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Les gloires de Christ selon Jean 17

 

Arend Remmers [ajouts Bibliquest entre crochets]

 

Traduit de l’allemand — Im Glauben leben, 2016, cahiers 5 à 8

 

Table des matières abrégée :

1        [Introduction]

2        « Glorifie ton Fils » — 17:1

3        La gloire en tant que Fils éternel — 17:5

4        La gloire de Christ en tant qu’homme, que nous partagerons — 17:22

5        Sa gloire comme homme, que nous verrons — 17:24

6        [Pensées majeures répétées]

 

Table des matières détaillée :

 

1        [Introduction]

1.1        [Christ a glorifié le Père sur la terre]

1.2        [Différents aspects de la glorification de Christ et de Ses gloires]

1.3        [Gloires de Christ : ce que les saints de l’Ancien Testament en savaient, et qui les a nommées]

2        « Glorifie ton Fils » — 17:1

2.1        [Où, quand, quelles gloires]

2.2        [La demande du Seigneur « Glorifie ton Fils » expliquée au v. 2]

2.2.1        [17:2a — l’autorité [le pouvoir] Lui a été donné sur toutes choses]

2.2.2        [17:2b — des personnes Lui ont été données / ceux que tu m’as donnés]

2.2.3        [17:2c — afin qu’Il donne la vie éternelle à ceux que le Père Lui a donnés]

2.3        [Deux dons du Père, deux natures du Fils]

2.4        Résumé de la première partie :

3        La gloire en tant que Fils éternel — 17:5

3.1        « Et maintenant [17:5a — La glorification demandée est postérieure à l’ascension]

3.2        « La gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût » [17:5b — Gloire du Fils dans l’éternité]

3.3        L’Homme Jésus Christ sur la terre [Incarné, Il est resté Fils de Dieu, Fils dans le sein du Père, en qui habitait toute la plénitude de la Déité. Gloires visibles et gloires voilées]

3.3.1        [La nécessité de l’incarnation]

3.3.2        [L’abaissement profond de Celui qui s’est anéanti, prenant la forme d’esclave et participant au sang et à la chair]

3.3.3        [Comme homme, Christ est resté Dieu. Sa gloire divine (miracles) était visible, mais voilée par la forme d’esclave. Sa gloire de Fils éternel était cachée, mais discernable par la foi]

3.3.4        [Gloire divine manifestée par intermittence, dans une totale soumission et dépendance du Père (homme obéissant)]

3.3.5        [Attributs divins manifestés seulement en partie]

3.3.6        [Fils unique dans le sein du Père, malgré le dépouillement volontaire]

3.3.7        [Manifestation de la gloire divine entravée par la résistance du monde]

3.4        La glorification [Glorifié comme homme, de la gloire de Fils éternel qu’Il avait avant la création du monde]

3.5        Résumé :

4        La gloire de Christ en tant qu’homme, que nous partagerons — 17:22

4.1        [Distinction entre la « gloire que tu m’as donnée » et les autres gloires]

4.2        [Le Seigneur parle au passé de choses futures]

4.3        « La gloire que tu m’as donnée »

4.4        « ... je la leur ai donnée » — 17:22

4.4.1        [Jouissance de la gloire qu’Il nous donne]

4.4.2        [Nous Lui serons semblables (1 Jean 3:2)]

4.4.3        [Gloire donnée lors de l’enlèvement]

4.4.4        [Gloire donnée comme suite aux souffrances. Gloire manifestée à l’apparition seulement]

4.5        « Afin que le monde connaisse... »

4.5.1        [Il ne s’agit plus de foi, mais de connaissance]

4.5.2        [Le monde « connaitra » à l’apparition en gloire du Seigneur]

4.5.3        [À l’apparition en gloire de Christ et avec Christ, il y a rétributions et récompenses]

4.5.4        [Les rétributions et les gloires partagées sont un effet de la justice de Dieu, en rapport avec les souffrances subies : le monde le reconnaitra]

4.5.5        [Être assis sur le trône du Seigneur, fait partie de la gloire qu’Il donne]

4.6        Résumé :

5        Sa gloire comme homme, que nous verrons — 17:24

5.1        [Soins d’amour du Seigneur pour les Siens quant à l’avenir, selon Jean 14 et 17]

5.1.1        [Jean 14 ↔ être auprès de Christ dans la maison du Père (communion éternelle)]

5.1.2        [Jean 17:24 ↔ voir Sa gloire (joie et adoration) est la volonté du Fils]

5.2        « Ma gloire, que tu m’as donnée » [Une gloire que nous verrons seulement, sans la partager]

5.2.1        [Gloire qui n’appartient qu’à Lui, et que nous verrons seulement]

5.2.2        [Nous le verrons comme Il est (1 Jean 3:2)]

5.2.3        [Gloires qui n’appartiennent qu’au Seigneur seul, comme homme]

5.3        « Tu m’as aimé avant la fondation du monde » [Connexion avec voir Christ, voir la gloire qui n’appartient qu’à Lui]

5.3.1        [Voir Sa gloire ou Le voir Lui-même]

5.3.2        [Ce que le Fils a d’unique. Le mystère du Fils éternel de Dieu]

5.3.3        [Voir le Fils éternel, Celui que le Père a aimé avant la fondation du monde]

5.3.4        [Il veut que nous Le voyions comme Il est, Fils éternel dans le sein du Père]

5.4        Résumé :

6        [Pensées majeures répétées]

 

 

1         [Introduction]

Dans l’Évangile de Jean, le Seigneur Jésus est présenté comme le Fils éternel de Dieu, qui a vécu comme homme sur la terre, qui a révélé Dieu comme Père et qui a accompli l’œuvre de la rédemption. Au ch. 17, Il parle au Père en tant que Fils, peu avant l’accomplissement de Son œuvre de rédemption. Comme Moïse en face du buisson ardent dans le désert, nous nous trouvons ici sur une terre sainte (Exode 3). Nous sommes témoins des paroles adressées au Père par le Fils éternel devenu homme !

 

1.1        [Christ a glorifié le Père sur la terre]

Dans ce merveilleux chapitre, le Seigneur Jésus parle de Ses disciples, mais aussi des gloires qu’Il recevrait Lui-même du fait qu’Il aurait accompli l’œuvre que le Père Lui avait confiée. Il se considère comme s’Il avait déjà accompli l’œuvre : « Je t’ai glorifié sur la terre » (17:4).

Glorifier dans la Bible signifie mettre en lumière de manière positive toutes les qualités d’une personne. Quand il s’agit de glorification de Dieu, cela signifie que tous Ses traits divins essentiels sont manifestés.

 

Christ a parfaitement manifesté tous les traits de l’Être de Dieu.

 

C’est ce que le Seigneur Jésus a parfaitement accompli, tout spécialement à la croix. Par Son dévouement, Il a révélé l’amour de Dieu pour les perdus ; et en portant le juste jugement de Dieu sur le péché, Il a démontré que Dieu est lumière. En outre, en tant que Fils, Il a révélé le Père, et L’a servi dans un dévouement parfait jusqu’à la mort. En tout, en tant que Fils devenu homme, Il a glorifié Dieu le Père, et le Père L’a ensuite glorifié.

 

1.2        [Différents aspects de la glorification de Christ et de Ses gloires]

Ce chapitre mentionne divers aspects de la glorification et de la gloire de Christ :

●    Au v. 1, Il dit : « Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie ».

●    Au v. 5, Il demande : « Et maintenant, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût ».

●    Au v. 22, Il dit : « Et la gloire que tu m’as donnée, je la leur ai donnée ».

●    Enfin au v. 24, Il dit : « Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire que tu m’as donnée, car tu m’as aimé avant la fondation du monde ».

 

Il reçoit toutes ces gloires comme Fils de Dieu devenu homme, mort, et ressuscité, — et maintenant comme homme dans le ciel. Elles nous montrent la grandeur de notre Rédempteur sous différents aspects.

 

Les gloires que Christ a reçues nous montrent la grandeur du Rédempteur.

 

Le fait que tous ceux qui croient en Lui auront une certaine part à ces gloires ne devrait-il pas stimuler notre intérêt pour apprendre à mieux connaître les différents aspects de la gloire de notre Seigneur ?

 

1.3        [Gloires de Christ : ce que les saints de l’Ancien Testament en savaient, et qui les a nommées]

Les prophètes de l’Ancien Testament ont déjà prophétisé au sujet de diverses gloires, « recherchant quel temps ou quelle sorte de temps l’Esprit du Christ qui était en eux indiquait, rendant par avance témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient ; et il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils administraient ces choses, qui vous sont maintenant annoncées par ceux qui vous ont annoncé la bonne nouvelle par l’Esprit Saint envoyé du ciel, dans lesquelles des anges désirent de regarder de près » (1 Pier. 1:11-12). Ces saints hommes de Dieu étaient appelés à prophétiser non seulement de « la gloire » (au singulier), mais de diverses « gloires ». Mais ils n’étaient pas en mesure de les comprendre. Même les anges désirent examiner ces choses que Dieu le Père a données à Son Fils bien-aimé comme rétribution pour l’œuvre d’expiation accomplie, et auxquelles Ses rachetés auront part, même si c’est de manière limitée.

Pierre et Paul connaissaient aussi ces gloires et ont écrit à leur sujet. Mais c’est Jean qui a été spécialement choisi pour les nommer.

 

2         « Glorifie ton Fils » — 17:1

La première demande du Fils au Père est : « Glorifie ton fils ». Dans l’évangile de Jean, le Seigneur Jésus parle et agit constamment comme une Personne divine qui ne fait qu’un avec le Père. Cependant, Il le fait comme Celui qui a pris la position d’un serviteur et ne prend rien de Lui-même, mais reçoit tout de la main de Son Père. C’est pourquoi Il ne dit pas : « Je me glorifierai », mais Il demande au Père : « Glorifie ton Fils ». En tant que Fils, Il sait ce qui Lui est dû, et pourtant Il le demande au Père. Combien est parfaite et adorable cette attitude du Fils, qui est un avec le Père !

