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La foi équipée pour le mauvais jour – Éphésiens 6:10-24
J. N. Darby (ajouts bibliquest entre crochets)
STEM Publishing
1 [Origine du combat chrétien]
2 [Éph. 6:10 — La force et sa source en Christ]
3 [Les soucis et difficultés éloignent de Christ et Satan s’en sert]
4 [La puissance de Christ opère quand il y a une faiblesse sentie]
5 [Éph. 6:11 et 6:13 — Revêtez-vous de l’armure complète de Dieu]
5.1 [Moïse priant pendant le combat contre Amalek]
5.2 [L’exemple de Jonathan et Saül. Simplicité de la dépendance de Dieu]
5.4 [Résister aux ruses du diable]
5.5 [Quand est-ce le « mauvais jour »]
6 [Éph. 6:14 — les reins ceints de la vérité et la cuirasse de la justice]
7 [Éph. 6:15 — les pieds chaussés de la préparation de l’évangile de paix]
8 [Éph. 6:16 — bouclier de la foi]
9 [Éph. 6:17 — casque du salut]
10 [Éph. 6:18 — toutes sortes de prières]
10.3 [Éph. 6:18-20 — Pour tous les saints et pour moi]
Les bénédictions mêmes de l’Église nous placent dans une sorte de conflit que nous n’aurions pas sans ces bénédictions. Nous sommes donc exposés à plus d’échec et de mal. Un Juif pouvait faire beaucoup de choses qui seraient monstrueuses chez un chrétien, et n’en éprouver aucune souillure de conscience. Le voile étant déchiré, la lumière brille, et la conséquence est que la lumière venant du lieu très-saint ne peut tolérer le mal. Béni soit Dieu ! nous avons la puissance pour faire face aux difficultés de notre position ; et cette épître met en évidence les ressources que Dieu a préparées pour les saints.
L’église est assise «dans les lieux célestes en Christ» (Éph. 2:6), bénie de toutes les bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ (1:3). C'est pourquoi il est dit que nous avons à lutter contre la puissance spirituelle de méchanceté dans les lieux célestes (6:12). Nous sommes entraînés dans un conflit dans le lieu même de la force ; car plus nous sommes proches de Dieu, plus nous avons besoin de force pour y marcher.
Israël, lorsqu’ils sont entrés dans le pays, a trouvé les conséquences du péché désespérées. Quel terrible massacre à Aï, à cause du péché d’Acan (Josué 7), et les conséquences de la négligence à demander conseil à l’Éternel au sujet des hommes de Gabaon se sont poursuivies pendant des générations, y compris du temps de Saül (2 Sam. 21). 21. Dans le pays, où Dieu était et prenait Sa place, les conséquences du péché étaient proportionnelles.
Un effet de nos privilèges est de nous amener à ce conflit. De plus, si vous et moi avons plus de connaissances que beaucoup d’autres chrétiens, il y aura plus de déshonneur et d’échec parmi nous que parmi les autres chrétiens, à moins que nous ne marchions selon la lumière.
«Fortifiez-vous dans le Seigneur» (Éph. 6:10). Voici le lieu de la force — une force que l’on ne trouve qu’en Lui. Quel que soit l’instrument qu’il Lui plaise d’utiliser, il n’y a pas d’autre objet de foi que le Seigneur Lui-même. Bien qu’il n’y ait rien de plus béni que le ministère de la parole ; si j’ai contribué à la conversion d’une âme, par la bénédiction de Dieu, cette âme s’attachera à moi, et à juste titre ; c’est de Dieu et Dieu le reconnaît (car s’Il brise ce qui est de la chair, Il crée ce qui est de l’Esprit : Dieu le donne — on peut en abuser, mais Dieu fait le lien entre celui qui est béni et l’instrument de la bénédiction) ; cependant on ne peut pas exercer sa foi en la mettant dans l’homme, on ne peut pas se mettre dans la dépendance de l’homme. Il est vrai qu’il y a ce lien, mais c’est parce que l’âme est amenée à Christ. Cela seul est la conversion. Et c’est là que se trouve la force. Il n’y a de force qu’en Christ. Je n’en ai point, à aucun moment, si ce n’est lorsque mon âme est en communion secrète avec Lui, et (par Lui) avec Dieu le Père. Or, la puissance directe de Satan vise ce point : empêcher nos âmes de vivre de Christ.
