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Étude biblique : Éphésiens

 

Résumé-Notes d’études bibliques à Paris rédigé par Jean Muller.

Certaines parties de l’épître ne sont pas traitées (absence du rédacteur des notes)

 

 

 

Table des matières abrégée :

1     Éphésiens 1

2     Éphésiens 2

3     Éphésiens 3

4     Éphésiens 4

5     Éphésiens 5

6     Éphésiens 6

 

Table des matières détaillée :

1     Éphésiens 1

1.1      Éph. 1:1-3

1.2      Éph. 1:4, 5

1.3      Éph. 1:5

1.4      Éph. 1:6, 7

1.5      Éph. 1:7-10

1.6      Éph. 1:15-17

1.7      Éph. 1:17, 18

1.8      Éph. 1:19, 20

1.9      Éph. 1:20, 21

1.10    Éph. 1:22, 23

2     Éphésiens 2

2.1      Éph. 2:1, 2

2.2      Éph. 2:2, 3

2.3      Éph. 2:4-6

2.4      Éph. 2:6-10

2.5      Éph. 2:11-13

2.6      Éph. 2:14-16

2.7      Éph. 2:18, 19

3     Éphésiens 3

3.1      Éph. 3:1-6

3.2      Éph. 3:6-9

3.3      Éph. 3:9-13

3.4      Éph. 3:14-17

3.5      Éph. 3:18, 19

3.6      Résumé des chapitres 1 à 3 de l’épître aux Éphésiens

4     Éphésiens 4

4.1      Éph. 4:1-3

4.2      Éph. 4:3

4.3      Éph. 4:4-6

4.4      Éph. 4:7-10

4.5      Éph. 4:11

4.6      Éph. 4:12-14

4.7      Éph. 4:14

4.8      Éph. 4:15, 16

4.9      Éph. 4:17-19

4.10    Éph. 4:20-24

4.11    Éph. 4:31, 32

5     Éphésiens 5

5.1      Éph. 5:1, 2

5.2      Éph. 5:18-20

5.3      Éph. 5:22

5.4      Éph. 5:26, 27

6     Éphésiens 6

6.1      Éph. 6:11, 12

6.2      Éph. 6:13, 14

6.3      Éph. 6:14

6.4      Éph. 6:16, 17

6.5      Éph. 6:17

6.6      Éph. 6:18

6.7      Éph. 6:18-20

 

 

1                    Éphésiens 1

1.1   Éph. 1:1-3

17.11.1970

Lors de son troisième voyage, Paul était venu à Éphèse, capitale de l’Asie mineure, province romaine (Actes 19), et y avait séjourné 3 ans (Actes 20), une porte grande et efficace lui étant ouverte par Dieu malgré beaucoup d’adversaires (1 Cor. 16:9).

Il avait prêché le royaume de Dieu et n’avait mis aucune réserve à leur annoncer tout le conseil de Dieu (Actes 20:27).

Dans son adieu aux anciens de l’Assemblée qu’il avait appelés à Milet, l’apôtre avait déclaré qu’après son départ il entrerait parmi eux des loups redoutables qui n’épargneraient pas le troupeau, des hommes devant se lever d’entre eux-mêmes pour annoncer des doctrines perverses.

Lorsque l’apôtre écrit cette épître, il était prisonnier à Rome (voir 3:1 ; 4:1 et 6:20) ; cette lettre a été portée par Tychique (6:21-22) en même temps que celle aux Colossiens (Col. 4:7-8).

L’Assemblée d’Éphèse était encore dans un bon état, les vérités qui lui sont présentées étant les plus élevées touchant la position et les privilèges des enfants de Dieu et de l’Assemblée dans leur union avec Christ.

Une deuxième lettre parviendra plus tard à la même assemblée, de la part de Christ lui-même sous la plume de Jean (Apoc. 2), alors qu’elle avait abandonné le premier amour. Éphèse n’a pas tenu compte de l’avertissement en grâce qui lui était adressé, et la lampe a été ôtée de son lieu : solennelle leçon pour nous tous individuellement et pour les assemblées à veiller sur l’état de nos cœurs et de nos affections pour Christ.

L’épître aux Éphésiens est adressée par Paul, apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu aux saints et fidèles d’Éphèse c’est-à-dire aux croyants qui gardaient fidèlement la foi qu’ils avaient reçue. Elle n’est pas adressée à l’assemblée de Dieu comme celle aux Corinthiens ; elle ne comporte que de brèves salutations (1:2 ; 6:23-24), de telle sorte qu’elle présente un caractère de lettre circulaire.

Tout est présenté dans cette épître comme découlant de Dieu pour l’accomplissement de ses conseils selon le bon plaisir et le mystère et le conseil de Sa volonté (1:5, 9) — soit Dieu dans sa nature, Christ étant envisagé comme homme — soit le Père dans sa relation, Christ étant considéré comme le Fils de son amour.