 

2.1        [Où, quand, quelles gloires]

La glorification qu’Il demande ici n’a pas eu lieu à Sa résurrection « par la gloire du Père » (Rom. 6:4), mais à l’occasion de Son ascension et de Son retour auprès du Père. Le Fils éternel de Dieu, qui « a été manifesté en chair », a été alors « élevé dans la gloire » (*) comme homme (1 Tim. 3:16). C’est là qu’Il a reçu des gloires qui L’orneront éternellement.

 

(*) Le terme « en gloire » (datif grec : en doxē) fait référence aux circonstances de l’ascension de Christ.

 

Au ciel Christ a reçu des gloires qui L’orneront éternellement.

 

C’est ce à quoi font allusion les paroles de Jean 7:39 : « Mais il dit cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en Lui ; car l’Esprit n’était pas encore là, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié ». Cela indique que la glorification de Christ devait précéder la venue du Saint Esprit au jour de la Pentecôte (Actes 1 et 2).

En tant qu’homme, Il allait être revêtu par le Père d’une gloire qui Lui appartenait éternellement en tant que Fils (17:5). Mais Il allait aussi recevoir des gloires qu’Il n’avait pas auparavant (cf. Héb. 2:9 ; 5:5). L’expression « glorifie ton Fils » du v. 1 inclut toutes les autres mentions de Sa glorification et de Sa gloire de ce même chapitre (voir 17:5, 22, 24). Elle forme une sorte de suscription.

 

2.2        [La demande du Seigneur « Glorifie ton Fils » expliquée au v. 2]

La demande du Seigneur « Glorifie ton Fils » est expliquée au v. 2 : « ...comme Tu Lui as donné autorité (ou : pouvoir) sur toute chair, afin qu’Il donne la vie éternelle à tous ceux que Tu Lui as donnés ». La conjonction « comme » (*) introduit un complément à ce qui vient d’être dit.

●    Le Père a donné à Christ autorité (pouvoir) sur toute chair.

●    Il Lui a donné des hommes.

●    Christ donnera la vie éternelle à tous ceux que le Père Lui a donnés.

 

(*) Il y a plusieurs passages du Nouveau Testament où la conjonction « comme » ou « selon » (grec kathōs) introduit un membre de phrase contenant un complément explicatif à ce qui vient d’être dit, par exemple Éph. 1:3,4 : « qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ selon qu’il nous a élus en lui avant la fondation du monde... » (cf. aussi 1 Cor. 5:7).

 

Les deux premières actions du Père se rapportent à la glorification que le Fils demande pour Lui-même. Il Lui donne d’une part « autorité (pouvoir) sur toute chair », et d’autre part Il Lui donne aussi des personnes auxquelles le Fils donnera la vie éternelle. Mais ce sont là des faits considérés comme déjà accomplis. Par contre, le troisième point, à savoir que le Fils donne la vie éternelle à ceux que le Père Lui a donnés, se rapporte, à mon avis, à l’expression « … afin que ton Fils te glorifie ».

 

2.2.1        [17:2a — l’autorité [le pouvoir] Lui a été donné sur toutes choses]

La première caractéristique de la glorification du Fils est l’autorité [le pouvoir] qui Lui a été donnée sur toutes choses. Il possède cette autorité [ce pouvoir] en tant que Fils éternel de Dieu de toute éternité (Col. 1:16,17 ; Héb. 1:2,3). Mais par Son œuvre à la croix, Il l’a acquise en tant qu’homme. C’est de cela qu’il s’agit ici. Ce fait se trouve déjà annoncé dans l’Ancien Testament (Ps. 8:5-7). Le Nouveau Testament confirme l’accomplissement, par le Seigneur Jésus, de cette prophétie à l’égard du Fils de l’Homme abaissé et exalté (Héb. 2:5-9). Il est le marchand de la parabole qui achète tout le champ, c’est-à-dire le monde, pour posséder le trésor qui y est caché (Matt. 13:44, 38). Maintenant comme homme, Il est le « maître » qui a acheté pour Lui-même le droit sur toute la création, et donc aussi sur tous les êtres humains (2 Pierre 2:1). La preuve en est que Dieu L’a ressuscité d’entre les morts et L’a fait asseoir à Sa droite « au-dessus de toute principauté et autorité, et puissance, et domination, et de tout nom qui se nomme... non seulement à notre époque [dans ce siècle], mais aussi dans le futur [celui qui est à venir] ; et Il a assujetti toutes choses sous Ses pieds » (Éph. 1:20-22). Cette autorité [ce pouvoir] que le Père Lui a donné, Il l’exercera comme Fils de l’homme glorifié dans le royaume millénaire, et Il l’exercera, entre autres par le jugement (Jean 5:27 ; cf. Matt. 25:31-46 ; Apoc. 19:11-21 ; 20:11-15, etc).

 

2.2.2        [17:2b — des personnes Lui ont été données / ceux que tu m’as donnés]

En second lieu, le Seigneur parle de ceux que le Père Lui a donnés. Ce sont Ses brebis au sujet desquelles Il a dit auparavant : « Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous, et personne ne peut les ravir de la main de mon Père » (Jean 10:29). Quel fait merveilleux et glorieux : le Père donne des gens à son Fils bien-aimé pour qu’Il leur donne la vie éternelle !

 

Le Père donne des personnes à son Fils bien-aimé pour qu’Il leur donne la vie éternelle.

 

Le Seigneur Jésus mentionne quatre fois dans notre chapitre, ces personnes bénies que le Père Lui a données et qui croient en Lui. Au v. 6, Il en parle deux fois : « J’ai révélé ton nom aux hommes que tu m’as donnés du monde. Ils étaient à toi, et tu me les a donnés, et ils ont gardé ta parole ». Initialement ils étaient comme nous dans le monde, mais le Père les en a tirés et en a fait un don éternel et glorieux à Son Fils bien-aimé ! Au v. 9, Il dit d’eux : « Je fais des demandes pour eux ; je ne fais pas des demandes pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi ». Bien que le Père les ait donnés au Fils, ils demeurent éternellement Siens parce que le Père et le Fils sont un. C’est pour eux que le Fils adresse Sa demande au Père. Christ les mentionne une cinquième fois au v. 24 : « Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire que tu m’as donnée, car tu m’as aimé avant la fondation du monde ». Nous reviendrons encore sur ce verset qui nous montre à la fois la gloire de Christ et celle qui sera notre part future avec elle. — Quelle glorification pour le Fils que le Père veuille Lui donner un tel fruit du travail de Son âme !

 

2.2.3        [17:2c — afin qu’Il donne la vie éternelle à ceux que le Père Lui a donnés]

Le troisième point du v. 2 est que le Fils « donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés ». Cela fait suite à la dernière partie du v. 1 qui dit : « afin que ton Fils te glorifie. En raison de sa signification et de son importance, nous désirons ici revenir là-dessus. Le vrai caractère de la vie éternelle est qu’elle est la vie de Dieu. C’est pourquoi les gens ne peuvent la recevoir que de Lui, par Son Fils. « Car comme le Père a la vie en Lui-même, ainsi Il a donné au Fils d’avoir la vie en Lui-même » (Jean 5:26). Le Fils éternel est la vie éternelle (1 Jean 5:20), mais dans Son abaissement en tant qu’homme, Il a reçu du Père d’avoir la vie en Lui-même. C’est de cette manière qu’elle Lui a été donnée, mais Il l’a en Lui-même, tandis que les croyants ne l’ont qu’en Lui (1 Jean 5:11). Le Fils de Dieu, en tant qu’homme sur la terre, a révélé (manifesté) la vie éternelle, et quiconque croit en Lui la reçoit par Lui et en Lui (Jean 3:16 ; 10:28 ; 1 Jean 5:11, 13). La réception de la vie éternelle dépend donc de la foi au Fils de Dieu mort pour nous (*). La connaissance de Dieu comme Père est liée à la vie éternelle : « C’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent, seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (17:3 ; cf. 1 Jean 5:20). Cette vie est si riche que le Seigneur Lui-même l’appelle la « vie en abondance » (Jean 10:10). — Combien le Père est glorifié par le fait que Son Fils donne la vie éternelle à tous ceux qu’Il Lui a donnés !

 

(*) Les croyants du temps de l’Ancien Testament connaissaient aussi la vie éternelle (Ps. 112:3 ; Dan. 12:2). Il n’y a pas deux sortes de vies venant de Dieu. Mais dans sa forme la plus riche et débordante, elle ne pouvait être révélée et connue qu’après que le Fils de Dieu soit venu sur la terre et ait accompli l’œuvre de la rédemption. Car Lui est la vie éternelle, et c’est seulement par Lui qu’est venue la connaissance de Dieu comme Père des croyants.

 

2.3        [Deux dons du Père, deux natures du Fils]

Mais revenons à la glorification du Fils qu’Il demande pour Lui-même ici. Deux faits la caractérisent : Le Père Lui donne :

●         Autorité (pouvoir) sur toute chair,

●         Ceux auxquels le Fils donne la vie éternelle.

 

L’autorité (le pouvoir) sur toute chair, Christ la reçoit comme homme glorifié.

Ceux que le Père Lui donne pour qu’Il leur donne la vie éternelle, Christ les reçoit comme Fils éternel.

Les deux choses résultent pareillement de l’œuvre accomplie de la rédemption. En cela s’expriment les deux natures de Christ :

Quand le Seigneur parle ici en tant que Fils, il ne faut pas être surpris qu’Il se considère en même temps comme homme et comme Dieu.

Inversement, au ch. 3 v.13, Il parle comme « le Fils de l’homme qui est dans le ciel ».

Il est Dieu et homme : mais un seul Christ. Fait adorable !

