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Le Fils de l’Homme

Arend Remmers (ajouts bibliquest entre crochets)

 

Ermunterung und Ermahnung, 2014-3 p.74 et 2014-4 p.102

 

1        [Le Fils de l’Homme dans l’Ancien Testament]

2        Psaume 8:4-6

3        Psaume 80:17

4        Daniel 7:13-14

5        Distinction entre différents titres [Fils de Dieu, Roi d’Israël, Fils de l’Homme]

6        Le Fils de l’Homme [dans le Nouveau Testament]

7        Actes 7:55,56

8        Hébreux 2:6

9        Apocalypse 1:13 ; 14:14

 

 

1         [Le Fils de l’Homme dans l’Ancien Testament]

«Fils de l’homme» est un titre fréquent du Seigneur Jésus dans les Évangiles. La plupart du temps c’est Lui-même qui s’appelle ainsi (cf. Matt. 8:20 ; Marc 2:10 ; Luc 5:24 ; Jean 1:52). La désignation «fils de l’homme» n’était pas inconnue des Juifs. Elle apparait déjà dans l’Ancien Testament, et pas seulement pour des gens vus comme descendants d’Adam (comme par exemple en Job 16:21 (*) et dans de nombreux passages du livre d’Ézéchiel), mais surtout pour ceux en rapport avec le Rédempteur à venir.

 

(*) Le mot hébreu est ici Ben-Adam, tandis qu’au Psaume 144:3 le terme hébreu est Ben-Enosh.

 

Dans le Ps. 8:4-6 et 80:17 et Daniel 7:13,14 Christ est présenté devant nous comme un vrai homme. En tant que Fils éternel de Dieu, Il n’a pas seulement pris part à la chair et au sang lors de Son incarnation, mais — contrairement au premier couple humain créé par Dieu — Il est né d’une femme sur la terre comme homme (Gal. 4:4). Le titre «Fils de l’homme» parle ainsi de Son humanité, mais en contraste avec celle du premier homme tombé dans le péché. Adam, le premier homme de l’ancienne création, n’était pas «fils de l’homme».

 

2         Psaume 8:4-6

« Qu’est-ce que l’homme, que tu te souviennes de lui, et le fils de l’homme (en hébreu : Ben-Adam) (*), que tu le visites ? Tu l’as fait de peu inférieur aux anges, et tu l’as couronné de gloire et d’honneur ; Tu l’as fait dominer sur les œuvres de tes mains ; tu as mis toutes choses sous ses pieds ».

 

(*) « l’homme… le fils de l’homme… » : en hébreu, au Ps. 8:4 il y a « Ben-Enosh… Ben Adam… », alors qu’au Ps. 144:3 il y a « Ben-Adam… Ben-Enosh… » — Ps. 8:4 : Enosh, le faible, l’homme mortel, l’homme vu comme une race, en contraste avec des individus distingués ; voir Gen. 4:26 — Ps. 144:3 : c’est l’inverse du Ps. 8:4 ; il y a d’abord Adam, puis le fils d’Enosh — Au Ps. 144  il s’agit  de la fragilité et de l’impuissance de l’homme pécheur [Qu’est-ce que … le fils de l’homme, que tu tiennes compte de lui ?]. Au Ps. 8 il s’agit de ce que Dieu fait en grâce en exaltant le « FILS DE L’HOMME » (Adam) [Qu’est-ce que … le fils de l’homme, que tu le visites ?].

 

Ce passage est sans doute le plus important quant à la portée du sens du titre «Fils de l’homme». Nous Le voyons ici en deux endroits, en deux positions : dans Son abaissement sur la terre et comme Celui qui est élevé par Dieu dans la gloire céleste. Le Seigneur Jésus parle aussi de Lui-même comme Fils de l’Homme sous ces deux points de vue. Dans Son abaissement sur la terre, Il était en même temps le méprisé de Son propre peuple. Il n’avait pas un lieu où reposer Sa tête (Matt. 8:20), et Il a été rejeté par les hommes et même mis à mort. Cependant trois jours après, Il est ressuscité d’entre les morts (Matt. 17:22-23). Il a ensuite été enlevé au ciel, où Il est maintenant assis à la droite de Dieu, et un jour Il paraîtra de nouveau sur la terre avec les anges et les rachetés (Matt. 25:31 ; 26:64). Comme rétribution pour Son œuvre accomplie d’expiation, Dieu Lui a donné les droits et la domination sur toutes les œuvres de Ses mains. Le premier homme, Adam, par sa désobéissance a échoué à exercer la domination sur la création (cf. Gen. 1:26). Le Fils de l’homme, par Sa parfaite obéissance jusqu’à la mort, a acquis le droit à cette domination sur le monde, mais non pas dans l’état où Adam l’a laissé, mais sur une création libérée par l’œuvre de la rédemption, dans laquelle le mal n’est plus toléré. Cela deviendra une réalité dans le royaume millénaire.

