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ÉTUDES sur la PAROLE DE DIEU

 

 

destinées à aider le chrétien dans la lecture du Saint Livre

 

 

MICHÉE

 

par J.N. DARBY

 

Tables des matières:

1     [Chapitre 2]

2     Chapitre 3

3     Chapitre 4

4     Chapitre 5

5     Chapitre 6

6     [Chapitre 7]

 

La prophétie de Michée a la même date, et jusqu’à un certain point, le même caractère que celle d’Ésaïe, c’est-à-dire qu’elle s’occupe particulièrement de l’introduction du Messie dans la scène où les voies de Dieu se sont déployées envers Israël, et même, en particulier, de sa présence en rapport avec l’attaque de l’Assyrien. La prophétie a cependant son caractère particulier ; elle entre, comme celles d’Osée et d’Amos, dans l’appréciation de l’état moral du peuple, et lie le jugement du monde en général à l’état des Juifs, comme nous l’avons vu typiquement exposé dans Jonas. Samarie aussi est en partie le sujet de cette prophétie, de sorte que l’application de celle-ci s’étend à tout Israël.

L’Éternel parle de son temple et s’adresse à tous les peuples, à toute la terre ; c’est-à-dire qu’il prend sa place sur son trône terrestre pour juger la terre tout entière, et se rend témoin contre toutes les nations ; mais il vient d’en haut, sortant de sa place, pour marcher sur les hauts lieux de la terre. Tout ce qui est haut‑élevé, se fondra sous Lui, et tout ce qui sera abaissé sera fondu comme de la cire devant le feu. Et pourquoi cette intervention en jugement ? Pourquoi ne laisse-t-il pas les nations continuer à marcher dans leurs voies, en supportant leur folie loin de Lui ? Cela vient de ce que son peuple, témoin de son nom sur la terre, est en transgression contre Lui, s’est livré au service d’autres dieux, ou à l’iniquité ; il n’y a plus de témoignage de Dieu sur la terre, à moins que ce ne soit un faux témoignage, et il faut que Dieu se le rende lui-même. Alors, tous les péchés de tous les peuples viennent en mémoire devant Lui, s’étalent devant des yeux qui ne les supportent pas. Il laisse son peuple aux conséquences de son péché, de sorte qu’il subit la puissance de ses ennemis, dont l’orgueil, par conséquent, monte jusqu’au point d’attirer sur eux-mêmes le jugement de Dieu, qui intervient pour délivrer le résidu qui lui est cher, et puis prendre la place de juste Dominateur de toutes les nations.

Nous avons déjà vu souvent que l’Assyrien joue le principal rôle dans ce dénouement des voies de Dieu sur la terre ; nous le retrouvons ici comme verge de Dieu, sujet principal dans les prophéties de Michée.

Chapitre 1:6-8, l’iniquité de Samarie et ses images taillées attirent ce terrible fléau par le juste jugement de Dieu, et les flots de cette invasion montent jusqu’à Juda.

On remarquera ici que les événements qui sont arrivés dans le temps du prophète qui parle, ayant le même caractère moral que le jugement définitif des derniers jours, sont employés pour introduire les grands actes de ce jugement, tout en avertissant le peuple pour le temps d’alors ; c’est ce que nous avons déjà remarqué plus d’une fois dans les prophéties.

Shalmanéser et Sankhérib sont sans doute en scène ici, mais ils ne sont que l’occasion de la prophétie envisagée dans sa vraie portée. L’Assyrien arrive jusqu’aux portes de Jérusalem. Son progrès est dépeint dans les versets 11-16, comme dans Ésaïe ; seulement la description est ici plus mêlée avec les causes du jugement des différentes villes attaquées, que dans le passage d’Ésaïe, qui les énumère plutôt comme les étapes de sa marche.

