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Manifestations de la gloire de Dieu
dans le livre d’Ézéchiel
Voici, l’Éternel notre Dieu, nous a fait voir Sa gloire et sa grandeur
Deut. 5:24
Philippe Laügt
Décembre 2002
Plan de lecture :
1 Manifestations de la gloire de l’Éternel avant Ézéchiel
2 Manifestations de la gloire de l’Éternel dans le livre d’Ézéchiel
3 Début du ministère d’Ézéchiel — Encouragements qu’il reçoit
5 Service et relation personnelle avec Dieu
8 Attitude avant de commencer le service
9 La gloire de l’Éternel dans la vallée
10 Actions symboliques d’Ézéchiel
11 La main du Seigneur sur le prophète
12 Les idoles — L’Éternel voit et montre ce qu’on cache
12.1 Un fils de fidèle — L’apostasie croissante
13.2 Lenteur du départ de la gloire
13.4 Encore la pensée du retour
13.5 La colère au dernier terme
14.1 Le retour de la gloire au ch. 43
14.2 Il donne la grâce et la gloire
14.3 Les sacrificateurs s’approchent
15 La gloire de Dieu en Jésus Christ
La manifestation visible de la gloire de Dieu dans certaines circonstances avait pour but de revendiquer Son honneur et de faire briller Sa majesté devant son peuple. Elle était le rayonnement de son Être, le faisant connaître au milieu des hommes, comme le Juge de tous (Héb. 12:23). Cette gloire siégeait habituellement sur le propitiatoire, ombragé par des chérubins, dans le Lieu Très-Saint.
Elle apparaît, pour la première fois, quand Dieu donne la Manne, figure de Christ (Jean 6:31-35), pendant qu’Aaron parlait à toute la congrégation des fils d’Israël (Ex. 16:10). Mais nous désirons citer d’autres occasions :
Sur le Sinaï, au moment où Dieu va donner Sa Loi. La gloire de l’Éternel demeure sur cette montagne, elle est couverte par la nuée pendant six jours. Le septième jour, l’Éternel appelle Moïse du milieu de la nuée. La gloire était comme un feu dévorant, au sommet de la montagne, aux yeux du peuple d’Israël (Ex. 24:16-17 ; Héb. 12:18-21).
Quand le Tabernacle est achevé (Ex. 40:34-35), « la nuée couvrit la tente d’assignation et la gloire de l’Éternel remplit le tabernacle, et Moïse ne pouvait entrer dans la tente d’assignation ». Cette manifestation a lieu en grâce.
Au moment où Aaron offre pour la première fois les offrandes tournoyées devant l’Éternel (Lév. 9:21), il entre d’abord avec Moïse dans la tente d’assignation. Puis ils en sortent ensemble et bénissent le peuple. « Et la gloire de l’Éternel apparut à tout le peuple, et le feu sortit de devant l’Éternel, et consuma sur l’autel l’holocauste et les graisses, et tout le peuple le vit, et ils poussèrent des cris de joie et tombèrent sur leurs faces » (Lév. 9:23-24). C’était aussi une apparition en grâce.
Mais, quand les espions font un rapport mensonger sur le pays, pourtant ruisselant de lait et de miel, que Dieu avait promis de leur donner, la gloire de l’Éternel apparaît à tous les fils d’Israël à la tente d’assignation (Nom. 14:10). La présence de la gloire annonce ici que le jugement de Dieu va tomber.
De même, lors de la rébellion de Coré, Dathan, Abiram et On, qui ont réuni contre Moïse et Aaron, « toute l’assemblée à l’entrée de la tente d’assignation (Nom. 16:19-21); la gloire de l’Éternel apparaît ». Dieu parle à Moïse et à Aaron, disant : « Séparez-vous du milieu de cette assemblée et je les consumerai en un moment ». Ceux-ci intercèdent : « Un seul homme péchera, et tu seras courroucé contre toute l’assemblée ? ». Mais le jugement est inéluctable, quoique tempéré par la grâce : en effet « Les fils de Coré ne moururent pas » (Nom. 26:11).
Dans une autre occasion, toujours au désert, ayant soif, toute l’assemblée s’attroupe contre Moïse et Aaron. Ils les accusent d’avoir amené la congrégation de l’Éternel dans le désert pour la faire mourir (Nom. 20:2-5). Ces deux serviteurs vont à l’entrée de la tente d’assignation et tombent sur leurs faces ; Alors la gloire de l’Éternel leur apparaît. (Nom. 20:6). Dieu leur donne des instructions précises pour une nouvelle réponse de grâce aux besoins de ce peuple ingrat.
Lors de la dédicace du Temple de Salomon (2 Chr. 7:1-3), quand le roi eut achevé sa prière, le feu descend du ciel. Il consume l’holocauste et les sacrifices, et la gloire de l’Éternel remplit la maison de l’Éternel (2 Chr. 7:1-3). Les sacrificateurs ne pouvaient plus entrer dans le Temple. Tous les fils d’Israël, voyant le feu, et la gloire sur la maison, se prosternent et célèbrent l’Éternel.
Mais notre intention est de considérer un peu plus en détail d’autres manifestations de la gloire, en particulier dans le livre du prophète Ézéchiel.
Signalons d’abord certains passages que chacun peut comparer dans deux livres de portée prophétique, Ézéchiel et l’Apocalypse : Ézé. 1 et Apoc. 4 et 5 ; Ézé. 3:3 avec Apoc. 10:10 ; Ézé. 8:3 avec Apoc. 13:14 ; Ézé. 9 avec Apoc. 7 ; Ézé. 10 avec Apoc. 8:1-5.