En même temps tout est en Christ, « bénis… en Christ,… élus en Lui,… adoptés… par Jésus Christ,… agréables dans le bien-aimé », et l’Esprit Saint est souvent mentionné, à la différence de l’épître aux Colossiens.

L’esprit de l’apôtre était rempli du sentiment de la bénédiction, qui appartient à l’Assemblée, liée à l’immensité de la grâce de Dieu.

Le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ. Le premier chapitre développe ces bénédictions :

·       le moyen d’y participer (v. 4-7)

·       le propos arrêté de Dieu pour la gloire de Christ (v. 8-11)

·       l’héritage et l’Esprit Saint comme sceau et arrhes (v. 12-14)

 

Vient ensuite la prière de la fin du premier chapitre, prière de possession de caractère objectif, alors que celle du chapitre 3 est une prière de réalisation de caractère plus subjectif.

Les bénédictions des croyants et de l’Église sont spirituelles (non pas matérielles comme pour le peuple juif) en caractère et dans les lieux célestes (non pas terrestres comme pour les rachetés de la période millénaire).

C’est dans les lieux célestes qu’est Christ (1:20) ; donc les chrétiens y sont aussi en Lui (2:6). En même temps les saints sont encore sur la terre et le Seigneur vient au milieu d’eux (Matt. 18:20), non pas dans des édifices faits de main.

Les croyants de l’Ancien Testament avaient autrefois entendu l’appel céleste, les croyants hébreux y étaient participants (« frères saints, participants à l’appel céleste », Héb. 3:1). L’appel spécial de l’Église unie à Christ était maintenant une chose nouvelle, la première dans les conseils de Dieu, mais mystère révélé maintenant par l’apôtre. L’Église ne peut pas être séparée de Christ ; elle est sa plénitude, bien que n’ayant pas part à Sa déité ou à la gloire de Fils éternel. Elle a part à la gloire de Christ comme Fils de l’homme.

 

1.2   Éph. 1:4, 5

23.11.1970

Ayant parlé des bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ, qui sont la part de tous les vrais croyants, et non pas des frères seulement, l’apôtre expose la première d’entre elles qui est l’élection en Christ avant la fondation du monde.

L’élection concerne la personne ; elle est liée au nom de Dieu ; et les caractères attribués aux croyants — saints et irréprochables devant lui en amour — sont ceux de Dieu lui-même.

Vient ensuite la prédestination qui touche à la place ou à la condition, liée au verset 5 au nom du Père ; la prédestination a toujours un but : c’est ici de nous adopter pour Dieu par Jésus Christ selon le bon plaisir de Sa volonté.

 

Les saints de l’Église sont donc élus avant la fondation du monde. Si Dieu choisit maintenant quelques-uns d’entre les hommes, c’est comme Souverain qu’Il le fait, mais avant que le monde fût. L’Église était dans les conseils de Dieu en Christ avant la création du monde ; son origine et sa destinée sont entièrement célestes ; elle est en dehors du monde lorsque celui-ci existe, sauf qu’elle y est laissée pour rendre témoignage ; elle subsistera dans l’éternité à venir lorsque le monde aura passé et que le temps aura pris fin.

C’est aussi avant la fondation du monde que le Père a aimé le Fils (Jean 17:24) et que l’Agneau de Dieu était préconnu (1 Pierre 1:19).

L’élection, secret de famille, la famille céleste, entre le Père et les saints, touche aux conseils de Dieu. En même temps, l’évangile est prêché à tous les hommes dont la responsabilité demeure de répondre aux appels de la grâce de Dieu, « car Dieu veut que tous les hommes soient sauvés » (1 Tim. 2:4) et aussi « Il ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent » (Actes 17:30), et « la justice de Dieu est envers tous (tous les hommes) et sur tous ceux qui croient » (les élus) (Rom. 3:21).

À la croix la responsabilité du premier homme a été mise à l’épreuve finale, tandis que le conseil de Dieu en Christ dans la nouvelle création était manifesté. « Dieu qui nous a sauvés et nous a appelés d’un saint appel … selon son propre dessein, et sa propre grâce qui nous a été donnée dans le Christ Jésus avant les temps des siècles, mais qui a été manifestée maintenant par l’apparition de notre Sauveur Jésus Christ » (2 Tim. 1:9-10), et aussi « l’espérance de la vie éternelle que Dieu, qui ne peut mentir, a promise avant les temps des siècles » (Tite 1:2).

 

L’élection des saints est présentée comme en Christ, qui est l’image du Dieu invisible et celui en qui Dieu trouve toutes ses délices : nous sommes élus pour être saints et irréprochables devant Dieu en amour ; Lui-même est saint dans son caractère, irréprochable dans ses voies et amour dans sa nature. Il y a maintenant parfait accord entre notre nature et celle de Dieu. Le choix de Dieu est le fruit de sa grâce et la preuve de son amour, et nos bénédictions sont liées maintenant à la nature même de Dieu.

