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POUR MIEUX COMPRENDRE quelques termes bibliques

 

Pierre ROSSEL

1980-1988

 

(20) EXPIATION

Le mal doit être puni, tel est le verdict divin qui est à l’origine de l’expiation : Dieu ne tient nullement le coupable pour innocent (Ex. 34:7). L’homme pécheur, donc coupable, doit être puni. Il devrait même être ôté de devant Dieu à cause de ses péchés, plus encore à cause de son état de péché. Mais, au lieu qu’il ait été ôté de devant Celui qui ne peut tolérer le mal, le croyant sait que ce sont ses péchés qui ont été ôtés. C’est en ce fait que réside la vérité capitale de l’expiation. Jésus, le Fils de Dieu, Victime innocente et sainte, s’est présenté pour accomplir en Golgotha l’oeuvre par laquelle le péché a été expié, la question du bien et du mal entièrement vidée, le Dieu sauveur et saint pleinement glorifié. La croix est la preuve de l’expiation (M.E. 1873/460 ; 1883/205).

Le verbe  expier traduit un terme qui, en hébreu, signifie couvrir. Pour les croyants de l’Ancien Testament un péché expié était un péché couvert : «Bienheureux, dit le psalmiste, celui dont... le péché est couvert» (Ps. 32:1 ; Rom. 4:7). Il pouvait l’être en vertu du sang des victimes sacrifiées au temps de la loi, car, dit l’Écriture, «sans effusion de sang il n’y a pas de rémission» (Héb. 9:22). Mais il ne pouvait pas être ôté, selon qu’il est dit aussi : «Il est impossible que le sang de taureaux et de boucs ôte les péchés» (Héb. 10:4). Seul le sang de Christ pouvait le faire. «Lui a été manifesté, afin qu’il ôtât nos péchés» (1 Jean 3:5).

L’oeuvre expiatoire de la croix amène désormais à Dieu, d’une manière conforme à sa nature, purifiés pour toujours de tout péché, ceux qui viennent à Lui par elle (M. E . 1883/208).

 

 

(41) PROPITIATION

La propitiation est l’oeuvre par laquelle Dieu est rendu propice à l’homme. Or, comment le Dieu saint peut-il être rendu propice, favorable à l’homme pécheur ? Il n’y a qu’une réponse : par un sacrifice, soit le sacrifice de Jésus Christ accompli une fois pour toutes à la croix du Calvaire.

C’est ce qu’enseignait déjà, en figure, l’ordonnance du propitiatoire, couvercle de l’arche, dans le lieu très saint du tabernacle : «Je me rencontrerai là avec toi, et je parlerai avec toi de dessus le propitiatoire» (Ex. 25:22). Le propitiatoire est un type de Christ dans son oeuvre, comme l’arche l’est de Christ dans sa personne. Il est écrit : «le Christ Jésus, lequel Dieu a présenté pour propitiatoire, par la foi en son sang» (Rom. 3:25).

C’est ce qu’enseignait aussi l’ordonnance du grand jour des propitiations selon le chapitre 16 du livre du Lévitique. Ce chapitre est le coeur du Pentateuque ou, si l’on préfère, le coeur de Dieu dirigé vers son peuple, «afin de faire propitiation pour les fils d’Israël pour les purifier de tous leurs péchés» (v. 34). En ce jour-là on faisait aspersion du sang du sacrifice pour le péché sur le propitiatoire — sous les yeux de Dieu — et devant le propitiatoire — en faveur du peuple (v. 15). Belle image sans contredit du dessein de Dieu de faire propitiation pour tout homme !

Dans l’un des plus anciens livres sacrés Élihu, parlant de Dieu, dit déjà : «Il lui fera grâce... j’ai trouvé une propitiation» (Job 33:24). Au livre des Proverbes il est aussi écrit : «Par la bonté et par la vérité propitiation est faite pour l’iniquité» (16:6). La grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ, lequel est mort pour tous à cause des iniquités.

Enfin le prophète Ésaïe, jeune encore, a pu entendre ces paroles apaisantes, lorsqu’il vit la gloire terrifiante de Dieu et qu’il réalisa son misérable état : «Voici, ceci a touché tes lèvres... propitiation est faite pour ton péché» (És. 6:7). S’il pouvait y avoir propitiation pour lui, c’était à cause du charbon ardent, du sacrifice de l’autel, figure de la croix de Jésus.

À la vérité de la propitiation se rattache la notion de rançon. On trouve déjà ce rapprochement dans le livre de Job : «J’ai trouvé, dit Dieu, une propitiation», c’est-à-dire une rançon (33:24).

Il est écrit ailleurs : «Dieu est un, et le médiateur entre Dieu et les hommes est un, l’homme Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous» (1 Tim. 2:6). L’homme Christ Jésus s’est donc livré pour tous, et c’est en cela que consiste la propitiation (H.R.). Du moment que la rançon a été payée, tout homme est invité à venir à Jésus, le Sauveur.

Il ne faut pas confondre la vérité de la propitiation avec celle de l’expiation. L’expiation est l’oeuvre par laquelle le Seigneur Jésus a porté les péchés de plusieurs, selon qu’il est écrit : «Le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs» (Matt. 20:28). Et encore : «le Christ... ayant été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs, apparaîtra une seconde fois, sans péché, à salut à ceux qui l’attendent» (Héb. 9:28). Il n’est jamais dit que le Seigneur a porté les péchés de tous les hommes. Seul le croyant peut dire : Christ a porté mes péchés, il a été mon substitut sous les coups de la colère de Dieu à cause de mes péchés.

En résumé la propitiation est l’oeuvre qui a été faite entre Dieu et Christ. Christ a accompli l’œuvre en vertu de laquelle Dieu peut être propice à l’égard de tout homme qui vient à lui. L’expiation (ou substitution) est l’oeuvre qui a été fait entre Christ et le croyant. Seul en effet le croyant peut bénir Dieu de ce qu’un Sauveur lui a été donné, lequel a été fait péché pour lui, afin qu’il devint justice de Dieu en lui (2 Cor. 5:21).