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LA LOI DU LÉPREUX — Lévitique 13 et 14
G. C. WILLIS — Illustrations de C. T. TANG — Février 1953
Table des matières :
2 1° partie — Le lépreux et sa plaie — Lévitique 13
2.1.2 «On l’amènera à Aaron le sacrificateur»
2.1.4 Le sacrificateur se prononce
2.1.6 La déclaration du sacrificateur est vraie
2.2.1 Tout couvert — Déclaré net
2.2.2 Chair vive : le péché en activité
3 2° partie — La purification du lépreux — Lévitique 14
3.1 Comment Dieu procède à la purification.
3.1.1 Il sera amené au sacrificateur
3.1.2 Le sacrificateur sortira
3.1.3 Le sacrificateur le verra
3.2 Deux Oiseaux vivants et purs.
3.2.1 On apporte les oiseaux, le bois de cèdre, l’écarlate et l’hysope
3.3 Le nettoiement indispensable.
3.3.1 Rasage et lavage des vêtements
3.5 Nouveau recours à l’eau et au rasoir.
3.7 L’Agneau du Sacrifice pour le délit.
3.7.2 Le sacrifice pour le délit
3.7.3 Le sang sur l’oreille, le pouce et le gros orteil
3.8.1 L’huile répandue devant l’Éternel
3.8.2 L’huile sur le sang (oreille, pouce et gros orteil)
3.8.4 Un sacrifice pour le péché et un holocauste
3.10 «Ma maigreur, ma maigreur».
3.10.1 Que saisissons-nous de ces sujets ?
3.10.2 Revenir sur ces sujets pour les méditer
Ce petit ouvrage vit originairement
le jour en langue chinoise, et fut écrit sur la demande d’un chrétien
indigène ; plusieurs s’étant particulièrement intéressés à l’explication
orale de ce sujet. Le livre parut vers 1938, porteur d’un message de salut et
de joie, et se répandit bientôt dans la plupart des centres évangéliques
disséminés partout dans l’immense pays de Chine, alors grand ouvert à la
diffusion des vérités chrétiennes.
Un mot au sujet des
illustrations ne sera peut-être pas de trop. Elles sont l’oeuvre d’un
dessinateur indigène, C. T. Tang, un chrétien, avec quelques suggestions de
l’auteur. Ce dernier se plaît à reconnaître qu’il a beaucoup appris par leur
préparation. Il espère qu'elles ne seront pas dédaignées par certains qui
pourraient les juger enfantines. On
ne peut guère s’attendre à ce qu’elles soient exactes dans tous les détails,
mais on espère qu’elles peuvent servir à fixer dans l’esprit des traits qui
autrement auraient passé inaperçus.
Enfin, l’auteur, en terminant, exprime le désir que cet ouvrage serve à l’édification du peuple de Dieu en général, et c’est avec le même espoir que l’édition française a été préparée, puisque l’âme humaine, de quelque race et sous quelque latitude que ce soit, est atteinte du même mal, a besoin du même remède, et peut connaître, par la foi, les mêmes félicités présentes et éternelles.
Ce livre répond spécialement aux besoins des âmes récemment réveillées, et avides de meilleure nourriture spirituelle.
Note Bibliquest : Aujourd'hui la lèpre du corps se soigne médicalement, ce qui n'était pas le cas autrefois. La lèpre reste donc une image du péché, et les images bibliques sur la purification du lépreux gardent toute leur valeur pour faire comprendre comment Dieu considère le péché de l'homme et comment Il donne le moyen d'en être purifié, et les applications pratiques qui en découlent pour le croyant aujourd'hui.
Allez... Et quand vous irez, prêchez... Rendez nets les lépreux (Matthieu 10:6, 7, 8).
Allez, Et rapportez... Les lépreux sont rendus nets (Matthieu 11:4, 5).
Et quelques-uns de vous vous étiez tels ; Mais vous avez été lavés, Mais vous avez été sanctifiés. Mais vous avez été justifiés au Nom du SEIGNEUR JÉSUS et par L’ESPRIT DE NOTRE DIEU (1 Cor. 6:11).
La Bible, surtout l’Ancien Testament, comme la plupart de nos lecteurs le savent, abonde en portraits merveilleux de notre Seigneur Jésus Christ et des choses qui le concernent. Dans le Nouveau Testament, ces figures sont appelées «Ombres», ainsi qu’il est dit : «La loi ayant l’ombre des biens à venir».
Quelques-unes de ces «ombres» sont si précises, décrites avec une telle richesse de détails, que lorsque nous les considérons attentivement, nous sommes émerveillés des enseignements qu’elles renferment, des beautés qu’elles suggèrent.
Parmi toutes ces «ombres» il serait difficile d’en trouver une dépeinte avec plus de riches détails, de traits parlant à nos esprits et à nos coeurs que la «Loi du lépreux».
La lèpre est la plus redoutable, la plus répugnante de toutes les maladies. Non seulement elle se termine par la mort, mais plus qu’aucune autre, cette maladie est une image de la mort opérant dans la vie, car les parties du corps qui en sont affectées meurent réellement tandis que le malade continue à vivre.
Le début de la lèpre ressemble au début du péché. Il est petit et insidieux. Rien d’alarmant tout d’abord. Nous lisons qu’elle apparaît parfois comme une tache blanchâtre ou «luisante», tout comme le péché, au début de sa manifestation, n’a rien pour nous effrayer ; bien au contraire, il comporte un certain attrait, un «luisant» alors qu’en réalité, la mort est là. Car «le salaire du péché, c’est la mort» et il est tout aussi certain que la lèpre aboutit à la mort.
Illustration 1 : Une tumeur, une dartre, ou une tache luisante.
La lèpre peut se déclarer dans presque toutes les parties du corps. Ce n’était pas ce que le lépreux pouvait avoir fait qui le rendait impur, mais ce qu’il était, non ses actes, mais son état. Nous pouvons tous dire avec David : «J’ai été enfanté dans l’iniquité, et dans le péché ma mère m’a conçu» (Psaume 51:5). C’est notre état, autant que nos actions, qui nous constituent impurs. C’est pourquoi le lépreux devait s’adresser au sacrificateur — et non pas au médecin — pour être purifié. Ainsi donc nous devons conclure que la lèpre est une saisissante image du péché.
Et de même que, nous pouvons le constater, le péché, et sa purification est le thème de la Bible depuis la Genèse jusqu’à la fin de l’Apocalypse, c’est ce thème que nous trouvons dès les chapitres treize et quatorze du livre du Lévitique, mais traité avec une telle puissance, une telle pénétration que nous sommes contraints à nous incliner avec adoration et de reconnaître qu’aucune main, sauf celle de Dieu, ne pouvait peindre un tableau pareil, et qu’aucun amour, sauf l’amour de Dieu, ne pouvait concevoir un moyen pareil de purification. Et non seulement nous voyons dans ces chapitres la lèpre décrite comme image du péché, mais nous y découvrirons d’autres merveilleux traits, si seulement nous avons des yeux pour les voir.
En abordant ensemble la lecture de ces textes, nous chercherons, avec l’aide de Dieu, à mettre en relief quelques-uns des magnifiques détails de ce tableau.
Remarquons premièrement, et ne perdons jamais de vue, que c’est Dieu — et non pas l’homme — qui nous a tracé ces merveilleuses esquisses. L’introduction du sujet tout entier se trouve au premier verset du chapitre 13 : «Et l’Éternel parla à Moïse et à Aaron, disant...
Souvenons-nous, en lisant, que nous entendons les paroles mêmes du Dieu vivant et vrai.
Au chapitre 13, et au verset 2, nous lisons : «Si un homme a dans la peau de sa chair une tumeur, ou une dartre, ou une tache blanchâtre, et qu’elle soit devenue dans la peau de sa chair une plaie comme de lèpre, on l’amènera à Aaron le sacrificateur, ou à l’un de ses fils les sacrificateurs…».
«Une tumeur, une dartre, une tache blanchâtre» ou luisante. Que ces mots sont significatifs ! Une «tumeur» ou une boursouflure, cela ne nous parle-t-il pas de l’orgueil, lequel enfle chacun de nous ? De l’orgueil qui cause les dissensions, de l’orgueil qui est la racine et le siège de tant de péchés et de maux ? Nous sommes probablement tous atteints par ce mal, ces enflures tuméfiées, et souvent, ceux qui s’en considèrent exempts, et se croient les plus humbles, en réalité s’enorgueillissent de leur humilité...
La parole de Dieu dit : «La connaissance enfle (1 Cor. 8:1). Qu’il est frappant de constater que la connaissance dont il est parlé ici est celle de la Parole et des voies de Dieu ! Cela ne devrait-il pas nous contraindre à nous arrêter et à réfléchir, quand nous voyons que même une connaissance de la Bible peut nous enfler et produire une de ces boursouflures qui cache la lèpre ?
Quelqu’un a défini quatre sortes de tendances orgueilleuses : l’orgueil de race, l’orgueil de place, l’orgueil de face, mais la pire est l’orgueil de la grâce. Il y a donc plusieurs sortes de «tumeurs» mais, certainement, une des plus à craindre est celle qui est produite par notre connaissance même de la Parole de Dieu. C’est aussi l’une des plus répandues. Le pharisien de Luc 18 était affligé d’une tumeur de cette espèce particulièrement maligne. Pharaon l’oppresseur, Nebucadnetsar le roi, et bien d’autres souffraient de cette enflure tuméfiée, quoique d’un genre différent, et nos lecteurs peuvent facilement se représenter d’autres cas de cette sorte de lèpre, eux-mêmes y compris ; peut-être,
Une «dartre» ?
Ces sortes de croûtes peuvent recouvrir quelque ancienne plaie ou blessure. Nombreux sont ceux d’entre nous qui en souffrent. Quelqu’un nous a autrefois causé du tort. La chose nous est restée sur le coeur ; nous n’avons jamais réellement pardonné, quoique nous ayons essayé de couvrir la vieille blessure. Telle la racine d’amertume (Héb. 12:15) cachée dans la terre et recouverte par elle, mais tendant à sortir et à troubler, à «souiller» plusieurs. Ah ! prenez garde à ces croûtes, elles sont des plus dangereuses. Le roi Saül nous offre l’exemple d’un homme atteint de ces «dartres» à un terrible degré.
«Tache blanchâtre ou luisante».
Il est parlé, en Hébreux 11, des «délices du péchés». Car le péché a ses plaisirs et parait souvent avoir un brillant attrait ; mais le même livre mentionne «la séduction du péché» (ch. 3:13) et cela est toujours vrai. Le péché séduit. Le péché voudrait détourner nos yeux du danger du péché et nous le montrer sous un jour profitable, «luisant». Vous souvenez-vous comment le premier péché est entré dans le monde ? Satan l’a présenté à la femme comme la «tache luisante». Elle vit l’arbre défendu de la connaissance du bien et du mal. Elle vit qu’il était «bon à manger, qu’il était un plaisir pour les yeux, et que l’arbre était désirable pour rendre intelligent» (Genèse 3:6). puissants attraits ! Ève les subit et y succomba. Elle prit du fruit défendu et en mangea.
Depuis ce jour, Satan s’acharne à produire de ces taches luisantes, sachant qu’elles aboutissent à la lèpre. Les plus brillants quartiers nocturnes de la ville de Shanghaï sont généralement les plus mal famés. Ce sont des repaires d’immoralité, saturés de lèpre. Attention aux taches luisantes ici-bas ! La demeure de lumière du Sauveur attend les Siens au bout de la course et ils peuvent bien facilement se passer des taches luisantes et attrayantes du péché. Elles portent toutes les germes de la lèpre hideuse.
Je voudrais spécialement attirer votre attention sur ces paroles :
«On l’amènera à Aaron le sacrificateur».
Elles sont très importantes. Et nous trouvons presque les mêmes en Lévitique 14:2, en rapport avec la purification. Ainsi, qu’il s’agisse de décider si un homme est oui ou non atteint de la lèpre, ou si un homme est oui ou non en état d’être purifié de sa lèpre, tout dépend du verdict du sacrificateur.
Illustration 2 : «On l’amènera à Aaron le sacrificateur»
L’homme et ses amis n’avaient pas voix au chapitre. Celui en qui pouvait se voir une tumeur, une dartre, ou une tache luisante aurait pu dire : «Je crois ces symptômes-là sans importance ; d’après mes opinions et celles de tous les grands savants, ces taches ne signifient rien».
Ami, la première chose que cet homme doit apprendre, c’est que ses opinions propres, et celles de n’importe quel être vivant excepté le sacrificateur, n’ont pas de valeur, d’importance, ni le moindre intérêt. Toute la question se résume en ceci : «Que dit le sacrificateur ?» Le malade n’était peut-être pas désireux de se rendre vers lui, peut-être pensait-il pouvoir décider lui-même ce qui en était de ce mal, mais c’est la Parole de Dieu qui importe : «On l’amènera au sacrificateur». Il n’est pas dit non plus qu’il doive se rendre lui-même devant lui, mais : «On l’amènera au sacrificateur».
D’où l’importance de ces paroles.
Illustration 3 : «Le Sacrificateur le verra»
Lecteur, avez-vous été amené au Seigneur Jésus Christ le grand Sacrificateur ? Avez-vous jamais soumis votre vie au regard de Ses yeux «qui sont comme une flamme de feu» ?
Il peut y avoir dans votre vie des choses que vous savez n’être pas louables. Qu’en est-il ? Le Sacrificateur les a-t-Il regardées, les a-t-Il vues de près ? Alors vous savez qu’Il doit les déclarer «impures». Vos amis, peut-être, vous ont-ils bien des fois apporté par la prière, au Seigneur Jésus ? Mais si l’on ne vous avait jamais amené à ce Sacrificateur, Dieu veuille que ce petit livre soit le moyen de vous conduire à Lui aujourd’hui.
Peut-être, dites-vous : «Oh, ces choses ne méritent pas qu’on y attache autant d’importance, c’est seulement une enflure». Oui, mais serait-ce une enflure d’orgueil ? Le péché est-il à la racine de ce mal ? Le Sacrificateur seul est compétent pour décider la chose.
Allez à Lui, ami, allez-y sans tarder, pendant qu’il y a encore du temps et de l’espoir. Il vaut mille fois mieux que vous connaissiez la vérité maintenant que d’être précipité en enfer sans même savoir que vous en êtes sur le chemin.
N’ayez aucune crainte de trouver le Sacrificateur dur ou impatient ; au contraire, vous ferez l’expérience qu’Il est plein d’amour et de sympathie. Il regardera ces tumeurs ou enflures, cette dartre qui recouvre quelque ancien mal, peut-être une vieille querelle ou un mauvais sentiment. Il verra ces taches luisantes que vous regardez avec complaisance mais qui parlent de quelque mal caché au profond de votre être, quelque vice égoïste que vous chérissez. lI ne mettra aucune hâte dans son examen ; son oeil ne se trompera jamais, et si quoique doute persiste, Il enfermera celui en qui se trouvent ces symptômes pendant sept jours et si cela ne suffisait pas, pendant une seconde période de sept jours (voyez versets 4:7).
Mais poursuivons notre application de cette remarquable phase du diagnostic.
Notre Sacrificateur, le Seigneur Jésus Christ, n’a-t-Il pas déjà «enfermé» l’homme, et ne lui a-t-Il pas déjà donné toute possibilité de se justifier quant à l’accusation d’être un lépreux ? Certainement Il l’a fait.
