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Méditations  de  J. N. Darby

 

 

1     Méditations de J. N. Darby    Daniel  3

 

1            Méditations de J. N. Darby    Daniel  3

n°71 : ME 1894 p. 434

Dieu nous présente dans sa Parole quelques exemples frappants de certains principes qui se retrouvent journellement dans l’histoire de l’homme. Ainsi, tout péché est par sa nature semblable à celui d’Adam. Nébucadnetsar agit sur les mêmes principes. Nébucadnetsar, c’est la puissance mondaine qui ne s’appuie pas sur Dieu. Sa position augmentait sa responsabilité de glorifier Dieu ; il était puissant, mais son coeur s’étant élevé, il a estimé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu ; il a désiré que tout lui fût assujetti et a dressé une statue selon sa propre volonté, pour la faire adorer.

La providence de Dieu avait conduit quelques Juifs fidèles à Babylone, et la question se pose pour eux si le peuple de Dieu doit se soumettre à la volonté de l’homme. En principe, les Juifs qui acceptaient le jugement de Dieu, devaient se soumettre à Nébucadnetsar ; mais il y avait pour eux un autre principe, celui de garder une bonne conscience devant Dieu. Si l’autorité royale demandait une chose opposée à Dieu, le peuple de Dieu ne lui devait pas obéissance, car «il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes». Ces cas sont très pénibles, car alors il faut s’attendre à subir pleinement les conséquences de son obéissance.

Ce qui aggrave les choses en apparence, c’est que, dans tous ces cas, l’appui de Dieu est caché, en sorte que la foi seule peut le voir, tandis que la puissance du monde est manifeste. Tous les satrapes entourent le roi pour accuser les trois Hébreux, mais leur foi repose sur quelque chose qui ne s’est pas vu et ne peut se voir. Dieu veut que la foi soit éprouvée et que nous apprenions à nous appuyer sur lui seul.

Les trois Hébreux avaient reçu de l’avancement dans le monde. Plus un chrétien se trouve lié avec le monde, plus il est en danger ; plus aussi il a à perdre et à souffrir, parce que, lorsque Dieu intervient, c’est pour que tous nos liens soient rompus.

Bien que Dieu se cache, les voies de l’homme ne lui sont pas cachées. Il voit les circonstances et demande que nous soyons fidèles ; c’est ce que savent les trois Hébreux (v. 16-17). Leurs circonstances les mettaient de trop près en contact avec le monde (2:49) ; Dieu ne les délivre pas de l’épreuve et n’empêche pas qu’on les jette dans la fournaise. Le monde est en apparence le plus fort ; c’est la manière de faire de Dieu, même dans le cas de Jésus livré à la mort. Il agit ainsi, pour qu’il y ait une meilleure délivrance. Il n’empêche pas que nous souffrions, mais il manifeste sa puissance en notre faveur d’une manière tout à fait inattendue pour le monde (2 Chron. 16:8-9). La délivrance peut ne pas se montrer au moment même : il a fallu que les trois Hébreux sentissent la puissance terrible du monde et son résultat qui est la fournaise. Mais, comme le vit Ézéchiel (chap. 1), les yeux de la providence de Dieu se promènent sur la terre ; il en est de même en Apoc. 5:6, où cette providence se voit en Jésus. Rien n’échappe à la vue et à la main de Celui qui est mort pour nous. Dès que mon regard s’attache à lui, je vois que tout est sagesse de sa part. Nous aussi, nos souffrances nous conduisent vers la gloire.

L’homme déploie toute sa force et toute sa colère, mais le résultat des souffrances, par lesquelles la providence de Dieu nous fait passer, est de consumer nos liens. Si nous possédons quelque chose du monde, c’est quelque chose que Satan nous a vendu, et cela doit être brûlé.

Voici maintenant que le Fils de Dieu, caché auparavant, se montre dans la fournaise ; les trois Hébreux ne s’y attendaient pas. Leurs liens sont consumés, et la présence du Fils de Dieu leur est manifestée ; et c’est le seul résultat de la fournaise !

C’est maintenant à Christ qu’il nous faut regarder, à lui qui a été rejeté mais qui est au milieu du trône. Les sept Esprits (Apoc. 5:6) jugent, non le monde qui ne le connaît pas, mais toutes nos voies, toutes les choses en nous qui proviennent du monde et de la chair. Comme Esprits de providence, ils préparent toutes choses pour l’épreuve de nos coeurs, ils préparent même la fournaise et nous y font jeter par le monde dont nous avions plus ou moins partagé la puissance en jouissant de ses avantages. Nous voyons alors mieux ce que Dieu est pour nous. Il se glorifie ainsi et manifeste au monde sa puissance à lui. Quand une persécution s’élève les enfants de Dieu sont plus unis, plus joyeux. Quoiqu’il en soit, Dieu nous éprouve de la sorte pour nous purifier et pour nous faire comprendre dans l’épreuve qu’il est tout près de nous. Nous avons à compter uniquement sur Dieu, sans savoir comment il agira ; nous devons compter sur lui, ne sachant pas ce qu’il fera, sachant seulement qu’il délivre (v. 16-17).

Tout le monde se prosterne devant la statue d’or, les trois hébreux seuls restent debout, parce qu’ils connaissent la puissance de Dieu, que le monde ne voit pas. Rien n’échappe à Dieu, et il fera tout tourner à sa gloire et à notre gloire, et il nous fera goûter la présence bénie du Fils de Dieu. Là est notre récompense et notre joie.

Dans toutes nos afflictions, Christ a été affligé ; il est entré dans tous les détails de nos souffrances, et il marche devant ses brebis quand il les a mises dehors.