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LA LETTRE DE CHRIST CONNUE ET LUE DE TOUS LES HOMMES

 

 

Philippe Laügt

 

Tables des matières :

1     Rappel de la première épître aux Corinthiens

1.1      L’adresse

1.2      Les désordres, l’orgueil

1.3      Le péché moral, le levain

2     La deuxième épître aux Corinthiens

2.1      La restauration des Corinthiens — des progrès restent à faire

2.2      Paul suivant Christ de près

3     La lettre de Christ : Les Corinthiens

4     Une lettre mal lisible

5     La lisibilité dépend de la conduite

6     Des actes qui témoignent de l’état du coeur

7     Des paroles qui ont de l’impact

 

 

L’apôtre Paul était un évangéliste zélé mais aussi un fidèle pasteur. Il continuait à veiller avec sollicitude sur les saints à Corinthe, où il avait passé plus de dix-huit mois (Act. 18:10).

Il avait déjà écrit aux Thessaloniciens qu’ils étaient sa couronne (1 Thess. 2:19). Il déclare aux Corinthiens : « Vous êtes manifestés comme étant la lettre de Christ, dressée par notre ministère » (2 Cor. 3:2-3). Ils étaient la lettre de Paul parce qu’ils étaient celle de Christ ! Il adresse un tel message à une assemblée dont il connaissait pourtant les faiblesses (2 Cor. 12:19-21). Mais elle était, avec beaucoup d’autres, l’objet de sa sollicitude. Il était tenu assiégé tous les jours devant Dieu à leur sujet (2 Cor. 11:28-29).

 

1                        Rappel de la première épître aux Corinthiens

1.1   L’adresse

Remarquons que l’adresse, au début de l’épître, concerne aussi les « sanctifiés dans le Christ Jésus, saints appelés, avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, et leur Seigneur et le nôtre » (1 Cor. 1:2-3). L’universalité de l’enseignement contenu dans cette lettre est ainsi affirmée. Fidèle à son habitude dans ses épîtres — seule l’épître aux Galates faits exception — Paul met d’abord en évidence les richesses spirituelles qu’ils ont reçues du fait de la merveilleuse grâce de Dieu dans le Christ Jésus.

Dans cette ville de Corinthe, à l’époque la plus peuplée, la plus riche mais aussi la plus dissolue, Dieu s’était plu à appeler à Lui « les choses folles du monde, les choses faibles, les choses viles, celles qui sont méprisées et celles qui ne sont pas ». Ils étaient maintenant « de lui, dans le Christ Jésus, qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice et sainteté, et rédemption, afin que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur » (1 Cor. 1:27-31). Les Corinthiens convertis avaient été enrichis en Lui « en toute parole et toute connaissance ». Le témoignage du Christ avait été confirmé au milieu d’eux. Ils ne manquaient « d’aucun don de grâce », dans l’attente de la révélation du Seigneur, dans « Sa journée » (1 Cor. 1:5-7).

Paul exprime sa confiance en Dieu : Il les affermira jusqu’à la fin. Il dira : Dieu, par qui vous avez été appelés à la communion de son fils Jésus-Christ, notre Seigneur, est fidèle (1 Cor. 1:8-9).

 

1.2   Les désordres, l’orgueil

Toutefois divers désordres étaient apparus dans cette assemblée après son départ, à commencer par des dissensions. On y suivait l’homme, on se réclamait de Paul, d’Apollos, de Céphas et même de Christ, considéré simplement comme un docteur, plus excellent que d’autres (Jean 3: 2) ! Paul s’écrie : « Le Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous ? » (1 Cor. 1:12-13).

La racine de toutes ces discordes était l’orgueil (Prov. 13: 10). Ils avaient oublié, et nous courons toujours les mêmes dangers, qu’ils avaient tout reçu par pure grâce. Alors, étant « encore charnels » (1 Cor. 3: 1-2) chacun cherchait à faire valoir ses dons spirituels et ses connaissances ! Pour rester humbles, petits à nos yeux, il faut toujours se poser à soi-même cette question : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » (1 Cor.4:7). Enflés d’orgueil (1 Cor. 4:18 ; 5:2) certains hommes s’étaient attribué une place prépondérante dans l’assemblée. Ils en étaient venus à contester l’autorité de l’apôtre Paul, et par ce moyen, l’enseignement qu’il leur avait apporté de la part de Dieu !

