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Méditations sur la Parole de Dieu

 

Jérémie

 

 

Louis Chaudier

 

 

Table des matières :

1        L’Assemblée et la séparation — Jérémie 15:16-21 ; Matthieu 18:1-4, 18-20 ; 20:25-28

2      La confiance en Dieu — Jérémie 17:5-10, 12-14, 17 ; 38:7-13 ; 39:15-18 ; 45 ; Jean 11:8-9, 13-15, 41-44 ; Philippiens 2:5-11

 

 

 

Le texte de ces méditations a été révisé par Bibliquest dans sa forme, par rapport à diverses éditions papiers précédentes. Les révisions ont été limitées à ce qui était nécessaire à une expression et une compréhension correctes. Le texte reste marqué par son caractère oral, non révisé par l’auteur. Dans certains cas d’expressions au sens discutable, l’imperfection de celles-ci a été laissée de peur d’en perdre une certaine vigueur.

Certains textes ont été repris de l’ouvrage «Méditations sur la vie chrétienne» édité en 1995 par F.R., et sont notés comme tels. Ces textes ont fait l’objet (par F.R.) d’une révision un peu plus poussée.

 

 

1   L’Assemblée et la séparation — Jérémie 15:16-21 ; Matthieu 18:1-4, 18-20 ; 20:25-28

 

[LC n° 33]

Jeudi 7 août 1969

 

Dieu est le Dieu de tous les hommes, et chacun aura à faire à lui. Le péché a introduit, dans les relations de Dieu avec l’homme, un obstacle infranchissable.

Dieu s’est choisi un peuple, au milieu duquel il se manifestait de plusieurs manières, en lui parlant par les prophètes, et aussi par des châtiments. Le jugement commence toujours par la maison de Dieu (1 Pier. 4:17). Plus on est près de Dieu, plus les exigences de Dieu sont grandes.

Dieu habite dans l’Église. Le Seigneur la forme. L’évangélisme n’est pas l’Église. Les frères, qui ont été mis à part, ont pour responsabilité de réaliser un témoignage, à propos duquel il ne leur est pas laissé le loisir de le former à leur guise. C’est la Parole de Dieu qui révèle ce qu’est l’Église. Une assemblée locale représente l’Église, à condition qu’elle suive les instructions de l’Écriture, par la puissance du Saint Esprit.

Tout est en désordre, aujourd’hui. C’est pourquoi il faut nous arrêter devant les paroles données à Jérémie. Jérémie a beaucoup pleuré, du fait de la douleur que causait en lui l’infidélité du peuple, malgré tous les appels de Dieu. Est-ce que nous souffrons parce que les assemblées sont en désordre ? Est-ce que nous souffrons parce que l’assemblée ne marche pas selon l’Écriture ? En souffrons-nous, ou prenons-nous les choses facilement ? Paul versait aussi des larmes pour l’assemblée. Sommes-nous indifférents, quand des irrégularités se manifestent, dans la marche d’un frère ou dans la vie d’assemblée ? Sommes-nous portés à arranger nous-mêmes les affaires ? Avons-nous le droit d’arranger quoi que ce soit à notre gré ? En aucune manière.

Dieu dit à Jérémie trois choses : «Si tu te retournes, je te ramènerai, tu te tiendras devant moi» ; «Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche» ; «Qu’ils reviennent vers toi, mais toi ne retourne pas vers eux».

Jérémie ne s’était pas placé là de sa propre volonté. Dieu l’y avait appelé. Et il a appelé chacun de nous pour le service qu’il veut lui confier. Chacun a une place à occuper, et doit veiller à ne pas dépasser la mesure qui lui est accordée, et à être fidèle dans cette place. Si chacun était fidèle dans sa propre tâche, quel bien il en résulterait pour tous ! Un frère qui est là, fidèle, et dont la marche est en rapport avec la lumière qu’il reçoit de la Parole de Dieu, peut être plus précieux que les frères les plus doués. La valeur morale d’un chrétien est dans la manière dont il réalise la présence du Seigneur et marche avec lui.

Nous avons à désirer avec ardeur qu’il y ait des jeunes qui demandent au Seigneur qu’il les qualifie pour son service. Il est heureux de voir un appel de jeunes pour le service. On ne commence guère une carrière à soixante ans. Mais combien de jeunes risquent d’avoir l’oreille fermée à l’appel de leur Maître ! Pour quelle raison ? Dieu le sait ; et eux-mêmes doivent le savoir. Beaucoup d’entre eux sont trop pris par les affaires de la vie.

Il pourrait aussi arriver que, la conscience étant mal à l’aise, on cherche à atténuer ce malaise, et qu’on trouve l’apaisement par de l’activité volontaire, qui ne serait pas le fruit de la dépendance du Seigneur. Cela n’arrangerait rien, au contraire.

