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À la veille de Son retour
Paul Fuzier
Table des matières :
1 Prophétie passée, prophétie future
2 Besoin de savoir l’avenir et risque de confusion
3 Pas de prophétie particulière pour le temps actuel
4 Ne pas négliger la prophétie
5 Attente du Seigneur venant en personne
7 En attendant, l’Esprit nous entretient du Seigneur
Les sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest. ME 1941 p. 209:
Tout l’ensemble du témoignage prophétique se trouve résumé par les paroles inspirées de l’apôtre Pierre : « … les prophètes qui ont prophétisé de la grâce qui vous était destinée se sont informés et enquis avec soin, recherchant quel temps ou quelle sorte de temps l’Esprit de Christ qui était en eux indiquait, rendant par avance témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient.. » (1 Pierre 1:10-11). Les prophéties relatives aux souffrances de Christ ont eu leur accomplissement comme aussi celles qui concernent sa gloire dans la résurrection d’entre les morts et la place qu’Il occupe à la droite de Dieu. Mais celles qui ont pour objet la manifestation de ses gloires au monde constituent la prophétie non encore accomplie. C’est de celle-là que l’on veut parler, en général, lorsqu’on dit plus brièvement : la prophétie. Elle nous présente l’exposé des voies de Dieu envers son peuple terrestre et envers les nations, embrassant l’ensemble des événements qui s’écouleront depuis la venue de Christ pour enlever son Église jusqu’à l’établissement, du règne millénaire et même jusqu’à la fin, jusqu’au moment où Christ aura remis le royaume à Dieu le Père et où Dieu sera tout en tous.
On comprend donc quel intérêt éveillent actuellement les questions prophétiques. Les temps sont troublés, les nations dressées les unes contre les autres, le monde entier en plein désarroi... Chacun éprouve une certaine inquiétude à l’égard de ce que sera demain. On voudrait savoir ! Les hommes interrogent ceux qui prétendent « lire dans l’avenir » et veulent trouver dans leurs prédictions des raisons d’espérer. Bien sûr, le croyant s’abstient de le faire car il sait, plus ou moins, que la Parole condamne formellement de telles choses (voir entre autres passages : Lév. 19:26-31 ; 20:6, 27 ; Deut. 18:9-14 ; Ésaïe 8:9). Mais le désir de savoir subsiste dans son cœur et le conduira peut-être à se tourner vers la prophétie comme l’incrédule se tourne vers les « devins » et les « pronostiqueurs » et à se livrer à cette étude dans un esprit de curiosité. Qu’arrive-t-il alors, bien souvent ? Les vérités essentielles sont méconnues, on applique à l’Église ce qui est écrit pour Israël, au jour actuel ce qui concerne la période postérieure à l’enlèvement de l’Église, on se laisse emporter par son imagination et ce ne sont qu’inquiétudes nouvelles et rongement d’esprit. Il n’y a en cela aucune édification, aucun bien pour l’âme ; le cœur est desséché, découragé et déçu.
Ne perdons pas de vue que nous n’avons pas d’événements prophétiques qui précèdent l’enlèvement de l’Église ; cela a été dit et écrit bien des fois, mais il est peut-être utile de le répéter encore pour ceux que l’ennemi cherche toujours à troubler. Le premier événement que les croyants attendent est la venue du Seigneur en grâce, dans les nuées, pour prendre les siens auprès de Lui. Il mettra un terme à la période actuelle qui est, comme on l’a remarqué, une parenthèse durant laquelle les temps prophétiques ne sont pas comptés. Jusque-là, la Parole ne nous dit rien des divers événements qui doivent se dérouler et qui préparent seulement les événements prophétiques. N’y cherchons pas des détails sur ce que doit être ou ce que doit faire telle ou telle grande puissance, nous nous égarerons. N’essayons pas non plus de juger des événements actuels à la lumière des prophéties, car les bouleversements géographiques se succèdent à une cadence de plus en plus rapide et il est possible que beaucoup doivent encore se produire en très peu de temps, avant l’établissement de l’état de choses décrit dans la Parole pour le jour à venir. Cela aurait d’ailleurs pour effet d’occuper nos cœurs et nos pensées de ce qui est en bas, alors que le Saint Esprit se plait à diriger nos regards en haut et à les fixer sur Celui qui vient. La Parole nous donne seulement, pour ce qui est de la période que nous vivons — parenthèse entre la soixante-neuvième et la soixante-dixième semaine prophétique — des indications générales semblables à celle-ci : « et jusqu’à la fin il y aura guerre, un décret de désolations » (Daniel 9:26). Ce « décret de désolations » concerne le peuple juif coupable d’avoir rejeté et crucifié son Messie. Il n’est pas besoin d’ajouter que cela s’accomplit à la lettre, sous nos yeux. Nous voyons ce peuple en détresse, persécuté, chassé et, à cet égard, c’est bien aussi pour nous, en un certain sens, « la parole prophétique rendue plus ferme » comme l’avait été pour Pierre, Jacques et Jean la vision anticipée de la gloire du royaume, lors de la transfiguration sur la sainte montagne.
