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L’épître aux Galates dévoile le sens spirituel des scènes qui se passent dans la maison d’Abraham par suite de la venue d’Isaac. Nous examinerons dans le premier paragraphe le conflit intérieur du croyant. Dans le deuxième paragraphe nous verrons l’opposition entre la religion de servitude et les croyants affranchis, qui se perpétue depuis le temps des apôtres jusqu’à nos jours. Enfin nous évoquerons la libération d’Israël qui est resté spirituellement dans la servitude jusqu’à maintenant.
Un conflit permanent se déroule à l’intérieur du croyant, car celui-ci possède deux natures :
celle qui est née de la chair, le vieil homme, en figure Ismaël ; celle qui est née de l’Esprit, le nouvel homme, en figure Isaac.Le croyant n’est plus dans la chair, mais la chair est en lui. Elle ne veut pas se soumettre à la parole de Dieu parce qu’elle en est incapable. De plus, elle « convoite contre l’Esprit » qui agit dans l’homme nouveau pour la soumission à cette Parole. La victoire sur la chair ne peut être obtenue que dans une marche par l’Esprit (Gal. 5:16).
Ainsi en était-il dans la maison d’Abraham : Isaac était né, mais Ismaël restait le même. Fils de la servante, il restait marqué par l’incrédulité quant aux promesses divines. Cet esprit avait été en sommeil jusqu’à ce qu’Isaac soit né. Dès lors l’entente s’avérait impossible et la cohabitation intolérable. Retenir Ismaël eût été donner un certain crédit aux revendications de la chair ; mais « la chair et le sang ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu » (1 Cor. 15:50).
Lorsque par la nouvelle naissance, un croyant peut se réjouir pleinement d’entrer dans une sphère bénie, il faut rapidement qu’il comprenne par la foi que le nouvel homme seul peut se tenir devant Dieu, parce qu’il est en Christ. Le vieil homme, l’homme moral de la nature d’Adam, doit être mis de côté (à l’image d’Ismaël chassé), et il peut l’être par la puissance de l’Esprit, parce que, de fait, il a été crucifié avec Christ. Celui-ci doit remplir le coeur du croyant.
L’apôtre Paul remet en mémoire devant les chrétiens de Galatie la scène du festin (Gen. 21:8). Ces croyants étaient en danger de tomber dans un légalisme si naturel au coeur de l’homme, qui veut le mêler insidieusement à la souveraine grâce de Dieu. De fait, il fallait que Paul travaille à « former à nouveau Christ en eux », et à chasser l’esprit légal figuré par Ismaël.
Il leur montre le sens allégorique de ce passage : Israël sous la loi avait montré son incapacité à obéir et à produire du fruit pour Dieu. Ceux qui restaient sous cette alliance de servitude ne pouvaient prétendre être des enfants d’Abraham, quoiqu’étant sa descendance selon la chair (Rom. 9:7, 9). Les vrais enfants sont ceux qui, étant délivrés de la servitude de la loi et de sa condamnation par la mort de Christ, sont placés dans la liberté de la grâce ; ils deviennent tous enfants de la femme libre, comme nous maintenant (v. 31). Ils sont enfantés pendant le temps du rejet d’Israël stérile (v. 27). Ils sont en butte à l’hostilité plus ou moins ouverte du monde religieux légal et formaliste dans la chrétienté, comme l’étaient l’apôtre Paul et les chrétiens de son temps, de la part des Juifs qui refusaient l’évangile de la grâce. C’est le rire d’Ismaël dont l’écho se perpétue (v. 29).
Mais Dieu réserve aux Juifs, à « la Jérusalem de maintenant », toujours sous la servitude parce qu’elle garde le voile sur le coeur (2 Cor. 3:15, 16), une merveilleuse libération. Les croyants juifs de la nation d’Israël revenue dans ses terres se tourneront alors vers le Seigneur, leur Messie, et regarderont vers celui qu’ils ont percé (Zach. 12:10).
Dans ce temps s’accomplira pour eux ce qui a été prophétisé à leur égard pour un temps encore futur (Gal. 4:27). L’esprit légal et charnel (Ismaël) aura été chassé de leur coeur, et ils seront la vraie semence terrestre d’Abraham ; telle est la grâce de la nouvelle alliance.