Il a mis Adam à l’épreuve, Adam innocent dans le jardin d’Eden. Mais la lèpre éclata bientôt : le péché entra dans le monde. Il mit encore l’homme à l’épreuve, avant le déluge, l’homme muni alors d’une conscience pour guide ; et quand Dieu le «regarda», Il trouva une lèpre si horrible que l’humanité d’alors fut détruite, sauf huit personnes. Il n’y avait pas d’autre alternative en face d’un tel mal.
Il mit Noé et ses fils à l’épreuve, mais de nouveau le péché apparut. Alors, Il choisit Abraham et ses descendants, les enferma à l’écart des autres nations, mais le péché apparut encore. Alors Il leur donna la Loi, mais cela ne fut d’aucun secours.
Enfin, Il envoya Son Fils bien-aimé, et l’homme le mit à mort. Dès lors, que dit Dieu ? Il dit que l’épreuve est terminée maintenant, les résultats concluants. Inutile d’enfermer plus longtemps l’homme.
Lisez Romains 3 et arrêtez-vous au verset 10 : «Il n’y a pas de juste, non pas même un seul» ; et au verset 12 : «Il n’y en a aucun qui exerce la bonté, non pas même un seul». Un peu plus loin : «Il n’y a pas de différence, car tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu» (*). Toute bouche a été fermée. Le Sacrificateur a déjà déclaré impurs tous les membres de la race humaine, vous compris.
(*) Voyez encore Romains 11:32 ; Galates 3:2 ; Rom. 3:19
Oui, le Sacrificateur vous regarde, ami, et voilà ce qu’Il vous dit. Il déclare que vous êtes un pécheur, que vous n’êtes pas juste. Votre bouche est fermée et le mieux que vous puissiez faire, c’est de la couvrir et de crier : «Impur ! Impur !»
Illustration 4 : «Le sacrificateur le déclarera impur».
Vous avez maintenant été amené au Sacrificateur. Il vous a regardé. Il voit que la plaie dans la peau de votre chair est la lèpre. Il voit que le poil est devenu blanc. Qu’est-ce à dire ? C’est un signe de pourriture et de mort. Il vous déclare que déjà l’infection est dans votre sang, et, qu’à Ses yeux, il y a déjà en vous les signes de la mort, que suivra le jugement, et, après cela, «la seconde mort».
Ami, la plaie est plus profonde que la peau (Lév. 13:3). Ce n’est pas seulement d’un mal superficiel que vous êtes atteint. Non, le vrai mal est bien plus profond. Il est dans notre coeur, et ce coeur, le Sacrificateur l’a déclaré : «Trompeur par-dessus tout et incurable» (Jér. 17:9). Et Il ajoute : «Qui le connaît ?» Lui sait bien que vous n’êtes pas disposé à croire que votre cas est si désespéré ! Il sait bien que vous ne pouvez ni comprendre, ni admettre que votre lèpre est si avancée ; qu’elle est «incurable». Mais telle est la vérité, telle est votre condition.
Illustration 5 : «Il l’enfermera, c’est une lèpre invétérée».
Nous lisons dans la Bible que Dieu a les yeux sur ce monde et sur les hommes qui le peuplent. Après la création, il est dit, en Genèse 1 : «Dieu vit tout ce qu’Il avait fait, et voici, cela était très bon». Ainsi put-Il décrire Son oeuvre avant que le péché y apparût ; mais, hélas ! le péché entra bientôt, et nous lisons : «Dieu vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre et que toute l’imagination des pensées de son coeur n’était que méchanceté en tout temps. Et Dieu regarda la terre et voici elle était corrompue...» Nous lisons encore : «L’Éternel a regardé des cieux sur les fils des hommes, pour voir s’il y a quelqu’un qui soit intelligent, qui recherche Dieu : ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble corrompus, il n’y a personne qui fasse le bien, non pas même un seul» (Ps. 14:2-3). Nous sommes donc fondés à dire que notre Sacrificateur «a regardé» et a vu que tout homme, ici-bas, est atteint de la lèpre.
Lecteur, le Sacrificateur vous a regardé et vous a déclaré impur. Ce Sacrificateur ne peut jamais se tromper et Il vous aime beaucoup trop aussi pour prononcer de si terribles paroles s’il y avait eu un seul moyen de faire autrement.
Je dînais, il y a quelques années, avec un docteur qui était une autorité pour tout ce qui se rapporte à la lèpre. Il me raconta qu’un jeune homme était venu le consulter quelques jours avant, et lui avait montré une petite plaie «qui ne voulait pas guérir». Le docteur le questionna, examina la main, et constata une plaie de lèpre. Droit et apparemment en bonne santé, ayant une femme et des enfants en bas âge, le jeune homme était à cent lieues de se douter qu’il était atteint de la lèpre ; et je vois encore les larmes couler sur les joues du docteur tandis qu’il me racontait cette histoire, tant était intense son chagrin et grande sa sympathie pour le malheureux garçon qu’il dut déclarer impur.
Et que dire de notre grand souverain Sacrificateur qui a pleuré sur les hommes souillés parce qu’ils ne veulent pas venir à lui pour être rendus nets ?
Croyez bien, lecteur, que la déclaration du Sacrificateur sur votre état correspond à la vérité, et que cette déclaration reste la même, à moins que ce même Sacrificateur vous ait déjà purifié.
Vous pouvez ne pas avoir la moindre idée que vous êtes perdu, ruiné, impur, sur le chemin de l’enfer. Vous pouvez peut-être dire : «Mais je n’ai pas du tout le sentiment d’être impur». Tout cela est à côté de la question. Vous avez peut-être lu l’histoire du P. Damien qui, au siècle dernier, s’en alla travailler parmi les lépreux de Molokai, dans les îles Hawaï. Pendant de longues années il se dévoua à sa tâche, restant en très bonne santé. Mais un soir qu’il prenait un bain de pieds, de l’eau bouillante lui tomba sur les orteils. Il n’en ressentit aucune douleur, mais ne tarda pas à voir des cloques se former sur le pied ébouillanté. Il comprit alors immédiatement qu’il avait contracté la lèpre, car l’un des premiers symptômes en est la perte de sensation dans les parties affectées. Il mourut, quelques années après, son pauvre corps complètement envahi par le mal redoutable.
De même, vous, pauvre pécheur, vous devez être privé de sensation, sinon vous sauriez que vous êtes atteint de ce mal. On peut plonger une aiguille dans une partie du corps affectée par la lèpre, mais le malade ne sent rien. C’est ainsi que l’homme qui continue dans le péché ne sait pas qu’il est pécheur. À la déclaration du sacrificateur, le lépreux, peut-être, pourra répondre : «Mais je me considère en excellente santé, en fait, je ne me suis jamais senti si bien dans ma vie».
«Je le regrette, répond le sacrificateur, mais c’est mon pénible devoir de vous déclarer impur».
Les opinions ou les sensations du malade n’ont rien à voir avec le cas. Tout dépend de la parole du sacrificateur. «Le sacrificateur le verra et le déclarera impur». Toute opinion personnelle, ou celle d’un ami, est mise de côté. L’homme savait qu’il était impur parce que le sacrificateur l’avait dit.
Quand les autorités locales décidèrent d’isoler les lépreux des îles Hawaï, sur un terrain montueux triangulaire connu sous le nom de Kalawao, dans l’île de Molokai (où travaillait le P. Damien), on édicta que «toute personne jeune ou âgée, riche ou pauvre, de rang princier ou de classe paysanne, en qui la moindre trace de lèpre serait découverte, devra être déportée d’office». La loi fut exécutée avec la dernière rigueur. Dans toutes les îles de l’archipel hawaïen, les lépreux ou ceux qui étaient suspectés de l’être, furent pourchassés par la police, arrachés à leurs foyers, et si le certificat médical portait la mention d’une lèpre, s’il n’y en avait même qu’un soupçon, ils étaient sur-le-champ transportés en bateau à la colonie de lépreux, comme dans une prison d’État. Les enfants furent arrachés à leurs parents, et les parents aux enfants, maris et femmes furent séparés pour toujours. En aucun cas une faveur ne fut permise, et un proche parent de la reine des Hawaïens fut parmi les premiers saisis et déportés» (*).
(*) Héros missionnaires en Océanie.
Voilà justement ce que le péché nous réserve. Maris et femmes, parents et enfants, les ~plus chers amis doivent être séparés pour toujours si le péché n’est pas ôté.
Passons maintenant aux versets 12 et 13. Nous nous trouvons là en présence d’une déclaration des plus extraordinaires :
«Et si la lèpre fait éruption sur la peau, et que la lèpre couvre toute la peau de celui qui a la plaie, de la tête aux pieds, autant qu’en pourra voir le sacrificateur, le sacrificateur le verra : et voici, la lèpre a couvert toute sa chair ; alors il déclarera pur celui qui a la plaie : il est tout entier devenu blanc ; il est pur».
Voilà qui est étrange ! Lorsqu’il y a quelques mois, quelques années, il avait été amené au sacrificateur n’ayant qu’une petite boursouflure, une dartre ou une tache blanchâtre, celui-ci l’avait déclaré impur. Il dut alors sortir du camp et habiter dans la solitude. Aujourd’hui il est tout couvert, et que dit le sacrificateur ? :
«Vous êtes net».
Qu’est-ce que cela peut bien signifier ? Ah ! cela nous parle d’un pauvre pécheur qui n’a pas un mot à dire pour sa défense. Nous pouvons voir, dans la Bible, bien des lépreux entièrement couverts de lèpre et qui tous furent rendus nets.
Illustration 6 : à gauche : «Quelques taches de lèpre» qu’il peut aisément cacher — à droite : «Tout couvert»
Remarquons le cas de Simon Pierre dans le chapitre 5 de Luc. Il découvre pour la première fois qu’il est couvert de lèpre. Écoutons-le dire au Seigneur : «Retire-toi de moi car je suis un homme pécheur» (ou plein de péché). Dans un vase plein d’eau, il n’y a pas de place pour ajouter quoi que ce soit ; s’il s’agit d’un homme plein de péché, il n’y a pas de place pour aucun bien en lui. Tel était l’apôtre Pierre.
Voyez un peu plus loin, au verset 12 du même chapitre : «Et il arriva, comme il était dans une des villes que voici un homme plein de lèpre ; et voyant Jésus, il se jeta sur sa face et le supplia disant : «Seigneur, si tu veux, tu peux me rendre net». Et, étendant la main, il le toucha disant : «Je veux, sois net».
Aucun homme plein de péché, ni aucun homme plein de lèpre, n’a besoin d’attendre plus longtemps pour être rendu net. Le Sacrificateur, notre Sauveur, se tient précisément là pour remédier à cette condition.
Écoutez le brigand sur la croix : «Nous recevons ce que méritent les choses que nous avons commises». Et voici que, le jour même, il entrait au Paradis avec son Sauveur et Seigneur (Luc 23).
Et qu’arrive-t-il au fils prodigue de Luc 15 ? «J’ai péché contre le ciel et devant toi», confesse-t-il, et à l’instant même les bras du père sont autour de son cou et «il le couvre de baisers».
Écoutez le publicain de Luc 18:13 : «Ô Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur». Et il rentra dans sa maison justifié.
Que dit encore, sur ce même sujet, l’apôtre Paul : «Je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite aucun bien» (Romains 7:18).
Et le patriarche Job déclare : «Voici je suis une créature de rien, que te répliquerai-je ? Je mettrai ma main sur ma bouche» (39:37). Plus loin il ajoute encore : «J’ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre» (42:6). Justifié sur-le-champ !
Toujours dans la même note est la remarquable expérience d’Ésaïe : «Malheur à moi, car je suis un homme aux lèvres impures (6:5) et instantanément la réponse angélique se fait entendre : «Ton iniquité est ôtée et propitiation est faite pour ton péché».
Oui, ami, tous ceux-là, pour obtenir la guérison, suivirent le même chemin. Tous découvrirent, non seulement qu’ils étaient lépreux, mais encore pleins de lèpre, depuis la plante des pieds jusqu’au sommet de la tête. Pas un d’entre eux ne sera au ciel à cause de ses bonnes oeuvres. Tous rendent témoignage qu’ «il n’y a personne qui fasse le bien, non pas même un seul». Et, cher lecteur, là où tous ceux-là ont échoué, pouvez-vous espérer réussir ? Ils étaient tous perdus, ruinés, face à l’enfer et ils le reconnurent, prenant la place de pécheurs perdus ; et là seulement, ils obtinrent le pardon et furent rendus nets. C’est en prenant cette même place que vous aussi obtiendrez le pardon.
Illustration 7 : «... Il est tout entier devenu blanc ; il est pur».
Heureux le juste qui peut s’écrier : «Je chanterai devant les hommes et je dirai : J’ai péché et j’ai perverti la droiture, et il ne me l’a pas rendu ; Il a délivré mon âme, pour qu elle n’allât pas dans la fosse, et ma vie verra la lumière» (Job 33:27). Dans la phalange des rachetés qui peupleront le ciel, il sera impossible de trouver une seule personne qui pourrait chanter : «Je n’ai jamais péché et suis venu ici par mes propres moyens». Le cantique, là-haut, parle de notre ruine complète mais exalte la grâce merveilleuse de Dieu.
Venez donc ! Venez maintenant ! Venez tel que vous êtes à ce Sacrificateur plein de grâce. Il attend. Bien plus, Il dit : «Venez, et plaidons ensemble... : Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme l’écarlate, ils seront comme la laine» (Ésaïe 1:18).
Il sait que vous êtes plein de lèpre — plein de péché — mais c’est à vous de croire Son témoignage à votre égard et de prendre la place du pécheur perdu. Le voulez-vous ? Si oui, vous serez nettoyé, pardonné ; paix et bénédiction seront votre partage.
Un mot, encore, pendant que nous considérons ces versets. Nous lisons : «Et le jour où l’on verra en lui de la chair vive, il sera impur. Et le sacrificateur regardera la chair vive et le déclarera impur : la chair vive est impure, c’est de la lèpre» (v. 14, 15). Cela nous parle de l’homme qui continue dans le péché tout en se reconnaissant pécheur. Il est tout couvert de lèpre, mais il y a «la chair vive», le péché en activité dans sa chair. On est frappé de voir dans l’Écriture bien des hommes prendre la place de pécheurs, admettre : «J’ai péché» et pourtant ne pas être pardonnés.
Ceux que nous venons de citer et d’autres encore comme Daniel (9:5), Jérémie (14), Michée (7:9), tous ont pris la place de pécheurs devant Dieu et tous obtinrent pardon et bénédiction.
Mais si nous considérons le cas d’hommes tels que Pharaon, Balaam, Acan, Saül, Shimi, Judas, nous voyons que tous ceux-ci avaient confessé le péché, et pourtant leur fin fut la perdition. Ils admettent la lèpre mais la chair vive se voit. Ils n’éprouvent pas de haine pour le péché ; il n’y avait aucun désir de l’abandonner ; il n’y avait pas de vraie repentance, mais le péché à l’état d’activité travaillait encore dans leur chair.
C’est solennellement instructif de constater les alternatives de haine et de remords chez Saül. Mais le remords n’est pas la repentance, laquelle a toujours la foi comme corrélatif. La repentance se détourne du péché ; la foi se tourne vers Dieu : les deux vont ensemble.