Ces deux points de vue du Psaume 8 sont expliqués dans le Nouveau Testament. En Héb. 2:6-9 il est dit : « Qu’est-ce que l’homme que tu te souviennes de lui, ou le fils de l’homme que tu le regardes ? Tu l’as fait un peu moindre que les anges ; tu l’as couronné de gloire et d’honneur, et l’as établi sur les œuvres de tes mains ; tu as assujetti toutes choses sous ses pieds»; car en lui assujettissant toutes choses, il n’a rien laissé qui ne lui soit assujetti ; mais maintenant nous ne voyons pas encore que toutes choses lui soient assujetties ; mais nous voyons Jésus, qui a été fait un peu moindre que les anges à cause de la passion de la mort, couronné de gloire et d’honneur, — en sorte que, par la grâce de Dieu, il goûtât la mort pour tout » (Héb. 2:6-9).

C’est en tant qu’homme que le Seigneur a été abaissé jusqu’à être un peu moindre que les anges «à cause de la passion de la mort», parce que les anges ne meurent pas ! Il s’est abaissé non seulement en ce qu’Il est devenu homme, mais surtout en ce qu’Il est mort en parfaite obéissance à Dieu — pour notre péché et notre culpabilité ! C’est pourquoi Il est maintenant à la droite de Dieu, «couronné de gloire et d’honneur». Par la puissance de Dieu toutes choses Lui sont assujetties et mises sous Ses pieds. Ceci n’est certes pas encore visible, mais le moment viendra où Il prendra la domination dans le royaume millénaire.

En 1 Cor. 15:27 aussi, quelques mots du Psaume 8 sont cités : «Car il a assujetti toutes choses sous ses pieds». Ici c’est l’assujettissement de toutes choses dans le royaume millénaire qui est vu. Une personne est cependant exclue de cet assujettissement de toutes choses : Dieu, le Père, qui dans Sa toute-puissance a tout remis à Son Christ sous les pieds.

Enfin, les paroles d’Éph. 1:22 «il a assujetti toutes choses sous ses pieds» font écho à ce psaume. Ici, une autre exception est affirmée : l’Assemblée, le corps de Christ. Selon le conseil de Dieu, le Christ est déjà maintenant la tête de [ou : chef sur] toutes choses comme homme glorifié, et en cette qualité, Il a été donné par Dieu à l’Assemblée, qui est Son corps, la plénitude de Celui qui Lui-même un jour remplira tout en tous de Sa gloire et de Son amour. Merveilleux conseil de l’amour et de la puissance de Dieu !

 

3         Psaume 80:17

«Que ta main soit sur l’homme de ta droite, sur le Fils de l’Homme (hébreu : Ben-Adam) que tu as fortifié pour toi».

 

Ce psaume nous montre le peuple d’Israël sous la punition et la discipline de Dieu, qui cherche néanmoins refuge auprès de Lui par la foi. Christ, le Messie ardemment désiré, est vu dans ce verset comme Fils de l’homme dans la gloire. Par Lui le peuple de l’Éternel sera sauvé. La demande sera satisfaite à l’apparition de Christ.

Ce verset explique aussi pourquoi le Seigneur Jésus s’est désigné «Fils de l’homme» dans Sa vie. Celui qui fut rejeté en ce temps-là est Celui sur qui reposent maintenant les droits de Dieu. C’est l’expression de la puissance à laquelle le Seigneur Jésus fait référence en Luc 22:69 : «Mais désormais le Fils de l’homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu». Il s’est abaissé Lui-même, mais Dieu a posé Sa main droite — et donc Sa puissance — sur Lui en tant que Fils de l’homme, et L’a fait dominer sur toutes les œuvres de Ses mains.

