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Les 70 Semaines de Daniel ch. 9 v.24-27

 

William Kelly [entre crochets : ajouts Bibliquest]

 

Writings on Prophecy, Ed Present Truth Publisher, p.53-60 (écrit avant 1900)

 

Table des matières :

1       [État d’esprit nécessaire pour comprendre la prophétie de Daniel 9]

1.1         [Pas d’a priori]

1.2         [L’Église n’est pas le point unique des pensées de Dieu]

1.3         [Des événements qui ont Christ pour centre]

1.4         [Dieu n’oublie pas le royaume]

1.5         [Prendre le texte tel quel avec toute sa force]

2       Daniel 9:24

2.1         [Une vision compréhensible]

2.2         [Une période globale, un but global]

2.3         [Ton peuple]

2.4         [Ta sainte ville]

2.5         [Le but global des 70 Semaines]

2.6         [Il s’agit avant tout des Juifs et de Jérusalem et de la bénédiction finale]

2.7         [Sceller la vision et la prophétie]

3       Daniel 9:25 [Temps de trouble. 7 semaines et 62 semaines]

3.1         [Divisions du temps prédit. Il s’agit de Jérusalem]

3.2         [La raison des 7 semaines]

3.2.1       [Dieu s’intéresse à ce qui est humble et méprisé. Encouragement qui en ressort]

3.2.2       [Prédiction des troubles du temps d’Esdras et Néhémie. Les sources de ces troubles. Dieu pense à Son peuple]

4       [Dan. 9:26a — Les 62 semaines]

4.1         [Le Messie retranché : expiation pas mentionnée en Daniel 9]

4.2         [Le Messie n’aura rien]

5       Daniel 9:26 [b]

5.1         [Mort du Messie APRÈS les 69 semaines et intervalle indéterminé à la suite]

5.2         [Destruction opérée par le peuple]

5.3         [Le prince qui viendra : son identité]

5.4         [Jusqu’à la fin, guerres et décret de désolations]

6       Daniel 9:27

6.1         [Celui qui confirme une alliance pour 7 ans]

6.2         Une alliance confirmée pour 7 ans

6.2.1       [La 70ième semaine dissociée des 69 premières]

6.2.2       [Un seul sujet : le rejet du Messie et la désolation qui en est résultée pour Jérusalem]

6.2.3       [Le retour de l’idolâtrie]

6.2.4       [Alliance avec la multitude = la masse du peuple apostat. Émergence d’un Résidu]

6.3         Le milieu de la période de 7 ans

6.3.1       [D’où vient et comment arrive la cessation du sacrifice et de l’offrande ?]

6.3.2       [Une interprétation erronée répandue affirme que c’est le Messie qui fait cesser les sacrifices]

6.3.3       [La destruction (passée) de Jérusalem liée au retranchement du Messie]

6.3.4       [Résurgence de l’empire Romain pour que la 70ième semaine puisse s’accomplir]

6.3.5       [Retour des Juifs dans leur pays, dans l’incrédulité. La dernière demi-semaine]

6.3.6       [Le prince qui viendra : son action]

6.3.7       [Récapitulé du schéma prophétique. Place des chrétiens. L’alliance rompue]

6.4         L’abomination et le désolateur

6.4.1       [Sens à donner au mot « aile ». Sens inadéquat dans la KJV]

6.4.2       [Châtiment sur la protection des idoles en accord avec ce que dit Ésaïe]

6.4.3       [La protection des abominations : comment elle arrive et jusqu’où elle arrive]

6.4.4       [Un désolateur — Roi du nord, fléau qui inonde]

6.4.5       [Supputations sur les puissances à l’œuvre]

6.4.6       [Pourquoi le désolateur ?]

 

 

1         [État d’esprit nécessaire pour comprendre la prophétie de Daniel 9]

1.1        [Pas d’a priori]

Il n’y a pas de prophétie dont la portée générale soit plus certaine que celle des 70 Semaines ; pourtant, il y en a peu qui aient suscité autant de débats, et sur lesquelles il y a autant de différences d’interprétation même parmi les croyants authentiques. Ceci est propre à créer bien des a priori. Notre cœur est si lent à attendre de Dieu une lumière certaine, que l’existence d’une grande variété d’opinions est susceptible de dissuader, voire de détourner même les enfants de Dieu, surtout si ces divergences sont chez ceux qui aiment et apprécient la vérité. Il ne devrait pas en être ainsi ; mais c’est trop souvent un fait. Exclure une partie de la vérité de Dieu n’est pas de la foi, mais relève manifestement de ce qu’on a des préjugés ou des idées préconçues. C’est spécialement le cas en rapport avec ces 70 Semaines.

 

1.2        [L’Église n’est pas le point unique des pensées de Dieu]

Il y a au moins ceci de clair, que ce que Dieu révélait ici à Daniel, Il le révélait à nous par Son serviteur. Un piège trop répandu parmi les chrétiens, maintenant comme toujours, consiste à chercher quelque chose à appliquer à nos propres circonstances. Beaucoup de chrétiens sont enclins à considérer l’Église de Dieu comme un objet si grand, y compris pour Dieu, qu’elle doit toujours être la pensée première de la prophétie. Or il n’en est pas ainsi, en tous cas pas dans l’Ancien Testament. L’Église n’est pas proprement un sujet de prophétie ; elle fait partie du mystère pour lequel l’Écriture a laissé de la place, et qui est maintenant révélé. Cependant, il se peut que certains ici soient sous l’influence de cette opinion et, à cause d’eux, je peux dire que, outre le salut, il y a deux grands sujets dans la Bible : l’un est le royaume dans l’Ancien Testament, et l’autre, l’Église dans le Nouveau Testament. Mais plus près de Dieu que le royaume ou l’Église, il y a un autre objet, Christ — Christ le Sauveur, Christ le chef ou Tête de l’Église, Christ le Roi non seulement d’Israël, mais aussi des nations. C’est pourquoi, pour avoir la véritable clé pour comprendre chaque partie de l’Écriture, il faut se débarrasser le plus possible de toute idée préconçue, que ce soit, par exemple, en faveur du royaume ou en faveur de l’Église ou en faveur d’autre chose, car ceci ne ferait qu’empêcher de voir que Dieu pense avant tout à Christ, quelle que soit la relation privilégiée qu’on considère.

 

1.3        [Des événements qui ont Christ pour centre]

Dans cette scène de l’Ancien Testament, nous voyons le véritable centre, Christ — mais Christ en vue du royaume sous son aspect terrestre ; c’est-à-dire le royaume du Messie comme la manifestation de la puissance divine sur la terre et dont Israël est le centre. En effet, ce qui nous donne l’importance réelle tant d’Israël que de l’Église, n’est pas un quelconque mérite intrinsèque chez eux, mais uniquement leur connexion avec Christ. Dès l’instant où nous voyons que Dieu glorifie Son Fils, cela nous fait comprendre que Son objet au ciel ou sur la terre doit être Christ.

 

1.4        [Dieu n’oublie pas le royaume]

Cependant, Dieu veille à ce que, dans l’Ancien Testament, certaines paroles ne puissent être comprises avant l’introduction de l’Église ou du christianisme. Ces paroles, ici et là, ont reçu une signification bénie une fois que l’assemblée a été introduite. Il y a quelque chose de semblable avec le Nouveau Testament : Dieu veille à ce que personne ne pense qu’Il en a fini avec le royaume. C’était d’une grande importance. Dieu n’a pas abandonné le royaume. Plaçons-nous une fois que l’Église est introduite ; même quand elle a été complètement révélée, le royaume doit encore venir. Ainsi donc, quand Il était sur le point de former l’Église, Il n’a pas oublié le royaume ; quand Il a révélé toutes Ses pensées glorieuses concernant l’Église, Il n’a pas non plus abandonné le royaume. « Les dons de grâce et l’appel de Dieu sont sans repentir » [Rom. 11:29].

