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La prophétie dans la Bible
[sa raison d’être]
Arend Remmers [ajouts bibliquest entre crochets]
Traduit de l’allemand: Ermunterung und Ermahnung, 2014-5, p. 129
Table des matières :
1 L’importance des écrits prophétiques dans l’Écriture Sainte
1.2 [Passages prophétiques de l’Ancien Testament]
1.3 [Personnages de l’Ancien Testament et événements constituant des types]
1.4 [Importance et sujet au fond de ces prophéties]
2 Qu’est-ce que la prophétie ?
3.2 [Condition pour comprendre la prophétie]
3.4 [L’assemblée aura part à cette gloire future]
3.5 [Perfection de l’achèvement des conseils de Dieu]
La prophétie ou le prophétisme occupe une grande place dans l’Écriture Sainte. Les livres prophétiques de l’Ancien Testament (d’Ésaïe à Malachie) et du Nouveau Testament (l’Apocalypse) représentent à eux seuls près du quart de l’ensemble des textes bibliques. Si nous ajoutons les Psaumes et les passages prophétiques dans les autres livres, nous arrivons à près d’un tiers de la Parole de Dieu. C’est une grande partie, plus grande que tout le Nouveau Testament.
Ce fait indique déjà extérieurement l’importance de la prophétie dans la Parole de Dieu. Pourtant beaucoup de chrétiens ne connaissent pas la «parole prophétique», ou insuffisamment seulement.
L’Ancien Testament contient 16 livres prophétiques : Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel, Daniel, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habakuk, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie. Dans le Nouveau Testament, il n’y a qu’un seul livre prophétique, l’Apocalypse.
Mais tout cela est loin d’épuiser les parties prophétiques de la Bible. Voici quelques-unes des sections essentielles d’autres livres de la Parole de Dieu qui ont un caractère prophétique :
Le livre des Psaumes est au fond une annonce prophétique de l’évolution du peuple juif jusqu’à sa complète restauration spirituelle dans le règne millénaire.
Dans les 5 livres des Psaumes, on trouve :
● le principe de la séparation entre justes et injustes (Livre I – Ps. 1-41) ;
● la souffrance des justes dans la tribulation (Livre II – Ps. 42-72) ;
● le retour des Juifs à Dieu et Ses bontés envers eux (Livre III – Ps. 73-89) ;
● l’introduction du Premier-né dans le monde et la domination de l’Éternel (le Seigneur) (Livre IV – Ps. 90-106) ;
● le résumé des voies de Dieu à l’égard de Son peuple Israël et la louange pour Ses bontés (Livre V – Ps. 107-150).
Dans l’Ancien Testament, différentes sections ont un contenu prophétique : par exemple la bénédiction de Jacob de Genèse 49 et les prophéties de Balaam de Nombres 23 et 24.
Dans le Nouveau Testament, les Évangiles et les Épîtres contiennent de nombreux passages prophétiques plus ou moins courts ou longs, par exemple le « discours du Mont des Oliviers » du Seigneur Jésus en Matthieu 24-25 (et les passages parallèles de Marc et Luc), le passage prophétique sur Israël en Romains 9-11, la description du temps de l’Antichrist en 2 Thessaloniciens 2, etc.
L’Ancien Testament contient divers passages constituant des types qui ont un caractère plus ou moins prophétique, par exemple l’affaire entre Melchisédech et Abraham en Genèse 14, l’histoire de Joseph en Genèse 37-47 comme figure du rejet et de la glorification de Christ, et les récits des vies de David et Salomon dans le même but.
Ces exemples font voir l’importance des prophéties de la Bible. Les négliger, c’est laisser de côté une grande partie de la Parole de Dieu. Il est certain que les sections prophétiques de la Bible contiennent également de nombreux enseignements pratiques pour la vie du chrétien. Mais leur message ne se borne pas à cela. Le sujet principal de la prophétie est Jésus Christ, le Fils de Dieu, en liaison avec Son peuple Israël. Il est notre Sauveur et Seigneur — mais dans les prophéties, il est présenté sous un angle différent.
Un prophète est quelqu’un qui, comme Élie, se tient devant la face de Dieu et prononce des oracles de Dieu en tant que porte-parole de Dieu (1 Rois 17:1 ; 1 Pierre 4:11). Les prophètes de la Bible avaient donc un point de vue très élevé. Aujourd’hui il n’existe plus d’office de prophète (comme dans l’Ancien Testament et au début de l’ère chrétienne), mais il y a le ministère prophétique. En 1 Cor. 14, il est qualifié de ministère le plus grand pour le temps présent (14:1-5). Le résultat de la prophétie est « l’édification, l’exhortation et la consolation » (14:3), et même « la révélation des choses cachées du cœur » (14:25).
Cela signifie qu’en soi la prophétie n’implique pas forcément la prédiction d’événements futurs. Le but principal de la prophétie était et est l’illumination du cœur et de la conscience par la Parole venant de Dieu. Pour cela, le prophète doit se tenir dans une vraie dépendance de Dieu sous la direction du Saint Esprit. Quand Dieu le veut, la prophétie peut aussi inclure la communication d’événements futurs.
