LETTRE de J.N. DARBY — n° 408

 

ME 1915 p.197-199 — original en français, traduit en anglais dans Letters, vol.1 p.273

[note Bibliquest : D’après le contenu, cette lettre est au sujet d’une INTERDICTION de RASSEMBLEMENT par les autorités en France — Lettre de Consolation / Exhortation]

 

à Mr M.

 

Londres, février 1859

 

Bien cher frère, J’ai appris indirectement que vos réunions avaient été fermées, pour le moment du moins. Je n’ai guère besoin de vous dire que mon cœur est avec les frères dans cette circonstance, et combien j’ai à cœur qu’ils y soient de toute manière dirigés de Dieu.

Nous avons déjà prié pour eux ici, et j’ai foi en Dieu qui est au-dessus de tout, et qui ne retire jamais ses yeux de dessus les siens : Il prendra soin de vous et fera éclater sa grâce, et ainsi sa gloire, en votre faveur. Tenez-vous, je vous en supplie, tout près de Lui, afin que vous sachiez ce qu’il y a à faire en son nom, que vous soyez encouragés, et que la clarté de sa face soutienne votre foi. Son appui vaut tout le reste. Ces choses n’arrivent pas au hasard, et rien ne lui échappe.

«L’affliction», est-il dit, «ne sort pas de la poussière» (Job 5:6), et quels qu’en soient les instruments, ce ne sont pas les habitants de ce monde qui en dirigent le cours ; pas même, en premier lieu, l’Ennemi de nos âmes. C’est Dieu qui a dit à Satan : «As-tu considéré mon serviteur Job ?» Dieu voyait que Job avait besoin de l’affliction, l’Ennemi lui-même n’en était que l’instrument. Sans doute, les circonstances que les frères traversent seront une épreuve, mais dans laquelle la grâce opère dans les cœurs en bénédiction ; et que ce soit en tous ! On sent que l’on n’est pas de ce monde ; le cœur est mis en demeure de se dire : Est-ce pour l’amour de Christ, parce qu’il a les paroles de la vie éternelle, que je le suis, et parce que le suivre c’est le servir, comme il l’a dit ? Ne suis-je pas disposé à accepter la marche du monde, pour avoir du repos dans le monde ? Question sérieuse pour le cœur ! Je n’ai pas besoin de dire que, sauf dans les choses où la parole de Dieu engage la conscience, on se soumet aux autorités ; mais nous ne transigeons pas avec le monde dans les choses de Dieu, pour rendre notre marche en apparence plus facile. Je dis «en apparence», car un pas en amène un autre et, à mesure qu’on y avance, il est plus difficile de s’arrêter. Oh ! que Dieu donne aux frères un esprit calme, patient ; qu’ils s’attendent à Dieu et qu’ils comptent sur Lui, certains qu’il ne retire jamais ses yeux de dessus les justes, et qu’il interviendra quand le moment opportun sera arrivé. Qu’ils montrent toute douceur, mais aussi toute fermeté, en s’attendant à Dieu, et qu’ils s’adonnent à la prière. Il est impossible que Dieu abandonne les siens, bien qu’il les éprouve.

Que Dieu fasse tourner cette épreuve en bénédiction, et qu’elle pousse les frères vers Dieu et les rapproche de Lui ; qu’elle rende leur vie spirituelle plus profonde et soit le moyen de les faire s’entretenir davantage avec Dieu. Je vous écris, cher frère, plutôt pour vous témoigner combien je prends part à votre épreuve, et vous dire que vos frères pensent à vous devant Dieu. Je compte sur Lui ; je n’ai jamais trouvé qu’il ait manqué aux siens — jamais !

Saluez affectueusement tous les frères ; qu’ils prient Dieu ; qu’ils le prient beaucoup ; cela leur donnera de la douceur et du courage en même temps. Ce n’est point une chose nouvelle que les chrétiens souffrent pour Celui qui les a tant aimés. Dieu a pris soin jusqu’à présent de ses chers enfants de France. Il ne change pas, et si les frères sont fermes et patients, cela tournera en bénédiction positive. Que Dieu les garde. Il agit en France et ailleurs ; je ne crois pas qu’il en retire son témoignage. Il peut vous discipliner pour que vous rendiez un témoignage plus net, plus brillant, plus céleste, mais il ne délaissera, ni n’abandonnera les siens qui se confient en Lui…

Encore une fois, saluez les frères avec l’assurance de mon — je devrais dire, de notre — affection fraternelle.