Si je connais la merveilleuse grâce de Dieu qui me prend, moi, pauvre pécheur plein de péché, et dans cette triste condition, me purifie, me pardonne et m’amène à Dieu — cette grâce, dis-je, me fait désirer ardemment de vivre dans une sainte conduite, et que le péché n’ait plus la domination sur moi (Rom. 6:4). Mais si je laisse le péché agir librement en moi, je professe que je suis étranger à la grâce de Dieu qui purifie et pardonne. L’apôtre Jean écrit : «Celui qui pratique le péché est du diable» (1 Jean 3:8).
Cela ne veut pas dire qu’après avoir été sauvés nous ne pécherons jamais plus. Le même apôtre nous écrit clairement au sujet de personnes qui pourraient tenir ce langage : «Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes». Remarquez que ce n’est pas Dieu que nous trompons, ni non plus nos semblables, mais seulement nous-mêmes.
D’autre part, ce verset du Lévitique ne signifie pas que si nous péchons c’est une preuve que nous n’avons jamais été convertis. Bien souvent le diable a tourmenté de jeunes chrétiens avec une crainte semblable. Une brebis peut tomber dans le fossé et se salir beaucoup, mais elle n’en a pas pour autant cessé d’être une brebis, au contraire, elle sera une brebis malheureuse jusqu’à ce qu’elle en sorte et que sa toison soit nettoyée. Tandis qu’une truie se délecte dans la saleté et la boue du fossé. L’une pratique la souillure, l’autre, au contraire, l’a en aversion. Une truie lavée retournera toujours se vautrer dans la boue : elle a toujours été une truie et n’est jamais devenue une brebis (voyez 2 Pierre 2:22).
Celui que le Seigneur Jésus a rendu net est transformé, non seulement au dehors, mais au dedans, par la nouvelle naissance. Il lui est donné un coeur pur, une nouvelle nature que dégoûte le péché, qui l’a en horreur et si celui en qui habite cette nouvelle nature a glissé dans le mal, il ne peut être heureux jusqu’à ce qu’il soit restauré.
Arrêtons-nous maintenant sur les versets 42 à 44. Ils sont des plus solennels et devraient parler à beaucoup dans les temps où nous vivons : «Et s’il y a, dans la partie chauve du haut ou de devant, une plaie blanche roussâtre, c’est une lèpre qui a fait éruption dans la partie chauve du haut ou de devant ; et le sacrificateur le verra : et voici la tumeur de la plaie est d’un blanc roussâtre dans la partie chauve du haut ou de devant, comme une apparence de lèpre dans la peau de la chair ; c’est un homme lépreux, il est impur ; le sacrificateur le déclarera entièrement impur : sa plaie est en sa tête».
Il est assez commun de voir apparaître la lèpre sur le front. Et, de nos jours, combien ils sont nombreux ceux dont la tète porte une plaie de lèpre ! Pourtant, ils sont bien loin de se douter qu’ils sont «entièrement impurs». Remarquez l’expression renforcée, par le mot «entièrement» que le Saint Esprit emploie ici et pas ailleurs. Ces hommes ont leurs opinions propres au lieu de la Parole de Dieu qu’ils ignorent volontairement. Ils ne se fient qu’à leur cerveau, à leur tête, à leur esprit. L’orgueil, et surtout l’orgueil de l’intelligence est à la racine du mal quand la lèpre éclate sur la tête. Combien d’»hommes de science», ainsi qu’ils se désignent, sont en réalité des hommes qui ont la lèpre à la tête.
Illustration 8 : «Entièrement impur ; sa plaie est en sa tête».
Nous pouvons constater un triste exemple de ce mal en la personne du roi Ozias que son orgueil poussa à prendre la place appartenant aux sacrificateurs seuls. Il est écrit de lui : «son coeur s’éleva jusqu’à le perdre, et il pécha contre l’Éternel, son Dieu, et entra dans le temple de l’Éternel pour faire fumer l’encens sur l’autel de l’encens...» Et comme il résistait aux sacrificateurs, persistant dans sa décision, la lèpre éclata sur son front devant les sacrificateurs, dans la maison de l’Éternel. «Et Azaria, le principal sacrificateur et tous les sacrificateurs le regardèrent et voici, il était lépreux au front ; et ils le chassèrent de là» (2 Chron. 26:16-20).
«Et le lépreux en qui sera la plaie aura ses vêtements déchirés et sa tête découverte, et il se couvrira la barbe, et il criera : Impur ! Impur ! Tout le temps que la plaie sera en lui, il sera impur ; il est impur ; il habitera seul, son habitation sera hors du camp» (versets 45, 46).
Illustration 9 : «Vêtements déchirés, tête découverte, avertissement plaintif»
Ces tristes paroles nous peignent une image vivante du pécheur. Il est possible qu’il ait pu, naguère, se servir de ses vêtements pour cacher les taches de lèpre. Mais, à présent, ces vêtements doivent être déchirés ; plus rien pour dissimuler sa souillure. «Toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de Celui à qui nous avons à faire» (Héb. 4:13). Adam essaya bien de se couvrir avec des feuilles de figuier, mais combien ce fut inutile ! Quand Dieu vient à sa recherche, il est obligé de confesser : «J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, car je suis nu, et je me suis caché» (Gen. 3:10).
Pauvre pécheur, aux yeux de Dieu vos vêtements sont déchirés, Il vous voit nu. Chaque tache de péché, la moindre souillure s’étale clairement devant Son regard. Entre vous et les hauts cieux, il n’y a rien pour vous abriter. Toute la colère d’un Dieu qui hait le péché demeure sur votre tête nue et exposée (Jean 3:36). Le sacrificateur devait autrefois découvrir la tête de la femme infidèle. Aucun voile pour la cacher (Nomb. 5:18).
Tandis qu’un heureux racheté des anciens jours pouvait s’écrier, ainsi que nous le lisons au Psaume 140 : «Tu as couvert ma tête», le pauvre lépreux, lui, doit enlever tout ce qui peut le couvrir. «Sa tête découverte», dit le texte, implique une des vérités les plus solennelles que l’esprit de l’homme soit capable de concevoir.
Cher lecteur, votre tête est-elle couverte ? Ou bien l’oeil de Dieu ne voit-il que souillure sans rien qui puisse vous cacher ?
«Et il se couvrira la barbe, et criera : Impur ! Impur !» Sa tête doit bien être nue, mais, par contre, il faut qu’il se couvre la bouche. Le souffle même du lépreux ne peut que contaminer ses semblables. Pas l’ombre d’une suggestion, ici, que s’il fait tous ses efforts, il peut être rendu propre pour la présence de Dieu. Non, il n’est pas même convenable pour la compagnie des hommes non affectés du même mal. Il n’a qu’un seul cri, ce cri plaintif et douloureux qu’il lance en manière d’avertissement : «Impur ! Impur !» Quelle folie de s’imaginer qu’un pécheur peut se purifier lui-même alors qu’il est dans un état tel que son souffle même est souillé et contaminant.
Le reste du chapitre nous parle de la lèpre dans un vêtement ou une peau. Nous pourrons peut-être considérer ce sujet une autre fois, mais à présent, tenons-nous encore sur le chemin du pauvre lépreux, suivons-le, et voyons le moyen que Dieu va employer pour le rendre net alors qu’il est sans ressource et sans espoir.
«Quand, bannis loin de Toi, plongés dans la misère,
Nous gisions dans la nuit, sans espoir de secours,
Soudain devant nos yeux resplendit la lumière...»
«Bienheureux celui que tu as choisi et que tu fais approcher : il habitera tes parvis» (Psaume 65:4).
Le Seigneur Jésus nous a dit Lui-même : «Il y avait plusieurs lépreux en Israël du temps d’Élisée le prophète ; et aucun n’a été rendu net, sauf Naaman, le Syrien» (Luc 4:27).
«Et pourtant, alors qu’aucun de ces lépreux israélites n’avait été rendu net, pendant tout ce temps-là, il y avait un long chapitre de l’Ancien Testament donnant des instructions très précises et détaillées quant au moyen, au seul moyen, par lequel la lèpre pouvait être purifiée. Pourquoi n’avaient-ils pas été à même d’en profiter ?
Répondre à cette question, n’est-ce pas en soulever une autre ? Pourquoi, à notre époque, des millions de pécheurs qui tous pourraient être sauvés, si seulement ils voulaient se soumettre au seul moyen que Dieu a préparé, et restent-ils des pécheurs perdus ?
Dieu introduit le sujet de la purification avec des paroles presque identiques, nous l’avons vu, à celles qu’Il emploie pour le diagnostic de la lèpre : «L’Éternel parla à Moïse, disant» :
Ces paroles, qui font connaître le moyen de la purification, sont les paroles mêmes du Dieu vivant, elles sont fidèles et véritables. Écoutons-les de tout notre coeur : «C’est ici la loi du lépreux, au jour de sa purification il sera amené au sacrificateur» (Lév. 14:2).
Illustration 10 : Amené au sacrificateur
Vous rappelez-vous le jour où cette tumeur, cette enflure ou tache blanchâtre apparut sur votre corps et où vous fûtes amené au sacrificateur ? Vous n’avez pas oublié, non plus, son triste verdict : «Vous êtes impur» ? Et ce jour où vous avez découvert que vous étiez un pécheur, vous ne l’avez pas oublié non plus. Vous pensiez, sans doute, comme beaucoup d’autres pécheurs : «Je ne suis pas du tout aussi mauvais qu’un tel, ou un tel», mais vous saviez, cependant, que vous portiez en vous la plaie cachée qui conduit à la mort.
Puis les choses se sont aggravées, le mal s’est étendu. Au début des symptômes vous pouviez encore couvrir ce mal de vos vêtements, mais vous dûtes quand même sortir du camp (*), les vêtements déchirés, la tête découverte, et crier : «Impur ! Impur !»
(*) Le lépreux était hors du camp, placé en dehors de toute relation avec Dieu, et avec le lieu où Sa présence se manifestait.
Puis le mal s’étend encore, il vous couvre le visage, la tête, le corps, les membres ; tout, tout est envahi. «Il est tout entier devenu blanc» : terrible état quand il ne se trouve pas un point où l’on puisse plonger une épingle sans trouver la lèpre...
Qu’arrive-t-il à présent ? Peut-être un ami vous rencontre-t-il hors de l’enceinte du camp, triste, découragé, sans espoir. Votre ami vous toise du regard, ébauche un sourire et dit : «Viens, je te conduirai au sacrificateur ; tu es tout couvert de lèpre, tu peux être rendu net».
Vous répondez :
— Non, il n’y a pas d’espoir pour moi, je suis pire que je n’ai jamais été. Il n’y a pas un lépreux qui soit atteint aussi complètement que moi. Regarde, je suis tout couvert.
— Mais c’est bien ce que je vois, répond votre ami, et c’est justement pourquoi tu es maintenant en état d’être purifié. Viens, allons tout de suite au sacrificateur».
Et vous, cher lecteur chrétien, avez-vous des parents ou des amis qui ne soient pas encore sauvés ? Les Lui avez-vous amenés par la prière, et les avez-vous conduits entendre l’Évangile quand l’occasion s’est présentée ? Tels sont les privilèges bénis que nous avons et dont vous et moi ne profitons que trop peu. Que le Seigneur nous accorde à chacun d’être plus fidèles envers nos amis inconvertis qui, en réalité, ne sont que de pauvres lépreux bannis du camp.
En rapport avec ce sujet, je ne puis résister au désir d’évoquer la délicieuse petite scène que nous trouvons en Jean 1:42 et où nous voyons un homme employé exactement à ce service. Il fait la connaissance du Seigneur, un soir, et que s’ensuit-il ? «Il trouve d’abord son propre frère Simon... ». Que j’aime ce petit mot «d’abord» ! C’était longtemps après la dixième heure, la journée était finie. Mais André ne s’attarde pas pour aller prendre de la nourriture, ni pour boire, ou se reposer, ou quoi que ce soit d’autre, mais il part à la recherche de «son propre frère». Et quand il l’a trouvé, que fait-il ? «Il le mena à Jésus». Nous n’entendons pas beaucoup parler d’André, mais «son propre frère» était Simon Pierre, ce disciple qui a fait tant de bien à chacun de nous. Quelle dette nous avons tous envers André pour le travail de cette soirée !
Et s’il est vrai que les Évangiles nous rapportent peu de chose sur André, que ce peu a de charme ! Il s’était semble-t-il, spécialisé dans cette ligne d’activité. Lorsque nous le retrouvons en Jean 6:8, il introduit un jeune garçon auprès de Jésus. Et plus tard, nous le trouvons encore engagé de la même manière, présentant à Jésus les Grecs qui avaient désiré Le voir (Jean 12). Heureux travail ! Que le Seigneur nous enseigne à Lui amener les âmes, une à une. Avant de dessiner les gravures de ce livre, nous n’avions pas réalisé l’importance de l’ami qui amène le lépreux au sacrificateur. Puissions-nous lui ressembler davantage. Inconnu, anonyme, à peine mentionné, mais cependant l’anneau d’une chaîne sans lequel le pauvre lépreux n’aurait pu être rendu net.
Nous venons de voir le lépreux et son ami se hâtant sur le chemin qui doit les conduire auprès du sacrificateur. Mais arrêtons-nous là un instant. Le pauvre lépreux ne peut pas entrer dans le camp : il est souillé ; comment peut-il s’approcher de la demeure du sacrificateur qui est dans la maison de Dieu, au centre même du camp ?
Ô bonheur ! le sacrificateur lui-même a trouvé un moyen. Et nous lisons :
«Le sacrificateur sortira hors du camp» (verset 3).
Illustration 11 : Le sacrificateur sortira...
Le grand Sacrificateur, le Seigneur Jésus Christ, sortit du sein de Sa gloire il y a plus de 2000 ans. Il descendit dans ce triste monde de péché, et dans ce lieu même «IL sortit portant sa croix, et s’en alla au lieu appelé lieu du Crâne» (Jean 19:17). Oui, le Sacrificateur est déjà sorti hors de la porte (Hébr. 13:12). Il vous voit pauvre pécheur souillé venant à Lui et Il s’est déjà rendu là où vous êtes. En grâce, Il vous attend pour vous rendre net (Luc 10:33). Écoutez la question qui importe maintenant : «Veux-tu être guéri ?» (Jean 5:6).
Oh ! pauvre pécheur, répondez-Lui vite : «Oui, de tout mon coeur je désire l’être».
Esclaves du péché, nous marchions dans ce monde,
Perdus et malheureux, sans espoir et sans Dieu,
Mais tu nous vis plongés dans cette nuit profonde,
Et pour nous secourir tu quittas le Saint Lieu.
«Et le sacrificateur le verra : et voici le lépreux est guéri de la plaie de la lèpre» (Lév. 14:3). Ces yeux de flamme vous scrutent de nouveau. La première fois, ce regard vous fouillait pour découvrir s’il y avait sur vous une tache de lèpre, et cela confirmé, il avait dû vous déclarer impur ; maintenant il veut s’assurer qu’il n’y a pas un point sans lèpre ; et, s’il en est ainsi, il peut vous déclarer pur. Alors il s’agissait de découvrir si vous étiez entièrement exempt du terrible mal, maintenant il doit s’assurer que vous en êtes entièrement couvert.