Dès les premiers versets de son livre, nous apprenons qu’Ézéchiel appartenait à cette famille très honorée de Tsadok. Il était sacrificateur, fils de Buzi. Comme Jérémie, lui aussi sacrificateur, il va devenir prophète. Jérémie poursuivra son ministère à Jérusalem jusqu’à la destruction de la ville. Ézéchiel est emmené en captivité, lors de la seconde déportation, sous le règne de Jéhoïakin (2 Chr. 36:10). Onze ans après, la ville et le temple seront définitivement dévastés par le roi de Babylone.
Ézéchiel commence à prophétiser cinq ans après cette déportation du roi Jéhoïakin. Son ministère durera vingt-trois ans environ, au milieu des juifs exilés sur les bords du fleuve Kebar, en Mésopotamie, dans le pays des Chaldéens. Quels devaient être les sentiments de ce sacrificateur pieux, arraché au service du temple ? Pour lui, plus que pour beaucoup d’autres captifs, cet exil brutal changeait entièrement l’orientation de sa vie de sacrificateur. Jusqu’alors elle semblait devoir se dérouler paisiblement, dans la Maison de Dieu ! Les plans chéris de nos cœurs ne s’accomplissent pas toujours. Au lieu de se déclarer frustrés, soyons assurés que Dieu se propose de nous faire du bien à la fin (Job 17:11 ; Deut. 8:16).
Hélas, Ézéchiel devra en outre constater que le jugement de Dieu ne produit aucun travail salutaire chez ses compatriotes ! (Jér. 2:30). Pourtant le ministère qu’il a reçu de l‘Éternel pourrait réconforter ces pauvres rescapés dans leur détresse. Dieu accorde à Ézéchiel des encouragements peu communs. Il le fortifie en lui accordant, à plusieurs reprises, de contempler Sa gloire. Malgré son humiliation et ses épreuves, ces visions l’amènent à adorer. Il tombe alors sur sa face devant l’Éternel (Ézé. 1:28 ; 3:23 ; 9:8 ; 43:3 ; 44:4). Il est, le seul prophète de l’Ancien Testament duquel il est dit que les cieux lui furent ouverts (Ézé. 1:1).
Chaque croyant a besoin de connaître toujours mieux la gloire, la puissance, l’amour et la sagesse de Dieu. Il est alors rendu capable de rendre un bon témoignage vis à vis de son entourage, avec une énergie spirituelle renouvelée (Éphés. 3:16). S’il se montre dépendant, le Seigneur peut se servir de lui, pour réaliser sa volonté, toujours bonne et agréable et parfaite (Rom. 12:2).
Il y a une relation évidente entre la lettre que Jérémie a envoyé aux captifs transportés à Babylone et le début du ministère d’Ézéchiel (Jér. 29:8). Jérémie leur exprime, de la part de l’Éternel, des pensées de paix et non de mal. Il cherche à les consoler, à les encourager et leur fait de touchantes promesses. Il les exhorte à chercher la paix de la ville où Dieu les a transportés et à prier pour elle.
Dès le début du livre d’Ézéchiel, on apprend qu’il a eu une vision extraordinaire du trône du gouvernement de Dieu. Elle lui a été apportée par un vent du Nord soufflant en tempête. Cette manifestation de la gloire de Dieu, appelée en Hébreu la Shekinah, rappelle à Israël toute la majesté divine (Deut. 5:24). Mais elle ne permet pas à Ézéchiel d’avoir une vue guère plus détaillée que celle des anciens montés sur la montagne (Ex. 24:10 ). Au milieu du feu et de l’airain brillant, image de la justice divine et du jugement (Ps. 13:8-13 ; Hab. 3 ; Jér. 4:12-13), le prophète aperçoit « la ressemblance de quatre animaux » fantastiques (Ézé. 1:5). En fait, il s’agit de chérubins, gardiens de la sainteté de Dieu et agents exécuteurs de ses décrets (Ézé. 10:18-22).
Sept cent ans plus tard, Jean, un autre captif, alors qu’il est dans l’île de Patmos, « pour la Parole de Dieu et pour le témoignage de Jésus » aura une vision comparable, mais beaucoup plus précise. Au milieu du trône et des quatre animaux, il verra un Agneau, qui se tenait là, comme immolé. (Apoc. 5:6-8) Entre le moment de la vision d’Ézéchiel et de celle de l’apôtre, Dieu a été manifesté en chair. L’Agneau de Dieu a été vu sur les bords du Jourdain. À la Croix, il a ôté le péché du monde. Désormais le voile est déchiré, et le racheté, entrant dans le lieu très-saint, peut contempler Christ.
Mais ici, au début de ce livre d’Ézéchiel, la description du trône de Dieu et du char de son gouvernement reste encore fort imprécise. Le prophète voit, au-dessus de l’étendue, sous l’aspect d’une pierre de saphir, «la ressemblance d’un trône », et sur ce trône, « comme l’aspect d’un homme, au-dessus en haut, entouré de gloire » (Ézé. 1:27). Tout ceci met toutefois en évidence la gloire de Celui qui est la pleine et définitive révélation de Dieu. C’est une anticipation du Seigneur Jésus Christ, de son exaltation sur le Trône , avec, entre ses mains, le gouvernement et le jugement.
Les chérubins de gloire (Héb. 9:5) ont quatre faces (symboles des attributs divins de majesté, de puissance, de rapidité et de sagesse ). Ce sont aussi des figures du Seigneur Jésus, en relation ici avec le jugement. Il en est de même dans Apocalypse 6 et 15:7.
L’ensemble de la vision évoque un char fantastique, dont les roues sont particulièrement effrayantes. Elles vont et viennent inlassablement, mais de façon ordonnée, sur la terre. Les événements sont dirigés par l’Esprit de Dieu, et non par le hasard, comme le prétendent les incrédules. Toutes choses sont gouvernés par la volonté et le propos souverain d’un Homme, maintenant dans la gloire.