Si nous sommes élus pour être saints et irréprochables, nous sommes néanmoins encore sur la terre et exhortés à la fin de cette épître ou dans d’autres épîtres à manifester pratiquement de tels caractères : « Soyez saints, car moi je suis saint » (Lév. 19:2, cité en 1 Pierre 1:16) ; « Poursuivez … la sainteté » (Héb. 12:14) ; « Soyez sans reproche et purs, des enfants de Dieu irréprochables » (Phil. 2:15).

Pour que nous puissions réaliser ces choses pratiques, le Seigneur purifie Son Assemblée par le lavage d’eau par la Parole, puis Il se la présentera « sainte et irréprochable » (Éph. 5:27).

À partir du verset 5 nous sont présentés des privilèges particuliers, auxquels nous sommes prédestinés. Ce n’est plus en rapport avec la nature de Dieu, mais dans la réalisation d’une relation positive, celle de l’adoption, Dieu étant pour nous un Père bien-aimé.

En Romains 8:29 la préconnaissance précède la prédestination, qui est présentée là en rapport avec notre conformité à l’image de Christ, lui étant premier-né entre plusieurs frères. Le Père veut donc nous avoir en relation intime avec Lui-même comme avec des fils. La conscience personnelle de cette relation avec le Père est par le Saint Esprit, l’Esprit d’adoption, par lequel nous crions : « Abba, Père ! » (Rom. 8:15).

Si donc Christ est l’image du Dieu invisible, nous portons Son image ; s’Il est Fils nous entrons dans la même relation avec le Père.

 

1.3   Éph. 1:5

1.12.1970

Les vérités présentées au début de ce chapitre sont d’une merveilleuse richesse, au reste, le mot richesse, rencontré 6 fois, caractérise l’épître :

·       1:7 : les richesses de sa grâce

·       1:18 : les richesses de la gloire de son héritage dans les saints

·       2:4 : Dieu est riche en miséricorde

·       2:7 : les richesses de sa grâce

·       3:8 : les richesses insondables du Christ

·       3:16 : les richesses de sa gloire

 

La louange et les richesses de la grâce, sont toujours mentionnées avant celles de la gloire de Dieu.

Les bénédictions qui sont développées ici ne peuvent être saisies que par la foi et par l’action de l’Esprit Saint. On ne peut comprendre l’adoption que si on est effectivement dans la relation d’enfants vis-à-vis de celui qui est un Père. Il faut être croyants, assurés du pardon et ayant la vie éternelle d’abord, mais ensuite affranchis de la loi du péché et de la mort (dans l’état moral de Romains 8 et non plus de Romains 7).

 

Dieu, selon le bon plaisir de Sa volonté a voulu nous adopter pour Lui par Jésus Christ

·       Les anges sont appelés fils de Dieu (Gen. 6:2 et Job 38:7).

·       Israël est présenté comme l’objet de l’élection (Rom. 9:11 et 11:7), de la préconnaissance (Rom. 11:2) et de l’adoption (Rom. 9:4) divines, le peuple de Dieu, ses fils et ses filles (2 Cor. 6:18).

·       Les saints de l’Ancien Testament : Abraham, Joseph, David (par ex.) étaient l’objet de l’appel céleste et avaient la vie et la nature de Dieu.

·       Dans la dispensation millénaire, les rachetés terrestres jouiront du royaume qui leur est préparé dès la fondation du monde (Matt. 25:34).

·       Les saints de la période actuelle (s’étendant de la Pentecôte à la venue du Seigneur), par nature créatures terrestres inférieures aux anges, ont, comme tous les élus des autres dispensations la vie et la nature divines. Ils sont seuls à former toutefois la famille céleste du Père, et l’Église, corps de Christ ; la volonté souveraine de Dieu, le Père, a été telle ; le caractère de cette relation, c’est qu’elle est en Christ et par Lui et pour Dieu lui-même. Dans Ses conseils d’amour, Dieu lie ainsi les saints à Christ en grâce. Si c’était la volonté de Dieu de nous adopter pour Lui, c’est Christ qui a accompli cette volonté en venant ici-bas (Héb. 10:7 et Ps. 40:7) ; nous sommes sanctifiés par l’offrande du corps de Jésus Christ (Héb. 10:10). L’adoption — en tant que réception de la position de fils comme don — est également liée à la venue de Jésus sur la terre en Galates 4, et à l’envoi de l’Esprit du Fils de Dieu dans nos cœurs qui crient « Abba, Père ! » (Gal. 4:6).

 

La présence de l’Esprit Saint dans les saints et dans l’Église sur la terre caractérise la période actuelle. C’est un frein efficace au débordement du mal et de l’apostasie morale et religieuse, « celui qui retient » (2 Thes. 2:7) qui sera ôté à la venue du Seigneur pour enlever l’Église.