Ce que nous appelons des devoirs, mais que Dieu appelle des «soucis», nous sépare souvent de Christ. Ils fatiguent et oppressent l’âme ; et si les saints ne jettent pas tout cela sur Christ, ils s’énervent eux-mêmes par des choses qui distraient l’esprit. L’homme dit : «Je ne jouis pas de Christ» ; il ne sait pas comment, mais il pense que c’est à cause de la pression de soucis inévitables, alors qu’en réalité, c’est l’effet et le résultat d’avoir cherché sa ressource ailleurs qu’en Christ. L’âme s’est affligée parce qu’elle n’a pas trouvé Christ dans la souffrance, et cela l’a poussée vers quelque chose qui n’est pas Christ, quelque chose qui (à vue humaine) est assez prometteur. C’est ainsi qu’elle prend goût aux choses futiles. Ce à quoi nous sommes conduits par l’Esprit, c’est à être «fortifiés dans le Seigneur et dans la puissance de Sa force». Il ne sert à rien de parler de soucis : Satan est derrière tout cela ; il ne sert à rien de parler des difficultés : Satan est derrière les difficultés, les poussant à ébranler la puissance de la Parole en nous ; et nous pouvons être sûrs que, si nous ne sommes pas en communion, Satan aura l’avantage sur nous, parce que ces soucis, etc. ne concernent pas Christ. Tout ce que j’ai à faire, c’est pour Christ. Il nous fera sentir notre dépendance, mais elle n’est jamais falsifiée.
Lorsque nous sommes opprimés par les tempêtes de la vie, il est toujours vrai que nous ne sommes pas dans la force de Christ, car Il est plus fort que le magasin, la famille ou tout autre souci. Il se peut que je sois occupé à quelque chose que je ne devrais pas faire ; si je ne peux pas le faire «pour le Seigneur», je ne dois pas le faire. Il est certain que la force de Christ nous porte à travers tout, quelles que soient les difficultés : nous les sentirons, nous gémirons peut-être sous elles ; mais quand je peux dire, avec David, «C’est Dieu qui me ceint de force» (Ps. 18:39), l’ennemi peut venir contre moi — l’arc d’airain sera brisé. Le Seigneur l’a fait triompher de tout.
C’est dans les difficultés que nous apprenons cette force. C’est pourquoi, dans les petites choses, le croyant a tendance à oublier que toute notre dépendance est d’être «fortifiés dans le Seigneur», c’est-à-dire de ne pas perdre la conscience de notre faiblesse. Paul dit : «J’ai été parmi vous dans la faiblesse» (1 Cor. 2:3) : «au dehors, il y avait des combats, au dedans, des craintes» (2 Cor. 7:5). Cela ne veut pas dire que le saint peut dire : «Je suis fort» lorsqu’il est confronté à des difficultés : celles-ci nous font nous appuyer sur Christ quand nous sommes dans les difficultés, et la force est toujours là — «ma puissance s’accomplit dans l’infirmité» (il y a la conscience de la faiblesse). Toute la vérité de cela se trouve dans l’esprit de dépendance, que nous voyions la lumière ou non. Paul a dit : «Je me glorifie de mes infirmités» — pourquoi ? Parce qu’elles l’ont fait s’appuyer sur Christ. La foi en exercice est fortifiée, et Christ donne de la lumière à celui qui se réveille : «La lumière se lève dans les ténèbres pour les hommes droits» (Ps. 112:4). La raison pour laquelle un saint qui a eu beaucoup de joie, tombe souvent dans les manquements, c’est que cela l’a éloigné de la conscience présente de sa dépendance ; la bonté même du Seigneur l’a fait jouir de lui-même Il y a toujours une tendance à ce que la chair s’y glisse.
