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Le vent souffle où il veut (Jean 3:8) : Diversité des serviteurs
 


spécialement diversité de leur origine et de leur service

 

Fereday William Wooldridge

ME 2016, p. 367

 

1        L’action souveraine de l’Esprit de Dieu

2        Étienne – Actes 6:8-15 et 7

3        Philippe – Actes 8:4-8, 14-17

4        Saul de Tarse – Actes 9:1-22

5        Apollos – Actes 18:24-28

6        Conclusion

 

1        L’action souveraine de l’Esprit de Dieu

Dans son entretien avec Nicodème, Jésus parle de la nouvelle naissance qui est produite dans une âme par l’action du Saint Esprit: «Il vous faut être nés de nouveau. Le vent souffle où il veut, et tu en entends le son; mais tu ne sais pas d’où il vient, ni où il va: il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit» (Jean 3:7-8). La comparaison avec le vent qui souffle dans une direction que nous ne pouvons prévoir illustre le caractère imprévisible de l’action souveraine du Saint Esprit.

Nous allons en voir des exemples dans le livre des Actes. Ce livre nous présente principalement le témoignage de l’Esprit de Dieu par Pierre et Paul. Ils sont respectivement les apôtres de la circoncision et de l’incirconcision – c’est-à-dire envoyés pour annoncer l’évangile aux Juifs et aux non-Juifs (Galates 2:7-8). Cependant le Saint Esprit est entièrement libre dans son action. Il n’agit pas selon des règles définies, et il vaut la peine de remarquer comment il suscite des témoins et des ouvriers comme il le veut et quand il le veut.

 

2        Étienne – Actes 6:8-15 et 7

Au début de l’histoire de l’assemblée, Pierre et Jean ont été abondamment utilisés par le Saint Esprit à Jérusalem. Ils ont rendu là – spécialement par la bouche de Pierre – un témoignage courageux et fidèle, qui a attiré sur eux l’hostilité et la persécution de la part des chefs du peuple. Leur service va se continuer. Mais voilà qu’Étienne est soudain appelé au front pour rendre un témoignage percutant à la nation juive. C’est d’autant plus remarquable que ce croyant fidèle avait, peu de temps auparavant, été choisi pour «servir aux tables» (6:1-6). Il était l’un des sept que l’assemblée – «la multitude des disciples» – avait mis à part pour ce service, et auxquels les apôtres avaient donné leur main d’association. Ils avaient reçu la charge de régler des affaires temporelles pour le maintien de la paix dans l’assemblée.

La première fonction confiée à Étienne n’était pas la prédication. En fait, dans tout ce que nous rapporte la Bible, personne n’est nommé, ou établi, pour prêcher la parole de Dieu. Mais Étienne est un exemple de ce qui nous est dit en 1 Timothée 3:«Ceux qui ont bien servi acquièrent un bon degré pour eux et une grande hardiesse dans la foi qui est dans le Christ Jésus» (1 Tim. 3:13). Très vite, nous le trouvons engagé au front du témoignage public pour Christ (Actes 6:8-10). Tous les apôtres étaient encore à Jérusalem à ce moment-là (cf. 8:1). Ils sont remplis de l’Esprit, et dans un état spirituel qui leur permet d’être utilisés par Dieu. Et pourtant l’Esprit prend un croyant qui a la charge de diacre, et lui confie celle de rendre devant les conducteurs religieux d’Israël un témoignage d’une solennité exceptionnelle. Le discours que rapporte le ch. 7 n’est pas une prédication de l’évangile, mais un acte d’accusation adressé à la nation. Devant le sanhédrin, Étienne raconte toute l’histoire du peuple depuis l’appel d’Abraham, et leur reproche leur péché répété : «Vous résistez toujours à l’Esprit Saint» (Actes 7:51). Il met en évidence leur désobéissance à la loi (Actes 7:39), leur idolâtrie constante (Actes 7:41-43), la persécution des prophètes (Actes 7:52), et finalement la condamnation et le meurtre du seul Juste (Actes 7:52).

Leur attitude vis-à-vis d’Étienne est le rejet ultime et définitif du témoignage que le Saint Esprit leur a rendu. En entendant Étienne, ils frémissent de rage dans leur cœur, grincent des dents contre lui et se bouchent les oreilles (Actes 7:54, 57). Le fidèle témoin est alors poussé hors de la ville et lapidé (Actes 7:58). C’est de cette manière qu’Israël envoie à Christ, après son départ, le message : «Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous» – selon la parabole des mines en Luc 19 (v. 14).

Le témoignage d’Étienne marque ainsi une étape de l’histoire des voies de Dieu envers Israël. C’est la fin de la première partie de la mission confiée aux disciples : «Vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout de la terre» (Actes 1:8). Pourquoi l’Esprit de Dieu n’a-t-il pas utilisé Pierre ou un autre des apôtres pour rendre ce témoignage important à Israël, nous ne pouvons le dire. Mais nous constatons ici sa liberté et sa souveraineté dans son action.

 

3        Philippe – Actes 8:4-8, 14-17

L’histoire de Philippe nous en fournit un nouvel exemple. Il fallait que l’évangile soit prêché en Samarie. Cette réalisation de l’ordre du Seigneur avait une grande importance en raison de la position particulière que la Samarie occupait relativement à Jérusalem depuis plusieurs siècles. Les Samaritains étaient une race mélangée, descendant à la fois d’Israël et de peuples païens (cf. 2 Rois 17). Néanmoins, ils prétendaient adorer le Dieu d’Israël, avaient quelque révérence pour les Saintes Écritures et avaient construit leur propre temple sur le Mont Garizim. Pour toutes ces raisons, les Juifs les haïssaient et n’avaient aucune relation avec eux (cf. Jean 4:9, 20).