Plût au Seigneur qu’il y ait des jeunes qui s’engagent à la suite du Seigneur. «Si quelqu’un me sert, qu’il me suive» (Jean 12:26). Le suivre, c’est lui obéir. La Parole est pleine de phrases très simples, dont le contenu a une portée infinie.

Les tendances à remplacer par des initiatives personnelles le simple fait de l’obéissance est un symptôme d’un état général mauvais. Nous avons à mener deuil, dans l’assemblée, quand se manifestent des tendances à l’indépendance.

«Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche» ; paroles remarquables, qui ont joué un grand rôle dans la formation des ouvriers du siècle dernier. «Si tu sépares…» : voilà le bon travail d’un serviteur fidèle. Autrement dit, le fruit d’un travail ainsi opéré, c’est de contribuer à mettre fin au mélange. La victoire de l’ennemi, dans la chrétienté la meilleure, c’est de faire enseigner des doctrines mélangées, soit sur le terrain moral, soit sur le terrain doctrinal. On entend dire : «Sur le terrain doctrinal, il ne faut pas être trop strict !». Nous trouvons, dans l’Écriture, que si quelqu’un ne vient pas chaque jour après Christ, en portant sa croix, il ne peut être son disciple (Luc 14:27). Heureux ceux qui auront su séparer ce qui est vil de ce qui est précieux. Pour plusieurs, cette fidélité leur a coûté la vie. Aujourd’hui, en sommes-nous là ?

Qu’est-ce qui est vil ? Tout ce qui vient de la volonté de l’homme, c’est-à-dire l’activité de la chair sous toutes ses formes, voilà ce qui est vil. C’est le mal. Séparer ce qui est précieux de ce qui est vil, voilà le service fidèle ! Ne jouons pas avec les vérités dont l’importance, en apparence, paraît moindre. Chacun aura à faire au Seigneur. Tout se ramène, au fond, à des questions morales.

Dieu est amour ; mais il est aussi lumière. Pouvons-nous, en toute révérence, partager, pour ainsi dire, la nature de Dieu en deux ? Même entre les frères, il n’y a jamais d’amour vrai sans la lumière.

Ne flattons jamais un frère. C’est l’ennemi qui fait faire cela. Ne nous laissons pas influencer, ni par les flatteries, ni par les menaces. Un homme de Dieu, c’est le plus grand trésor qui soit au monde.

Plus un frère a de maturité d’âme, de spiritualité, d’intelligence des choses de Dieu, plus il est responsable d’agir en conséquence. Et s’il est appelé à aider, il est responsable s’il se laisse influencer par des considérations humaines.

Qu’il y ait beaucoup de crainte ! Vous voulez attirer la jeunesse par toutes sortes de moyens ? Vous faites le travail de l’ennemi. Soyons exercés pour que la présence du Seigneur soit goûtée parmi nous. Les âmes seront gagnées, et il y aura des conversions. Nous n’avons pas besoin de forcer une âme à une confession : «««De l’abondance du coeur la bouche parle» (Matt. 12:34).

Apprenons donc que nous ne sommes rien du tout !

J’ai toujours été frappé que le frère à qui nous devons tant s’est toujours fait le serviteur de tous. Nous aimons ces frères pour leur valeur morale et spirituelle. Nous sommes portés à chercher notre réputation. Nous devons fuir cela. Jouir de la communion de nos frères, de nos soeurs, oui ; mais d’une vraie communion en Christ, sinon le «moi» s’y mêle. Et c’est toujours ce qui gâte tout ! Des soeurs peuvent faire beaucoup de mal, en influençant. Retenons la manière dont le Seigneur a repris Pierre : «Arrière de moi, Satan» (Matt. 16:23).

Ce n’est pas la présence des frères qui nous aide, avant tout, dans nos douleurs et nos peines. C’est la présence de Christ, la présence du Seigneur. Même pour un évangéliste, ce n’est pas sa présence propre qui peut attirer les âmes. C’est la présence du Seigneur avec lui, dans son service, dans sa marche.

«Si tu sépares…» : il nous faut être convaincus, divinement, de la position que nous avons. Nous devons pouvoir répondre, avec l’Écriture, à quiconque nous demande raison de l’espérance qui est en nous.

«Si quelqu’un parle, qu’il le fasse comme oracle de Dieu» (1 Pier. 4:11). Si nous avons cinq paroles seulement, n’en disons pas dix ! La présence du Seigneur se réalise par l’Esprit Saint.

«Qu’ils reviennent vers toi, mais toi ne retourne pas vers eux». Le Seigneur nous a séparés. Et il faut bien que nous prenions conscience de la position si étrange que nous avons vis-à-vis d’autres chrétiens. Du moment que nous avons compris cela, nous pouvons bien comprendre cette parole : «Toi ne retourne pas vers eux». Celui qui a reçu la vérité que Dieu révèle est responsable de la garder. C’est une impossibilité intérieure, et divinement sentie, de retourner vers eux.