Après avoir montré où se trouve la force du chrétien, l’apôtre dit : «Revêtez-vous de toute l’armure de Dieu» (6:11). Ce qui est important, c’est qu’il s’agit de l’armure de Dieu. Sans elle, il n’est pas possible de résister à Satan. Ce qui n’est pas de Dieu échoue. J’ai beau avoir été habile à argumenter et avoir pu confondre un opposant avec la vérité, je ne lui ai cependant pas fait de bien et je me suis fait beaucoup de mal à moi-même, parce que j’ai agi dans la chair : Satan travaillait sur moi, et non Dieu. Quand il y a l’armure de Dieu, c’est par la foi et dans une communion secrète avec Dieu. Lorsque nous perdons cela, nous perdons toute force ; tout ce que nous savons sera inutile — même la parole de Dieu, car elle est «l’épée de l’Esprit», et elle est alors enfermée. La force est toujours l’effet d’avoir à faire avec Dieu dans un esprit de dépendance. Dans l’exercice de cette dépendance, je peux avoir un tel sens béni de Sa puissance que je peux triompher de tout ; mais que ce soit dans l’épreuve ou dans le triomphe, je serai fort en ayant le sentiment de la dépendance. Si les mains de Moïse n’étaient pas élevées, Amalek l’emportait, Ex. 17. Un spectateur aurait pu s’étonner de voir Amalek l’emporter à certains moments, et se mettrait à calculer l’organisation (les avantages ou les inconvénients de la disposition des combattants) dans laquelle Israël était placé ; mais le secret quand Amalek l’emportait, c’est que les mains de Moïse restaient pendantes. Ce n’était pas parce que Josué n’était pas à la place bénie pour accomplir l’œuvre de Dieu, mais parce que l’acte de dépendance à l’égard de Dieu était suspendu. Si mes pensées ont été exercées au sujet d’un frère et qu’en marchant dans les rues, en allant vers lui, je m’éloigne de Dieu, je ne lui ferai aucun bien, même si je lui dis beaucoup de choses.
Voyez le contraste entre Jonathan et Saül (1 Sam. 14) — entre la confiance en Dieu qui surmonte les difficultés, et l’échec pour soi-même, avec toutes les ressources de la royauté. Jonathan grimpe sur ses mains et ses pieds, confiant en Dieu, et l’ennemi tombe devant lui. Saül, voyant l’œuvre du Seigneur se dérouler, ne connaissant pas la pensée de l’Éternel, appelle le sacrificateur. Il se peut qu’il ait eu une bonne intention, mais certainement pas la simplicité de la dépendance à l’égard de Dieu (lorsqu’il demandait ce qu’il devait faire) ; et il gâche tout par son serment insensé. Il a été dit de Jonathan : «Il a opéré avec Dieu aujourd’hui». Dieu était avec lui, et il avait la force et la liberté. Lorsque nous marchons dans la dépendance de Dieu, il y a toujours de la liberté devant Dieu. Jonathan savait ce qu’il devait faire, et il prit du miel, parce qu’il marchait en toute liberté, car Dieu était avec lui, tandis que Saül, par légalisme, mit lui-même et le peuple en esclavage. Si nous ne dépendons pas de Dieu, les choses mêmes qui devraient être notre armure seront des armes contre nous, frappant des amis au lieu d’ennemis, ou nous blessant nous-mêmes.
Observez qu’il est dit : «Revêtez-vous de toute l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister aux ruses (artifices) du diable» — «Revêtez-vous de toute l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister au mauvais jour», etc. (6:13). Si je voyais quelqu’un partir au combat sans bouclier, sans casque, etc. je dirais qu’il est fou. En théorie, on peut ne pas l’avoir ; mais si nous vivons assez près de Dieu pour être pratiquement en conflit, nous aurons besoin de «toute l’armure». Si nous prions sans sonder la Parole, ou si nous lisons la Parole sans prier, nous risquons de ne pas être guidés. Jésus a dit : «Si vous demeurez en moi, et si mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et il vous sera fait» (Jean 15:7). Sans cela, je risque de demander une chose insensée qui ne me sera pas accordée.
La faiblesse consciente fait qu’un saint n’ose pas se déplacer sans Dieu. Je ne peux pas aller à la rencontre d’un ennemi avec la parole et sans la prière. Si je me sens comme une brebis au milieu des loups (Matt. 11:16), je dois être conscient de ma faiblesse. Il se peut que, comme un antiquaire, je sois occupé par la théorie de l’armure, mais si je ne la revêts pas, je ne suis pas dans une dépendance réelle de Dieu.