Illustration 12 : Le sacrificateur le verra
De même notre Sacrificateur, le Seigneur Jésus Christ, sonde celui qui s’approche de Lui. Vient-il réellement comme un pauvre pécheur coupable, perdu, ruiné ? N’a-t-il rien de bien à dire pour sa défense ? Est-il plein de péché ? Le sacrificateur le verra et s’il est bien dans cet état, il peut être rendu net. C’est un pécheur repentant (*) et il y a de la joie pour lui dans la présence des anges de Dieu (Luc 15:10).
(*) Il est guéri dès l’instant où il est convaincu d’être tout couvert de lèpre ; pour jouir maintenant de cette guérison, il faudra les divers actes de la purification.
Ainsi pour le pécheur, le travail divin de la repentance aboutit à la conviction de péché. C’est la guérison. Le fils prodigue est sauvé quand il se jette en sanglotant dans les bras de son père et dit : «J’ai péché». Mais le père l’introduit dans sa maison, et pour cela les haillons sont ôtés et remplacés par la belle robe. Dieu veut que le pécheur sauvé se réjouisse dans sa communion. Tel est le sens de cette «purification» qui ne peut avoir lieu qu’après la guérison.
Mais s’il y a encore sur son corps une petite place de chair vive, sans lèpre, si le lépreux peut encore se tourner vers ses compagnons d’infortune et leur dire : «Je suis meilleur que vous, je suis moins couvert de lèpre que vous», s’il peut encore se glorifier de quelque bien en lui, alors la question est tranchée, il n’a qu’à retourner d’où il est venu et à rester hors du camp. Il n’est pas propre à profiter des services du sacrificateur pour sa purification ; il n’est pas guéri.
L’apôtre Paul pouvait dire : «Qu’il ne m’arrive pas à moi de me glorifier sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ» (Galates 6:14).
Voici donc le lépreux, qui est réellement tout couvert de lèpre, en présence du sacrificateur. Celui-ci le regarde pour constater s’il est guéri. Et voilà qu’il ne trouve pas un point sans lèpre sur son corps. Joie, oh joie ! Il est guéri ; maintenant il peut être purifié.
Ami, qui avez suivi jusqu’ici le chemin du lépreux, voulez-vous à présent porter toute votre attention sur ce qu’il doit faire pour sa purification ? Un autre l’a amené au sacrificateur. Le sacrificateur sort du camp, il le voit et décide que l’homme est dans l’état requis pour être purifié.
Écoutez maintenant. Le sacrificateur parle !
Il commande qu’on prenne pour celui qui doit être purifié deux oiseaux vivants et purs, et du bois de cèdre, et de l’hysope, et de l’écarlate (verset 4).
Illustration 13 : Les oiseaux, le bois de cèdre, l’écarlate et l’hysope
Le lépreux était bien trop pauvre pour se procurer ces oiseaux et les autres choses nécessaires. Le sacrificateur, du reste, ne le lui demande pas. Non, il commande à un autre d’apporter ce qui était requis pour la purification du lépreux.
Cela ne nous rappelle-t-il pas la question d’Isaac autrefois : «Où est l’agneau pour l’holocauste ?» Et la réponse d’Abraham : «Mon fils, Dieu se pourvoira de l’agneau pour l’holocauste» (Genèse 22:8). C’est Dieu qui doit toujours pourvoir à l’offrande. Nous, pauvres pécheurs, devrions mourir dans nos péchés s’il nous fallait nous mettre à la recherche d’un sacrifice convenable, car nous ne le trouverions jamais, jamais. Mais la Parole de Dieu dit : «Le sacrificateur commandera qu’on prenne pour lui...»
Dieu avait procuré ces deux oiseaux vivants et purs. Les deux ensemble forment une seule ravissante image de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. «Et le sacrificateur commandera qu’on égorge l’un des oiseaux sur un vase de terre, sur de l’eau vive» (verset 5).
Illustration 14 : «Le sacrificateur commandera qu’on égorge l’un des oiseaux sur un vase de terre, sur de l’eau vive»
Là encore, le pauvre lépreux ne doit être que spectateur, tandis qu’un autre, non seulement procure l’offrande, mais l’égorge aussi.
Contemplons un moment cette scène :
Un vase de terre, et dans ce vase de terre un oiseau pur et sans défaut. Les cieux sont la sphère, la demeure de cet oiseau, les cieux sont son air natal. — Mais il descend et entre dans un vase de terre. Il quitte sa demeure du ciel pour cette pauvre terre. Et dans le vase de terre il est immolé. Frappante image de notre Sauveur ! Il quitte Sa demeure céleste, Il quitte Son trône de gloire ; Il descend dans ce triste monde et prend un corps terrestre. Car, en réalité, nos corps ne sont que des «vases de terre». Oh ! combien nous aimons à contempler cet Homme céleste allant et venant ici-bas dans Son corps terrestre ! Et dans ce corps même Il est mis à mort. Des hommes iniques clouent ce corps sur une croix, et Son précieux sang est répandu.
Le ciel a visité la terre :
Emmanuel vient jusqu’à nous.
Dieu se fait homme : ô saint mystère !
Que son peuple adore à genoux !
Amour impossible à comprendre,
Le Fils de Dieu, le Créateur,
Vers nous, pécheurs, voulut descendre
Sous les traits du vrai Serviteur.
Ce grand amour qui s’humilie,
Plus bas encore est descendu :
Le Fils de l’homme offre sa vie
Et meurt pour un monde perdu !
Mais l’oiseau égorgé sur un vase de terre, l’était aussi sur de l’eau vive. L’eau vive est celle qui a vie et puissance en contraste avec l’eau stagnante. Quelle puissance stupéfiante dans le courant d’eau vive des chutes du Niagara ! Dans la Bible, l’eau est souvent employée comme symbole de la parole de Dieu (Ps. 119:9 ; Éph. 5:26 ; etc.). Et l’eau jaillissante, ou vive, nous parle de la Parole vivante de Dieu appliquée à nos coeurs par l’Esprit de Dieu. Cette Parole est «vivante et opérante» (Héb. 4:12). Elle prend la mort de Christ et me dit, par la puissance de l’Esprit, que le Seigneur Jésus est mort pour moi, que c’est pour mes péchés qu’Il a souffert.
Vous avez peut-être souvent entendu le récit de Sa mort, vous avez vu, pour ainsi dire, cet oiseau égorgé dans le vase de terre : mais, cher lecteur, avez-vous jamais réalisé que c’était pour vous ? Avez-vous jamais vu le Sauveur mis à mort sur l’eau vive ? «La foi vient de ce que l’on entend... par la Parole de Dieu» (Rom. 10:17). C’est au contact de la Parole vivante que naîtra en vous une foi vivante.
Abandonné pour moi sur le bois du Calvaire,
D’amertume abreuvé, pour mon forfait puni,
Tu subis du péché le châtiment sévère ;
Seigneur, tu m’as sauvé ! — Que ton nom soit béni !
Du côté percé de notre Sauveur, il sortit du sang et de l’eau. De même il y avait dans ce vase de terre du sang et de l’eau, ce qui parle de la vie de cet oiseau mort.
«Quant à l’oiseau vivant, il le prendra, et le bois de cèdre, et l’écarlate et l’hysope, et il les trempera ainsi que l’oiseau vivant dans le sang de l’oiseau égorgé sur l’eau vive» (verset 6).
Illustration 15 : L’oiseau vivant, le cèdre, l’écarlate et l’hysope trempés dans le sang de l’oiseau mort
Nous avons déjà remarqué que les deux oiseaux constituent ensemble une seule image de notre Seigneur Jésus Christ. Nous L’avons vu descendant du ciel et prenant ce corps qui lui avait été préparé ; et dans ce «vase de terre», Il mourut sur la croix pour nous. Mais Il ne demeura pas sur la croix, car, avec les marques de la mort à Ses mains, Ses pieds et Son côté, Il fut couché dans la tombe. Puis, le troisième jour, Il ressuscite portant encore ces mêmes marques. Ainsi nous voyons l’oiseau vivant descendant dans le sang de l’oiseau mort, et en sortir, ses plumes immaculées toutes marquées par la mort. Touchante et lumineuse image de la mort et de la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ ! Mais l’oiseau est encore retenu dans la main du sacrificateur, et n’est pas encore libre de reprendre son vol dans les airs vers sa demeure natale.
Non seulement l’oiseau vivant devait être plongé dans le sang de l’oiseau mort, mais également avec lui du bois de cèdre, de l’écarlate et de l’hysope. Le cèdre nous parle des grandes et nobles choses de la nature, l’hysope, au contraire symbolise les plus basses, les choses viles, les choses les plus amères de la nature. Salomon a parlé des «arbres depuis le cèdre du Liban jusqu’à l’hysope qui sort du mur» (1 Rois 4). L’homme doué des plus hautes qualités de l’intelligence et du coeur, la femme brillante, l’être le plus bienveillant, le plus humain qui soit au monde, le plus honnête et le plus droit, tous également doivent s’abaisser dans ce flot purificateur pour obtenir le salut.
Il en est de même du plus misérable homme de peine, plié aux durs travaux et dont la vie n’est qu’un tissu d’amertumes, lui aussi doit aller sous le sang s’il veut obtenir le salut. Même «celui qui est simple» doit être racheté par le même moyen (Ézéchiel 45:20)
L’écarlate est la couleur royale et nous dit que ce qui est le plus haut placé sur la terre, princes et rois, tout comme les gens du commun, doivent descendre sous le signe du sang.
Mais ces choses nous disent davantage encore. Elles appartiennent à ce monde et quand Christ a été crucifié, le monde m’a été crucifié et moi au monde (Gal. 6:14). Le monde et moi ne pouvons plus jamais être amis. La croix se dresse entre nous, car il est coupable du sang du Fils de Dieu, mon Sauveur. Bien plus, la Parole de Dieu me dit clairement que «quiconque voudra être ami du monde se constitue ennemi de Dieu» (Jacq. 4:4).
Ah ! garde-nous de tourner vers le monde
D’autres regards que ceux du voyageur !
Illustration 16 : Il aspergera sept fois celui qui doit être purifié
Verset 7 : «Et il fera aspersion sept fois sur celui qui doit être purifié de la lèpre, et il le purifiera ; puis il lâchera dans les champs l’oiseau vivant». N’est-ce pas de toute beauté ? Contemplez un moment avec moi cette scène attachante : Le pauvre lépreux a été amené du dehors, le sacrificateur s’est rendu vers lui. Un autre a procuré deux oiseaux vivants et purs ; un autre encore a tué un de ces oiseaux dont le sang est maintenant dans le bassin ; les plumes de l’oiseau vivant, le bois de cèdre, l’écarlate et l’hysope, tout est empreint du sang de l’oiseau mort. Le lépreux a fixé les yeux sur cette scène mais n’a vu aucun changement dans son état. Le sacrificateur, alors, asperge de ce sang le corps du lépreux, une, deux, trois fois et ainsi de suite, six fois, et toujours point de changement ; mais vient la septième aspersion, et l’homme est net ! Le sang l’a purifié. Il n’existait aucun autre moyen. «Sans effusion de sang il n’y a pas de rémission» (Héb. 9:22). Ce sang a la puissance de nettoyer le lépreux de toute trace de souillure ; l’oiseau pur peut purifier le lépreux impur, et «sept fois» indique la perfection de cette purification.
Et maintenant il en est de même pour le pécheur ; le précieux sang de Christ peut laver le plus vil, le plus souillé, le plus répugnant pécheur de toute trace de péché. Ah ! saisissez cela bien clairement, le sang seul rendit net le lépreux ; et le sang seul purifie tout pauvre pécheur aujourd’hui.
Mais ici une question peut se poser. Comment le lépreux pouvait-il connaître que sa purification était accomplie ? Sa plaie s’évanouit-elle soudain à la septième aspersion ? Paraissait-il différent ? Je ne le pense pas ; ni même qu’il se sentît la moindre des choses différent après l’aspersion qu’avant. Comment donc pouvait-il savoir qu’il était purifié ?
Au moment où a lieu la septième aspersion, le sacrificateur le déclare pur. Tandis que vous contemplez cette merveilleuse scène, vous pouvez entendre la voix du sacrificateur faire cette déclaration bénie : «Sois net».
Le sang de l’oiseau l’a rendu net. La parole du sacrificateur lui fait connaître qu’il est purifié. Naguère, il lui avait déclaré son état de souillure, et maintenant le même sacrificateur l’assure de la purification de sa lèpre.
Illustration 17 : Il le déclarera pur
Mais ce n’est pas tout. À ce moment même il prend alors l’oiseau vivant et le lâche dans les airs. L’oeuvre du sacrifice est terminée et il n’est plus rien qui retienne cet oiseau vivant ici-bas.
Illustration 18 : Il lâchera dans les champs l’oiseau vivant
Il en est de même du Seigneur Jésus Christ qui ressuscita d’entre les morts, portant sur Lui les marques de la mort ; après une courte halte au milieu des hommes, Il est remonté dans les cieux portant toujours ces mêmes marques : indication positive que Son oeuvre est accomplie, Sa victoire assurée, nos péchés ôtés de devant la face de Dieu et Lui-même, avec nous, accepté maintenant dans les lieux très hauts.
Au temps propre, Il se présentera son Église à Lui-même, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable (Éph. 5:27).
Les blessures qu’elle aura contractées dans ses conflits et ses combats ici-bas auront toutes disparu, mais quant à son Seigneur, elle Le contemplera à toujours, Ses mains, Ses pieds, Son côté portant les marques de la mort.
Voyez, en gloire il porte encor l’empreinte
De tous les maux qu’il endura pour nous.
Centre éternel de la louange sainte,
Les rachetés l’adorent à genoux.
Si Son oeuvre sur la croix n’avait pas été complète — s’Il n’avait pas fait la propitiation pour nos péchés, si un seul de nos péchés était resté sur Lui — Il n’aurait jamais pu sortir de la tombe et remonter au ciel... Mais grâces soient rendues à Dieu, Son oeuvre est complète, elle a été acceptée En-haut et Il est retourné dans Sa demeure céleste, preuve positive que tout est parfaitement accompli.
Illustration 19 : «Lecteur, contemple-Le s’en allant au ciel».
Supposons à présent qu’un voisin rencontre le lépreux purifié et lui dise :
«Que fais-tu là ? Tu es lépreux ! Va-t’en d’ici !
— Oui, répond-il, j’étais certainement lépreux, mais Dieu soit béni, j’ai été rendu net.
— Toi, rendu net ! poursuit le voisin, tu n’en as pas l’air. Au contraire, tu me parais pire que jamais ! Tu es tout couvert de cet affreux mal.
— C’est vrai, mais le sacrificateur a fait aspersion sur moi du sang de l’oiseau mort et m’a déclaré pur. Je sais que je suis net parce qu’il l’a dit.
— Quelle absurdité ! Tu as sûrement mal compris ses paroles, et il a dû te dire que tu étais impur. Chacun peut voir que tu as la lèpre.
— Non, il est impossible que je l’aie mal compris. Premièrement le sang a été aspergé sur moi, et j’ai moi-même entendu la voix du sacrificateur me dire que j’étais purifié. Et puis ce n’est pas tout ! De mes propres yeux j’ai vu l’oiseau vivant, les plumes couvertes de sang, s’élever vers les cieux. Tu connais la loi, rappelle-toi que l’oiseau vivant ne peut pas s’envoler avant que le sacrificateur m’ait déclaré pur.