S’il y a des frères qui sont mondains ou charnels, qui cherchent leurs propres intérêts, nous n’avons pas à les imiter ! Le Seigneur connaît les sentiments intérieurs, avant que les hommes s’en aperçoivent. Il faut s’occuper des âmes, de la part du Seigneur, et avec lui. Cela implique toujours la dépendance. Les frères qui sont en avant sont très responsables de réaliser cette dépendance. Ils doivent avoir le Seigneur dans leur coeur. Ne cherchons aucune place, sinon celle où le Seigneur se tient près de nous. Chacun doit accomplir sa tâche avec le Seigneur. Nous avons besoin de lui tous les jours. Paul dit : «Pour moi, vivre c’est Christ» (Phil. 1:21), et non pas : vivre, c’est le servir. Jamais le service ne peut remplacer le Maître.

«Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux». Les frères du commencement se cramponnaient à cette promesse, comme un navire dans la détresse s’attache à une ancre. Ne voyez-vous pas que cette promesse du Seigneur est valable dans tous les temps, même dans les temps de ruine ? C’est la grande ruine, aujourd’hui ! Le vaisseau que représente l’Église fait eau de toutes parts. Mais le Seigneur est là ; et c’est lui qui répond à tout.

Christ est le seul chef. Nous sommes tous dépendants du Maître. Comment connaîtrons-nous la vérité ? En étant exercés. C’est dans ce passage qu’il est dit : «Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel». Ceci est vrai à condition que l’assemblée soit en bon état. Les réunions d’administration sont donc très importantes. Que la crainte de Dieu remplisse les coeurs ! Ce bon état n’est pas lié à un don.

Quand un cas exerçant se présente, ce n’est pas un frère qui tranche l’affaire. Le Seigneur laisse à l’assemblée le soin d’être exercée. Et elle doit s’attendre à lui, pour qu’il manifeste sa pensée. Qui oserait dire que tous ceux qui sont à la table du Seigneur sont de véritables croyants ? On peut tromper les frères ; on peut tromper une assemblée ; mais pas le Seigneur. Donnons ce sentiment de crainte aux jeunes. Ne leur laissons pas croire que ce qui se passe dans l’assemblée nous laisse indifférents.

Si nous encourageons quelqu’un à entrer dans l’assemblée avec un motif étranger, nous l’encourageons à avoir, pour le reste de ses jours peut-être, le sentiment d’avoir étouffé sa conscience. Si nous agissons d’une manière telle que nous laissions penser qu’il est équivalent, quant à la responsabilité, d’être dedans ou d’être dehors, nous péchons. La différence entre le dedans et le dehors doit être manifestée dans la vie pratique. Le Seigneur ne bénira pas toutes les voies détournées, à moins que, dans sa grâce, il produise des exercices ultérieurs.

Tout ce qui touche à l’Assemblée touche aux droits du Seigneur, à la gloire du Seigneur, à la volonté du Seigneur. Tout cela est très sérieux, mais en même temps très heureux. Car la crainte du Seigneur maintient dans le chemin de la piété, de la paix. Quand nous avons le Seigneur avec nous, nous sommes à l’abri de Satan. Au contraire, si nous le méprisons, Satan nous entraînera loin de lui.

Si nous rendions un témoignage plus vrai, si nous servions le Seigneur plus fidèlement, nous produirions, dans le coeur même des inconvertis, des sentiments qui pourraient leur être très salutaires. Car la crainte de Dieu est un élément fondamental, au départ, pour toute la vie chrétienne.

L’assemblée n’est pas un lieu où l’on peut rechercher ses propres intérêts. Que le Seigneur nous donne d’y penser ! Paul a dû reprendre Pierre, alors que celui-ci risquait d’entraîner à la dérive tout le témoignage. Paul n’hésite pas à reprendre Pierre en face (Gal. 2:11, 14).

Que le Seigneur nous garde, les uns et les autres. Qu’il nous garde près de lui ! Si nous avons baissé, et ne sommes pas en état d’accomplir tel ou tel service, arrêtons-nous, et cherchons la lumière de sa face !

La même puissance qui peut faire passer une âme, jeune ou non, des ténèbres à la lumière, est nécessaire, pour que soient gardés, dans le chemin de l’obéissance et quel que soit leur âge, tous les enfants de Dieu.

Que le Seigneur nous soit en aide à tous. Et que nous nous attendions à lui !