 

4         Daniel 7:13-14

« Je voyais dans les visions de la nuit, et voici, quelqu’un comme un fils d’homme (en Araméen : Bar-Enash) vint avec les nuées des cieux, et il avança jusqu’à l’Ancien des jours, et on le fit approcher de lui. Et on lui donna la domination, et l’honneur, et la royauté, pour que tous les peuples, les peuplades et les langues, le servissent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas détruit » (Daniel 7:13-14).

 

Dans cette prophétie, le Seigneur n’est pas directement désigné comme Fils de l’homme, mais Il est mis sur un pied d’égalité ou comparé à Lui, tout comme en Apoc. 1:13 ; 14:14 (littéralement : «semblable à un Fils d’homme»). Sans aucun doute, c’est chaque fois l’homme glorifié Jésus Christ. Lui-même applique plusieurs fois ce verset à Lui-même et à Son apparition sur les nuées en puissance et en gloire (Matt. 24:30 ; 26:64).

Nous avons donc ici devant nous l’aboutissement du chemin du Fils de l’homme. Autrefois le Rejeté, Il descend du ciel comme le dominateur couronné de gloire et d’honneur, pour prendre Son pouvoir dans le royaume millénaire. Mais entre les deux se trouvent Son œuvre de rédemption et Sa mort. Dans le plus grand abaissement, Il a pris la place où Adam a échoué et Il a aboli le péché sur la croix. Dieu L’a alors haut élevé et Lui a confié la domination sur une création future, purifiée. Daniel montre le caractère de ce royaume. Sa domination ne passera pas et Son royaume ne sera jamais détruit.

 

5         Distinction entre différents titres [Fils de Dieu, Roi d’Israël, Fils de l’Homme]

Enfin quelques remarques sur la relation entre les titres «Fils de Dieu», «Roi d’Israël» et «Fils de l’Homme». Le titre «Fils de Dieu» a deux significations dans les Saintes Écritures. D’une part, Christ est le Fils éternel de Dieu le Père, aimé de Lui avant la fondation du monde et envoyé dans le monde dans la plénitude des temps : «Car Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle». — «Et nous avons vu et nous témoignons que le Père a envoyé le Fils pour être le Sauveur du monde» (Jean 3:16 ; 17:24 ; 1 Jean 4:14).

Mais Il est aussi le «Fils de Dieu» par Sa naissance comme homme. Ceci est annoncé dans le Psaume 2:7 selon les paroles suivantes : «Je raconterai le décret : L’Éternel m’a dit : Tu es mon fils ; aujourd’hui je t’ai engendré». En Luc 1:35, l’ange Gabriel confirme ce fait à Marie lorsqu’il dit : «L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi la sainte chose qui naîtra sera aussi appelée Fils de Dieu». Ici il ne s’agit pas de la filiation éternelle, mais de la naissance du Seigneur Jésus en tant qu’homme dans ce monde. En ce sens, «Fils de Dieu» est donc un titre «terrestre».

Également au psaume 2, où nous voyons le conseil de Dieu concernant le Messie d’Israël («l’Oint» du v. 2), nous trouvons le terme «roi» en rapport avec le Seigneur Jésus : «J’ai établi mon roi (ou peut-être : mon oint) sur Sion, la montagne de ma sainteté !» (Ps. 2:6). La domination future de Christ comme Roi sur le trône de Son père David et sur la maison de Jacob (Israël) est aussi annoncée à Sa mère Marie par l’ange (Luc 1:32, 33). «Roi d’Israël» est donc aussi un titre terrestre de Christ, parce qu’il concerne Sa relation avec Son peuple terrestre Israël.

Lorsque Nathanaël, «l’Israélite en qui il n’y a pas de fraude», vit le Seigneur Jésus pour la première fois, il le salua en disant : «Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d’Israël» (Jean 1:48, 50). Par la foi, il voyait en Lui l’Oint de Dieu promis dans le Psaume 2 et attendu par les Juifs croyants.