Ceux qui sont nés de nouveau et scellés du Saint Esprit sont enfants pour toujours et ont aussi le Saint Esprit pour toujours (le Consolateur que le Seigneur a envoyé pour être avec nous éternellement, Jean 14:16). Les bénédictions qui en découlent sont saisies par la foi dans un exercice continuellement entretenu, afin qu’étant enfants, nous soyons des enfants obéissants, et qu’ayant l’Esprit Saint nous en soyons remplis et qu’il ne soit ni contristé ou attristé en nous, ni éteint parmi nous.

 

1.4   Éph. 1:6, 7

8.12.1970

L’adoption des saints pour Dieu par Christ est selon le bon plaisir de la volonté de Dieu et à la louange de la gloire de Sa grâce. Selon la nature d’amour de Dieu, Ses conseils opèrent ainsi tout pour Sa gloire. C’est pour cette gloire que Christ a été offert, le Père n’ayant pas épargné son propre Fils (Rom. 8:32). Il convenait pour Dieu de consommer le chef de notre salut par des souffrances (Héb. 2:10), « il plut à l’Éternel de le meurtrir » (És. 53:10). Si l’œuvre de l’expiation était donc selon le bon plaisir de la volonté de Dieu, le Père lui-même a connu des souffrances préfigurées par Abraham offrant Isaac sur la montagne de Morija dont le nom signifie « Amertume de l’Éternel » (Gen. 22). La gloire de Dieu sera révélée plus tard dans le jugement des impies car elle l’est maintenant dans Sa grâce qui est venue ici-bas par Jésus Christ qui en est la mesure et par qui nous sommes rendus agréables à Dieu. Mais Christ est présenté ici comme le bien-aimé de Dieu, l’objet particulier des affections du Père. C’est en Lui que nous sommes bénis, aimés par le Père du même amour que Jésus lui-même (Jean 17).

Si notre position est en Christ selon les conseils de Dieu, nous trouvons aussi en Lui la rédemption qui nous y place : « la rédemption par son sang, la rémission des fautes » (1:7). Christ a pris notre place comme Agneau de Dieu quand Dieu a visité le péché, et maintenant Il nous donne la sienne quant aux résultats de son œuvre accomplie.

La rédemption présente le rachat :

Nous sommes achetés et rachetés alors que nous étions esclaves de Satan et de la chair.

La rémission des fautes a trait au pardon. « Nous ayant pardonné toutes nos fautes » (Col. 2:13)

La rédemption est « par le sang précieux de Christ » (1 Pierre 1:19) et « sans effusion de sang il n’y a pas de rémission » (Héb. 9:22).

·       C’est le sang de l’agneau pascal que Dieu voyait pour épargner les maisons sur lesquelles le signe en était placé (Ex. 12:13).

·       Le sang placé sur le propitiatoire sous le regard de Dieu (Lév. 16 et Héb. 9), avec lequel Christ est entré dans le ciel et qui transforme le trône de jugement en trône de grâce pour nous.

·       Le sang qui nous approche de Dieu (Éph. 2:13) et par lequel la paix est faite (Col. 1:20).

·       Le sang par lequel Dieu s’est acquis l’Assemblée (Actes 20).

·       Le sang par lequel nous sommes justifiés (Rom. 5:9) et lavés de nos péchés (Apoc. 1:5).

·       Le sang qui nous purifie de tout péché (1 Jean 1:7).

 

L’enseignement du v. 6 est donc que Dieu, dans ses conseils s’est révélé à la gloire de Sa grâce.

Celui du v. 7 est que, dans Son œuvre par Christ, Il a pensé à nous selon les richesses de sa grâce, car Dieu est riche en miséricorde (2:4).

L’épître aux Romains nous présente les richesses de sa bonté de sa patience et de sa longue attente (Rom. 2:4), les richesses de sa gloire (Rom. 9:23).

L’épître aux Colossiens nous parle des richesses de la gloire de ce mystère parmi les nations, c’est-à-dire Christ en vous l’espérance de la gloire (Col. 1:27) et les richesses de la pleine certitude d’intelligence (Col. 2:2).

Nos propres besoins ne sont donc pas la mesure des pensées et des conseils de Dieu à notre égard, ce sont les richesses et la gloire de la grâce de Dieu.

 

L’Éternel a tout fait pour lui-même, et même le méchant pour le jour du malheur (Prov. 16:4).

 

1.5   Éph. 1:7-10

15.12.1970

Selon les richesses de la grâce de Dieu, nous avons en Christ la rédemption par son sang, et la rémission des fautes ; le vrai croyant est ainsi assuré, d’une manière absolue et définitive, que toutes ses fautes lui sont pardonnées. Pratiquement il peut manquer à l’énergie de la foi pour s’approprier cette vérité, ou, au contraire, penser pouvoir pécher afin que la grâce abonde (Rom. 6:1, 15).

