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IL EN ÉTABLIT DOUZE POUR ÊTRE AVEC LUI
Marc 3:13-19 ; 4:35-36 ; 5:3, 13-15 ; 6:7-12
À propos des disciples du Seigneur
Philippe Laügt
Mai 2004
Table des matières :
2 Choix, appel et formation des serviteurs
2.3 Communion près du Seigneur
4 Celui qui a toutes les ressources
4.3 La femme à la perte de sang
6 Contenu du message à transmettre
L’Évangile de Marc présente le Serviteur parfait. Si, dans la gloire de sa Personne, il demeure seul, dans son service, il est le modèle pour tous les serviteurs du Seigneur.
Le royaume de Dieu s’est approché. Jésus paraît et proclame : « Repentez-vous et croyez à l’évangile ». Il lit dans les cœurs la réponse à son invitation pressante. Ceux qui l’écoutent, reçoivent un appel individuel à Le suivre. Leur privilège sera d’accompagner Jésus durant son ministère ici-bas. Il enseigne avec autorité et ils seront des témoins oculaires de Sa marche (2 Pier. 1:17-18). Son service dévoué et incessant sera une instruction pour eux (Matt. 11:29 ; Rom. 12:11). Le Seigneur montrera souvent qu’il n’est jamais trop occupé pour consacrer tout le temps nécessaire pour s’entretenir avec une seule personne ! De même Il ne s’estimera pas trop grand pour s’occuper des petits enfants (Matt. 19:14).
Sur les sentiers de la Judée ou de la Galilée, Jésus était toujours prêt à faire du bien, chacun pouvait l’approcher sans crainte (Act. 10:38) ! Il refusait la popularité, car il ne cherchait pas sa propre gloire mais celle de Celui qu’Il servait. Toujours prêt à se dévouer, la Parole présente Jésus souvent « ému de compassion » (Matt. 9:36 ; 14:14 ; 15:32 ; 20:34). Comme le bon Berger, Jour après jour, Il prenait soin aussi de chacune de ses brebis. Assis sur le trône de Dieu dans la gloire, il poursuit ce service en faveur de ses rachetés et il l’exercera encore quand ils seront avec Lui : « S’avançant, Il les servira » (Luc 12:37).
Le désir de servir se forme par l’Esprit dans le cœur de ceux qui connaissent le Seigneur Jésus comme leur Sauveur personnel et jouissent de sa merveilleuse grâce. C’est un des premiers signes en eux de la vie nouvelle (Rom. 12:1, 11). Il est instructif d’apprendre, en parcourant les Évangiles, comment le Seigneur prépare chacun à remplir le service qu’Il se propose de lui confier (Éph. 4:7). Une formation qui ne peut s’acquérir que dans Sa compagnie (Marc 1:17).
C’est après toute une nuit passée à prier Dieu (Luc 612-13) que le Seigneur appelle à Lui ceux qu’Il voulait. Ils viennent à Lui ; et il en établit douze pour être avec Lui (Marc 3 :14). Ils sont constamment nommés les douze dans cet évangile (Marc 4:10 ; 6:7 ; 9:35 ; 10:32 ; 11:11 ; 14:10, 43), sinon une seule fois, après la triste fin de Judas, où il est parlé des onze (Marc 16:14). Jésus les a déjà avertis : « N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les douze, et l’un d’entre vous est un diable » (Jean 6:70) ? Dans son choix, Il laisse de côté les sacrificateurs établis, les scribes instruits et les pharisiens religieux. Il appelle à Lui d’humbles pêcheurs, un Simon, par exemple, qui pourra dire : « je n’ai ni argent ni or (Act. 3:6). Les douze n’auraient pas été choisis par le monde. Ils ne répondaient pas aux critères habituels. Ils étaient « des hommes illettrés et du commun » (Act. 4:13). Ils n’avaient même pas une appartenance religieuse définie, comme un Saul de Tarse avant sa conversion (Phil. 3:5). Mais le service auquel le Seigneur appelle implique le renoncement à tout ce qui embarrasse et ralentit pour la marche ou le combat (2 Tim. 2:4).