 

2   La confiance en Dieu — Jérémie 17:5-10, 12-14, 17 ; 38:7-13 ; 39:15-18 ; 45 ; Jean 11:8-9, 13-15, 41-44 ; Philippiens 2:5-11

 

[LC n° 34]

Dimanche après-midi 22 octobre 1950

 

Dans ce que nous avons lu dans Jérémie, nous avons des déclarations relatives à la confiance en Dieu. C’est difficile de se confier en Dieu, très difficile. Lorsque Dieu, qui est fidèle, nous place dans des situations par lesquelles Il nous force à nous confier en Lui, nous sommes étonnés de voir combien la confiance en Dieu est un état, pratiquement, étranger à notre âme. C’est très humiliant.

La Parole renferme d’innombrables passages sur la confiance en Dieu. Ce sont des points de la Parole de Dieu essentiels pour la vie de l’âme. Ce ne sont pas des points doctrinaux. La doctrine peut aider quelqu’un à connaître Dieu et à se confier en Lui. Elle le fait, comme toute vérité. Toute la vérité est bonne, la vérité de Dieu — c’est la seule. La vérité vient de Dieu et lie à Dieu. Mais une vérité, pratiquement, n’a de valeur que si elle porte le coeur qui la saisit à s’appuyer sur Dieu un peu mieux après l’avoir reçue qu’avant. C’est très difficile, de se confier en Dieu.

Nous pourrions rappeler beaucoup de passages, et notamment ce verset, que nous connaissons bien, du Ps. 16:1 : «Garde-moi, ô Dieu! car je me confie en toi». Nous, souvent, nous disons : Garde-moi, ô Dieu — et nous pouvons bien faire cette prière. Mais si nous ajoutions : «car je me confie en toi», souvent, nous serions obligés de dire que nous sommes des menteurs. Nous sommes très désireux que Dieu nous garde, mais il faut pouvoir dire tout le verset, qui s’applique, d’une manière absolue, à Christ, comme tout ce Ps. 16. On n’invente pas cette application ; elle est faite dans le Nouveau Testament.

Alors, quand nous disons à Dieu : «Garde-moi, ô Dieu», est-ce que nous pouvons achever le verset ? Cela rejoint la pensée de l’épître de Jacques, qui dit : «Qu’il demande avec foi, ne doutant nullement» (1:6). Quelqu’un qui ne demande pas avec foi, qu’est-ce que cela prouve ? Que son coeur a sa confiance ailleurs qu’en Dieu.

Une conséquence de la chute a été de jeter dans le coeur de l’homme — dans notre coeur à nous, et non pas seulement celui des païens et des mondains — la méfiance vis-à-vis de Dieu. On se méfie de Dieu. On se confiera dans sa fortune, son intelligence, sa sagesse, sa piété, son dévouement, ses amis, dans un homme, mais pas en Dieu. Il faut reconnaître devant Dieu que, tout de même, ce n’est pas tout à fait en ordre. Si les choses étaient en ordre, on devrait s’appuyer d’abord sur Dieu pour tout, pour toutes choses, pour gagner sa vie, pour la santé, etc. Nous savons tous bien ce que nous faisons et, avec cela, nous nous croyons de très braves chrétiens, des chrétiens modèles. Et nous pensons qu’il n’y a pas mieux que nous, qu’il n’y a jamais eu mieux que nous !

«Garde-moi, ô Dieu, car je me confie en toi» : si nous ne pouvons pas dire la fin du verset, l’âme n’est pas droite. Cela arrive souvent.

Voilà pourquoi aussi Dieu ne répond pas toujours. Si notre confiance était en Dieu, et en Dieu seul, quelle que soit notre détresse, Il répondrait.

Le christianisme pratique est une chose éprouvante. Et le christianisme qui n’est pas pratique ne vaut rien du tout, aux yeux de Dieu. Au contraire, c’est un péché. Dieu veut du vrai, dans notre vie. C’est pourquoi il nous fait passer par le feu. Quand il voit que ce qui n’est pas vrai envahit et gâte tout, il nous fait passer par le feu. Il brûle tout ce qui nous embarrasse.

Il y a encore bien d’autres passages, innombrables, qui nous parlent de la confiance. Ce n’est pas un sujet d’étude que la confiance, mais c’est un sujet qui doit nous occuper toute la vie, un sujet qui doit remplir l’âme. La Parole nous donne, à ce sujet, beaucoup d’exhortations et d’exemples, et celui de Christ en tout premier lieu. Voilà le seul homme qui se soit confié en Dieu. Ce qui rend d’ailleurs la scène de la croix si extraordinaire, c’est que le seul homme qui se soit confié en Dieu, celui précisément dont la confiance était totale, a dû être abandonné de Dieu. Et l’abandon a dû être total, parce qu’il prenait la cause de l’homme pervers, de l’homme méfiant vis-à-vis de Dieu.

Nous trouvons que «ceux qui se confient en l’Éternel sont comme la montagne de Sion, qui ne chancelle pas, qui demeure à toujours» (cf. Psaume 125:1). Une montagne ne s’ébranle pas. Si nous nous confiions en Dieu sans cesse, si notre âme était dans cet état de confiance en Dieu seul, rien ne nous ébranlerait.

