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Étude biblique : Apocalypse ch. 1 à 12 et 21 à 22
Résumé-Notes d’études bibliques à Paris rédigé par Jean Muller.
Table des matières :
8.10.1974
L’Apocalypse, dernier écrit inspiré de l’apôtre Jean, est la continuation morale des deux derniers chapitres (20 et 21) de son Évangile, où Christ ressuscité mentionne sous une forme prophétique et mystérieuse les voies futures de Dieu envers la terre.
L’Apocalypse présente d’abord le jugement de l’Assemblée sur la terre, responsable de maintenir le témoignage de la vérité ici-bas, puis la reprise du gouvernement de la terre par Dieu, pour y établir les droits et le règne de Son Fils, et enfin détruire entièrement toute la puissance du mal.
La division du livre en trois parties est donnée au verset 19 dans ce qui est dit à Jean : « Écris donc les choses que tu as vues, et les choses qui sont, et les choses qui doivent arriver après celles-ci ».
· Introduction : 1:1-8
· Première partie : les choses que Jean a vues : 1:9-20 : la vision glorieuse de Christ, Fils de l’homme et Ancien des jours.
· Deuxième partie : les choses qui sont : ch. 2 et 3 : l’histoire de l’Église responsable sur la terre dans son développement successif, jusqu’à la venue du Seigneur.
· Troisième partie : la partie principale de l’Apocalypse commence par les mots « après ces choses », lorsque la période de l’Église sur la terre est terminée et s’étend des ch. 4 à 22:5.
La première division de cette troisième partie montre la scène céleste (ch. 4 et 5) puis le cours des événements prophétiques jusqu’à l’établissement du règne de Christ (ch. 6 à 11:18).
La seconde division présente l’aspect religieux des derniers jours (ch. 12 à 22), les acteurs et le dénouement de la scène finale, le règne millénaire, la nouvelle Jérusalem et l’état éternel.
· Un appendice (ch. 22:6-15) rappelle la venue du Seigneur en rapport avec la prophétie du livre.
· Un épilogue (ch. 22:16-21) présente à l’Église le retour du Seigneur pour elle, comme étoile brillante du matin.
8.10.1974
La révélation est celle de Jésus Christ, que Dieu lui a donnée ; Christ est envisagé ici comme Fils de l’homme, Messie rejeté et Agneau, plus tard, Chef sur toutes choses. Cette révélation est signifiée de façon indirecte, par l’ange du Seigneur, à Jean son esclave, à l’attention des saints sur la terre, appelés aussi les esclaves du Seigneur, pour leur révéler des choses touchant l’assemblée dans le monde et le monde lui-même. C’est par l’Esprit de vérité que ces choses nous sont communiquées, selon que le Seigneur l’a dit en Jean 16:13 : « Il vous annoncera les choses qui vont arriver ».
Considérant que le temps est proche, car ces choses sont imminentes, une béatitude est assurée à celui qui lit et à ceux qui entendent puis qui gardent cette prophétie.
La salutation du verset 4 est adressée aux 7 assemblées d’Asie, de la part :
— de Dieu Jéhovah, de « celui qui est, et qui était, et qui vient ». « Je suis celui qui suis » révélé à Moïse dans le buisson, présenté dans la nature essentielle de Son Être et dans son existence présente absolue mais rattachée au passé (celui qui était), qui s’était révélé aux hommes de foi de l’Ancien Testament, et prêt à venir pour accomplir ce qui avait été révélé de lui-même.
— du Saint Esprit présenté comme l’agent direct de la puissance dans sa septuple perfection attribuée en És. 11 à la personne, au gouvernement et au royaume du Messie.
— enfin de la part de Jésus Christ l’homme ayant parfaitement manifesté le témoignage de Dieu sur la terre (témoin fidèle), ressuscité d’entre les morts (seconde primauté de Col. 1 : premier-né d’entre les morts), prince des rois de la terre, l’exercice de Son gouvernement étant encore à venir.
Lorsque le nom du Seigneur est prononcé, les saints expriment la conscience de ce que Christ a fait pour eux : objets de Son amour et lavés par Son sang.
La louange est exprimée toutefois ici en rapport avec le royaume de Celui qui est Roi (exerçant la puissance de Dieu en bas) et Sacrificateur (s’approchant de Dieu en haut).
Nous sommes aussi faits maintenant un royaume et aussi des sacrificateurs pour le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ.
Si Israël avait été fidèle, il aurait été pour Dieu un royaume de sacrificateurs (Ex. 19).
Les saints qui constituent l’Église sont dès maintenant et rois et sacrificateurs, et ont la conscience de leur relation avec Christ, de la jouissance de Son amour, de ce qu’Il a été et de ce qu’Il a fait pour les saints.
Quand la prophétie est close, et que le Seigneur se présente à l’Église comme l’étoile brillante du matin, l’Assemblée reconnaît aussi immédiatement Christ et jouit de ce qu’Il est pour l’avenir.
29.10.1974
L’apôtre Jean était banni dans l’île de Patmos par l’empereur romain qui persécutait les chrétiens.
C’est là, le premier jour de la semaine, le Dimanche, que le Saint Esprit élève son âme, le Seigneur se servant des circonstances mêmes pour lui communiquer Sa révélation.
La journée dominicale est le premier jour de la semaine, celui de la résurrection du Seigneur, et non pas le jour du Seigneur (2 Thes. 2:2) ou le jour de Dieu (2 Pierre 3:12) qui désigne dans la Parole la période des jugements de la fin qui fera précisément l’objet du livre dans les chapitres 6 à 20.
L’apôtre Jean entend, sur la terre, une voix, celle du Fils de l’homme. Au ch. 4 cette même voix, l’appellera dans le ciel pour y voir les choses qui doivent arriver plus tard.
La voix qu’il entend est derrière lui, car Jean est maintenant tourné vers l’avenir du monde qui va lui être révélé. Auparavant, l’Esprit et le Seigneur qui l’appellent, dirigent son attention sur le témoignage de Dieu sur la terre confié à l’Assemblée vue ici comme responsable et attendant le retour de son Maître.
Jean doit écrire ce qu’il voit dans un livre et l’envoyer à 7 assemblées d’Asie existant à ce moment, dont l’état moral présente toute l’histoire de l’Église depuis l’abandon du premier amour jusqu’à son rejet final.
En se retournant pour voir la voix — expression surprenante et remarquable — Jean voit le Seigneur Jésus, non pas comme la Tête céleste du corps, ni même comme le Christ, caractère particulier qu’il prend à l’égard de Son peuple juif, mais comme le Fils de l’homme, le juge de toute la terre, entrant pour recevoir la domination universelle.
Son caractère et Sa gloire personnelle comme Jéhovah sont d’abord présentés :
Fils de l’homme, vêtu d’une robe allant jusqu’aux pieds, ceint d’une ceinture d’or à la poitrine. Sa robe montre Sa majesté et Sa dignité. Elle n’est pas ceinte pour la marche ou pour le service (Luc 12:37), ni mise de côté pour s’occuper des siens dans la faiblesse (Jean 13). C’est Sa gloire et Sa dignité liées à la justice divine, car la ceinture est d’or.
Ensuite sont présentés 7 attributs de ce Juge suprême divin :
1. Sa tête et Ses cheveux, blancs comme de la laine blanche ou de la neige. C’est l’Ancien des jours (Dan. 7 et 10), d’une part appelant le respect (car il faut se lever devant les cheveux blancs), et d’autre part éternel et immuable dans son existence. Cette première qualité se rattache aux caractères précédents liés à la gloire personnelle de Christ.
2. Ses yeux, comme une flamme de feu, sondant toutes choses (comme la Parole dans Héb. 4) mais en y appliquant le jugement.
3. Ses pieds, semblables à de l’airain brillant, comme embrasés dans une fournaise : fermeté du jugement en rapport avec la justice de Dieu vis-à-vis de l’homme pécheur et responsable.
4. Voix de grandes eaux : symbole de la puissance et de la majesté. Ces trois attributs sont relatifs.
5. Dans sa main droite, sept étoiles : les étoiles sont le symbole d’une autorité subordonnée ici, comme l’indique le verset 20 en rapport avec l’assemblée.
6. De sa bouche, une épée aiguë à deux tranchants : la puissance du jugement est par Sa parole (« les cieux et la terre de maintenant sont réservés par sa parole pour le feu », 2 Pierre 3:7) ; de même lorsque Christ sortira pour les jugements guerriers (Apoc. 19).
7. Enfin, son visage, comme le soleil quand il luit dans sa force ; déjà vu comme tel par les trois disciples et Élie et Moïse sur la montagne. Le soleil est l’emblème de l’autorité suprême, visible dans la face de Christ, dans sa position de suprématie officielle.
Cette vision prophétique anéantit l’apôtre comme autrefois Daniel et Ésaïe, mais le Seigneur le soutient et se révèle à lui comme le premier et le dernier : Jéhovah lui-même, le vivant (Il a en lui-même la puissance de la vie) qui a été mort (Il a donné sa vie mais Il est sorti de la mort dans la puissance de la résurrection), vivant aux siècles des siècles, qui tient les clefs de la mort et du hadès : Il a vaincu la mort et l’a annulée (2 Tim. 1:10), en abolissant le péché (Héb. 9:26) et en détruisant le pouvoir de Satan. Il a donc le pouvoir sur la mort et le hadès (le lieu invisible où vont les âmes après la mort en attendant la résurrection).
On notera que les caractères et attributs de Christ présentés dans cette scène glorieuse sont repris dans la manifestation de Christ aux 4 premières assemblées, des caractères particuliers étant révélés aux trois dernières.
5.11.1974
Le Seigneur marche au milieu des 7 lampes d’or. Chaque lampe est une assemblée dans sa position ici-bas mais établie selon Dieu en justice divine (elle est d’or), appelée à porter Sa lumière dans le monde.
Si l’assemblée est infidèle, la lampe peut être ôtée de son lieu, comme pour Éphèse (2:5).
Le Seigneur tient aussi les 7 étoiles dans sa main droite : les étoiles sont des autorités subordonnées, appelées à briller et à représenter Christ durant la nuit de son absence. Tous ceux qui composent l’Assemblée ont cette place, mais plus spécialement ceux qui ont une position de responsabilité.
L’ange, auquel chaque épître est adressée, est ainsi le représentant administratif mystique de l’assemblée, avec lequel Christ est en relation immédiate, touchant l’état moral de l’assemblée.
En même temps, l’Esprit, considéré comme dehors pour avertir, parle aux assemblées, expression répétée 7 fois dans les exhortations à écouter. Les anges et les assemblées sont donc partiellement identifiés. C’est ainsi qu’en s’adressant à l’ange, le Seigneur parle à toute l’assemblée dans sa responsabilité générale. Ceci est particulièrement vrai pour les 4 premières épîtres. Pour les trois dernières, tout est adressé à l’ange. Et ceci nous conduit à souligner l’ordre remarquable suivi dans ces épîtres et les caractères généraux qui s’en détachent.