Au moment de choisir un roi pour Israël, Dieu avait dit à Samuel, en parlant d’Éliab, « Ne regarde pas à son apparence, ni à la hauteur de sa taille, car je l’ai rejeté : car l’Éternel ne regarde pas ce à quoi l’homme regarde, car l’homme regarde à l’apparence extérieure, et l’Éternel regarde au cœur » (1 Sam. 16:6-7). L’apôtre Paul invite aussi les frères à Corinthe, encore très attirés par les fausses valeurs ayant cours dans ce monde, à considérer leur appel. Dieu a choisi les choses folles, faibles, viles, méprisées et celles qui ne sont pas, « en sorte que nulle chair ne se glorifie devant Dieu » (1 Cor. 1:26-29).
Ces hommes que le Seigneur appelle ont souvent des traits de caractère et des faiblesses gênants pour leur service. Ils ont besoin d’apprendre, en la compagnie du Seigneur, à se renoncer (Matt. 16:24). Mais ils ont en commun un véritable amour pour Lui (Judas excepté), et Il leur communiquera le courage pour Le suivre dans ce monde où Il est méprisé et rejeté (Jean 11:16). Être à Son école, recevoir le sage enseignement dispensé pour notre profit (Prov. 3:11, Job 36:22) doit précéder le service. Avant d’être envoyés répandre l’Évangile, un précieux temps de formation en Sa compagnie est accordé aux douze (Ps 32:8 ; És. 48:17). Plus tard, ils pourront rendre témoignage de Sa mort et de Sa résurrection. Ils seront, rendus capables, sur Ses traces, de répandre l’Évangile, (Matt. 28:18). Mais d’abord ils peuvent contempler Jésus dans son activité incessante à la gloire de Dieu (Marc 3:20 ; Jean 11:6, 15).
C’est probablement à ce moment-là qu’il faut placer ce qui est parfois appelé le sermon sur la montagne (Matt. 5 à 7). Marc ne le mentionne pas, conduit par le Saint Esprit probablement pour mettre l’accent sur l’activité du Seigneur plutôt que sur Ses paroles.
La compagnie des Siens est plus précieuse encore au Seigneur que leur service, si dévoué soit-il. Auprès de Lui, séparés du monde comme Il l’était, ils font l’expérience bénie que « le secret de l’Éternel est pour ceux qui Le craignent » (Ps 25:14). Jésus leur dit aussi : « Je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j’ai ouï de mon Père » (Jean 15:15). Vivre dans sa communion est indispensable pour que notre service puisse Lui être agréable. Près de Lui, son racheté est en sécurité, (1 Sam. 22:23).
Jésus leur dit : « C’est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure » (Jean 15:16). C’est un choix souverain. Il s’est acquis, par ses souffrances et sa mort à la Croix, tous les droits sur ses rachetés. Comment ne pas être étreint par son amour ? Christ est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui pour eux est mort et a été ressuscité (2 Cor. 5:14-15).
David, un des beaux types de Christ dans l’Écriture, avait, du temps de son humiliation, des gardes du corps (1 Sam. 22:2). Le Seigneur n’est plus dans ce monde, pour que nous l’entourions, comme les disciples ont pu le faire. Mais notre privilège est de maintenir intact le grand mystère de la piété, touchant Sa sainte Personne (1 Tim. 3:16).
Au lieu de reprocher aux siens leurs pensées et leurs actes, parfois si déplacées et si contraires aux siens, Jésus dit avant de les quitter : « Mais vous, vous êtes ceux qui avez persévéré avec moi dans mes tentations » (Luc 22:28 ; 2 Tim. 2:12) ! Il reconnaît la fidélité, pourtant souvent chancelante de ses disciples.