Nous devons résister aux ruses (artifices) du diable : il n’est pas dit à sa puissance. Dès que je les vois, je peux les éviter. Mais après tout, ce n’est pas de connaitre Satan qui permet d’être intelligent ni d’être capable de découvrir ses «ruses» ou artifices, mais c’est le fait de rester dans la présence de Dieu. Il en a toujours été ainsi avec Christ. Même l’affection de Pierre a essayé de Le détourner de la croix, Matt. 16:22. Jésus a résisté à Satan et a dévoilé ses ruses ; non seulement Il recevait toujours les choses d’en haut, mais Il les recevait dans un esprit de dépendance de Dieu. Dès que nous savons que la chose est de Satan, la tentation est terminée si nous marchons avec Dieu. Lorsque le diable vint à notre Seigneur (Matt. 4), Christ ne lui dit pas d’emblée : Tu es Satan ; cela n’aurait été qu’une démonstration de Sa puissance. Il a agi en homme obéissant et a ainsi déjoué le tentateur. Lorsque le diable réclame l’adoration, il dit alors : «Va-t’en, Satan». Pour discerner ses «ruses» ou artifices, nous devons voir si la chose proposée nous éloigne de l’obéissance à Christ ; si c’est le cas, peu importe qui la propose, je dois la rejeter. Le diable a ce caractère de subtilité (pas toujours d’opposition ouverte), comme le serpent (voir 2 Cor. 11:3) ; mais la place d’obéissance à Dieu le contrariera toujours.
L’expression «le mauvais jour» est remarquable (6:13). Elle signifie, d’une manière générale, tout le temps présent, car c’est le temps des tentations de Satan ; mais il y a certaines circonstances qui font que la puissance de Satan s’exerce plus à un moment qu’à un autre. Il y a un moment où l’âme est mise à l’épreuve. Il est différent d’avancer avec énergie contre Satan, d’exercer les triomphes de la victoire, de jouir des triomphes ; nous pouvons marcher avec une énergie qui surmonte toute opposition, ou dans la faiblesse consciente d’être à peine capable de tenir debout. Une âme a souvent un «mauvais jour» après avoir triomphé par Christ. Il peut y avoir de l’exaltation dans le souvenir du triomphe, et une nouvelle source d’épreuve et de dépendance apparaît. Il se peut que je renonce au monde et que je sois si heureux dans l’estime et l’amour des chrétiens que cela fasse ressortir un peu de la chair à un bas niveau. Un saint se retrouve souvent dans cet état, après avoir poursuivi son chemin pendant un certain temps, fort de ses anciennes conquêtes. Un nouveau combat s’engage et, s’il n’y est pas préparé, il est vaincu pour un temps. Le lieu de la force est toujours d’être forcé de s’appuyer sur Dieu. Comme nous l’avons déjà remarqué à propos de David, quel contraste entre ses chants de délivrance et d’actions de grâces à Dieu, et les paroles de deuil : «Ma maison n’est pas ainsi avec Dieu», 2 Sam. 22 et 23.
Le saint qui craint toujours Dieu est toujours fort, car Dieu est toujours avec lui ; le secret de sa force, c’est qu’il a Dieu à son côté. Nous avons tendance à regarder aux moyens, même les bons, et à oublier Dieu. La victoire la plus importante a souvent été remportée lorsque nous avons eu le plus peur d’être battus — les chants les plus brillants sont lorsqu’un mauvais jour nous a forcés à nous appuyer sur Dieu. L’âme craint, et dans la dépendance, les difficultés tombent devant nous. Nous ne pouvons peut-être pas expliquer pourquoi le succès était là, mais le secret est que les mains étaient levées. Le Seigneur accomplit toujours Ses plans.
«Tenez donc ferme, ayant les reins ceints de la vérité». La vérité n’est jamais vraiment nôtre que dans la mesure où les affections sont gardées en ordre par elle. Je peux prêcher une belle vérité, et beaucoup se réjouir de la vérité, mais l’âme qui n’est pas en communion avec Dieu dans la vérité énoncée, n’a pas ceint ses reins de la vérité.