La vision est complétée « par une splendeur tout autour, comme l’aspect de l’arc qui est dans la nuée en un jour de pluie » (Ézé. 1:28). Cet arc-en-ciel, apparu après le déluge, comme le signe que Dieu ne détruirait plus la terre par les eaux, est la preuve assurée que la grâce se déploiera, quand l’accomplissement des temps sera venue. Ézéchiel comprend qu’il voit « l’aspect de la ressemblance de la gloire de l’Éternel » (Ézé. 1:28). Il voit, il tombe sur sa face, et il entend une voix qui lui parlait. Ce n’est pas la voix d’un chérubin (alors que dans l’Apocalypse, les chérubins parlent).
Pour la première fois, Ézéchiel est appelé: fils d’homme. Il le sera au moins une centaine de fois dans ce livre. Ce nom met en évidence le contraste entre la faiblesse totale du prophète et la toute-puissance de Dieu qui veut bien se servir de lui en faveur de son peuple, abaissé et humilié.
Quand Dieu appelle quelqu’un à son service, il établit une relation personnelle avec lui.
Voyez, par exemple, Moïse. Il paissait son troupeau au désert de Madian. Il est brusquement attiré par un buisson en flammes, qui pourtant ne se consumait pas. Dieu veut lui faire comprendre l’étendue de sa grâce envers son Peuple. Il lui dit ensuite : « Viens, et je t’enverrai vers le Pharaon et tu feras sortir hors d’Égypte les fils d’Israël » (Ex. 3:1-6, 10 ; Act. 7:30-35).
Le jeune Ésaïe, aussi, est soudain devant le Dieu très-saint, assis sur un trône haut et élevé. Une telle présence produit chez lui une profonde conviction de péché. Mais Dieu, dans sa grâce, pourvoit aux exigences de sa propre sainteté. Alors, Ésaïe est prêt à répondre à l’appel divin : « Me voici, envoie-moi » (És. 6:1-8).
Saul de Tarse est aveuglé, jeté à terre sur le chemin de Damas. Tous ses compagnons ont vu aussi cette lumière éclatante, mais lui seul entend une voix lui dire : « Je suis Jésus que tu persécutes » (Act. 9:3-6 ; 1 Cor. 9:1). Il ne sera pas désobéissant à la vision céleste (Act. 26:16). Il demande : « Que dois-je faire, Seigneur » (Act. 22:10).
Ici la gloire de l’Éternel apparaît à Ézéchiel sous un aspect judiciaire. Avec quels accents, il parlera désormais du jugement divin qui va s’abattre sur un temple rempli d’idoles, et soulignera la terrible culpabilité de Jérusalem. La gloire et le jugement sont des pensées maîtresses du ministère de ce prophète.
Cette vision grandiose et terrifiante de la gloire de Dieu, au bord du fleuve Kebar, restera gravée dans l’esprit d’Ézéchiel. Il délivrera son message de la part de l’Éternel. Chaque racheté du Seigneur est appelé à parler aussi « comme oracle de Dieu » (1 Pier. 4:11) et chacun de ceux qui l’écoutent à recevoir ce message de la part du Seigneur.
Dieu veille à fortifier Ézéchiel. Son nom a cette signification. Il va le nourrir avant tout de ses paroles (Ézé. 3:1-2) : « Fils d’homme, toutes les paroles que je te dirai, reçois-les dans ton cœur , et écoutent-les de tes oreilles ». (Ézé. 3:10). Chaque serviteur du Seigneur a besoin que la Parole habite richement en Lui (Col. 3:16).
Le front d’Israël est dur. C’est un rebelle, à la face impudente, au cœur obstiné (Ézé. 2:3-6). Mais Ézéchiel va recevoir l’énergie nécessaire pour résister à cette opposition : « J’ai rendu ton front comme un diamant, plus dur qu’un roc. Ne les crains pas » (Ézé. 3 :8-9 ; És. 50:7 et Luc 9:51).
Il doit résister en particulier à l’activité des faux prophètes qui incitent les captifs à la rébellion et parlent, à tort, d’un prompt retour dans leur pays. Mais si le serviteur n’accepte pas de souffrir, il laisse l’ennemi lui arracher sa couronne (Jac. 1:12 ; Apoc. 2:10) !
Il n’y avait plus d’espoir pour Jérusalem. Tel était le message, sévère et douloureux, qu’Ézéchiel avait la responsabilité de transmettre aux captifs.
On peut se demander où se trouvait la gloire qui avait autrefois rempli, de façon si remarquable, le temple, au début du règne de Salomon ? (1 Rois 8:10-11). Demeurait-elle encore en Sion, où un service sacerdotal de pure forme subsistait ? Pouvait-elle rester dans le temple, alors que l’impiété était à son comble ? Certes, Dieu, dans sa grande patience, avait supporté pendant longtemps les péchés de Jérusalem, la ville où Il avait mis la mémoire de son Nom ! Mais sa sainteté pouvait-elle cohabiter avec de si grandes abominations ? (Ps. 93:5).
Quel déclin depuis le temps où Ésaïe avait été appelé à servir ! (És. 6:8). Les pans de la robe du Seigneur remplissaient alors le temple, et les séraphins (les ardents) se tenaient au-dessus de Lui (És. 6:1-3). Mais dans ce premier chapitre d’Ézéchiel, le temple n’est même pas mentionné !
Si l’on poursuit la lecture de ce livre d’Ézéchiel, on voit, dans les onze premiers chapitres, la gloire s’en aller peu à peu, comme à regret. Ensuite son retour, encore futur, à l’époque où nous vivons, est décrit dans les chapitres 39 à 44. Ce retour correspond au moment où s’établira, sur la terre, la bénédiction de la période millénaire.