Les rachetés du Seigneur ont le privilège de partager son intimité, d’entrer dans son conseil secret (Jér. 23:22). C’est « à la maison » que chacun peut apprendre davantage de Lui (Marc 3:20 ; Matt. 11:29) ! Le Seigneur, dans le particulier, interprétait tout à ses disciples (Marc 4:34). Quel merveilleux privilège de pouvoir l’interroger en toute liberté (Marc 4:10 ; 13:3) ! Peut être faut-il cesser de s’agiter, de courir ça et là et passer plus de temps à Ses pieds : « J’ai pris plaisir à son ombre et je m’y suis assise » (Cant. 2:3). Il trouve Ses délices à se révéler à ses bien-aimés. Sa Parole et son Esprit sont toujours à la disposition de ceux qui s’écrient, avec l’apôtre : « Le connaître, Lui » ! Il faut se laisser former, accepter cette règle d’or : « Il faut que Lui croisse, et que moi, je diminue » (Jean 3:30). Ainsi on pourra refléter quelques traits de Sa sainte humanité, sa douceur et sa bonté en particulier (2 Cor. 10:1).
Jésus est l’exemple parfait de « l’esclave fidèle et prudent », entièrement soumis à son Maître (Héb. 10:7). Il a été trouvé « faisant ainsi » et Dieu l’a établi sur les domestiques de sa maison et sur tous ses biens (Jean 8:29 ; Héb. 3:5-6 ; Jean 17:4 ; Matt. 24:45-47 ; 1 Pier. 3:22). Le Seigneur apprécie et récompense un service fidèle. Il déclare : « Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et où je suis, moi, là aussi sera mon serviteur : si quelqu’un me sert, le Père l’honorera » (Jean 12:26).
Dans cet évangile de Marc, chacun des douze est nommé seul. Un serviteur qui désire rester fidèle garde ses yeux attachés sur son Maître (Ps. 123:2). Il reçoit constamment de Lui la direction et le secours (Rom. 14:4). Il doit réaliser que l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu, est son arme en tous temps. Elle lui est indispensable pour mener à bien toute activité défensive ou offensive (Matt. 4:4, 7, 10 ; Éph. 6:17). C’est en maniant avec dextérité cette épée souveraine que l’Homme parfait a triomphé au désert du Serpent ancien (1 Jean 2:16 ; Ps. 17:4). Satan, qui retenait depuis si longtemps les hommes asservis, a dû s’enfuir (Marc 3:27).
La parabole du Semeur montre l’effet souverain de la Parole semée « dans la bonne terre » préparée, c’est à dire sur ceux qui la reçoivent (Jacq. 1:22-25) : Dans ce chapitre 4 de Marc, il est, à treize reprises, question d’écouter. Mais l’on comprend que la foi n’est pas de tous (És. 50:2).
Sous l’effet sanctifiant de la Parole, un serviteur portera du fruit mûr, à la gloire de Dieu : « L’un trente, et l’un soixante, et l’un cent » (Marc 4:8, 20). Dans Matthieu 13, l’accent est mis sur notre responsabilité, et la quantité du fruit porté va décroissant. Mais quand il s’agit du Fils de l’Homme, il n’y a pas de variation, le fruit est toujours au centuple (Luc 8:8).
Le Seigneur souligne l’importance de cette parabole, en disant aux disciples : « Ne connaissez-vous pas cette parabole ? Et comment connaîtrez-vous toutes les paraboles » (Marc 4:13) ? En fait, elle est la clef de toutes paraboles. Dans sa grâce, sachant que nous sommes lents à comprendre, le Seigneur l’explique avec patience, pour nous amener à partager ses pensées.
Il est le Semeur et la semence est la Parole de Dieu. L’homme a montré son incapacité totale à produire du fruit pour Dieu. Vraiment il occupait inutilement la terre, mais le Seigneur lui a fait connaître le chemin du salut (Luc 13:6). Comprenons que la moisson dépend uniquement de la semence divine. Elle seule peut opérer une œuvre durable. Elle doit habiter richement dans le serviteur, comme elle habitait chez son Maître. C’est seulement ainsi qu’il sera un témoin fidèle (Jean 8:55 ; Col. 3:16). Faire briller la vraie lumière ne dépend pas d’un don reçu ou d’une capacité pour enseigner. Notre conduite a plus d’importance que nos paroles. C’est elle qui doit refléter quelques traits de Christ. Au milieu d’une génération tortue et perverse, soyons « sans reproche et purs ». Ainsi nous pourrons reluire comme des luminaires au milieu des ténèbres morales (Phil. 2:15).