 

1.5        [Prendre le texte tel quel avec toute sa force]

Cela nous aide pour le sujet qui est devant nous. Si je l’aborde avec le désir de voir comment il s’applique à moi ou à l’Église, je me fourvoie. Les traducteurs [de la version autorisée anglaise (KJV)] semblent avoir mis de côté le tranchant du passage en s’efforçant de donner un sens faisant allusion à l’Église chrétienne, alors que cela n’apporte rien, sinon de faire dériver. Tout ce qui est destiné à l’Église est donné de la meilleure façon possible dans les passages de l’Écriture qui parlent de l’Église : tout ce qui vient d’ailleurs est propre à affaiblir la vérité.

Je n’ajouterai rien en introduction, mais je passe directement au sujet ; je pense que nous verrons d’un coup ce que Dieu a en vue dans les 70 Semaines.

 

2         Daniel 9:24

2.1        [Une vision compréhensible]

Je voudrais tout d’abord attirer l’attention sur l’erreur de considérer la vision comme quelque chose d’incompréhensible. Il est dit [9:23] : « Comprends donc la parole et sois intelligent dans la vision ». De plus, si cela avait été simplement pour la compréhension personnelle de Daniel, cela ne nous aurait pas été révélé. Daniel a été inspiré par le Saint-Esprit pour révéler les 70 Semaines de façon que nous puissions non seulement lire, mais lire avec intelligence. Nous pouvons donc nous attendre à Dieu pour nous donner le secours de Sa grâce afin de pouvoir comprendre ce grand sujet.

 

2.2        [Une période globale, un but global]

Et tout d’abord, vous remarquerez qu’au v. 24, vous avez la période dans sa totalité. «70 semaines ont été déterminées » ; ce qui veut dire que Dieu s’est plu à retrancher de la masse du temps une certaine portion dans un but spécial ; mais il reste à savoir si la ou les portions mises à part ou découpées pour le but en question doivent être toutes consécutives — 70 semaines —, ou s’il doit y avoir un intervalle ou une interruption entre elles. Le premier but communiqué est le suivant :

«70 semaines ont été déterminées sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour clore la transgression, et pour en finir avec les péchés, et pour faire propitiation pour l’iniquité, et pour instaurer la justice éternelle [JND : la justice des siècles], et pour sceller la vision et la prophétie [JND : le prophète], et pour oindre un [JND : le] Saint des saints » [9:24].

 

2.3        [Ton peuple]

Ainsi, nous avons la portée de la vision ; nous ne sommes pas laissés à des conjectures. «70 semaines sont déterminées sur ton peuple». Le peuple de qui ? Celui de Daniel. — Est-ce l’Église ? Évidemment non. Il s’agit des Juifs ; à l’époque ils étaient notoirement dans la plus extrême dépression — si totalement déchus de la grandiose position dans laquelle Dieu les avait établis au début de leur histoire, que Dieu avait cessé de leur adjoindre Son nom. Gabriel ne dit pas que 70 semaines sont déterminées sur le «peuple de Dieu» ou sur «Mon peuple», comme s’il parlait pour Lui, mais sur «ton peuple». Ils n’étaient plus que le peuple de Daniel maintenant. Osée l’avait prédit longtemps auparavant. Il avait été l’instrument pour le faire savoir à Israël, — ce qui était un fait très solennel pour un Israélite craignant Dieu et heureux de faire partie de la nation distinguée entre toutes les autres pour être le peuple de l’Éternel et avoir l’Éternel comme son Dieu. Mais par son prophète, Dieu leur avait annoncé qu’ils ne seraient plus Son peuple, même si la grâce les rétablirait certainement un jour, pour toujours à la fin (Osée 1 à 3).

Notez bien qu’ils étaient alors en captivité. Il est vrai que le temps du retour de Babylone était très proche comme Dieu l’avait déclaré ; mais ils n’avaient pas encore été relevés de la sentence sous laquelle ils étaient. C’était juste avant que la prophétie de Jérémie sur les 70 ans soit accomplie, à la veille de la fin des 70 ans de captivité à Babylone, et Gabriel était envoyé pour annoncer les « 70 Semaines », c’est-à-dire 70 semaines d’années. Bien sûr, ces années étaient justement sur ce peuple — mais, notez-le, sur ce peuple pas encore soustrait au solennel « Lo-ammi ». Quels que soient Ses buts glorieux dans le futur, et quels que soient Ses voies de grâce avec eux pour le présent, ils restaient nettement appelés «ton» peuple, le peuple de Daniel. Dieu ne les reconnaissait plus publiquement comme Son peuple. Sans doute il y avait des croyants parmi eux, des enfants de Dieu comme Daniel et d’autres (par exemple ses trois compagnons qui étaient dans un même état d’esprit et avaient reçu une foi aussi précieuse avec lui) ; mais l’ange ne parlait pas de croyants seulement, il parlait des Juifs en tant que peuple.

 

2.4        [Ta sainte ville]

Ce sont donc les Juifs qui sont appelés non pas «Mon peuple», mais «ton peuple» — le peuple de Daniel. «70 semaines sont déterminées sur ton peuple et sur ta ville sainte». Sans doute Jérusalem est encore appelée une ville sainte ; mais elle n’est plus comme la ville de Dieu : c’est «ta» sainte ville, la ville de Daniel. Tout cela tend à rendre parfaitement clair le grand but des 70 Semaines. Il ne s’agit ni du christianisme ni de l’Église, mais de Jérusalem — la ville sainte de Daniel— et du peuple de Daniel — les Juifs.

 

2.5        [Le but global des 70 Semaines]

Les 70 Semaines sont liées de la manière la plus claire possible au peuple juif ; cela ressort des paroles par lesquelles elles débutent.

«70 semaines sont déterminées sur ton peuple et sur ta ville sainte, pour clore la transgression, et pour en finir avec les péchés, et pour faire propitiation pour l’iniquité, et pour instaurer la justice éternelle [JND : la justice des siècles]».

Le but n’est pas douteux, quand on considère ces expressions comme un tout, bien qu’on puisse se poser des questions si on les prend isolément. Par exemple, «clore la transgression», c’est littéralement l’empêcher. Mais si l’on peut se poser un peu une question sur le sens de cette expression prise toute seule, lorsqu’on ajoute «pour en finir avec les péchés», et «faire la propitiation pour l’iniquité, et instaurer la justice éternelle», la portée de l’expression est alors parfaitement claire. Les 70 semaines ont été déterminées sur le peuple de Daniel et sur la ville sainte de Daniel pour introduire le temps béni dont le prophète a parlé, pour accomplir les promesses que Dieu a faites dès le début à Israël. Voilà clairement l’objectif ; et nous l’avons donc à la fois à l’égard des péchés (pour en finir avec), à l’égard de la justice, pour l’introduire, et pas seulement cela, mais pour l’introduire éternellement (c’est-à-dire que la justice est non seulement donnée, mais également garantie pour toujours). Il était donc indiscutable que ce que Daniel avait à retenir, et ce que la foi a effectivement retenu de la communication de Gabriel, était qu’à la fin de ces 70 semaines d’années la bénédiction promise depuis si longtemps à Israël serait enfin concrétisée.

 

2.6        [Il s’agit avant tout des Juifs et de Jérusalem et de la bénédiction finale]

Il est toutefois évident que nous devons examiner la prophétie pour déterminer si les 70 Semaines doivent se dérouler en continu, ou bien s’il doit intervenir une rupture ou une interruption ou un report partiel. En tout cas, ces 70 Semaines, décrites comme elles le sont ici — ceci est très important pour la vérité de la prophétie — doivent s’accomplir dans tous leurs détails pour les Juifs et pour Jérusalem. Je montrerai l’importance de cela avant de terminer. Il est clair que la fin de la 70ième semaine devait s’achever, selon la parole de Dieu, dans une plénitude de bénédiction et de bénédiction juste, apportée au peuple de Daniel et à la ville de Daniel. Autrement dit, il ne s’agit pas du tout de sauver des âmes ni de les amener au ciel ; il n’est pas question ici des conseils de Dieu en rapport avec Christ en haut. Il s’agit de la terre, et surtout de la ville célèbre, Jérusalem, et du peuple juif. Voilà les objets de la prophétie.