— Mais, continue le voisin, veux-tu donc me dire que tu te sens purifié alors que tu admets être tout couvert de lèpre ?
— Ami, là n’est pas la question. Le sacrificateur a dit que je suis net, ainsi tout est réglé. Lui, et lui seul, a l’autorité de faire une telle déclaration. Il m’a déclaré net, et maintenant, que je le sente ou non, je sais que je suis net».
Le voisin a la bouche fermée tandis que l’heureux lépreux, rempli de joie et du triomphe de la délivrance, évoque encore la scène de l’oiseau vivant reprenant son libre vol vers les cieux.
Ainsi en est-il de vous et de moi, pécheurs lavés dans le sang de Jésus. Quand avec les yeux de la foi nous voyons notre Seigneur et Sauveur retourner dans Sa demeure des cieux, nous savons qu’Il est accepté et nous avec Lui (Éph. 1:6).
Mais ce Sauveur vivant reparti dans les cieux nous dit quelque chose de plus que le fait de Son oeuvre de purification complètement accomplie. Sa résurrection et Son ascension nous disent qu’Il est le Conquérant, victorieux de la mort et de la tombe. La plus grande bataille de l’univers a été livrée et gagnée, et maintenant Il peut chanter en triomphe et nous avec Lui : «Où est, ô mort, ton aiguillon ? Où est, ô mort, ta victoire ?» (1 Cor. 15:55).
Tu perds, ô mort, ta suprême puissance ;
Ton aiguillon pour toujours est rompu !
Le Saint de Dieu ressuscite et s’élance
Hors des liens du sépulcre vaincu.
Illustration 20 : Ce que doit faire le lépreux rendu net
Verset 8 : «Et celui qui doit être purifié lavera ses vêtements et rasera tout son poil, et se lavera dans l’eau ; et il sera pur. Et après cela il entrera dans le camp et il habitera sept jours hors de sa tente».
Aux yeux de Dieu le pauvre lépreux est maintenant net et sans tache. Le sacrificateur l’a déclaré pur et cette déclaration est faite avec toute l’autorité et l’assurance de Dieu Lui-même.
Que s’ensuit-il ? L’homme cherche aussitôt à nettoyer tout ce qui le touche ; le dehors doit correspondre au dedans. Tout doit être en harmonie avec cette merveilleuse position qu’il occupe maintenant devant Dieu, c’est-à-dire celle d’un homme purifié et sans tache.
Au chapitre précédent, vous vous en souvenez, lecteur, nous vous enjoignions de prêter particulièrement attention à ce que le lépreux devait faire pour sa purification. Si vous avez suivi les sept premiers versets de ce chapitre du Lévitique qui fait l’objet de notre étude, vous aurez remarqué que le lépreux n’avait pas une seule chose à faire : tout était fait pour lui. Sa part était d’accepter ce que d’autres devaient accomplir à sa place, de mettre sa confiance dans le sang répandu, et de croire la parole du sacrificateur. Il n’avait pas à agir, sauf à se tenir là, témoin muet et ravi, rempli de reconnaissance pour le surprenant moyen de purification établi par Dieu. Mais maintenant une nouvelle étape commence pour lui, tout est changé, le lépreux se met à l’oeuvre et nous allons le regarder faire.
D’abord il lave ses vêtements. Ils étaient si sales et dégoûtants que personne n’aurait voulu les toucher. Nous avons vu plus d’une fois, en Chine, des lépreux mendiant au bord du chemin, et nous pouvons affirmer qu’on ne pourrait voir spectacle plus repoussant. Ils sont, eux-mêmes, si complètement souillés, pourquoi prendraient-ils la peine de tenir leurs vêtements propres ? Mais maintenant, pour celui qui nous occupe, tout est changé. Il est net aux yeux de Dieu, et, par la foi, net à ses propres yeux, et tel, il doit, à présent, paraître aux yeux de ses semblables.
Il se peut, qu’autrefois il ait réussi à maintenir ses vêtements relativement plus propres que ceux d’autres lépreux, si bien que ces derniers étaient souvent étonnés qu’il pût ainsi soigner son apparence ; lui-même en était probablement très satisfait ; mais maintenant, pur et sans tache aux yeux de Dieu, il réalise que ses vêtements laissent beaucoup à désirer. Il lui faut les laver.
Les vêtements nous parlent de ce qui nous touche de près — nos associations — ce qui est en rapport avec nous et que le monde peut voir. Peut-être nos voisins ont-ils eu l’habitude de nous voir dans les salles de jeux, les cafés, ou autres lieux de dissipation. Toutes les fréquentations, les habitudes de ce genre doivent être «lavées». Comment y réussirons-nous ? Nous trouvons la réponse au Psaume 119:9 : «Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ?» Telle est la question. Et voici la réponse, de Dieu Lui-même : «Ce sera en y prenant garde selon ta Parole».
Après le lavage des vêtements, que doit faire encore le lépreux rendu net ? «Il rasera tout son poil». Il était illégal pour un Israélite «de se faire une place chauve sur la tête, ou de se raser les coins de la barbe» (Lév. 21:5 ; 19:27). Cela constituait une honte et un opprobre. Mais maintenant tout ce poil doit disparaître ; tout ce qui contribue à la beauté et à la gloire naturelles doit tomber ; tout ce qui serait susceptible de cacher quelque impureté doit être coupé à tout prix.
Quelqu’un a-t-il été lavé par le sang de Christ ? Il découvrira bientôt qu’il est appelé aussi, à mesure qu’il cherche à marcher dans un chemin conforme à la Parole du Seigneur, à avoir une part à Son opprobre. Même si nous ne pouvons pas très bien réaliser dans quelle mesure la tête rasée du lépreux pouvait attirer sur lui l’opprobre et le mépris, nous avons cependant dans la Parole cette description claire de certains croyants des temps apostoliques : «Vous avez enduré un grand combat de souffrances, ...en ce que vous avez été offerts en spectacle par des opprobres et des afflictions» (Héb. 10:33).
Moise aussi «choisit d’être plutôt dans l’affliction avec le peuple de Dieu, que de jouir pour un temps des délices du péché, estimant l’opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l’Égypte» (Héb. 11:25, 26) et un peu plus loin, nous sommes nous aussi exhortés à «porter son opprobre» (Héb. 13:13). Le Seigneur Lui-même l’a connu et pouvait dire : «Toi tu connais mon opprobre et ma honte, et ma confusion : tous mes adversaires sont devant toi. L’opprobre m’a brisé le coeur ; et je suis accablé, et j’ai attendu que quelqu’un eût compassion de moi, mais il n’y a eu personne... et des consolateurs mais je n’en ni pas trouvé» (Ps. 69:19-20).
Personne n’a jamais, aussi profondément que Lui, goûté l’opprobre et la honte ; mais vous et moi, cher croyant, avons le privilège de Le suivre dans une petite mesure, sur ce chemin. Qu’Il nous accorde d’estimer cela une plus grande richesse que tout ce que ce pauvre monde peut offrir !
Au milieu d’un peuple où tout homme portait habituellement une opulente chevelure, une longue barbe touffue, quel spectacle risible devait être pour le public de voir passer un homme complètement rasé ! Bien des yeux moqueurs devaient le suivre et les plaisanteries se multiplier sur ses pas. Mais cela ne valait-il pas la peine de les endurer ? Ne valait-il pas infiniment mieux être purifié et ramené dans la congrégation de l’Éternel que d’errer encore hors du camp avec une barbe, en criant : «Impur ! Impur !» ?
Et puis les sept jours seraient bien vite passés et il pourrait se retirer dans sa chère demeure, à l’abri de la honte et du déshonneur, pour jouir de la paix, de la joie, et de l’affection des siens... Alors, avec ce bonheur en perspective, pendant qu’il en a l’occasion, qu’il rende hardiment témoignage à la grâce et à la puissance qui l’ont rendu net et ramené dans la congrégation de l’Éternel !
Mais il y a davantage encore dans ce verset qui nous occupe. Le lépreux a lavé ses vêtements, rasé son poil, il doit aussi «se laver dans l’eau».
Illustration 21 : «Il se lavera dans l’eau et il sera pur».
«Se laver» ? Qu’est-ce que cela signifie ? Je crois que cela nous touche de plus près que de laver nos vêtements ; c’est quelque chose de plus intimement en rapport avec moi-même que mes associations, mes voies, mes relations extérieures. Cela touche toutes les habitudes de ma vie. Ce lavage purifie même mes pensées, et le résultat s’étend à mes paroles, mes actions et toutes mes habitudes, c’est-à-dire à moi-même. Car «comme un homme a pensé dans son âme, tel il est» (Prov. 23). Tout doit être purifié maintenant, non par le sang, mais par l’eau.
L’oiseau n’était égorgé qu’une fois. Le sang n’était aspergé qu’une fois ; mais l’eau peut être appliquée à maintes reprises. En continuant notre étude dans ce chapitre, nous verrons que le lépreux doit se laver de nouveau le septième jour pour parfaire à sa purification, non par le sang, mais par l’eau.
Vous vous rappelez que dans la disposition du tabernacle, la cuve d’airain, contenant l’eau dans laquelle les sacrificateurs se lavaient mains et pieds, était placée entre l’autel et le tabernacle. C’est là qu’avant d’entrer pour vaquer à leur service, ils se lavaient continuellement.
Cette image nous montre la nécessité continuelle de purification des souillures contractées dans ce monde, non par le sang, répétons-le encore, mais par l’eau, l’eau de la Parole de Dieu.
Cette image parlant du lavage par l’eau ne nous rappelle-t-elle pas bien des versets du Nouveau Testament ? Par exemple, après nous avoir donné la magnifique promesse que le Dieu tout-puissant nous serait un Père, la Parole continue : «Ayant donc ces promesses, bien-aimés, purifions-nous nous-mêmes de toute souillure de chair , et d’esprit, achevant la sainteté dans la crainte de Dieu» (2 Cor. 7:1).
Et il est encore écrit :
«Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu en parfum de bonne odeur». Puis, invités à contempler cette merveilleuse offrande qui nous a lavés de nos péchés, immédiatement après nous lisons : «Mais que ni la fornication, ni aucune impureté ou cupidité ne soient même nommées parmi vous comme il convient à des saints ; ni aucune chose honteuse, ni parole folle ou plaisanterie, lesquelles ne sont pas bienséantes, mais plutôt des actions de grâces» (Éph. 5:2-5).
Cela ne correspond-il pas exactement au lavage de nos vêtements, ou à ce qui doit suivre : «raser le poil», «se laver dans l’eau» ?
Ah ! vous vous apercevrez bientôt que votre refus de participer aux vaines conversations, aux folies plaisanteries des hommes de ce monde, vous rapportera assez d’opprobre ; il n’en faudra pas davantage pour faire de vous un «spectacle». Y a-t-il un plus bel ornement naturel qu’un esprit vif et enjoué, aux saillies pétillantes d’esprit ? Ces attraits-là peuvent vous paraître bien inoffensifs, mais ils dissimulent un vrai danger de souillure, comme nous l’apprend une déclaration divine : «Dans la multitude des paroles, la transgression ne manque pas» (Prov. 10:19).
Et encore : «Les mouches mortes font sentir mauvais, elles font fermenter l’huile du parfumeur ; ainsi fait un peu de folie à l’égard de celui qui est estimé pour sa sagesse et sa gloire» (Ecclés. 10:1).
Oui, dans cet ordre d’idées, les attractions naturelles que prise ce monde, qui font l’homme habile, le brillant causeur, doivent disparaître. Le saint Livre nous exhorte maintes fois à la sobriété et à la gravité (*).
(*) Voyez par exemple : 1 Thess. 5:8 ; 1 Tim. 2:15 et 3:2, 4, 8, 11 ; Tite 1:8 et 2:12.
Les passages du Nouveau Testament qui soulignent pour nous la nécessité de ce qui correspond à la purification du lépreux, au lavage de ses vêtements et de sa personne, se pressent en grande abondance sous la plume et sont présents à l’esprit de ceux qui se nourrissent des Écritures. Nous sentons que ces importantes vérités n’ont pas été mises en relief, comme elles auraient dû l’être. Nous avons assisté, ravis, aux opérations de la grâce de Dieu qui nettoie ce pauvre vil lépreux, pas même autorisé à lever le doigt dans ce but, mais nous sommes souvent trop lents, trop négligents dans notre effort à nous «laver» et à nous «raser».
Et pourtant, si nous avons conscience de ce qu’il en a coûté à notre Seigneur et Maître pour nous purifier, pouvons-nous moins faire que de chercher à Lui plaire pendant qu’Il nous laisse ici-bas ?
Ainsi, nous ne craignons pas de le répéter, du verset 1 jusqu’à la fin du septième, le lépreux ne fait rien ; il ne fait qu’apporter au sacrificateur sa lèpre et sa souillure : tout est accompli pour lui par un autre. Mais du moment où le sacrificateur l’a prononcé pur, et a relâché l’oiseau prisonnier, alors le lépreux, étant déjà pur, devant Dieu, se met au travail, pour mettre sa condition extérieure en harmonie avec sa position privilégiée.
Ces deux côtés sont admirablement mis en lumière dans la lettre à Tite, ch. 3, versets 4, 5, 8 :
«Mais quand la bonté de notre Dieu Sauveur et son amour envers les hommes sont apparus, il nous sauva, non sur le principe d’oeuvres accomplies en justice, que nous, nous eussions faites, mais selon sa propre miséricorde, par le lavage de la régénération et le renouvellement de l’Esprit Saint... Cette parole est certaine, et je veux que tu insistes sur ces choses, afin que ceux qui ont cru Dieu s’appliquent à être les premiers dans les bonnes oeuvres».
Méditons encore et souvent ces paroles :
«Si vous êtes morts avec Christ»... «Si vous avez été ressuscités avec Christ» (Col. 2:20 ; 3:1-4).
Ce petit oiseau pur n’avait rien fait pour mériter la mort ; il n’avait ni défaut ni souillure ; et pourtant il mourut à la place du lépreux impur. Aux yeux de Dieu, le lépreux méritait la mort — bien plus — il était mort en vivant (Nomb. 12:12). Aux yeux de Dieu, le lépreux mourut avec cet oiseau, mais il ressuscita avec l’oiseau vivant qui nous a parlé si clairement de la résurrection de Christ.
Ainsi donc le lépreux est un homme nouveau, possédant une vie nouvelle. Et Dieu nous voit «morts avec Christ» et «ressuscités avec Christ», des créatures nouvelles possédant une vie nouvelle. Puis Il continue, au verset 3 : «Vous êtes morts et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu».
Quand cet oiseau vivant mourut, moi, le vil lépreux, je mourus avec lui ; quand (symboliquement), il ressuscita, je ressuscitai avec lui, et, quand il reprit son vol dans les cieux, il emporta ma vie et la cacha Là-haut avec le Christ en Dieu.
«Et après cela, il entrera dans le camp et il habitera, sept jours hors de sa tente» (verset 8).
Purifié, rasé, lavé, l’homme peut à présent retourner dans le camp. Quel beau jour pour lui !