 

2.4        Résumé de la première partie :

En Jean 17:4 différents aspects de la glorification et de la gloire de Christ sont mentionnés. Ces gloires qui L’orneront éternellement, Christ les a reçues après être mort et ressuscité et être monté au ciel. La prière de Jean 17 commence par ces paroles : « Père, l’heure est venue, glorifie ton Fils ». Ces paroles forment une sorte de suscription coiffant toutes les gloires de Christ mentionnées dans ce chapitre. Ces gloires nous montrent Sa grandeur incomparable sous différents aspects.

 

3         La gloire en tant que Fils éternel — 17:5

Pour la seconde fois dans ce chapitre, au v. 5, le Seigneur Jésus parle de Sa glorification : « Et maintenant, glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût ». Nous avons ici un aperçu de la position du Fils éternel auprès du Père.

Avant d’exprimer ce second souhait, le Seigneur mentionne Sa glorification du Père par le moyen de Son œuvre à la croix (17:4). Lui qui était dès l’éternité en « forme » de Dieu, Il s’est anéanti Lui-même et a pris la « forme » d’un esclave, dans laquelle Il a accompli l’œuvre de la rédemption pour glorifier Dieu le Père et pour sauver les hommes perdus (Phil. 2:6-8 ; Héb. 1:3). Il a glorifié le Père en Le manifestant parfaitement, y compris dans tous Ses traits de lumière et d’amour (1 Jean 1:5 ; 4:8,16), mais surtout en accomplissant l’œuvre de rédemption que le Père Lui avait confiée (*). Cette œuvre est le fondement de la glorification auprès du Père que le Fils demande ici.

 

(*) Littéralement, le v. 4 dit : « Je t’ai glorifié sur la terre, en ce que j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire ».

 

Dans Son abaissement volontaire, Il n’a jamais cherché Son propre honneur et Sa propre gloire, mais seulement ceux du Père (Jean 7:18 ; 8:50). Sur Son chemin sur la terre, Il a, en tout, parfaitement accompli Sa volonté et Son bon plaisir. En même temps, Il était dépendant du Père non seulement dans cette position, mais aussi en vue de la position qu’Il allait maintenant prendre dans la gloire. Comme nous l’avons déjà vu en méditant sur Sa première demande [17:2], Il ne se glorifie pas Lui-même, mais Il demande au Père de Le glorifier.

 

Christ ne se glorifie pas Lui-même, mais demande au Père de le faire.

 

Il en est de même maintenant, alors qu’il s’agit d’une seconde gloire : « Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même... ».

 

Bien que les deux demandes des v. 1 et 5 soient très semblables, il y a des différences. C’est à la fois instructif et une joie de voir ces différences.

 

3.1        « Et maintenant [17:5a — La glorification demandée est postérieure à l’ascension]

Le Fils commence par dire au Père : « Et maintenant... ». Cette expression indique que la glorification que le Seigneur attendait, était une conséquence de ce qu’Il était sur le point de faire (bien qu’Il le considérât comme déjà accompli). Dans Sa personne de Fils éternel, Il a un droit éternel à cette gloire. Il en a de plus acquis le droit en raison de Son œuvre.

Je t’ai glorifié sur la terre, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire. Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût. (Jean 17:4,5).

La justice du Père à Son égard a donné suite à Son droit. C’est ce qu’Il dit Lui-même au ch. 16:7-11, où Il parle de la venue et de l’action de l’Esprit Saint. Une des activités de ce Consolateur (avocat) est de convaincre le monde de péché, de justice et de jugement. En ce qui concerne la justice, le Seigneur dit : « ... de justice, parce que je m’en vais à mon Père et que vous ne me verrez plus » (16:10). Il qualifie Son retour au Père d’acte de justice du Père envers Son Fils. Ce serait une injustice de la part de Dieu le Père de ne pas couronner de tout honneur et toute gloire Celui qui L’a tellement glorifié !

Le moment désigné par les mots « Et maintenant... » est l’ascension du Seigneur Jésus. Peut-être objectera-t-on que l’expression « et maintenant » ne peut guère se référer à un événement devant se produire quarante jours plus tard. Mais la Parole de Dieu nous donne deux indices qui justement le confirment.

D’abord la résurrection et l’ascension du Seigneur Jésus sont très étroitement liées. Dans les épitres du Nouveau Testament, il est souvent question de la résurrection et de la glorification, mais deux passages seulement parlent explicitement du Seigneur allant au ciel (Héb. 9:24 ; 1 Pierre 3:22). La résurrection d’entre les morts n’était pas encore la glorification, mais c’était le premier pas vers elle, comme l’écrit Pierre : « vous qui, par lui, croyez en Dieu, qui l’a ressuscité d’entre les morts et lui a donné gloire » (1 Pierre 1:21 ; cf. Rom. 8:34 ; Éph. 1:20 ; Héb. 2:9).

Il y a une raison importante pour laquelle l’ascension de Christ ne suivait pas immédiatement Sa résurrection. Actes 1:3 affirme que le Seigneur, « après avoir souffert, s’est présenté Lui-même vivant, avec plusieurs preuves assurées, étant vu par eux durant quarante jours et parlant des choses qui regardent le royaume de Dieu » (cf. Actes 10:41 ; 13:31). La résurrection du Seigneur devait donc être suffisamment attestée avant qu’Il prenne Sa place dans la gloire.

La deuxième explication de ce que la glorification est liée à l’ascension et non pas à la résurrection de Christ est contenue dans les mots « auprès de toi-même ».

 

Le Christ demande à être glorifié auprès du Père Lui-même.

 

Cela ne peut être que dans la maison du Père. C’est là que le Fils, maintenant si profondément abaissé, attendait Sa glorification : auprès de Son Père, dans le sein duquel était et est Sa place de toute éternité !

 

3.2        « La gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût » [17:5b — Gloire du Fils dans l’éternité]

Cette « gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût » Lui appartient en tant que Fils de toute éternité, et est en même temps une preuve de Sa qualité de Fils éternel (de Sa relation éternelle comme Fils). C’est la gloire divine du « Fils unique qui est dans le sein du Père » (Jean 1:18 ; cf. 1 Tim 6:15, 16), qui transcende toute représentation humaine.

Pour la gloire du Fils auprès du Père — comme pour tout ce qui était ou a eu lieu « avant que le monde fût » — il n’y a pas d’autre témoignage que la Parole de Dieu. Considérons donc les messages peu nombreux, mais importants, qui nous disent quelque chose sur la gloire de Dieu et de Son Fils avant la création.

Selon Hébreux 1:2-3, Dieu « à la fin de ces jours-là, nous a parlé dans le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel aussi il a fait les mondes, qui, étant le resplendissement de sa gloire et l’empreinte de sa substance, et soutenant toutes choses par la parole de sa puissance, ayant fait par lui-même la purification des péchés, s’est assis à la droite de la majesté dans les hauts lieux ». Le Christ n’est pas seulement, ici, établi héritier de toutes choses, Celui par lequel Dieu a créé les mondes (*), Celui qui a accompli l’œuvre de la rédemption et Celui qui, à cause de cela, a pris place à la droite de Dieu, — mais Il est aussi « le resplendissement de Sa gloire (celle de Dieu) et l’empreinte de Son Être (de Sa substance) ». En plus des faits liés à l’espace et au temps, il y a là la description de Son Être éternel comme Dieu, le Fils.

 

(*) Selon Romains 1:19-20, Dieu s’est en partie révélé dans la création : « ...parce que ce qui se peut connaître de Dieu est manifeste parmi eux ; car Dieu le leur a manifesté — car depuis la fondation du monde, ce qui ne se peut voir de Lui, savoir Sa puissance éternelle et Sa divinité, se discerne par le moyen de l’intelligence, par les choses qui sont faites, de manière à les rendre inexcusables ». Mais la pleine révélation de Dieu ne se voit que dans le Fils.

 

Dieu est invisible (Col. 1:15 ; 1 Tim 1:17 ; Héb. 11:27). Personne ne L’a jamais vu et personne ne peut Le voir, car Il habite la lumière inaccessible (Jean 1:18 ; 1 Tim. 6:16). Mais Sa gloire et Sa grandeur, tout Son être, trouvent leur parfaite manifestation dans le Fils.

 

La gloire de Dieu trouve sa manifestation adéquate dans le Fils.

 

Il est « l’image du Dieu invisible » (Col. 1:15). Il est « le resplendissement de Sa gloire et l’empreinte de son être (de sa substance) » (Héb. 1:3). Que l’on pense à la toute-puissance, à l’omniscience et à l’omniprésence du Dieu souverain, ou à Ses traits de nature de lumière et d’amour, — tout se reflète parfaitement dans le Fils. Il est aussi « la Parole », l’expression éternelle et parfaite de l’Être et des pensées de Dieu (Jean 1:1-3, 14). Ne s’agit-il pas là de gloires au vu desquelles nous ne pouvons que nous prosterner en adorant ?

 

3.3        L’Homme Jésus Christ sur la terre [Incarné, Il est resté Fils de Dieu, Fils dans le sein du Père, en qui habitait toute la plénitude de la Déité. Gloires visibles et gloires voilées]

3.3.1        [La nécessité de l’incarnation]

« Mais quand l’accomplissement (la plénitude) du temps est venue, Dieu a envoyé Son Fils, né de femme... » (Gal 4:4).

 

Dieu s’est fait homme — quelle miséricorde — vous, son peuple, adorez avec émerveillement !

 

Le péché est venu dans le monde par un homme, et a séparé les hommes de Dieu. Selon la justice de Dieu, le péché ne pouvait être effacé que par une personne. Personne au sein de l’humanité pécheresse n’était en état de le faire. C’est pourquoi le Fils de Dieu s’est fait homme et par Son œuvre à la croix comme médiateur entre Dieu et les hommes, Il a résolu parfaitement et pour toujours la question du péché (1 Tim 2:5,6). Quelle sagesse, mais aussi quelle grâce et quelle miséricorde pour nous, les perdus, dans ce conseil de Dieu ! Aucun homme n’aurait pu planifier quelque chose de pareil.