Nous ne pouvons éviter ces deux dangers qu’en nous tenant devant Dieu où nous apprenons à nous connaître dans le sentiment de la rédemption et de la rémission des fautes.

En rapport avec les conseils de Dieu et notre adoption pour Lui, nous est présentée la louange de la gloire de Sa grâce, ornement du ciel dès avant la fondation du monde (1:6).

La grâce maintenant est manifestée dans toutes ses richesses, en tant qu’adaptée à notre état par nature, auquel elle fait face. Ce n’est plus la nature même de Dieu qui est présentée, mais ce qu’Il s’est plu à accomplir pour de pauvres pécheurs : les sauver puis les bénir. Les détails des effets produits par l’œuvre de Christ ne sont pas donnés ici, mais les vérités sont présentées comme liées aux conseils de Dieu et aux lieux célestes, la position des croyants étant acquise et assurée pour toujours.

Cette grâce de Dieu, qui n’est jamais aveugle règne maintenant par la justice surabondant là où le péché abondait (Rom. 5:20-21) ; elle anéantit l’homme plus que ne peut le faire la loi ; elle affermit le cœur (Héb. 13:9) et nous enseigne quant à notre marche dans ce monde et à l’attente du Seigneur (Tite 2:12) ; maintenant elle abonde envers nous en toute sagesse et intelligence.

C’est de la plénitude de la personne de Jésus — la Parole faite chair, pleine de grâce et de vérité que nous avons reçu grâce sur grâce (Jean 1:16), la faveur de Dieu en abondance de bénédictions divines données comme fruit de son amour.

Les conseils de Dieu en grâce envers les croyants sont donc développés dans les versets 3 à 8. Les versets 9 et 10 déploient maintenant ses conseils en gloire à l’égard de Christ, mystère révélé par le ministère de l’apôtre. Nous sommes ainsi les dépositaires du propos arrêté de Dieu à l’égard de la gloire universelle de Christ, pour l’administration de la plénitude des temps.

La sphère du déploiement de la volonté de Dieu à cet égard est la première création, la terre sur laquelle Jésus est venu, a souffert, et a été déshonoré. Là où la question du péché a été réglée, tout ce qui est créé sera un jour — dans le temps et non pas dans l’éternité — réuni sous la main de Christ, comme résultat des voies de Dieu en gouvernement.

C’est l’état annoncé au Psaume 8, Christ prenant la place de premier-né (c’est-à-dire chef) de toute la création, « toutes choses ont été créées par lui et pour lui » (Col. 1:16). De Salomon — dixième fils de David — et type de Christ régnant en gloire — il avait été dit : « Aussi moi, je ferai de lui le premier-né, le plus élevé des rois de la terre » (Ps. 89:27).

L’administration de la plénitude des temps touche au royaume établi par le Dieu des cieux et qui ne sera jamais détruit (Daniel 2, 7, 9), au siècle à venir des bénédictions juives, introduit par le changement moral complet annoncé par Ésaïe « Je crée de nouveaux cieux et une nouvelle terre » (Ésaïe 65:17). L’état éternel dans lequel Dieu est tout et en tous est autre chose : c’est l’aboutissement de tous les conseils de Dieu selon la perfection de Sa nature. Mais pour que la terre puisse être le lieu de la bénédiction des rachetés terrestres selon le règne glorieux de Christ s’associant Son Église, il fallait que Satan soit vaincu, que son pouvoir sur l’homme soit annulé, que la création souillée et les lieux célestes mêmes soient purifiés. C’est ce que Christ a fait par l’œuvre de la croix, et en vertu du sang versé, ayant réconcilié toutes choses avec la plénitude de la Déité (Col. 1:20) et ayant fait aussi propitiation pour le sanctuaire (Lév. 16 et Héb. 9:24).

Satan qui avait pris la terre par fraude, en mentant à l’homme, et qui aura pendant tant de siècles été l’accusateur des croyants (Job, Joshua) et des frères (Apoc. 12:10), après avoir été précipité du ciel, sera lié pour 1000 ans dans l’abîme. La création étant remise en ordre, toutes choses seront réunies en paix sous l’autorité de Christ, Fils de l’Homme et Fils de Dieu, l’Église étant associée avec Lui dans cette gloire. Que cette pensée nous amène à plus de séparation du monde, le présent siècle mauvais, et à plus de vraie compassion à l’égard de tant de créatures emportées !

 

1.6   Éph. 1:15-17

5.1.1971

Les conseils de Dieu sont exposés dans le paragraphe des versets 3-14 :

·       en rapport avec les saints (v. 3-8) à la louange de la gloire de la grâce de Dieu et selon les richesses de celle-ci

·       en rapport avec Christ, héritier sur toutes choses (v. 9 et 10)

·       enfin touchant l’héritage, cet héritage de Dieu dans les saints, à la louange de sa gloire, l’Esprit Saint en étant les arrhes, comme il est aussi le sceau de l’appel des saints.