D’abord le Seigneur se présente lui-même à chaque assemblée sous un caractère adapté à son état : les caractères généraux ecclésiastiques pour les 4 premières qui présentent l’ensemble de l’histoire générale de l’Assemblée ; des caractères personnels (autres que les attributs présentés dans la vision glorieuse du ch. 1) pour les 3 dernières qui sont des sujets particuliers de l’histoire de l’Église. À Éphèse le Seigneur se présente comme tenant les 7 étoiles dans sa droite, à Sardes Il a les 7 étoiles, mais elles ne sont plus vues dans sa droite.
Ensuite, le Seigneur reconnaît toujours le lien que Sa grâce a maintenu dans l’assemblée. Chaque message commence par ces mots : « Je connais tes œuvres », ou « Je sais où tu habites ».
Mais partant ainsi du bien encore réalisé, Celui qui a les yeux comme une flamme de feu, sonde le véritable état moral et met en évidence ce qui n’est pas selon Lui : « J’ai contre toi » à Éphèse, à Pergame et à Thyatire. Des reproches sont adressés à Sardes et à Laodicée. À Smyrne et à Philadelphie seulement il n’y a pas d’annonce de jugement. Les saints éprouvés et le faible résidu sont l’objet de la consolation et de l’encouragement de Christ.
Chaque épître comporte une exhortation à écouter : c’est une responsabilité individuelle (que celui qui a des oreilles écoute) vis-à-vis de ce que le Seigneur et l’Esprit discernent dans la sphère de l’assemblée.
À cette exhortation se rattache une promesse au vainqueur, promise individuellement « à celui qui vaincra » et placée à la fin de chaque épître et en rapport avec l’état du moment et les difficultés à surmonter. (Pour Smyrne éprouvée jusqu’à la mort, la promesse est de ne pas souffrir la seconde mort).
L’ordre relatif de l’exhortation à écouter et de la promesse au vainqueur est différent pour les 3 premières épîtres et les 4 dernières :
D’abord adressée à l’ensemble lorsque l’espoir d’une restauration collective est encore en vue, l’exhortation à écouter précède la promesse au vainqueur.
À partir de Thyatire l’exhortation à écouter est donnée après la promesse au vainqueur et ne s’adresse qu’à ceux qui vaincront dans l’assemblée. Thyatire ira bien jusqu’à la fin mais ne caractérisera pas le témoignage de Dieu jusqu’à la fin, aussi le Seigneur ne s’adresse-t-il plus dès lors à l’ensemble mais à un résidu.
Enfin, le retour du Seigneur est présenté comme avertissement ou comme encouragement aux 4 dernières Églises, montrant ainsi qu’elles continueront conjointement jusqu’à ce qu’Il vienne.
La première épître est adressée à Éphèse qui caractérise aux yeux de Dieu le principe entier sur lequel repose l’Assemblée. Le caractère de Christ qui tient les 7 étoiles dans sa droite et qui marche au milieu des 7 lampes d’or, rappelle la portée de Sa position au milieu des assemblées.
Il y avait de bonnes choses à Éphèse : des œuvres, du travail et de la patience ; mais la foi, l’espérance et l’amour dans leur réelle énergie, comme on le voit en activité chez les Thessaloniciens (1 Thess. 1:3), avait disparu.
On rejetait les prétentions des faux docteurs et on supportait avec patience des afflictions pour le nom du Seigneur, mais le premier amour était abandonné, comme Israël en Jér. 2 auquel Dieu faisait se souvenir de la grâce de sa jeunesse et de l’amour de ses fiançailles dans le désert.
Le déclin intérieur dans les affections pour Christ marque ainsi déjà toute l’histoire de l’Assemblée sur la terre.
12.11.1974
Le Seigneur met le doigt sur les défaillances de l’assemblée, sans jamais négliger le bien qui est manifesté en elle, et en lui rappelant Son amour pour elle
En conséquence, l’assemblée est soumise au jugement de Christ ; elle sera mise de côté si elle ne persévère pas dans l’énergie spirituelle de son premier amour.
Avant d’exercer le jugement, le Seigneur appelle toutefois à la repentance et à se souvenir de l’état d’où l’assemblée est déchue. L’expression « repens-toi » est employée 5 fois, pour toutes les assemblées sauf Smyrne et Philadelphie, en rapport avec les choses que le Seigneur avait contre les assemblées. Un chemin pour la restauration est donc toujours ouvert pour la foi et passe par la repentance et l’humiliation dans la prière.
C’est le trait distinctif du résidu fidèle dans les temps de ruine.
· En Sophonie 3:12 : « un peuple affligé et abaissé, et ils se confieront au nom de l’Éternel ».
· En Daniel, c’est Daniel lui-même qui applique son cœur à comprendre et à s’humilier, seul représentant du peuple devant Dieu (Dan. 4:23 et 10:12).
· En Aggée, le peuple restauré a la promesse que l’Éternel est avec eux (Aggée 2:4) avec Sa Parole et Son Esprit.
· En Zacharie ceux de la transportation qui viennent de Babylone à Jérusalem qui y reçoivent des couronnes (Zach. 6).
· En Malachie ceux qui craignent l’Éternel et qui parlent l’un à l’autre et qui pensent au nom de l’Éternel (Mal. 3:16).
Un principe important se dégage de l’enseignement de ces épîtres. Les assemblées ont été établies initialement selon la pensée de Dieu car les lampes sont d’or en rapport avec la justice divine. Si ces assemblées ne persévèrent pas dans le témoignage qu’elles ont à rendre, elles seront mises de côté (la lampe est ôtée par le Seigneur) et ne manifestent plus leur caractère de refuge pour la vérité au milieu d’un monde de mensonges. Dieu renvoie alors les individus à Sa Parole inchangeable qui s’adresse à eux individuellement.
Chacun est appelé à écouter ce que dit l’Esprit. Parallèlement la promesse au vainqueur est aussi individuelle : « À celui qui vaincra », même si cette promesse présente un caractère très général dans le cas de l’assemblée d’Éphèse.
Lorsque toutes les ressources sont épuisées le Seigneur ôte la lampe de son lieu, comme autrefois la gloire de l’Éternel a quitté à regret le temple : s’élevant d’entre les chérubins, se tenant sur le seuil de la maison, à l’entrée de la porte orientale puis montant du milieu de la ville, et se tenant sur la montagne qui est à l’orient de la ville (Éz. 10 à 12).
Et la lampe d’Éphèse a été effectivement ôtée. L’Éphèse de Paul, qui avait été autrefois le vase intelligent et l’expression de ce qu’était l’assemblée de Dieu sur la terre, était déjà, du temps de Jean, le témoin du déclin, avant d’être l’objet du jugement de Christ.
Pourtant, Éphèse manifestait encore beaucoup d’énergie pour haïr le mal. La fidélité d’un croyant peut ainsi le conduire à la haine de ce que Dieu hait. Les œuvres des Nicolaïtes désignent l’introduction de la corruption et l’alliance du mal au nom de Christ dans la sphère même de l’assemblée. Plus tard, à Pergame, ces mêmes éléments corrupteurs enseigneront leurs erreurs comme une doctrine.
Mais pour pouvoir s’occuper du mal, pour le juger, il faut auparavant être occupé du bien pour s’en nourrir, et réaliser la présence du Seigneur dans le cœur de chacun, et au milieu de l’assemblée.
19.11.1974
La promesse au vainqueur, toujours adressée à un individu au milieu de l’assemblée, est très générale dans le cas d’Éphèse, et en contraste complet avec la ruine amenée par la désobéissance d’Adam.
Dans le jardin planté par l’Éternel Dieu en Éden dans la première création, il y avait l’arbre de vie et celui de la connaissance du bien et du mal. Transgressant le commandement de Dieu, Adam a mangé du fruit du second arbre et a perdu tout droit à la bénédiction ; la terre a été maudite à cause d’Adam avant que l’homme ne soit maudit de la part de la terre en Caïn.
En grâce, Dieu chasse alors Adam du jardin pour qu’il ne mange pas de l’arbre de vie et ne vive à toujours.
Dans la deuxième création dont Christ est le commencement, ne se trouve qu’un arbre — celui de la vie — qui est dans le paradis de Dieu (Apoc. 2:7) ; y a droit celui qui a lavé sa robe dans le sang de l’Agneau (Apoc. 22:14) et qui a ainsi « revêtu le nouvel homme, créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité » (Éph. 4:24), part plus excellente que celle qu’Adam a perdue. Mais ici la promesse est liée à la nécessité de vaincre, en rapport avec ce qui se trouve dans la sphère même de l’assemblée.
L’épître à Smyrne présente un autre caractère. Ayant moins de force qu’Éphèse, Smyrne est soumise :
· Aux dangers du dedans de la part des docteurs juifs ou chrétiens cherchant à rétablir les ordonnances judaïques dans l’assemblée.
· Aux persécutions du dehors de la part des païens déchaînés par Satan lui-même et des chrétiens.
Historiquement, il s’agit de la période de l’histoire de l’Assemblée sur la terre depuis la destruction de Jérusalem jusqu’au 4ième siècle au cours de laquelle 10 persécutions successives ont eu lieu.
Le Seigneur se présente d’abord à l’assemblée de Smyrne comme « le premier et le dernier, qui a été mort et qui a repris vie : caractères généraux déjà mentionnés dans la vision du ch. 1:17-18 mais adaptés à la situation des saints placés en face de la mort car le Seigneur tient en mains la puissance de la résurrection ayant annulé la mort.
Le Seigneur connaît la tribulation et la pauvreté extérieure de Smyrne, mais sa vraie richesse intérieure, contrastant avec l’état de Laodicée qui se prétend riche mais qui est réellement malheureuse, misérable, pauvre, aveugle et nue.
On remarquera que d’Éphèse à Thyatire la Parole décrit l’histoire de l’Assemblée telle qu’elle avait été fondée par les apôtres (toutefois sur Jésus Christ comme seul fondement) alors que Sardes, Philadelphie et Laodicée nous donnent l’histoire de ce qui a suivi le protestantisme.
C’est ainsi que le danger signalé à Éphèse des faux docteurs qui avaient été trouvé menteurs, s’est précisé, car ceux-ci sont maintenant groupés au sein même de l’assemblée pour constituer un corps organisé que le Seigneur désigne comme la synagogue de Satan.
Le même danger réapparaît au temps de Philadelphie.
Smyrne était d’autre part soumise à de terribles persécutions de la part des nations païennes. Cette tribulation était permise par le Seigneur pour développer chez les saints la vie divine à la gloire de Dieu, tout en ramenant le cœur de l’assemblée à l’état antérieur qu’elle avait abandonné.
Chose solennelle, le Seigneur avait laissé Satan exercer sa puissance dans de telles circonstances, de même que pour Job dans son épreuve, Pierre et les disciples criblés comme le blé pendant les heures de la croix, ou Paul à sa descente du troisième ciel qui avait son écharde.