Jésus n’avait pas besoin que quelqu’un rende témoignage au sujet des hommes (Jean 2:25). Il savait lesquels allaient recevoir la Vérité ! À tous l’occasion est donnée d’entendre, mais l’Évangile doit prendre racine dans le cœur. L’ennemi, le monde et la chair, conjuguent leurs efforts pour chercher à empêcher la semence de porter du fruit en Vie éternelle. Cette parabole montre comment l’action de la semence peut être gâtée par ce que représentent le boisseau ou le lit, ces figures des affaires de la vie et de la recherche de nos aises.
Dans la parabole suivante, qui ne se trouve que dans l’évangile de Marc, le Semeur paraît dormir. Mais en réalité, secrètement, de jour et de nuit, il veille sur sa précieuse semence, l’entoure de toutes sortes de soins pour qu’elle croisse jusqu’à maturité. Quel encouragement pour les rachetés ! Il entend leurs intercessions et n’abandonne jamais son œuvre ! Levons les yeux avec foi : Jésus invite ses disciples à le faire. Les campagnes ne sont-elles pas déjà blanches pour la moisson ? Après l’herbe, l’épi, puis le plein froment dans l’épi : Alors, le fruit est parvenu à maturité, le temps est venu d’y mettre la faucille. Ce sera pour Sa joie et la nôtre (Marc 4:26-29 ; Jean 12:24).
Simultanément, l’occasion est offerte aux disciples stupéfaits, de contempler les effets de l’autorité souveraine du Seigneur, dont la gloire était le plus souvent voilée, sous les traits de son humanité. Sa puissance divine se manifeste d’abord vis à vis des éléments en furie, à l’occasion d’une grande tempête sur la mer. Il dort à la poupe, en apparence indiffèrent aux épreuves des siens. Mais voyant la nacelle s’emplir d’eau, les disciples, angoissés, Le réveillent (Marc 4:37-38). Aussitôt le Seigneur reprend le vent et dit à la mer : Fais silence et tais-toi ! Le vent tombe, et il se fait un grand calme : Il est le Dieu de paix (2 Thes. 3:16). Les disciples, saisis d’une grande peur, se disent entre eux : « Qui donc est Celui-ci, que le vent même et la mer lui obéissent » (Marc 4:38-41) ? Préoccupés par le grand tourbillon de vent et les vagues qui assaillent notre frêle embarcation, nous en venons à oublier le Seigneur, pour ne plus penser égoïstement qu’à nous. Alors nous sommes prêts à nous écrier, comme les disciples : « Maître, ne te mets-tu pas en peine que nous périssons » (Marc 4:38) ?
Ils abordent le rivage et la première personne rencontrée est un homme possédé, furieux et indomptable. Alors le Serviteur montre aux siens sa puissance absolue sur le monde des esprits. Interrogé par le Seigneur, il décline son nom : Légion, reconnaissant que plusieurs démons se relaient pour le tourmenter. Il délivre de sa misère et de son esclavage ce pauvre démoniaque, tourmenté par les agents de l’Ennemi, et que les hommes sont incapables de soulager. Quel spectacle extraordinaire pour les disciples ! Ils ont vu l’état de ce forcené qui donnait un si terrible portrait moral de l’homme pécheur, devenu un jouet pour le diable. Chacun désormais peut le voir, assis aux pieds de Jésus. Lui qui n’avait plus de vêtements, est maintenant vêtu. Dans le passé, on pouvait l’entendre crier et le voir se meurtrir. Désormais, il est dans son bon sens (Marc 5:15).