Que Dieu nous donne de faire de grands progrès. Il vaut bien mieux quelqu’un qui ne sait rien quant à la doctrine chrétienne, mais qui connaît Dieu, qui peut dire : Je connais Dieu ; j’ai passé là, Dieu m’a aidé ; je sais ce que c’est que s’appuyer sur Dieu ; dans telle circonstance, Dieu m’a suffi.

Est-ce que nous avons des circonstances de ce genre, dans notre vie ? Si nous n’en avons point, qu’est-ce que nous avons fait ? Qu’est-ce que nous avons donc fait de Dieu, de ce Dieu qui nous a amenés à sa connaissance ? Quelle place lui avons-nous donc donnée, dans notre coeur ? Nous disons que nous aimons Dieu, et nous nous méfions de lui !

Une chose extraordinaire, remarquable, c’est que la confiance en Dieu brille justement quand c’est difficile.

Le Seigneur, comme homme, aurait pu se servir de sa puissance divine pour s’abriter. Jamais ! Il s’est appuyé sur Dieu, a tout enduré comme homme et, comme homme, a eu une confiance parfaite en Dieu.

Dans le livre de Jérémie, qui est un livre extrêmement beau, on voit, dans le chap. 17 entre autres, les sentiments d’un homme croyant qui aime Dieu et les fidèles. Il dit : «Maudit l’homme qui se confie en l’homme» et, plus loin, «béni l’homme de qui l’Éternel est la confiance». Voilà une malédiction et voilà une bénédiction. S’il y a un pauvre pécheur qui ne soit pas converti et qui se confie en l’homme, en ce que l’homme enseigne, dans les moyens de salut que les hommes ont inventés, eux qui disent aux pauvres pécheurs : Confiez-vous dans vos bonnes oeuvres, confiez-vous en vous-mêmes ; Dieu lui dit : «Maudit l’homme qui se confie en l’homme». C’est une confiance mal placée que la confiance en soi pour faire son propre salut.

Mais «béni l’homme qui se confie en l’Éternel». Le croyant se confie en Dieu pour le salut de son âme. Il a saisi le moyen que Dieu offre : «Qui croit au Fils a la vie éternelle» ; «le sang de Jésus Christ nous purifie de tout péché» (cf. Jean 3:36 et 1 Jean 1:7). Pour un pécheur qui croit cela, la foi qu’il a équivaut à la déclaration : Je ne me confie pas en moi ni dans mes bonnes oeuvres ; mais je me confie en Dieu, dans le sang de Christ. Et c’est la confiance de base de la vie chrétienne. Sans cela, il n’y a pas de christianisme.

Ainsi, ces versets s’appliquent très bien au salut de l’âme. Mais ils vont beaucoup plus loin, et sont très importants pour la vie chrétienne pratique. C’est sur ce point que je désirais dire quelques mots.

Chers amis chrétiens, frères, soeurs, rappelons-nous ce que Dieu dit : «maudit l’homme qui se confie en l’homme, et qui fait de la chair son bras». La chair, c’est l’homme. Dieu nous dit lui-même qu’Il ne se confie pas dans l’homme : «Il ne se complaît pas aux jambes de l’homme» (Ps 147:10). Il n’a pas besoin de son intelligence, de son zèle. Dieu n’a besoin de personne. Tout le monde a besoin de Lui, tandis qu’on voudrait nous faire croire le contraire. On voit des hommes qui s’efforcent de vivre sans Dieu et de se passer de Dieu, alors que personne ne peut se passer de Lui, et que Dieu pourrait se passer de tout le monde.

«Maudit l’homme qui se confie en l’homme», cela va très loin. Est-ce que, dans notre vie, nous nous appuyons sur l’homme, ou sur Dieu, dans nos circonstances ?

«Béni l’homme qui se confie en l’Éternel». Il vous arrive une circonstance difficile. Vous pouvez appeler tous les voisins, tous vos amis, tout le monde ; ils ne pourront rien faire pour changer votre circonstance, pour changer votre douleur en joie, votre chagrin en allégresse. Personne au monde, et même tous les chrétiens du monde eux-mêmes, ne peuvent rien à vos circonstances. Il ne peuvent pas, par eux-mêmes, changer la volonté propre d’un homme en obéissance à Dieu, sa haine contre Dieu en amour pour Christ. Personne ne peut faire cela au monde. Si vous appelez des chrétiens, ils peuvent prier pour vous, pour que Dieu fasse ce travail dans votre âme, le seul qui compte. Mais que de fois on s’appuie sur toutes sortes d’appuis, et on jette Dieu de côté. Dieu est-Il insensible à cet outrage ? Il sent tous les outrages. C’est un outrage à Dieu que de se confier en l’homme. Et je dis cela en sentant, pour moi-même, combien c’est difficile de se confier en Dieu.