 

2.7        [Sceller la vision et la prophétie]

«Et pour sceller la vision et la prophétie [JND : le prophète]» est un autre élément confirmant également ce que j’ai dit. La prophétie, au lieu d’être davantage diffusée, devait être scellée ; le tout devait être fermé. Cela implique l’achèvement des prédictions pour lesquelles les prophètes avaient été suscités ; désormais ce devait être scellé et un Saint des saints [lieu très-saint du temple] devait être oint ; autrement dit, la puissance indéfectible de l’Esprit de Dieu ferait du sanctuaire du Seigneur le sanctuaire le plus saint qui soit. Dans cette phrase, il y a une légère variante qui a été utilisée non seulement par des incroyants, mais même par des croyants, pour créer de la confusion. Mais je ne veux pas m’attarder sur des détails maintenant, souhaitant développer l’objet de la prophétie d’une manière aussi claire et brève que possible.

 

3         Daniel 9:25 [Temps de trouble. 7 semaines et 62 semaines]

3.1        [Divisions du temps prédit. Il s’agit de Jérusalem]

Continuons l’examen. Le v. 24 résume la portée générale des 70 Semaines ; mais nous arrivons maintenant aux divisions de ces 70 Semaines.

«Sache, et comprends : depuis la sortie du commandement [JND : de la parole] pour restaurer [JND : rétablir] et rebâtir Jérusalem…».

Ici nous avons de nouveau une confirmation surabondante, si cela était nécessaire, du commandement de restaurer et rebâtir Jérusalem. Il ne s’agit pas de la cité céleste, la nouvelle Jérusalem, mais de l’ancienne Jérusalem. À la fin, sans doute, Jérusalem sera mise sous la nouvelle alliance et le Messie — sous l’autorité du Roi, lorsque le Seigneur régnera sur Israël ; mais ce sera encore Jérusalem.

«Sache, et comprends : depuis la sortie du commandement [JND : de la parole] pour restaurer [JND : rétablir] et rebâtir Jérusalem jusqu’au Messie, le Prince, il y aura 7 semaines et 62 semaines».

 

3.2        [La raison des 7 semaines]

C’est une façon bien remarquable de s’exprimer. Le mode naturel semblerait de dire 69 ; mais ce n’est pas le cas : c’est «7 semaines et 62 semaines». C’est écrit ainsi à dessein. Dieu ne dit jamais un mot sans une raison bénie — un motif sage et plein de grâce ; on en a ici un exemple. En nommant ainsi les 7 semaines, il y a un but qui apparaît dans ce qui suit ; car nous trouverons que chacune de ces deux parties du temps — les 7 semaines, c’est-à-dire 49 ans, puis les 62 semaines d’années qui suivent — a une description propre qui les explique et qui montre la raison de cette division ; le point de départ de chacune de ces parties est aussi donné.

«Depuis la sortie du commandement [JND : de la parole] pour restaurer [JND : rétablir] et rebâtir Jérusalem jusqu’au Messie, le Prince, il y aura 7 semaines et 62 semaines : la rue sera reconstruite et la muraille, même en des temps troublés [JND : la place et le fossé seront rebâtis, et cela en des temps de trouble]».

Voici la raison de nommer les 7 semaines. La reconstruction de Jérusalem, si difficile fût-elle, faisait l’objet de l’intérêt de Dieu : Sa parole le prédit et l’enregistre.

 

3.2.1        [Dieu s’intéresse à ce qui est humble et méprisé. Encouragement qui en ressort]

Sanballat, Tobija et leurs semblables pouvaient montrer leur mépris des petites murailles qui étaient en train de se dresser. Précieuse, aux yeux de l’Éternel était la mort de Ses saints [Ps. 116:15] — y compris leur poussière ; même alors, Ses serviteurs prenaient plaisir aux pierres de Jérusalem [Ps. 102:14]. Il en sera encore ainsi dans le jour à venir, lors de l’accomplissement de ce qui est toujours devant Dieu. Mais même ce qui Le remémore, ou si je peux dire, en tout cas ce qui était destiné à rappeler à Son peuple que Dieu avait des propos de bonté pour Son peuple Israël dégradé et longtemps coupable — ce qui était destiné à rappeler que Dieu voulait encore leur apparaitre et relever Jérusalem à une splendeur très supérieure à l’ancienne — voilà ce que Dieu avait devant Lui alors. C’est plein d’intérêt, et je pense instructif pour nous, chers amis, que, dans un jour de ruine, Dieu prend spécialement en considération ce qui est méprisé. Ce qui était humble et destiné à susciter l’indignation de ceux qui les haïssaient et le mépris des orgueilleux contre eux, avait un intérêt tout particulier pour Dieu, et Dieu le révèle ici. Nous aurions pensé qu’il ne valait pas la peine d’en parler dans un livre de prophétie ; mais Dieu voulait donner de grands encouragements aux Juifs au milieu de tels adversaires. N’était-il pas heureux de savoir que Dieu leur en avait parlé à l’avance ? Fallait-il alors se décourager ? Les livres d’Esdras et Néhémie jettent une lumière particulièrement belle sur les faits qui ont été l’accomplissement de cette parole. Nous y trouvons la rue reconstruite ; nous y trouvons les détails de la muraille. Nous connaissons les différents hommes qui ont participé à sa construction. Nous connaissons aussi quelques femmes ; car celles-ci ne manquaient pas non plus de faire ce travail. Partout où le cœur est en jeu, on trouve des femmes ; et c’est ainsi que Dieu a pris soin d’enregistrer leurs noms pour toujours — celles qui ont participé à la construction de cette même muraille, et qui ont occupé ces mêmes rues en ces temps troublés.

 

3.2.2        [Prédiction des troubles du temps d’Esdras et Néhémie. Les sources de ces troubles. Dieu pense à Son peuple]

En bref, nous voyons ces 7 semaines sélectionnées pour que Dieu puisse nous donner non seulement une histoire, mais une prédiction des troubles. La dérision, la haine, l’inimitié, les efforts pour détruire, les intrigues et complots continuels dans et autour du pays, les efforts pour susciter l’animosité de la cour de Perse, la négligence du peuple, les fautes des princes, l’infidélité des sacrificateurs — toutes ces choses contrecarraient le travail, et même les plus amères et les plus humiliantes de toutes les peines se trouvaient au milieu d’eux, au milieu du peuple de Daniel, non pas parmi les Gentils ni même les Samaritains. Ici, nous avons la prédiction, pas seulement l’histoire de ces choses ; Dieu pense tellement à Son peuple au jour des petites choses. Voilà ce qui explique, je pense, la raison des 7 semaines.

 

4         [Dan. 9:26a — Les 62 semaines]

4.1        [Le Messie retranché : expiation pas mentionnée en Daniel 9]

Passons maintenant aux 62 semaines. Qu’est-ce qui finalise les 62 ? Ah ! ici nous arrivons à quelque chose, non pas grand extérieurement, mais j’ose le qualifier de toute importance pour Dieu et pour l’homme ; de quoi s’agit-il ? de la mort du Messie ! de Son retranchement ! «Après les 62 semaines, le Messie sera retranché». Vous remarquerez la particularité de l’expression. Il n’est pas dit ici qu’Il serait mené comme un agneau à la boucherie. Il ne s’agit pas ici de ce qu’Il doit porter nos iniquités.