 

1.3   Le péché moral, le levain

Un grave péché moral souillait l’assemblée. Mais au lieu de mener deuil, ils continuaient à se vanter ! Paul, soucieux de la gloire de Dieu, et dans son amour aussi pour eux, n’avait pas hésité à dénoncer, sans ménagement, ce mal, devenu public (1 Cor. 5:1-2). Avant tout service et même avant toute profession chrétienne, il faut que la conscience soit vraiment en ordre. La sainteté de Dieu exige que les croyants non seulement s’abstiennent du mal dans leurs propres voies, mais se tiennent séparés des personnes qui vivent dans le péché, même si elles se réclament ouvertement du nom du Seigneur (1 Cor. 5:11). Cet homme devait être exclu, afin que l’assemblée devienne une nouvelle pâte, sans levain. Car un peu de levain fait lever la pâte tout entière (1 Cor. 5:6-7).

 

2                        La deuxième épître aux Corinthiens

2.1   La restauration des Corinthiens — des progrès restent à faire

Grâce à Dieu, le travail de conscience attendu s’était produit, tant dans l’assemblée que chez le coupable. L’apôtre avait dû alors les exhorter à ne pas manquer de grâce. Après une indifférence coupable ils étaient en danger de se montrer d’une sévérité sans amour. Satan cherche toujours à nous faire tomber d’un excès dans l’autre. Son but est toujours de chercher, par toutes sortes de moyens, à porter atteinte au témoignage rendu au Seigneur sur la terre. Il aimerait le détruire, conscient que la victoire de la Croix consacre sa propre défaite.

L’obéissance des Corinthiens avait réjoui et réconforté l’apôtre. Mais beaucoup de progrès spirituels restaient à faire pour que ces chrétiens ressemblent, par exemple à ces chrétiens de Macédoine dont il parle. Ceux-ci s’étaient d’abord « donnés premièrement eux-mêmes au Seigneur ». Depuis, leur conduite à l’égard des saints et du monde rendait témoignage que la grâce de Dieu à leur égard n’avait pas été vaine. Leur manière de vivre était entièrement changée (2 Cor. 8:3-5).

 

2.2   Paul suivant Christ de près

Quel chagrin pour Paul de voir les motifs intéressés et les ruses que certains à Corinthe lui prêtaient (2 Cor. 12:16-18), malgré sa conduite irréprochable (Act. 20: 33). Il marchait sur les traces de Christ, et il répandait en tous lieux, Sa bonne odeur (2 Cor. 2:15).

 

3                        La lettre de Christ : Les Corinthiens

Il est vraiment remarquable que cet apôtre parle des chrétiens à Corinthe comme de « la lettre de Christ, manifestée par son ministère » (2 Cor. 3:3).

Il est toutefois obligé de dire en même temps à ceux qu’il appelle « Bien-aimés » : « Je crains que, quand j’arriverai, je ne vous trouve pas tels que je voudrais… qu’il n’y ait des querelles, des jalousies, des colères, des intrigues, des médisances, des insinuations, des enflures d’orgueil, des désordres » et que mon Dieu ne m’humilie quant à vous et que je ne sois affligé » (2 Cor. 12:19-21). D’ailleurs ce chapitre 12 présente l’état le plus glorieux auquel un chrétien peut être élevé et la condition la plus misérable dans laquelle il puisse, hélas, tomber.

L’Assemblée est donc cette lettre qui apporte le message de Christ au monde. On a comparé l’Esprit du Dieu vivant à l’encre et, selon la Parole de Dieu elle-même, les tables de chair du cœur sont, en quelque sorte, les tablettes (allusion à la Loi) sur lesquelles le message est écrit (2 Cor. 3:3).