Qu’une difficulté nous arrive, notre premier mouvement est-il de dire : Seigneur, voilà tout ce qu’il y a, exactement tout ? C’est à toi que je pense ; je t’apporte cela. C’est là une preuve pratique de la confiance en Dieu. Tandis que si vous allez chercher d’autres appuis, vous mettez le Seigneur de côté, et votre confiance n’est pas en Lui. Et si vous faites appel à des frères ou à des soeurs, que ce soit pour qu’ils prient afin que Dieu vous donne cette confiance qui fait qu’il n’y a rien entre Dieu et l’âme. Ah, si nous comptions sur Dieu en toutes choses ! Il faut compter sur Dieu quand c’est difficile. D’ailleurs, c’est toujours difficile de compter sur Dieu. Nous trouvons : «Confiez-vous dans l’Éternel en tout temps», (Psaume 62:8), quand le ciel est serein comme quand l’orage gronde. Lorsque l’épreuve survient, la détresse, ah, on pense à Dieu ! Mais il y a tellement d’intermédiaires qu’on a laissé se glisser entre le coeur et Dieu, que la confiance en Dieu est, en somme, très lointaine, et qu’il faut la faire remonter à la surface du coeur, au prix de beaucoup d’exercices.

C’est difficile, chers amis, de se confier en Dieu. Mais Dieu le sait. Dieu tient compte de la confiance des siens, et il n’y a que cela qui lui plaise.

Dieu nous parle, chers amis, aux uns et aux autres. Et il arrive qu’Il nous envoie une circonstance difficile, parce que nous sommes tombés dans un état de torpeur où Dieu n’a aucune place dans notre âme. Il nous envoie une épreuve pour nous réveiller, pour nous faire dire : Où est-ce que j’avais mis Dieu ? Et j’osais dire que je me confiais en Lui !

Quand on se confie en Dieu, on ne s’agite pas. C’est sérieux, de s’appuyer sur Dieu. C’est solennel, de chercher à donner à Dieu la première place. Je ne dis pas que nous le réalisions. Que Dieu nous fasse faire des progrès dans cet état-là. Mais s’appuyer sur Dieu, ne pas s’appuyer sur des appuis que nous aimons tous, c’est toujours éprouvant.

Dans Jérémie, nous avons deux exemples qui m’ont souvent réconforté, chers amis.

Le premier est celui d’Ébed-Mélec, l’Éthiopien. Un Éthiopien ! Dieu choisit cet homme, qui n’était pas favorisé en Israël, et le désigne ainsi pour montrer que cet homme, qui, a priori, n’avait pas été enseigné comme les Israélites, brille par sa confiance en Dieu. On voit Ébed-Mélec agir ; et, après, Dieu dit : «parce que tu as eu confiance en moi». (chap. 39:18) Qu’avait-il fait ? Il a mis sa vie dans sa main. Il aurait pu dire de Jérémie : Ce n’est qu’un prophète ! Il a vu Jérémie qu’on mettait dans la fosse (car on mettait les prophètes dans la fosse, dans ce temps-là… et on en a mis pas mal depuis) parce qu’il annonçait la parole de l’Éternel : Jérusalem sera prise ; livrez-vous aux Chaldéens. En effet, Dieu avait décidé de balayer son peuple de sa terre, tellement il avait péché.

Jérémie a parlé pendant peut-être plus de quarante ans ; quarante ans à souffrir ! Il tient bon et dit ce que Dieu lui fait dire, toujours. De guerre lasse, on s’empare de lui, on le fait mettre dans la fosse. Ce qui rend la situation solennelle, c’est qu’on condamne Dieu, en condamnant Jérémie.

Ébed-Mélec prend intérêt à Jérémie. Et, au prix de sa vie, cet Éthiopien, homme sans influence, va au-devant du roi et dit : C’est mal, de faire mourir Jérémie. Il s’emploie à faire remonter Jérémie hors de la fosse.

Si les princes, qui avaient jeté Jérémie dans la fosse, avaient vu cela, Ébed-Mélec risquait sa vie. Mais quand Jérusalem a été prise — car elle l’a été — Dieu n’a rien oublié. C’est pourquoi nous trouvons ce que nous avons lu. Dieu fait porter son message à Ébed-Mélec par Jérémie. Ce sont des paroles de toute beauté. Dieu ne perd rien, enregistre tout, se souvient de tout, de tout ce que Lui a produit dans les siens. Ce sont des paroles extrêmement belles : «ainsi dit l’Éternel des armées…» (chap. 39:16).