Le Seigneur Jésus donne à Nathanaël une réponse extraordinaire : «Tu verras de plus grandes choses que cela. ... En vérité, en vérité, je vous dis : Vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu montant et descendant sur le Fils de l’homme» (Jean 1:51, 52). Voir le Seigneur Jésus comme le «Fils de Dieu» dans le sens qui vient juste d’être expliqué et comme le «Roi d’Israël», n’était pas le plus haut niveau. Les deux titres font référence à la relation de Christ avec Israël en tant que peuple terrestre de Dieu et ne trouvent leur déploiement que sur la terre et dans le temps. Dans l’éternité, il n’y aura ni Israël comme peuple de Dieu ni le Seigneur comme «Fils de Dieu» et «Roi d’Israël». Dans Sa nature, cependant, Il est éternellement le Fils de Dieu et dans Sa position Il sera éternellement la tête.

En revanche, le titre de «Fils de l’homme» n’a pas seulement un aspect terrestre, mais aussi un aspect céleste (voir Matt. 26:64). Dans Son abaissement, le Seigneur Jésus était le Fils de l’homme, mais Il l’est aussi maintenant dans la gloire à la droite de Dieu, et Il le sera dans l’avenir quand Il apparaîtra en puissance. Alors s’accompliront Ses paroles adressées à Nathanael : «Tu verras de plus grandes choses que celles-ci... Vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu montant et descendant sur le Fils de l’Homme». Même si Sa domination ne pouvait pas encore commencer à ce moment-là, un jour les disciples devaient voir comment le ciel s’ouvrirait et les créatures célestes les plus élevées seraient serviteurs du Fils de l’Homme. En tant qu’objet de leur adoration et de leur service, Il rétablira la connexion entre le ciel et la terre !

 

6         Le Fils de l’Homme [dans le Nouveau Testament]

Dans les évangiles, le Seigneur Jésus se désigne souvent comme Fils de l’homme, aussi bien dans Son abaissement sur la terre qu’en rapport avec Sa place, encore future à l’époque, à la droite de Dieu dans le ciel, et finalement aussi dans Sa nouvelle apparition sur la terre en puissance et en gloire. C’est ainsi qu’Il accomplit les prophéties qui parlaient de Lui dans les Psaumes et par le prophète Daniel. La première mention dans le premier évangile décrit Son profond abaissement et Sa grande pauvreté : «Les renards ont des cavernes et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête» (Matt. 8:20). Le premier passage du dernier évangile Le montre de nouveau sur la terre, mais dans la gloire : «Vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu montant et descendant sur le Fils de l’homme» (Jean 1:52). Cette personne divine, insondable pour nous les hommes, pouvait dire dans un entretien avec Nicodème : «le Fils de l’homme qui est dans le ciel». Comme Fils de Dieu, Il était descendu du ciel, Il était devenu chair et s’était trouvé sur terre comme un être humain. Mais en même temps, Il était et est, en tant que Fils éternel, inchangé et immuable dans le sein du Père (Jean 3:13 ; cf. Jean 1:18 ; 10:30) !

Le titre de «Fils de l’homme» n’apparaît plus tard qu’une fois dans les Actes et une fois dans l’épître aux Hébreux et deux fois dans l’Apocalypse. Ce qui est remarquable, c’est que dans aucun de ces passages, on ne voit de lien avec l’Assemblée selon le conseil de Dieu. Selon la pensée et le conseil de Dieu, Il est, en rapport avec l’Assemblée, «le Christ» dans un sens tout nouveau, comme cela ressort de Actes 2:36. Pour nous, Christ n’est pas le Messie rejeté par les Juifs, mais l’homme du bon plaisir de Dieu, le Père. «Christ» a donc une signification complètement différente pour les chrétiens que pour les Juifs. Cette nouvelle et glorieuse signification est née du fait qu’après Son ascension au ciel, Dieu a fait «Seigneur et Christ» Celui qui a été rejeté par les hommes. Dans les passages de l’Écriture mentionnés ci-dessus, nous voyons certes le Seigneur comme Fils glorifié de l’homme qui exercera un jour le jugement, puis la domination sur le monde, mais non pas en relation avec l’Assemblée. En tant que «Christ», Il est la tête (chef) de l’Assemblée, comme aussi le chef sur toutes choses (Éph. 4:15 ; 5:23 ; cf. 1 Cor. 11:3 ; Éph. 1:10-22). Mais n’oublions pas : nous pouvons distinguer les différentes gloires et caractères du Fils de Dieu, mais nous ne devons jamais perdre de vue que nous avons à faire avec une personne insondable pour nous et digne d’adoration, le Fils éternel de Dieu, qui est devenu homme, est mort pour nous, est ressuscité et est maintenant comme homme à la droite de Dieu, mais qui, comme Fils éternel, a Sa place éternelle dans le sein du Père. Combien la Sainte Parole de Dieu est admirablement exacte et profonde !