 

3.3.2        [L’abaissement profond de Celui qui s’est anéanti, prenant la forme d’esclave et participant au sang et à la chair]

L’incarnation du Fils de Dieu a été associée à l’abaissement le plus profond qui soit. Il est descendu de la position la plus élevée jusque dans les profondeurs les plus extrêmes. Comme homme sur la terre, Christ a renoncé dans l’humilité à la manifestation visible permanente de Sa gloire divine — sauf la gloire morale qui fut visible tout au long de Sa vie et de Son ministère dans la lumière et l’amour. Cependant, Il n’a ni abandonné ni quitté Sa gloire. Cela aurait signifié qu’Il avait cessé d’être Dieu.

La précision de la Parole de Dieu est également parfaite à cet égard. Contrairement au premier couple humain, le Fils de Dieu n’a pas considéré comme un objet à ravir d’être « égal à Dieu, mais Il s’est anéanti Lui-même » (Phil. 2:6-7). Il ne faut pas du tout comprendre cela comme voulant dire qu’Il avait cessé d’être Dieu. Le sens en est que Lui, qui de toute éternité était en « forme » de Dieu, s’est anéanti Lui-même et a pris la « forme » (*) d’un esclave (Phil. 2:6,7). Il est venu « en ressemblance de chair de péché » (non pas en chair de péché), mais aussi « pour le péché », c’est-à-dire pour être la seule personne sans péché à porter le jugement sur le péché dans la chair (Rom. 8:3). Son abaissement comme homme est allé si loin que, puisque « les enfants ont eu part au sang et à la chair, Lui aussi semblablement y a participé » (Héb. 2:14,17). Il a même été « tenté en toutes choses comme nous, sauf le péché » (Héb. 4:15). Ainsi, il est devenu homme parfait, mais sans aucun péché (cf. 2 Cor. 5:21 ; 1 Pierre 2:22 ; 1 Jean 3:5).

 

(*) Les expressions « forme de Dieu » et « forme d’esclave » contiennent le mot grec morphē « forme ». Le sens est « l’expression des traits intérieurs caractéristiques » ou « ce qui reflète la véritable identité ». Le mot grec schēma utilisé en Phil. 2:7 (« à la ressemblance des hommes ») signifie au contraire « aspect extérieur, apparence ».

 

3.3.3        [Comme homme, Christ est resté Dieu. Sa gloire divine (miracles) était visible, mais voilée par la forme d’esclave. Sa gloire de Fils éternel était cachée, mais discernable par la foi]

Comme homme, Il était cependant Dieu et est resté Dieu. C’est le grand mystère de Sa personne. Jean écrit à ce sujet : « Et la Parole devint chair et habita au milieu de nous (et nous vîmes Sa gloire, une gloire comme d’un Fils unique de la part du Père) » (Jean 1:14 ; cf. 20:28). C’était le bon plaisir de toute la plénitude de la Déité d’habiter dans l’homme Christ Jésus corporellement (Col. 1:19 ; 2:9).

À travers la forme d’esclave de Christ, on pouvait cependant discerner par la foi la gloire du Fils unique et éternel de Dieu.

 

À travers la forme d’esclave que Christ a prise, la foi pouvait discerner la gloire du Fils éternel !

 

C’était une gloire morale intérieure qui devait rester cachée aux yeux de l’homme naturel. Sa gloire divine, au contraire, s’est révélée de manière visible à tous par le moyen de Ses œuvres puissantes, comme Jean en témoigne dans son récit de la transformation de l’eau en vin aux noces de Cana : « Jésus fit ce commencement de miracles à Cana de Galilée et Il manifesta sa gloire » (Jean 2:11).

Et pourtant cette révélation de la gloire divine de Christ a été « voilée » par Sa forme d’esclave. C’était une grâce, car personne n’aurait pu supporter la gloire de Dieu sans voile. Quand il arriva à Ésaïe de voir le Seigneur assis sur un trône haut et élevé, il s’écria avec horreur : « Malheur à moi ! Car je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, et j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures ; car mes yeux ont vu le Roi, l’Éternel des armées » (*) (És. 6:1-6 ; cf. Jug. 13:22). Avec la venue du Fils de Dieu sur la terre, il n’y eut pourtant pas d’apparition de la gloire de Dieu sans voile, devant laquelle rien ni personne ne peut se tenir, mais l’apparition fut celle de la grâce de Dieu qui apporte le salut pour tous les hommes (Tite 2:11). Qu’Il en reçoive notre éternelle reconnaissance !

 

(*) Jean 12:41 explique qu’Ésaïe a vu le Fils de Dieu (pas encore révélé à l’époque) dans cette vision.

 

3.3.4        [Gloire divine manifestée par intermittence, dans une totale soumission et dépendance du Père (homme obéissant)]

C’est la raison pour laquelle, dans Son abaissement comme homme, le Fils de Dieu a renoncé à la manifestation permanente de Sa gloire. Nous voyons Sa toute-puissance dans les résurrections de morts, dans les guérisons et autres signes miraculeux, mais c’était toujours dans une totale soumission et dépendance de Son Père (cf. Marc 6:41 ; 7:34 ; Jean 11:41). Quand Il eut faim au désert, Satan essaya de Le pousser à transformer les pierres en pain en faisant appel à Sa toute-puissance. Mais comme homme obéissant, le Seigneur ne le fit pas, mais Il dit plutôt : « Il est écrit : L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Matt. 4:4 ; cf. Deut. 8:3).

 

Personne ne vit jamais Dieu ; le Fils unique qui est dans le sein du Père, Lui, l’a fait connaître (Jean 1:18).

 

3.3.5        [Attributs divins manifestés seulement en partie]

En tant qu’homme, Il a renoncé à l’usage constant de Son omniscience — quelque chose que nous ne pouvons presque pas comprendre. Bien qu’Il « savait tout » et pouvait lire les pensées des hommes (Jean 18:4 ; Matt. 9:4 ; 12:25), Il a grandi en sagesse comme le fait un enfant (Luc 2:52) ; et comme adulte, Il a dit une fois « quant à ce jour-là, ou à l’heure, personne n’en a connaissance, pas même les anges qui sont dans le ciel, ni même le Fils, mais le Père » (Marc 13:32). Bien qu’Il fût le Fils, Il se voyait quand même ici comme homme dans l’abaissement. Quelle profondeur et quelle réalité dans Son abaissement !

Une autre qualité divine, l’omniprésence, ne se voit pas du tout dans la vie terrestre de notre Seigneur. Bien qu’Il fût omniprésent comme Dieu, Il ne l’était pas sur la terre. Il fit le voyage avec Ses parents à la fête de Jérusalem, Il allait de lieu en lieu avec Ses disciples et laissa passer quelques jours avant de venir au tombeau de Son ami Lazare pour le ressusciter. Et pourtant, Il était et restait le Fils unique dans le sein du Père, le Fils de l’homme qui est dans le ciel (Jean 1:18 ; 3:13). Quel abaissement adorable que celui du Fils de Dieu tout-puissant, omniscient et omniprésent !

Ces attributs révèlent la gloire de la grandeur et de la puissance du Fils de Dieu. Tout cela faisait partie de Sa vie terrestre, dans laquelle Il était pleinement dépendant de Son Père, mais de manière « voilée » pour ainsi dire sous la forme d’esclave. Mais par-dessus tout cela, il y a la gloire de la relation entre le Fils et le Père que nous trouvons surtout dans les écrits de l’apôtre Jean.

 

« Qu’il y ait donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le christ Jésus, lequel, étant en forme de Dieu, n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes ; et, étant trouvé en figure comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a haut élevé ». (Philippiens 2:5-9).

 

3.3.6        [Fils unique dans le sein du Père, malgré le dépouillement volontaire]

Dès l’éternité Il est « le Fils unique qui est dans le sein du Père » (Jean 1:18), et Il l’était aussi lorsqu’Il vivait comme homme sur la terre. Ceci est confirmé par Ses paroles « le Fils de l’homme qui est dans le ciel » (Jean 3:13). Bien qu’Il fût homme, Il avait quand même en même temps Sa place éternelle dans le sein du Père. Il est le Fils éternel du Père, le Fils de Son amour, aimé par Lui avant la fondation du monde (Jean 17:24 ; Col. 1:13 ; 2 Jean 3). Même cette gloire infinie et insondable du Fils est et demeure éternellement Sa part tout à fait personnelle.

Mais dans Son abaissement comme homme, bien qu’Il fût Fils, Il a appris l’obéissance à travers ce qu’Il a souffert (Héb. 5:8) ; dans Sa vie terrestre, Il a été confronté à l’incompréhension, Il a été entouré d’ennemis, et a finalement été « crucifié en faiblesse » (2 Cor. 13:4). Tout cela ne faisait-il pas partie des contraintes qu’Il a assumées quand, « étant en forme de Dieu, il n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, mais Il s’est anéanti, prenant la forme d’esclave.... » ? (Phil 2:6,7). Quel renoncement impliquait cet abaissement et ce dépouillement volontaires. Déjà deux fois en Jean 17, nous avons vu qu’en tant qu’homme, Il a demandé au Père Sa glorification, ce qu’en tant que Dieu le Fils, Il aurait été autorisé à s’attribuer (17:1, 5) ! Il a tout fait pour le bon plaisir de Son Père et pour notre salut et notre bénédiction éternelle.