Ébed-Mélec n’était pas un héros. Dieu dit lui-même qu’il avait peur. Il n’avait pas une énergie naturelle telle qu’il ne sentait rien. Et Dieu lui dit : «Je te délivrerai en ce jour-là… je te sauverai… et tu auras ta vie pour butin ; car tu as eu confiance en moi, dit l’Éternel» (chap. 39:17-18).

Chers amis, il est beau de voir que Dieu attribue aux siens ce qu’il leur fait faire. Les fruits de la grâce qui agit en eux, il les leur attribue comme une bénédiction. Dieu sait en quoi nous nous confions. Bien des serviteurs de Dieu, qui ont annoncé que ce monde est un monde condamné, perdu, et la chrétienté elle-même, ont eu, pour cela, à endurer la mort ! Mais un jour viendra où la récompense de cette fidélité leur sera donnée, non pas sur la terre, comme ici en Israël, mais en vie et en gloire éternelles. Dieu tient bien ses comptes. Il sait ceux qui se confient en Lui : «Les yeux de l’Éternel parcourent toute la terre pour voir ceux qui sont d’un coeur parfait envers lui» (cf. 2 Chron. 16:9). Et les yeux de l’Éternel sont cette parfaite connaissance que Dieu a de tout ce qui se passe dans les coeurs de tous les hommes, à chaque instant : «les yeux de l’Éternel parcourent toute la terre».

Qu’il nous soit donné de nous confier en Dieu pour tout. Nous avons une épreuve ? Qu’il nous soit donné de penser à Dieu, de crier à Dieu. Est-ce une épreuve pour laquelle nous n’osons même pas faire appel peut-être à nos frères, à nos soeurs ? Crions à Dieu ; prions Dieu ; demandons à Dieu qu’Il nous donne de compter sur Lui. «Rien n’est impossible à celui qui croit» (cf. Marc 9:23) ; rien, absolument rien.

Vous avez des situations, des circonstances inextricables ? Personne n’y peut rien ? Vous ne savez pas comment vous en sortir ? Priez Dieu. Seulement, il faut la foi. Notre foi est en question.

Voilà pourquoi nous pouvons prier tous les jours, pour que Dieu nous donne de la foi, dans le déroulement de notre vie quotidienne, dans l’accomplissement de notre humble tâche quotidienne. Il ne faut pas la faire sans Dieu, mais compter sur Dieu. Et, dans les circonstances plus remarquables, nous aurons Dieu avec nous.

Ensuite, nous avons l’exemple de Baruc. Il a beaucoup souffert, parce qu’il n’était pas à la hauteur. Mais il avait à coeur le bien du peuple. Jérémie a beaucoup souffert parce que son coeur était avec le peuple. Et Dieu lui disait : Je le consumerai ; son histoire est finie. C’était terrible, pour un homme de Dieu comme Jérémie, d’être obligé de dire lui-même, de la part de Dieu, au peuple qu’il aimait de tout son coeur : C’est fini ; le jugement est là.

Tout le livre de Jérémie, et plus encore les Lamentations, expriment quelque chose de cette douleur profonde de Jérémie.

À Baruc, Dieu dit aussi : «Tu auras ta vie pour butin» (Jérémie 45:5). Baruc a été avec Jérémie ; il a eu sa vie pour butin.

Que Dieu nous donne d’imiter la confiance de notre Seigneur Jésus Christ.

C’est quelque chose de profond que la confiance en Dieu, que se confier en Dieu tous les jours. Sinon, on se confie en soi. Que de fois nous nous confions en nous ! Je vais faire ceci, établir mon plan, voir, réfléchir. Je fais appel à ma sagesse, à ma connaissance, peut-être à ma piété. On peut se confier en tout ce qui est de soi, et pas en Dieu.

Une deuxième vertu chrétienne, dont je désirais dire un mot pour la proposer comme sujet de méditation, est mise en évidence dans Jean 11 ; c’est la dépendance. Le Seigneur montre une dépendance absolue. La dépendance, c’est chercher la volonté de Dieu avant de faire quoi que ce soit.

Que de fois nous faisons l’inverse ! Nous prenons une décision dans notre coeur ; elle est transformée en acte dans notre vie ; et puis nous disons : Seigneur, bénis-moi. C’est-à-dire, bénis ce que j’ai fait ; c’est-à-dire, au fond, bénis ma propre volonté. Voilà comment nous comprenons les choses ! C’est l’inverse de la dépendance ; c’est donc l’indépendance ; tandis que la dépendance reste bien illustrée par l’attitude du Seigneur à la mort de Lazare. Lazare était malade. Le Seigneur le savait ; mais Il reste là où il était, trois jours, sans se déplacer. Tout le monde, les Juifs, les disciples, et Marthe, même Marie, agit comme pour faire sortir le Seigneur de cette dépendance absolue qui était la sienne.

