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L’appel de l’Épouse — Genèse 24
J.N. Darby
Table des matières :
ME 1869 p. 373, 392
En Abraham, le dépositaire des promesses de Dieu aux patriarches, nous trouvons les principes fondamentaux du croyant. Abraham, ayant offert en sacrifice son fils Isaac et l’ayant reçu de nouveau, nous fournit par ce fait le type de la résurrection de Jésus, qui devient, comme Isaac, héritier de tous les biens de son Père. Rebecca, type de l’Église, est appelée à être l’épouse d’Isaac ressuscité. Plus tard, en Jacob, nous avons l’histoire typique du peuple juif.
En Abraham, Dieu nous présente le principe de la relation de l’homme avec la grâce pure sans loi. Agar est introduite comme une figure de la loi qui intervient. Isaac, ressuscité des morts en figure, nous montre Christ, le Chef ou la Tête, ayant achevé son œuvre, et étant en position de maintenir tous les résultats des conseils divins.
Dans le chapitre qui nous occupe, nous voyons Abraham envoyant son serviteur Éliézer pour chercher une femme pour Isaac. Ceci représente le Saint-Esprit envoyé par le Père pour chercher l’Église, « l’Épouse, la femme de l’Agneau ». Ce n’est pas Isaac qui va chercher une épouse, comme Christ non plus ne revient pas sur la terre pour se choisir une Église. Il faut que Rebecca abandonne son pays et vienne dans le pays de la promesse. Ce chapitre nous fait voir les traits de l’œuvre du Saint-Esprit, et de quelle manière une âme est conduite sous sa direction. C’est là ce que nous allons trouver en Éliézer et en Rebecca.
Versets 1 et 2. — Abraham, étant devenu vieux, dit au plus ancien serviteur de sa maison, celui qui administrait tout ce qu’il avait : « Mets, je te prie, ta main sous ma cuisse, et je te ferai jurer par l’Éternel, le Dieu des cieux et le Dieu de la terre, que tu ne prendras point de femme pour mon fils d’entre les filles des Cananéens parmi lesquels j’habite ». — Nous voyons ici, en premier lieu, Éliézer, qui a le maniement de tous les biens de son maître. Éliézer n’est pas héritier ; — le fils est l’héritier. C’est ainsi que le Saint-Esprit dispose de tout ; il prend des choses de Christ et nous les communique, c’est-à-dire, les communique à l’Église. « Mais tu t’en iras en mon pays et vers mes parents, et tu y prendras une femme pour mon fils Isaac. Et ce serviteur lui répondit : Peut-être que la femme ne voudra point me suivre en ce pays, — me faudra-t-il nécessairement ramener ton fils au pays dont tu es sorti ? » — Abraham lui répondit : « Garde-toi bien d’y ramener mon fils » (v. 4-9). Il est impossible qu’il puisse y avoir une relation quelconque entre Christ ressuscité et le monde. Isaac ne va pas chercher Rebecca ; il faut qu’elle vienne à lui. Abraham donne des ordres à son serviteur. Mais avant tout, il faut être dirigé par la parole de Dieu. Au lieu de s’enquérir davantage, le serviteur d’Abraham fait ses préparatifs et se met en route pour la Mésopotamie, pour la ville de Nakhor, sans avoir reçu d’autres instructions (v. 10 et suiv.).
Il importe que nous agissions de la même manière : la sagesse naturelle peut jusqu’à un certain point former un jugement ; mais ainsi l’âme s’éloigne de la présence de Dieu, même quand nous faisons des choses qui sont selon sa volonté. Si nous nous mettons à délibérer, il y a de l’hésitation ; nous prenons conseil de la chair et du sang. La première chose que nous avons à faire, c’est de nous placer dans la présence de Dieu : en dehors de là il n’y a ni sagesse, ni puissance, tandis qu’en nous tenant dans le sentier de la bénédiction, nous recevons de Dieu toute l’intelligence qui nous est nécessaire. Nous en avons un exemple dans le voyage du serviteur d’Abraham.