L’Éternel annonce à son serviteur qu’il l’établit comme sentinelle, mais il l’avertit que la maison d’Israël ne voudra pas écouter. Ézéchiel avertira mais en même temps il prendra part au drame. Il devra leur dire « Ainsi dit le Seigneur l’Éternel et cela « soit qu’ils t’écoutent, soit qu’ils n’en fassent rien » ! (Ézé. 3:7, 11, 17).
Ce rôle de sentinelle est toujours très solennel. L’avenir de tant d’âmes précieuses ne dépend-t-il pas pour l’essentiel des avertissements qui leur sont ou non adressés ? (Ézé. 3:16-21 ; 33:1-9 ; És. 21:11-12). La sentinelle doit veiller, être prête à saisir chaque opportunité et à donner l’alarme sans crainte. C’était l’attitude de l’apôtre Paul (Act. 20:26-27).
À la différence du temps actuel, où le Saint Esprit habite dans le croyant, l’Esprit de Dieu entre chez Ézéchiel (Ézé. 2:2 ; 3:24) et le transporte au milieu des captifs, à Thel Abib. Le prophète entend derrière lui le bruit d’une grande commotion (ou : d’un grand fracas), disant : Bénie soit de son lieu la gloire de l’Éternel ! En fait il entend simultanément le bruit des ailes des animaux qui s’entre touchent l’une l’autre et le bruit des roues auprès d’eux et le bruit d’une grande commotion » (Ézé. 3:12-13). « La main de l’Éternel était forte sur moi » déclare le prophète.
Parvenu auprès de ceux de la transportation, sur les bords de ce fleuve Kebar « là où ils étaient assis, je m’assis stupéfait, là au milieu d’eux, sept jours » (Ézé. 3:13 ; Job 2:13 ; Ps. 137:1). Nous vivons au milieu de ceux qui sont dans l’ignorance de Dieu. Le Seigneur nous a délivrés, par son œuvre à la Croix, de la servitude (Luc 4:18-19 ; Héb. 2:14-15). Cherchons à entrer dans les difficultés de ceux qui sont encore captifs de Satan, à saisir un peu mieux leurs vrais besoins. Alors nous pourrons leur apporter l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux, qui seul peut leur donner le vrai bonheur (1 Tim. 1:11).
Mais, avant de commencer son service et de délivrer son âme, en avertissant et le méchant et le juste (Ézé. 3:21), le prophète, après cette semaine de deuil, a besoin d’abord de se retrouver en présence de la gloire de l’Éternel. Il obéit à ce commandement : « Lève-toi, sors dans la vallée, et là je parlerai avec toi » (Ézé. 3:22). Le mot choisi, dans le texte original, implique qu’il s’agit d’une vallée profonde, encaissée et solitaire. Ce genre de vallée rappelle à nos cœurs celles que nous devons parfois parcourir pendant notre vie (Ps. 23:4 ; 84:6). Le croyant aimerait plutôt rester sur la montagne. Là, à l’écart de l’agitation de ce monde, ses pensées peuvent plus aisément, semble-t-il, s’élever vers Dieu. Ézéchiel, obéissant, est sorti dans la vallée, et « voici la gloire de l’Éternel se tenait là, selon la gloire que j’avais vu près du fleuve Kebar » (Ézé. 3:22-23). Il a dû être merveilleusement fortifié par la contemplation de la ressemblance de la gloire de Dieu.
La vallée est souvent, dans l’Écriture, un lieu de pleurs et d’humiliation, mais elle est aussi parfois un lieu de bénédiction, si l’épreuve permise est traversée avec Dieu : « Près de Ton cœur, les pleurs même sont doux ». Un serviteur de Dieu, qui suit cette école d’épreuve et de souffrance, peut mieux sympathiser ensuite avec ceux s’y trouvent. Il est mieux à même de les encourager (2 Cor. 1:3-4).
Aussi, dans les chapitres suivants, Dieu appelle Ézéchiel à être lui-même l’exemple, par diverses actions symboliques, des épreuves que son peuple allait connaître, à cause de son iniquité. « Ézéchiel sera pour vous un signe, selon tout ce qu’il fait, vous ferez. Quand cela arrivera, vous saurez que je suis le Seigneur, l’Éternel » (Ézé. 24:24).
Mais la plus pénible de ses épreuves aura lieu le jour où Nébucadnetsar commence le siège de Jérusalem. Ézéchiel perd sa femme, « le désir de tes yeux », sans même avoir le droit de mener deuil sur elle ! (Ézé. 24:15-18). Il lui faudra ensuite expliquer au peuple la signification de son étrange comportement. Par sa conduite, le prophète illustre ce que Dieu à l’intention de faire «Voici, je profane mon sanctuaire, l’orgueil de votre force, le désir de vos yeux, et l’affection de votre âme… vous ne mènerez pas deuil… mais vous vous consumerez dans vos iniquités » (Ézé. 24:19-27 ; Marc 13:1-2).
En effet, certains d’entre eux seront la proie de la peste ou de la famine, d’autres de l’épée. Tous leurs lieux seront détruits et le peuple dispersé. Le pays deviendra plus désolé que le désert de Dibla ! (Ézé. 6:1-7, 14). Tous ces châtiments avaient déjà depuis longtemps été annoncés dans la Loi (Lév. 26:14 ; Deut. 28:14). Mais l’Éternel laissera un reste, des réchappés, dispersés au milieu des nations. Ils reviendront vers Lui et se repentiront de leurs péchés (Ézé. 8-10).
Quatorze mois environ s’écoulent. Soudain, expression qui revient sept fois dans ce livre : 1:3 ; 3 :14 et 22 ; 8:1 ; 23:22 ; 37:1 et 40:1, la « main du Seigneur », tombe sur le prophète, au moment même où les anciens de Juda venus l’écouter, (mais dans quelles dispositions d’esprit ? ) sont assis devant lui (voir Ézé. 8:1 ; 14:1 ; 20:1-5 et surtout 33:30-32). Ézéchiel réalise que toute sa vie est sous le contrôle de Dieu ! (Matt. 8:9). Chaque croyant a besoin de faire la même expérience ! (Ps. 139:5).