 

L’exposé de ces vérités devrait marquer le caractère de notre vie ici-bas. Nous sommes assez riches en bénédictions spirituelles célestes pour ne pas contester aux habitants de la terre les richesses et les biens de ce monde. Un jour viendra où ceux qui ont eu part à l’opprobre de Christ sur la terre règneront avec Lui.

À partir du verset 15, l’apôtre intercède pour les Éphésiens ; ils n’avaient pas encore abandonné leur premier amour, et leur bon état permettait à l’apôtre de déployer devant eux toutes les richesses des bénédictions divines. Néanmoins des progrès illimités restaient encore à faire : même dans le ciel, nous étudierons la gloire.

Cette remarquable prière qui termine le chapitre 1 découle des révélations qui précèdent selon lesquelles les saints, bénis en Christ, sont unis comme assemblés à Lui-même. Christ créateur de toutes choses, comme Fils de Dieu, prend, comme homme, la première place dans cet univers qu’Il a créé. La puissance de Dieu qui opère à cet effet en Christ, opère aussi dans les saints. Aussi, la prière est-elle naturellement adressée à Dieu, le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, car Jésus y est vu comme homme. C’est une prière de possession. La prière qui termine le troisième chapitre est, au contraire, une prière de réalisation, plus subjective car touchant davantage l’état intérieur des saints ; on y trouve plus de communion que de conseils. Au reste, elle est adressée au Père de notre Seigneur Jésus Christ car Jésus y est vu comme Fils.

 

Comme toujours, l’apôtre prend comme départ, ce qu’il y avait de bon dans les saints auxquels il s’adressait :

·       Leur foi au Seigneur Jésus : une foi pratique et vivante,

·       L’amour pour tous les saints : des rapports heureux avec le Seigneur engendrent naturellement l’amour pour tous les saints, celui-ci se manifestant toutefois de manière différente suivant la conduite et l’état de chacun. Il ne faut pas confondre amour et communion : si l’apôtre manifestait de la réserve et de la froideur extérieure vis-à-vis de Démas, il aurait été en même temps prêt à donner sa vie pour lui.

 

Dans les Colossiens les actions de grâce de l’apôtre découlaient de leur foi et de leur amour pour tous les saints lié à l’espérance qui leur était réservée dans les cieux.

Aux Thessaloniciens, l’apôtre parle de leur œuvre de foi, de leur travail d’amour et de leur patience d’espérance dans la première épître ; et seulement de leur foi et de leur amour, dans la deuxième épître.

 

Les Éphésiens étant vus moralement déjà dans le ciel, l’espérance est liée ici à l’appel de Dieu (v. 18) de même que leur marche au début du chapitre 4.

L’apôtre ne cessait de rendre grâces et priait sans cesse, comme il exhortait les Thessaloniciens à le faire (1 Thess. 5:17).

Il priait pour tous les saints, les exhortant en même temps à prier pour lui (Éph. 6:18) comme aussi les uns pour les autres. C’est un aspect, peut-être le plus important, du combat chrétien, comme Épaphras (Col. 4:12).

On peut remarquer enfin que Dieu, le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ est appelé ici le Père de gloire, car Il en est la source et l’auteur ; c’est le déploiement des perfections divines, liées à l’excellence de Son être. Le chrétien peut se glorifier dans l’espérance de la gloire de Dieu (Rom. 5:2) en la contemplant dès maintenant dans la face de Christ (2 Cor. 4:6).

 

1.7   Éph. 1:17, 18

12.1.1971

Le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, à qui l’apôtre adresse la prière qui clôt le chapitre 1, est aussi appelé le Père de gloire. Le Dieu créateur, est Dieu et Père de tous — tous les hommes dans la chair — Il est aussi Père de gloire, seul dispensateur de toute gloire, dans laquelle Il veut introduire des hommes car : « Il nous appelle à son propre royaume et à sa propre gloire » (1 Thess. 2:12). La puissance de cette gloire céleste est notre part présente par la foi. Dès lors « comment pouvez-vous croire, vous qui recevez de la gloire l’un de l’autre et qui ne cherchez pas la gloire qui vient de Dieu seul ? » (Jean 5:44). La gloire du croyant est d’honorer Dieu dans la première création, en gardant la place qu’Il a assignée à chacun.

L’apôtre demande d’abord dans sa prière que les saints possèdent l’intelligence des choses qui leur sont données : l’effort humain et les capacités naturelles ne le permettent pas. Il faut la piété par la grâce de Dieu et l’action de l’Esprit Saint qui éclaire l’intelligence. Dans la prière du chapitre 3 le Saint Esprit fortifie l’homme intérieur.