Telle est l’heureuse condition du croyant : Il a la paix de la conscience et du cœur. Il est revêtu de justice, celle de Christ. Son entendement est renouvelé (Éph. 4:23) par l’opération du Saint Esprit, et il peut goûter la joie dans le Seigneur.
Ensuite c’est un chef de synagogue, Jaïrus, qui accourt. Il supplie instamment le Seigneur de se rendre au chevet de sa fille. Elle est très malade, « à l’extrémité » (Marc 5:23). Jésus répond aussitôt, mais en route, une femme, qu’aucun médecin n’a pu soulager, cherche, avec foi, à recourir secrètement à sa puissance, en touchant le bord de son vêtement. Elle réalise combien son cas est sans espoir, si elle s’en tient aux capacités de l’homme. Si nous ne pouvons pas saisir Sa main, touchons le bord de son vêtement ! Cette femme réalise aussitôt qu’elle est guérie, et le Seigneur le sait aussi. Mais la puissance du Serviteur de Dieu sur cette maladie incurable, conséquence du péché, doit être mise en évidence devant tous. La confession publique de cette femme est l’occasion d’une de ces paroles pleines de grâce de Jésus : Elle met en évidence la relation qui est dorénavant la sienne avec Lui : « Ma fille, ta foi t’a guérie ; va en paix » (Marc 5:25-34 ; Luc 4:22). Quel encouragement pour sa foi !
Entre temps, l’enfant est morte et la maison de Jaïrus retentit des cris d’un désespoir plus ou moins réel. Alors le Seigneur montre le tendre amour de son cœur en même temps que sa puissance sur la mort, le salaire du péché. Il recommande à ce père accablé, et aussi à chacun d’entre nous : « Ne crains pas, crois seulement ». Il est la Résurrection et la vie. Il ne garde avec lui que les parents, et trois de ses disciples, Pierre, Jacques et Jean, parmi ceux qui l’accompagnaient. Il prend la main de l’enfant, et il lui commande : « Talitha coumi : ce qui interprété est : Jeune fille, je te dis, lève-toi ». Aussitôt, elle se lève et marche. Le Seigneur s’est réservé le domaine de l’impossible (Luc 1:37). Tous les assistants sont transportés d’admiration. Jésus enjoint de lui donner à manger (Marc 5:40-43). Il est lui-même la vraie nourriture pour celui auquel il donne la vie. Ses serviteurs doivent s’en souvenir.
Ainsi Jésus montre successivement à ceux qu’il envoie, son pouvoir sur une mer qu’aucun marin ne pouvait affronter, sur un démoniaque que personne ne pouvait approcher, sur une maladie qu’aucun médecin ne pouvait guérir, et sur la mort, le roi des épouvantements, à laquelle aucun homme ne peut échapper, sans l’intervention du Seigneur. Celui qui Le sert comprend la nécessité de se reposer entièrement sur Son bras puissant : « Au reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force » (Éph. 6:10). Aucune activité satanique ne peut Lui résister. Toutes Ses ressources sont à la disposition de notre faiblesse, pour autant qu’elle soit reconnue (2 Cor. 12:9-10).
Le soir étant venu, le Seigneur commande à ses disciples : « Passons à l’autre rive » (Marc 4:35). Sur cette rive, Il a été entièrement rejeté (Marc 5:17). Les hommes lui ont craché au visage, et l’ont couronné d’épines. Il est sorti portant sa croix et ils l’ont crucifié. Ils se sont moqués de Lui, l’ont couvert d’injures, jusqu’au moment où, ayant baissé la tête et criant à haute voix, il a remis son esprit entre les mains du Père (Luc 23:35-46). Mais qu’en est-il à son égard sur l’autre bord ? Dieu le salue, un ordre est donné : « Portes, élevez vos têtes ! et élevez-vous, portails éternels, et le Roi de gloire entrera » (Ps. 24:7). Tout le ciel retentit des louanges des armées célestes et le Seigneur s’assied sur le Trône de sa majesté (Héb. 1:3).