 

3.3.7        [Manifestation de la gloire divine entravée par la résistance du monde]

Or il y avait des obstacles extérieurs qui contrecarraient la manifestation de Sa gloire. Après la guérison d’un possédé à la mer de Galilée, les habitants du lieu Lui demandèrent de quitter leur territoire parce que leur regret d’avoir perdu le troupeau de pourceaux était plus grand que leur joie de la guérison d’un homme (Matt. 8:34). À Nazareth, il ne put pas faire beaucoup de miracles à cause de l’incrédulité des gens (Matt. 13:58 ; cf. Jean 7:6). Qu’est-ce que cela a dû être pour le Seigneur d’entendre qu’on attribuait Ses actes merveilleux à l’adversaire de Dieu (Matt. 9:34 ; 12:24 ; Jean 9:24) ! Il était la lumière qui brillait dans ce monde de ténèbres, « et les ténèbres ne L’ont pas comprise » — les gens ne voulaient pas l’accueillir avec foi (Jean 1:5). « Pour mon amour, ils ont été mes adversaires, mais moi je me suis adonné à la prière » (Ps. 109:4). L’incompréhension et la haine étaient la réponse à Sa grâce et à Son amour (Jean 17:25 ; 1 Cor. 1:21 ; 1 Jean 3:1 ; Jean 15:18, 23-25). Il nous est impossible de saisir et de comprendre toute la mesure de l’abaissement de notre Seigneur et des souffrances qui s’y rattachaient de la part des hommes. Il a apporté, pour ainsi dire, Sa gloire divine avec Lui sur la terre, mais d’une part elle a été voilée par la grâce dans Sa forme d’esclave, et d’autre part, elle a été entravée dans son rayonnement par la résistance du monde.

 

3.4        La glorification [Glorifié comme homme, de la gloire de Fils éternel qu’Il avait avant la création du monde]

Il avait maintenant accompli Son service sur la terre. Il était devenu homme pour révéler Dieu comme Père, Il L’avait glorifié dans Sa vie et Sa mort et, surtout, Il avait accompli la grande œuvre de l’expiation. Tout cela, Il l’avait fait dans un monde de péché, entouré surtout d’ennemis. Or maintenant ce Fils si profondément humilié comme homme, retournait à Son Père dans la gloire inexprimable de la maison du Père (Jean 14:12, 28 ; 16:17, 28).

 

Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut élevé en haut dans le ciel, et s’assit à la droite de Dieu. (Marc 16:19).

 

Ses paroles en témoignent : « Glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi ». Elles parlent de la « réintégration » du Fils — mais maintenant comme homme mort, ressuscité d’entre les morts et glorifié — auprès du Père et dans la maison du Père, dans la gloire de laquelle Il avait eu sa demeure personnelle de toute éternité. Là, Il s’est assis sur le trône de Son Père (Apoc. 3:21) : une chose pareille n’appartient qu’au Fils. À la droite de Dieu, il est assis comme homme glorifié (Marc 16:19 ; Luc 22:69).

C’est pourquoi nous ne trouvons pas ici l’expression « la gloire que tu m’as donnée » comme aux v. 22 et 24. La gloire éternelle de Sa merveilleuse personne ne Lui a pas été donnée. Elle était Sienne de toute éternité. Il la possédait auprès du Père « avant que le monde fût ». Il avait maintenant un double droit à cette gloire : en tant que Fils éternel en vertu de Sa personne, et en tant qu’homme par l’action de glorification du Père.

 

« J’ai achevé l’œuvre que tu m’as donné à faire » (17:4). Dans un triomphe sans pareil, Il entre dans la gloire qu’Il possède comme Fils éternel, mais Il y entre comme l’homme qui s’est si profondément abaissé.

 

Dans un triomphe sans précédent, Il est entré dans la gloire.

 

Il a connu le renoncement d’une façon qu’on ne peut se représenter. Même s’Il n’avait réellement rien laissé ou abandonné de Sa gloire personnelle, Il avait néanmoins pris la « forme d’esclave » à la place de la « forme de Dieu », comme nous l’avons vu.

Tout cela était maintenant terminé. De l’abaissement le plus profond, Il allait retourner à l’élévation la plus haute — mais en tant qu’homme. Il allait quitter ce monde ennemi de Dieu et pécheur dans lequel Il avait souffert infiniment en tant qu’Être saint et rempli d’amour. Maintenant, Il allait rentrer dans Sa propre gloire dans la maison du Père, c’est-à-dire dans un « environnement » en parfaite harmonie. Aucune influence perturbatrice ne peut jamais interférer avec cette gloire et cette harmonie. Les pensées et les paroles humaines sont trop faibles pour saisir la vraie signification des paroles du Fils : « Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde fût ».

 

3.5        Résumé :

Le Seigneur Jésus a accompli à la gloire de Dieu le Père l’œuvre de rédemption que le Père Lui avait confiée. Cette œuvre est le fondement de la glorification auprès du Père demandée par le Fils encore sur la terre. Dans un triomphe sans pareil, Celui qui s’est si profondément abaissé est ensuite retourné comme homme dans la gloire qu’Il possède comme Fils éternel.

 

4         La gloire de Christ en tant qu’homme, que nous partagerons — 17:22

Du v. 6 jusqu’à la fin de ce ch. 17, le Seigneur parle des Siens qui resteraient sur la terre quand Il irait au Père. Les v. 6 à 13 traitent de la relation des disciples avec Dieu, le Père ; les v. 14 à 21 traitent de leur relation avec le monde dans lequel ils se trouvaient encore. Dans les derniers versets 22 à 26, Il parle de la part future des Siens, à la fois en rapport avec le monde et en rapport avec le ciel.

 

4.1        [Distinction entre la « gloire que tu m’as donnée » et les autres gloires]

La dernière section commence par ces mots : « Et la gloire que tu m’as donnée, moi, je la leur ai donnée, afin qu’ils soient un, comme nous, nous sommes un » (17:22). C’est la troisième fois dans ce chapitre que le Seigneur parle de Sa glorification ou de Sa gloire — ainsi que de l’unité des Siens.

Les mots « la gloire que tu m’as donnée » des v. 22 et 24 n’ont pas exactement le même sens que le verbe « glorifier » des v. 1 et 5. Le verbe « donner » exprime plus clairement que le Seigneur reçoit quelque chose qu’Il ne possédait pas auparavant. Bien que la première prière (17:2) parle aussi de « donner », elle ne fait pas référence à la glorification elle-même. L’autorité (ou le pouvoir) sur toute chair, et tout ceux que le Père Lui a donnés sont tous les deux des marques ou des composants de la glorification du Fils, mais ils ne décrivent pas toute l’étendue de la glorification.

La « gloire que tu m’as donnée » mentionnée ici est quelque chose que le Fils n’a jamais possédé, ni dans l’éternité, ni comme homme sur la terre. Par Sa souffrance et Sa mort, Il s’est aussi acquis le droit à cette gloire. Dans Son amour pour les Siens, Il veut maintenant partager cette gloire avec eux. Mais Il ne dit pas cela dans les v. 1 et 5. Cette différence est importante.

Ici, Il parle de nouveau au passé quand Il dit : « Et la gloire que tu m’as donnée, je la leur ai donnée » (17:22). Il se considère à nouveau comme s’Il avait déjà accompli Son œuvre sur la croix et était déjà retourné au Père.

 

Il se considère à nouveau comme s’Il avait déjà accompli Son œuvre sur la croix et était déjà retourné au Père.

 

À ce moment-là cependant, Il n’a pas reçu Lui-même la gloire dont Il parle, ni ne l’a donnée aux Siens. Mais comme le v. 23 le montre, Il regarde loin dans l’avenir jusqu’au moment où nous paraitrons avec Lui en gloire dans ce monde, et que le monde reconnaitra de ses propres yeux « que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé ». Et même Il regarde jusque dans l’éternité quand tous Ses rachetés seront auprès de Lui, là où Il sera, et qu’ils regarderont Sa gloire (17:24).

 

4.2        [Le Seigneur parle au passé de choses futures]

Nous pouvons nous demander : Pourquoi le Seigneur se positionne-t-Il ainsi loin en avant dans le temps et parle-t-Il au passé de choses futures ? Il ne s’agit pas d’un cas unique. Dans les livres des prophètes, des événements qui sont encore loin dans le futur, sont souvent décrits au passé. Par exemple en Ésaïe 45:4, Dieu parle au passé du roi perse Cyrus 150 ans avant sa naissance ! La question du temps qui a une si grande importance pour nous les humains, a une place complètement différente pour le Dieu éternel. Il se tient hors de l’espace et du temps. On le voit aussi en Rom. 8:30 où Il révèle Son conseil à notre égard : « Et ceux qu’Il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés ». Pour tout lecteur croyant, les trois premiers points, si précieux, sont déjà accomplis, mais pas le dernier. Nous pouvons connaître et rendre grâces pour notre prédestination, pour notre appel, pour notre justification, mais nous ne sommes pas encore glorifiés. Ceci ne deviendra réalité que lorsque le Seigneur viendra. Dans Son conseil cependant, Dieu considère ce fait comme déjà accompli, alors qu’il est encore futur pour nous. Non seulement Il connaît la fin dès le commencement, mais quand Il décide quelque chose, alors cela se produit, et rien ni personne ne peut l’empêcher ! C’est aussi ainsi qu’il faut comprendre les paroles de notre Seigneur : « Et la gloire que tu m’as donnée, moi, je la leur ai donnée, afin qu’ils soient un, comme nous, nous sommes un » (17:22).

 

4.3        « La gloire que tu m’as donnée »

La gloire n’est pas celle du v. 1, qui se caractérise par le fait que le Fils reçoit du Père l’autorité (ou pouvoir) sur toute chair et reçoit aussi des personnes à qui Il donne la vie éternelle. Il ne partage pas ces deux choses avec les Siens. Ce n’est pas non plus la gloire qu’Il possédait en tant que Fils de toute éternité auprès du Père avant la création du monde (17:5). Comme créatures, nous ne pouvons pas partager la gloire de la Déité et la position de prééminence de Christ. Il sera toujours l’objet et le centre d’adoration des rachetés et Il aura toujours et en tout la prééminence (Col. 1:18) !