Le cœur est présenté ici comme le chemin de la connaissance : les yeux de notre cœur (ou de notre entendement) sont éclairés. Cette lumière est en sagesse et révélation dans la connaissance de Dieu, alors qu’au v. 8 les richesses de la grâce de Dieu envers nous étaient en toute sagesse et intelligence. Lorsque la Parole nous parle de notre état pratique, la conscience est présentée comme le seul moyen de faire entrer la lumière dans l’âme.

La prière elle-même se divise ensuite en deux parties, l’apôtre demandant que les Éphésiens comprennent avec tous les saints :

·       quels sont l’appel et l’héritage de Dieu (v. 18).

·       quelle est la puissance qui opère envers nous, celle-là même qui a opéré en Christ en résurrection.

 

Tout ceci est rapporté à Dieu : ce sont l’appel et l’héritage de Dieu (pas les nôtres), la puissance de Dieu aussi.

L’épître aux Romains, traitant de la responsabilité de l’homme et non des conseils de Dieu rapporte tout à Lui aussi : l’évangile, la colère, la justice, la gloire. Au chapitre 8 de cette épître les saints sont vus appelés, justifiés et glorifiés alors que dans les Éphésiens l’espérance de l’appel de Dieu est placée devant nous. Dieu, seul souverain, peut parler de l’avenir avec la certitude du présent car tous les résultats sont entre ses mains, ceci n’exclut évidemment pas la responsabilité des hommes, et des saints en particulier, et le fruit de nos actes qui portent des conséquences éternelles.

L’appel et l’héritage nous introduisent dans deux sphères différentes de bénédictions pour les saints :

·       l’appel est lié aux bénédictions spirituelles dans les lieux célestes développées aux versets 3-5 en rapport avec le Saint Esprit comme sceau, et Dieu agissant en grâce,

·       l’héritage est lié à l’univers où Christ fera valoir ses droits, Dieu agissant en gloire et le Saint Esprit étant les arrhes pour nous.

 

Il convient de remarquer cette expression : « les richesses de la gloire de son héritage dans les saints ». Les saints eux-mêmes ne sont pas l’héritage, et l’héritage n’est pas celui des saints : c’est l’héritage de Dieu lui-même qui en prend possession dans les saints qui sont faits héritiers, cohéritiers de Christ.

L’image du peuple d’Israël est instructive à cet égard. La terre d’Emmanuel était à l’Éternel : « le pays est à moi ; car vous, vous êtes chez moi comme des étrangers et comme des hôtes ». Mais Dieu introduit son peuple terrestre sur la montagne de son héritage (Ex. 15:17), et Il lui a plu d’hériter du pays dans son peuple Israël (Éz. 20).

Il en est de même pour les rachetés célestes, l’Église : l’univers entier, rempli de la gloire de Dieu, lui appartient, comme à Christ. Il l’hérite dans Ses saints qui en jouissent avec Christ.

 

1.8   Éph. 1:19, 20

19.1.1971

Nous avons dans ces deux versets la seconde partie de la prière l’apôtre pour les Éphésiens : qu’ils sachent quelle est l’excellente grandeur de la puissance de Dieu envers les croyants, puissance qui a opéré en Christ, en le ressuscitant d’entre les morts.

Une nouvelle question est ainsi touchée maintenant, celle de la mort :

·       le roi des terreurs (Job 18:14),

·       les gages du péché (Rom. 6:23),

·       ce qui, selon le gouvernement de Dieu, est réservé aux hommes (Héb. 9:27).

 

Christ, comme homme, est venu sur la terre et a passé partout où les conséquences du péché avaient produit leurs effets. Il a été crucifié en infirmité, étant entré dans la mort dans un abaissement volontaire (Phil. 2), mais, en résurrection, Il prend cette position glorieuse de premier-né d’entre les morts (Col. 1), où toute trace d’infirmité ayant disparu, la puissance de Dieu triomphe à jamais. La puissance de Dieu qui a ressuscité Jésus et l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, est aussi celle qui nous vivifie, nous ressuscite et nous fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus (c’est l’enseignement du chapitre 2). La présence du Saint Esprit en nous est le gage aussi que cette puissance vivifiera nos corps mortels (Rom. 8:11).

Christ est Fils de Dieu et Fils de l’Homme. Comme Fils de Dieu il est créateur de toutes choses et comme Fils de l’Homme il hérite de l’univers (Il est premier-né de toute la création). Comme Fils de Dieu il vivifie qui Il veut, et comme Fils de l’Homme il a autorité de juger (Jean 5). Déterminé Fils de Dieu en puissance par la résurrection des morts (Rom. 1), Il avait, comme tel, le pouvoir de reprendre Sa vie (Jean 10). Comme Fils de L’Homme il est ressuscité par Dieu, par la gloire du Père (Rom. 6:4). Nous savons aussi que la Parole nous enseigne qu’Il a été vivifié en Esprit, les trois Personnes divines étant ainsi engagées dans cette œuvre de la rédemption et de la résurrection de Christ. Il en est de même de plusieurs faits du christianisme :

La venue de Jésus dans ce monde. Dieu l’a envoyé. Il est venu conçu de l’Esprit et appelé Fils de Dieu (offrande de gâteau pétrie à l’huile et ointe d’huile).