Rachetés du Seigneur, sommes-nous déjà en esprit sur l’autre bord ? Nos affections, notre espérance sont-elles là ? Avons-nous déjà, autant que possible, rompu les liens avec un monde qui L’a rejeté ? Restons-nous tournés vers le saint lieu où Il est déjà exalté à la droite du Père (Act. 1:11) ? De quel monde faisons-nous partie ? Certainement plus à ce monde où il a été crucifié, mais à celui où il est couronné de gloire et d’honneur ! Tournons délibérément le dos à ce monde mauvais et à ses séductions : et passons déjà, de cœur, à l’autre rive !
Des disciples, la Parole précise : « Ils le prennent dans une nacelle comme il était » (Marc 4:36). D’autres sont prêts à dire : « Descends de la croix et nous croirons en Toi » ! — tant il est vrai que pour ceux qui périssent, la parole de la Croix est folie (1 Cor. 1:18). Dès que l’on prêche, comme l’apôtre Paul, Christ et Christ crucifié (1 Cor. 2:2), il faut s’attendre à rencontrer l’opprobre et l’opposition, car le diable est s’oppose toujours à Lui et à ceux qui Le suivent (1 Cor. 1:23).
Nos besoins et Sa grâce nous ont attirés vers Lui. Maintenant nous allons avec Lui vers l’autre rive, au cœur même de cette gloire où il se trouve déjà.
Le moment est venu pour ces disciples de se lever et de partir pour accomplir un service actif (Marc 6:7-13). Jésus les envoie, porteurs de Son message, appeler des pécheurs à la repentance. Choisis et formés, ils peuvent désormais servir selon sa pensée, après l’avoir suivi dans le chemin et appris en Le voyant agir constamment à la gloire de Dieu (Jean 8:29). Ils sont chargés d’un témoignage ultime ; le jugement est prêt de tomber sur ceux qui Le rejettent.
Le Seigneur les exhorte à ne rien prendre pour le chemin. Notre vie doit être une vie de foi. A-t-elle ce caractère ? Au retour, ils reconnaîtront n’avoir manqué de rien (Luc 22:35-36). Moment après moment, ils vont recevoir du Seigneur ce qui leur est nécessaire, et pour remplir leur service et pour subvenir à leurs besoins. Lui qui pourtant ici-bas ne prenait pas toujours le temps de répondre à ses propres nécessités (Marc 6:31) ! Le cœur naturel pousse chacun à se munir de provisions, mais en agissant ainsi, le chrétien se prive de précieuses expériences ! Le lien qui l’unit au Maître, invisible mais toujours présent ; est perdu de vue. Quel est notre comportement personnel ? Mettons-nous vraiment toute notre confiance dans le Seigneur (Ps. 118:8-9) ?
Quel bienfait de retourner vers Lui après avoir accompli un service ! (Luc 17:10). Et de tout Lui dire, alors que nous sommes plutôt enclins à tout raconter aux autres. Prenons garde d’être vite plutôt occupés de nous-mêmes et de notre service. Jésus leur répond : « Venez à l’écart vous-mêmes et reposez-vous un peu »(Marc 6:31). Il va à nouveau les enseigner (Luc 9:10, 18-27 ; Ps. 119:10). Il y a un danger réel d’être occupé du service au lieu de cultiver d’abord une vraie communion avec Lui. Le temps du service va prendre fin, soyons attentifs à ne pas gaspiller « le reste de notre temps » (1 Pier. 4:2). Pour cela, usons en abondance des ressources qu’Il met à notre disposition.
Le Seigneur lui-même va venir chercher les siens. Ils seront appelés à Sa rencontre en l’air. Déjà, nous pouvons nous écrier : « Ô jour heureux, lorsqu’en ta gloire, aux yeux des tiens, Tu paraîtras ! ». Alors Il fera asseoir ses serviteurs aux places préparées par Son amour.
Puisque bientôt tu vas paraître
À nos yeux
Nous désirons, Seigneur et Maître
Glorieux
Te servir, t’aimer, te connaître
Toujours mieux !