« Il a plu à l’Éternel de le meurtrir » [És. 53:10]. Ce n’est pas la façon dont il est parlé ici. La mort du Seigneur Jésus peut être envisagée de deux manières, soit du côté de Dieu comme expiation, soit du côté de l’homme comme Son rejet. C’est ce dernier point de vue que Daniel a été inspiré de prédire. « Le Messie sera retranché ». C’est la violence de Sa mort sous la haine de l’homme, et spécialement aussi, comme nous le savons, du fait qu’Il a été retranché par le peuple Juif, le peuple de Daniel. Voilà la scène qui est dévoilée ici. On la trouve ailleurs. «Après les 62 semaines, le Messie sera retranché, et n’aura rien». [(*)]

 

[(*) Une longue digression de l’auteur WK n’a pas été reprise ici. La version autorisée anglaise KJV traduit « le Messie sera retranché, mais pas pour lui-même ». WK montre que cette traduction est fautive et provient de ce que les traducteurs pensaient à la mort du Messie en tant qu’expiation du péché et que cela a déformé leur appréciation du sens du texte. Il faut traduire « le Messie sera retranché et n’aura rien », ce qui est aussi le sens donné par JND dans sa traduction de la Bible. À cette occasion, WK dissuade les simples croyants d’étudier le Grec et l’Hébreu. Ceux qui le font se lancent souvent dans de vaines discussions pour faire étalage de leurs connaissances. Ceux qui connaissent bien ces langues sont beaucoup plus modestes et prudents.]

 

4.2        [Le Messie n’aura rien]

Le sens est sûrement que le Messie devrait être retranché et ne rien avoir ; c’est-à-dire que Son héritage est complètement disparu, que Son peuple Le refuse, que Son pays n’est pas pris en possession, que Sa royauté est niée, que tout ce qui appartenait au Messie Lui est ôté. Ce n’est pas seulement que Christ a connu une mort violente, mais qu’il n’y a eu ensuite aucune repentance de la part du peuple. Leur cri a été : « Que Son sang soit sur nous et sur nos enfants ». S’agissait-il de sang pour expier ? ou n’était-ce pas l’expression de l’incrédulité absolue et la circonstance à l’origine du jugement divin ? Le Seigneur leur dit qu’il était sur le point de quitter leur maison déserte [Matt. 23:38]. Il ne l’appelait plus la « maison de Son Père », mais «leur maison», et ils ne devaient plus Le voir jusqu’à ce qu’ils disent « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ». Ils le diront dans le jour à venir, mais ce jour n’est pas encore venu. En conséquence, après que le Seigneur ait été retranché sur la croix, nous voyons le peuple Juif persister dans la même incrédulité qui Lui a infligé cette mort ignominieuse. Ils L’ont livré aux mains d’hommes iniques (les Romains), insistant pour qu’Il soit crucifié. C’est là le point que l’Esprit de Dieu révèle ici. Il « sera retranché et n’aura rien ». Le sens littéral (ne supposez pas que le sens littéral est toujours le meilleur moyen de traduire) est le suivant : «Et ce ne sera pas pour Lui». Ceci, bien sûr, ne donne aucune idée intelligible à la plupart des lecteurs ; mais je présume que le sens de l’expression idiomatique hébreu est que rien de ce à quoi Il pourrait prétendre ne lui appartiendrait. Il avait maintenant tout perdu, quant à l’homme. Les Juifs s’étaient soulevés en rébellion contre leur propre Roi, leur propre Messie, le Prince oint. Ils L’avaient mis à mort sur la croix et Lui n’avait rien. Toutes les espérances terrestres d’Israël ont été ensevelies dans le tombeau du Messie. Mais cela ne contredit pas du tout ce que Dieu montre ailleurs, à savoir qu’Il les ranimera à la fin et les établira sur une base solide inébranlable — qu’Il cherchera Lui-même cette base, et la trouvera par pure grâce justement dans cette croix, mais la croix telle qu’utilisée par Dieu et non par l’homme. L’homme l’a utilisé pour rejeter le Messie. Dieu l’utilisera bientôt comme fondement pour le royaume en puissance et en gloire, tout comme Il en a fait le fondement de notre salut et la base pour nous amener au ciel. Mais ce n’est pas ce dont il est parlé ici. Tout ce que la vision fait savoir est ce qui concerne le peuple de Daniel et la ville de Daniel. Et comment le retranchement du Messie les affecte-t-il ? En Le rejetant, ils ont perdu leur place et leur nation. Ce n’était pas seulement que Lui n’a rien eu de tout Son royaume terrestre, mais eux ont tout perdu avec Lui ; et cela est montré plus complètement dans ce qui suit.

 

5         Daniel 9:26 [b]

«Et le peuple du prince qui viendra détruira la ville».

 

5.1        [Mort du Messie APRÈS les 69 semaines et intervalle indéterminé à la suite]

Maintenant, je demande : quand est-ce que cela s’est passé ? Clairement à la destruction de Jérusalem [en l’an 70 environ]. Nous avons vu que le retranchement du Messie était après les 62 semaines suivant les 7 (soit 69 semaines). Ici il y a une interruption, et il ne saurait y avoir de meilleur endroit pour marquer que le cours des 70 Semaines s’est arrêté. La mort du Messie a été une rupture franche, non seulement entre Dieu et l’homme, mais tout spécialement entre Dieu et le peuple de Daniel et ce qu’on appelle la ville sainte. Le peuple de Daniel, la ville sainte de Daniel, se sont dressés contre leur Messie et L’ont crucifié. En conséquence, 69 semaines s’étant écoulées, cette rupture était «après» cette période. Il ne dit pas exactement à la 69ième [semaine], mais «après» [selon le début du v. 26]. Autrement dit, il reste de la place pour un espace de temps, plus ou moins [grand] : Dieu n’en dit pas la longueur, courte ou longue. Tout ce qu’on peut tirer de certain d’après cette prophétie est ceci : le Messie ne devait être retranché qu’après les 69 semaines. «Après» ce temps-là, que l’intervalle soit court ou long, le Messie devait être retranché et n’aurait rien. Quant à l’événement suivant dont nous entendons parler, c’est un événement qui s’est passé environ quarante ans après, en gros peut-on dire : c’est la destruction de Jérusalem.

 

5.2        [Destruction opérée par le peuple]

Il est donc évident que le siège du passé n’a rien à voir avec la succession de ces semaines. Cette succession est interrompue. Le dernier maillon de la chaîne a été rompu après le retranchement du Messie. Le cours des 69 semaines avait été jusque-là ininterrompu ; puis voilà maintenant une discontinuité. Elle est créée par la mort du Messie ; et la chose suivante dont nous entendons parler, c’est que «le peuple du prince qui viendra détruira la ville». De quel peuple s’agit-il ici ? du peuple romain. Notez qu’il n’est pas dit que le prince viendra et détruira. Cette expression est évitée. C’est le peuple du prince futur : «le peuple du prince qui viendra détruira». Il y a le plus grand soin de ne pas nous dire que le prince est venu à ce moment-là, mais seulement que «le peuple» du prince à venir viendra alors pour leur œuvre de destruction. Et cela est si vrai que, bien qu’ils aient eu un prince à leur tête, le prince qui commandait alors les Romains était soucieux de ne pas tout détruire. Le grand désir de Titus, comme le savent tous ceux qui connaissent l’histoire, était d’épargner le temple ; mais, comme nous le dit l’historien des Juifs bien connu (Josèphe), un soldat romain jeta un brandon de feu dans le temple, et le résultat en fut que, malgré les efforts du commandant romain, il fut complètement brûlé.

 

5.3        [Le prince qui viendra : son identité]

Ainsi, voyez-vous, Titus n’est pas le prince auquel il est fait allusion ici. C’est un prince qui vient après que le peuple soit venu. Son peuple devait détruire la ville et le sanctuaire, et ils l’ont fait. Les Romains sont venus, ils ont manifestement servi d’exécuteurs de la vengeance de Dieu contre les Juifs, et ils ont détruit la ville et le sanctuaire, comme la prophétie le déclare.

