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La vie éternelle
Arend Remmers (18 avril 2011)
3.2 1 Jean 1 — la vie éternelle, Une Personne
3.5 Résumé sur la différence entre saints de l’Ancien et du Nouveau Testament
« Et l’Éternel Dieu forma l’homme, poussière du sol, et souffla dans ses narines une respiration de vie, et l’homme devint une âme vivante » (Genèse 2:7).
« Seigneur, par ces choses on vit, et en toutes ces choses est la vie de mon esprit. Et tu m’as rendu la santé, et tu m’as fait vivre. Voici, au lieu de la paix j’avais amertume sur amertume ; mais toi, tu as aimé mon âme, [la retirant] de la fosse de destruction, car tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos. » (Ésaïe 38:16-17).
« Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3:16).
Ces trois courts passages que nous avons lus nous montrent trois différents aspects de la vie. La première chose que nous avons lue est que l’homme, quand il a été créé, est devenu une âme vivante. La même expression figure en Genèse 1 à propos de la création des animaux, qui eux aussi sont devenus des âmes vivantes ; or comment pouvaient-ils devenir des âmes vivantes ? Comment l’homme pouvait-il devenir une âme vivante ? Seulement parce qu’il y en avait Un qui était la vie en Lui-même — Dieu.
Nous lisons dans la Bible l’expression « le Dieu vivant ». Ce n’est pas seulement une distinction entre Dieu et les idoles inertes, mortes ou faites de main d’homme (car toute idole, tout dieu en dehors du seul Dieu vivant et vrai, est un dieu fait de main) ; mais il y a dans cette expression une pensée beaucoup plus profonde : Il est le Dieu vivant, parce qu’Il est la vie et la source de toute vie. D’où vient la vie ? La Bible est le seul livre qui nous le dit. Les gens essaient de l’expliquer sans faire appel à Dieu, mais ils doivent faire le postulat d’un miracle au commencement. Le big-bang et l’origine de la vie sont, dans la théorie de l’évolution, des miracles inexplicables. Dans la Bible aussi, c’est par un miracle que la vie a été créée, mais elle y est expliquée, car il y a un Dieu vivant, le Dieu qui est la vie en Lui-même et qui a créé tous les êtres vivants, y compris l’homme. Mais il y a une grande différence entre la création l’homme et celle de tous les autres êtres vivants ou âmes vivantes, en ce que Dieu a soufflé dans les narines de l’homme une respiration de vie.
Ainsi dès le commencement, l’homme n’a pas seulement été une créature d’origine divine, mais il a reçu une respiration de vie qui le distingue de toutes les autres créatures. Aucune autre créature n’a une conscience, ou a un esprit qui la rend capable d’entrer en contact avec le Créateur ; seul l’homme en est capable, parce que Dieu a soufflé Son propre esprit dans l’homme naturel, l’homme créé, pour faire de lui une âme vivante. Il est probable que c’est très peu avoir été créé que l’homme est tombé dans le péché, que l’homme a désobéi à son Créateur. Il a suivi les suggestions de Satan, et est devenu par-là un pécheur. Et selon ce que Dieu avait annoncé, dès que l’homme mangea du fruit de l’arbre défendu (l’arbre de la connaissance du bien et du mal), il est mort. La mort a été introduite, et elle a pour ainsi dire terminé la merveilleuse vie naturelle de l’homme dans le jardin d’Eden.