1                    [Chapitre 2]

Au chapitre 2, le prophète signale les causes morales du jugement de Dieu, la violence et l’oppression effrontée ; on formait des desseins de violence pour satisfaire à sa cupidité, et l’Éternel formait aussi des desseins de jugement contre eux (v. 1-5). Ils refusaient la parole du témoignage : elle leur sera ôtée ; et ce fait sera accompagné de ce terrible jugement, que l’esprit d’erreur et d’ivrognerie serait pour eux la prophétie (*). Ils se levaient comme un ennemi ; leur iniquité n’épargnait ni les femmes, ni les enfants (v. 8, 9). L’Éternel somme tous ceux qui ont des oreilles pour écouter, de se lever et de se séparer de toute cette iniquité. Un tel état de choses ne saurait être le repos du peuple de Dieu. Comment les saints de l’Éternel se reposeraient-ils dans la souillure (v. 10, 11) ? Cependant, l’Éternel ne renonçait nullement à son propos arrêté de bénédiction à l’égard d’Israël ; il rassemblerait en entier le nombreux troupeau de ses soins. Celui qui frayerait le chemin, qui renverserait et briserait tout obstacle, irait devant eux. Ils sortiraient de l’endroit où ils auraient été captifs. Leur roi passerait devant eux, et l’Éternel serait à leur tête (v. 12, 13).

(*) Le verset 6 est très obscur. Il faut lire — littéralement : «Ne prophétisez point, prophétisent-ils. S’ils ne prophétisent pas à ceux-ci, l’ignominie ne s’éloignera pas». Le chapitre 3:7, l’explique peut-être.

2                    Chapitre 3

Le prophète dénonce encore les chefs et les princes de Jacob. Ils crieraient à l’Éternel, et il n’écouterait pas ; aucun prophète ne les éclairerait par la lumière de sa parole. Les voyants seraient confondus. Il n’y aurait aucune réponse de la part de Dieu (v. 1-7). Il n’en était pas ainsi du prophète, rempli de puissance par l’Esprit de l’Éternel pour annoncer à Jacob sa transgression et à Israël son péché (v. 8). C’est ce qu’il fait de nouveau, en dénonçant les principaux d’entre le peuple qui jugeaient pour des récompenses, et les prophètes qui devinaient pour de l’argent, tandis qu’ils s’arrogeaient le privilège de la présence de l’Éternel, accordée réellement et exclusivement à ce peuple. Rien ne peut être plus offensant pour l’Éternel que de voir ceux qui portent le nom de son peuple se revêtant du privilège de sa présence et usant de cette prétention pour s’honorer eux-mêmes, pour justifier le mal, ou pour maintenir un droit divin, en dépit du mal. C’est pourquoi Sion serait labourée comme un champ ; et les montagnes ornées de palais seraient comme les hauteurs d’une forêt (v. 9-12).

3                    Chapitre 4

Mais encore, le prophète, dans l’esprit d’Ésaïe, termine ses dénonciations du péché et ses prophéties de jugement et de désolation en annonçant le plein rétablissement de bénédiction et de gloire en Sion. L’Esprit répète (il n’y avait pas lieu de changer) la déclaration de la gloire de Sion aux derniers jours, donnée dans Ésaïe 2. Mais la prophétie étant beaucoup moins développée, elle lie cette déclaration immédiatement aux événements des derniers jours (v. 3, 4) : Israël serait dans une parfaite paix, Dieu ayant jugé beaucoup de nations, et prononcé le droit à beaucoup de peuples ; et l’Éternel serait exalté parmi eux. Chaque nation, dit Israël, ‘se vantera de son Dieu, mais l’Éternel est notre Dieu pour toujours et à perpétuité. L’Éternel est la gloire de son peuple. Dans ce jour-là, l’Éternel agréerait le résidu de son peuple, rassemblerait le pauvre Jacob, boiteux et faible, et réunirait ce qu’il avait dispersé et affligé. Ce serait le résidu de sa dilection ; ce qu’il avait rejeté serait une grande nation ; l’Éternel lui-même régnerait sur eux en Sion pour toujours.