Mais il y a un prince à venir. Un prince de qui ? d’Israël ? non ; des Romains. Ce prince n’est encore jamais venu, et j’attire votre attention sur ce point. Nous avons eu le Messie, le Prince ; mais Il est Celui qui a été retranché. Nous avons ici un prince dont il est dit qu’il viendrait après que le Messie soit venu et ait été retranché. Son peuple est venu et a détruit la ville et le sanctuaire ; mais lui-même n’est pas venu. Il fallait encore qu’il naisse. C’est un prince futur, un prince romain ; c’est le grand maillon que Satan attend. Dès que le prince lèvera la tête, Satan a l’intention de mettre en avant son pouvoir d’une manière qu’il n’a encore jamais été en mesure de faire. Il va venir.

« Le peuple du prince qui viendra » — ou « d’un prince qui viendra » — « détruira la ville et le sanctuaire ; et la fin en sera avec débordement ». La destruction de Jérusalem ne devait pas être la fin des douleurs de Jérusalem. «La fin en sera avec débordement», tout comme de l’eau qui ne tombe pas en une pluie soudaine, mais en une inondation qui submerge.

 

5.4        [Jusqu’à la fin, guerres et décret de désolations]

«Et jusqu’à la fin il y aura guerre, un décret de désolations». Autrement dit, vous avez une longue perspective de choses désolées ainsi que de guerre, et ceci est décrété, suspendu sur Jérusalem après sa destruction par les Romains.

Telle a été l’histoire de Jérusalem. Qu’a-t-elle été jusqu’à présent, sinon à l’évidence une ville toujours sous la colère persistante de Dieu ! Seuls les ennemis de Dieu ont été autorisés à la posséder. Les chrétiens de nom, vous le savez, en ont pris possession pour un peu de temps ; mais ils en ont été relativement vite délogés, et ont été suivis en général par les ennemis les plus violents du christianisme, et spécialement des Juifs. Même les chrétiens de nom ont détesté les Juifs. Ainsi, le peuple de Daniel n’y a jamais eu que ses ennemis les plus acharnés, que ce soit les chrétiens qui ont tenté de fonder leur prétendu royaume chrétien, ou les Sarrasins ou les Turcs. «Jusqu’à la fin il y aura guerre, un décret de désolations» ; même si nous n’avons rien d’autre qu’une menace de désastres sur Jérusalem, nous voyons aussi à l’évidence que cette prophétie n’a rien à voir avec l’Église. C’est le peuple de Daniel et la ville sainte de Daniel. [(*)]

 

[(*) Depuis que ces choses ont été écrites, les circonstances ont notablement changé avec la création de l’état d’Israël gouverné par des Juifs. Mais cela ne contredit ni cet article ni la Parole de Dieu : les « guerres et désolations » ne sont pas terminées et sont annoncées jusqu’à la fin. On voit simplement que nous avançons davantage vers la fin.]

 

6         Daniel 9:27

6.1        [Celui qui confirme une alliance pour 7 ans]

Nous arrivons maintenant au dernier verset : «Et il confirmera l’alliance [JND : une alliance]». Qui est-il ? la dernière personne nommée, bien sûr. Qui est-ce ? «Le prince qui viendra». C’est le prince Romain ; voilà ce qui a rendu difficile la lecture de cette prophétie pour la plupart des gens, et qui l’a rendue impénétrable. Ils ont en réalité confondu le prince Romain avec le Messie. Ils n’ont pas du tout vu le prince Romain. Ils pensaient que ce devait être le Messie qui devait confirmer l’alliance. Ils avaient en tête la nouvelle alliance, et ne pouvaient donc pas comprendre. Mais qu’y aurait-il de bien à avoir une nouvelle alliance pour «une semaine» ? Une alliance pour l’âme — une alliance pour nos péchés — une alliance pour la gloire de Dieu — quelle en serait l’utilité pour 7 ans seulement ? Cela aurait-il un sens ? Non ; il ne s’agit pas du Messie. L’Esprit de Dieu parle ici d’un autre prince, un anti-prince — un prince qui ruinera le peuple au lieu de l’aimer — un prince à connecter au peuple qui a détruit la ville et le sanctuaire au lieu de les reconstruire. Le Messie doit construire le temple ; le Messie doit s’asseoir sur le trône de Sa gloire et le réédifier ensuite. Mais celui-ci doit être un adversaire du Messie — un de ses grands antagonistes ; car je suppose qu’ils seront deux à l’œuvre, du même bord, et je ne parle pas d’un antagoniste opposé aux deux ; il y aura un chef religieux et un chef politique : — un fait de grande importance pour comprendre, non seulement cette prophétie, mais la prophétie en général. Si le chef religieux doit avoir son siège à Jérusalem, le chef politique (Apoc. 13:1-11) aura son siège à Rome (c’est «le prince qui viendra» ou le prince Romain). Le prince de Jérusalem ne serait pas décrit comme venant ou comme faisant une alliance avec son propre peuple. Ceci, bien sûr, n’aurait aucun sens. Un prince régnant ne fait pas d’alliance avec son propre peuple. Il fait des lois et veille à leur exécution. Mais nous pouvons comprendre une ligue, un traité ou une alliance, quelle qu’en soit la forme, avec un autre peuple. Ainsi chaque mot confirme ce que j’ai dit, à savoir que la personne dont parle le v. 27 ne correspond pas au Messie, qui est le prince d’Israël ; elle ne correspond pas non plus l’Antichrist, ou faux prince d’Israël qui régnera bientôt à Jérusalem ; mais elle désigne le prince Romain, ou «la bête», le prince qui viendra dans la crise finale.

 

6.2        Une alliance confirmée pour 7 ans

6.2.1        [La 70ième semaine dissociée des 69 premières]

Quand le prince sera venu, il confirmera une alliance avec la multitude «pour une semaine». C’est la dernière semaine. Ici encore, nous voyons la dernière semaine dissociée de la chaîne des 69. Les 69 premières semaines se sont écoulées sans interruption jusqu’au retranchement du Messie. Après les 69, Il a été retranché. Alors il y a eu la rupture de la connexion de la dernière semaine d’avec la chaîne des 69. Cette semaine reste à accomplir en temps voulu ; et tandis que les 69 premières semaines se sont écoulées avant la mort de Christ, la dernière semaine est remplie de l’antagoniste Romain de Christ — le futur chef politique de l’empire Romain qui fait alliance avec la masse du peuple de Daniel, de la ville sainte de Daniel. Mais alors, à la fin de cette 70ième semaine, le Messie vient en puissance et en gloire ; et malgré les efforts de ceux qui aident ou entravent, et malgré la méchanceté excessive qui sera alors répandue à Jérusalem, toutes les promesses seront accomplies. Les 70 Semaines seront accomplies, et la bénédiction divine suivra.

 

6.2.2        [Un seul sujet : le rejet du Messie et la désolation qui en est résultée pour Jérusalem]

Qui peut nier le grand intervalle ? et au milieu de cet intervalle, qu’est-ce qui est apparu ? Le christianisme, l’appel de l’Église. Voilà ce qui remplit l’espace entre la 69ième et la 70ième semaine ; de sorte que Dieu est toujours activement à l’œuvre dans Sa grâce et Sa sagesse. Pas un soupçon de cette grâce envers les Gentils n’apparaît ici où le prophète ne parle que du rejet du Messie et de la désolation qui en résulte pour Jérusalem. Jusqu’à la 69ième semaine, il était question de délivrance pour ce pauvre peuple ; mais au lieu de cela, ils ont fait confiance à la volonté des hommes et à leur propre volonté, et le résultat a été leur ruine totale. Ils sont devenus esclaves de Satan. Dès l’instant où vous accueillez la volonté de l’homme, vous trouverez toujours le service de Satan. C’est ce qui est arrivé. Satan s’est empressé de s’emparer de ce peuple trop heureux de se débarrasser de l’Éternel, pour ainsi dire, et il s’en est servi comme d’un bon cheval ; et Satan a comme chevauché sur le dos de Juda, et est devenu leur maître et seigneur. Seulement il y avait de plus grandes abominations en réserve.