«Et ayant revêtu la cuirasse de la justice». Une personne qui n’a pas une conscience pure, Satan la frappe dans sa marche ; mais si la conscience est bonne, elle a la «cuirasse», et ne pense donc pas continuellement à des attaques à cet endroit. Si Satan m’accuse, je dis « Christ est ma justice ». Mais ici, c’est Satan qui me trouble au niveau de la conscience. Si je ne suis pas honnête dans mes confessions devant Dieu, je n’ai pas la «cuirasse». Si je l’ai, il n’est pas nécessaire que je continue à regarder ma propre poitrine, je peux aller de l’avant avec l’assurance que je ne cache rien à Dieu, mais que je marche en toute bonne conscience devant Lui. Le Seigneur peut nous protéger dans la bataille, mais nous ne pouvons pas poursuivre le conflit si nous ne portons pas cette partie de «l’armure complète». Il y a sans doute une ressource dans la grâce de Dieu, dans tous nos manquements, mais la bonne place, c’est d’avoir une bonne conscience. C’est le lieu de la liberté et de la force.
«Et ayant chaussés vos pieds de la préparation de l’évangile de paix». L’évangile de paix est à nous en Christ, mais je dois avoir l’esprit de paix dans mon cœur. La paix a été faite pour nous afin que nous puissions demeurer dans la paix. C’est la paix qui «surpasse toute intelligence» (Phil. 4:7) — «la paix de Dieu» qui doit garder nos cœurs et nos pensées. Il n’y a pas de lieu aussi rempli de paix que le ciel — pas de bazar là-bas : des myriades d’adorateurs tous en concorde, tandis qu’il y a un millier d’harmonies autour du centre de la gloire de Dieu. L’âme en communion avec Dieu vivra dans un esprit de paix. Il n’y a rien de plus important, pour faire face à l’agitation du monde, que d’adopter cet esprit de paix. Lorsque l’esprit de paix ne règne pas dans le cœur, comment le saint peut-il marcher comme s’il avait toujours la paix ? Un tel homme peut faire preuve d’une fidélité sans faille, mais il ne peut pas marcher comme Jésus a marché. Rien ne maintient l’âme dans une telle paix qu’une confiance ferme en Dieu. Sans cela, un homme sera continuellement excité, dans la hâte et plein d’anxiété. Si la paix de Dieu garde vos cœurs, vous en aurez le triomphe ; on n’entend rien qui s’en différencie, qui ne soit en parfaite harmonie avec elle. Une fermeté intransigeante nous caractérise, mais aussi le calme ; et rien ne garde l’âme aussi calme que le sentiment de la grâce. C’est un signe de puissance et, de plus, il est lié à l’humilité. Toute la grâce est venue à nous. Le sens de n’être rien, avec l’esprit de paix, donne la force de surmonter toutes choses.
«Par-dessus tout, prenez le bouclier de la foi, qui vous permettra d’éteindre tous les dards enflammés du méchant». Chaque «dard enflammé» est éteint par la confiance en Dieu. Le chrétien ne doit pas craindre de relever la tête au jour du combat, car Dieu est avec lui et pour lui. Cette confiance n’est pas ébranlée par les pensées abominables que Satan fait naître dans son esprit. Tout est éteint par cette confiance.
«Prenez aussi le casque du salut». Je lève la tête parce que je suis en sécurité. Le salut m’appartient.
La force commence à l’intérieur. Nous avons d’abord les reins ceints de vérité, la poitrine couverte de justice, les pieds chaussés de la préparation de l’évangile de paix, etc., et ensuite nous pouvons prendre (notre seule arme offensive) «l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu». Il n’y a rien de plus dangereux que d’utiliser la parole quand elle n’a pas touché ma conscience. Je me mets entre les mains de Satan si je vais au-delà de ce que je tiens de Dieu, de ce que mon âme a en possession, et si je l’utilise dans le ministère publique ou privé. Il n’y a rien de plus dangereux que de manier la Parole sans être guidé par l’Esprit. Parler avec des saints des choses de Dieu au-delà de ce que je détiens en communion est tout à fait pernicieux. Il y aurait beaucoup de choses qui ne seraient pas dites et qui sont dites si nous étions attentifs à cela et si la parole n’était pas utilisée de manière impure. Rien ne sépare davantage de Dieu que la vérité dite en dehors de la communion avec Dieu ; il y a là un danger hors du commun.