Il semble contradictoire qu’au chapitre 2 de la Genèse, Dieu dise « car au jour où tu en mangeras, tu mourras certainement » (v. 17) alors qu’au chapitre 3 il est dit : « Et l’Éternel Dieu dit : voici l’homme est devenu comme l’un de nous, connaissant le bien et le mal. Et maintenant, de peur qu’il n’étende sa main et ne prenne aussi de l’arbre de vie, et en mange et vive à toujours… » (3:22). Comment cela peut-il se faire ? Si Dieu avait prédit qu’il mourrait, comment l’homme pourrait-il annuler, pour ainsi dire, la décision de Dieu et vivre à toujours ? Car cet arbre était réellement l’arbre de vie, et cela aurait réellement été annuler la décision de Dieu que d’en manger et de vivre éternellement comme pécheur dans ce monde. Dieu empêcha que cela n’arrive en chassant l’homme du jardin d’Eden. Depuis ce temps de la chute, l’homme avec sa vie naturelle donnée de Dieu est intérieurement éloigné de Dieu ; il est ennemi de Dieu par nature, par le péché qui est entré dans sa vie, et c’est pourquoi il est dit qu’aux yeux de Dieu il est mort (cela n’est pas révélé dans l’Ancien Testament, mais seulement dans le Nouveau Testament), quoiqu’il soit vivant de sa vie naturelle. Nous étions morts dans nos fautes et dans nos péchés (Éph. 2) — pourquoi ? parce que la vie donnée par Dieu a été détériorée par le péché et qu’il n’y avait plus d’écho chez l’homme aux appels de la Parole de Dieu. Au contraire, dès le moment de la chute, cette existence est telle que la pensée de la chair est inimitié contre Dieu : c’est ce que nous lisons dans Romains 7 et 8, avec d’autres choses importantes ; comme beaucoup d’autres, ces choses nous sont révélées seulement dans le Nouveau Testament, même si elles étaient déjà vraies tout le long de l’Ancien Testament.
En Rom. 7:18, l’homme qui est dans cette situation dit : « car je sais qu’en moi, en ma chair, il n’habite point de bien ». C’est la conséquence du péché pour l’homme. C’est quelque chose que le monde ne voit pas. Seule une personne qui est venue dans la lumière de Dieu, qui a été éclairée par Dieu et qui est née de nouveau (c’est déjà notre second sujet), peut se rendre compte qu’aucun bien n’habite en elle. C’est un point très important.
Au chapitre 8 l’auteur de l’épître va même plus loin. Il est très important de comprendre pourquoi l’homme naturel dans sa condition naturelle ne peut jamais entre en contact ni en communion avec Dieu. Il n’y a pas de bien dans l’homme, mais Dieu est le suprême bien. Comment l’homme peut-il approcher de Dieu ? Rom. 8:6 dit : « car la pensée de la chair est la mort ». Ce n’est pas seulement que sa vie naturelle est sujette à la mort, mais même sa pensée (ses pensées et ses sentiments) selon l’expression de Éph. 2:1 (mort dans ses fautes et dans ses péchés) est dirigée vers la mort. Rom. 8:8 dit que ceux qui sont dans la chair (c’est-à-dire l’homme naturel) ne peuvent pas plaire à Dieu. Ceci nous montre qu’il n’est pas possible pour l’homme naturel d’entrer en contact avec Dieu, parce qu’il n’est pas en condition pour le faire. C’est pourquoi nous trouvons le second point en Ésaïe 38 : c’est le roi Ézéchias qui exprime qu’il y a une nouvelle vie par la nouvelle naissance venant de Dieu.
C’est une chose très importante, car sans une vie nouvelle, aucun croyant de l’Ancien Testament n’aurait pu s’approcher de Dieu. Il aurait pu s’approcher extérieurement de l’autel dans le tabernacle, et plus tard dans le temple, mais dans son cœur, il serait resté loin de Lui. Ainsi Dieu a ouvert la voie à l’homme pour entrer en communion avec Lui-même par une nouvelle vie, qui est donnée par la nouvelle naissance. Beaucoup d’entre nous se sont posé la question : comment les croyants de l’Ancien Testament pouvaient-ils entrer en communion avec Dieu ? La réponse est qu’ils avaient la vie. C’est ce qu’exprime Ézéchias en Ésaïe 38 où nous trouvons aussi une autre pensée, qui est importante dans notre contexte.