Le Seigneur n’avait pas de commandement de la part de son Père. Aussi Il ne fait pas un pas. Il savait que Lazare était malade, mais il ne fait pas un pas. On lui a fait des reproches : Seigneur, voilà, il est mort ; si tu étais venu, il ne serait pas mort. La dépendance recevra toujours des reproches de l’indépendance. Ces pauvres disciples étaient bien charnels, comme nous le sommes. Ils ont fait souffrir le Seigneur. Pourtant, dans sa grâce, Il leur dit : Vous avez persévéré avec moi dans mes tentations (Luc 22:28).

Voilà la dépendance : le Seigneur ne fait pas un pas. C’est difficile, chers amis, quand on sait qu’on pourrait faire quelque chose, de ne pas le faire ; c’est très difficile.

Qu’est-il résulté de cette dépendance absolue du Seigneur ? Eh bien, tout le monde savait qu’il guérissait les malades. Et on a vu, du fait de sa dépendance, qu’Il pouvait ressusciter un mort. Ressusciter un mort, c’est autre chose que de guérir un malade. C’est autre chose, à la gloire de Dieu ! C’est pourquoi le Seigneur dit : «Cette maladie n’est pas à la mort, mais pour la gloire de Dieu» (Jean 11:4). Si nous dépendons du Seigneur, dans les petites et dans les grandes choses, nous glorifierons Dieu. Mais souvent, nous nous agitons, lorsque quelque chose nous arrive, au lieu de nous arrêter à ce que le Seigneur veut. Il est vrai que nous avons peut-être tellement peu l’habitude de consulter le Seigneur, que nous n’entendons pas sa voix quand Il parle, sauf quand Il nous parle très fortement, quand Il nous oblige à nous arrêter. Si nous avions l’habitude d’entendre la voix du Seigneur, nous dirions : Là, le Seigneur m’arrête ; je le sens, je sens qu’Il veut que j’attende ; je ne fais pas un pas, je reste tranquille ; et puis, Il m’ouvre la porte, et je vais en avant. Le Seigneur dit à Philadelphie : «Je tiens devant toi une porte ouverte que personne ne peut fermer» (cf. Apocalypse 3:8).

Nous n’aurions qu’à dépendre du Seigneur ! Hélas, il nous suffit de voir ce que nous faisons pour constater combien nous sommes loin de ce que le Seigneur attend de nous, dans notre vie de tous les jours et, à combien plus forte raison, dans les circonstances graves. Nous regardons dix ans en arrière, et nous disons : Si j’étais resté tranquille, Seigneur, je me serais épargné telle agitation, telle souffrance qui, non seulement ont été vaines, mais ont été une désobéissance.

Voilà la dépendance : attendre que le Seigneur nous dise d’agir. Il ne dit rien, alors ne rien faire. C’est ce que le Seigneur faisait, absolument, parfaitement. Tandis que nous, nous faisons bien souvent l’inverse, et en invoquant le nom du Seigneur. Et puis nous disons : Seigneur, bénis-nous, alors que nous devrions dire : Seigneur, nous avons désobéi ; nous ne nous sommes pas attendus à toi. Cela va bien loin. Mais si nous sommes chrétiens pour le ciel seulement, ce n’est pas la peine de parler de christianisme pratique. Si nous ne sommes chrétiens que pour le ciel, si nous sommes contents de connaître Jésus simplement pour le ciel, faisons nos quatre volontés ouvertement, et ne nous réclamons pas du nom de Celui qui est mort, non seulement pour nous sauver, mais aussi pour que nous vivions pour lui !

Un troisième point, c’est l’obéissance. L’examen de ces trois vertus chrétiennes n’est pas le fait du docteur chrétien, c’est le fait de la piété et de la foi. Et on trouvera, sans aucun doute, devant le tribunal de Christ, que tel frère inconnu ou telle vieille soeur inconnue, ou qu’un chrétien vivant n’importe où, aura vécu ces trois vertus chrétiennes beaucoup plus que nous, qui savons beaucoup de choses et ne les vivons pas.

La confiance en Dieu, la dépendance de Dieu, l’obéissance au Seigneur dans les détails, dans notre vie pratique, quand nous sommes devant les hommes, quand nous sommes devant les frères, dans les réunions, dépendre du Seigneur et du Saint Esprit dans les petites choses… Si nous le réalisions, nous remplirions le coeur de Christ de joie ; et, pour nous, ce serait le ciel sur la terre.

Que le Seigneur nous exerce, les uns et les autres, à secouer ces mensonges que constituent les apparences dont nous nous contentons, la plupart du temps, et à apprendre, dans la communion avec notre Sauveur bien-aimé, le trésor de notre coeur, notre vie pour l’éternité, ce que c’est que de Le suivre dans ce pauvre monde. Peut-être que, demain, nous n’aurons plus le privilège de pouvoir le faire.