 

6.2.3        [Le retour de l’idolâtrie]

Quand et quelles seront ces plus grandes abominations ? car elles ne sont pas pour maintenant. Les Juifs sont ce que vous pouvez appeler des gens convenables pour le moment. Ils ne vénèrent pas le bois et la pierre. L’esprit immonde qui les possédait est parti. Comme notre Seigneur l’a laissé entendre, cet esprit idolâtre les a quittés après la captivité à Babylone et il est resté loin pendant des siècles. La maison est toujours vide, balayée et ornée ; mais notre Seigneur leur a dit que l’esprit immonde reviendrait, et il ne reviendra pas comme il est sorti, mais accompagné de 7 esprits plus mauvais que lui. La pleine puissance de Satan accompagnera l’esprit immonde en reprenant possession du judaïsme. Ce sera dans la 70ième semaine.

 

6.2.4        [Alliance avec la multitude = la masse du peuple apostat. Émergence d’un Résidu]

Regardons d’un peu plus près les détails. « Et il », ce prince, « confirmera une alliance », non pas l’alliance [selon ce qu’écrit la version autorisée anglaise, KJV] car il n’y a pas de mot dans le texte original correspondant à l’article défini.

« Il confirmera une alliance ». Il ne faut jamais faire confiance à l’homme ; et ainsi, contre toute apparence, l’empereur romain a encore à conclure une alliance avec le peuple Juif pour leur laisser l’exercice de leur religion — pour en sanctionner l’exercice dans leur propre ville et leur propre sanctuaire. Selon ce que je comprends, c’est là l’objet de l’alliance.

« Il fera alliance avec la multitude. «La multitude» signifie la masse du peuple juif, et la masse du peuple juif est ainsi différenciée parce que certains ne feront pas confiance au prince. Justement dans ce temps-là, il y aura des personnes pieuses qui s’attendront vraiment au Seigneur. Il y aura un résidu fidèle Juif dont les pensées se tourneront vers Lui et vers Sa venue ; et le Seigneur opérera en eux pour faire jaillir ce cri : «Béni soit celui qui vient au nom de l’Éternel» [Ps. 118:26 ; Matt. 21:9 ; 23:39]. Ils attendront un autre prince ; ils attendront le Messie, le Prince ; ils attendront Celui que leurs pères ont percé, Celui qu’ils reconnaîtront avoir eux-mêmes percé quand Il apparaîtra en gloire [Zach. 12]. Et justement pour cette raison, bien que, pour ainsi dire, ils ne se lèveront que progressivement de leur long sommeil d’incrédulité — étant nés de Dieu ils ne feront pas confiance au bras de chair. Ils ne chercheront de promotion ni au nord, ni à l’est, ni à l’ouest. Ils crieront à l’Éternel ; une alliance avec le prince Romain ne les satisfera pas eux, mais elle satisfera la masse des Juifs, corrompus et sur le point d’apostasier. « Il confirmera une alliance avec la multitude pour une semaine ». Pour commencer, cependant, il s’engage à laisser les Juifs avoir leur propre culte pendant 7 ans.

 

6.3        Le milieu de la période de 7 ans

6.3.1        [D’où vient et comment arrive la cessation du sacrifice et de l’offrande ?]

«Et au milieu de la semaine, il fera cesser le sacrifice et l’offrande». Ce n’est pas Christ qui a fait cela par Sa mort, selon le sens très pervers que la tradition a donné à ce passage. En effet la croix aura eu lieu beaucoup de siècles auparavant, on peut dire près de deux mille ans auparavant. Il est dit au début du v. 26 : «Le Messie sera retranché et n’aura rien» ; et suivent ensuite des désastres sur le peuple Juif, la ville et le temple. Quand finalement nous arrivons en plein dans la dernière semaine, c’est le dernier jour, la fin du siècle, de l’ère ; et le prince Romain s’avance, fait alliance avec la masse des Juifs (c’est-à-dire la partie incrédule de la nation, en fait la grande majorité) ; il promet de les laisser avoir leur culte tranquillement, mais au milieu il rompt l’alliance. On ne peut faire confiance aux hommes dans les choses divines. Même lorsqu’ils s’accordaient contre notre Seigneur Jésus, leurs témoignages n’étaient pas vrais [Marc 14:56]. L’homme ne réussit jamais lorsqu’il s’agit de Dieu. Le seul espoir pour l’homme est Dieu lui-même ; et la seule manière dont Dieu fait aboutir ses espérances est quand on s’incline devant Christ lui-même.

Maintenant, on arrive au secret : Christ a été une pierre d’achoppement, et les Juifs n’ont pas voulu L’avoir. Bientôt, ils tomberont non seulement sous le roi qui agit selon son bon plaisir [11:36], l’Antichrist à Jérusalem [2 Thes .2 ; Apoc. 13:11 et suiv.)], mais à ses côtés il y aura également le prince Romain, — la tête impériale revenue à la vie — le grand leader des puissances occidentales dans le jour à venir [Apoc. 13:1-11]. Peu de temps après, il fera cesser leur culte, il imposera l’idolâtrie une fois de plus. « Il fera cesser le sacrifice et l’offrande » — selon l’expression générale connue pour désigner les diverses offrandes que les Juifs présentaient à Dieu. Dieu ne sera pas avec eux dans leurs efforts : ce n’est pas vraiment dans le courant de Ses voies. Le temps n’est pas venu. Il ne s’agit pas pour eux d’offrir des sacrifices et des offrandes, mais celui de se repentir et de recevoir Christ — de découvrir leurs péchés et de s’attendre à Dieu à leur sujet. Mais non, ils auront fait confiance au roi-prophète [l’Antichrist] à Jérusalem et à l’empereur à Rome ; en voici le double résultat : « Il fera cesser le sacrifice et l’offrande ».

 

6.3.2        [Une interprétation erronée répandue affirme que c’est le Messie qui fait cesser les sacrifices]

On est désolé, là où on trouve beaucoup de choses excellentes contre le rationalisme, de devoir se plaindre de la façon dont un homme instruit abandonne ici son texte, et mélange sans justification le milieu du v. 27 avec la première phrase du v. 26, ce qui amène une confusion totale. Le plus ancien commentaire existant (Hippolyte, Rom. De Antichristo), imprimé à Rome en 1772 en même temps que la version de Daniel selon le texte valable le plus récent de la Septante, aurait pu protéger l’auteur d’une erreur ancienne et courante de nos jours, à la fois grave et évidente.

Le Dr Pusey dans ses Leçons sur Daniel, p.184 dit ainsi : «La cessation complète des sacrifices sanglants de la loi a un double aspect, l’un de miséricorde, l’autre de jugement. À ceux qui ont cru en Jésus, Il a fait cesser le sacrifice et l’offrande de la loi en remplaçant les ombres (images de Son sacrifice expiatoire), par Lui-même, la substance, ‘‘s’étant offert une fois pour toutes pour l’abolition du péché par le sacrifice de lui-même’’ [Héb. 9:26,28]. Aux Juifs qui L’ont rejeté, Il a fait cesser le sacrifice et l’offrande par la destruction du temple et de la ville et la dispersion du peuple. Sur ce point, la mort du Messie fait suite à la sentence de destruction totale de la ville et du temple ».

En fait, la cessation du sacrifice et de l’offrande après la destruction de la ville par les Romains est, de toute évidence, dans un contexte tout à fait différent de cette même cessation au milieu d’un état de choses tout à fait nouveau, celui du retranchement du Messie avant la destruction de la ville. Il est grave d’introduire la cessation du rituel juif là où les Écritures n’en parlent pas [v. 26], et d’éviter d’en parler lorsque les Écritures l’affirment expressément [v. 27].

