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Compromis
William Kelly
Bible Treasury N1, p. 376-378
1 [La vérité divine — 1 Pierre 1:2 et Jean 14]
2 [Des égards pour les faibles — Rom. 15]
6 [Responsabilité individuelle et collective]
7 [La liberté dans le ministère n’autorise pas le laxisme]
8 [Poursuivre un bon but avec sincérité suffit-il ?]
9 [Ce que dit 2 Corinthiens 4 et 6]
Dans la vérité divine, le compromis n’a pas sa place. Ce serait renoncer à l’autorité de Dieu et manifester de la rébellion. Nous sommes sanctifiés par l’Esprit pour l’obéissance de Jésus-Christ, tout aussi sûrement que pour l’aspersion de Son sang (1 Pierre 1:2). Nous ne sommes pas laissés à nos désirs de bien ni à nos moyens ou imaginations pour les rendre effectifs. Celui qui a les commandements de Christ et qui les garde, c’est celui-là qui L’aime. Et ce n’est pas tout. La nouvelle vie s’exerce ; l’amour qui est de Dieu grandit. Et ce n’est pas seulement ce qu’Il nous enjoint qui gouverne le cœur : Sa «parole» le forme à l’obéissance et en est un test plus profond. C’est pourquoi le Seigneur ajoute (Jean 14:23-24) : «Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. Celui qui ne m’aime pas, ne garde pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas la mienne, mais celle du Père qui m’a envoyé».
Dans les questions d’arrangements extérieurs ou d’indifférence morale telles que les questions de temps et de lieu, il y a amplement place pour la grâce dans la considération mutuelle et dans les égards spéciaux envers les pauvres, les faibles et ceux qui souffrent. Ici s’applique le principe, quoique dans un autre sens, selon lequel les forts doivent supporter les infirmités des faibles, et non se plaire à eux-mêmes : plutôt, que chacun d’entre nous plaise à son prochain en vue du bien, pour l’édification (Rom. 15:1-2). Les forts peuvent bien se permettre de rechercher le désintéressement et le rendre plus doux pour tous. Christ est ici notre modèle béni, Lui qui, en glorifiant Son Père, n’a jamais cherché Sa propre volonté, bien qu’elle fût entièrement pure et sainte, et n’a pas cherché à plaire à Lui-même, mais, comme il est écrit : Les outrages de ceux qui T’outragent sont tombés sur moi (Rom. 15:3).
Mais là où la volonté de Dieu est exprimée, il n’y a pas d’autre option. Notre devoir est alors clair et sans réserve : nous n’avons qu’à Lui obéir. C’est de Sa propre volonté qu’Il nous a engendrés par la parole de vérité, afin que nous soyons une sorte de prémices de Ses créatures (Jacq. 1:18). Tout le reste est sous le coup du péché et de la ruine, de la mort et du jugement. Cette nature nouvelle et divine, à laquelle Sa grâce nous a rendus participants (2 Pierre 1:4), rejette toute saleté et tout débordement de malice, recevant avec douceur la parole implantée qui a la puissance de sauver nos âmes, certes pas en l’écoutant simplement, mais en la pratiquant (Jacq. 1:21-23). C’est ainsi qu’elle devient la loi parfaite de la liberté, car de même que la vie nouvelle aspire à la parole révélée, de même la parole convient exactement à la vie que l’on a en Christ ; non pas l’ancien moi, chaque croyant peut le dire, mais Christ, vivant en moi. Sans aucun doute, cette vie n’est pas indépendante de sa source, mais elle vit une indépendance rattachée à Lui. Car ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est donné (livré) pour moi (Gal. 2:20). Tout est la grâce de Dieu, qu’il s’agisse de la mort ou de la vie de Christ ainsi donnée.