L’apôtre Pierre ajoute, au sujet de la parole prophétique : « à laquelle vous faites bien d’être attentifs ». Nombre d’enfants de Dieu, comprenant combien il est dangereux de chercher dans les prophéties ce qui pourrait satisfaire notre curiosité et désireux d’éviter cet écueil, n’hésitent pas à dire : laissons la prophétie de côté. Ce serait oublier les enseignements de 2 Pierre 1:16-21. Ce serait oublier que le grand Objet de la prophétie c’est Christ, Celui que nous aimons parce qu’Il nous a aimés le premier. Est-ce que nos cœurs ne souffrent pas quand nous considérons ce monde où Il est méconnu et rejeté ? Est-ce que nous ne désirons pas le moment où, apparaissant dans toute sa gloire et sa puissance comme « Roi des rois et Seigneur des seigneurs », Il sera « exalté sur la terre » et où, alors, « un roi règnera en justice » ? (Apoc. 19:11-16 ; Ps. 46:10 ; Ésaïe 32:1). Sans doute. Aussi, à ce titre, la prophétie ne peut nous laisser indifférents. N’aura-t-elle pas encore pour résultat pratique de nous détacher d’un monde sur lequel vont fondre les jugements inexorables dont elle nous parle ? Enfin, y aurait-il une portion quelconque de la Parole divine de laquelle nous oserions dire qu’il n’est pas bon de nous en occuper ? Ne serait-ce pas oublier que « toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice afin que l’homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre » ? (2 Tim. 3:16-17). Ne négligeons donc pas la prophétie. Il importe seulement de veiller quant à l’esprit dans lequel nous nous en occuperons.
Bien des écrits nous ont été laissés et conservés — aide précieuse dans cette étude — qui nous exposent, à cet égard comme à tous autres, ce que la Parole enseigne. C’est à cela que nous devons nous en tenir. Puissions-nous les lire davantage, mais surtout lire la Parole et ces écrits pour y chercher la Personne de Christ et ses gloires. C’est seulement ainsi que cette lecture pourra être faite avec profit pour nos âmes. « Bienheureux ceux qui gardent ses témoignages, qui le cherchent de tout leur cœur » (Ps. 119:2). Bienheureux est celui qui cherche Christ dans les Écritures comme objet suprême du cœur et des affections !
C’est Lui que nous attendons ! Avant qu’ait commencé à luire le jour où « se lèvera le soleil de justice » (Mal. 4:2), Il se révèle à nous sous un autre caractère, comme « l’étoile du matin » qui déjà par la foi est levée dans nos cœurs. Entre le jour de ses souffrances et celui où sa gloire sera manifestée dans ce monde, il y a la nuit de son absence. C’est pendant cette « nuit » qu’Il est pour le cœur des siens « l’étoile brillante du matin » (Apoc. 22:16). Dans ce verset, le jour de ses souffrances est évoqué quand Il dit : « Moi, Jésus... », car Jésus c’est son nom d’Homme, celui qu’Il a pris dans son abaissement volontaire et son humiliation. Tandis que « la racine et la postérité de David » nous présente sa royauté en grâce pour les nations et sa royauté en gloire pour son peuple : comme « racine de David », Il règnera, sur les nations selon ce qui est écrit : « Et, en ce jour-là, il y aura une racine d’Isaï ; se tenant là comme une bannière des peuples : les nations la rechercheront, et son repos sera gloire » (Ésaïe 11:10). Comme « postérité de David », Il règnera sur le nouvel Israël, car Il est le vrai Fils de David, le vrai Salomon : « Et il sortira un rejeton du tronc d’Isaï, et une branche de ses racines fructifiera ; et l’Esprit de l’Éternel reposera sur lui.. » (Ésaïe 11:1). Lorsque l’ange s’adresse à Marie, il lui déclare : « ... tu enfanteras un fils et tu appelleras son nom Jésus » (Luc 1:31), annonçant ainsi sa première venue dans ce monde, pour y souffrir et y mourir, pour faire « l’abolition du péché par son sacrifice » (Hébr. 9:26), puis il ajoute : « Il sera grand et sera appelé le Fils du Très-Haut ; et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; et il règnera sur la maison de Jacob à toujours, et il n’y aura pas de fin à son royaume » (v. 32-33), présentant en cela le jour de son règne et de sa grande puissance. C’est entre ces deux périodes qu’il y a la nuit de son absence dans laquelle nous sommes encore. Pendant tout ce temps-là, pour les siens, pour son Épouse, Il est « l’étoile brillante du matin ». Nous le connaissons comme Celui qui vient, nous jouissons de sa Personne sous ce caractère, et c’est seulement pendant « la nuit » que nous avons ce privilège. Encore faut-il que deux conditions soient remplies pour que nous puissions en apprécier toute la douceur : veiller et regarder vers le ciel. Seuls ceux qui veillent et ont les regards dirigés en haut peuvent jouir, dans le cœur, de l’éclat et de la beauté de « l’étoile du matin » !