Il y a eu dans la Bible beaucoup plus de prophètes qu’on ne le croit généralement. Ils n’ont pas tous, et de loin, laissé des témoignages écrits. Par exemple, il y a eu les prophètes suivants :
● Abraham (Gen. 20:7) ;
● Marie ou Miryam (Ex. 15:20) ;
● Moïse (Deut. 18:15,18) ;
● Samuel (1 Sam. 3:20) ;
● David (Actes 2:30) ;
● Jean le Baptiseur (Luc 7:28).
L’importance du ministère prophétique ressort spécialement de la parole suivante : « Car le Seigneur, l’Éternel, ne fait rien sans avoir révélé son secret à ses serviteurs les prophètes » (Amos 3:7).
Le sujet central de la prophétie est la personne de Jésus Christ en relation avec Israël, le peuple terrestre de Dieu, et avec le monde dans la mesure où celui-ci est en connexion avec Lui et Son peuple.
L’assemblée comme corps céleste n’est pas le sujet propre des prophéties en relation avec la terre, sauf dans sa place de témoignage sur la terre (Apoc. 2 et 3 etc.).
La prophétie traite donc de la terre, notamment du monde et du gouvernement de Dieu sur la terre par Son Fils, comme Homme glorifié. Un verset essentiel à retenir pour la compréhension de la prophétie biblique est celui d’Apocalypse 19:10 : «Car l’esprit de prophétie est le témoignage de Jésus ». Cela signifie que l’essence et la caractéristique de la prophétie, sous l’effet du Saint-Esprit, est le témoignage public rendu à la gloire de Jésus Christ, l’Homme glorifié qui régnera un jour sur toute la création.
La prophétie est donc « l’histoire écrite d’avance ». Des centaines de prophéties sur le Seigneur Jésus se sont déjà accomplies.
Les nombreuses et souvent longues sections sur les événements futurs se ramènent en gros aux sujets particuliers suivants :
● l’histoire et l’avenir des peuples qui se sont opposés ou s’opposeront au Seigneur et à Son peuple terrestre Israël (Assyrie, Babylone, Rome et les peuples voisins),
● l’histoire et le développement spirituel intérieur du peuple d’Israël, dont un résidu sera sauvé,
● les souffrances et les gloires concernant notre Seigneur, lequel est le centre de tous les conseils de Dieu.
Tout cela converge vers un seul événement : l’apparition de Christ et, à la suite, Sa Seigneurerie dans le règne millénaire.
Le but ou la raison d’être pour les croyants de la prophétie de l’Écriture sainte est donné en 2 Pierre 1:16-21. Ce passage est une interprétation de la glorification du Seigneur à la «montagne de la transfiguration» selon Matthieu 16:28 à 17:8 et Marc 9:1-8 et Luc 9:28-36.
« Car ce n’est pas en suivant des fables ingénieusement imaginées que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, mais comme ayant été témoins oculaires de sa majesté. Car il reçut de Dieu le Père honneur et gloire, lorsqu’une telle voix lui fut adressée par la gloire magnifique : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ». Et nous, nous entendîmes cette voix venue du ciel, étant avec lui sur la sainte montagne. Et nous avons la parole prophétique rendue plus ferme, (à laquelle vous faites bien d’être attentifs, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur), jusqu’à ce que le jour ait commencé à luire et que l’étoile du matin se soit levée dans vos cœurs, sachant ceci premièrement, qu’aucune prophétie de l’Écriture ne s’interprète elle-même. Car la prophétie n’est jamais venue par la volonté de l’homme, mais de saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par le l’Esprit Saint » (2 Pierre 1:16-21).
Les versets 16-18 donnent d’abord le sujet de la prophétie : la gloire du Seigneur Jésus à Son apparition et dans Son règne : Il sera alors accompagné des saints célestes et admiré par les saints terrestres [2 Thes. 1:10].
Puis, au verset 19, l’objet de la prophétie est donné. Cette Parole est une lampe qui brille dans un lieu obscur et qui veut nous conduire jusqu’à ce qu’ait commencé à luire dans nos vies le jour de la connaissance parfaite des pensées de Dieu à l’égard de Son Fils bien-aimé, mais aussi jusqu’à ce qu’Il se soit levé dans nos cœurs, Lui la véritable étoile du matin, qui vient bientôt pour nous amener dans la maison du Père, c’est-à-dire jusqu’à ce que Sa venue imminente ait une place ferme dans nos cœurs (Apoc. 22:16-20).
Enfin, les versets 20 et 21 contiennent la condition préalable pour une compréhension correcte de la prophétie. Aucune prophétie ne peut être correctement comprise et interprétée sur la base d’un seul passage, mais seulement dans le cadre de la prophétie prise dans son ensemble ; voilà ce qui donne un « modèle des saines paroles » [2 Tim. 1:13].