Que dirons-nous alors ? Devrions-nous continuer à pécher pour que la grâce abonde ? Loin de nous cette idée ! (Rom. 6:1). Nous qui sommes morts vis-à-vis du péché, comment y vivrions-nous encore plus longtemps ? (Rom. 6:2). Ne savez-vous pas que tous ceux d’entre nous qui ont été baptisés dans Christ Jésus ont été baptisés pour Sa mort ? (Rom. 6:3). C’est pourquoi nous avons été ensevelis avec Lui par le baptême pour la mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous marchions nous aussi en nouveauté de vie (Rom. 6:4). En effet, si nous avons été identifiés avec Lui dans la ressemblance de Sa mort, nous le serons aussi dans celle de la résurrection (Rom. 6:5), sachant que notre vieil homme a été crucifié avec Lui, afin que le corps du péché soit annulé, et que nous ne servions plus le péché (Rom. 6:6). Car celui qui est mort est justifié du péché (Rom. 6:7). Or, si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec Lui (Rom. 6:8), sachant que Christ, ressuscité d’entre les morts, ne meurt plus : la mort n’a plus d’empire sur Lui (Rom. 6:9). En effet, en ce qu’il est mort, il est mort une fois pour toutes au péché ; et en ce qu’il vit, il vit à Dieu (Rom. 6:10). Vous donc, tenez-vous vous-mêmes comme morts au péché, mais comme vivants pour Dieu dans Christ Jésus notre Seigneur (Rom. 6:11). Que le péché ne règne donc pas dans votre corps mortel en lui obéissant par ses convoitises (Rom. 6:12), et que vos membres ne soient pas livrés au péché comme instruments d’iniquité ; mais livrez-vous vous-mêmes à Dieu comme vivants d’entre les morts, et livrez vos membres à Dieu comme des instruments de justice (Rom. 6:13). Le péché ne dominera pas sur vous, car vous n’êtes pas sous la loi, mais sous la grâce (Rom. 6:14).
Voilà donc comment l’apôtre Paul traite cette grande question dans Romains 6, et il est aussi loin que possible de faire des compromis sur le principe ou la puissance. Nous sommes baptisés pour la mort de Christ en tant que principe ; nous ne sommes pas sous la loi mais sous la grâce en tant que puissance. Dans les deux cas, le péché est vaincu et totalement rejeté.
Délivrés du péché mais asservis à la justice (Rom. 6:18), asservis à Dieu, nous avons notre fruit pour la sainteté, et pour fin la vie éternelle (Rom. 6:22). Notre condition est mixte, sans aucun doute, ce qui ne dit pas grand-chose de la triste réalité ; mais cela ne doit pas affaiblir la vérité absolue de notre délivrance, d’une part, et de notre responsabilité, d’autre part. Tout compromis est exclu, et ce n’est pas étonnant, car Christ est mort et ressuscité. Ensuite, le Saint-Esprit nous est donné.
Ainsi, dans 1 Corinthiens, nous ne marchons plus comme des hommes, mais comme des sanctifiés dans le Christ Jésus, des saints par appel (1 Cor. 1:2). Autrefois nous étions « les injustes », les uns de telle horrible façon, les autres d’une autre ; mais en recevant Christ, nous avons été lavés, sanctifiés, justifiés au nom du Seigneur Jésus et par l’Esprit de notre Dieu (1 Cor. 6:8-11). Ne savez-vous pas, en effet, que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, et que vous avez reçu de Dieu, et que vous n’êtes pas à vous-mêmes ? Car vous avez été achetés à prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps (1 Cor. 6:19-20). Il n’y a pas de compromis ici.
De ces deux grandes épîtres, l’une (Romains) a un caractère très nettement individuel, l’autre (1 Corinthiens) a un caractère ecclésiastique ou corporatif ; il en va de même pour tout le reste du dépôt chrétien que nous sommes tenus de garder. Il n’y a rien qui appuie le laxisme ; la grâce condamne le péché plus solennellement et plus profondément que la loi. Nous sommes la lettre de Christ, étant responsables de ce qu’elle soit ainsi connue et lue par tous les hommes (2 Cor. 3:2-3). La cohérence avec Christ, avec la vérité, avec la sainteté, est obligatoire pour tous les saints, même les plus faibles. Le compromis est ici un péché, et rien d’autre qu’une honte.