Pendant si longtemps cette promesse du Seigneur a été perdue de vue : « Je reviendrai » (Jean 14:3). Par grâce, elle a été remise en lumière il y a plus d’un siècle. Sommes-nous assez reconnaissants pour cela ? Réalisons-nous, d’autre part, d’une manière pratique, que nous sommes à la veille du retour du Seigneur ? Il dit : « Je viens bientôt ». Sommes-nous prêts, tous et chacun, pour le moment glorieux — si proche peut-être — de la rencontre ? C’est d’une Personne, c’est de « sa rencontre en l’air » que le Saint Esprit veut occuper nos cœurs. N’était-ce pas ce dont Éliézer entretenait Rebecca durant le voyage ? Aussi l’épouse a-t-elle dit au serviteur : « Qui est cet homme qui marche dans les champs à notre rencontre ? » (Gen. 24:65). Elle a discerné une personne, entrevu une rencontre ! Isaac a levé ses yeux et Rebecca aussi a levé ses yeux : dans le cœur de Celui qui vient, dans les cœurs de ceux qui l’attendent il y a un même désir. Nous allons partir « à la rencontre du Seigneur en l’air » (1 Thess. 4:17), ce sera « la bienheureuse espérance » (Tite 2:13) enfin réalisée ! Mais déjà, nous tous qui sommes, par grâce, son Épouse bien-aimée, avons-nous comme Rebecca « levé nos yeux », ayant discerné une Personne et entrevu une rencontre ?
Vers Jésus élevons les yeux ;
Bientôt ce Sauveur glorieux
Redescendra du haut des cieux.
Dans cette bienheureuse attente,
Que notre âme soit vigilante :
Soyons prêts, craignons de dormir ;
Chrétiens, le Sauveur va venir !
Il vient ! c’est le moment de la rencontre tant désirée. Éliézer prend alors la parole ; c’est pour raconter à Isaac « toutes les choses qu’il avait faites » (Gen. 24:66). Quel récit — ne l’entendons-nous pas ? — que celui de l’activité du Saint Esprit sur la terre pour former l’Épouse et la conduire vers le lieu de la rencontre ! Serait-ce le récit de nos misères, de nos manquements répétés ? Le Saint Esprit dirait-il alors combien souvent nous l’avons contristé pendant le voyage, combien de fois nous l’avons « éteint » dans son activité bienfaisante ? Non ! Nous pensons que dans cet instant il ne sera pas question de tout cela. Sa venue pour les siens est en rapport avec sa grâce ; tandis que c’est son apparition qui nous présente le côté de notre responsabilité : à son apparition se rattache notre manifestation devant le tribunal de Christ (Romains 14:10-12 ; 2 Cor. 5:10. Voir à ce sujet 2 Tim. 4:8). N’est-ce pas que nous entendrons le divin hôtelier (Luc 10:35) parler de ses soins en faveur de ceux dont il avait la charge ? N’est-ce pas qu’Éliézer devait raconter à Isaac comment Rebecca avait accepté tout ce qui venait de la maison d’Abraham — sa décision de cœur : « J’irai » — son voyage à travers le désert — ses regards tournés en avant, tandis qu’elle oubliait les choses qui sont derrière (cf. Phil. 3:14 et Ps. 45:10) — ses yeux « levés » — mais, par dessus tout, la personne d’Isaac distinguée de loin et la rencontre déjà entrevue et saluée. Oui, ce sera bien le récit non pas de ce que l’épouse a fait, mais de « toutes les choses qu’il avait faites », car tout cela c’est l’œuvre de l’Esprit dans le cœur.
Que rien en nous n’entrave cette action puissante et rafraîchissante du Saint Esprit ! Il réveille et réchauffe les affections de l’Épouse pendant le voyage, il s’unit à elle pour dire : Viens ! Il n’a qu’un objet à placer devant nous : Christ. Il n’a qu’un but à nous proposer : « la rencontre du Seigneur en l’air ».
Viens, Seigneur, viens !... C’est le cri de la foi
Que fait monter l’Épouse devant toi.
Accents d’amour !... qu’en ton Église,
Le Saint Esprit les réalise !