Cependant, l’ordre des événements par lesquels le peuple devait passer, est constaté d’une manière d’autant plus claire que la prophétie est courte. La prophétie sert ainsi de clef aux développements plus longs d’Ésaïe. Le prophète annonce que «la première domination», le royaume de David et de Salomon, reviendra à Jérusalem, et cette parole termine l’annonce directe de l’état de bénédiction milléniale ; mais, en attendant, il fallait que la royauté à laquelle se rattachait la gloire de Jérusalem, eût été mise de côté (v. 9) ; et un double jugement sur Jérusalem se liait à ceci. La fille de Jérusalem devait aller à Babylone, et là elle serait délivrée, rachetée par la puissance de Dieu d’entre les mains de ses ennemis. Elle devait être captive loin de Sion : la captivité de Jérusalem parmi les monarchies des gentils est annoncée. C’était pendant qu’elle se trouverait dans cette condition, que la délivrance lui serait accordée. Mais un autre événement devait caractériser ces derniers temps de son histoire. Plusieurs nations seraient rassemblées contre elle, comptant la profaner dans leur triomphe insultant (c’est ici l’attaque contre Jérusalem, lorsque l’Éternel avait affaire à elle dans son lieu) ; mais ceux qui s’élevaient contre elle ne connaissaient pas les pensées de l’Éternel. Il les avait rassemblées comme des gerbes dans l’aire. La fille de Sion les foulerait, et consacrerait leurs dépouilles à l’Éternel, à Celui qui ferait valoir, dans ce temps-là, son titre de Dieu de toute la terre (comp. És. 17:12-14 ; Zach. 14:2 ; 12:2, 3 ; Ps. 83).

4                    Chapitre 5

Or, il y avait quelque chose de plus précis encore à annoncer. Le principal ennemi des derniers jours devait être signalé, et cela en rapport spécial avec un autre et fatal péché de Jérusalem et de son peuple. Le Messie et sa réjection sont introduits. La fille de troupes s’assemble par troupes pour assiéger Jérusalem, c’est-à-dire l’armée de l’Assyrien (voyez v. 5). Mais c’est bien autre chose maintenant que l’attaque de Sankhérib ; Juda s’était plongé bien plus avant dans le péché et dans la rébellion. Le vrai juge d’Israël serait frappé de la verge sur la joue. Le Christ serait insulté et battu. Le verset 2 le désigne d’une manière frappante. C’est le verset sur lequel les scribes et les principaux sacrificateurs se sont appuyés pour certifier à Hérode que le Christ naîtrait à Bethléhem. Il y est désigné comme né à Bethléhem, et étant en même temps éternel, et le vrai dominateur en Israël.

Le second verset est une parenthèse, et constate bien le lieu d’où devait sortir celui qui serait gouverneur d’Israël pour l’Éternel, et en même temps révèle la gloire éternelle de sa personne. Le troisième se lie au premier et montre l’effet du péché qui y est signalé. Israël, et plus spécialement Juda, est livré ; mais ce n’est toutefois que pour un temps, dont la période est désignée d’une manière assez remarquable et instructive — jusqu’au temps où celle qui enfante aura enfanté. Israël exercé, travaillé, a aussi, pendant longtemps, mieux aimé être sur le pied d’Agar que sur celui de Sara. Il doit donc traverser toutes les peines, les angoisses, les jugements, les châtiments de Dieu, indispensables pour que, étant par sa grâce pénétré de la nécessité de cette grâce et de la miséricorde de Dieu, il accepte la punition de son iniquité, et qu’il soit amené à un état dans lequel il sera propre à être le vase de la manifestation du fils qui lui serait né, à être la Naomi ramenée par grâce, à laquelle, en tant que manifesté dans ce monde, le roi est censé être né. Comparez És. 9:2, où l’idée est développée en rapport avec Israël, et Apoc. 12, où sont rapprochés le fait historique et ses rapports avec Israël aux derniers jours.

Un autre élément, bien important, de cette dernière scène du présent siècle, est signalé dans ce verset : Israël est livré au jugement, abandonné, dans un certain sens, de Dieu, pour avoir rejeté le Christ, le Seigneur. Mais maintenant, celle qui était en travail a enfanté. Ensuite (et c’est à cet élément que je fais allusion), le résidu des frères de ce fils premier-né, au lieu d’être ajouté à l’Église (Actes 2), revient aux enfants d’Israël. Le Christ ne prend pas à honte de les appeler ses frères, mais maintenant, ils ne deviennent plus les membres de son corps : leur relation est avec Israël. C’est là, la position dans laquelle ils sont placés devant Dieu.