Selon la pensée de Dieu, Christ doit être formé en nous par la présence du Saint Esprit (Jean 16:14). « Une amabilité naturelle ne signifie pas que Christ est gravé dans le cœur. Être un chrétien suppose qu’un travail positif, réel, de Dieu a été opéré » (JND). Pour le croyant Christ devient l’objet exclusif de son cœur, il vit désormais pour Lui (Phil. 1:21). Les pensées, les paroles, la manière d’agir de Christ, toutes à la gloire de Dieu, doivent devenir les miennes.

 

4                        Une lettre mal lisible

Hélas, le Saint Esprit est souvent entravé par notre faute dans son action (Éphés. 4: 28-31). Il doit abandonner son activité de prédilection pour travailler dans notre conscience et dans notre cœur. Il nous fait ressentir notre misérable infidélité. La conviction de péché est produite et elle conduit à confesser et à abandonner tout ce qui doit l’être. La communion avec le Seigneur peut ainsi être retrouvée. À la suite de manquements répétés, non jugés, la « lettre de Christ » devient de moins en moins lisible. Elle présente des ratures, des surcharges, des taches et des souillures. Comment ceux qui nous entourent et voient notre conduite pourraient-ils alors reconnaître que nous avons été avec Jésus (Act. 4:13) ?

 

5                        La lisibilité dépend de la conduite

Pour se servir d’une autre image, le chrétien peut alors être comparé à une pierre tombale, sur laquelle on aurait gravé soigneusement, au moment du décès, le nom le prénom et l’âge du défunt. Mais le temps passe, la tombe n’est pas entretenue, et les intempéries ont rendu l’identification de plus en plus difficile : les caractères se sont partiellement effacés. Notre conduite personnelle ou notre vie d’assemblée — les deux étant intimement liées — peuvent nous contraindre à garder le silence, alors que pourtant « c’est un jour de bonnes nouvelles » ! (2 Rois 7:9).

Parler du Seigneur est extrêmement sérieux et demande beaucoup plus d’exercices personnels qu’on ne semble le penser généralement. C’est une grâce immense que de marcher dans la vérité (2 Jean 4) et l’apôtre Jean était fort réjoui d’entendre que ses enfants marchaient eux aussi dans la vérité. En écrivant à Gaïus, il se plaît à le reconnaître : « Bien-aimé, tu agis fidèlement dans tout ce que tu fais envers les frères, et cela envers ceux-là même qui sont étrangers » (3 Jean 3-7). Il l’encourage à veiller à « leur faire la conduite d’une manière digne du Seigneur, car ils sont sortis pour le Nom.

Avec l’apôtre : ayant obtenu miséricorde, ne nous lassons point. Imitons-le, il suivait de si près son Maître ! (Phil. 3:17). Il avait entièrement renoncé aux choses honteuses qui se font en secret, il ne marchait pas avec ruse et il ne falsifiait point la Parole de Dieu, mais « par la manifestation de la vérité », c’est à dire par sa conduite, il se recommandait à toute conscience d’homme (2 Cor. 4:2). Les apôtres ne se recommandaient pas eux-mêmes (2 Cor. 3:1), mais ils prêchaient le Christ Jésus comme Seigneur (2 Cor. 4:1-5).

Il faut se laisser instruire par la Parole de Dieu, pour savoir comment se conduire dans la maison de Dieu (ce n’est pas la nôtre ! ). Elle est la colonne et le soutien de la vérité (1 Tim. 3:15) et doit garder ce caractère. Le mystère de la piété est grand. Si, par amour pour Christ, l’on désire rendre un témoignage fidèle et utile, il faut veiller à ce que notre conduite personnelle soit pure.

Le Dieu de paix veut nous sanctifier entièrement. Une exhortation est adressée à chaque enfant de Dieu : « Que votre esprit et votre âme et votre corps tout entiers, soient conservés sans reproche en la venue de notre Seigneur Jésus Christ (1 Thess. 5:23). Les souillures de l’esprit et de l’âme échappent parfois à ceux qui nous entourent. Mais elles sont tout autant à craindre que celles du corps, souvent beaucoup plus visibles. De toutes manières « toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de Celui à qui nous avons affaire (Héb. 4:13).