Devant Smyrne, Satan se présentait comme le lion rugissant et il convenait de tenir ferme jusqu’à la mort.
Dans d’autres temps et circonstances, particulièrement manifestes dans nos pays, Satan se déguise en ange de lumière pour séduire les saints, et il faut tenir ferme et demeurer fidèle pendant toute la vie.
Dans les deux cas, la couronne de vie est promise à celui que le Seigneur maintient dans la fidélité :
· « Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie » (Apoc. 2:10).
· « Bienheureux est l’homme qui endure la tentation ; car, quand il aura été manifesté fidèle par l’épreuve il recevra la couronne de vie, qu’Il a promise à ceux qui l’aiment » (Jac. 1:12).
3.12.1974
La promesse faite à celui qui vaincra dans l’assemblée de Smyrne est en rapport avec les circonstances que traversait celle-ci. Satan pouvait bien se déchaîner contre les fidèles et lever contre eux l’épée de l’empereur impie et persécuteur ; il ne pouvait rien contre l’âme des saints, même si ceux-ci devaient connaître la mort du corps.
La seconde mort, c’est l’étang de feu (Apoc. 20:14), la part de ceux qui seront jugés devant le grand trône blanc, parmi lesquels seront les timides, les incrédules, les idolâtres, les menteurs… (Apoc. 21:8). Il ne s’agit pas de la mort de l’âme qui est immortelle car pour Dieu tous vivent (Luc 20:38).
La lettre à l’assemblée de Pergame décrit un état bien différent de celui de Smyrne et beaucoup plus attristant. Au lieu de se séparer du monde dans un témoignage à Christ rejeté, l’assemblée s’est installée dans le monde, domaine de Satan où siège le trône du chef de ce monde.
Sous la protection du pouvoir civil, l’assemblée a pris de plus le caractère d’une puissance propre, assurant la protection à des principes moraux mauvais ou mélangés qui y ont cherché refuge (c’est le développement extérieur du royaume des cieux présenté par la parabole du grain de moutarde devenu un grand arbre dans Matthieu 13). Le Seigneur est même obligé de constater que Satan habite parmi Pergame.
Devant cet état de choses, le Seigneur se présente comme ayant l’épée aiguë à deux tranchants (2:12), caractère déjà donné au ch. 1, sous lequel Il exerce le jugement (v. 16) envers ceux qui avaient amené le mal dans l’assemblée. Historiquement Pergame correspond à l’empereur Constantin, début du 4ième siècle.
En même temps il y avait de la fidélité à Pergame : un fidèle témoin Antipas mis à mort, fermeté pour tenir le nom du Seigneur. C’est une allusion probable à la doctrine de Arius et de l’Ariamis qui niait l’éternité du Fils et la valeur de la rédemption.
Le mal intérieur dans Pergame avait le caractère des Nicolaïtes érigé en doctrine. Le mal extérieur était celui de Balaam qui aimait le salaire d’iniquité (tué par Israël en Nb. 31), qui avait poussé Israël au double péché :
· D’idolâtrie : « Enfants gardez-vous des idoles ».
· De fornication (« convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme »), après ne pas avoir pu le maudire.
Les dangers actuels sont toujours les mêmes dans l’histoire du témoignage.
Satan a réussi à introduire des choses que Dieu n’approuve pas et même qu’Il ne peut pas supporter. Si l’assemblée ne se repent pas, la lampe est ôtée. Mais ici le jugement est particulièrement désigné sur les éléments corrompus dans l’assemblée, qui sont encore distingués de l’assemblée toute entière. Il en sera différemment à Thyatire.
10.12.1974
Pour la dernière fois, dans le cas de l’assemblée de Pergame, l’exhortation à écouter est encore placée avant la promesse adressée au vainqueur ; la corruption avait bien fait des progrès dans l’assemblée mais n’y régnait pas encore sans entrave.
La promesse revêt ici deux caractères, tout deux en rapport avec les relations de l’âme avec Christ : la manne cachée et le caillou blanc.
La manne était le pain que Dieu envoyait du ciel pour nourrir son peuple Israël dans le désert : figure, ainsi que l’enseigne le Seigneur Jésus lui-même, d’une nourriture plus excellente : Christ lui-même pain de vie pour l’âme.
La manne cachée était celle qui avait été placée dans la cruche d’or devant l’Éternel (Ex. 16:33) en souvenir des soins du désert ; elle avait été placée dans l’arche, dans le lieu très saint, au-dedans du voile (Héb. 9). De même Christ a été sur la terre, la contemplation de Sa personne étant la nourriture de nos âmes, mais Il est maintenant dans le ciel, caché à la vue du monde.
Alors que l’assemblée avait perdu son caractère de réjection de la part du monde au côté de son Seigneur, l’approbation individuelle à celui qui remporterait la victoire était la communion avec Christ, goûtée en esprit maintenant dans le souvenir de sa réjection, en attendant de connaître la bénédiction à venir avec Lui dans le ciel.
Si au contraire, le monde a de l’attrait pour le cœur du croyant, la manne — notre nourriture céleste maintenant — n’aura la valeur que d’un pain misérable qui dégoûte l’âme, ainsi que le montre le triste exemple d’Israël au désert (Nb. 21:5).
L’autre promesse au vainqueur est celle du caillou blanc portant un nom connu de celui seul qui le reçoit.
En quoi, autrefois, le caillou blanc était utilisé ? :
· Pour signifier l’acquittement dans un jugement,
· Pour honorer un hôte à qui il était remis avec une inscription,
· Pour donner la voix ou le suffrage dans certaines élections.
Le même mot est utilisé par Paul en Actes 26:10 : « quand on les faisait mourir, j’y donnais ma voix ».
C’est ici la marque de l’approbation secrète du Maître : un nom donné par Christ, un nom de tendresse et d’intimité de Sa part, car c’était un nouveau nom.
Un nom enfin connu de Christ et du racheté seulement, car le lien avec Christ n’est connu que de celui qui l’avait. L’association est donc individuelle avec Christ et le bonheur goûté dans le secret de Sa présence dès maintenant.
Les rapports de l’âme avec Christ, comme nourriture et source de joie dans la communion, se forment dès ici-bas et produisent des résultats éternels.
Satan remportait déjà des victoires au sein de Pergame. Manquant de vigilance, les saints avaient laissé entrer dans l’assemblée des doctrines ou des personnes étrangères, conduisant à la mondanité, à l’idolâtrie (doctrine de Balaam) et à l’immoralité (doctrine des Nicolaïtes) ; autant de choses qui étaient propagées par certains et tolérées par d’autres.
Les mêmes dangers se répètent dans le témoignage des derniers jours, et l’assemblée toute entière est responsable de ce qui se passe dans son sein.
Souvent le discernement manque et plus encore l’énergie morale pour juger le mal. La confession dans la repentance est le seul chemin de la restauration, maintenant comme alors : « repens-toi donc » (v. 16).
Si les éléments corrupteurs sont l’objet du jugement, l’appel est en même temps adressé aux individus de remporter la victoire, qui est ici avant tout contre le monde. L’état des jeunes gens de la famille chrétienne décrit dans 1 Jean 2 c’est qu’ils sont forts et ont vaincu le méchant. Le danger pour eux est d’aimer le monde et les choses qui y sont.
La victoire contre le monde est révélée en 1 Jean 5:4 : « tout ce qui est né de Dieu est victorieux du monde ; et c’est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi ».
17.12.1974
Avec l’introduction de Thyatire, l’assemblée va jusqu’à la fin, c'est-à-dire jusqu’au retour du Seigneur : celui-ci est présenté à Thyatire et aux trois assemblées qui suivent.
L’assemblée, telle qu’elle avait été formée au temps des apôtres avait abandonné son premier amour (Éphèse), puis ayant traversé les persécutions (Smyrne) s’était alliée au monde (Pergame) ; le mal envahit alors l’Église toute entière et prend le caractère d’adultère = infidélité des affections envers Christ. C’est l’histoire de Thyatire qui historiquement, s’applique essentiellement à la papauté pendant le moyen-âge, jusqu’à la Réformation. Si ce système religieux subsiste jusqu’à la fin, néanmoins il ne caractérise pas le témoignage du Seigneur dans le monde car d’autres états, d’autres réveils et d’autres témoins apparaîtront et seront suscités par le Seigneur dans ce but (Sardes et Philadelphie).
Le Seigneur se présente à Thyatire comme le Fils de Dieu, non pas le Fils de l’homme comme au ch. 1, justement parce que Thyatire n’a pas su reconnaître les droits du Christ, le Fils du Dieu vivant (Matt. 16), sur son assemblée. Néanmoins Christ est revêtu des attributs de la perception et du jugement (yeux comme une flamme de feu, pieds semblables à de l’airain brillant).
Le Seigneur discernait des choses qu’il approuvait au milieu de Thyatire : des œuvres, du service, de la patience, fruits de l’amour et de la foi qui avaient disparu à Éphèse. Néanmoins l’ordre moral trouvé chez les Thessaloniciens n’était pas réalisé : œuvres de foi, travail d’amour, patience d’espérance.
De plus on trouvait un dévouement croissant car les dernières œuvres dépassent les premières.
Comment douter que l’Esprit annonce déjà ici prophétiquement ce que serait le témoignage des croyants faibles et persécutés tels que les Vaudois du Piémont, les Cathares et les Albigeois maintenus fidèles, en face d’un ensemble puissant conduit par des chefs se réclamant même de la succession apostolique. Nous ne doutons pas que plus récemment des fidèles isolés ne soient maintenus par le Seigneur au milieu de cet état de choses jugé par Lui : « aux autres qui sont à Thyatire » (v. 24).
Le caractère moral du système est celui de Jésabel, fille du roi des Sidoniens, femme d’Achab, qui l’a poussé à se vendre pour faire le mal et tomber dans l’idolâtrie.
Cette femme prend ici, en figure, la place de prophétesse, avant de prendre la domination comme reine (ch. 18) et d’être jugée comme la Babylone de la fin et la fausse épouse, la grande prostituée assise sur plusieurs eaux (17:1).
Les péchés imputés à Balaam à Pergame et caractérisant le mal venant du dehors sont ici imputés à Jésabel qui caractérise l’Église elle-même.
Le mélange au monde et à ses idoles se lie à des pratiques qualifiées par l’apôtre Paul en 1 Tim. 4 d’enseignements de démons tels que la défense de se marier et l’abstention de certaines nourritures à certains moments.
Le Seigneur laisse du temps pour la repentance (v. 21), le jugement n’étant exécuté par Lui que lorsque l’iniquité est parvenue à son comble. Jésabel ne s’est pas repentie, aussi le témoignage lui est ôté pour être confié à d’autres, et elle devient l’objet d’un juste jugement sévère qui tombera sur elle-même et sur ceux qu’elle a entraînés dans son égarement (v. 20 et 23).