Le prophète voit « une ressemblance comme du feu » et la forme d’une main le prend par les boucles de sa tête. L’Esprit l’élève entre la terre et les cieux et il est amené, dans les visions de Dieu, à Jérusalem (Ézé. 8:2-3).
Le prophète Élie a fait la même expérience (1 Rois 18:12 ; 2 Rois 2:16). L’Esprit du Seigneur a aussi transporté Philippe, pour les besoins de son service, sur un chemin désert, à la rencontre de l’eunuque de la reine Candace (Act. 8:39).
Ézéchiel est maintenant juste à l’entrée de cette porte qui regarde vers le nord (une des trois portes qui permettent d’accéder au parvis intérieur). Il reçoit l’ordre de lever les yeux vers le Nord et il voit « le siège de l’idole de jalousie, qui provoque à la jalousie », Des Juifs ont osé l’ériger à cet endroit-là, sans que personne ne vienne la détruire, comme autrefois Gédéon ! (Jug. 6:25-27)
Une idole avait déjà trouvé sa place, au même endroit, du temps de Manassé (Ézé. 8:3 ; Ex. 20:4-5 ; 2 Chr. 33:7, 15). Comprenons que tout ce qui porte atteinte à la souveraineté de Dieu provoquera toujours, à juste titre, sa jalousie (Ézé. 5:13 ; 2 Cor. 11:1-2).
Alors la gloire de l’Éternel apparaît à Ézéchiel, exactement au même endroit. Il la reconnaît : il l’a déjà vue lors de la vision dans la vallée ! Mais c’est la première fois, dans ce livre, qu’elle est vue en relation avec le temple. Dans cette enceinte sacrée, d’où toute souillure aurait dû être exclue, justement du fait de la présence de Dieu, Ézéchiel va voir encore de plus « grandes abominations ». Quelle douleur pour le cœur divin : « Fils d’homme, vois-tu ce qu’ils font pour m’éloigner de mon sanctuaire ? » (Ézé. 8:6).
Mais ce n’est qu’une de leurs iniquités : le prophète est ensuite conduit à l’entrée du parvis et il entend cet ordre : « Fils d’homme, perce le mur » (Ézé. 8:8).
Il obéit, trouve une porte, entre, et surprend soixante-dix hommes parmi les anciens du peuple se tenant dans les ténèbres (Jean 3:19), devant toutes sortes de reptiles (figure constante de Satan) et de bêtes exécrables tracées sur les murs tout autour de leurs cabinets d’images personnels. Tout se déroule au milieu d’une épaisse nuée d’encens, réservé à Dieu seul (Ézé. 8:11-12 ; Ex. 30:37). Ils sont nombreux aussi aujourd’hui à s’adonner au culte de Satan !
Dieu révèle au prophète ce qu’ils disent dans leurs cœurs : « L’Éternel ne nous voit pas, L’Éternel a abandonné le pays » (Ézé. 8:12). Affirmation insensée ! (Ps. 139:4) qui revient à nier l’omniscience et l’omniprésence de Dieu. Ils imitent les païens qui considèrent les animaux comme des êtres sacrés et leur rendant culte. Là encore, l’Éternel dit à son serviteur : As tu vu ? Et il lui annonce qu’il verra encore des choses plus affreuses. Quand Dieu dénonce un mal devant les siens, Il éclaire leur conscience, de sorte qu’ils puissent mieux comprendre combien le péché porte atteinte à Sa gloire.
Au milieu de ces « anciens », officiait un certain Jaazania. C’était pourtant le fils du fidèle Shaphan. Autrefois, en réparant le temple, Hilkija avait retrouvé le livre de la Loi de l’Éternel. Alors Shaphan l’avait lu au roi Josias, qui s’était humilié en comprenant à quel point ils s’étaient éloignés de la pensée de Dieu. Un grand réveil avait suivi au milieu d’Israël (2 Chr. 34:8, 18).
Mais le fils de ce scribe pieux fait maintenant partie des adorateurs de ces bêtes immondes. C’était une terrible évidence de l’apostasie dans laquelle toute la nation avait sombrée !
Soyons sur nos gardes : la chrétienté suit aujourd’hui le même chemin qu’Israël, et renie en pratique l’enseignement de la Parole de Dieu. Les ténèbres de l’idolâtrie et de la superstition ont tout envahi. Quel terrible chemin descendant avait été parcouru depuis le moment où Dieu avait commandé à Moïse d’assembler soixante-dix anciens, pour porter avec lui, le fardeau du peuple de Dieu (Nom. 11:16-17).
Ces images sur les murs peuvent se comparer aux fruits impurs produits par notre imagination, et secrètement cultivés dans les coins obscurs, dans les « chambres secrètes » de nos pauvres cœurs, devenus de véritables cabinets d’images.
Invités par l’Esprit de Dieu à visiter notre cœur (Le repos : HR), le spectacle découvert glace d’horreur. À chaque pas descendant dans ce sombre escalier en spirale, ces mots gravés défilent : Débauche, adultère, orgueil, avarice, courroux, trahison, jalousie… Une foule qui, à l’infini, déroule ses anneaux. Comment peut-on encore douter que vraiment notre cœur ressemble à un égout ?
« Si nos cœurs ne sentent pas ce qu’est le péché, Christ l’a senti , lorsqu’il a bu la coupe amère et qu’il a été fait péché pour nous » (JND).
Ce qui se passait dans le Temple donnait un aperçu de l’état général de la nation, asservie de façon effrénée au culte des idoles.
L’Éternel montre encore à son serviteur des femmes en train de pleurer une répugnante idole, Thammuz (l’Adonis des Grecs). Or l’idolâtrie, se lie pratiquement toujours à l’immoralité. Quelle tristesse de voir des femmes appartenant au peuple de Dieu pleurant sur une idole disparue !