 

6                        Des actes qui témoignent de l’état du coeur

Nos actes sont un témoignage, parfois muet, de notre état intérieur : Joseph dans la maison de Potiphar (Gen. 39:2-12) ou quand il se trouve injustement en prison (Gen. 39:20-23), agit toujours avec droiture. Joseph fait tout prospérer et l’Éternel est avec lui, il étend sa bonté sur lui et lui faisait trouver grâce, même finalement auprès du Pharaon (Gen. 39:21 ; 41:39-41).

Daniel, déporté tout jeune à Babylone, habité par la crainte de Dieu, arrête dans son cœur, de ne pas se souiller avec les mets délicats du roi (Dan. 1:8). Dieu lui fait trouver faveur et grâce auprès du prince des eunuques et ensuite, auprès des rois successifs qu’il est appelé à servir. Sa longue vie est une vie de fidélité et de justice pratique. Il est l’objet des soins constants de son Dieu et reçoit ses promesses (Dan. 6:22 ; 12:13).

On se rappelle aussi la reine de Sheba. Elle a été confondue par l’étendue de la sagesse de Salomon, un type de Christ en la circonstance. Mais elle est aussi très frappée de voir « la tenue de ses serviteurs, l’ordre de service de ses officiers et de ses échansons, ainsi que leurs vêtements » (2 Chr. 9:3-4).

 

7                        Des paroles qui ont de l’impact

Serviteurs de Christ, produisons-nous un effet comparable sur ceux que nous côtoyons ? C’est ainsi que nous pouvons orner en toutes choses l’enseignement qui est de notre Dieu Sauveur (Tite 2:7-12). Si nos actes sont à la gloire de Dieu, alors nos paroles, sous la direction du Saint Esprit, pourront avoir un grand impact sur les âmes qui ont besoin d’être sauvées ou édifiées.

Paul et Barnabas « entrèrent dans la synagogue des Juifs et parlèrent de telle sorte qu’une grande multitude de Juifs et de grecs crurent » (Actes 14:1). Quelle tristesse d’apprendre que, peu après, l’ennemi réussit à produire de l’irritation entre eux, et leur précieux service en commun s’achève brusquement (Actes 15:39).

Une des pièces de cette armure complète de Dieu, qu’il faut revêtir pour résister victorieusement à l’adversaire, retient notre attention : Nos pieds doivent être « chaussés de la préparation de l’évangile de paix » (Éphés. 5:14). Un enfant de Dieu, dont la douceur n’est pas connue de tous les hommes, qui se montre agressif et revendicateur perd le privilège d’être un témoin du Seigneur (Phil. 4: 3) Il ne peut plus parler de la grâce de Dieu, dans la dépendance de l’Esprit (Éphés. 6:14).

Dans une assemblée locale on doit veiller en tout premier lieu à l’ordre intérieur, au maintien de la séparation, et si nécessaire, à se purifier du mal qui peut exister au milieu d’elle. Elle ne doit jamais perdre de vue qu’elle est la lettre de Christ. En elle le monde doit pouvoir lire Christ. Alors Dieu amènera des âmes dans le rassemblement. « S’assembler autour de Christ est toujours un grand privilège pour des chrétiens. Il faut le désirer et y tendre, mais il ne faut pas dépasser sa force véritable. Sinon on risque d’éloigner les âmes, quand elles constatent le manque de bénédiction » (JND).

 

Que Dieu nous aide à mieux comprendre le véritable caractère du témoignage individuel et surtout du témoignage collectif ! Lui seul peut nous secourir et nous accorder d’être la lettre de Christ, dans l’humilité qui sied à un temps de ruine.

 

 

Goûtons en la présence du souverain Berger

La vie en abondance qu’Il nous fait partager ;

Et dans sa dépendance, marchant en liberté,

Gardons la jouissance de son intimité.