté et exclu, illustre le caractère de toutes les religions de forme, qui se bornent à suivre des rites sans que la réalité de la vie divine dans les coeurs soit présente.
De la même manière, Christ a souffert hors de la ville de Jérusalem (Jean 19 :20), et Christ n'ayant plus sa place dans le système judaïque, le croyant ne pouvait que suivre son Seigneur.

L'apôtre montre que Christ est le vrai antitype de ces sacrifices.

Nous voyons toutefois là aussi les deux aspects de la position du croyant - sa place devant Dieu dans les lieux saints où le sang a été porté; et sa place sur la terre, hors du camp, où Christ a souffert. Comme cela a déjà été dit, de même que nous sommes en Christ devant Dieu, identifiés à Lui et revêtus de toute la valeur de sa propre acceptation, nous sommes aussi identifiés à Lui sur la terre, dans sa honte et son rejet. La place du croyant sur la terre est par conséquent hors du «camp». C'est ce que dit l'auteur de l'épître: «Ainsi donc, sortons vers lui hors du camp, portant son opprobre».

«Qu'est-ce que le camp?» Il ressort clairement du passage qui vient d'être lu qu'il s'agissait là du judaïsme.
A quoi correspond-il maintenant ? Le judaïsme était de Dieu et avait sur la terre la position d'un témoignage pour Lui. Le judaïsme a failli et après le rejet définitif de Christ lors de la prédication des apôtres, il a été mis de côté et le christianisme a pris sa place, comme nous l'enseigne Romains 11. Le camp est maintenant la chrétienté organisée, l'église extérieurement professante. Le caractère commun du judaïsme du temps de l'épître aux Hébreux et de la chrétienté organisée actuelle, est d'être une religion de rites animée par l'esprit de l'homme, sans que la réalité de la vie divine dans les coeurs soit présente.

Vous demanderez alors peut-être encore: «Pourquoi sommes-nous engagés à sortir hors du camp?» A cause de son manquement absolu comme témoignage pour Dieu. «Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux assemblées» (Apoc. 2: 11, etc.). C'est notre sécurité, mais aussi notre responsabilité d'examiner à la lumière de la Parole écrite de Dieu tout ce qui élève la prétention d'être de Dieu, alors que ce n'est que le fruit de l'activité et de l'esprit de l'homme. Si nous examinons les diverses dénominations (églises de multitude, confessions, ou sectes) de cette manière, elles nous apparaissent dans leur désobéissance et leur fausseté. Aussi ne reste-t-il rien d'autre à faire, pour un croyant qui veut agir selon les pensées de Dieu, qu'à prendre sa place «hors» de tout cela, dans la séparation de toute la confusion et de toutes les erreurs de ces jours mauvais, avec tous ceux qui, dans l'obéissance à sa Parole, sont assemblés simplement au nom du Seigneur Jésus (Matt. 18: 20).

Exode 33 est riche en enseignements à cet égard. Lorsque Moïse descendit de la montagne (Ex. 32), il vit que tout le peuple était tombé dans l'idolâtrie. Après être retourné pour intercéder pour le peuple, il revint avec une mauvaise nouvelle pour lui. Il «prit une tente, et la tendit pour lui hors du camp, et il l'appela la tente d'assignation; et il arriva que tous ceux qui cherchaient l'Eternel sortirent vers la tente d'assignation qui était hors du camp» (Ex. 33: 7). Moïse agit de cette manière en présence du peuple coupable, parce qu'il connaissait les pensées de Dieu. Nous trouvons dans ce récit une image morale de notre époque. Et j'aimerais la recommander à votre attention toute spéciale.

J'en ai maintenant suffisamment écrit pour que vous compreniez la position du croyant sur la terre. Nous avons vu d'une part la séparation du monde, et de l'autre, la place hors du «camp». Prendre cette position nous vaudra d'être haïs par les uns, méprisés par les autres. Mais s'il en est ainsi, nous serons toujours plus semblables à notre bien-aimé Seigneur. C'est là porter «son opprobre» selon l'expression de l'épître aux Hébreux.

Puissions-nous ne pas craindre l'un et ne pas avoir honte de l'autre. Au contraire nous voulons nous réjouir d'avoir été estimés dignes de souffrir des opprobres pour son nom (Actes 5: 41).

Avec mes affectueuses salutations.

Votre frère attaché dans le service du Seigneur.