Illustration 22 : «Il habitera sept jours hors de sa tente»
Il était naguère tenu à distance, hors du camp, mais maintenant il a été approché par le sang de cet oiseau pur. Cela ne nous rappelle-t-il pas la déclaration de l’apôtre Paul : «Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois loin, vous avez été approchés par le sang du Christ» ? (Éph. 2:13). Maintenant personne ne peut faire objection quand le lépreux franchit le seuil de ce camp d’où toute souillure doit être exclue.
Mais s’il peut retourner dans le camp, il ne lui est pas permis d’entrer dans sa propre tente. Il est obligé de s’en tenir éloigné pendant une période de sept jours. Qu’est-ce que Cela nous enseigne ?
Beaucoup d’entre nous, après l’expérience du salut, quand nous savons que nous sommes purifiés du péché, seraient heureux de s’en aller immédiatement avec Christ dans Sa demeure céleste et d’échapper aux épreuves, aux chagrins, à l’opprobre qui nous attendent dans ce monde. Mais il ne peut en être ainsi, même si une profonde affection pour Christ Lui-même nous fait languir d’être avec Lui pour toujours. Vous vous souvenez de l’homme de qui le Seigneur avait chassé une légion de démons, et qui le pria de lui permettre qu’il restât avec Lui. Mais que répond le Seigneur : «Va dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur t’a fait, et comment il a usé de miséricorde envers toi» (Marc 5:19). Le Seigneur le renvoie pour qu’il Lui rende témoignage. Et je crois que le lépreux purifié, vêtu de vêtements propres et la tête rasée, devait être un témoin irrésistible de la puissance et de la bonté de Dieu. Pendant sept jours, il est tenu d’arpenter les chemins et les sentiers du camp, de côtoyer les tentes de ses semblables, sans rien qui pût le cacher aux moqueries et aux risées du public. Mais sans même ouvrir la bouche, il proclamait à chacun : «Voici un lépreux qui a été rendu net et qui a été approché».
Le nombre sept dans la Bible est le nombre parfait, et nous parle, ici, de la durée parfaite du temps que le Seigneur choisit de laisser chacun de nous dans ce monde «présents dans le corps»... «absents du Seigneur» (2 Cor. 5:6). Pour le brigand mourant sur la croix, cette durée, ce laps de temps parfait, ne dépassa pas quelques heures : mais quel témoignage il rendit ! Clair et vibrant, tel le son d’une cloche argentine dont l’écho descend à travers les âges et a ouvert une porte d’espérance et de purification à tant de pauvres lépreux souillés !
Et quelle musique dut être le son de cette confession et de cet appel aux oreilles du Sauveur souffrant à côté de lui et pour lui, alors que tout Jérusalem était ligué contre son Messie, et que les Siens, remplis de crainte, n’osaient pas témoigner pour Lui !
Pour beaucoup d’autres croyants, ces «sept jours» se sont étendus sur de longues années comprenant toute une vie, mais pour chacun de nous la durée est parfaite ; elle est fixée pour nous par notre Sacrificateur.
Si le lépreux en avait eu la liberté, il aurait plutôt choisi d’échapper à l’opprobre des hommes dans le secret et la quiétude de sa demeure, jusqu’à ce que ses cheveux et sa barbe aient dûment repoussé. Mais Dieu l’avait choisi afin qu’il fût un témoin pour Lui, et quand recommençait la croissance de ses cheveux et de sa barbe, il fallait qu’il fût rasé de nouveau, comme nous le verrons plus loin.
De même Dieu vous a choisi, lecteur (si vous êtes un lépreux purifié), pour être Son témoin ; et, s’Il vous laisse ici-bas, s’Il ne vous prend pas tout de suite dans Sa demeure avec Lui, c’est parce qu’Il a besoin de vous, un monument de Sa grâce dans ce monde qui l’a mis dehors. Le Seigneur Jésus a été «le témoin fidèle et véritable» (Apoc. 3:14).
Oh ! bien-aimés amis, arrêtons-nous, examinons nos voies, et demandons-nous quelle sorte de témoins nous sommes pour Lui !
Verset 9 : «Et il arrivera que le septième jour, il rasera tout son poil, sa tête et sa barbe et ses sourcils ; il rasera tout son poil et il lavera ses vêtements, et il lavera sa chair dans l’eau et il sera pur.
Illustration 23 : «Le septième jour, il se lavera encore».
Le dernier des sept jours s’approche pour le lépreux. Le temps de son témoignage touche à sa fin. Et que doit-il faire encore ? A-t-il besoin d’une nouvelle aspersion de sang pour être rendu propre à entrer dans cette demeure aimée et si ardemment désirée ?
Non, nous avons déjà vu que le sang n’a été répandu qu’une fois, et n’a été offert qu’une fois, car «par une seule offrande il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés». Mais l’homme a besoin d’être rasé et lavé à nouveau.
Aussi longtemps que nous sommes dans ce monde, et non encore dans notre demeure du ciel avec le Seigneur, nous éprouverons le besoin constant de l’eau et du rasoir. Et avez-vous remarqué que cette seconde opération est plus détaillée que la première ? Cela nous dit qu’à mesure que nous avançons dans la vie chrétienne et apprenons à mieux connaître notre Seigneur, nous Lui serons de plus en plus semblables et, de ce fait, de moins en moins conformes à ce monde.
Les cheveux de sa tête parlent peut-être de l’intelligence naturelle ; la barbe, de l’expérience ; les sourcils, de la faculté d’observation. Ainsi, intelligence, expérience et quelque autre faculté que ce soit, tout doit être rendu conforme à Christ et à Sa mort.
De plus, le lépreux guéri ne devait pas seulement se raser à nouveau, mais encore laver ses vêtements et sa chair. Cela nous parle de la nécessité constante où nous sommes de purification par eau, en pensées, en paroles, et en action.
Puissions-nous, vous et moi, cher lecteur, être rendus plus attentifs à la nécessité de ce travail personnel en vue de notre sanctification, à l’emploi de l’eau et du rasoir, car nous vivons dans un monde rempli d’influences délétères et nous contractons la souillure à chaque pas. Nous pouvons nous réjouir de ce que bientôt nous serons arrivés dans notre demeure céleste où nous n’entendrons plus parler d’eau ni de lavage... Dans la vision du ciel dont nous lisons les descriptions au livre de l’Apocalypse, nous voyons devant le trône de gloire «comme une mer de verre, semblable à du cristal». Cela nous parle d’une pureté fixement établie qui ne pourrait jamais être souillée ni servir à la purification (Apoc. 4:6).
Mais nous avons encore une autre leçon au sujet du septième jour. Dans l’Écriture il désigne le Sabbat, le jour du repos. Nous lisons : «Six jours tu feras ton ouvrage et le septième jour tu te reposeras». Mais le repos sabbatique de ce septième jour a été violé par le péché. Les souillures requièrent le lavage et au lieu du repos nous voyons la nécessité du travail. Au lieu de jouir du sabbat de repos prescrit par la loi, nous voyons l’homme occupé à se baigner, se raser, laver ses vêtements. Ceci ne parle-t-il pas à l’oreille exercée pour dire que là où le péché et la souillure sont entrés, le septième jour de repos a disparu et qu’un nouvel ordre de choses doit être établi ?
Versets 10 et 11 : «Et le huitième jour il prendra deux agneaux sans défaut et une jeune brebis âgée d’un an, sans défaut, et trois dixièmes de fleur de farine pétrie à l’huile en offrande de gâteau, et un log d’huile. Et le sacrificateur qui fait la purification placera l’homme qui doit être purifié et ces choses devant l’Éternel à l’entrée de la tente d’assignation».
Illustration 24 : «Le sacrificateur qui fait la purification présentera l’holocauste à l’Éternel».
Ce huitième jour si ardemment attendu s’est enfin levé. Les sept jours ont passé, ses vicissitudes se sont évanouies. Voici pour le lépreux le huitième jour. Il peut maintenant retourner dans sa maison, rejoindre l’heureux cercle de famille où tout est paix, joie et amour. Douces joies de la maison après ses jours d’opprobre et son temps de témoignage.
Le «huitième jour» dans l’Écriture paraît avoir une signification spéciale. Sept jours complétaient la semaine finissant par le sabbat, le septième. Le jour suivant était «le lendemain du sabbat» ou le premier jour d’une nouvelle semaine. Mais ici il n’est pas appelé «le premier jour» ou «le lendemain du sabbat», mais «le huitième jour» (*). Ce terme est comme un symbole des desseins de grâce de Dieu au sujet de cette terre, quand, après des siècles de péché et de souffrance, Il introduisit une ère de joie et de paix, ainsi que le dit le Seigneur : «Voici je fais toutes choses nouvelles» (Apoc. 21:5).
(*) Nous comprendrons cette différence par le chapitre 23 du Lévitique :
Versets 11, 15, 16 : «le lendemain du sabbat», parlant de la résurrection de Christ et la venue du Saint Esprit.
Versets 36, 39 : «le huitième jour». Dans ces deux derniers versets, nous avons en type un nouveau commencement. Christ a régné sur la terre pendant mille ans ; tout péché a été aboli ; le diable banni pour toujours, et une éternité de joie et de paix commence.
De même ce huitième jour était le commencement d’une ère nouvelle pour celui qui nous occupe. Les jours de vagabondage solitaire hors du camp sont passés pour toujours, les lavages dans l’eau ne sont plus nécessaires, ni le travail du rasoir. Plus jamais absent de la maison, loin des siens ; mais une vie d’amour, de joie, de paix et d’adoration a commencé.
Aussi, à présent, tenant à la main chacune des offrandes prescrites (lesquelles désignent les différents aspects et excellences du grand sacrifice de Christ), cet homme, qui, si récemment, était un lépreux banni, est conduit au seuil du sanctuaire de Dieu pour être présenté à l’Éternel. Toutes les offrandes sont là, même le log d’huile symbolisant le Saint Esprit par lequel Christ s’est offert Lui-même à Dieu (Héb. 9:14). En vertu de ces offrandes, l’homme naguère si terriblement loin s’approche, près, tout près de Dieu. Il ne me souvient pas qu’aucun Israélite, sauf les sacrificateurs et les lévites, fut jamais amené si près de Dieu et eut le merveilleux privilège d’être présenté à l’Éternel de cette façon.
Et je ne me lasse pas de contempler cette scène ! Seulement huit jours auparavant, cet homme était un vil lépreux, banni du milieu de ses semblables, la tête nue, les vêtements déchirés, la bouche couverte tandis qu’il allait gémissant : «Impur ! Impur !» Et maintenant il est amené, non seulement au milieu de son peuple, mais au sanctuaire même de Dieu ; et là, présenté à l’Éternel.
Heureuse et ineffable place, position bénie ! Mais attendez : cette place est la nôtre. «Et vous qui étiez autrefois étrangers et ennemis quant à votre entendement, dans les mauvaises oeuvres, il vous a toutefois maintenant réconciliés dans le corps de sa chair, par la mort, pour vous présenter saints et irréprochables et irrépréhensibles devant lui» (Col. 1:21, 22). «Étrangers et ennemis» dépeint exactement le lépreux banni du camp... «réconciliés maintenant dans le corps de sa chair par la mort» parle du lépreux purifié et ramené dans le camp, par la mort de cet oiseau vivant. Et dans quel but tout cela ? Ah ! pour le lépreux et le pécheur c’est afin «de vous présenter saints et irréprochables et irrépréhensibles devant lui».
Vous savez que certaines personnes privilégiées sont présentées à la cour du roi. Mais vous et moi, cher ami chrétien, avons la perspective merveilleuse et bénie d’être présentés au Roi des Rois !
Et quelle ineffable douceur a pour moi cette expression : «Le sacrificateur qui fait la purification placera l’homme devant l’Éternel». Ce ne sera pas un étranger qui me prendra, moi, étranger aux parvis célestes et aux gloires de cette lumineuse demeure. Non, non, c’est le Sacrificateur qui m’a rendu net. Celui que j’ai connu et aimé ici-bas, si longtemps, c’est lui et pas un autre qui me rendra et me présentera à l’Éternel. Pourrai-je éprouver la moindre crainte alors qu’Il me prend par la main et me conduit dans ces parvis de gloire pour me présenter à l’Éternel ? Ah ! non, c’est Sa main, cette même main bénie, la main percée qui m’a conduit durant toutes ces années de mon pèlerinage à travers le désert, et me prend pour me placer devant l’Éternel.
Nous avions un soir une étude biblique dans la première épître de Pierre, et arrivés au verset 11 du deuxième chapitre, l’un d’entre nous se tourna vers M. Tchang, un vieux croyant chinois, et demanda à ce cher frère :
«M. Tchang, comment se fait-il que l’apôtre Pierre dise : «Je vous exhorte comme forains et étrangers...» tandis que l’apôtre Paul nous écrit : «Vous n’êtes plus étrangers ni forains... ?»
M. Tchang demeura un moment fort embarrassé et pour lui venir en aide on lui fit une autre question :
— M. Tchang, êtes-vous un étranger sur la terre ?
— Oui, répondit-il, même ma propre famille me connaît à peine.
— Quand vous vous trouverez face à face avec le Seigneur Jésus, sera-t-Il un étranger pour vous ?
— Oh ! non, répondit-il avec chaleur, un sourire éclairant tout son visage, Il est mon meilleur Ami, je le connais depuis plus de quarante ans !
Nous pouvons bien dire avec le poète :
Étranger, arrivant là-haut, entre sans crainte.
Le Dieu que tu verras ne t’est point inconnu.
Celui qui te prendra dans Sa demeure sainte
À chaque heure ici-bas près de toi s’est tenu.
Et plus nous aurons vécu comme des étrangers sur la terre, plus nous nous serons tenus «lavés» et «rasés», plus nous jouirons Là-haut. Moins nous aurons été conformes à ce monde, moins nous nous trouverons étrangers dans la Maison du Père, ainsi qu’un autre pouvait affirmer :
C’est le trésor trouvé dans Son amour
Qui m’a rendu étranger ici-bas.
Nous nous représentons la joie, l’honneur, le privilège d’un tel moment, mais qu’est notre joie comparée à la Sienne ?
Quand Il nous prend et nous présente à l’Éternel, Il voit, n’est-il pas vrai, du fruit du travail de son âme et en est satisfait ?
Voici un autre pécheur lavé dans Son sang précieux qui peut maintenant être amené dans la présence même de Dieu. Rien de moins n’eût pu satisfaire le coeur de Christ... Nous eussions été, vous et moi, peut-être parfaitement satisfaits d’avoir échappé au châtiment dû à nos péchés ; nous nous serions contentés d’obtenir une toute petite place à l’entrée de la porte du ciel. Mais, pour Lui, c’eût été trop peu. Tel est notre Sauveur ! N’avons-nous pas une petite lueur sur ce que sera Sa joie au jour de la Présentation, par les paroles de Jude ?:
«Or à Celui qui a le pouvoir de vous garder sans que vous bronchiez et de vous placer irréprochables devant sa gloire avec abondance de joie...» Il a pu s’écrier, un jour : «Mon âme est saisie de tristesse jusqu’à la mort» (Math. 26:38). À cette tristesse excessive répond maintenant «une abondance de joie».