Éliézer dit : « Ô Éternel, Dieu de mon seigneur Abraham » (v. 12). Il ne dit pas : « Mon Dieu ». Les promesses avaient été faites à Abraham, et Dieu s’était révélé comme le Dieu d’Abraham. Le serviteur se montre ici dans une entière dépendance et nous le trouvons dans le sentier de la promesse, ne s’élevant pas lui-même, mais agissant selon les conseils de Dieu dans une entière dépendance et sans prétendre avoir quelque chose, sinon là où Dieu avait placé la bénédiction ; car les promesses avaient été faites à Abraham. Pour nous, la bénédiction est en Christ ; et là se trouve la réponse à nos requêtes ; nous ne désirons non plus rien obtenir, si ce n’est là où Dieu a placé sa bénédiction, c’est-à-dire dans le sentier de l’obéissance de la foi.
Éliézer s’adresse au Dieu de son seigneur Abraham et lui demande d’être favorable à son seigneur : « Ô Éternel ! — qu’il arrive donc que la jeune fille à laquelle je dirai : Abaisse ta cruche, je te prie, afin que je boive, et qui dira : Bois, et j’abreuverai aussi tes chameaux, soit celle que tu as destinée à ton serviteur, à Isaac ; et à cela je connaîtrai que tu as usé de grâce envers mon seigneur » (24:12-14). Seigneur, c’est à toi d’agir, et moi je connaîtrai ainsi celle que tu as désignée pour être la femme de ton serviteur Isaac ; celle qui fera ces choses sera celle que tu auras choisie.
« Et il arriva, avant qu’il eût achevé de parler, que voici sortir Rebecca, sa cruche sur son épaule : elle était née à Bethuel, fils de Milca, femme de Nakhor, frère d’Abraham. Et la jeune fille était très-belle de visage, vierge, et nul ne l’avait connue. Et elle descendit à la fontaine, et remplit sa cruche, et remonta. Et le serviteur courut à sa rencontre et dit : Permets, je te prie, que je boive un peu d’eau de ta cruche. Et elle dit : Bois, mon seigneur. Et vite elle abaissa sa cruche sur sa main, et lui donna à boire. Et, après qu’elle eut achevé de lui donner à boire, elle dit : Je puiserai aussi pour tes chameaux, jusqu’à ce qu’ils aient fini de boire. Et elle se hâta et vida sa cruche dans l’auge, et elle courut encore au puits pour puiser et puisa pour tous ses chameaux. Et l’homme la regardait avec étonnement sans rien dire, pour savoir si l’Éternel aurait fait prospérer son voyage, ou non » (24:15-21). . — D’où vient qu’il a un doute ? Pourquoi Éliézer hésite-t-il alors que sa prière a obtenu une telle réponse ? En voici la raison : Quelle que soit la manifestation apparente de la main de Dieu, il y a dans la Parole une règle positive à laquelle le chrétien doit être toujours attentif, et qu’il ne doit pas négliger à cause de sa faiblesse à discerner ce qui est de Dieu. La foi regarde à la puissance de Dieu, mais juge toutes choses par la Parole ; car Dieu doit agir selon sa parole ; et le serviteur étant en communion avec Dieu doit agir dans cette pensée ; et lors même qu’il y aurait des signes il ne doit rien décider jusqu’à ce que la volonté de Dieu soit claire selon sa parole. Il doit pouvoir dire : Ceci est véritablement selon Dieu.
« Et il arriva, quand les chameaux eurent fini de boire, que l’homme prit un anneau d’or, du poids d’un demi-sicle, et deux bracelets pour ses mains du poids de dix [sicles] d’or. Et il dit : De qui es-tu fille ? Fais-le-moi savoir je te prie. Y a-t-il pour nous, dans la maison de ton père, un lieu pour y loger ? Et elle lui dit : Je suis fille de Bethuel, fils de Milca, qu’elle a enfanté à Nakhor. Et elle lui dit : il y a chez nous de la paille, et aussi du fourrage en abondance, et de la place pour loger » (24:22-25)..