Ce jugement revêt ici deux formes différentes :
· Une grande tribulation pour elle et ceux qui ont été entraînés par elle. On a cité à cet égard l’exemple de Fénelon qui n’était pas ?? mais qui y a été ??
· La sentence de mort sur les enfants de Jésabel : « je ferai mourir de mort ses enfants » (v. 23). Exemple de Bossuet qui était né au milieu de ce système et qui, n’en étant pas sorti, est jugé avec lui.
C’est ainsi que le Seigneur discerne toutes choses et prend connaissance de tout pour donner une juste rétribution (v. 23).
7.1.1975
L’histoire de Thyatire va jusqu’à la fin, jusqu’au retour du Seigneur.
Mais, avec Sardes, commence une phase parallèle de l’histoire de l’assemblée, celle du protestantisme après la Réformation.
Le Seigneur ne se présente plus maintenant à l’assemblée sous ses caractères ecclésiastiques, sauf celui d’avoir les 7 étoiles : toutefois il n’est plus dit qu’elles étaient dans sa main droite.
La venue de Christ étant mentionnée, les caractères de Christ se rapportent maintenant plus spécialement au royaume qui suivra Sa venue : Il a les 7 Esprits : la plénitude de la puissance dans laquelle Il gouvernera la terre. Et si l’assemblée doit être mise de côté à cause de son infidélité, et même traitée dans l’ensemble comme le monde, le Seigneur conserve encore l’autorité absolue sur elle et sur tous les saints (les 7 étoiles).
Sardes n’est pas caractérisée essentiellement par le mal et la corruption comme Jésabel dans Thyatire ; elle se considère même comme supérieure à cet état : « tu as le nom de vivre », mais aux yeux du Seigneur elle était comme morte ; état de mort morale pour les professants, état de sommeil spirituel semblable à la mort pour ceux qui n’étaient pas fidèles et dont les vêtements avaient été au contact du monde. Car le grand mal à Sardes (les descendants des réformateurs) était la mondanité et l’intellectualisme accompagnés d’un principe de supériorité religieuse.
Le Seigneur trouve peu de choses pour Lui lorsqu’il prend connaissance des œuvres, sinon qu’elles n’étaient pas parfaites ou complètes.
Aussi appelle-t-Il à la vigilance (3:2), à affermir ce qui reste qui s’en va mourir, appels que le Seigneur nous adresse très évidemment aujourd'hui : « Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d’entre les morts, et le Christ luira sur toi » (Éph. 5:14).
En outre, Sardes devait se souvenir de la manière dont elle avait reçu et entendu : au moment de la Réformation la Parole de Dieu avait été retrouvée ; traduite en plusieurs langues, elle avait été pour la première fois largement diffusée dans le monde entier. Aussi Sardes était-elle manifestement beaucoup plus responsable que Thyatire qui était restée, dans son ensemble, ignorante des Écritures.
Malheureusement Sardes n’avait pas entendu et reçu la parole dans le cœur et ne l’avait pas mie en pratique (Luc 6:47). Elle était invitée à « garder » et à se repentir (v. 3), situation bien différente de celle de Philadelphie qui, elle, avait gardé la parole du Seigneur (v. 8) et la parole de Sa patience (v. 10). Sardes est donc invitée à revenir à la Parole elle-même, et à la vérité qui lui avait été confiée, et non pas à ses premières œuvres (comme aux Éphésiens) ou même aux œuvres du Seigneur (comme aux autres à Thyatire).
De plus, le corps de professants présent à Sardes, allait être traité comme le monde, le Seigneur se présentant ici à Sa venue comme un voleur. Ce caractère est en rapport avec la venue du Seigneur pour le jugement, selon Matt. 24:43, 44 : « Mais sachez ceci, que si le maître de la maison eût su à quelle veille le voleur devait venir, il eût veillé … à l’heure que vous ne pensez pas, le fils de l’homme vient », passage cité en Luc 12:39, 40.
Avant le dénouement de la crise finale à Armagédon, le Seigneur se présente précisément sous le même caractère : « Voici je viens comme un voleur. Bienheureux celui qui veille et qui garde ses vêtements, afin qu’il ne marche pas nu et qu’on ne voie pas sa honte » (Apoc. 16:15), qui rejoint la position que le Seigneur prend à la fois vis-à-vis de la profession de Sardes et de Laodicée.
C’est pour ceux qui sont dans les ténèbres que le Seigneur se présente ainsi (1 Thess. 5:4). Le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit, quand le monde dira : « Paix et sûreté » (1 Thess. 5:2, 3).
Heureusement, tous n’en étaient pas là à Sardes et quelques âmes fidèles étaient restées consacrées au Seigneur, pures dans les affections pour Lui ce qui, pour les croyants, est toujours l’indice sûr qu’on attend le retour du matin.
28.1.1975
Le Seigneur se présente à Philadelphie non seulement comme le Saint et le Véritable, caractères de Dieu manifestés en Christ, homme parfait, mais aussi comme celui qui a la clef de David.
Le Seigneur est la postérité de David (Apoc. 22:16), et comme vainqueur de la mort et ressuscité il tient les clefs de la mort et du hadès (Apoc. 1:18), c'est-à-dire qu’il possède le pouvoir souverain sur la mort et la puissance de ressusciter les morts. Il a aussi la clef de David c'est-à-dire l’autorité de gouverner pour introduire ou pour exclure.
Du temps d’Ézéchias (És. 22), il y avait eu un scribe infidèle Shebna, type de l’anti-Christ, qui devait être remplacé par Éliakim, l’intendant fidèle sur la maison du roi, type de Christ lui-même, dont il est dit : « Et je mettrai la clef de la maison de David sur son épaule ; et il ouvrira, et personne ne fermera ; et il fermera, et personne n’ouvrira » (És. 22:22).
Investi de puissance et garant de l’espérance du peuple d’Israël, comme clou fixé dans un lieu sûr, Éliakim est ainsi un beau type de Christ dans le caractère sous lequel il apparaît au faible résidu philadelphien.
Il peut maintenir une porte ouverte ou fermée sans qu’aucune créature, Satan lui-même, ne puisse s’y opposer.
Pendant le ministère de Paul, une porte grande et efficace pouvait lui être ouverte à Éphèse (1 Cor. 16:9) en dépit des nombreux adversaires ou le Saint Esprit pouvait l’empêcher de se rendre en Bithynie ou d’annoncer la parole en Asie (Actes 16:7).
Maintenant encore la porte de la grâce est ouverte et tous les hommes peuvent y entrer ; un jour elle sera fermée à jamais, beaucoup heurteront mais en vain : Luc 13:25-29, les vierges folles (Matt. 25:10).
Le Seigneur prend connaissance des œuvres de Philadelphie — sans qu’elles soient nommées — et sans adresser de reproches comme à la pauvre assemblée de Smyrne dans la persécution.
Trois choses caractérisent Philadelphie : le peu de force, garder la Parole du Seigneur, ne pas renier Son Nom.
C’est l’état moral de Gédéon qui avait conscience de sa faiblesse au milieu du peuple, fidèle, mais qui fait l’expérience de la puissance de Dieu après avoir obéi à son commandement.
L’apôtre Paul, aussi, faisait l’expérience de la puissance de Dieu au milieu de sa faiblesse réalisée (2 Cor. 12:10). Philadelphie n’est pas appelée à manifester de la puissance extérieure, même par l’action du Saint Esprit, mais se caractérise par un état intérieur de proximité avec Christ : le nom de Christ est ouvertement confessé et Sa parole gardée, au milieu de beaucoup de prétentions ecclésiastiques et de la ruine publique de l’Église sur la terre.
Car le témoignage de Philadelphie se déploie en face de l’opposition de ceux qui se prétendent être le peuple de Dieu comme au début du christianisme ; les Juifs qui avaient rejeté et crucifié Christ, mettaient à mort Ses témoins et se vantaient de leur position.
Le Seigneur classe cette congrégation de personnes comme étant la synagogue de Satan et annonce la place de leur jugement comme marque de son approbation sur Philadelphie.
Si nous considérons le sentier du Seigneur sur la terre : homme parfait, le pauvre, dépendant de Son Père et s’attendant toujours à Lui, vrai berger des brebis, entrant par la porte dans la bergerie et à qui le portier ouvrait, Saint et Véritable, mais rejeté, ayant dépensé sa force pour le néant auprès du peuple juif qu’il visitait en grâce.
On est frappé de noter l’analogie de la position et du caractère des vrais témoins philadelphiens vis-à-vis de ceux de leur Maître et Seigneur : le monde et les obstacles sont les mêmes et Christ est le tout de leur cœur. C’est l’état que le Seigneur approuve.
4.2.1975
Nous sommes revenus sur les caractères de l’assemblée de Philadelphie présentés au v. 8.
Le Seigneur connaît ses œuvres ; celles-ci n’ont pas d’apparence, le Seigneur ne les nomme pas et il n’appartient pas à l’Église elle-même de le faire. La consolation est de savoir que le Seigneur connaît toutes choses (comme l’apôtre Pierre autrefois en Jean 21).
Le Seigneur maintient devant Philadelphie une porte ouverte malgré sa faiblesse. Il n’est plus maintenant question, comme au début des évangiles, de force et de violence pour entrer dans le Royaume de Dieu. La fidélité de Philadelphie — c’est la seule chose qui compte et que le Seigneur demande — se réalise dans la faiblesse, en dehors de toute apparence extérieure.
Si le Seigneur garde la porte ouverte c’est parce que Philadelphie manifeste ces trois caractères :
· Tu as peu de force,
· Tu as gardé ma parole,
· Tu n’as pas renié mon nom.
En disant à Philadelphie « tu as peu de force », le Seigneur reconnaît sa fidélité et y marque le sceau de Son approbation.
Philadelphie s’attend au Seigneur et n’attend rien d’elle-même, c’est la marque d’un bon état moral.
Philadelphie a gardé la parole du Seigneur, plus loin il sera question de garder la parole de la patience du Seigneur, ce qui est autre chose. Garder la parole du Seigneur c’est être formé, dirigé et gouverné par la parole opérante dans le cœur.
Nous savons, d’après les enseignements de Jean 1 et 8, que la Parole est l’expression parfaite de ce qu’est Christ : ce que Christ disait était la manifestation de ce qu’Il était (« absolument aussi ce que je vous dis »). C’est pourquoi maintenant, pour les vrais chrétiens, garder la parole du Seigneur est la première preuve de la réalité de la vie divine en eux, cette vie qui est en Christ et Christ lui-même, selon l’enseignement de la première épître de Jean (1 Jean 2:5 et 5:12).
Garder la parole du Seigneur, c'est-à-dire en particulier la mettre en pratique et se soumettre à ses commandements, est en outre le moyen désigné par Dieu pour que nous montrions la réalité de notre amour pour Christ.
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole » (Jean 14:23).
De même que lors du dernier réveil du peuple de Juda sous Josias la loi a été retrouvée, ainsi aussi lors du réveil philadelphien du siècle dernier, la Parole a été remise à jour dans son intégrité et sondée d’une manière plus profonde qu’au cours des siècles précédents, notamment pendant la Réformation.