Par ailleurs la prophétie n’a pas émané des hommes ni de la volonté humaine, mais elle a été communiquée de Dieu par le Saint-Esprit à des personnes qui, comme croyants, ont mené une vie sainte à l’honneur de Dieu.
La Parole de Dieu nous dit aussi pourquoi la prophétie nous a été donnée. En Éphésiens 1:9-11, nos yeux sont dirigés sur le plan de Dieu pour la terre, avec le Seigneur Jésus au centre : « ... nous ayant fait connaître le mystère de sa volonté, selon son bon plaisir, qu’il s’est proposé en lui-même pour l’administration de la plénitude des temps : réunir en un toutes choses sous une tête dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre, en lui, en qui nous avons obtenus une part d’héritage, ayant été prédestinés selon le propos de celui qui opère toutes choses selon le conseil de sa volonté » [traduction Elberfeld CSV].
Christ réunira le ciel et la terre dans le règne millénaire par une domination sur toutes les œuvres de Ses mains. Il sera alors la tête sur tout. Ce fait est déjà indiqué prophétiquement dans l’Ancien Testament. Dans le Psaume 2, il est dit au v. 7 : « Je raconterai le décret : Le Seigneur m’a dit : Tu es mon fils, aujourd’hui je t’ai engendré » — il s’agit du Seigneur Jésus en tant qu’homme sur la terre. Ensuite les paroles de Dieu lui sont adressées : « Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, et pour ta possession, les bouts de la terre ; Tu les briseras avec un sceptre de fer... » Cela concerne le Seigneur Jésus glorifié dans l’avenir.
Il s’agit là de « l’administration de la plénitude des temps » (Éph. 1:10). C’est le règne millénaire, la dernière période de temps, qui résume et termine tous les autres périodes de temps. Le règne de Christ est « l’administration de la plénitude des temps ». Alors tout sera réuni sous une seule tête, ou bien sera mené à terme par une seule tête — Christ la tête. Il se tiendra à la position la plus haute et sera la tête ou chef sur tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. L’éternité n’est jamais appelée la « plénitude des temps ».
L’assemblée de Dieu, qui se compose de tous les vrais croyants et qui est le corps de Christ, la plénitude de Celui qui remplit Lui-même tout en tout (Éph. 1:23), sera alors jointe à la Tête [ou : chef] sur toutes choses. Cela n’a pas été révélé dans l’Ancien Testament, mais seulement dans le Nouveau. Le Seigneur Jésus ne régnera pas seul, mais en communion avec Ses saints. Cela fait partie du mystère qui était encore caché au temps de l’Ancien Testament, mais qui est maintenant révélé.
En Christ glorifié, nous « héritons » (ou : obtenons une part d’héritage, ou : sommes faits héritiers ; Éph. 1:11,18). Cet héritage se rattache au règne millénaire. Le Seigneur Jésus est l’héritier de toutes les choses qu’Il possédait en tant que Fils éternel et Créateur, mais Il a acquis les droits sur elles en tant qu’Homme par Sa mort et Sa résurrection (cf. Héb. 1:2). Dieu les Lui a rendues, à Lui comme Homme, alors qu’Il s’était dépouillé de Sa gloire visible lors de Son incarnation, et s’était anéanti (cf. Phil. 2:6-11). Dans le règne millénaire, Christ exercera ce droit. Nous partageons donc non seulement Sa position dans le ciel, mais aussi Sa position par rapport à la terre. C’est pourquoi il n’est pas seulement parlé ici de l’héritage du Seigneur Jésus, mais de ce que nous avons reçu un héritage en Lui (cf. par exemple Rom. 8:17). Pour cela, nous sommes « prédestinés selon le propos (ou : dessein) de Celui qui opère toutes choses selon le conseil de Sa volonté » (Éph 1:11).
Dieu, notre Père, veut nous donner une part commune avec Son Fils bien-aimé, non seulement pour l’éternité dans la gloire du ciel, mais aussi dans le temps du règne millénaire dans ce monde. Les sujets de la prophétie biblique sont donc d’une grande importance également pour ceux qui appartiennent à l’assemblée, au corps de Christ, parce qu’ils y auront part directement dans leur accomplissement.
Dieu est juste à cet égard aussi, et Il n’en restera pas simplement à ce que Son Fils n’a été que méprisé et rejeté sur la terre, comme Il l’est encore aujourd’hui. L’histoire du monde se terminera par le règne de Christ pendant mille ans comme souverain absolu dans la paix et la justice, et Il sera également accepté comme tel. Quel équilibre parfait prévaut dans le conseil de Dieu dans le temps comme dans l’éternité !
C’est aussi pour cette raison que l’apôtre Paul termine ses déclarations sur le peuple d’Israël dans l’épître aux Romains en disant :
« Ô profondeur des richesses, et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies introuvables ! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? Ou qui lui a donné le premier, et il lui sera rendu ? Car de lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses ! À lui soit la gloire éternellement ! Amen » (Rom 11:33-36).