Lui, donc, qui avait été rejeté, devient le pasteur d’Israël, et cela, selon la force de l’Éternel, avec la magnificence du nom de l’Éternel son Dieu. Israël demeure en sûreté, car son roi devient grand jusqu’aux bouts de la terre. Par lui, l’Assyrien sera abattu, sa terre sera ravagée par Israël qu’il a voulu dévaster.

Dans ce jour-là, Israël reçoit un double caractère. En premier lieu, il est l’instrument de rafraîchissement selon l’efficace de cette précieuse grâce qui vient de Dieu, et n’attend pas les laborieux et vains efforts de l’homme. Il sera comme la pluie menue qui tombe sur l’herbe, qui n’attend pas l’homme et ne dépend pas des fils des hommes.

Mais, en second lieu, Israël est pour tout ce qui s’oppose d’entre les nations, comme un lion parmi les bêtes des champs ; rien ne délivre de sa main, instrument et témoignage de la puissance de Dieu. La bénédiction et la force de l’Éternel sont avec le prophète ; il déclare que tous les ennemis d’Israël seront retranchés et périront ; mais l’Éternel détruira en même temps, du milieu d’Israël, toute sa prétendue force humaine : ses chariots, ses forteresses, tout ce qui fait l’orgueil de l’homme et le porte à se fier à lui-même. Il détruira toutes les idoles ; Israël n’adorera plus l’ouvrage de ses mains. Toute trace d’idolâtrie sera ôtée. En même temps, la vengeance et la colère seront exécutées contre les nations, comme on n’en a jamais entendu parler.

Cette partie de la prophétie se termine ici ; la première s’est terminée à la fin du second chapitre. Le chapitre 4:9-13, donne, en général, les deux calamités auxquelles Jérusalem jugée a affaire, Babylone et le rassemblement des nations aux derniers jours, puis la délivrance glorieuse de Jérusalem ; et au chapitre 5, la manière dont le Messie entre en scène, soit avec le jugement, soit avec la délivrance du peuple des derniers de ces malheurs, et l’introduction de la bénédiction, dont la description nous avait été donnée dans le chapitre 4:1-8, comme étant le dessein de l’Éternel. Dans ce sens, la seconde partie du livre se termine au chapitre 4:8 ; mais de là à la fin du chapitre 5, nous avons, pour ainsi dire, deux appendices qui exposent le double mal qui vient sur Jérusalem, ainsi que les rapports du peuple avec ses libérateurs, en jugement d’abord, et puis dans la délivrance.

5                    Chapitre 6

Après avoir ainsi montré les conseils de Dieu en grâce, l’Esprit revient à ses arguments contre Israël, au sujet de son état moral, appelant toute la terre à écouter son plaidoyer, car l’Éternel avait un débat avec son peuple. Dans un touchant appel adressé à son coeur et à sa conscience, il demande ce qu’il pourrait avoir contre Lui. Il l’avait racheté d’Égypte, l’avait conduit par Moïse, Aaron et Marie. Il avait refusé d’écouter Balak et Balaam, qui avaient tout essayé pour maudire Israël. En y réfléchissant, ils sauraient quelle avait été sa fidélité. Ensuite, il détaille devant leurs yeux l’iniquité qui régnait universellement parmi eux, contrastant leurs cérémonies avec la justice pratique ; c’est pourquoi, versets 13-16, le jugement viendrait certainement sur eux ; cependant l’homme sage le reconnaîtrait comme la discipline de l’Éternel, et y discernerait le nom de l’Éternel, principe profondément important et en même temps précieux. Ils porteraient l’opprobre de son peuple.

6                    [Chapitre 7]

Au chapitre 7, le prophète se place comme intercesseur (*) devant Dieu, au nom du peuple, lui présentant, en même temps, la profonde misère et les iniquités du peuple, parlant en son nom, s’identifiant avec lui ; ou, pour être plus exact, il se charge de l’opprobre de la ville (ch. 7:9), exprimant d’abord l’affliction de celle-ci sur l’état où elle se trouve, puis, comme nous l’avons souvent fait remarquer dans Jérémie, passant à son propre office de prophète, et marquant ainsi la position du résidu, parlant, mais avec la pensée divine, placé qu’il était au milieu du peuple ; s’identifiant avec lui tout en jugeant sa conduite, et cela avec tout l’intérêt qui s’attachait à l’amour que Dieu lui portait. Le prophète cherche avec désir quelque chose, au milieu du peuple, qui convienne au titre de peuple de Dieu ; il n’y avait que fraude et tromperie et des embûches pour verser le sang, pour faire le mal des deux mains : cependant il parle toujours comme exprimant la confession de la ville, de sorte que, s’humiliant ainsi sous la main de Dieu, elle peut regarder à Lui, jusqu’à ce qu’il prenne lui-même sa cause et lui fasse droit.