Dieu avait répondu d’une manière complète au désir d’Abraham ; et Éliézer, pour ce qui le concerne, voit qu’il a été exaucé. Avant d’aller plus loin, avant même d’entrer dans la maison, ayant reconnu l’intervention de Dieu dans toute cette affaire, il se prosterne et adore le Seigneur, et dit : « Béni soit l’Éternel, le Dieu de mon seigneur Abraham, qui n’a point cessé d’exercer sa gratuité et sa vérité envers mon seigneur ; et lorsque j’étais en chemin, l’Éternel m’a conduit en la maison des frères de mon seigneur » (v. 27). Nous voyons la même chose chez Daniel : il se met en prière avec ses compagnons, et quand il a reçu la révélation du songe, avant de se présenter devant le roi qui avait commandé, ordonné qu’il se présentât devant Lui, il bénit Dieu de lui avoir révélé ce que le roi voulait savoir. Il en est toujours ainsi quand Dieu est dans notre cœur. Nous sentons que c’est lui qui agit et nous lui rendons grâces.
« Et la jeune fille courut, et rapporta ces choses dans la maison de sa mère ; or Rebecca avait un frère, nommé Laban ; et Laban courut vers l’homme, dehors, à la fontaine. Et il arriva que, lorsqu’il vit l’anneau et les bracelets aux mains de sa sœur, et qu’il entendit les paroles de Rebecca, sa sœur, disant : Ainsi m’a parlé l’homme, il vint vers l’homme. Et voici, il se tenait auprès des chameaux, près de la fontaine. Et il dit : Entre, béni de l’Éternel ; pourquoi te tiens-tu dehors ? car j’ai préparé la maison, et de la place pour les chameaux » (24:28-31).
Laban et Bethuel, après que le serviteur d’Abraham leur eut raconté toutes les circonstances de son voyage jusqu’à ce moment, reconnaissent que la chose procède du Seigneur et disent : « Nous ne te pouvons dire ni bien ni mal » (v. 50). Ainsi, dans les circonstances de notre vie chrétienne, si nous agissons dans une entière dépendance de Dieu, il aplanira notre chemin et apaisera même nos ennemis, à cause de cette dépendance de Lui dans laquelle nous vivons. Parce que nous nous sommes proposé l’Éternel devant nous, il sera toujours à notre droite (voyez Psaume 16).
Si j’ai demandé quelque chose à Dieu et que j’aie reçu sa réponse, j’agis alors avec assurance, avec la conviction que je suis dans le chemin de sa volonté : je suis heureux et satisfait. Si je rencontre une difficulté, elle ne m’arrête pas ; elle n’est qu’un obstacle dont la foi doit triompher. Mais si je n’ai pas cette assurance je suis incertain et ne sais que faire. Ce peut être là une épreuve pour ma foi, ou bien une direction qui me dit que je ne dois pas faire ce que je suis en train de faire. Je suis en suspens, j’hésite ; — même, si je fais la volonté de Dieu, je ne suis pas sûr quant à cette volonté et je ne suis pas heureux. Je dois donc avoir soin d’être assuré que je fais la volonté de Dieu avant de commencer à agir.
Remarquons en passant, que Dieu dispose tout selon les désirs d’Éliézer ; et ceci aura lieu nécessairement pour tous ceux qui trouvent leur joie dans le Seigneur. Toutes les roues de la providence de Dieu se meuvent dans le chemin de sa volonté que j’accomplis. Le Saint Esprit, par la Parole, me fait connaître la volonté de Dieu. C’est là tout ce dont j’ai besoin. Dieu fait que toutes choses contribuent à l’accomplissement de sa volonté. Si, par l’intelligence spirituelle, nous marchons selon Dieu, il nous aide dans l’accomplissement de sa volonté et de ses desseins. Nous avons besoin de ce discernement spirituel, pour qu’il abonde en nous en toute sagesse et intelligence spirituelle. « Si donc ton œil est simple, ton corps tout entier sera plein de lumière » (Matt. 6). J’ignore où cela me conduira ; mais c’est le pas que j’ai à faire pour avancer dans le chemin dans lequel je suis appelé à marcher.