Entre le portique et l’autel de l’holocauste (!), Ézéchiel voit aussi vingt-cinq sacrificateurs apostats, prosternés devant le soleil levant, tournant volontairement le dos au temple. Ils rejetaient ouvertement l’Éternel et le culte qu’ils étaient censés Lui rendre.
Tout ce péché débridé remplissait le pays de violence (Ézé. 8:17) et provoquait l’Éternel à colère.
Terrible conséquence, la gloire allait quitter le temple. Il faudrait à nouveau s’écrier I-cabod, mais ce serait pour une période beaucoup plus longue ! (1 Sam. 4:21-22 ; Jér. 7:1-15).
Les terribles maux de la Maison de Dieu sont ainsi exposés. Sommes-nous conscients aujourd’hui et en alerte ? Toutes sortes de péchés, y compris l’idolâtrie, preuve concrète de l’abandon de Dieu, se trouvent souvent même au milieu d’une assemblée locale de chrétiens ? Lisons à cet égard les avertissements de Colossiens 3:5 et 1 Jean 5:21.
La vision de jugement qui suit (Ézé. 9) est étroitement liée à ce qui précède. Six hommes, en fait ce sont des anges qui ont la charge de la ville, « chacun avec son instrument de destruction à la main, », quittent l’endroit où la gloire était apparue au chapitre 8, non loin de l’idole qui provoque à la jalousie. Ils sont prêts à accomplir l’œuvre étrange, le travail inaccoutumé de Dieu (És. 28:21). Ils se tiennent à côté de l’autel d’airain, avec ordre de frapper sans pitié, en commençant par le sanctuaire (Ézé. 9:2, 5-7).
En même temps « la gloire du Dieu d’Israël s’élève au-dessus du chérubin sur lequel elle se trouvait et vient sur le seuil de la maison » (Ézé. 9:3). Ainsi le jugement de Dieu concerne d’abord sa propre maison (Ézé. 5:6-8 ; 1 Pier. 4:17). Les plus grands privilèges se lient à de plus grandes responsabilités. Faute de juger nos péchés, Dieu les jugera (1 Cor. 11:31).
Mais, par pure grâce, le principe d’un résidu fidèle est clairement établi. Dans un temps aussi épouvantable, il y avait encore à Jérusalem des personnes pieuses, comme Jérémie par exemple.
Il y avait un septième homme, vêtu de lin, avec un encrier d’écrivain aux reins. Son rôle dans cette scène ? Marquer au front d’un Thau (la dernière lettre de l’alphabet hébreu — déjà le signe de la croix) les hommes qui soupirent et gémissent devant toutes les abominations qui se commettent dans la ville, de sorte qu’ils soient épargnés (Ézé. 9:4). C’est tout le contraire de ceux qui recevront la marque de la Bête (Apoc. 13:17). Il représente, sous une forme mystérieuse, le Seigneur Jésus.
Miséricorde infinie ! Quand même Dieu doit frapper pour maintenir les droits de sa justice et de sa sainteté, il ne se départit jamais de sa grâce. Votre nom est-il écrit dans le livre de vie ? (Luc 10:20).
Voyant tant de personnes atteintes, Ézéchiel, demeuré de reste, se demande avec anxiété s’il y aura vraiment un résidu. Il tombe sur sa face et crie : « Ah, Seigneur Éternel ! Veux-tu détruire tout le reste d’Israël en versant ta fureur sur Jérusalem ? » (Ézé. 9:8). Le rapport de l’homme à l’encrier d’écrivain : « J’ai fait comme tu m’as commandé » (Ézé. 9:11) lui donne l’assurance que le résidu a été épargné (És. 26:20).
Au milieu d’une génération, livrée au vertige de la mondanité et de la rébellion contre Dieu, il y a des âmes pieuses qui prennent à cœur Sa cause et souffrent de toutes ces profanations, même si leur zèle ne s’exprime peut être que par des larmes.
Le Seigneur voit et connaît par nom les siens. Il les exhorte. « Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur » (2 Tim. 2:19 ; Apoc. 7:3 ; Mal. 3:16-17).
Puissions-nous faire partie de ceux qui gardent sa Parole et seront à leur tour gardés de l’heure de l’épreuve (Apoc. 3:10) !
La Parole précise à nouveau que la gloire s’arrête sur le seuil de la maison. Sa touchante lenteur à s’en aller montre toute la nostalgie qu’elle éprouve à partir. Son départ coïncide avec le commencement du temps des nations . Le trône de Dieu ne sera plus désormais à Jérusalem.
Mais avant ce départ définitif, « la maison est encore remplie de la nuée, et le parvis de la splendeur de la gloire de l’Éternel » (Ézé. 10:4).
L’homme vêtu de lin prend maintenant du feu entre les roues, entre les chérubins, et le répand ensuite sur Jérusalem. Son activité n’a plus le caractère de la grâce, mais celui de la justice (Ézé. 10:2, 7). Il semble avoir une place de prééminence au milieu des autres. S’agit-il de l’Ange de l’Éternel.
Les versets 8 à 17 de ce chapitre 10 renouvellent la description donnée au début de ce livre (Ézé. 10.:15). Le prophète saisit, derrière les images , une réalité redoutable.
Les animaux sont des chérubins qui ne siègent plus dans le temple. Les roues reçoivent l’ordre de tourner avec rapidité pour que le jugement divin s’exécute (Ézé. 10:13).
Il n’y aura plus de délai. La parole prononcée par Jérémie va s’accomplir : « Je ferai à cette maison qui est appelée de mon nom… comme j’ai fait à Silo » (Jér. 7:14 ; Ps. 78:60-61). Bientôt retentira le cri d’un réchappé : « La ville est frappée » ! (Ézé. 33:21).