Enfin, Philadelphie n’avait pas renié le Nom de celui qui se présente comme le Saint et le Véritable :
· Ne pas renier le Nom du Seigneur devant la persécution que le monde exerce contre les témoins et martyrs,
· Ne pas renier le Nom du Seigneur, aussi, en face des attraits et des convoitises d’un monde trompeur,
· C’est aussi reconnaître ce qu’est la Personne du Seigneur, Son autorité et Ses droits sur ses rachetés et sur son assemblée.
C’est un enseignement de toute importance pour l’administration des assemblées. Pour pouvoir se réclamer de la promesse de la présence du Seigneur au milieu des 2 ou 3 assemblés en son nom (selon Matt. 18:20), il faut reconnaître Ses droits en mettant de côté pensées et intérêts personnels.
Dans la vie personnelle, certaines affections du cœur non partagé sont réservées au Seigneur seul, au-dessus et en dehors des liens de la nature, tout précieux qu’ils soient à leur place.
Cultiver la communion avec le Seigneur, lire beaucoup la Parole avec prières, avec foi, et dans la recherche d’une bonne conscience, tels sont des exercices de la piété pratique qui nous permettrons de nous rapprocher de cet état moral de Philadelphie.
11.2.1975
La fidélité des saints de Philadelphie prenait sa valeur aux yeux du Seigneur par le fait qu’elle se manifestait au milieu d’un état de choses complètement différent et opposé.
Sans ignorer ce qui les entourait et sans chercher à prévaloir, ils fournissaient leur chemin en toute humilité et modestie, dans une apparence de grande pauvreté et d’impuissance.
Par opposition, ceux qui avaient des prétentions religieuses, s’appuyant sur une organisation durable, transmissible de génération en génération, sont jugés par le Seigneur comme des menteurs et leur organisation appelée la synagogue de Satan. De même aujourd'hui, les professants qui se disent chrétiens et n’ont pas la vie de Dieu sont des menteurs, et leurs congrégations portent le nom de Satan, chef du monde.
Au début du témoignage du siècle dernier, de tels gens, auxquels avaient pu se lier des chrétiens aveuglés, se sont opposés de toute leur énergie au résidu de Philadelphie, d’abord par l’arme redoutable du mépris, puis par la violence publique, en paroles, en écrits ou même en actes. Toutefois, le Seigneur n’a pas permis que la persécution soit comme au temps de la Réformation de sorte qu’il n’y ait pas d’entraves à la diffusion de la vérité divine et des doctrines fondamentales de la Parole retrouvée.
Un temps viendra bientôt où toutes les fausses prétentions seront jugées et où les vrais chrétiens seront reconnus. Lorsque le Seigneur viendra dans Sa gloire, tous les vrais chrétiens seront manifestés avec Lui, dans l’unité.
Le monde connaîtra alors (il sera trop tard pour croire) que les disciples du Seigneur avaient été aimés par le Père, comme le Père aime le Fils (Jean 17:23).
Christ a aimé l’Assemblée dans son ensemble, et aime chacun de ses rachetés. Ici l’amour d’approbation du Seigneur est présenté comme la part spéciale de ceux qui lui avaient été fidèles en face de l’opprobre de la profession chrétienne (fin du v. 9). « Ils connaîtront que moi je t’ai aimé ».
Tout genou se ploiera un jour devant le Seigneur (Phil. 2:10), de même sans que les saints de Philadelphie le lui demandent, le Seigneur fera se prosterner devant eux ceux qui les avaient persécutés et méprisés.
18.2.1975
Le Seigneur est venu dans le monde, pauvre et méprisé et a été rejeté par l’élite du monde.
Aujourd'hui le monde et Satan sont les mêmes, de sorte que les témoins du Seigneur supportent maintenant le mépris et l’opprobre. Cela a été la part des frères au cours du réveil du siècle dernier ; telle devrait être aussi la part de ceux qui sont fidèles au Seigneur. Toutefois l’état général portant de plus en plus le caractère laodicéen, l’opprobre de la part du monde se manifeste moins.
Philadelphie a gardé la parole du Seigneur, ou la parole du Christ selon Col. 3:16 : « Que la parole du Christ habite en vous richement », en rapport particulièrement avec la personne même du Seigneur ; c’est l’intelligence du cœur qui comprend la pensée du Christ.
Philadelphie a aussi gardé la parole de la patience du Seigneur.
C’est la patience d’espérance de notre seigneur Jésus Christ de 1 Thess. 1:3, en rapport avec la promesse du retour du Seigneur, car maintenant les regards de la foi sont dirigés vers ce moment.
Dieu est patient, il est le Dieu de patience et de consolation (Rom. 15:5). Le Seigneur aussi a manifesté une patience parfaite dans la souffrance et la soumission ici-bas, et maintenant il attend encore avec patience.
La patience a été le premier caractère distinctif des apôtres du Seigneur : « nous recommandant comme serviteurs de Dieu, par une grande patience » (2 Cor. 6:4), « les signes d’un apôtre ont été opérés au milieu de vous avec toute patience » (2 Cor. 12:12).
L’ayant réalisée, les apôtres ont exhorté les saints à l’exercer :
« patients dans la tribulation » (Rom. 12:12)
« Usez donc de patience, frères, jusqu’à la venue du Seigneur » (Jacq. 5:7)
« Vous aussi, usez de patience ; affermissez vos cœurs, car la venue du Seigneur est proche » (Jacq. 5:8)
« étant fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et constance, avec joie » (Col. 1:11)
« Nous nous glorifions dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la patience, et la patience l’expérience, et l’expérience l’espérance » (Rom. 5:4)
C’est ainsi que la patience selon Dieu, qui n’est pas de l’indifférence et de la résignation, mais l’expression d’un état de cœur soumis et brisé, se confiant dans le Seigneur, permet de surmonter la souffrance en attendant le retour du Seigneur.
C’est un des caractères que Philadelphie avait réalisé, le Seigneur lui promettant en retour de la garder de l’heure de l’épreuve qui viendra sur la terre après l’enlèvement de l’Église.
Il s’agit plus spécialement des jugements, qui atteindront à la fois le peuple Juif et les nations, figurés par les symboles des sceaux et des trompettes.
Les jugements universels finaux symbolisés par les coupes constituent plutôt le jour de la colère de Dieu.
Ces jugements atteignent ceux qui habitent sur la terre. Au contraire, l’Église céleste dans son caractère, son origine et ses destinées, est ravie par le Seigneur avant les jugements, comme Énoch avait été enlevé de la terre avant le déluge, après avoir marché avec Dieu par la foi et reçu le témoignage de Lui avoir plu.
25.2.1975
Philadelphie avait gardé la parole de la patience du Seigneur.
Au milieu de beaucoup de manifestations d’activités chrétiennes diverses, cette patience n’était pas moins précieuse pour Christ que des actes brillants.
Elle n’était ni de l’indifférence à l’égard des circonstances, ni de la résignation, mais le fruit d’un cœur qui s’attend au Seigneur et qui L’attend lorsqu’Il viendra.
« Car vous avez besoin de patience … Car encore très peu de temps, et celui qui vient viendra, et il ne tardera pas » (Héb. 10:36-37).
Dans cette même épître aux Hébreux la patience est liée à la foi et à l’espérance : « que chacun de vous montre la même diligence pour la pleine assurance de l’espérance jusqu’au bout ; afin que vous ne deveniez pas paresseux, mais imitateurs de ceux qui, par la foi et par la patience, héritent de ce qui avait été promis » (6:11-12).
Patience et foi sont aussi liées dans les trois exemples d’Abel, d’Énoch et de Noé : Héb. 11:4, 5, 7.
Gardés du danger de la routine, un croyant ou une assemblée fidèle, manifestent la vraie patience selon le Seigneur en ne recherchant pas constamment le changement ou les nouveautés.
L’Écriture est une eau vivante toujours nouvelle, mais qui nous révèle des trésors qui y sont contenus depuis toujours.
C’est un caractère frappant de Philadelphie qui est souligné par l’expression : « tiens ferme ce que tu as » (v. 11).
La patience s’exerce de plus au milieu d’un monde dont l’avenir nous est révélé par l’Écriture. Le jugement de Dieu atteindra le monde et ceux qui n’auront pas cru.
Comme Félix devant Paul qui lui parlait du jugement à venir, les hommes qui habitent sur la terre n’aiment pas penser à l’avenir qui les effraie.
La présence au milieu d’eux de chrétiens fidèles constitue un témoignage qui sera rendu dans la mesure où la parole de la patience du Seigneur est gardée. Mais le retour du Seigneur est le but vers lequel sont dirigés les cœurs des saints. Les fidèles de Thyatire, Sardes et Laodicée sont enlevés en même temps que ceux de Philadelphie. Pour ceux-ci seuls, toutefois, la promesse de la venue du Seigneur est présentée comme une récompense particulière pour avoir gardé la parole de Sa patience.
C’est ainsi que le Seigneur les gardera de l’heure de l’épreuve, non pas à travers celle-ci comme le résidu juif, éprouvé puis délivré, mais comme enlevée de la terre avant que l’épreuve ne fonde sur elle.
4.3.1975
Un caractère de Philadelphie est le réveil à l’égard de la venue du Seigneur. C’était une des révélations faites à l’apôtre Paul mais l’Église a oublié pendant longtemps que le Seigneur allait revenir. C’est au siècle dernier que le cri de minuit a retenti à nouveau : « Voici l’époux ; sortez à sa rencontre » (Matt. 25:6).
La réalité de l’attente du retour du Seigneur en grâce pour prendre son Église à Lui, est immanquablement liée à la personne de Christ et à la vérité de l’amour du cœur pour Lui. C’est Christ lui-même qui vient : « Je viens bientôt » (v. 11), de même qu’à la fin du livre, Christ lui-même répond au cri de l’Église : « Oui, je viens bientôt » (22:20).
Si la venue du Seigneur est présentée aux 4 dernières assemblées de la fin, de Thyatire à Laodicée, le rapport immédiat de l’assemblée avec Christ n’est constaté de manière aussi touchante que pour Philadelphie.
En face de l’opposition et du mépris du monde, la venue du Seigneur est maintenant pour les fidèles le temps vers lequel les regards sont dirigés.
Ce sont à ces fidèles que le Seigneur ouvre Son cœur et dévoile Ses pensées, de même qu’Abraham, ami de Dieu, pouvait recevoir la révélation de l’avenir des villes qui l’entouraient : « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire » (Gen. 18:17), tant il est vrai que « le secret de l’Éternel est pour ceux qui le craignent » (Ps. 25:14).
Mais la promesse du retour du Seigneur est présentée à Philadelphie comme un appel à la vigilance : « tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne » (v. 11).