Au verset 16, Ézéchias chante : « Seigneur, par ces choses on vit, et en toutes ces choses est la vie de mon esprit ». Ce n’est pas la vie extérieure du corps, mais une vie nouvelle, une vie donnée par Dieu à l’esprit de l’homme. Nous en trouvons la raison à la fin du verset 17 : « car tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos ». Nous trouvons donc dans ce passage la chose si importante, connue de tout croyant de l’Ancien Testament et exprimée ici par Ézéchias : « Mon esprit a reçu la vie, parce que tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos ». C’est le pardon et c’est la vie nouvelle. Le Seigneur Jésus dit en Matt. 10:28 : « Et ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent pas tuer l’âme ; mais craignez plutôt celui [c’est-à-dire Dieu] qui peut détruire (*) et l’âme et le corps, dans la géhenne ». Nous voyons ici clairement que la vie naturelle du corps, qui est en relation avec le corps aura sa fin. Il n’y a aucun doute à cet égard. Mais ceci ne veut pas dire que l’âme, la vie intérieure de l’homme, se termine dans la tombe (cette croyance est maintenant très commune parmi les peuples d’Europe occidentale). Cette pensée est fausse. Il peut y avoir des gens tels que ceux mentionnés ici, qui deviennent martyrs, et auxquels le Seigneur dit « ne craignez pas ceux qui tuent le corps ». Combien de croyants ont eu leur corps tué ? Mais leur âme ne pouvait pas être tuée. L’homme a une âme immortelle. L’âme ne peut pas être tuée parce qu’elle est immortelle. Mais le point clef est ici : dans quel état est l’âme après la mort ? Est-ce un état dans lequel Celui qui a créé l’homme, en tant que Juge, doit détruire l’âme et le corps en enfer, ou bien l’individu est-il par la foi dans un état où Dieu l’acceptera dans Sa gloire ? Par la foi Ézéchias savait la même chose que Job, à savoir « Je sais que mon Rédempteur est vivant ».
(*) Détruire, ou destruction, ne signifie pas annihilation, mais châtiment destructif éternel.
C’est une chose merveilleuse, bien que toutes ces choses ne fussent pas aussi clairement révélées dans l’Ancien Testament qu’elles ne le sont dans le Nouveau (mais c’est un autre sujet à part). Il y avait des croyants, mais pour eux ce n’était pas aussi aisé à saisir que pour nous, car ils n’avaient pas de prédicateurs de l’évangile pour leur dire « crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé ». Il n’y avait pas de prédicateur, et même pas encore de Sauveur. C’est pourquoi toutes ces choses, y compris la vie nouvelle, la vie de l’esprit qui est de Dieu et de la part de Dieu, étaient des choses certes connues par beaucoup, mais pas de manière doctrinale. C’est très important. Mais quelle sorte de vie ces croyants avaient-ils ? C’était la vie divine. Pourquoi en avaient-ils besoin ? Parce que leur état naturel était l’inimitié contre Dieu. Comment quelqu’un qui est ennemi de Dieu pourrait-il entrer au ciel ? Il doit devenir un ami de Dieu. Ceci est vrai dès le commencement du monde, depuis Abel (qui est le premier à être qualifié de croyant en Hébreux 11, quoique je n’aie pas de doute qu’Adam et Ève fussent aussi croyant) jusqu’à la dernière personne qui croira dans le millénium. Ils ont tous la vie divine, la vie pour l’âme et la vie pour l’esprit éternellement ; dans ce sens c’est la vie éternelle, une vie qui ne finira jamais.
Je dis ceci parce que, lorsque nous utilisons ce terme de « vie éternelle », il nous faut être conscients qu’il a deux sens. Le premier c’est une vie « qui n’a pas de fin » ; cela devrait aussi contenir le sens de « qui n’a pas de commencement », parce que le Dieu éternel non seulement n’a pas de fin, mais Il n’a pas non plus de commencement, tandis que nous, les créatures, nous n’avons pas de fin car l’âme ne peut pas être tuée ; elle existera donc éternellement, la seule question étant de savoir où et comment elle sera durant cette existence éternelle. Mais nous, nous avons un commencement. Ainsi la vie éternelle dans ce que j’appellerai le sens le plus simple, c’est une vie sans fin. Tout croyant a non seulement une vie sans fin, mais une vie sans fin avec Dieu. Tout non-croyant a ce que je ne voudrais pas appeler une vie, mais une existence éternelle, loin de Dieu et de Sa présence, dans les ténèbres extrêmes, là où sont les grincements de dents, là où le feu ne s’éteint pas, là où il y a des lamentations incessantes, tout cela nous parlant de tourments sans fin de ceux qui ont dit durant leur vie « je n’ai pas besoin de Dieu » : terrible éternité ! Mais tous ceux qui ont cru et qui croient en Dieu, depuis le début de la création jusqu’à la fin du millénium, quand l’univers disparaîtra en feu et que les nouveaux cieux et la nouvelle terre commenceront, tous ont la nouvelle vie parce qu’un homme naturel n’est pas propre pour la présence de Dieu. Un vieux frère me disait, il y a longtemps, que pour un non croyant, le ciel serait un enfer, tellement son cœur est loin de Dieu et a de la haine pour Dieu. Que serait-ce pour lui d’être éternellement avec Celui qu’il a eu en haine tout le long de sa vie, même s’il a seulement été indifférent, car l’indifférence n’existe pas en réalité. Un homme est ou bien pour Dieu ou bien contre Lui. L’homme indifférent Le refuse également. Je pense que ceci est très important si nous voulons comprendre quel était le caractère des saints de l’Ancien Testament. Ils étaient croyants, mais être croyant signifie avoir la nouvelle vie, car il ne sert absolument à rien d’être seulement un croyant professant (c’est-à-dire de seulement professer être croyant).