 

6.3.3        [La destruction (passée) de Jérusalem liée au retranchement du Messie]

Il est admis que la prophétie centrale et indubitable [v. 26b] consiste à lier d’une part la destruction du temple et de la ville, et d’autre part le grand péché du retranchement du Messie ; la liaison n’est pas une relation chronologique (c’est-à-dire une question de temps), mais une relation de cause à effet. La destruction de Jérusalem par les Romains en l’an 70 est soigneusement placée dans l’intervalle postérieur à l’achèvement des 69 semaines et antérieur au début de la 70ième. Comme nous le savons, environ quarante ans ont suivi la 69ième semaine et les Romains sont venus et ont ôté leur place et leur nation. Depuis lors, la guerre, les désolations ont été décrétées et accomplies : cela est certain.

 

6.3.4        [Résurgence de l’empire Romain pour que la 70ième semaine puisse s’accomplir]

Mais la 70ième semaine attend son accomplissement ; et cela suppose clairement deux immenses changements dans l’avenir, lesquels n’ont pas encore germé, mais ils sont aussi certains à l’heure voulue, à la fin de notre ère, que toutes les autres paroles prédites. L’empire romain, ou la quatrième bête, doit monter de l’abîme, comme l’a déclaré l’apôtre Jean dans l’Apocalypse, pour revivre après son long état de non-existence, avant de consommer son iniquité contre le Seigneur Jésus à Son retour comme autrefois à la croix. « La bête que tu as vue était, et n’est pas, et va monter de l’abîme et aller à la perdition ; et ceux qui habitent sur la terre, dont les noms ne sont pas écrits dès la fondation du monde au livre de vie, s’étonneront, en voyant la bête, — qu’elle était, et qu’elle n’est pas, et qu’elle sera présente » (Apoc. 17:8).

 

6.3.5        [Retour des Juifs dans leur pays, dans l’incrédulité. La dernière demi-semaine]

C’est un changement colossal, porteur d’effets terribles sur l’humanité en général, et spécialement sur les pays occidentaux ; mais une autre chose est tout aussi sûre : le retour des Juifs dans l’incrédulité dans leur propre pays par des moyens politiques, et la destruction de la masse lorsque le Seigneur apparaitra pour juger la bête et le faux prophète, avec tous leurs adhérents, et pour délivrer un résidu pieux. La bête d’Apoc. 13 et 17 est l’empire romain, et le «prince qui viendra» des 70 semaines n’est autre que son dernier chef, qui doit confirmer une alliance pour la dernière semaine (ou 7 ans) avec la masse des Juifs, et la rompre au milieu de la semaine, faisant cesser le sacrifice et l’offrande ; viendra ensuite la dernière demi-semaine de tribulations ou les trois ans et demi de Daniel et de l’Apocalypse.

Le prophète ne dit pas, et évite même soigneusement de dire ce que le Dr Pusey lui fait dire (p. 188), à savoir qu’au cours des 7 dernières années des 490 années, le Messie serait retranché, ou qu’au milieu de ces 7 années Il ferait cesser les sacrifices, en vue de confirmer une alliance, non pas avec tous, mais avec le plus grand nombre.

 

6.3.6        [Le prince qui viendra : son action]

Il a été clairement montré que ce n’était pas le prince étranger Romain qui viendrait dévaster la ville et le sanctuaire, mais c’était son peuple, et ils l’ont déjà fait. Cette dévastation a été avec guerre et désolations qui sont décrétées jusqu’à la fin. Ce prince lui-même doit confirmer une alliance pour 7 ans avant la fin de notre ère, cette alliance étant avec le grand nombre des Juifs [« la multitude »], mais il rompra l’alliance et protégera les idoles ou abominations, avec le consentement coupable des Juifs ; il s’ensuivra qu’un désolateur viendra sur la ville désolée, mais un désolateur tout à fait opposé au prince Romain autant qu’à son associé, le faux roi-prophète à Jérusalem.

 

6.3.7        [Récapitulé du schéma prophétique. Place des chrétiens. L’alliance rompue]

C’est cela seul qui cadre avec le contexte grammatical, avec le schéma de la prophétie en général, avec une alliance de 7 ans (distincte de l’alliance éternelle comme celle du Messie), et avec le caractère mauvais de «la multitude» dans notre prophète. Le lecteur peut comparer «la multitude» [litt : les plusieurs, les nombreux] ou la masse de Dan. 9:27 & 11:33, 39 & 12:3 avec « plusieurs » sans l’article en Dan. 11:34, 44 & 12:2, 4,10 [« beaucoup de gens » en 11 :44] ; l’article y est donc absent et aucun sens correspondant à « la masse » n’y est voulu. «Les plusieurs» [« la multitude »] ne peut pas être considéré comme la même chose que « plusieurs » ou «beaucoup» ; l’expression « les plusieurs » est utilisée en contraste avec le résidu qui s’incline devant la miséricorde du Seigneur et la goûte ; ce n’est certainement pas avant l’achèvement des 70 Semaines, que ce résidu doit connaître la fin des péchés, la propitiation faite pour l’iniquité, l’introduction de la justice éternelle, la vision et la prophétie scellées et le saint des saints oint [9:24]. La destruction et la désolation durable de la ville et du temple ne sont pas des traits finaux de la vision, mais elles ont lieu durant l’intervalle de durée indéterminée après la 69ième semaine et avant la 70ième. Il n’y a pas non plus de consolation pour Daniel, ou du moins pour son peuple en tant que tel, jusqu’à ce que la totalité des 70 semaines soit terminée. Nul doute que nous, les chrétiens, entrons dans la bénédiction, tandis que l’intervalle continue pour les Juifs ; et parce que par grâce nous croyons, le péché est ôté pour nous, et la justice éternelle introduite — mais ce n’est pas une alliance pour 7 ans qu’aucune écriture sainte ne relie à Christ. Mais pour les Juifs, c’est la désolation avec le pire encore à venir lorsque le prince étranger de Rome confirmera l’alliance avec eux « pour une semaine » et la rompra au milieu ; il est manifeste que cette alliance n’est pas la nouvelle alliance, mais simplement une convention humaine pour 7 ans de liberté de culte à la façon juive. Comparer Dan. 7:25 pour les changements de lois et de saisons décidés par le prince Romain, justement à cette même époque et pour la demi-semaine restante. Il s’agit des lois et des saisons juives, tandis que les saints seront livrés entre ses mains jusqu’à un temps, des temps et une moitié de temps (c’est-à-dire la dernière demi-semaine).

 

6.4        L’abomination et le désolateur

Nous arrivons ici à une phrase très difficile. Je m’efforcerai d’apporter un peu d’aide. Je ne doute pas que Dieu ait donné, pour ce moment, une lumière spéciale à trouver dans Sa parole ; et vous devez vous rappeler que les chrétiens étudient attentivement notre version anglaise depuis les 250 dernières années depuis la traduction. Nous ne devons donc pas nous étonner si des fautes ont été trouvées au cours d’une aussi longue période d’examen, où étudient un aussi grand nombre d’hommes, aussi bien des hommes de prière que des esprits spirituels, dont quelques-uns sont puissants dans la parole de Dieu.

 

Le sens littéral de la phrase est le suivant :

«Sur l’aile des abominations, un désolateur».