Il n’est pas question ici de révélations ou de lumières nouvelles, mais uniquement de garder ce qui a été révélé et confié ; mission de peu d’apparence mais qui est tout parce que c’est ce que le Maître demande : « Si quelqu'un me sert, qu’il me suive ; … si quelqu'un me sert, le Père l’honorera » (Jean 12:26).
Tenir ferme ce que nous avons, c’est en particulier, ne pas élargir le chemin ou ne pas reculer la borne ancienne (Prov. 22:28), maintenir la séparation, et reconnaître les droits du Seigneur.
C’est dans l’épître des derniers jours (2 Tim.) que l’apôtre Paul invite Timothée : « Garde le bon dépôt par l’Esprit Saint qui habite en nous » (2 Tim. 1:14).
Si le serviteur ne travaille pas pour une récompense, mais par amour pour Son Maître, néanmoins le Seigneur sait approuver ce que Sa grâce a produit :
· La couronne de vie pour ceux qui sont fidèles dans leur vie et dans l’épreuve (Jacq. 1:12) ou jusqu’à la mort (Smyrne dans Apoc. 2).
· La couronne de justice pour l’apôtre Paul et ceux qui aiment l’apparition du Seigneur (2 Tim. 4:8).
· La couronne inflétrissable de gloire par le Souverain pasteur pour ceux qui paissent le troupeau (1 Pierre 5:4).
· Nous sommes exhortés à courir la course chrétienne pour recevoir une couronne incorruptible (1 Cor. 9:25) en nous renonçant à nous-mêmes, mais aussi en prenant notre part des souffrances comme un bon soldat de Jésus Christ (2 Tim. 2:5).
Les couronnes sont aussi la marque de la royauté, car les saints sont rois et sacrificateurs pour Dieu, mais alors ces couronnes sont jetées devant le trône en hommage à Celui qui seul en est digne.
11.3.1975
Le v. 12 présente la promesse individuelle faite au vainqueur, placée dans les quatre dernières épîtres avant l’exhortation à écouter.
Remporter la victoire pour nous, c’est l’emporter sur soi-même, en mettant la volonté propre de côté avec le secours de Dieu.
Le combat ici est beaucoup plus intérieur et moins apparent que dans les phases précédentes de l’histoire de l’Église (comme Smyrne par exemple où le fidèle devait résister jusqu’à la mort), et n’en est pas moins difficile et important pour autant. Si le combat est intérieur, les victoires aussi le sont : réaliser l’obéissance, la soumission et la dépendance.
Les promesses elles-mêmes, faites aux fidèles de Philadelphie, sont entièrement célestes et liées de façon particulière au Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, qui est présenté comme homme ayant parfaitement remporté la victoire sur la terre.
Trois promesses sont faites au vainqueur :
1. Il sera fait par Christ une colonne dans le temple de son Dieu. C’est une allusion aux deux colonnes du temple terrestre : Boaz et Jakin. C’est la stabilité éternelle du fidèle qui est enfin chez lui dans la demeure de Dieu pour y jouir du repos.
2. Il ne sortira plus jamais dehors. La sécurité est parfaite, les dangers et les exercices sont passés.
3. Enfin le Seigneur inscrit 3 noms sur le fidèle en signe qu’il appartient à un ordre de choses que le Seigneur approuve :
· Le premier nom est celui de Dieu Lui-même, c’est la révélation spéciale des écrits de Jean, donnée particulièrement à Marie de Magdala : « Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20:17), conséquence bénie du cri du Seigneur sur la croix : « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Ps. 22:1).
· Ensuite le nom de la cité de mon Dieu, c’est la sainte cité d’Apocalypse 21:2, nouvelle Jérusalem descendant du ciel d’auprès de Dieu.
· Enfin le nouveau nom de Christ, le nom du second Adam, du nouvel homme, héritier de toutes choses, un nom au-dessus de tout nom que Dieu lui a donné (Phil. 2:9), inséparable du nom de Jésus, nom de son abaissement et de sa venue sur la terre.
Pour le fidèle, ces 3 noms qui sont inscrits sur lui par Christ sont en contraste complet avec la marque de la bête placée sur le front de ceux qui ne sont pas scellés pendant le cours des jugements à venir.
La réalisation des promesses du v. 12 aura lieu dans la gloire à venir qui nous sera révélée, manifestation de toutes les perfections divines.
Nous pouvons anticiper ce moment en jouissant dès maintenant de la gloire et de la grâce qui nous sont données par Dieu en Christ.
18.3.1975
Pour maintenir l’état moral de Philadelphie, il est impossible de cesser le combat ; la séparation extérieure en elle-même ne suffit pas, bien qu’elle soit indispensable ; il faut aussi poursuivre l’éviction de la chair, dans un combat intérieur permanent, se livrant dans le sein même des assemblées.
Puis, avec Laodicée, vient le terme de cette prophétie morale qui doit toucher profondément nos consciences et nos cœurs.
Si l’état philadelphien continue d’exister jusqu’au retour du Seigneur, Laodicée apparaît à la fin comme caractérisant le dernier état de la profession dans l’assemblée. C’est la tiédeur et le manque de cœur pour Christ et Son service, associés à beaucoup de prétentions dans les capacités humaines. Au reste, Laodicée signifie les « droits de l’homme », droits qui dans la profession chrétienne ont remplacés les justes droits de Christ sur son Assemblée. Aussi le Seigneur est-Il vu maintenant comme dehors prononçant la menace d’un rejet irrévocable.
Voilà le dernier état de l’Assemblée responsable qui aurait dû être le témoin de la vérité et de la grâce de Dieu dans le monde.
Alors Christ entre en scène et reprend Lui-même le témoignage que l’Assemblée a cessé de porter, pour le continuer sous une autre forme dans un royaume. C’est pourquoi les caractères sous lesquels Christ se présente à Laodicée sont si uniques, différents de ceux sous lesquels Jean l’avait vu dans le ch. 1, mais adaptés à cette dernière phase de l’histoire de l’Église.
Il est l’Amen : Celui en qui s’accomplissent toutes les promesses. « Il y a oui en lui ; car autant il y a de promesses de Dieu, en lui est le oui et en lui l’amen, à la gloire de Dieu » (2 Cor. 1:20), toute la vérité divine étant établie dans la personne de Christ et dans la puissance de Son œuvre.
Il est aussi le témoin fidèle et véritable car « le témoin fidèle ne ment pas » (Prov. 14:5) particulièrement lorsque l’assemblée a cessé de l’être.
Enfin, il est le commencement de la création de Dieu ; il s’agit de la nouvelle création, sur laquelle Christ est établi comme chef sur toutes choses, gloire et témoin de cette création. L’Assemblée, comme corps plénitude (ou complément) de la tête qui est Christ, a part à cette création ; tous les vrais croyants, comme une sorte de prémices des créatures de Dieu (Jacq. 1:18) ont revêtu le nouvel homme, créé selon Dieu (Éph. 4:24), nouvelle création en Christ (2 Cor. 5:17).
Sur la terre, les croyants et l’Assemblée auraient dû manifester la puissance de cette nouvelle création par le Saint Esprit, mais ce témoignage n’a pas été rendu fidèlement ; aussi Christ est-il introduit pour le déployer maintenant, d’une manière effective.
Le sentiment de la ruine publique de l’Église ne devrait jamais nous quitter, non pas pour en imputer la responsabilité à d’autres, mais pour nous amener à porter et juger notre propre culpabilité dans une vraie humiliation de cœur.
Néanmoins, l’Assemblée a toujours part aux choses qui demeurent (2 Cor. 3:11) parce que Christ les possède ; Il en est toujours le fondement et le vrai commencement, et Sa chère Église est liée à Lui pour toujours.
25.3.1975
Laodicée est un état de choses établies et non pas accidentel : manque de cœur et indifférence à l’égard du Seigneur et de ses intérêts. Déjà du temps des Philippiens : « tous cherchent leurs propres intérêts, non pas ceux de Jésus Christ » (Phil. 2:21).
Le Seigneur découvre le vrai visage de Laodicée : « le malheureux et le misérable, et pauvre, et aveugle, et nu » (v. 17). Laodicée n’a pas conscience de son état, le Seigneur lui dit trois fois : « ni froid ni bouillant ».
Comme Éphraïm du temps d’Osée : « Des étrangers ont consumé sa force, et il ne le sait pas. Des cheveux gris sont aussi parsemés sur lui, et il ne le sait pas » (Osée 7:9).
Ou Samson : « il ne savait pas que l’Éternel s’était retiré de lui » (Juges 16:20).
Du reste, à Laodicée, le Seigneur est dehors et prononce sur l’assemblée un jugement inexorable : « Je vais te vomir de ma bouche » (v. 16), sans même que la vérité des richesses de Laodicée ne soit mentionnée. En même temps, le Seigneur continue à appeler et considère encore Laodicée comme une assemblée.
Aux trois maux fondamentaux qui la caractérisaient, le Seigneur propose un remède auquel on pouvait avoir accès par un vrai travail de cœur et de conscience. Il fallait « acheter » à Christ lui-même : « Je te conseille d’acheter de moi ».
Laodicée pensait être riche et s’être enrichie en valeurs intellectuelles ou mondaines ou même sociales ; les vraies richesses étaient spirituelles et morales en Christ seulement.
Or passé au feu : justice divine éprouvée par le jugement.
Laodicée était aveugle, aveuglée par Satan. 2 Cor. 4:4 : « le dieu de ce siècle a aveuglé les pensées des incrédules ». Le Seigneur veut ouvrir les yeux. Le Saint Esprit éclaire les yeux du cœur (Éph. 1:18), le collyre pour oindre les yeux en étant la figure. En poursuivant les vertus chrétiennes on n’est pas aveugle (2 Pierre 1:9), par opposition aux pharisiens endurcis et orgueilleux dont le péché demeurait (Jean 9:40-41) lorsqu’ils demandaient au Seigneur s’ils étaient aveugles.
Laodicée était aussi « nu », sans vêtements c'est-à-dire sans Christ, dans la honte qui s’attache à cette position, c'est-à-dire ayant perdu tout sentiment moral. Car en Ex. 20:26, en montant à l’autel de l’Éternel par degrés, la nudité apparaît : « tu ne monteras point à mon autel par des degrés, afin que ta nudité n’y soit pas découverte ». Le remède était des vêtements, Christ, la parure de Christ : « vous avez revêtu Christ » (Gal. 3:27).
Par opposition à ce triste état, visible de nos jours dans la chrétienté, nous avons le souvenir des témoins fidèles qui nous ont précédés, dont Christ tenait le cœur et les affections dans la main, et qui ont réalisé le vrai caractère d’un témoignage philadelphien.
15.4.1975
Les ch. 2 et 3 présentent « les choses qui sont », lorsque Christ se tient au milieu des 7 lampes d’or et s’occupe des assemblées.
À partir du ch. 4, qui ouvre la troisième partie du livre, l’apôtre Jean est ravi dans le ciel (v. 1) pour voir « les choses qui doivent arriver après celles-ci ». Lorsque l’histoire de l’Assemblée sur la terre a pris fin, l’action de Dieu envers le monde commence, procédant du ciel et du trône de Dieu, par l’Agneau qui est au milieu du trône.