Ensuite le temps de l’Ancien Testament s’est achevé, et le temps où nous vivons est venu, c’est-à-dire le temps de l’apparition du Seigneur Jésus, le Fils de Dieu. Il est dit de Lui qu’Il est la vie éternelle. Nous voyons ici ce second sens de l’expression « la vie éternelle », le premier sens étant celui que nous avons vu, une vie qui n’a pas de fin. Or nous lisons en 1 Jean 5:20 : « Or nous savons que le Fils de Dieu est venu, et il nous a donné une intelligence afin que nous connaissions le Véritable, et nous sommes dans le Véritable, [savoir] dans son Fils Jésus Christ : lui est le Dieu véritable et la vie éternelle ». Il ressort très clairement de ce verset que l’expression « vie éternelle » a pris un sens tout à fait différent de celui d’une « vie sans fin ». Ici, c’est la personne du Fils de Dieu, Celui qui nous est spécialement présenté dans les écrits de l’apôtre Jean. Ici, il est dit que cette personne est venue pour nous donner une intelligence, l’intelligence de qui est Dieu réellement, l’intelligence de la vérité de la Trinité, le Dieu tri-Un, Père, Fils et Saint Esprit — ce qui n’était pas révélé dans l’Ancien Testament.
Avant de passer à une autre partie de l’Écriture, voyons le début de 1 Jean : « Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de la vie (et la vie a été manifestée ; et nous avons vu, et nous déclarons, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée) ; » (1 Jean 1:1-2). Le Seigneur Jésus, le Fils éternel de Dieu, est non seulement la vie éternelle, mais par Lui la vie éternelle a été manifestée, a été vue, a été entendue, a même été touchée par les douze disciples. Nous voyons donc que l’expression « vie éternelle » dans Jean (et nous pouvons dire aussi dans les autres épîtres du Nouveau Testament) a pris pour nous un sens entièrement nouveau quant à ce qui est révélé, parce que nous voyons ici qu’il s’agit non seulement d’une sorte d’existence, mais qu’il s’agit d’une Personne. Et ce n’est pas tout : Le Fils de Dieu, le Seigneur Jésus, est nommé la vie éternelle. Ceci montre la profondeur et l’étendue immenses de cette expression. Je suis reconnaissant d’avoir la vie éternelle. Paul dit que Lui est notre vie. Toutes les autres épîtres ne parlent de la vie éternelle guère que dans un sens futur (c’est un fait bien connu que je ne mentionne qu’en passant). La Parole de vie éternelle a été manifestée, et a été vue et déclarée ou annoncée, mais d’où venait-Elle(Il) ? du ciel. En Jean 4, le Seigneur est assis au puits de Sichar, parlant à une pauvre femme, qui était bien éloignée de Lui, mais qui s’en est allée croyante. Le Seigneur dit au v. 14 : « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais ; mais l’eau que je lui donnerai, sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela ne peut pas signifier seulement la vie sans fin, mais dans le contexte des deux passages que nous avons vus dans 1 Jean, cela nous montre que la vie dans le croyant a une connexion vivante à la Source de vie dans le ciel. Ceci n’est pas dans un sens futur de quelque chose qui viendra, mais cela signifie que le croyant dans ce monde, croyant maintenant au Seigneur Jésus, par l’Esprit, a une relation vivante avec la Source de vie éternelle dans le ciel ; la fontaine jaillit en vie éternelle. Voilà quelques pensées, quelques connotations qui sont liés à l’expression « vie éternelle », mais c’est loin d’être tout.