Le serviteur d’Abraham entre dans la maison. « Et on mit devant lui de quoi manger ; mais il dit : Je ne mangerai pas avant d'avoir dit ce que j'ai à dire. Et Laban dit : parle » (24:33). Quelle fermeté de caractère il y a chez le serviteur ! Regardez à un homme qui n’est pas décidé : il consulte tantôt l’un, tantôt l’autre, quand il est question de savoir comment il doit agir ; et même, quand il a quelque désir de faire sa propre volonté, il demandera conseil à ceux qui n’ont pas autant de foi que lui. Paul ne prit conseil ni de la chair ni du sang (Galates 1) : il voyait que c’était Christ qui l’appelait et il marcha en avant.
Éliézer, occupé de sa mission, n’accepte pas la nourriture qui lui est présentée. Il fait ce qu’il a à faire. Un des secrets de la vie du chrétien, aussitôt qu’il connaît la volonté de Dieu, c’est de faire son œuvre, de s’en occuper, de ne permettre à aucun délai de s’interposer, même quand il s’agit de satisfaire aux besoins du corps. C’est là l’effet et le signe de l’œuvre du Saint-Esprit. Éliézer désire s’acquitter de sa mission. — Et de quoi s’agissait-il ? Des intérêts et de l’honneur d’Abraham, son maître. Abraham lui avait confié les intérêts de son fils Isaac et Dieu nous a confié, à nous ici-bas, la gloire de Jésus son Fils ; et cette gloire nous occupe par le Saint-Esprit qui nous est donné, c’est-à-dire, là où l’œil est simple, un discernement spirituel, selon la position dans laquelle Dieu nous a placés. Si nous sommes là, il n’y a pas d’hésitation ; nous trouvant à notre place nous agissons librement et avec joie. — Si je pense à mes convenances, à mes intérêts, à ce qui me concerne, à ma famille (il y a mille préoccupations qui sont contraires à une prompte obéissance), c’est consulter la chair et le sang. Ainsi, si je demande quels sont les intérêts de Christ, la chose sera aussitôt décidée. Si je pense à une autre chose quelle qu’elle soit, je n’ai pas à cœur cette gloire qui m’est confiée, et je n’ai pas confiance en Celui qui m’a placé là.
Éliézer pense toujours à Abraham qui avait tout remis entre ses mains : il est occupé de cela, quand il fait connaître à Rebecca les privilèges et les richesses de la maison de son maître. — Si nos cœurs sont remplis du Saint-Esprit, il en sera de même de nous. Il est très important que nous nous souvenions que Dieu nous a confié la gloire de Jésus ; Dieu n’avait pas besoin de nous ; et d’ailleurs, que pouvons-nous faire ? C’est lui qui opère en nous, et nous n’avons qu’à le laisser agir. C’est sa volonté d’être glorifié en nous par la présence du Saint-Esprit. Nous voyons la même chose chez ceux à qui les cinq et les dix talents avaient été confiés. La confiance dans le maître se manifeste. La fermeté du serviteur Éliézer dit : « Je ne mangerai pas avant d'avoir dit ce que j’ai à dire ».
Cette préoccupation de la gloire de son maître lui fait refuser de prendre aucune nourriture avant qu’il se soit acquitté de sa mission. C’est là faire la volonté de Dieu. Éliézer fait part de tout à Laban, et lui dit comment il a été dirigé, et cela sans raisonner en aucune façon, sans dire : Il serait prudent d’agir de telle ou telle manière ; mais avec simplicité, remettant à Dieu l’issue de l’affaire. « Et Laban et Bethuel répondirent et dirent : La chose procède de l’Éternel ». — Si au lieu de perdre notre temps à raisonner, nous étions plus simples et plus obéissants, et si nous présentions les choses telles que le Saint-Esprit nous les communique, le résultat serait meilleur ; mais souvent nous substituons notre sagesse humaine aux commandements de Dieu. Souvent les choses qui sont le plus simplement dites produisent les plus grands effets. Pierre dit aux Juifs : « Vous avez mis à mort le prince de la vie ». Voilà ce que vous avez fait, et ce que j’ai à vous dire de la part de Dieu (Actes 3).