Avant de développer les voies de Dieu à l’égard du monde (ch. 6 à 20), l’Esprit Saint nous présente d’abord la scène céleste (ch. 4 et 5). Ces rois et sacrificateurs mentionnés au ch. 1:6 sont maintenant dans le ciel pour ne pus le quitter, car c’est leur demeure éternelle avec Christ.
Au ch. 4, la déité au centre de la scène est présentée dans son caractère de sainteté et d’éternité, l’Ancien des jours avec les gloires de Dieu créateur tandis que les saints célestes sont autour du trône comme rois et possédant des couronnes.
Au ch. 5, Christ est l’Agneau de Dieu, immolé et glorifié, le Fils de l’homme, qui va déployer sa puissance en gouvernement dans le monde, tandis que les saints sont vus sous leur caractère de sacrificateurs portant des coupes d’or et chantant la louange du Dieu rédempteur.
Les deux caractères de l’Ancien des jours et de Fils de l’homme sont déjà mentionnés dans les prophéties de Daniel, ch. 7 notamment.
Au ch. 4:2 Dieu est vu assis sur un trône au centre de la scène. Ce n’est plus un trône de grâce mais de jugement et de gouvernement, entouré d’un arc en ciel, signe de l’alliance de Dieu avec la création pour ne plus la détruire par l’eau.
Les deux pierres les plus précieuses le jaspe (probablement le diamant) et le sardius (le rubis) sont la figure de la gloire divine en gouvernement, inséparablement liée au sacrifice de Christ.
24 anciens sont assis sur 24 trônes autour du trône. Ils figurent les saints célestes de l’ancienne économie, les croyants de l’Ancien Testament jusqu’à Jean le baptiseur, et de la nouvelle (l’Église), leurs robes étant une allusion aux classes de la sacrificature en 1 Chr. 24:4.
Ces anciens, formant une compagnie sacerdotale complète des rachetés glorifiés, ont l’intelligence et le discernement spirituels, sont vêtus de vêtements blancs (comme signe de pureté et de sainteté), portent sur leurs têtes des couronnes d’or (comme dignité royale associée à la justice divine).
Du trône sortent les emblèmes de la puissance et du jugement : « des éclairs et des voix et des tonnerres ».
Dans le cercle immédiat du trône et autour du trône se trouvent ensuite 4 animaux, symboles des attributs du jugement et du gouvernement, ayant à la fois les caractères des chérubins de la puissance judiciaire dans les voies de Dieu envers le monde et les humains, et les caractères des séraphins (És. 6) qui proclament la sainteté immuable de Dieu comme expression de la nature de Son Être. Du reste les animaux ont chacun six ailes, comme les séraphins, et prononcent les mêmes paroles que ceux devant Ésaïe.
Ils sont de plus remplis d’yeux :
· Tout autour (comme les chérubins d’Ézéchiel), pour gouverner selon Dieu ce qui est extérieur.
· Mais aussi au-dedans, comme ils sont parfaits en perception intérieure.
L’intelligence spirituelle des 24 anciens est manifestée à double reprise dans le ciel :
· Lorsque les signes de terreur sortent du trône, ils restent impassibles, car ils font partie de la gloire même du trône, et sont liés à Celui qui exécute le jugement.
· Mais lorsque les animaux proclament la gloire de Celui qui est assis sur le trône, leur activité se déploie pour Lui rendre gloire et honneur avec ferveur : « Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu ».
20.5.1975
À partir du ch. 6, le Seigneur Jésus comme Agneau, réclame Ses droits sur la terre par des jugements qui préparent l’instauration de Son règne.
C’est un changement complet par rapport à la position de Christ lors de Sa première venue sur la terre, présentée par Lui-même à Nazareth (Luc 4:18-19) : « annoncer de bonnes nouvelles … publier l’an agréable du Seigneur », citation du prophète Ésaïe 61:1-2 de laquelle toute mention du jugement est omise pour la période de la grâce.
Les 7 sceaux ouverts par Christ, comme Agneau, sont des jugements providentiels frappant le quart de la terre, c’est-à-dire une partie seulement de la terre romaine.
Les 4 premiers sont en rapport avec chacun des 4 animaux, le Seigneur montre les âmes des martyrs sous l’autel d’airain (le lieu où l’on offrait des sacrifices), criant pour réclamer vengeance (ce qui montre que ce ne sont pas des saints de notre période chrétienne).
Dieu répond maintenant partiellement à leur cri par l’ouverture du 6ième sceau (v. 12-17) qui contient plusieurs jugements successifs présentés symboliquement.
Un grand tremblement de terre qui indique la dislocation de tout le système de gouvernement ici-bas et le renversement des fondements de la société.
Le soleil noir, la lune comme du sang, les étoiles tombant du ciel : l’autorité suprême cesse d’éclairer et cause le deuil, l’autorité dérivée produit la mort et les autorités subordonnées perdent leur caractère céleste pour devenir terrestres.
Le ciel se retire comme un livre, les montagnes et les îles sont transportées de leur place : c’est ainsi que les hommes ne connaissent plus les pensées du ciel, et les puissances sur la terre, sont ôtées de leur place.
Alors la frayeur et l’angoisse s’emparent de tous les hommes, grands et petits, qui pensent à tort que le jour du Seigneur et le moment de la colère de Dieu sont venus. Il ne s’agit en fait encore que « d’un commencement de douleurs » (Matt. 24:8) et de jugements préparatoires, préludes à d’autres circonstances beaucoup plus solennelles encore annoncées dans les chapitres suivants.
Dans leur détresse les hommes cherchent à se cacher en disant aux montagnes et aux rochers : « Tombez sur nous » (v. 16), accomplissement littéral de la prophétie du Seigneur qui montait à la croix : « Alors ils se mettront à dire aux montagnes : Tombez sur nous ; et aux coteaux : Couvrez-nous » (Luc 23:30).
Après le paragraphe (v. 9-17) du ch. 7 qui montre les rachetés d’entre les juifs et les nations, objets de la protection et des soins de l’Agneau, le ch. 8 montre l’ouverture du 7ième sceau qui contient les 7 trompettes.
Les quatre premières introduisent des jugements par Christ sous Son caractère angélique qui frappent le tiers de la terre c’est-à-dire l’empire romain d’Occident. Ce sont des jugements publics et directs.
Les trois dernières trompettes sont les trompettes de malheur. La 5ième touche les juifs apostats qui ne sont pas scellés, habitant la terre d’Israël. La 6ième s’applique à l’empire romain d’Orient hors de la terre d’Israël.
Enfin la dernière trompette termine le mystère de Dieu dans Ses jugements (ch. 10:7). Elle est constituée par les 7 coupes décrites au ch. 16. C’est le courroux de Dieu déversé sur toute la terre, les jugements terribles étant maintenant imminents.
Jusqu’à la 6ième trompette, les juifs auraient du pousser les hommes à la repentance : au contraire la frayeur fait place à l’endurcissement puis aux blasphèmes. Enfin les hommes qui habitent sur la terre se liguent pour faire la guerre, contre Dieu et contre Christ qui apparaît en gloire pour des jugements guerriers, introduisant alors Son règne de paix (ch. 19).
27.5.1975
Les divers jugements décrits jusqu’au ch. 18 introduisent l’apparition du Seigneur en gloire avec les saints (19:11-16), le jugement de la bête romaine et de l’Antichrist (faux prophète), le jugement des vivants (Matt. 25), la résurrection des saints terrestres (dernière phase de la première résurrection, celle des justes), l’instauration du règne pendant lequel Satan est lié pour 1000 ans.
À la fin du règne, Satan délié égare une dernière fois les hommes qui n’ont pas la vie de Dieu, puis est jeté dans l’étang de feu et de soufre.
Alors tous les morts ressuscitent et comparaissent pour leur jugement final devant le grand trône blanc. Ils sont jetés dans l’étang de feu.
La mort et le hadès sont annulés tandis que les cieux et la terre de maintenant sont brûlés entièrement et disparaissent.
Le ch. 21:1-8 présente l’état éternel et clôt entièrement l’histoire du livre.
La suite 21:9 à 22:5 est une vue rétrospective de l’Église pendant la période millénaire, suivie par des avertissements et un dernier appel de Christ à Son Église.
Les trois seuls passages de l’Écriture parlant de l’état éternel sont :
1 Cor. 15:24-28 : « ensuite la fin, quand il aura remis le royaume à Dieu le Père … le Fils (considéré comme homme et non comme Dieu) aussi lui-même sera assujetti à celui qui lui a assujetti toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous » ; alors que maintenant pour l’Église, Christ est tout en tous (Col. 3:11).
2 Pierre 3:13 : « selon sa promesse, nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habite », alors que maintenant pour nous la grâce règne par la justice pour la vie éternelle par Jésus Christ notre Seigneur (Rom. 5:21).
Apocalypse 21:1-8 : éternité de gloire où Dieu (Père, Fils, Saint Esprit) est connu d’une multitude de créatures bénies, dans la jouissance de leur propre bonheur, quand le temps ne sera plus.
L’Église, Sainte cité, nouvelle Jérusalem, épouse de Christ est la demeure éternelle de Dieu qui fait Son habitation avec les hommes. C’est la septième et dernière demeure de Dieu :
1. En Éden, relation directe avec Adam
2. Tabernacle dans le désert
3. Temple de Salomon dans le pays
4. Christ homme
5. Assemblée : habitation de Dieu par l’Esprit (Éph. 2:22)
6. le Temple millénaire
7. État éternel
Dans ces versets, Dieu ne se présente sous aucun de Ses noms d’alliance ou de relation (Élohim, Jéhovah, le Tout-puissant, le Très-Haut ou même le Père) et l’Agneau n’est pas nommé, car aucun système médiatorial ne subsiste. Dieu dans l’éternité de Son Être est tout en tous.
De plus, la sainte cité descend du ciel, car l’origine de l’Église est entièrement céleste.
Elle est vue dans toute sa fraîcheur — une épouse ornée pour son mari — bien que les noces de l’Agneau aient été célébrées 1000 ans auparavant. Elle n’a plus ni tache, ni ride, ni rien de semblable, elle est sainte et irréprochable, sans trace d’aucune souffrance (« il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine car les premières choses sont passées » : v.4).
Le conseil d’éternité de Dieu qui était de déployer les gloires de Son être dans l’homme et par l’homme est non seulement pleinement en Christ par le Saint Esprit, mais éternellement accompli.
La période de l’Église, dans laquelle nous sommes encore, est bien importante. L’Église a les choses qui demeurent (2 Cor. 3:11), le Saint Esprit est descendu pour habiter dans les croyants individuellement car leur corps est le temple du Saint Esprit (1 Cor. 6:19) et dans l’Assemblée collectivement car nous sommes le temple de Dieu (1 Cor. 3:16), alors qu’autrefois il visitait l’homme seulement pour agir.