(*) Ce caractère est un des traits les plus touchants de la fonction de prophète. S’il est prophète, dit Jérémie, qu’il demande à l’Éternel que ce qui reste n’aille pas à Babylone. Il est prophète, dit Dieu parlant d’Abraham à Abimélec, et il intercédera. Ainsi, dans les Psaumes il est dit : Il n’y a pas de prophètes ; il n’y a personne pour lui dire jusques à quand, c’est-à-dire, qui sache compter sur la fidélité de l’Éternel leur Dieu, et sachant que ce n’était qu’un châtiment, lui présenter le cas de son peuple. Comparez És. 6. L’Esprit de Dieu qui annonçait les jugements en vérité de sa part, devenait dans ce prophète, parce que Dieu aimait le peuple, un Esprit intercesseur en faveur du peuple. Pour nous la chose se développe d’une manière un peu différente, mais plus bénie et plus complète. L’intelligence de la volonté de Dieu y entre davantage : «Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et il vous sera fait». En cela, tous sont des prophètes (1 Jean 5:16).

Une circonstance frappante se présente ici, le Seigneur Jésus déclare dans l’évangile que ce que le prophète dépeint comme le comble de l’iniquité, serait produit par la prédication de l’évangile. Telle est l’iniquité du coeur, que la lumière mettrait en mouvement, provoquerait une haine qui ne se trouverait que plus acharnée en raison de la proximité de son objet.

L’effet produit sur le prophète par ce qu’il voit autour de lui (ce que l’Esprit de Christ produit là où il agit, à la vue du mal qui pénètre partout), est de le porter à regarder vers l’Éternel, à attendre le Dieu de sa délivrance. Il se place dans la position désignée, comme celle que l’Éternel pouvait reconnaître ; il se soumet à l’indignation de l’Éternel, jusqu’à ce qu’il plaidât lui-même la cause de son serviteur. En effet, il le conduirait à la lumière, lui ferait voir sa justice. Alors la délivrance serait complète, et celle qui disait à Jérusalem : «Où est ton Dieu ?» (cri perpétuel de l’incrédule, qui se réjouit du châtiment du peuple de Christ, comme de la souffrance du Christ lui-même, en se trompant sur les justes voies d’un Dieu qu’il ne connaît pas) — celle qui se réjouissait de l’abaissement de ce que l’Éternel aimait, serait foulée comme la boue des rues (v. 7-10).

Dès lors, de l’Égypte et de l’Assyrie, des mers et des montagnes, on viendrait à la ville rebâtie, mais auparavant, le pays serait en désolation. Cependant, le peuple serait mené sous la houlette de l’Éternel, serait placé dans sa terre comme autrefois ; Dieu ferait éclater ses merveilles, comme lorsqu’il l’a fait monter du pays d’Égypte ; les nations seraient confondues à la vue de la puissance d’Israël et s’effrayeraient devant l’Éternel son Dieu.

Les trois derniers versets de la prophétie contiennent l’expression de la foi et des sentiments d’adoration qui remplissent le coeur du prophète à la pensée de la bonté de Dieu, qui pardonnait l’iniquité du peuple et jetait ses péchés au fond de la mer, qui trouvait ses délices dans la miséricorde et qui accomplissait les promesses faites à Abraham, et ce qu’il avait juré aux pères dès les siècles passés. Quel Dieu était semblable à Celui qui se manifestait dans ses voies de grâce envers son peuple bien-aimé, envers le faible résidu que chacun méprisait, mais que l’Éternel, dans son affection, n’oubliait jamais, qu’il n’abandonnait pas dans sa fidélité, quelles que fussent ses rébellions !