Nous avons vu que le Seigneur Jésus, le Fils de Dieu Lui-même, est la vie éternelle. Et quand Paul dit « Christ, notre vie » (Col. 3:4), c’est de cette vie éternelle qu’Il parle : « Celui qui est maintenant glorifié dans le ciel est ma vie ». Ce n’est pas une idée seulement, c’est une Personne, le Seigneur Jésus. Cette vie, nous l’avons en Lui, selon ce que dit Jean. Si elle était en nous, en un certain sens, ce serait une position très dangereuse. Il est dit en 1 Jean 5:11 (et ceci nous montre avec quelle précision nous avons à lire ces versets et ces expressions pour avoir l’intelligence) : « et c’est ici le témoignage, que Dieu nous a donné la vie éternelle ». Dieu a donné la vie éternelle (Jean 3:16) à ceux qui croient au Seigneur Jésus. Et alors Jean dit que nous avons cette vie « dans Son Fils » (1 Jean 5:11b). Il ne dit pas en nous, mêmes si nous l’avons effectivement, et d’une certaine manière nous pourrions dire que nous l’avons en nous-mêmes, parce que Christ est en nous, l’espérance de la gloire (Col. 1:27), mais il dit « dans Son Fils ». Un frère expliquait ceci il y a très longtemps en utilisant l’image de notre corps : si nous considérons nos doigts, nous pouvons dire qu’ils ont la vie, ils bougent, le sang les parcourt, mais nous ne pouvons pas dire que nos doigts sont des doigts vivants ; ils tirent la vie du corps. La vie est dans le corps, et les doigts faisant partie du corps tirent la vie du corps. La vie n’est pas dans les doigts, pour ainsi dire, mais elle est dans le corps. Voilà plus ou moins le sens que nous avons ici. Nous avons la vie, mais cette vie n’est pas en nous-mêmes ; nous ne sommes pas la source ni le siège de cette vie, ni même une source de vie secondaire ou dépendante, mais la vie reste toujours dans la Personne du Fils de Dieu. Mais cette vie est notre vie, et nous pouvons dire « Christ notre vie ». Quelle chose merveilleuse !
Nous voyons ainsi, chers amis, ce qu’est la vie éternelle telle que présentée dans le Nouveau Testament. Nous avons des expressions similaires deux fois dans l’Ancien Testament, en Daniel 12 (« vie éternelle ») et au Ps. 133 (« la vie pour l’éternité », ce n’est pas aussi clair). Là c’est plutôt l’existence éternelle de la vie divine. Mais ici nous avons la distinction que, ce n’est pas seulement la vie dans l’éternité, mais c’est une vie avec, si je puis dire, une qualité que la vie nouvelle dans l’Ancien Testament ne pouvait pas posséder, parce qu’ils ne connaissaient pas ni ne pouvaient connaître le Seigneur Jésus. Ce point est important pour comprendre l’Écriture correctement.
Beaucoup de chrétiens disent que tous les croyants dans tous les âges ont eu, ou ont, la même sorte de vie. D’une certaine manière, c’est vrai ; mais dire ceci sur un plan général contredirait l’Écriture. En Jean 10:10, le Bon Berger dit : « je suis venu afin qu’elles [les brebis, les croyants] aient la vie, et qu’elles l’aient en abondance ». Avez-vous jamais pensé à ce fait que, en tant que croyant dans le Seigneur Jésus, vous avez la vie en abondance ? Élisée dit une fois aux fils des prophètes : « mettez la marmite sur le feu », la plus grande que vous ayez. Voilà ce que Dieu nous donne. Nous ne sommes pas pauvres comme chrétiens, nous ne sommes pas de pauvres gens, nous sommes les gens les plus riches du monde. Mais nos richesses ne sont pas les richesses visibles de ce monde, et soyons en garde de penser qu’il y a une grande bénédiction de Dieu pour nous à être riches dans ce monde. Ce n’est pas le cas. Cela augment seulement notre responsabilité. Nous pouvons rendre grâces pour le manger et le boire et pour tout le reste, mais ne perdons jamais de vue les vraies richesses que nous avons, parce que c’est de cette manière que nous voyons que nous avons la vie en abondance, parce que nous avons la source dans le Seigneur Jésus, et rien n’est comparable à cette vie qui est le Fils de Dieu, qui nous a aimé et s’est donné Lui-même pour nous ; et non seulement cela, mais Il a donné tout ce qu’Il est. Savons-nous qui Il est ? Savons-nous qui a été pendu à la croix pour nous ? Le Dieu Véritable et la Vie Éternelle sont descendu comme Homme, révélant Dieu dans toute Sa plénitude, car la plénitude de la Déité a habité et habite en Lui corporellement (Col. 2:9). Il s’est donné pour nous. Dieu a donné Son Fils, le plus grand don qui ait jamais été fait. Pourquoi l’a-t-Il fait ? Parce que Dieu est amour. Ainsi