 

7         Actes 7:55,56

Étienne, le premier martyr pour le Seigneur glorifié, était en même temps le dernier témoin de Dieu qui ait adressé au peuple juif un appel à la repentance. Or ce dernier témoin a lui aussi été rejeté. Ensuite «un endurcissement partiel est arrivé» au peuple terrestre de Dieu «jusqu’à ce que la plénitude des nations soit entrée» (Rom. 11:25). Mais même si les hommes n’ont pas voulu entendre ce fidèle témoin, le Fils de l’homme glorifié l’a accueilli «à bras ouverts» dans Sa gloire. C’est pourquoi, dans ses derniers instants avant la terrible mort par lapidation, Étienne voit une image merveilleuse : Le ciel ouvert et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu, prêt à accueillir avec joie Son témoin auprès de Lui (Actes 7:55). Le fait que le Fils de l’homme soit debout à la droite de Dieu pourrait aussi avoir une autre signification, à savoir que jusque-là Il restait prêt à donner à Son peuple les «temps de rafraîchissement» s’il se repentait et se convertissait (Actes 3:19,20) (*). Le témoignage d’Étienne à l’égard du Fils de l’homme glorifié contenait un terrible jugement pour les Juifs : Celui qu’ils avaient rejeté comme Messie, Roi et Fils de l’homme, avait maintenant reçu de Dieu le pouvoir sur toute la création et se tiendrait un jour devant eux comme juge !

 

(*) Les passages où l’on voit le Seigneur Jésus «assis à la droite de Dieu» (Matt. 26:64 ; Marc 14:62 ; 16:19 ; Luc 22:69 ; Éph. 1:20 ; Col. 3:1 ; Héb. 1:3 ; 8:1 ; 10:12 ; 12:2) ne sont pas en contradiction avec ce qui est dit ici. Ils décrivent Sa place actuelle selon le conseil de Dieu au Psaume 110:1 (voir les citations de ce psaume dans le Nouveau Testament).

 

8         Hébreux 2:6

En Héb. 2:6, le titre «Fils de l’homme» est mentionné dans la citation bien connue du Psaume 8. Elle présente le Seigneur à la fois dans Son abaissement et dans Sa glorification. Cependant dans Sa gloire, Il n’est pas vu, comme en Éph. 1:22 comme «le Christ» en rapport avec l’Assemblée, mais comme «le Fils de l’homme» en rapport avec le «monde habité à venir» (Héb. 2:5 ; cf. 1:6), ce qui signifie la création toute entière qui sera alors libérée et purifiée. Elle Lui sera un jour assujettie, même si dans le présent ce n’est pas encore visible. Ce qui est seul accompli jusqu’à présent, c’est Son abaissement en dessous des anges à cause de la passion de la mort, et Son couronnement de gloire et d’honneur. Il a enduré la mort, et en cela Il a parfaitement glorifié Dieu. C’est pour cela qu’en rétribution Dieu Lui a donné place à Sa droite. Pour ceux qui croient en Lui, c’est la garantie que tout le reste sera accompli. Tout, Sa mort comme Sa glorification, est issu du conseil de grâce de Dieu, qui non seulement veut assujettir toute la création à Son Fils en tant que Fils de l’Homme, mais qui veut aussi sauver des pécheurs perdus et les bénir éternellement !

 

9         Apocalypse 1:13 ; 14:14

Dans la vision prophétique de l’Apocalypse, le Seigneur est désigné comme « quelqu’un de semblable au Fils de l’homme» (1:13), expression semblable à Daniel 7:13. Bien que les sept lampes au milieu desquelles Il marche soient une image de l’Assemblée, elles ne sont pas une image de l’Assemblée selon le conseil de Dieu, dans son unité comme corps de Christ, dans sa sainteté comme temple de Dieu, ou dans sa relation intime avec Christ comme Son épouse ou Sa femme. Les sept lampes d’or représentent la totalité de toutes les assemblées (exprimée par le nombre sept, qui parle de plénitude et de perfection), mais vues dans leur responsabilité en tant que témoignage illuminant sur la terre et soumis au jugement du Seigneur (Apoc. 1 à 3).