Ces chérubins et ces roues sont pleins d’yeux. Des yeux qui symbolisent une connaissance parfaite de tout ce qui se passe. Quelle folie de dire : « L’Éternel ne nous voit pas » !
Maintenant les chérubins haussent leurs ailes et s’élèvent de terre devant Ézéchiel. Avec une gravité solennelle, ils s’arrêtent encore à l’entrée de la porte orientale et la gloire du Dieu d’Israël était au-dessus d’eux, en haut. Cette porte sera réservée plus tard à l’Éternel et à son Prince-régent, quand le Règne sera établi (Ézé. 43:1 et 46:1).
Chrétiens, n’oublions pas que nous sommes le temple du Dieu vivant et que son Esprit habite en nous (1 Cor. 3:16-17). Si ce temple est rempli d’idoles, l’Esprit attristé ne pourra plus agir dans notre cœur, comme il le voudrait. La communion avec Dieu sera interrompue , car il est un « Dieu jaloux ». Il ne peut pas supporter de partage dans nos affections (2 Cor. 6:15).
Le prophète est angoissé, au moment où l’un des princes coupables, Pelatia, fils de Benaïa, qui méditait l’iniquité avec Jaazania, meurt devant lui (Ézé. 11:1-2, 13). Mais tout détruire n’est pas dans les intentions de Dieu, Il fera une affaire abrégée sur la terre (Rom. 9:28).
D’ailleurs, avant même la dispersion complète du peuple, l’Éternel parle déjà de sa restauration et de son rassemblement. Il leur donnera un esprit nouveau, un cœur de chair (Ézé. 11:19). La ressource de 1 Rois 8:48 va manquer, mais si loin qu’ils soient, par leur faute, les transportés pourront néanmoins Le retrouver et L’adorer.
Quelle consolation ont apporté ces paroles à d’innombrables croyants isolés, au cours des siècles : « Toutefois je leur serai comme un petit sanctuaire dans les pays où ils seront venus » (Ézé. 11:26). C’était en quelque sorte un prélude au culte « en esprit et en vérité » du temps actuel, qui peut se réaliser avec « les deux ou trois » réunis au nom du Seigneur (Matt. 18:20).
Une dernière fois, les chérubins lèvent leurs ailes et « la gloire de l’Éternel monte au milieu de la ville, et se tint sur la montagne qui est à l’Orient de la ville », ce mont des Oliviers d’où le Seigneur a plus tard quitté cette terre et où il reviendra pour établir son règne en gloire (Ézé. 11:22-23 ; Act. 1:9-12 ; Zach. 14:4).
Mais ici la gloire s’en va, rien ne peut plus l’arrêter. Plus tard aussi, la colère viendra au dernier terme sur les Juifs qui ont mis à mort le Seigneur Jésus et les prophètes (1 Thess. 2:16), et ils subiront le jugement annoncé.
Toutefois, Dieu soit béni ! cette gloire reviendra à Jérusalem quand les jugements auront atteints la ville, le pays d’Israël et les nations. Certaines prophéties du livre d’Ézéchiel, reçues après la destruction de la ville, n’ont pas été accomplies dans le passé, en particulier du temps du retour de Zorobabel et d’Esdras. Elles sont encore à venir. Alors le nom de la Cité sera : « L’Éternel est là » (Ézé. 48:35).
En respectant l’ordre adopté par la Parole, à l’aube du règne, Dieu déclare : « Je mettrai ma gloire parmi les nations », elle sera connue sur la terre entière (Ézé. 39:21). « Toutes les nations (Gog, anéanti sur les montagnes d’Israël, et Magog) verront mon jugement, que j’aurai exécuté et ma main, que j’aurai mise sur eux » (Ézé. 39:21). Ce sera pour Israël un renom, le jour où Je me glorifierai (Ézé. 39:13). Les nations qui seront amenées à la conversion, feront partie du Royaume de Christ.
La miséricorde de Dieu rétablira tout Israël dans une position prééminente. « Je ne leur cacherai plus ma face, car j’aurai répandu mon Esprit sur la maison d’Israël » (Ézé. 39:29). Désormais « mon Peuple » habitera en paix (És. 32:13-18).
Le temple nouveau, érigée à l’occasion du Règne de mille ans, est décrit en détail dans les chapitres 40 à 42. Sa valeur vient du fait que la gloire de l’Éternel daigne en faire le lieu de Son habitation.
Si les Israélites s’humiliaient de ce qu’ils avaient fait, le prophète pourrait leur faire déjà connaître la forme du sanctuaire, et son agencement.
Aujourd’hui encore, s’il y a au milieu des rachetés une humiliation réelle, Dieu leur fera connaître comment se réunir en toute simplicité autour du Seigneur.
Le prophète vibre en annonçant ce retour de la gloire de Dieu, après tant de siècles d’absence. « Et voici, la gloire du Dieu d’Israël venait du côté de l’Orient, et sa voix était comme une voix de grandes eaux, et la terre était illuminée par sa gloire » (Ézé. 43:2). Elle arrive par l’Orient, le côté d’où peut venir la véritable lumière pour un peuple dont l’Éternel est le Roi.
Ce retour est accompagné d’une promesse sans prix : « Je demeurerai au milieu des fils d’Israël à toujours (Ézé. 43:7, 9).
Le prophète, conduit par un guide mystérieux, se retrouve devant cette porte qui regarde vers l’Orient, où il avait contemplé, pour la dernière fois, la gloire prête à s’en aller sur cette montagne des Oliviers, au-dessus de la ville.
Quelle joie de voir maintenant la gloire franchir cette porte, pénétrer dans la Maison ! Ézéchiel est alors transporté dans le parvis intérieur : « Voici la gloire de l’Éternel remplissait la maison (Ézé. 43:5). Cette porte, par laquelle la gloire est entrée, sera ensuite fermée .