quand nous pensons à la vie éternelle, chers amis, nous voyons devant nous le Seigneur Jésus, le Fils éternel de Dieu, révélé, manifesté dans ce monde en grâce et en sainteté et en obéissance, et nous pensons à Sa vie consacrée seulement à Son Père. Il n’y avait pas de propre volonté chez Lui. Cette Personne, chers amis, est notre vie, le Seigneur Jésus. Quand l’apôtre dit aux pères dans la foi qu’ils connaissent Celui qui est dès le commencement, ce n’est pas Dieu. Dieu n’est pas dès le commencement. Il était au commencement, et la Parole de Dieu, le Fils de Dieu était au commencement. Ni l’un ni l’autre ne sont dès le commencement. Ce commencement, c’est le commencement des voies de Dieu envers ce monde en envoyant Son Fils. Voilà le commencement. Celui qui est « dès le commencement », c’est le Seigneur manifesté dans ce monde et allant à la croix du calvaire. Ces pères en Christ, des chrétiens mûrs ont tout vu, et ont dit : « il n’y a rien de comparable au Seigneur Jésus ». Ils ont connu Celui qui est dès le commencement.
Un autre point est celui-ci : quand le Seigneur Jésus est venu auprès des disciples en Jean 20:22, il est dit : « et ayant dit ceci, Il souffla en eux et leur dit : recevez l’Esprit Saint ». Au commencement de notre méditation, nous avons lu que quand Dieu a créé l’homme comme un être naturel, Il a soufflé dans les narines de l’homme. Or après que le Seigneur Jésus ait en premier lieu manifesté Dieu, puis L’ait servi et L’ait glorifié, Il a fait une autre chose, cette chose si importante de mourir sur la croix. Dieu est lumière, Dieu est amour. Ceci a été manifesté sur la croix. Cela signifie que tous ceux qui croient au Seigneur Jésus reçoivent la vie éternelle (Jean 3:16). Dieu donne cette vie éternelle. Le Seigneur Jésus dit « Je leur donne la vie éternelle » (Jean 10:28). Il n’y a pas de différence. Or la foi n’est pas fondée sur le Seigneur Jésus venant dans ce monde, mais sur Son œuvre au calvaire : un salut connu.
Ainsi premièrement, la révélation de Dieu en Christ était inconnue aux croyants de l’Ancien Testament. La connaissance de la plus merveilleuse Personne de l’univers était inconnue à tous les croyants de l’Ancien Testament. Secondement, je sais que mes péchés sont pardonnés. Or cette sécurité, j’ose dire qu’aucun croyant de l’Ancien Testament ne l’avait. Ils n’avaient pas de base pour le dire, bien que leur foi pratique était quelquefois plus forte que la nôtre qui avons la pleine révélation divine.
Imaginons ceci : nous avons la révélation que le Seigneur Jésus est mort pour nos péchés sur la croix, et pourtant nous avons doutes sur doutes. Les saints de l’Ancien Testament ne pouvaient pas regarder à une œuvre de salut accomplie, ils ne connaissaient pas de Sauveur personnel, et pourtant ils avaient une foi comme celle de Job lorsqu’il disait : « Je sais que mon rédempteur est vivant » (Job 19:25). Il ne savait pas que le Seigneur Jésus était son rédempteur. Nous pouvons appliquer ceci aujourd’hui, mais lui ne connaissait pas de rédempteur dans ce sens, bien qu’il ait eu foi en Dieu que Dieu serait ce rédempteur. Comme cela aurait-il lieu ? il ne le savait pas. Abraham croyait dans la résurrection. Il n’avait pourtant jamais vu qui que ce soit ressusciter d’entre les morts, et il n’avait jamais entendu que cela ait eu lieu pour qui que ce soit. Mais il est dit en Hébreux 11 qu’il le croyait. Je mentionne ceci simplement pour expliquer la force de la foi qu’ont eue ces croyants. Abraham a estimé que Dieu était capable de ressusciter Isaac d’entre les morts. Cette estimation était le résultat d’une foi inébranlable que Dieu serait fidèle et vrai envers le croyant. C’était la même sorte de foi que celle de Job quand il disait « je sais que mon rédempteur est vivant ». Mais combien nous avons davantage, nous qui connaissons la Vie Éternelle, un salut et une rédemption accomplis ? Nous savons que tous nos péchés sont pardonnés. Nous regardons au Calvaire où Celui qui est la vie éternelle est mort pour nous comme Homme. Nous savons que le Seigneur Jésus est ressuscité d’entre les morts, et plus que cela, Il est maintenant à la droite de Dieu dans la gloire. C’est ce dont parle Paul quand Il parle de « Christ notre vie… assis à la droite de Dieu » (Col. 3:4,1). Voilà ce que sont les richesses de la vie éternelle de nos jours. C’est la révélation de la Personne et de l’œuvre du Seigneur Jésus dans toute sa plénitude.