Christ n’est pas ici le chef (la tête) de l’Assemblée, mais l’héritier et le juge du monde, en même temps que le juge de la chrétienté (Apoc. 2:16,23 ; 3:3). Il est Dieu et homme dans une seule personne, car Il porte le signe caractéristique de l’«Ancien des jours» de Daniel 7:9, mais aussi le nom de Celui qui paraît «semblable au Fils de l’homme» au v. 13 du même chapitre. Cette venue est aussi mentionnée en Apoc. 1:7. Bien sûr, cette venue ne correspond pas à l’enlèvement des croyants, mais à Son apparition glorieuse avec les anges et les croyants pour le jugement et l’établissement du royaume millénaire (Matt. 24:29-44 ; 26:64 ; 1 Thes. 3:13). C’est dans ce caractère qu’Il apparaît ici au voyant Jean, bien que le jugement qu’Il exécutera n’aura lieu qu’à Sa venue «avec les nuées du ciel».

En Apoc. 14:14, nous Le voyons également «semblable au Fils de l’homme». Là aussi Il est le Juge, mais maintenant couronné d’une couronne d’or symbolisant Son droit souverain, et muni d’une faucille tranchante avec laquelle Il moissonne la terre. Aujourd’hui, le blé et les mauvaises herbes poussent encore côte à côte ; les croyants sont encore mêlés aux pécheurs. En tant que Fils de l’homme dans l’abaissement, Il a commencé en semant la bonne semence, et en tant que Fils de l’homme en puissance, Il s’occupera de séparer le bien du mal lors de Son apparition en gloire (cf. Matt. 13:24-30, 36-43). La scène d’Apocalypse 14 représente le sixième des sept tableaux des derniers jours dans ce chapitre. Historiquement, les deux dernières de ces sept scènes doivent être rangées dans le ch. 19 à partir du v. 11, et dans Matt. 25:31-46. Ce n’est qu’ensuite que commence la domination du Seigneur Jésus dans la paix et la justice du règne de mille ans proprement dit.

Les prédictions glorieuses du Psaume 2 sur l’Oint de l’Éternel, le roi d’Israël et le Fils de Dieu, s’accompliront alors (cf. Luc 1:31-35), ainsi que celles du Psaume 8. Ce dernier nous montre comment le rejet du roi d’Israël et du Fils de Dieu a servi à mettre en lumière une plus grande gloire. En tant que Fils de l’homme, Il a en même temps été rejeté sur Son chemin terrestre, et à cause de la passion (la souffrance) de la mort, Il a été fait un peu moindre que les anges, mais Il est déjà maintenant couronné de gloire et d’honneur. Selon le Psaume 2, Dieu Lui donnera les nations et les bouts de la terre comme héritage, mais selon le Psaume 8, Il dominera sur toutes les œuvres des mains de Dieu, c’est-à-dire sur l’univers entier. En tant que Fils de l’homme, Il a glorifié Dieu par Son obéissance jusqu’à la mort sur la scène même où Dieu avait été déshonoré par la désobéissance des hommes. En rétribution, Dieu Lui a donné, comme Fils de l’homme, le droit sur toute la création — mais pas de la manière dont elle gémit maintenant sous le péché et ses conséquences, mais dans un état renouvelé et dans un temps de bénédiction, qui à plusieurs égards peut être décrit comme une «étape préliminaire» vers la gloire éternelle.

Mais ce n’est pas tout : selon les paroles saisissantes d’Héb. 2:6-9, non seulement ce but glorieux sera atteint, mais aussi la grâce de Dieu a été pleinement manifestée à la croix, car «par la grâce de Dieu» notre Seigneur «a goûté la mort pour tout (ou : pour tous)». Par la grâce de Dieu, la mort de Christ est le fondement de la réconciliation de toutes choses, et de tous ceux qui croient en Lui (Jean 1:29 ; Col. 1:20). Que l’adoration Lui soit rendue pour cela !