« Il me dit : Fils d’homme, c’est ici le lieu de mon trône et le lieu de la plante de mes pieds, où je demeurerai au milieu des fils d’Israël, à toujours » (Ézé. 43:7). La maison d’Israël ne rendra plus impur Son saint nom. Sa divine présence purifiera tout.
Ézéchiel doit passer par la porte du nord, pour retrouver la rivière qui, jaillissant de dessous le seuil de la maison, s’écoulera vers l’orient et fertilisera la plaine puis la Mer Morte (Ézé. 47). Une rivière dans laquelle il faut finalement nager. « L’Éternel donnera la grâce et la gloire » (Ps. 84:11). Elles sont intimement liées dans Ses pensées.
« Et il m’amena par la porte du nord, devant la maison, et je vis et voici la gloire de l’Éternel remplissait la maison de l’Éternel, et je tombai sur ma face » (Ézé. 44:4).
Ézéchiel doit appliquer son cœur à comprendre que le retour de sa gloire oblige Israël à vivre en conformité avec une telle présence au milieu de lui. Pour les saints aujourd’hui, la présence du Seigneur au milieu du rassemblement rend toute communion impossible avec des inconvertis ou même avec de vrais croyants, dont le cœur n’est pas purifié.
La gloire était apparue au chapitre huit, à l’entrée de la même porte qui regarde vers le Nord. Que de scènes, tragiques pour la plupart, se sont déroulées depuis ce moment-là devant le prophète ! Mais où le péché abondait, la grâce finalement surabonde.
Aucun étranger n’aura de place dans le temple (Ézé. 44:7-9). Seuls les fils de Tsadok exerceront la sacrificature (Ézé. 44:7-9) à cause de leur fidélité. Dieu se souvient : ils ont fait l’acquit de la charge du sanctuaire. « Eux s’approcheront de moi pour faire mon service »(Ézé. 44:15). Il s’agit encore de la période milléniale, ce n’est pas l’état éternel.
Les rachetés du Seigneur, en vertu de la nouvelle naissance (de la conversion) ont tous droit à ce beau titre de sacrificateur (1 Pier. 2:5 ; 1 Thess. 4:4). Ils peuvent l’exercer dès ici-bas, et ils le feront pendant l’éternité.
L’apparition du Seigneur en gloire, pour régner, sera le moment des rétributions. Quelles seront les nôtres, quand nous serons manifestés devant le tribunal de Christ ? (2 Cor. 5:10).
Mais entre ces deux périodes évoquées dans ce livre d’Ézéchiel, l’une passée, l’autre encore à venir, la gloire de Dieu a habité au milieu des hommes, en la Personne de Jésus (Phil. 2:6-7).
La Parole qui était au commencement, auprès de Dieu et qui était Dieu, est devenue chair (Jean 1:1 et 14). La Parole incarnée a dressé son tabernacle sur cette terre et l’apôtre écrit : « Nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un Fils Unique de la part du Père, pleine de grâce et de vérité (Jean 1:14).
La gloire habitait dans le temple de Son corps (Jean 2:21). Tout dans Son comportement, Ses paroles, Ses actes a mis en évidence cette gloire, tout au long de Sa marche ici-bas. (Jean 1:35). Elle brillait à l’occasion de tous les miracles qu’Il faisait : soit qu’Il change l’eau en vin (Jean 2:11) ou qu’Il ressuscite Lazare (Jean 11:23-25, 44) !
Sa gloire a été pleinement révélée aux trois disciples, témoins de Sa majesté, au moment de sa transfiguration (Matt. 17:2-5 ; Marc 9:2-3 ; Luc 9:28-30). « Il reçut de Dieu le Père honneur et gloire, lorsqu’une telle voix lui fut adressée par la gloire magnifique : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (2 Pier. 1:16-18).
La gloire est donc revenue à Jérusalem, en la Personne de Jésus. La foule l’a d’abord acclamé : Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur ! Elle a pour lui coupé des rameaux, étendu des vêtements sur le chemin.
Mais Jésus, quand il fut proche de la Ville (Jérusalem), a pleuré sur elle, disant : « Si tu eusses connu, toi aussi, les choses qui appartiennent à ta paix, mais maintenant elles sont cachées devant tes yeux » (Luc 19:42).
Il était le resplendissement de la gloire de Dieu et l’empreinte de sa substance ; mais quand Il est entré dans Sa maison, le Temple-même, « après avoir promené ses regards de tous côtés sur tout, comme le soir était déjà venu, il sortit » (Marc 11:11).
Aucun cœur n’était disposé à Le recevoir, aucune maison à l’accueillir. Il s’en va donc à Béthanie, vers le petit Résidu, dans cette maison où quelques cœurs l’aiment et le servent.
Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père (Rom. 6:4). La gloire est liée à Son ascension et à Son exaltation (1 Pier. 1:21).
Mais elle brille d’un éclat plus vif encore lors de la Crucifixion. Quand Jésus anticipe ce baptême qui le tenait à l’étroit (Luc 12:50), ces souffrances sans égales, il déclare : « L’heure est venue pour que le Fils de l’Homme soit glorifié » (Jean 12:23).
La connaissance de la gloire de Dieu luit dans la face de Christ (2 Cor. 4:6). Elle doit aussi se refléter dans l’Église, qui est le temple de Dieu sur la terre (Éphés. 2:21).
Mais le cœur de chaque racheté, qui est appelé à garder sa Parole, est comme un temple pour Dieu. Jésus promet : « Nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14:23).
Si notre vie est sanctifiée, un témoignage sera rendu à ceux au milieu desquels nous vivons. La peau du visage de Moïse rayonnait, « parce qu’il avait parlé avec Lui » (Ex. 34:30, 35 ; Act. 4:13).