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Méditations  de  J. N. Darby

 

 

 

1     Méditations de J. N. Darby    Épître  de  Jude

 

1            Méditations de J. N. Darby    Épître  de  Jude

14 juillet 1844    n°213 : ME 1916 p. 336

Nous voyons, dans cette épître, les difficultés suscitées par l’usage que l’homme fait de la grâce de Dieu. Jude aurait voulu écrire aux saints, touchant leur commun salut, mais il se trouve dans la nécessité de les soutenir dans le combat par les vérités de la foi. Il voit que des méchants se sont glissés parmi eux et montre comment tout cela finira. Tel est le fond du tableau ; c’est le résultat du mal chez la masse de ceux qui prennent le nom de chrétiens. On rencontre chez elle «le train de Caïn — le péché selon la nature ; Balaam enseignant l’erreur pour une récompense — le péché religieux ; enfin le train de Coré — la révolte ouverte».

Du temps de Jude, ses maux s’étaient déjà glissés au milieu des chrétiens, mais une pensée le réconforte et le ramène du côté de Dieu : si le mal est manifesté, il l’est par un Dieu qui agit en notre faveur. En présence du mal nos coeurs pourraient être abattus, mais Dieu nous le signale d’avance par ses apôtres, et c’est un encouragement, si nous regardons à Lui.

«Vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi» ; celle-là n’a pas changé, et si nous craignons de ne pas être en état de nous édifier ainsi, Jude nous montre que Dieu a le pouvoir de nous garder «exempts de chute». Ceux qui s’étaient glissés parmi les croyants se vantaient d’être plus avancés qu’eux ; c’était ainsi qu’ils se séparaient eux-mêmes et non dans le sens d’une sainte séparation du mal, puisqu’ils étaient des «taches dans leurs agapes». Mais la très sainte foi des fidèles tranche sur le fond sombre du tableau, et la mesure de leur confiance, c’est que Lui peut les garder. Quelle consolation, quand il y a le désir d’être ramené à Dieu ! Il est la puissance à salut pour ceux qui croient. Je connais toute ma faiblesse et le triomphe de ces impies, mais, en Christ, j’ai tout ce qui répond à mon état. J’étais moi-même un impie, sans force, quand Dieu a commencé d’agir dans mon coeur. Le résultat du mal pour une âme qui craint Dieu est qu’elle se tourne vers Dieu. Quand je n’avais aucune force et que j’étais entraîné par Satan, c’est alors que Dieu est intervenu. Il a commencé par l’expiation ; avant même de commencer à agir en nous, il a tout fait pour nous ; Jésus a pris notre place ; toute son oeuvre est achevée. Alors Dieu nous communique la vie de Christ. Jacques dit : «Celui qui a regardé de près dans la loi parfaite, celle de la liberté». Christ a été devant Dieu le modèle de cette loi parfaite.

Il y a d’abord la loi des dix commandements ; puis la loi royale : «Tu aimeras ton prochain comme toi-même» ; enfin la loi parfaite. Elle est manifestée dans la vie de Christ. Plus la loi est parfaite, plus je suis condamné, si je regarde à cette loi, comme une règle que Dieu exige de moi ; mais alors ce ne serait plus une loi de liberté, mais d’esclavage. L’esclave est tenu de faire la volonté d’autrui, et jamais la sienne. Si la loi de Dieu est appliquée à notre vieille nature et que nous soyons tenus de l’accomplir, elle est un esclavage, car la chair a une tout autre volonté que celle de Dieu. Mais la loi parfaite est celle de la liberté.

Le mot loi signifie souvent un principe, l’impulsion qui conduit un être ; ainsi : «la loi de l’Esprit de vie» en Rom. 8:2, car la vie n’est pas une chose imposée ; c’est un principe qui agit en moi, en vertu de la vie qui m’est communiquée ; et qui produit certains effets. Ainsi aussi : «la loi du péché», un train de conduite, produit par un principe uniforme, le péché. Maintenant nous avons la loi de la liberté. La puissance de Dieu, m’ayant communiqué la vie de Christ, je suis affranchi du péché et de la mort, et je possède une volonté qui agit dans un sens opposé. Cette loi parfaite est la perfection de la nature divine qui nous est communiquée, et qui, au lieu de vouloir autre chose que Dieu, marche dans sa volonté à Lui et la veut. Cette loi de liberté est une loi de l’Esprit de vie qui est, non pas en nous, mais en Jésus Christ, car la vie est en Lui. Il y a toujours en Lui une nouvelle provision de vie pour alimenter la nôtre. Le Saint Esprit agit en nous, en révélant ce qui donne de l’énergie à cette vie, mais, en nous, cette vie nous donnera toujours un sentiment profond de notre faiblesse. Le chrétien fidèle craint toujours la possibilité d’une chute ; il n’ose se fier aux circonstances, car elles contiennent des tentations.

Le Seigneur Jésus a toujours manifesté un sentiment de dépendance pendant toute sa vie. Je connais un Dieu qui peut me garder exempt de chute et me placer irréprochable devant sa gloire avec abondance de joie (v. 24). C’est bien plus que de ne pas craindre la condamnation. Il est vrai que nous bronchons tous de diverses manières, mais l’Esprit nous adresse à Dieu pour trouver la force de ne pas broncher. Jude était près de Dieu, pensant à ce que Lui est pour les siens et non pas à ce que ceux-ci sont pour Dieu. Ne craignez pas devant tous les dangers qui vous assaillent : rapprochez-vous de Dieu. Paul doutait des Galates, mais était assuré à leur égard, en regardant au Seigneur. Du moment que nous pensons à Dieu, à sa puissance à salut pour ceux qui croient, notre âme est à l’aise ; alors nous disons : Voilà ce que Dieu peut, et Il est amour !

S’il y a ici des âmes qui sentent leur faiblesse, des âmes découragées par la conscience qu’elles ont de cette faiblesse, des âmes qui tremblent devant le mal, qu’elles tremblent, car, par là même, elles l’éviteront. Mais elles sont appelées à regarder de près dans la loi parfaite qui est une loi de liberté, une loi de l’Esprit de vie, en vertu de laquelle notre liberté est d’éviter le péché, de faire le bien et d’obéir à la nature divine qui nous a été communiquée. Et, si nous cherchons cette force en Dieu, rien ne nous entravera. Si même notre conscience nous reproche nos misères, nous avons un Avocat auprès du Père. Que de fois le péché nous décourage, parce que nous négligeons de regarder à la puissance de Dieu, en grâce pour nous ! Christ intercède pour nous devant Dieu, afin que nous jouissions de Sa puissance dans notre vie.

Que Dieu nous enseigne à regarder à Lui : Il est puissant pour nous garder, quel que soit notre état.