Ici il s’agit de la gloire qui Lui a été donnée, et qu’Il ne possédait pas auparavant. Il a vécu sur la terre en forme d’esclave, n’ayant ni forme ni éclat ; son visage était défait plus que celui d’aucun homme ; Il était même comme quelqu’un de qui on cache son visage (Ésa. 52:14 ; 53:2-3). Il a été maltraité, on s’est moqué de Lui et Il a été finalement crucifié par Ses créatures. Il a été frappé par l’épée de Dieu sous le jugement implacable à cause du péché, Il est mort pour nous et a été enseveli. Il a porté et enduré tout cela dans une obéissance parfaite, en pleine consécration, et une obéissance jusqu’à la mort, et même la mort sur la croix, la forme de mort la plus ignominieuse qui existât à l’époque. — Mais c’est alors que vint le tournant divin !

Il est ressuscité d’entre les morts « par la gloire du Père » et après quarante jours Il a été « élevé dans la gloire » (Rom. 6:4 ; 1 Tim 3:16). Nous avons déjà mentionné ces deux faits merveilleux. Ce sont les étapes qui ont conduit à Sa glorification dans le ciel, comme l’indique Pierre : « ... Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts et lui a donné la gloire » (1 Pierre 1:21). Lors de Son ascension, le Ressuscité d’entre les morts a été revêtu de gloire. Ce corps est si glorieux que nous ne pourrions pas supporter sa vue dans notre état actuel. Les exemples suivants nous le montrent.

Quand Saul en persécutant les chrétiens s’est trouvé devant Damas, et en plein midi fut soudain illuminé par une « lumière brillant du ciel » dont l’éclat dépassait celui du soleil, il tomba par terre et durant trois jours il ne put rien voir « à cause de la gloire de cette lumière » (Actes 9:1-9 ; 22:6-11 ; 26:12-14). Cette lumière glorieuse, insupportable pour l’homme naturel, était le Seigneur glorifié Lui-même ! Ce sera confirmé trois fois en tout (Actes 9:17,27 ; 26:16).

Quand l’apôtre Jean fut « en Esprit » et vit le Seigneur Jésus glorifié « comme le Fils de l’homme », il tomba à Ses pieds comme mort (Apoc. 1:10-17). Bien que Jean se soit tenu dans une proximité très étroite de Jésus durant Sa vie sur la terre, même comme croyant il ne pouvait supporter la vue de son Seigneur glorifié.

Ces deux exemples nous donnent une impression de la gloire inexprimable et littéralement prodigieuse de notre Seigneur dans le ciel.

 

4.4        « ... je la leur ai donnée » — 17:22

4.4.1        [Jouissance de la gloire qu’Il nous donne]

Même si nos yeux ne peuvent pas encore supporter la gloire de notre Seigneur, nous pouvons déjà La regarder par la foi et, dans notre être intérieur, être transformés selon son image et à son image (2 Cor. 3:18).

Or le moment vient où nous obtiendrons la « gloire de notre Seigneur Jésus-Christ » (2 Thes. 2:14). C’est ce qu’Il annonce ici par ces paroles : « La gloire que tu m’as donnée, je la leur ai donnée ». Nous ne regarderons pas seulement cette gloire merveilleuse dans une paix et une jouissance inaltérables, mais le Seigneur la partagera avec nous.

 

Non seulement nous regarderons cette gloire merveilleuse dans une paix et une jouissance inaltérables, mais le Seigneur la partagera avec nous.

 

4.4.2        [Nous Lui serons semblables (1 Jean 3:2)]

Les paroles du même auteur en 1 Jean 3:2 le montrent clairement : « nous Lui serons semblables ». Maintenant, nous ne sommes pas encore semblables en tout au Seigneur glorifié. Certes nous sommes déjà des enfants de Dieu, nés de Dieu, et possédant une nouvelle vie et une nouvelle nature (Jean 1:12,13 ; 3:3-6). C’est pourquoi le Ressuscité peut nous appeler Ses frères (Jean 20:17 ; cf. Héb. 2:11). Or dans la gloire de la maison du Père, nous Lui serons semblables, Lui l’homme glorifié, non seulement intérieurement, mais aussi extérieurement. Alors s’accompliront les paroles du Seigneur : « Et la gloire que tu m’as donnée, je la leur ai donnée... ». La même gloire que le Seigneur a reçue comme homme en récompense de Son abaissement, Il la donne aux Siens pour qu’ils Lui soient semblables.

Comme l’apôtre Paul l’a écrit en Rom. 8:29, nous sommes prédestinés par Dieu « à être conformes à l’image de son Fils ». Déjà maintenant notre vieil homme a été remplacé par le nouvel homme qui a été créé par Christ et qui est maintenant constamment renouvelé à Son image (Éph. 2:15 ; Col. 3:10). À la venue du Seigneur, notre « homme extérieur », notre corps, sera aussi rendu conforme à Son corps de gloire (Phil. 3:21). Alors, intérieurement et extérieurement, nous serons conformes à l’image du Fils de Dieu (Rom. 8:29). N’est-ce pas une gloire extraordinaire, presque inimaginable pour nous ? Il s’y rajoute encore la joie indicible de pouvoir demeurer éternellement en Sa présence dans ce corps glorifié, sans la chair, sans péché et débarrassé de toute faiblesse.

 

4.4.3        [Gloire donnée lors de l’enlèvement]

Quand cela s’accomplira-t-il ? L’Écriture nous donne une réponse claire à cette question. Cela arrivera lors de notre enlèvement dans la présence du Seigneur au ciel. Alors les morts en Christ ressusciteront en incorruptibilité, en gloire et en puissance, et les croyants qui vivront alors seront transformés (1 Cor. 15:35-57 ; 1 Thes. 4:16-18). Lors de l’enlèvement, nous recevrons un corps conforme au corps glorieux de Christ. C’est ce que nous dit Philippiens 3:20,21 : « Car notre citoyenneté (ou bourgeoisie) est dans les cieux, d’où aussi nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, qui transformera notre corps d’abaissement en la conformité de Son corps de gloire, selon l’opération de ce pouvoir qu’Il a de s’assujettir même toutes choses ».

 

4.4.4        [Gloire donnée comme suite aux souffrances. Gloire manifestée à l’apparition seulement]

Rom. 8:17 nous donne la raison de notre participation à cette gloire du Christ : « ... si nous souffrons avec lui, afin que nous soyons aussi glorifiés avec lui ». La part merveilleuse de ceux qui (bien qu’imparfaitement) ont eu part ici-bas à l’opprobre avec Christ, est la suivante : ils Lui seront également conformes comme l’Homme glorifié. Christ est parvenu à Sa gloire par des souffrances, et il en est de même avec nous qui nous sommes tenus à Ses côtés dans le temps de Son rejet et qui avons eu à souffrir en conséquence (cf. 1 Pierre 1:11 ; 2 Thes. 1:4-11). Celui qui est maintenant « témoin des souffrances du Christ » aura un jour aussi « part à la gloire qui va être révélée » (1 Pierre 5:1) ! La révélation de la gloire n’aura cependant pas lieu lors de notre enlèvement auprès de Lui, mais lors de Son apparition avec nous (Col. 3:4) !

 

« Et la gloire que tu m’as donnée, moi, je la leur ai donnée, afin qu’ils soient un, comme nous, nous sommes un ; moi en eux et toi en moi, afin qu’ils soient consommés en un, et que le monde connaisse que toi tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (Jean 17:22-23).

 

4.5        « Afin que le monde connaisse... »

4.5.1        [Il ne s’agit plus de foi, mais de connaissance]

Cela nous amène à la dernière partie des paroles du Seigneur Jésus en Jean 17:22-23 : la gloire que le Père Lui a donnée, et qu’Il a donnée aux Siens, fera un jour « qu’ils soient un, comme nous, nous sommes un ; moi en eux et toi en moi, afin qu’ils soient parfaits (consommés) en un ». Le v. 11 traite de l’unité des disciples dans leur ministère d’apôtres (cf. Actes 2 et 4). Au v. 21, c’est l’unité de ceux qui viendraient à la foi par la parole des apôtres, ce qui aurait pour effet « que le monde croie que tu m’as envoyé ». Ici, au v. 23, il est révélé que le Christ est dans les Siens et le Père en Lui. Alors l’unité divine d’amour, éternellement parfaite, dans les Siens conduira à ce que « le monde connaisse que toi tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé ». Il ne s’agit plus de foi, mais de connaissance.

Il viendra un moment où le monde, face à l’unité parfaitement accomplie des enfants de Dieu, reconnaîtra que le Père a envoyé le Fils et a aimé les Siens comme Il a aimé le Fils. Mais le monde n’en profitera plus, parce qu’alors le Seigneur n’apparaîtra pas en grâce comme à Sa première venue, mais en jugement du monde. C’est pourquoi il est dit ici : « afin que le monde connaisse » et non « afin que le monde croie ». Il ne sera plus possible pour le monde de croire en Lui au moment de l’apparition du Christ, mais seulement de Le « reconnaître ».

 

4.5.2        [Le monde « connaitra » à l’apparition en gloire du Seigneur]

Cette révélation (ou manifestation) de Christ avec les Siens se trouve dans le passage déjà cité partiellement en 1 Jean 3:2 : « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été révélé (manifesté) ; nous savons que lorsque cela sera révélé (manifesté), nous Lui serons semblables, car nous Le verrons comme Il est ». La première révélation (ou plutôt manifestation) mentionnée dans ce verset est parfois mal comprise. Elle ne veut pas dire que nous, croyants, ne savons pas encore ce que nous serons un jour. Nous pouvons très bien le savoir, car à la seconde mention il est expressément dit : « ... nous savons que lorsque cela sera manifesté, nous Lui serons semblables ».

Dans les deux cas, la révélation (manifestation) dont il s’agit est l’apparition glorieuse de Christ, dans laquelle nous L’accompagnerons en tant que personnes glorifiées. Déjà lors de notre enlèvement, nous serons transformés et nous Lui serons ainsi semblables. Mais la gloire liée à cela sera cachée au monde entre l’enlèvement et l’apparition de Christ. C’est quand nous apparaitrons avec Lui en gloire, qu’il sera manifesté à tous que nous Lui serons semblables.

