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Méditations  de  J. N. Darby

 

 

1     Méditations de J. N. Darby    Job  42:1-6 : Mon oeil t’a vu

 

1            Méditations de J. N. Darby    Job  42:1-6 : Mon oeil t’a vu

n°267 (ex 264) : ME 1962 p. 17

Nous voyons ici le résultat produit dans l’âme de Job par toute la discipline par laquelle il avait passé. Il y a des voies de Dieu à notre égard, voies d’amour, par lesquelles Il brise ce misérable moi, toujours prêt à surgir ; ainsi, comme Job, nous sommes amenés à dire : «J’ai horreur de moi, et je me repens dans la poussière et dans la cendre» (v. 6). Tout en étant réellement pieux, Job ne s’était pas encore vu dans la lumière divine et il avait besoin d’apprendre à se connaître, afin qu’il n’y eût plus aucune barrière entre son âme et Dieu et que toute la bénédiction pût reposer sur lui.

Il y avait une autre catégorie de personnes, les amis de Job, qui voyaient, dans le gouvernement de Dieu sur la terre, des preuves suffisantes de son approbation, ainsi que le jugement du mal. Ils disaient à Job : «Tu n’es pas un homme pieux, et Dieu te châtie pour te montrer que ta piété est tout extérieure» ; ils ne comprenaient rien à ses voies envers son serviteur. Au commencement du livre, nous voyons que Job était très riche et très béni dans ce monde, puis Satan, l’adversaire, vient pour s’opposer à lui, en cherchant à montrer qu’il n’est qu’un hypocrite qui sert Dieu à cause des bénédictions dont Il l’a comblé (1:10).

La question de la justice n’est qu’un point auxiliaire dans ce livre. Dieu permet à Satan d’accuser Job, mais c’est Lui qui commence à parler de son serviteur à l’ennemi, en lui disant : «As-tu considéré mon serviteur Job, qu’il n’y a sur la terre aucun homme comme lui, parfait et droit, craignant Dieu, et se retirant du mal» (1:8) ? Job était sous l’influence de la grâce en marchant ainsi, mais il ne s’en rendait pas compte et s’attribuait le mérite de sa marche fidèle, sans considérer comme des ordures tous les biens terrestres et toutes les choses visibles qui l’entouraient. C’est quand Paul était faible qu’il se sentait fort, car il réalisait alors la dépendance du Seigneur. Aussi, quand il eut une écharde dans la chair, le Seigneur ne voulut pas l’ôter, car c’était pour le tenir dans cette dépendance qu’Il la lui avait envoyée. Il lui dit : «Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans l’infirmité» (2 Cor. 12:9).

Satan est confondu dans ses accusations contre Job et doit se retirer vaincu car, malgré toutes les épreuves qu’il avait accumulées sur lui, Job était demeuré soumis à la volonté de Dieu (Job 2:10). Après qu’il eut tout perdu, il bénit Dieu, en reconnaissant qu’Il ne lui avait fait que du bien. Si Dieu s’était arrêté là, Job serait sorti de l’épreuve rempli de lui-même et de sa justice. Quand Satan a fait tout ce qu’il a pu contre lui, Dieu justifie son serviteur. Il en fut de même à l’égard d’Israël, lorsque Balaam voulait maudire le peuple et l’empêcher d’entrer en Canaan ; Dieu le força à le contempler «du sommet des rochers» (Nomb. 23:9) et à déclarer qu’Il «n’a pas aperçu d’iniquité en Jacob, ni n’a vu d’injustice en Israël» (v. 21).

Aussi longtemps que je confonds la justice et la sainteté, je ne puis avoir une paix entière et parfaite. S’il s’agit de mon acceptation, c’est sur Christ qu’elle repose, et il n’y a point de condamnation pour ceux qui sont en Lui (Rom. 8:1). La sainteté consiste à réaliser la présence de Christ en nous et à manifester la vie divine qui nous a été communiquée. S’il en est ainsi, Christ seul est vu en nous qui sommes «la lettre de Christ» «connue et lue de tous les hommes» (2 Cor. 3:2, 3). «Quiconque a cette espérance en lui se purifie comme lui est pur» (1 Jean 3:3). En Zacharie 3 Satan accuse Israël qui, sous la figure de Joshua, était couvert de vêtements sales, mais Dieu prend en main la cause de son peuple et le revêt «d’habits de fête» (v. 4), après avoir déclaré qu’il est «un tison sauvé du feu» (v. 2), dans lequel Il ne pouvait le jeter de nouveau, après l’en avoir tiré.

