W. Kelly
Tiré de l’ouvrage sur Jacob
Il n’est besoin que de peu de mots sur le ch. 38 pour faire comprendre le bas état de Juda moralement, et sur le ch. 39 pour manifester Joseph, à la fois béni lui-même et source de bénédiction. Le nom d’« Éternel », non pas « Dieu » simplement, est utilisé dans les deux chapitres (*) : au ch. 38 Il agit en jugeant la violation manifeste de Sa volonté, et au ch. 39 Il fait prospérer celui qui cherchait à plaire à l’Éternel, et ceci dans les circonstances les plus défavorables, d’abord comme esclave, ensuite comme prisonnier, par la méchanceté des Juifs comme des Gentils. Et on peut remarquer que ce n’est pas Ruben ni aucun autre chef de tribu, mais Juda qui proposa de vendre Joseph au ch. 37, et qui au ch. 38 démontre le mal dans sa maison, attirant malédiction sur malédiction, jusqu’à ce que son chef doive reconnaître la honte triste de Tamar, et qu’il la déclare plus juste que lui-même alors qu’il la jugeait comme méritant de mourir par le feu. Pourtant, c’est par ce Juda coupable, et par Tamar, qu’est venu Celui qui purifie de tout péché par Son sang, et qui régnera sur l’univers à la gloire de Dieu, bien au-delà tout ce que Joseph préfigurait, après être descendu beaucoup plus bas que celui-ci dans l’humiliation et la souffrance.
Le ch. 39 est une belle image de la grâce agissant sous la direction de l’Éternel dans la pureté et l’intégrité, là où l’homme et la femme ont agi bassement, tandis que le ch. 38 est une leçon sérieuse et humiliante avec Juda et sa maison passant d’une honte à l’autre sous Sa main agissant en châtiment.(*) Au v. 9 du ch. 39 Joseph dit « pécherais-je contre Dieu ? ». Le mot « Dieu » est ici parfaitement à sa place. Il s’agissait d’un péché contre Sa nature, et indépendant de toute relation spéciale. Mais c’est aussi une preuve frappante de la folie de ceux qui imaginent un écrivain élohiste pour expliquer une terminologie due à ce qui est à la base de l’action, et à ce qui vient de l’appréciation spirituelle qui en est faite.