«Priant avec toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l’Esprit, et y veillant avec toute persévérance, et des supplications nécessaires pour tous les saints, etc.». L’expression « en tout temps » n’est pas utilisé en référence à d’autres choses ; la prière est l’expression et l’exercice de la dépendance. Si une personne me pose une question et que j’y réponds sans en parler à Dieu, il y a plus de chances que la réponse éloigne de Dieu qu’elle ne rapproche. C’est comme pour Ézéchias (Ésaïe 39) lorsque les ambassadeurs sont arrivés et qu’il les a tournés vers ses trésors plutôt que vers le Seigneur qui l’avait guéri. Lorsqu’une question ou une difficulté se présente, nous tournons-nous vers Dieu ? Il se peut que nous nous soyons tournés vers Dieu auparavant, et que la chose ait été résolue ; nous devrions avoir cette puissance de prière qui fait qu’il n’y a pas de difficultés dans n’importe quelle circonstance — voilà la supplication continuelle ; nous devrions être équipés de toute bonne parole et de toute bonne œuvre. Il en était ainsi pour Jésus. Il avait déjà prié auparavant, de sorte que lorsque la coupe est arrivée, il était tout à fait prêt à la boire.
Un souhait ou un désir exprimé à Dieu, dans la confiance d’un enfant envers son père, est entendu ; mais ce n’est pas nécessairement une prière «par l’Esprit». Lorsque nous vivons réellement dans la puissance de la communion, nous avons cette énergie de supplication qui compte sur des réponses (1 Jean 3:21-22 ; 5:14-15), et l’apôtre parle ici de quelqu’un qui est en communion. Il devrait en être ainsi pour nous ; nous devrions marcher dans la liberté de Christ, de manière à ne pas être pris au piège ou jetés hors de la communion par les soucis, des convoitises et les angoisses de cette vie, même s’il s’agit d’un «mauvais jour».
Supposons que vous commenciez la journée avec un esprit doux de prière et de confiance en Dieu ; au cours de la journée, dans ce monde méchant, vous trouverez mille causes d’agitation ; mais si vous êtes spirituellement exercé, vivant pour voir les choses dans lesquelles Dieu est exercé, tout deviendra un sujet de prière et d’intercession selon la pensée de Dieu. Ainsi, l’humilité et la dépendance devraient marquer toutes les actions d’un saint. Au lieu d’être pleins de regrets face à ce que nous rencontrons, si nous marchons avec Christ, nous verrons Ses intérêts dans un frère ou dans l’église. Quelle chose bénie que de tout porter à Dieu ! de tout prendre à Lui, au lieu de murmurer constamment à cause des manquements ! Telle est notre position : revêtir toute l’armure de Dieu et ne pas se laisser surprendre par Satan. À moins d’être droits nous-mêmes, nous ne pouvons pas intercéder pour les autres. Les paroles du v. 18 se réfèrent à un homme qui marche avec «toute l’armure».
L’apôtre pouvait prier pour chacun, mais il avait d’autant plus besoin des prières des saints qu’il avait plus de soucis que les autres, 6:19, 20. Il avait toujours besoin de leurs prières, comme nous le voyons, 6:19. En marchant lui-même en pleine affection, il comptait sur les gens pour s’occuper de lui ; en marchant comme Paul, cela va de soi. Ici aussi (6:21, 22), et aux saints de Colosses, il dit avoir envoyé Tychique pour leur faire part de son état — « afin que vous sachiez l’état de mes affaires et comment je me porte». Il prend leur amour pour acquis. Nous aussi, si nous marchons dans l’amour de l’Esprit, nous pouvons toujours compter sur l’intérêt des autres pour nos «affaires». Dans le monde, ce serait de l’orgueil de supposer que les autres s’inquiètent de nos préoccupations ; mais le saint connaît l’amour de l’Esprit dans les saints et compte sur lui.
Revenons au premier grand principe : «Fortifiez-vous dans le Seigneur», etc. En dépit de Satan et de tout ce qu’il peut faire pour nous entraver, nous avons le privilège de dépendre individuellement de Dieu. Tout peut sembler sombre, mais le Seigneur nous dit «de nous fortifier». Cette force s’accompagne toujours d’une humilité de cœur. Quoi qu’il arrive, lorsque nous nous reposons sur le Seigneur, nous sommes forts. Mais notre dépendance doit être simplement et uniquement à l’égard de Dieu.