Le sentiment de la présence de Dieu par son Esprit ne devrait jamais nous quitter ; elle produit immanquablement la sainteté et la vérité, en même temps que les consolations présentes au travers des épreuves et des peines de la vie chrétienne : « notre Dieu et Père, qui nous a aimés et nous a donné une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce » (2 Thess. 2:16).
Et s’il est vrai que nous ne sommes pas encore arrivés à la source éternelle, nous jouissons dès maintenant de la même eau que celle que nous boirons dans l’éternité.
3.6.1975
Ce chapitre ouvre donc l’avenir — un avenir brillant pour les saints — lorsque le monde dans lequel l’homme a réalisé tous ses exploits aura passé, pour faire place à un état immuable où tout est fait nouveau par Dieu lui-même
Pendant l’époque millénaire, la justice pourra régner sous le sceptre de Christ, mais dans l’état éternel, la justice habitera les nouveaux cieux et la nouvelle terre.
On y trouve plus de souffrances : « ni deuil, ni cri, ni peine » et « Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ». Cette bénédiction était déjà assurée aux rachetés d’entre les nations qui venaient de la grande tribulation et qui étaient l’objet des soins de l’Agneau (7:17). C’est maintenant la part des habitants de la nouvelle terre qui forment tous le peuple de Dieu. « Voici, l’habitation (ou le tabernacle) de Dieu est avec les hommes, et il habitera avec eux ; et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux, leur Dieu ». C’est la sainte cité, la nouvelle Jérusalem, c’est-à-dire l’Assemblée. Dès maintenant, l’Assemblée est l’habitation de Dieu par son Esprit ; si cette vérité précieuse n’aura été réalisée qu’imparfaitement par suite de l’infidélité de l’Église, alors dans l’état immuable, l’assemblée sera l’habitation de Dieu d’une manière spéciale, distinguée par son caractère entièrement céleste, des habitants de la nouvelle terre.
Toutes choses sont maintenant faites nouvelles, par Dieu lui-même, qui est assis sur le trône.
Moralement tout a été accompli à la croix de Christ, c’est pourquoi l’apôtre peut dire aux Corinthiens : « si quelqu'un est en Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles ; et toutes sont du Dieu qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ » (2 Cor. 5:17-18), le commencement de cette nouvelle création, celle de Dieu, c’est Christ lui-même (Apoc. 3).
Les nouveaux cieux et la nouvelle terre seront, quand le temps ne sera plus, la sphère du déploiement de la nouvelle création.
Fondées sur l’immutabilité du conseil de Dieu et l’œuvre achevée de Christ, ces choses arriveront certainement, c’est pourquoi l’apôtre devait écrire que ces paroles étaient certaines et véritables. La même expression est inscrite sur l’ensemble de la révélation du livre (ch. 22:6) qui annonce tous les jugements à venir.
Dieu manifeste Sa gloire à la fois par les justes jugements et par l’établissement de Ses conseils en Christ qui en est le commencement et la fin. C’est pourquoi, l’expression : c’est fait (ou elles sont accomplies), prononcée par le Seigneur sur la croix après les heures de l’expiation, est citée deux fois dans ce livre : la première en rapport avec les jugements (16:18), la deuxième fois en rapport avec l’état éternel (21:5).
Christ offre encore les ressources de Sa grâce à quiconque a soif. C’est encore le moment de venir, comme c’est encore celui de vaincre pour hériter de ces choses et avoir sa part dans la bénédiction de Dieu.
Les autres qui, par timidité, négligence, endurcissement ou séductions de Satan auront refusé les appels de la grâce ont alors leur part dans l’étang brûlant de feu et de soufre qui est la seconde mort. État éternel, aussi, immuable en jugement, que celui de la bénédiction des élus.
22.7.1975
Le verset 11 ne s’applique pas à la période de l’Église au cours de laquelle les appels de la grâce sont encore adressés aux pécheurs. Il s’agit du jugement des vivants qui seront sur la terre après l’enlèvement de l’Église. Le jugement et la justice forment les bases du trône de Dieu. Ils ont été entièrement séparés lorsque Christ le seul juste a été condamné par le pouvoir civil Pilate qui détenait le jugement et en usait injustement.
« Car le jugement retournera à la justice et tous ceux qui sont droits de cœur le suivront » (Ps. 94:15). Ainsi s’accomplira la prophétie d’Ésaïe : « lorsque tes jugements sont sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice » (És. 26:9).
Le Seigneur présente donc ici Son retour (v. 12) comme étant le moment de la rétribution à la fois pour les saints et pour les incrédules dans le monde. Cette manifestation de tous les hommes en vue de la rétribution a lieu devant le tribunal de Christ (2 Cor. 5:10) mentionné aussi comme le tribunal de Dieu (Rom. 14:10).
La récompense est liée à la fidélité dans le service pour Christ, en rapport avec les capacités que le Maître avait confiées à chacun — paraboles de talents de Matt. 25, paraboles des mines de Luc 19.
La fidélité présente est liée à la réalisation de l’attente personnelle du retour du Maître. L’esclave infidèle dit en son cœur : « Mon maître tarde à venir » (Matt. 24:48 et Luc 12:45), alors que le Seigneur déclare : « Je viens promptement, vitement ».
Une fois encore, le Seigneur prend ce titre du premier et du dernier, du commencement et de la fin qu’il avait déjà pris au premier chapitre, et qui est attribué à la déité en rapport avec l’état éternel (21:6). C’est en rapport avec l’humiliation du Messie rejeté, placée devant l’indignation de l’Éternel que le Seigneur reçoit ce titre de la part de Dieu : « Mais toi, tu es le Même » (Ps. 102:27), titre attribué ailleurs au Dieu immuable et éternel (Néh. 9:6 et Deut. 32:39).
Lév. 14 mentionne la dernière des 7 béatitudes du livre en rapport avec les rachetés qui ont lavé leurs robes, c’est-à-dire qui sont purifiés par le sang de l’Agneau, qui ont leur part à l’arbre de vie et qui entrent dans la sainte cité. Déjà au ch. 7:14 c’était le caractère des rachetés gentils ayant traversé la grande tribulation et jouissant sur la terre des consolations et des rafraîchissements divins.
Le droit à l’arbre de vie est un don de la part de Dieu, imputé par grâce au racheté, comme l’introduction dans la famille de Dieu (Jean 1:12).
L’appendice du livre 22:6-15 se termine encore par le rappel de l’état terrible de ceux qui ont méprisé la grâce.
Au v. 8, c’était l’étang brûlant de feu et de soufre qui est la seconde mort. Ici, c’est simplement « dehors », comme les vierges folles quand la porte est fermée. Le caractère moral de ceux qui sont ainsi dehors est lié à toutes les formes de la corruption morale ou religieuse, mais aussi au mensonge, l’un des deux caractères de Satan qui est menteur et meurtrier.
La fin du chapitre, à partir du v. 16 est un épilogue, sorte d’inscription faite par Christ lui-même sur la révélation donnée, suivie de la dernière réponse de l’Église à Son Seigneur.
29.7.1975
Au verset 15, cette solennelle expression « dehors » exprime l’exclusion définitive de la présence de Dieu, en tant que jugement final de l’âme.
La même expression dans 1 Cor. 5:12-13 est employée par opposition, non pas à la sainte cité, mais au-dedans, cercle du témoignage public du Seigneur sur la terre, là où s’exerce la discipline de l’Assemblée.
Quelqu’un appelé frère, tombé dans quelque faute grave, est ôté du milieu de nous-mêmes en vue d’une restauration. Il est toujours dans la maison de Dieu sur la terre et ne perd pas sa part dans la sainte cité s’il est un vrai enfant de Dieu scellé pour toujours de l’Esprit.
En Apocalypse 21:8 et 22:15 la place des incrédules hors des bénédictions de l’état éternel dans la cité est liée au mensonge :
· Tous les menteurs (21:8)
· Quiconque aime et fait le mensonge (22:15)
Le mensonge est cité dans deux des 7 choses que Dieu hait :
« La langue fausse … le faux témoin qui profère des mensonges » (Prov. 6:17-19).
Le mensonge peut appeler le jugement sur celui qui le commet comme Ananias et Sapphira (Actes 5), ou sur celui qui le reçoit, comme l’homme de Dieu venu de Juda qui avait répondu au certain vieux prophète de Béthel qui lui mentait (1 Rois 13).
Dans les deux cas, il s’agissait d’un péché à la mort, jugé par le gouvernement de Dieu sur la terre envers les siens en Israël ou dans l’Assemblée.
Les épîtres nous mettent en garde contre le mensonge et nous invitent à parler la vérité, Éph. 4:25 et Col. 3:9 notamment.
À partir du verset 16, s’ouvre l’épilogue du livre, où le Seigneur ranime le cœur des siens vers Lui pour recueillir leurs affections, alors que la prophétie s’était auparavant essentiellement adressée à la conscience.
Prenant Son nom de Jésus, le Seigneur s’adresse à Israël comme la racine et la postérité de David, et à Église comme l’étoile brillante du matin.
David prophétiquement appelait le Seigneur, son Seigneur au Ps. 110:1, et comme homme le Seigneur est Fils de David, de la tribu de Juda : « notre Seigneur a surgi de Juda » (Héb. 7:14), « né de la semence de David, selon la chair, déterminé Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts » (Rom. 1:3-4).
Dieu lui-même, parlant à David de son fils Salomon, parlait déjà à l’avance du Seigneur (1 Chr. 17), de même que l’Esprit de Christ parlait aussi de Lui dans de nombreux Psaumes (Ps. 72 et 89 notamment).
Mais le Seigneur est aussi l’étoile du matin. Dans la prophétie de Balaam qui peut s’appliquer à l’Église, la promesse était déjà contenue qu’une étoile surgirait de Jacob et qu’un sceptre s’élèverait d’Israël (Nb. 24:17).
La couronne de gloire est en rapport avec la venue de Christ en jugement, précédée de sa venue en grâce pour l’Église, ce qui établit le lien moral entre les 2 titres que le Seigneur prend ici.
L’étoile du matin n’est mentionnée que trois fois dans l’Écriture :
2 Pierre 1:19 : « la parole prophétique … une lampe dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour ait commencé à luire et que l’étoile du matin se soit levée dans vos cœurs ».
Apocalypse 2:28 à Thyatire : « je lui donnerai l’étoile du matin », joie avec Christ dans le ciel.
Apocalypse 22:16 : « Moi Jésus … l’étoile brillante du matin ». C’est la promesse de la venue du Seigneur au moment de la dernière veille avant le lever du jour de la bénédiction millénaire éclairée par le soleil de justice (Mal. 4:2). « La nuit est fort avancée, et le jour s’est approché » (Rom. 13:12). « Le matin vient, et aussi la nuit » (És. 21:12).
À tous égards, les saints et l’Église doivent veiller en attendant leur Maître.