Quand Il a trouvé la brebis perdue, Il la met sur ses épaules, bien joyeux, mais ensuite, l’ayant amenée à la maison, Il la place devant la présence de Sa gloire avec abondance de joie. Tout au long du voyage vers cette demeure céleste, Il a conduit la brebis «par l’intelligence de Ses mains» (Ps. 78:72), Il l’a soutenue, gardée de broncher ; Il peut bien maintenant, à la fin du pèlerinage, présenter le trophée de Sa grâce et de Sa puissance avec abondance de joie.
Mais comment peut-Il me placer irréprochable devant Sa gloire, moi, un être si répréhensible, si loin de la perfection ?
C’est en vertu de ces trois agneaux que le lépreux tient à la main, tandis que le sacrificateur le présente à l’Éternel. Vous remarquerez que, quand chacun de ces agneaux est offert, la Parole déclare : «Le sacrificateur fera propitiation pour lui» (versets 18, 19, 20).
Le mot «propitiation» signifie l’acte de couvrir. L’homme est couvert par le sang du sacrifice pour le délit, couvert par le sang du sacrifice pour le péché, couvert par le sang de l’holocauste. Non seulement aucun défaut, ni tache, ni souillure ne peut être trouvé sur cet homme si récemment banni du milieu de ses semblables, mais Dieu le voit dans toute l’excellente beauté et la justice que représentaient ces agneaux. Ce triple couvert nous parle de la seule offrande de Jésus Christ dans son triple caractère, offrandes inséparables aussi de «l’offrande de gâteau» symbolisant Sa vie sans défaut ici-bas, et de l’huile.
L’homme eût-il essayé de se présenter sans ces offrandes, Dieu n’aurait jamais pu l’accepter ; mais, identifié avec elles, celui qui était naguère impropre pour la présence de ses semblables, est acceptable pour la présence de Dieu. Quelque indispensable que fût pour le lépreux l’usage de l’eau et du rasoir, ce n’était pas cela qui le rendait propre pour cette merveilleuse présence, mais le Sang seulement. De même pour nous qui étions loin, nous avons été approchés par le sang de Christ (Éph. 2:13) et nous aussi nous sommes «acceptés dans le Bien-aimé». Nous n’eussions jamais pu l’être autrement.
Il est écrit en 1 Jean 3:2 : «Nous savons que quand il sera manifesté nous lui serons semblables car nous le verrons comme il est. Et quiconque a cette espérance en lui se purifie comme lui est pur». Nous ne suivons pas cette injonction afin de le voir et de lui être rendus semblables, mais parce que nous avons l’espérance sûre et certaine de Le voir, en vertu de Son sacrifice et de Son précieux sang : nous nous purifions donc par l’eau de la Parole de Dieu.
«Et le sacrificateur prendra l’un des agneaux et le présentera comme sacrifice pour le délit, avec le log d’huile, et les tournoiera en offrande tournoyée devant l’Éternel».
Illustration 25 : «L’agneau du sacrifice pour le délit».
Quelle profonde joie ce devait être pour l’Éternel, de voir, présenté devant Lui avec le pauvre lépreux, cet agneau du sacrifice pour le délit, animal qui symbolisait l’Agneau dont s’était pourvu Dieu Lui-même, «1’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde». Cela parlait du Fils unique. Et, présenté en même temps, voici le log d’huile, symbole du Saint Esprit. Nous voyons ainsi les trois personnes de la Trinité toutes en activité pour accueillir, dans sa demeure céleste, le pécheur racheté.
«Puis il égorgera l’agneau au lieu où l’on égorge le sacrifice pour le péché et l’holocauste, dans un lieu saint ; car le sacrifice pour le délit est comme le sacrifice pour le péché, il appartient au sacrificateur, c’est une chose très sainte» (verset 13).
Illustration 26 : «Il égorgera l’agneau».
Nous comprenons par ces injonctions que non seulement la lèpre était considérée comme une souillure, mais qu’elle l’était aussi comme un délit envers l’Éternel, nécessitant le sacrifice pour le délit. De même nous avons besoin de réaliser que non seulement nous sommes souillés par le péché, mais que nous avons chacun, individuellement, «péché contre l’Éternel». Il est bon que nous soyons amenés à dire comme autrefois David : «Contre toi, contre toi seul, j’ai péché» (Ps. 51:4). Le pauvre fils prodigue de Luc 15 avait à apprendre cette leçon, comme il est évident quand il s’écrie : «J’ai péché contre le ciel et devant toi».
Mais ce sacrifice, comme le sacrifice pour le péché, appartenait au sacrificateur. Quand le sacrificateur mange le sacrifice pour le délit, il fait sien le péché de celui qui l’offre. Merveilleuse grâce ! Et c’est exactement ce qu’a fait pour nous notre grand Sacrificateur.
«Et le sacrificateur prendra du sang du sacrifice pour le délit, et... le mettra sur le lobe de l’oreille droite de celui qui doit être purifié, et sur le pouce de sa main droite, et sur le gros orteil de son pied droit» (verset 14).
Illustration 27 : «Le sacrificateur mettra du sang sur l’oreille, le pouce et l’orteil»
Le sang du sacrifice pour le délit, qui a effacé toutes nos transgressions, marque maintenant l’oreille, le pouce et l’orteil du lépreux purifié. C’est là, en quelque sorte, un insigne que portent tous ceux qui pénètrent dans ces parvis de gloire. Il ne s’en trouvera pas un qui ne veuille confesser que sa tête, avec toute son intelligence, ses facultés, a eu besoin d’être purifiée par ce précieux sang. Pas un qui ne veuille reconnaître que ses mains ont été bien des fois employées pour pécher contre le Seigneur, mais que maintenant, le signe sanglant sur le pouce droit est la marque que tout a été pardonné. Et que de fois nos pieds nous ont conduits sur le chemin de notre propre volonté, errants comme des brebis, mais maintenant le sang sur l’orteil droit nous dit que l’Éternel a mis «sur Lui l’iniquité de nous tous» (És. 53:6).
Grâce infinie ! Celui qui jadis s’abaissa pour laver les pieds de ses disciples, s’abaisse encore pour marquer ces pieds avec son propre sang. Sa tête sainte fut un jour couronnée d’épines et «Son visage... défait plus que celui d’aucun homme» (És. 52). Son précieux sang a jadis empreint Sa tête et Son front, et maintenant la marque en est mise sur ma tête, attestant que je suis à Lui, à Lui seul, sa propriété pour toujours. Ses mains et Ses pieds furent percés pour moi et pendant toute l’éternité Il portera les marques de ces clous cruels : aussi mes mains et mes pieds portent la marque du sang qui les a rachetés.
À mesure que nous contemplons cette cohorte innombrable foulant les parvis célestes, nous découvrons que chacun est marqué de la même manière et chacun s’unira avec joie aux accents du cantique nouveau :
«Tu as été immolé, et tu as acheté, pour Dieu, par ton sang, de toute tribu, et langue, et peuple et nation».
Versets 15 et 16 : «Et le sacrificateur prendra du log d’huile, et en versera dans la paume de sa main gauche, à lui, le sacrificateur ; et le sacrificateur trempera le doigt de sa main droite dans l’huile qui est dans sa paume gauche et fera aspersion de l’huile avec son doigt, sept fois, devant l’Éternel».
Illustration 28 : «Il répandra l’huile sept fois devant l’Éternel».
Nous avons vu que l’huile, dans l’Écriture, est un symbole du Saint Esprit... Jusqu’ici, le sacrificateur s’est occupé continuellement du lépreux, mais maintenant il le laisse de côté et l’oublie pour un moment tandis que l’huile est répandue devant l’Éternel.
Le lépreux, nous l’avons vu, est présenté à l’Éternel dans la puissance du Saint Esprit, et en vertu du sacrifice de Christ. Mais maintenant l’huile elle-même est répandue comme aspersion devant l’Éternel. Je crois que cela nous parle des délices que Dieu trouve dans son Saint Esprit par qui le Fils s’est offert. Nous avons la tendance d’oublier que le Saint Esprit n’est pas seulement une «influence», mais est le Dieu vivant et vrai. Sept symbolise la perfection, et qu’il est précieux de se souvenir, lorsque nous considérons ce monde, avec toutes ses tristesses, ses péchés, ses souffrances, qu’il y a une personne divine habitant ici-bas, parfaitement agréable à Dieu. Vous vous souvenez comment Dieu le Père, du haut des cieux ouverts, contemplait avec ravissement Son Fils habitant alors sur la terre, pouvait dire de Lui, et de Lui seul : «Tu es mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mes délices». De même, Dieu peut maintenant contempler le Saint Esprit ici-bas, car pendant toute l’éternité Il fera Ses délices dans le ciel. Quoiqu’Il habite dans chaque croyant, qu’Il soit leur soutien et leur force dans toutes les choses qui concernent Dieu, nous avons cependant à nous souvenir qu’Il est ici-bas, premièrement pour Dieu et pour Sa gloire.
«Et du reste de l’huile qui sera dans sa paume, le sacrificateur en mettra sur le lobe de l’oreille droite de celui qui doit être purifié, et sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit, sur le sang du sacrifice pour le délit» (verset 17).
Illustration 29 : «Il mettra l’huile sur le sang»
Nous entrevoyons que l’huile, mise sur le sang du sacrifice pour le délit, parle de la puissance et de l’énergie du Saint Esprit dans la vie du croyant, pour sa louange et pour son service dans les parvis de gloire. Le Seigneur a promis que le Consolateur serait avec nous pour toujours et sûrement que toutes les activités variées dans la sphère céleste dépendront de Son pouvoir.
«Et le reste de l’huile qui sera dans la paume du sacrificateur, il le mettra sur la tête de celui qui doit être purifié» (verset 18).
Illustration 30 : «Le reste de l’huile sur la tête de celui qui doit être purifié»
Il est si beau de voir que l’huile ne semble jamais s’épuiser ! Quoiqu’elle ait été répandue sept fois devant l’Éternel, placée sur l’oreille, le pouce, le gros orteil du lépreux, il en reste encore. Cela nous rappelle la déclaration que «Dieu ne donne pas l’Esprit par mesure» (Jean 3:34).
Quelque grand que puisse être notre besoin de Lui, de sa puissance et de son énergie, nous pouvons être certains que l’Esprit de Dieu est plus que suffisant pour tout. Et après que nos obligations envers Dieu et envers les hommes auront été pleinement satisfaites par l’huile, il en restera encore et ce reste est versé sur la tête de celui qui doit être purifié.
Ceux pour qui, en Israël, il était prescrit de recevoir sur la tête l’huile de l’onction, étaient les sacrificateurs, les rois, dans un seul cas un prophète — et les lépreux purifiés !
Dans quelle surprenante et merveilleuse compagnie n’est-il pas introduit ! Mystère insondable ! Grâce infinie ! Sacrificateur et pécheur se réjouissant seuls, ensemble… Telle est la position dans laquelle le Seigneur introduit Son racheté.
«Il nous a faits rois et sacrificateurs pour son Dieu et Père», et nous sommes encore appelés : «une sacrificature royale» (1 Pierre 2:9).
Que tout cela dépasse notre compréhension et nos plus beaux rêves ! Qui jamais eût pu concevoir qu’un être vil, méprisé, souillé, banni, serait introduit dans une position d’où tout autre Israélite était exclu : celle d’un sacrificateur et d’un roi ! Nous ne pouvons que nous prosterner dans l’émerveillement et l’adoration devant une telle scène.
«Et le sacrificateur fera propitiation pour lui devant l’Éternel» (verset 18).
Ce verset semble compléter le tableau du sacrifice pour le délit et de l’huile commençant au verset 12. Ce n’était pas que l’huile fit propitiation, car seul le sang couvre les péchés, mais cette déclaration, placée comme elle l’est, à la fin de la section qui nous entretient du sacrifice pour le délit et de l’huile, nous montre clairement combien le Saint Esprit est intimement lié à l’offrande de notre Seigneur Jésus Christ (Héb. 9:14). Nous voyons l’homme qui doit être purifié, non seulement purifié par le sang, mais aussi abrité par lui, et nous pouvons bien nous écrier : «Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée et dont le péché est couvert» (Ps. 32:1).
Que dire de plus devant un tel tableau ? Il pourrait nous sembler qu’un trait de plus ne ferait que le gâter et pourtant nous découvrons que deux touches de plus sont nécessaires pour compléter sa perfection.
«Et le sacrificateur offrira le sacrifice pour le péché et fera propitiation pour celui qui doit être purifié de son impureté ; et après il égorgera l’holocauste».
Quelle oeuvre parfaite et complète notre Sauveur a accomplie à la croix. Non seulement les transgressions sont toutes effacées par le sang du sacrifice pour le délit, mais même cette vieille racine incurable de péché a été jugée. Car la vieille nature ne peut être pardonnée, elle est jugée. Notre sacrifice pour le péché est mort et nous sommes morts avec Lui, de même avec Lui nous sommes ressuscités, et lorsque nous serons introduits dans cette demeure de gloire, nous ne serons plus troublés par cette vieille nature pécheresse qui souvent nous cause tant de mal aujourd’hui.
Une touche encore et le tableau est parfait :
«Et le sacrificateur offrira l’holocauste et le gâteau sur l’autel, et le sacrificateur fera propitiation pour celui qui doit être purifié, et il sera pur» (verset 20).
Illustration 31 : «Devant l’holocauste et l’offrande de gâteau»
Avec le sacrifice pour le délit, celui qui apporte l’offrande pose sa main sur la tête de cette offrande et toutes ses transgressions et ses péchés sont transmis sur la victime ; il en est complètement libéré ; il n’a plus de culpabilité.
S’agit-il de l’holocauste, celui qui l’apporte met de nouveau sa main sur la tête de la victime et toute l’efficacité, la vertu de cette offrande est transmise sur lui. L’holocauste est tout spécialement la part de Dieu dans l’offrande ineffable de la Croix. On n’apportait pas cette offrande à cause du péché, mais comme l’expression la plus haute de ce que l’homme pouvait offrir à Dieu dans le service de l’adoration.
Quant à l’offrande de gâteau, elle symbolise la vie sainte et pure de notre Seigneur Jésus Christ quand il était ici-bas (*).
(*) Faite avec la fleur de farine, cette substance contenue dans «le grain de blé», douce, onctueuse au toucher, sans aspérité, en sa pure blancheur, convenait bien comme symbole de l’humanité parfaite de Christ ; et qu’il est émouvant d’entrevoir, dans les différents modes de cuisson prescrits pour ce sacrifice, les souffrances toujours plus intenses auxquelles cette vie parfaite fut soumise pour notre salut (Lév. 2:1-10).
Voilà maintenant la purification du lépreux complètement achevée. Il repasse dans son esprit l’histoire des jours écoulés, l’ancienne existence en dehors du camp, sa purification, sa présentation à l’Éternel, les marques faites sur lui avec ce sang qui a effacé tous ses péchés, cette merveilleuse et nouvelle position de roi et de sacrificateur dans laquelle il vient d’être introduit, cette offrande pour le péché qui l’a délivré de son «moi» incurable... Quelle histoire que la sienne ! Que peut-il offrir maintenant à Celui qui a fait tout cela pour lui ?
Son coeur déborde de louange et d’adoration, et il apporte le don qui peut procurer la plus grande somme de joie au coeur de son Dieu. Il offre l’holocauste et l’offrande de gâteau. Il présente à Dieu le sacrifice de Son Fils bien-aimé selon ce qui était alors prescrit au sujet de ce sacrifice comme spécialement la part de Dieu.