Si nous saisissons les choses telles qu’elles sont aux yeux de Dieu, et les présentons ainsi aux hommes, le Saint-Esprit accompagne ce témoignage, et les consciences sont atteintes. C’est ainsi que les hommes ne pensent ni à Pierre ni à Jean (excepté pour autant qu’ils les reconnaissent comme étant des hommes doués d’une intelligence selon Dieu, et selon que Dieu les avait manifestés à eux-mêmes) : c’était Dieu qu’ils avaient trouvé, ou plutôt c’était Dieu qui les avait trouvés, eux. Quand Dieu nous donne cette simplicité qui nous fait nous occuper des choses de la manière dont Dieu les voit, nous devons parler à chacun selon la condition dans laquelle il se trouve devant Dieu. Si je sens que celui qui est devant moi est perdu, je le lui dis simplement ; et les paroles les plus simples sont les meilleures et les plus bénies d’en haut.
« Et ils mangèrent et burent, lui et les hommes qui étaient avec lui, et ils logèrent là ; et ils se levèrent le matin et il dit : Renvoyez-moi à mon seigneur. Et le frère et la mère dirent : Que la jeune fille reste avec nous [quelques] jours, dix au moins ; ensuite elle s'en ira. Et il leur dit : Ne me retardez point, quand l'Éternel a fait prospérer mon voyage ; renvoyez-moi, et que je m'en aille vers mon seigneur » (24:54-56).
Nous voyons qu’Éliézer demande à hâter son départ il doit traiter promptement cette affaire, afin de conduire Rebecca au fils de son maître ; et après avoir accompli sa mission, il dit : « Ne me retardez point ». Il ne s’inquiète point de la maison de Laban ; il n’accorde aucune attention à la demande de celui-ci et ne s’arrête pas par égard pour elle. Son amour pour son maître lui fait avoir égard à ses ordres avant tout.
C’est en ceci généralement que nous montrons de la faiblesse ; nous épargnons la chair et nous négligeons ce que nous devons à Dieu ; en réalité nous nous épargnons nous-mêmes, de crainte de ne pas être agréables aux autres. J’ai vu des hommes fidèles dans ce qu’ils ont à dire à d’autres, bénis de Dieu quand ils parlent avec simplicité et sans crainte.
« Et ils dirent : Appelons la jeune fille, et entendons-la. Et ils appelèrent Rebecca, et lui dirent : Iras-tu avec cet homme ? Et elle dit : J'irai » (24:56-58). Il n’y a ici aucune hésitation. Ainsi aussi, par l’action du Saint-Esprit, l’Épouse dit : « J’irai ». Elle prend sa résolution immédiatement de la manière la plus décidée, et quitte tout. « J’irai », dit-elle.
Examinons ici la position de Rebecca : elle ne possédait maintenant ni la maison de Laban ni celle d’Isaac. Il en est de même de nous comme chrétiens : nous ne possédons ni la terre sur laquelle nous sommes, ni le ciel vers lequel nous allons. Rebecca a tout quitté, et a dit : « J’irai ». Éliézer, type du Saint-Esprit, parle à Rebecca, pendant le voyage, de ce qui se trouve dans la maison du père de l’époux. Précieux entretien pour l’âme, qui a besoin d’être encouragée par la vue de ces choses, de manière à pouvoir supporter les fatigues, et les difficultés de la route, et à ne pas arrêter sa pensée sur la maison et le pays qu’elle vient de quitter. Car Rebecca chemine, comme nous, à travers le désert ; et Éliézer, le fidèle serviteur qui la conduit, prend soin de la consoler et de lui parler des choses précieuses qui se trouvent dans la maison du père, de lui redire la grandeur et la puissance du père, et qu’il a donné tout ce qu’il a à son fils » (v. 36).