 

6.4.1        [Sens à donner au mot « aile ». Sens inadéquat dans la KJV]

Ici comme souvent, la traduction littérale ne donne que peu de notion du sens ; mais la vérité est que le mot «aile» est utilisé au sens figuré. Or il y a deux façons dont une aile est utilisée dans l’Écriture. Quand il s’agit d’une aile étendue, elle peut servir ou bien à étendre quelque chose davantage ou bien à protéger, comme la poule qui étend son aile sur ses poussins. Cette figure est fréquemment utilisée, par exemple quand le Seigneur parle de l’oiseau et de ses petits, etc. Dans ce cas, étendre une aile signifie protéger les faibles au moment du danger, ou choses semblables. Cet usage du mot aile est donc dans un sens bon ; mais il y a un autre usage, où il s’agit plutôt de l’idée de dispersion ou d’inondation, tiré de ce que l’aile est étendue. Ici, les traducteurs de la version autorisée anglaise KJV ont considéré que le mot signifiait la « dispersion » des désolations. Ils ont pris le mot «aile» pour indiquer l’étendue ou la propagation abondantes de ces abominations. Je prends ce mot dans l’autre sens, l’aile signifiant la protection ; et alors la préposition qui précède ne signifie par « sur », mais «à cause de» ou «en raison de» ; car le mot original peut avoir les deux significations. S’il s’agit d’une chose matérielle, cela signifie «sur» ou «au-dessus de» ; mais s’il s’agit d’un motif, c’est plutôt «à cause» ou «en raison de», ici « à cause de la protection des abominations ». Tout le monde sait que «abomination» signifie une idole ; comme «l’abomination de Moab» ou «l’abomination d’Ammon», désigne l’idole particulière adorée par ces peuples.

 

6.4.2        [Châtiment sur la protection des idoles en accord avec ce que dit Ésaïe]

«En raison de la protection des abominations un désolateur».

Voilà la signification : Dieu suscitera une puissance dévastatrice qui s’abattra sur les Juifs, les châtiant à cause de la protection accordée aux idoles. Ils auront fait, comme le dit le prophète Ésaïe, «une alliance avec la mort et un pacte avec le shéol» : or il parle justement de cette époque, justement de ce peuple et justement de cette circonstance. Ésaïe 28 vous fournira le commentaire le plus important de l’expression, ou une nouvelle confirmation.

 

6.4.3        [La protection des abominations : comment elle arrive et jusqu’où elle arrive]

Voyons ensuite quelle signification nous avons recueillie de tout cela. «Et à cause de la protection des idoles», autrement dit : « parce que le prince Romain, avec son allié à Jérusalem, a non seulement interrompu le culte (un culte de nom) de Dieu parmi les Juifs, mais qu’il a encouragé l’idolâtrie parmi eux ». Le culte de Dieu, commencé dans l’incrédulité, n’avait aucune valeur, aucune puissance, aucune acceptabilité pour Dieu. Mais après tout, c’était quand même sincère ; et on pourrait pour ainsi dire « vrai dans sa forme », même s’il n’y avait rien de plus. Mais les formes ne durent pas ; et les hommes finissent par trouver leur niveau devant Dieu quand ils se contentent de formes. Il faut de la réalité, et lorsque les formes ne sont pas remplies de vérité, ils les mettent de côté au profit de l’erreur, parce que l’erreur est plus appropriée au cœur de l’homme dans son état naturel. C’est pourquoi ils ont décidé de mettre fin à ces formes d’adoration du vrai Dieu. L’empereur de Rome — avec l’Antichrist son allié à Jérusalem, le grand chef spirituel de l’époque, le chef religieux du monde — accepte d’installer des idoles dans le temple de Jérusalem. Ce dernier [l’antichrist] s’érige finalement en objet de culte divin. C’est l’homme de péché, l’homme vénéré comme Dieu dans le temple [2 Thes. 2].

 

6.4.4        [Un désolateur — Roi du nord, fléau qui inonde]

Or Daniel ne donne pas tous ces détails. Nous entendons seulement dire qu’au milieu de la semaine il fera cesser le sacrifice et l’offrande, et à cause de la protection des idoles [il y aura] un désolateur. Vous vous souviendrez peut-être de la même vérité générale ailleurs : «l’abomination de la désolation établie dans le lieu saint». C’est la même époque et le même endroit. Voir Matt. 24:15 et Apoc. 13:14, 15. En raison de la protection (ce que je considère être le sens du mot «aile») accordée à ces idoles, il y aura un désolateur. Un grand fléau sera envoyé dans la providence de Dieu pour les châtier. Je considère que ce désolateur est ce qu’on appelle «le roi du nord» (Dan. 11). C’est à lui qu’il est fait référence ici, de sorte qu’en peu de mots brefs, nous avons une référence et un aperçu d’une grande masse de faits dans l’Écriture. Un désolateur est envoyé ; vous trouverez cela en Ésaïe 28 sur quoi j’ai déjà attiré l’attention, là où on a cette « alliance avec la mort et ce pacte avec le shéol », et le « fléau qui inonde », qui est justement le personnage appelé ici « un désolateur ».

 

6.4.5        [Supputations sur les puissances à l’œuvre]

C’est une puissance du nord, le souverain de l’Asie Mineure agissant sous influence russe. Je ne dis pas que c’est la Russie ; mais j’affirme que c’est une puissance qui exécute complètement les desseins de la Russie, qui est à la fois jalouse des puissances occidentales et soucieuse de mettre Jérusalem sous sa domination. Ils penseront alors avoir une cause justifiant un devoir impérieux d’intervention. Ici l’empereur d’Occident soutient le roi à Jérusalem, qui établit des idoles et s’installe lui-même dans le temple. L’empereur de Russie ne le permettra pas, et saisira ce fait comme une occasion de réaliser ses propres projets ambitieux. Il ne se soucie pas de Dieu, mais se sert de cette affaire comme d’une occasion. Bien entendu, les hommes doivent toujours avoir une excuse plausible pour s’agrandir ; et ce sera son prétexte. Il semblera juste, et ayant quelque fondement de justice, Dieu le favorisera au début. Quand il y a de la justice, Dieu accompagne toujours, peu importe de qui il s’agit. Supposons même un enfant de Dieu, et ce qu’il fait ne peut pas résister à un examen ; Dieu ne châtie-t-Il pas pour ce peu d’injustice ? Il le fait toujours. Il se peut que d’autres personnes profitent de l’injustice. Dieu s’en occupera après ; mais il châtiera le juste en premier (cf. 1 Pierre 4).

 

6.4.6        [Pourquoi le désolateur ?]

Ici où tout est mauvais, Dieu permet à ces hommes de se dévoiler ; et, tout d’abord, Il juge et châtie l’infâme alliance entre le peuple à Jérusalem et l’empereur d’Occident. Le désolateur descend du nord, prend Jérusalem partiellement, et emmène une partie en captivité (Zach. 14). Enthousiasmé par ses espérances et rempli des plus grands projets de succès, il descend en Égypte (Dan. 11) — comme le dit la dernière prophétie de ce livre — pour punir le roi du midi (c’est-à-dire le roi d’Égypte) en ce jour-là. Entre temps, Christ apparaît et détruit l’antichrist. C’est le jour du Seigneur [ou : de l’Éternel] et de Sa gloire ; et quand le roi du nord remonte, il n’est plus question de l’empereur d’occident, car il a disparu ; il n’est plus question du roi des Juifs, car il est détruit. L’ennemi du Nord rencontre à son tour le Très Haut, et la question est résolue. Il est jeté dans Topheth. Combien c’est digne de Dieu quand est venu le jour pour juger les vivants !

C’est donc ici le point clé, même s’il n’est pas entièrement traité ; mais on voit les faits généraux. «En raison de la protection des idoles, (il y aura) un désolateur jusqu’à ce que la consomption et ce qui est décrété soit versé sur la désolée», c’est-à-dire sur Jérusalem.

Ainsi donc, chers amis, j’ai donné le sens général de la prophétie de manière aussi succincte que possible et en même temps avec autant de clarté que je pouvais. Que le Seigneur vous aide, en lisant Sa parole, à être fortifiés de plus en plus dans vos âmes, et qu’Il vous rende capables de voir DAVANTAGE LA CONNEXION AVEC CHRIST, ET AINSI LA PROFONDEUR DE LA PAROLE DE DIEU.