 

Quand nous apparaitrons avec Lui en gloire, il sera manifesté à tous que nous Lui serons semblables.

 

Au sujet de cette manifestation (révélation), Colossiens 3:4 dit : « Quand le Christ, qui est notre vie, sera manifesté (révélé), alors vous aussi vous serez manifestés (révélés) avec Lui en gloire ».

 

4.5.3        [À l’apparition en gloire de Christ et avec Christ, il y a rétributions et récompenses]

Pourquoi ce fait merveilleux est-il mentionné à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament ? Nous avons pourtant une part éternellement parfaite et glorieuse auprès de Christ dans la maison du Père. La réponse à cette question se trouve en 2 Thes. 1:4-10 : « Nous nous glorifions de vous dans les assemblées de Dieu au sujet de votre patience et de votre foi dans toutes vos persécutions et dans les tribulations que vous supportez, lesquelles sont une démonstration du juste jugement de Dieu, pour que vous soyez estimés dignes du royaume de Dieu pour lequel aussi vous souffrez ; si du moins c’est une chose juste devant Dieu que de rendre la tribulation à ceux qui vous font subir la tribulation, et [que de vous donner], à vous qui subissez la tribulation, du repos avec nous dans la révélation du seigneur Jésus du ciel avec les anges de sa puissance, en flammes de feu, exerçant la vengeance contre ceux qui ne connaissent pas Dieu, et contre ceux qui n’obéissent pas à l’évangile de notre seigneur Jésus Christ ; lesquels subiront le châtiment d’une destruction éternelle de devant la présence du Seigneur et de devant la gloire de sa force, quand il viendra pour être, dans ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thes. 1:4-10).

 

4.5.4        [Les rétributions et les gloires partagées sont un effet de la justice de Dieu, en rapport avec les souffrances subies : le monde le reconnaitra]

Le fait d’être manifestés (révélés) en gloire avec Christ devant le monde, nous le devons d’un côté à la grâce de Dieu, et nous ne pouvons assez Le louer pour cela. Mais Sa justice veut aussi que les Siens reçoivent une rétribution ou récompense appropriée pour leurs souffrances sur la terre. C’est pourquoi, dans le passage de 2 Thes. 1 cité ci-dessus, il y a deux fois la mention de la manière juste de Dieu d’agir à l’égard des Siens (1:5, 6), et une fois à l’égard des impies et des incroyants (1:8 : le mot « vengeance », en grec ekdikēsis, est traduit par « justice » en Luc 18:7).

Certes la gloire d’en haut — être auprès de Christ et Le voir comme Il est — est ce qu’il y a de plus élevé pour nous. Cependant la justice de Dieu garantit que ceux qui, dans ce monde, ont souffert (même faiblement) avec et pour Son Fils bien-aimé, apparaitront ici aussi un jour avec Lui comme participant de Sa gloire ! Alors tous les gens de ce monde reconnaîtront qui étaient vraiment ceux-là qu’ils ont tant haïs et persécutés : un en Christ et avec Christ, le Fils éternel de Dieu, le Père. C’est à cette lumière qu’il faut comprendre les paroles de Rom. 8:18 : « Car j’estime que les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire à venir qui doit nous être révélée ». Dieu Lui-même veille à ce qu’il y ait un jour une parfaite « compensation ». Ce qui viendra de la part du monde ne sera plus la persécution et la souffrance, mais la gloire, l’honneur et la reconnaissance. Combien les pensées de Dieu sont merveilleuses !

Le Seigneur, en tant qu’homme glorifié, sera alors l’héritier de toutes choses, le juge et le chef sur toutes choses (Matt. 25:31 ; 1 Cor. 15:25 ; Héb. 1:2). Tous les rachetés, glorifiés avec Lui, apparaîtront avec Lui, hériteront avec Lui, jugeront avec Lui et régneront avec Lui (Rom 8:17 ; 1 Cor. 6:2,3 ; Éph. 1:11 ; 2 Tim 2:12 ; Apoc. 5:10). Ce sont là aussi des gloires que le Seigneur partagera avec les Siens. Nous ne pouvons pas dire grand-chose de leur caractère et de leur étendue. Nous sommes enclins à tout attribuer uniquement à la grâce de Dieu. Mais c’est aussi Sa justice qui nous fait avoir part à la gloire de Christ sur la scène de nos souffrances !

 

4.5.5        [Être assis sur le trône du Seigneur, fait partie de la gloire qu’Il donne]

Un autre aspect de la gloire que le Seigneur partagera avec nous est indiqué dans les paroles adressées aux vainqueurs de l’assemblée de Laodicée : « Celui qui vaincra, je lui donnerai de s’asseoir avec moi sur mon trône, comme moi aussi j’ai vaincu et je me suis assis avec mon Père sur son trône » (Apoc. 3:21). En tant que Fils de l’Homme, Il a reçu un trône auquel auront aussi part les vainqueurs par la foi. C’est la présentation publique de Sa gloire en tant qu’homme quand Il commencera à régner. Mais en tant que Fils de Dieu, Lui seul a le droit d’être assis sur le trône de Son Père.

Cela nous amène à la quatrième mention de la gloire du Christ dans ce chapitre.

 

4.6        Résumé :

En Jean 17:22-26 le Seigneur Jésus parle de la part future des Siens par rapport au monde et par rapport au ciel. Il nous sera permis d’avoir part à la gloire du Christ qu’Il a comme homme. Le monde le verra quand nous paraitrons avec Lui.

 

5         Sa gloire comme homme, que nous verrons — 17:24

Au v. 24, le Seigneur parle pour la dernière fois dans ce chapitre d’une gloire qu’Il reçoit : « Père, je veux, quant à ceux que Tu M’as donnés, que là où Moi Je suis, ils y soient aussi avec Moi, afin qu’ils voient ma gloire que Tu M’as donnée ; car Tu M’as aimé avant la fondation du monde ».

 

5.1        [Soins d’amour du Seigneur pour les Siens quant à l’avenir, selon Jean 14 et 17]

5.1.1        [Jean 14 ↔ être auprès de Christ dans la maison du Père (communion éternelle)]

Le Fils s’occupe avec amour et soin de ceux que le Père Lui a donnés. Maintenant cependant, il ne s’agit plus de leur position dans le monde ennemi, mais de leur place dans la maison du Père. Il a déjà dit à Ses disciples auparavant, au début de Ses entretiens dans la chambre haute : « Et si je m’en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai auprès de Moi, afin que là où Moi Je suis, vous vous soyez aussi » (Jean 14:3). C’est à eux que s’appliquait cette description de l’avenir éternel de ceux qui croient au Fils de Dieu. Il leur préparerait une place dans la maison du Père avec ses nombreuses demeures et reviendrait les chercher.

 

5.1.2        [Jean 17:24 ↔ voir Sa gloire (joie et adoration) est la volonté du Fils]

Mais maintenant [en Jean 17:24] Il parle comme Fils s’adressant au Père : « Père, je veux... ». En Sa toute-puissance divine, Il parle en communion intime avec Son Père de notre sécurité et de notre gloire éternelles ! Ici comme toujours, Sa volonté correspond parfaitement à la volonté du Père. C’est l’unité divine de volonté — et d’amour, comme on le verra.

En Jean 14, le Seigneur dépeint le séjour des Siens auprès de Lui dans la maison du Père par l’expression « afin que là où Moi Je suis, vous, vous soyez aussi ». Ici par contre, il est dit « afin qu’ils voient ma gloire ». En Jean 14, il s’agit là de la communion éternelle ; ici en Jean 17 il s’agit de l’objet éternel de leur joie et de leur adoration. Les deux déclarations nous donnent un aperçu de l’atmosphère merveilleuse de la maison du Père.

 

5.2        « Ma gloire, que tu m’as donnée » [Une gloire que nous verrons seulement, sans la partager]

5.2.1        [Gloire qui n’appartient qu’à Lui, et que nous verrons seulement]

Ici au v. 24, le Seigneur ne dit pas « la gloire » comme au v. 22, mais « ma gloire ». La différence est importante. L’adjectif possessif « ma » est d’ailleurs sous une forme fortement accentuée (« la mienne » ; cf. Jean 10:27 ; 14:15, 27 ; 15:11), ce qui indique qu’il s’agit d’une gloire qui ne revient et n’appartient qu’à Lui seul.

D’autre part, Il dit, au sujet de cette gloire, exactement la même chose qu’au v. 22 : « que tu m’as donnée ». En raison de Ses souffrances et de Sa mort pour nous, Il s’est acquis le droit à cette gloire, et l’a reçue. C’est la juste récompense d’avoir parfaitement glorifié le Père dans toutes Ses souffrances. Il en est de même quant à cette gloire qui n’appartient qu’à Lui seul, et qu’Il ne possédait pas auparavant ; elle Lui a été donnée par le Père.

 

Le Père Lui a donné une gloire qu’Il partagera avec nous, mais aussi une gloire qui n’appartient qu’à Lui seul et que nous contemplerons.

 

Or ici, Il ne dit pas qu’Il donnera cette gloire aux Siens, mais qu’ils la verront. Le Père Lui a donné une gloire qu’Il partagera avec nous, mais aussi une gloire qui n’appartient qu’à Lui seul et que nous contemplerons.

 

5.2.2        [Nous le verrons comme Il est (1 Jean 3:2)]

Pour faciliter la compréhension, nous pouvons encore une fois nous référer au passage déjà cité en 1 Jean 3:2. Le même auteur, sous la conduite de l’Esprit Saint, écrit dans la dernière partie de ce verset : « ...nous savons que, quand Il sera manifesté, nous Lui serons semblables, car nous Le verrons comme Il est ». En méditant sur le v. 22, nous avons déjà vu ce que signifie « Lui être semblable ». Il s’agit de la gloire que Christ, comme homme glorifié, nous donnera quand Il transformera notre corps d’abaissement en la conformité de Son corps de gloire.