Pour nous, ce serviteur représente le Saint-Esprit, le Consolateur, qui aussi nous fait part de tout ce qui se trouve dans la maison du Père pour ceux qui sont l’Épouse de Christ. C’est lui qui rend témoignage de Jésus, qui prend de ce qui est à Christ et nous l’annonce ; c’est lui qui nous conduit dans toute la vérité pendant que nous traversons le désert de ce monde et qui nous enseigne toutes choses (Jean 16).
Si Rebecca avait hésité, si elle avait pensé au pays qu’elle avait abandonné, elle aurait été malheureuse ; elle n’aurait eu ni la maison d’Isaac ni celle de Bethuel son père. Ayant tout quitté et ne possédant ni une chose ni l’autre, son cœur, isolé dans le désert, se serait trouvé dans une situation intenable. Mais elle a tout laissé derrière elle ; et en s’entretenant avec Éliézer elle s’occupe de ce qui intéresse son cœur, et s’élève au-dessus de ces choses qu’elle a maintenant abandonnées pour toujours ; et elle s’avance en paix vers la demeure de son époux. — Le chrétien qui n’est pas spirituel, mais plutôt mondain, a un triste lot ; il ne peut pas être heureux s’il recherche le monde. L’homme mondain a du moins quelque chose : il fait l’essai de ces plaisirs fugitifs et y trouve sa joie, tout méprisables qu’ils soient, car en réalité cette joie ne satisfait point. Mais le chrétien ne trouve que du malaise dans ces choses parce qu’il porte avec lui une conscience travaillée par le Saint Esprit. S’il veut chercher son plaisir dans les choses de la terre et que son cœur se détourne et cesse de suivre le Seigneur, il est malheureux : il ne peut pas apaiser une conscience qui le tourmente ; et n’ayant pas écouté l’invitation de l’Esprit et ne lui ayant pas obéi, il n’y a pour lui aucune joie. Les choses spirituelles, qui auraient dû faire son bonheur, l’accusent intérieurement quand il se tourne vers elles. Mais nous avons la grâce de Celui qui nous appelle, et qui, si nous sommes fidèles, nous conduit dans un chemin uni pour l’amour de son nom. Si nous péchons, cela ne nous place pas sous la loi ; mais nous avons un Avocat auprès du Père qui intercède pour nous ; et Dieu qui est fidèle ne peut pas faire défaut, quand on s’adresse à lui. « Que feras-tu pour ton grand nom » (Josué 7 : 9) ? De plus, la gloire de Dieu est intéressée à notre relèvement ; et c’est là de la grâce. Oui, nous avons un Sauveur qui intercède pour nous auprès du Père, et qui travaille à nous ramener au Dieu de grâce qui a commencé cette œuvre en nous et qui l’achèvera jusqu’à la journée de Christ, accomplissant tout ce qui nous concerne. Éliézer conduit Rebecca à son époux ; et ainsi aussi le Saint-Esprit nous conduit jusqu’à la fin, jusqu’au but. Ce que Rebecca aperçoit d’abord, c’est Isaac ; et Isaac mène sa femme dans la tente de sa mère. Possédant l’époux, Rebecca ne s’inquiète plus de rien ; elle ne pense plus aux biens, mais à l’époux lui-même.
La grande affaire c’était d’amener l’épouse à l’époux ; et pour ce qui nous regarde dans le type qui nous est présenté ici, Dieu nous cherche dans ce monde de péché : il nous trouve ; il désire que nous ne tardions pas à le suivre une fois que nous avons dit : « J’irai », et il nous amène dans la présence de Jésus. Le Saint-Esprit nous accompagne dans le voyage pour nous aider, nous encourager, nous entretenir des bénédictions et de la gloire qui nous attendent, et pour nous introduire dans la présence de Jésus, notre Époux céleste.
Quant à la manière dont le Saint-Esprit agit, elle peut être modifiée par diverses circonstances, mais tel est l’effet de sa puissance. Le principe efficace de notre appel est que nous nous décidions franchement à nous laisser conduire par le Saint-Esprit, à marcher de bonne volonté, sachant qu’étant conduits ainsi nous atteindrons le but désiré : « Et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur » (1 Thessaloniciens 4).
Que Dieu daigne nous accorder à tous cette grâce ! Amen !