La conséquence a été le don du Saint Esprit : « Recevez l’Esprit Saint » dit le Seigneur quand, en Jean 20, il souffle dans les disciples. Il n’a pas donné le Saint Esprit comme personne, car alors les apôtres L’auraient reçu deux fois, car le Saint Esprit comme Personne est descendu au jour de la Pentecôte en Actes 2. Ce qui est arrivé en Jean 20 quand le Seigneur Jésus a soufflé en eux tout comme Dieu avait soufflé la vie naturelle dans les narines d’Adam, c’est qu’après Son œuvre accomplie, Il leur a donné cette vie éternelle qu’ils ne pouvaient pas avoir auparavant parce que la vie éternelle est basée sur l’œuvre de Christ au calvaire. Ainsi « Saint Esprit » est ici en Jean 20 sans l’article (la traduction de J.N. Darby met l’article entre crochets pour montrer qu’il a été rajouté par rapport à l’original). Ceci est très important à noter. Ce n’est pas LE Saint Esprit, la Personne ; c’est la vie qui est caractérisée par cette Personne. Sommes-nous conscient du fait qu’une Personne divine habite en nous ? « Je vous enverrai un autre Consolateur » fait partie de la vie éternelle, la vie de Dieu comme manifestée dans la Personne du Fils et en relation avec toute la plénitude de la Déité. Nous sommes enfants du Père, nous avons le Saint Esprit en nous-mêmes et nous possédons le Seigneur Jésus comme la vie éternelle. Cette vie est la nôtre, un don de Dieu.
Voilà ce qui remplissait le cœur et les pensées de Jean, et qu’il ne connaissait pas au commencement. Quand il est devenu un disciple, il a été appelé « fils de tonnerre », Boanergès, ainsi que son frère Jacques (Marc 3:17). Mais le Seigneur les a changés, et Il désire nous changer tous. Nous aussi nous sommes fils de tonnerre, ou pire même, car nous ne sommes pas meilleurs, personne ne l’est ; la pensée de la chair est toujours inimitié contre Dieu. Nous pouvons devenir des disciples qui aiment la proximité du Seigneur Jésus. Jean était penché sur la poitrine du Seigneur Jésus. C’est la place qu’il préférait et la place sous laquelle nous connaissons Jean. Il était le disciple que Jésus aimait. L’aimait-Il davantage que les autres ? non, mais Jean était celui qui était conscient de cet amour. Le sommes-nous ? le suis-je ? Il n’était pas aimé plus que les autres (au moins que les dix autres — même Judas a reçu l’amour du Seigneur). Mais Jean était celui qui, au temps où la vie éternelle a été manifestée de manière vivante dans ce monde, connaissait que Lui était Celui dont Il avait besoin, Celui qu’il désirait, Celui qui le satisfaisait. Il jouissait de la vie éternelle.
J’ai essayé d’expliquer un peu de ce vaste sujet, la vie éternelle. Mais en jouir est autre chose. Puisse cette méditation nous aider à ce que soit accrue notre jouissance de la vie éternelle, de la Personne du Seigneur dans toute Sa gloire. « C’est ici la vie éternelle » dit l’apôtre Jean, « qu’ils Te (le Père) connaissent et Celui que tu as envoyé (Jésus Christ) ». Les plus grandes richesses sont à notre disposition. Nous avons cette vie, chers amis, la vie éternelle en Christ. Puissions-nous ne pas attendre l’éternité pour en jouir dans toute sa plénitude, mais que ce soit notre but que de jouir de Celui qui est la vie éternelle dans nos vies dans le temps présent.