La prédication de l’évangile aux Samaritains était par conséquent un événement de grande importance et de grande signification. Pourtant nous voyons que, de nouveau, l’Esprit ne confie pas cette tâche aux douze. Il utilise Philippe, un autre des sept diacres qui avaient été choisis pour servir en Actes 6. Celui-ci vient en Samarie, prêche Christ, accomplit des miracles de guérison, et remplit d’une grande joie la ville où il se trouve.

Dans sa sagesse, Dieu n’accorde pas immédiatement le don du Saint Esprit aux nouveaux convertis de cette ville. Ils ne reçoivent ce don que lors de la visite de Pierre et Jean, quelque temps après. Mais tout le travail dans les âmes a été accompli par le témoignage de Philippe, l’évangéliste énergique. Comme dans l’histoire d’Étienne, nous constatons ici la souveraineté de l’Esprit dans sa manière d’agir.

 

4        Saul de Tarse – Actes 9:1-22

Nous en arrivons à Saul de Tarse. Le temps était venu où Dieu voulait révéler de façon complète ce qu’était l’assemblée récemment constituée, son caractère céleste et tous les desseins divins à son égard. Pour révéler cela, Dieu n’a pas utilisé l’un des douze apôtres. Il a appelé un serviteur entièrement nouveau, d’une origine tout à fait inattendue. Voilà qu’un persécuteur acharné des chrétiens est soudain arraché à cette horrible activité. Il en est arraché par la voix de Christ lui-même, qui est glorifié dans le ciel. Au moment convenable, il devient le dépositaire des pensées et des plans de Dieu concernant l’assemblée.

Et comme si Dieu avait voulu rendre encore plus frappante la réalisation de son action souveraine, ce n’est pas l’un des douze apôtres qui est envoyé vers Saul pour lui apporter de l’aide, alors qu’il est aveugle, ne mange plus et ne boit plus depuis trois jours. Bien que Saul soit destiné au service le plus élevé, c’est un simple disciple, Ananias, dont nous n’entendons parler qu’une fois dans le Nouveau Testament, qui est envoyé vers lui. Ananias lui impose les mains pour qu’il recouvre la vue et qu’il reçoive l’Esprit Saint. Et il le baptise. Tout cela se passe hors de Jérusalem, et sans aucune contribution des douze apôtres.

 

5        Apollos – Actes 18:24-28

Voici encore un autre serviteur de Dieu. Tout d’abord, il ne connaissait rien de plus «que le baptême de Jean» (Actes 18:25). C’est-à-dire qu’il exerçait un ministère semblable à celui de Jean le baptiseur, qui invitait les foules à être baptisées, en signe de repentance et d’acceptation du Messie qui était venu pour établir son règne (cf. Matthieu 3:1-6). Apollos ne pouvait prêcher que ce qu’il connaissait. Il le faisait soigneusement, appuyant par les Écritures tout ce qu’il disait. «Il était instruit dans la voie du Seigneur; et, étant fervent d’esprit, il parlait et enseignait diligemment les choses qui concernaient Jésus» (Actes 18:25). Et il parlait avec hardiesse. Deux croyants, Aquilas et Priscilla, l’ont entendu prêcher dans la synagogue d’Éphèse. Ils se sont rendu compte qu’Apollos était un vrai croyant, mais qu’il avait besoin d’être aidé et instruit de façon plus complète. Ils l’ont invité chez eux et lui ont «expliqué plus exactement la voie de Dieu» (Actes 18:26). Le résultat en a été qu’Apollos est devenu un puissant prédicateur de l’évangile du Christ. «Il contribua beaucoup, par la grâce, à l’avancement de ceux qui avaient cru» (Actes 18:27).

Son service a été bien distinct de celui de Paul et de celui des douze, et il l’a accompli d’une façon indépendante. Paul écrit à son sujet, dans la première épître aux Corinthiens: «Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé; mais Dieu a donné l’accroissement» (3:6). À la fin de l’épître, il écrit: «Pour ce qui est du frère Apollos, je l’ai beaucoup prié d’aller auprès de vous avec les frères, mais ce n’a pas été du tout sa volonté d’y aller maintenant; mais il ira quand il trouvera l’occasion favorable» (16:12).

6        Conclusion

Tous ces exemples nous enseignent. L’Esprit de Dieu est ici-bas pour glorifier Christ et dispenser les richesses de Dieu aux hommes. Il est souverain dans tous ses actes. L’homme aime bien les choses habituelles, fixées, stéréotypées. Il pense facilement que les bénédictions divines ne peuvent lui parvenir que par des chemins habituels et connus. Mais ce n’est pas ainsi que le Saint Esprit opère. Il utilise une personne, ou une manière de faire, une fois ou plusieurs fois. Il peut les mettre de côté, définitivement ou pour un temps, et en utiliser d’autres, comme il lui plaît. Une manière particulière de faire a été richement bénie une fois, ou deux fois, mais elle ne devient pas une norme. L’Esprit de Dieu n’est pas sur la terre pour exalter l’homme, mais Christ.