Mais les mots « car nous le verrons comme Il est » vont plus loin. Ils correspondent aux mots : « afin qu’ils voient ma gloire. Voir Christ comme Il est va encore bien plus loin que voir Sa gloire que le Père Lui a donnée.

Ce que nous apprenons de 1 Jean 3:2, c’est que nous Lui serons semblable afin de pouvoir Le voir comme Il est. Ce que dit Jean 17 est ceci : Il nous donne une gloire qu’Il a reçue en tant qu’homme (17:22), afin que nous puissions voir Son autre gloire qu’Il a également reçue en tant qu’homme dans le ciel (17:24). La gloire que nous contemplerons surpasse la gloire qu’Il nous donnera. Car la Parole de Dieu montre clairement qu’en tant qu’homme glorifié dans le ciel, Il a une prééminence associée à une grande gloire qu’Il ne partagera pas avec nous, mais que nous contemplerons dans une joie éternelle et pour laquelle nous L’adorerons (Apoc. 5:12).

 

5.2.3        [Gloires qui n’appartiennent qu’au Seigneur seul, comme homme]

Pensons seulement aux gloires qui se rattachent à chacune des caractéristiques suivantes qui, durant l’éternité, marqueront le Seigneur comme homme :

●    Lui seul est « l’Agneau de Dieu » qui, par Sa mort sur la Croix, a ôté le péché du monde, et a maintenant pris une place unique en son genre, au milieu du trône, comme « un Agneau immolé », et Il est adoré dans Sa gloire par tous les rachetés (Jean 1:29 ; Apoc. 5:6-14).

●    Lui seul a reçu le nom « au-dessus de tout nom » et devant qui tout genou se ploiera et confessera que Jésus Christ est Seigneur — à la gloire de Dieu le Père (Phil. 2:9-11) !

●    Lui seul est « sacrificateur pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech » (Ps. 110:4 ; Héb. 5:6 ; 7:24). « Le Christ ne s’est pas glorifié Lui-même pour être fait souverain sacrificateur, mais celui-là l’a glorifié qui lui a dit : « Tu es mon fils, Moi je t’ai aujourd’hui engendré » (Héb. 5:5).

●    Lui seul est le « Premier-né entre plusieurs frères » (Rom 8:29). Les rachetés seront certes conformes à l’image du Fils (comme homme), mais Lui seul est le Premier-né, qui a la prééminence en tout (même si dans ce passage de l’épître aux Romains il n’est pas question de ce que nous verrons Sa gloire).

 

Il y a encore d’autres traits glorieux de notre Seigneur qui manifestent la gloire qui n’appartient qu’à Lui seul, et que nous sommes quand même rendus dignes de contempler. Nous pourrons les admirer dans la maison du Père.

 

5.3        « Tu m’as aimé avant la fondation du monde » [Connexion avec voir Christ, voir la gloire qui n’appartient qu’à Lui]

Bien que, dans ce chapitre, le Fils parle à son Père étant dans la position qu’Il a volontairement prise comme homme, Son unité comme Fils éternel avec le Père éternel ne peut pas rester cachée. Il en est de même ici.

 

5.3.1        [Voir Sa gloire ou Le voir Lui-même]

La gloire qu’Il désigne comme « ma gloire, que tu m’as donnée », est une gloire spéciale acquise par Lui comme homme, qu’Il ne possédait pas avant Son incarnation. Ce sera pour nous un grand privilège de la contempler. Mais les paroles simples et pourtant si infiniment profondes « nous Le verrons comme Il est » (1 Jean 3:2) vont encore bien plus loin que les paroles « afin qu’ils voient ma gloire » (Jean 17:24). Elles nous conduisent à la personne du Fils de Dieu lui-même, pas seulement à Sa gloire. Nous verrons non seulement Son resplendissement glorieux, mais Lui-même !

 

Nous verrons non seulement Son resplendissement glorieux, mais Lui-même !

 

5.3.2        [Ce que le Fils a d’unique. Le mystère du Fils éternel de Dieu]

Quand le Seigneur demande au v. 5 que le Père Le glorifie auprès de Lui-même de la gloire qu’Il avait auprès de Lui comme Fils éternel avant la création du monde, Il ne dit rien au sujet d’une part que nous y aurions. Il y a un mystère qui est insondable pour nous, les humains : c’est le mystère du Fils éternel de Dieu, qui n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu (Il l’était !), mais qui s’est anéanti et a pris une forme d’esclave, et est même devenu obéissant jusqu’à la mort sur la croix, — et qui a maintenant la prééminence sur tout en tant que Premier-né d’entre les morts, et est en même temps le Fils unique et éternel dans le sein du Père. C’est pourquoi il dit aussi : « Nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père » (Matt. 11:27).

 

5.3.3        [Voir le Fils éternel, Celui que le Père a aimé avant la fondation du monde]

Même si nous ne pouvons pas saisir ce mystère, nous pouvons néanmoins le contempler, notamment là où il a son accomplissement éternel : dans la maison du Père. Cela semble être contenu dans l’expression « Le voir comme Il est ». Nous ne verrons pas seulement l’Homme glorifié à la droite de Dieu, mais nous verrons le Fils éternel, au moins dans la mesure où nous pourrons Le reconnaître. N’est-ce pas justement ce qui est visé par Ses dernières paroles du v. 24 quand Il dit — un peu soudaines pour nous — « car tu m’as aimé avant la fondation du monde » ?

Cette connexion de pensées montre encore une fois l’unité indissociable de l’humanité et de la divinité dans la personne glorieuse de Jésus Christ, notre Rédempteur et Seigneur. Il était sur la terre « le Fils de l’homme qui est dans le ciel ». Il est la Parole éternelle faite chair, qui a habité au milieu de nous et nous a révélé la gloire du Fils unique qui est dans le sein du Père (Jean 1:1,14-18 ; 3:13). Qui d’autre que Lui aurait pu parler ainsi ?

Qui d’autre que Lui peut porter le titre de « Fils de son amour » (Col. 1:13) ? Qui d’autre que Lui peut dire : « Tu m’as aimé avant la fondation du monde » ? Le Fils bien-aimé du Père est devenu notre Sauveur. Il introduira les Siens, revêtus de Sa gloire, dans l’atmosphère pure, sainte et glorieuse de la maison du Père, afin que là ils puissent voir Sa gloire et en jouir, et en même temps avoir leurs délices éternellement dans la Personne qui a préparé tout cela : le Fils de Dieu, qui nous a aimé et s’est livré pour nous.

 

Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; nous savons que lorsqu’Il sera manifesté, nous serons comme Lui, car nous le verrons comme Il est. (1 Jean 3:2).

 

5.3.4        [Il veut que nous Le voyions comme Il est, Fils éternel dans le sein du Père]

Le Seigneur Jésus veut nous avoir auprès de Lui, là où Il est, et où Sa glorification en tant qu’homme se joindra avec l’amour éternel du Père pour Lui en un fleuve de gloire, en quelque sorte. Rien moins que cela ne peut répondre à Son désir d’amour pour les Siens. C’est la gloire que seuls les Siens pourront voir et dont ils pourront jouir éternellement. La contempler est une joie qui nous est réservée, et qui est entièrement en dehors et au-dessus de la création. Il nous la donnera parce que le Père L’a aimé avant la fondation du monde.

Quand nous serons bientôt réunis en adoration parfaite autour de notre Sauveur Jésus-Christ, l’Agneau immolé au milieu du trône de Dieu, nous aurons toujours présent devant nous le fait que cet Agneau est le Fils éternel dans le sein du Père, aimé par Lui et préconnu par Lui — « avant la fondation du monde » ! Et étant ceux qui sont élus en Lui « avant la fondation du monde », nous louerons et adorerons alors, par Lui, notre Dieu et Père en perfection.

 

5.4        Résumé :

Le Père a donné au Seigneur Jésus une gloire qu’Il partagera avec nous. Mais Il Lui a aussi donné une gloire qui n’appartient qu’à Lui seul. La gloire que nous contemplerons surpasse la gloire qu’Il nous donnera. Le Seigneur Jésus, en tant qu’homme glorifié dans le ciel, a une prééminence que nous ne partagerons pas avec Lui, mais que nous admirerons pleinement.

 

6         [Pensées majeures répétées]

(1) Le Christ a parfaitement manifesté tous les traits de l’Être de Dieu.

 

(2) Les gloires que Christ a reçues nous montrent la grandeur du Rédempteur.

 

(3) Au ciel Christ a reçu des gloires qui L’orneront éternellement.

 

(4) Le Père donne des personnes à son Fils bien-aimé pour qu’Il leur donne la vie éternelle.

 

(5) Christ ne se glorifie pas Lui-même, mais demande au Père de le faire.

 

(6) Le Christ demande à être glorifié auprès du Père Lui-même.

 

(7) La gloire de Dieu trouve sa manifestation adéquate dans le Fils.

 

(8) À travers la forme d’esclave que Christ a prise, la foi pouvait discerner la gloire du Fils éternel !

 

(9) Dans un triomphe sans précédent, Il est entré dans la gloire.

 

(10) Il se considère à nouveau comme s’Il avait déjà accompli Son œuvre sur la croix et était déjà retourné au Père.

 

(11) Non seulement nous regarderons cette gloire merveilleuse dans une paix et une jouissance inaltérables, mais le Seigneur la partagera avec nous.

 

(12) Quand nous apparaitrons avec Lui en gloire, il sera révélé à tous que nous Lui serons semblables.

 

(13) Le Père Lui a donné une gloire qu’Il partagera avec nous, mais aussi une gloire qui n’appartient qu’à Lui seul et que nous contemplerons.

 

(14) Nous verrons non seulement Son éclat glorieux, mais Lui-même !