Le ministère de l’Esprit bénéficie-t-il d’une quelconque latitude ? Existe-t-il une licence d’infidélité pour ceux qui prêchent ou enseignent Christ ? Pouvons-nous, dans l’œuvre du Seigneur, nous associer à une inconséquence notoire, à un jeu volontairement strict ou relâché, à des voies divines ouvertement bafouées ? C’est ce que pensaient les Corinthiens qui, pendant un certain temps, se rebellèrent contre l’apôtre que Dieu avait béni pour leurs âmes. Pendant un certain temps, ils se montrèrent hautains et détachés de la vérité, écoutant odieusement les faux docteurs qui les réduisaient en esclavage par leurs propres objectifs. N’était-ce pas triste et scandaleux que de telles choses soient faites par ceux qui prétendaient être serviteurs du Seigneur ? Que penser, en effet, de ceux qui professent la fidélité tout en s’associant à des voies méchantes et impénitentes ? Que penser du projet déplorable et profane qui imagine qu’une telle union est selon Dieu pour redresser les malfaiteurs ? Le croyant le plus simple peut-il ne pas voir que c’est faire le mal afin qu’arrive le bien ? ceci mérite seulement le juste jugement (Rom. 3:8).
Mais le but n’est-il pas bon ? C’est ce que disent tous les conducteurs religieux, et beaucoup d’entre eux sont sincères, même quand ils diffèrent ou sont même opposés. Il serait peu charitable de douter qu’ils soient tous sérieux dans leurs méthodes et plus ou moins satisfaits de la cause qu’ils défendent. Mais cela ne fait que mettre en évidence le fait qu’un objet apparemment bon n’est pas la moindre garantie de vérité ou de sainteté.
Si le but est si excellent, il est essentiel qu’il soit poursuivi selon les pensées du Seigneur, et cela ne peut se faire que dans l’obéissance à Sa parole. S’y opposer, c’est courir à la destruction ; s’en passer, c’est faire preuve de propre volonté. Dans Son œuvre, le compromis est un mal. Le Seigneur est jaloux que la marche connue soit en harmonie avec Son témoignage. Son serviteur est tenu d’avoir les mains propres et de ne pas participer aux péchés d’autrui (1 Tim. 5:22). Quel contraste avec la voie de Dieu pour Ses serviteurs !
«C’est pourquoi, ayant ce ministère comme ayant obtenu miséricorde, nous ne nous lassons pas, mais nous avons entièrement renoncé aux choses honteuses qui se font en secret, ne marchant pas avec ruse, et ne falsifiant pas la parole de Dieu, mais par la manifestation de la vérité, nous recommandant à toute conscience d’homme devant Dieu» (2 Cor. 4:1-2) ; et encore : «Ne donnant aucun scandale en rien, afin que le ministère ne soit pas blâmé, mais en toutes choses nous recommandant comme ministres de Dieu, par une grande patience dans les afflictions, les nécessités, les détresses, les coups, les emprisonnements, les troubles, les travaux, les veilles, les jeûnes ; par la pureté, la connaissance, par la longanimité, par la bonté, par l’Esprit Saint, par un amour sincère, par la parole de vérité, par la puissance de Dieu, par les armes de justice de la main droite et de la main gauche» (2 Cor. 6:3-7). En effet, tout 2 Cor. 6 mérite d’être considéré par tous les serviteurs de Dieu et Ses saints. Or cela peut suffire à souligner ce que Sa parole enjoint pour déraciner totalement le compromis qui est le dispositif de l’homme dans Son œuvre, qui est autant une offense pour Son Esprit qu’un défi lancé à Sa parole.