Il en est ainsi de Job qui n’était pas hypocrite du tout. Il en avait donc fini avec Satan, mais il avait affaire avec Dieu quant à l’état de son âme et, pour délivrer Job de lui-même, Dieu lui envoie ses trois amis. Job commence à parler et il maudit son jour. Il n’y a qu’un lieu de refuge pour nous et, si nous en sortons, nos pensées se détournent de Dieu, nous perdons le sentiment de sa présence avec nous et le moi s’empare de nous. Nous voyons bien par tout ce que Job dit que, si Dieu l’avait laissé après le premier pas, le second état eût été pire que le premier. Il y avait de la piété dans le coeur de Job, mais la chair y était aussi. C’était un coeur qui connaissait Dieu, mais duquel Dieu fit sortir ce qui y était caché et dont Job ignorait l’existence. C’est là ce qui l’humilie, à la fin, «dans la poussière et dans la cendre». En communion avec Dieu, on découvre ce que l’on est ; la lumière dévoile les profondeurs de notre méchanceté et nous amène à nous juger foncièrement devant Lui. Le mal est manifesté dans la communion avec Dieu, au lieu de l’être par des chutes. Si Job avait été humble devant Dieu, il n’aurait pas eu besoin d’être humilié. Il pensait à lui-même, à ses qualités, à sa piété : c’était là le mal. Si nous sommes uniquement occupés de la gloire et de la grandeur infinies de Dieu, nous ne penserons plus à nous-mêmes. Si je ne découvre pas dans sa présence ce que je suis, je succomberai à la tentation.

Le fidèle Élihu dit à Job que «Dieu ne méprise personne» et «ne retire pas ses yeux de dessus le juste» (Job 36:5, 7). Il ne cesse pas un instant de s’occuper de ses enfants et d’arrêter ses regards sur eux. Il avait considéré son serviteur Job et savait quelles étaient les leçons qu’il devait apprendre. Dieu sait tout ce qui se passe dans nos coeurs et «qui enseigne comme lui ?» (36:22). Élihu montre à Job que ce n’est pas le monde dans son état actuel de désordre qui nous fait connaître la justice de Dieu, comme les autres amis de Job l’avaient faussement cru. C’est une bénédiction immense que Dieu pense à nous et nous suive de son oeil. Selon ce qu’Il voit en nous, Il nous discipline avec sagesse, afin de répandre sur nous des bénédictions toujours plus abondantes et de nous faire réaliser que nous sommes morts à nous-mêmes et au monde et vivants avec Christ devant Lui. Il veut que nous marchions dans la sainteté pratique, en manifestant la vie de résurrection que nous avons en Lui, et qu’il n’y ait rien dans notre vie, en pensées, paroles ou actes, qui ne soit le fruit de sa grâce opérant en nous. C’est dans l’humiliation que Pierre a appris les leçons qui l’ont préparé au ministère que le Seigneur lui avait confié ; telle fut l’école de Dieu pour lui. En mourant pour lui, Christ avait entièrement effacé son péché : lorsqu’Il revoit Pierre, après sa résurrection, au bord de la mer de Galilée, Il ne lui en dit pas un seul mot, mais lui adresse trois fois cette question : «M’aimes-tu ?» Quand Pierre a été sondé jusqu’au fond, le Seigneur lui confie ses brebis (Jean 21) car, ayant été criblé, il a appris à se connaître et à se reposer entièrement sur Christ.

Job dit : «Mon oeil t’a vu : c’est pourquoi j’ai horreur de moi» (42:5, 6). C’est à cette conviction qu’il doit être amené, et nous aussi, pour réaliser une pleine bénédiction. Quand je vois ce qu’est le péché aux yeux de Dieu et ce que Jésus a souffert pour m’en délivrer, quel effet cela produira-t-il sur moi ? Le moi sera entièrement jugé. Si mes yeux étaient constamment tournés vers Dieu et si, à chaque instant, je réalisais sa présence en jugeant, dans sa lumière, tout ce qui se présente devant moi, je pourrais jouir constamment des bénédictions qu’Il répand sur les siens.

Dieu ne retire pas un instant ses yeux de dessus nous : qu’Il nous donne de ne jamais détourner nos regards de Lui !