Il apporte aussi, par le sacrifice de gâteau, cette Vie pure et sans tache, cette Vie immaculée qui fut vécue ici-bas, Vie si différente de la sienne... Ainsi, le lépreux purifié est-il, non seulement placé dans la position de roi et de sacrificateur, mais il est devenu un adorateur. C’est là que nous le laisserons, prosterné devant cet autel, en face de l’holocauste dont la fumée monte vers Dieu comme un parfum d’agréable odeur, et nous pouvons l’entendre s’écrier :
Tu as oint ma tête d’huile
Ma coupe est comble.
L’adoration véritable, c’est ce qui jaillit vers Dieu d’un coeur débordant, d’un coeur si rempli qu’il ne peut être contenu et qu’il déborde de louanges, d’actions de grâce et d’adoration. Tel est, croyons-nous, ce que nous disent ici l’holocauste et l’offrande de gâteau montant ensemble comme un parfum devant Dieu.
Nous avons cherché, quoique bien faiblement, à suivre le chemin du lépreux depuis son bannissement hors du camp jusqu’à cette place d’adorateur devant l’autel de l’holocauste. Quel chemin ce fut pour lui ! Et pourtant, cher ami croyant, ce n’est pas autre chose que votre chemin et le mien.
Grâce infinie ! Puisse-t-elle incliner nos coeurs à un amour plus brûlant pour Celui qui .a tant fait pour nous !
Nous lisons au Psaume 119:96 : «Ton commandement est fort étendu». Et nous croyons que cette merveilleuse histoire est susceptible d’interprétation s’appliquant au temps présent, et contient pour nous une autre leçon. Bien des passages de l’Écriture ont, nous le pensons, une double signification : l’une, peut-être, en rapport avec le présent, l’autre, avec un jour à venir.
Nous avons considéré, dans les pages qui précèdent, le côté qui nous parle de notre entrée dans la demeure céleste, quand nous atteindrons la gloire du ciel. Mais nous savons par d’autres passages de l’Écriture que Dieu nous considère, même à présent, comme ressuscités d’entre les morts, et assis dans les lieux célestes, ainsi qu’il est écrit : «Dieu qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ (vous êtes sauvés par la grâce) et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus, afin qu’il montrât dans les siècles à venir, les immenses richesses de sa grâce, dans sa bonté envers nous dans le Christ Jésus (Éph. 2:4-7).
Remarquez-le, ceci n’est pas ce qu’Il fera dans l’avenir, mais ce qu’Il a déjà fait.
Nous comprenons donc qu’il n’est nul besoin d’attendre notre entrée dans la demeure de gloire pour jouir des bénédictions du «Huitième jour». Déjà maintenant Dieu a fait toutes choses nouvelles pour nous ; déjà nous sommes acceptés dans le Bien-Aimé.
C’est maintenant déjà que nous sommes placés, saints et irréprochables et irrépréhensibles devant Lui. Et c’est évidemment durant le temps actuel qu’Il a le pouvoir de nous garder sans que nous bronchions ; et maintenant aussi qu’Il trouve Ses délices à nous placer irréprochables devant Sa gloire avec abondance de joie. Le type ne s’accomplira dans toute sa plénitude, croyons-nous, que quand nous aurons effectivement atteint notre demeure du ciel, comme nous le chantons quelquefois :
Là, recueillis dans la maison du Père,
Enfants de Dieu, peuple d’adorateurs,
Autour de Toi, bien mieux que sur la terre,
Nous serons rois et sacrificateurs.
En attendant, qu’il est doux de savoir que, spirituellement, nous pouvons dès à présent entrer dans toutes ces bénédictions et en jouir.
Celles qui découlent de l’acceptation de ce sacrifice pour le délit sont les nôtres dès à présent, de même que nous sommes déjà marqués du sang de ce sacrifice sur notre oreille, notre pouce et notre orteil.
Oh ! cher ami chrétien, que le Seigneur nous accorde la grâce de marcher dans ce monde de souillures, d’une manière digne de ces insignes sacrés, que nous portons déjà ici-bas ! Puissions-nous veiller soigneusement à ce que rien ne traverse cette oreille marquée de sang, qui soit déshonorant pour Celui qui l’a versé pour nous. Que tout ce que nous écoutons et disons et pensons soit conforme à sa mort, car le sang sur l’oreille symbolise sûrement toute la tête.
Mais cette marque ne comporte pas seulement un côté négatif ; elle nous engage dans le positif. Puisse ma tête, avec mon intelligence, mes oreilles, ma bouche, mes yeux, en un mot tout, soit à Lui, et à Lui seul pour toujours. Puissent-ils être employés pour Lui ! Il a mis son cachet sur nous. Ces organes sont scellés d’une marque de mort : le prix qui a été payé pour les acheter pour Lui. Que Dieu nous garde, afin qu’aucune de nos facultés soit jamais mise au service d’un autre.
Ainsi que quelqu’un a dit : Dieu se soucie de l’usage que nous faisons de nos oreilles, car nous sommes maintes et maintes fois avertis de ce que nous y laissons pénétrer. Satan a trouvé une entrée dans la citadelle de l’âme humaine par l’oreille d’Ève et nous en connaissons les résultats désastreux.
«Prenez garde à ce que vous entendez» dit le Seigneur au commencement de Son ministère (Marc 4:24), et les avertissements continuent jusqu’à ce qu’à la fin il soit solennellement prédit : «Ils détourneront leurs oreilles de la vérité» (2 Tim. 4:4). Notre Seigneur Jésus Christ parla «les paroles de Dieu» qui sont «esprit et vie». Ces communications sont divines, vitales et infiniment bénies. De la gloire magnifique, la voix de Dieu le Père a été entendue, concernant Jésus : «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le» (Luc 9:35).
Cette mienne main, autrefois au service de Son ennemi, est maintenant achetée par ce même précieux sang et se réjouira de travailler ou de combattre pour Celui qui se l’est acquise. Il peut en dire : «Que celui qui dérobait ne dérobe plus (ce pourquoi je l’ai employée autrefois), mais plutôt qu’il travaille en faisant de ses propres mains ce qui est bon, afin qu’il ait de quoi donner à celui qui est dans le besoin» (Éph. 4:28). Autrefois ma main prenait les choses de mon prochain. Maintenant elle est à l’oeuvre pour donner à celui de qui j’ai dérobé, ou à celui qui est dans le besoin. Tel est l’effet de ce sang sur ma main droite.
Quant à mon pied, trouvant autrefois ses plaisirs à marcher dans ses propres voies, voici qu’il devient actuellement beau alors qu’il est au service du Seigneur et s’en va prêcher la paix et annoncer de bonnes choses (Rom. 10:15).
Il me souvient d’un serviteur de Dieu, visitant un jour une famille dont un des membres, une aimable jeune fille, s’était récemment convertie sans toutefois avoir compris la nécessité d’une séparation franche avec le monde et ses plaisirs.
Profitant d’un moment où elle était seule avec M. P… elle lui demanda :
— Est-ce mal d’aimer la danse ?
— Cela dépend, répondit-il, de ce qui est arrivé à votre orteil droit.
— Que voulez-vous dire ? demanda la jeune fille, abasourdie par cette réponse inattendue.
Le visiteur lut alors avec elle les versets qui nous occupent en ce moment et lui expliqua les droits de Christ sur ceux qui font profession d’être au bénéfice de Sa mort.
La jeune fille, remuée jusqu’au fond de l’âme, n’oublia jamais cette solennelle leçon. Abandonnant aussitôt le monde et ses plaisirs, joyeusement elle s’engagea sur le chemin étroit, à la suite de son Seigneur rejeté.
Ainsi ces marques me disent que je ne suis pas à moi-même, que j’ai été acheté à prix, c’est pourquoi il nous est commandé : «Glorifiez donc Dieu dans votre corps». Ce sang sur l’oreille, le pouce, l’orteil me disent : «Ne livrez pas vos membres au péché comme instruments d’iniquité, mais livrez-vous vous-mêmes à Dieu, comme d’entre les morts étant faits vivants — et vos membres à Dieu ; comme instruments de justice».
Considérant ce signe de mort, ce sang sur mes membres, je m’écrie :
Ô Seigneur, prends ma vie
Toute entière pour Toi !
Quand nous méditons sur tout cela, nous sommes contraints de nous demander : «Qui est suffisant pour ces choses ?» (2 Cor. 2:16). Et mieux nous nous connaîtrons, plus fervente sera notre réponse : «Non que nous soyons capables par nous-mêmes... mais notre capacité vient de Dieu» (2 Cor. 3:5).
Et cela nous amène à la scène suivante, où le sacrificateur, après avoir aspergé l’huile sept fois devant l’Éternel, l’applique sur notre oreille droite, notre pouce et notre orteil droits, sur le sang du sacrifice pour le délit. Jamais nous ne pourrions nous aventurer à marcher dans ce monde de souillure et de contamination et rester indemnes en n’ayant sur nos membres que le sang du sacrifice pour le délit. Mais ce sang est recouvert d’huile. Cela nous parle de la puissance du Saint Esprit pour nous porter à travers chaque circonstance, pour nous garder, non seulement de tomber, mais même de broncher tout le long de notre chemin à travers le désert. Le Saint Esprit seul peut nous garder de jeter du déshonneur sur ce précieux sang qui nous marque comme chrétiens. Le Saint Esprit, seul, peut nous donner l’énergie de prendre ces membres et de les livrer à Dieu comme instruments pour Son service et pour Lui-même. Pouvons-nous jamais assez Le remercier pour l’huile appliquée sur le sang ?
Et de même nous pouvons Le bénir de ce que dès ici-bas, nous sommes au bénéfice du sacrifice pour le péché. C’est maintenant que nous sommes «morts au péché et vivants à Dieu». Nous sommes déjà amenés dans cette position de sacrificateurs royaux. Il est vrai que nous participons à la réjection de notre Roi absent, mais c’est à nous maintenant que le Saint Esprit écrit : «Vous êtes une sacrificature royale».
Oui, et nous n’attendons pas d’être dans la gloire pour devenir des adorateurs. Nous le sommes dès maintenant. Il nous est dit que «le Père cherche des adorateurs». — Il ne dit pas qu’Il recherche l’adoration, mais des adorateurs. — Qui aurait pu concevoir qu’Il allait les trouver dans la personne de ces pauvres lépreux souillés, maintenant purifiés et approchés de Lui ? Mais telle est la surprenante vérité. Oui, cher ami chrétien, dès à présent vous et moi avons le privilège, l’infini privilège, d’apporter notre holocauste, dont nous ne devons pas séparer l’offrande de gâteau. Nous les apportons avec un coeur qui déborde et les offrons à Celui qui a tout fait pour nous. Certainement nous pouvons dès aujourd’hui avec des coeurs brûlants nous écrier :
Il a oint ma tête d’huile,
Ma coupe est comble...
Ps. 23
De plus, quand nous regardons vers l’avenir ; nous pouvons ajouter avec une parfaite assurance :
«Oui la bonté et la gratuité me suivront tous les jours de ma vie, et mon habitation sera dans la maison de l’Éternel pour de longs jours».
Alors, chez nous, dans la maison de l’Éternel, nous comprendrons dans toute leur inconcevable plénitude et leur gloire, toutes ces bénédictions que nous avons cherché à contempler pour en jouir déjà ici-bas et nous déclarerons avec cette reine d’un autre âge :
«Ce que j’ai entendu dire dans mon pays sur tout ton état et sur ta sagesse était la vérité ; mais je n’ai pas cru ces choses jusqu’à ce que je sois venue et que mes yeux aient vu ; et voici on ne m’avait pas rapporté la moitié ; tu surpasses en sagesse et en prospérité la rumeur que j’en ai entendue. Heureux tes gens, heureux ceux-ci tes serviteurs qui se tiennent continuellement devant toi et qui entendent ta sagesse !» (1 Rois 10:6, 7).
Nous voici arrivés à la fin de notre étude portant sur cette exquise portion de la sainte Parole de Dieu. Et pourtant, chaque fois que nous la lisons, il semble toujours en jaillir quelque nouveau rayon de gloire et de beauté, de sorte que nous ne pouvons jamais parler d’avoir «fini» l’étude d’aucune portion de cette Parole.
Une question peut se poser ici. Dans quelle mesure l’ancien peuple de Dieu, les Israélites, qui se mouvaient dans ces choses tangibles, entrevoyaient-ils les mystères cachés de cette précieuse portion, et à quel point les appréciaient-ils ?
Ne serait-ce pas plus à propos de nous demander jusqu’où nous comprenons la valeur, l’excellence, les gloires de notre précieux Sauveur, Lui qui s’est révélé à nous dans une mesure si différente qu’à ceux des jours d’autrefois ? Et cette considération nous amène à la section suivante de notre chapitre :
«Et s’il est pauvre, et que sa main ne puisse atteindre jusque-là, il prendra un agneau comme sacrifice pour le délit, pour offrande tournoyée, afin de faire propitiation pour lui, et un dixième de fleur de farine pétrie à l’huile, pour offrande de gâteau, et un log d’huile, et deux tourterelles ou deux jeunes pigeons, selon ce que sa main pourra atteindre : l’un sera un sacrifice pour le péché, l’autre un holocauste. Et le huitième jour de sa purification il les apportera» (Lév. 14:21-23).
Que de fois nous sommes «pauvres», notre appropriation de Christ est souvent si chétive ! Mais cependant, si nous avons mis notre confiance en Son sang précieux, nous obtenons le pardon et nous sommes purifiés. Que Dieu en soit béni, ce n’est pas mon estimation de la valeur de Christ qui importe surtout, mais l’estimation que Dieu a de Lui. Au lieu des agneaux pour le sacrifice et l’holocauste, je ne peux apporter, peut-être, que des pigeons : mais mon acceptation, ma purification n’en sont aucunement affectées. Pas un de ceux qui s’approchent, au précieux nom de Jésus, n’est jamais repoussé. Notre foi peut être déplorablement faible, notre appréciation de Sa valeur tout à fait insignifiante, mais si nous venons en ce Nom, Dieu à qui nous nous adressons, Lui, en connaît la vraie, l’immense valeur et nous sommes agréés en Lui. Si vivement que nous puissions sentir notre pauvreté, ne laissons jamais ce sentiment nous tenir dans l’éloignement de Dieu. Allons tels que nous sommes, en ce précieux Nom, et tout ira bien.
Si nous lisons le paragraphe du verset 23 à 32, nous y voyons que l’Esprit de Dieu se délecte à répéter avec la même abondance de détails la scène merveilleuse que nous venons de considérer. Ah ! c’est que cette scène est bien digne de répétition ! C’est comme si Dieu Lui-même ne se lassait pas de contempler ce que, dans Sa grâce infinie, Il vient de nous révéler.
Puissions-nous ne jamais nous en lasser non plus, mais méditer ces choses, nous en nourrir pour les faire nôtres.
Ce n’est pas fortuitement que deux longs chapitres de la Bible sont consacrés à la lèpre et à sa purification. Que le Seigneur nous accorde de comprendre toujours mieux la profondeur et la plénitude de ces délicieuses esquisses, les appréciant toujours davantage et le Saint Esprit nous y fera entrevoir de nouvelles beautés. Comme leur Auteur, elles sont infinies.
Seigneur, «ouvre mes yeux et je verrai les merveilles qui sont dans ta loi» (Psaume 119:18).