Au baptême de Jean, le ciel s’ouvre, l’Esprit Saint descend sur Jésus, et la voix du Père désigne son Fils bien-aimé.

Pendant son ministère Jésus accomplissait les œuvres de son Père, le monde a rejeté les œuvres de Jésus (Jean 9) et Il chassait les démons par l’Esprit de Dieu.

À la croix, Dieu a livré son propre Fils, le Seigneur s’est donné lui-même, et Il s’est offert par l’Esprit éternel à Dieu (Héb. 9).

La Déité est engagée dans le salut des pécheurs (Luc 15), les trois Personnes divines étant activées maintenant pour garder le croyant : la grâce du Seigneur, l’amour de Dieu et la communion du Saint Esprit (2 Cor. 13).

 

Dans la première partie du chapitre, la grâce souveraine de Dieu introduit les croyants dans la position de Christ devant Dieu, et expose les bénédictions qui en découlent.

Maintenant l’œuvre qui a été opérée en Christ à la croix, la puissance qui L’a élevé du tombeau à la droite du Père sont l’expression de la puissance qui arrache des pécheurs à leur état de mort et les introduit dans la gloire avec Christ. Toute la position de l’Assemblée en découle. L’Esprit Saint est présenté ici, de plus, comme se manifestant de deux manières dans l’Église : c’est un Esprit de sagesse et un Esprit de puissance. Du reste Christ lui-même est « la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu » (1 Cor. 1:24). Ces deux bases de tout ministère chrétien sont présentées en Luc 24 comme normalement liées à l’élévation de Christ, quittant les siens de Béthanie et présenté comme homme glorifié devant son Père.

Nous pouvons comprendre par la sagesse et l’intelligence spirituelles notre position en Christ et la position de l’Église, mais cette connaissance est liée à la puissance de résurrection qui nous place dans la même position que Christ dans les cieux.

 

1.9   Éph. 1:20, 21

26.1.1971

La seconde partie de la prière de l’apôtre, à partir du verset 19, nous introduit dans le sujet qui forme l’objet essentiel de l’épître et lui en donne son caractère. La grâce et la puissance de Dieu se déploient pour accomplir ses conseils, tels qu’ils ont été développés au début du chapitre 1 en rapport avec les relations des saints individuellement avec Dieu. Christ est présenté au verset 20 comme dans la mort, c’est-à-dire là où nous étions à cause du péché ; mais Dieu par sa puissance, le ressuscite et le fait asseoir à sa droite, en l’élevant au-dessus de tous les cieux.

Nous, nous étions morts dans nos fautes et nos péchés : Dieu nous a vivifiés ensemble avec le Christ, les saints ressuscités étant unis à Lui comme son corps. C’est là le mystère du conseil de Dieu relativement à l’Église. Ces vérités sont développées jusqu’au verset 10 du chapitre 2. Christ ayant accompli la rédemption, a été exalté à la droite de Dieu comme homme glorifié ; Il prend la place dans laquelle Il est Chef de l’Assemblée, Tête du corps. Christ, vainqueur, peut seul s’asseoir avec son Père sur Son Trône (Apoc. 3:21), mais Il ne sera pas seul dans la gloire, l’Assemblée étant unie à Lui — spirituellement dès maintenant — comme Sa plénitude c’est-à-dire son complément.

La parenthèse des versets 21 à 23 relative à Christ, présentée au verset 20, est remarquable.

Dieu l’a fait asseoir à sa droite, dans les lieux célestes, au-dessus de tout, lui assujettissant toutes choses. Toutes ces vérités sont présentées ici dans leur caractère absolu.

L’expression du Ps. 110 : « L’Éternel a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite » est citée :

·       dans les trois évangiles synoptiques (Matt. 22, Marc 12 et Luc 20) en rapport avec la question du Seigneur restée sans réponse, sur Lui-même

·       en Actes 2, dans le deuxième discours de Pierre, Christ, homme exalté, ayant reçu l’Esprit Saint promis.

·       en Hébreux 1:13 pour montrer la supériorité de Christ aux anges, bien que fait de peu inférieur à eux, à cause de la passion de la mort.

·       Christ prend cette place à la droite de Dieu

o      en Hébreux 10:13, comme ayant achevé l’œuvre de la rédemption,

o      en Hébreux 1:3 : ayant fait la purification des péchés,

o      en Hébreux 8 : apôtre, mais aussi souverain sacrificateur.

·       en Marc 16 : Serviteur parfait se reposant de son service, bien que coopérant avec les siens sur la terre.

·       dans les trois évangiles, le Seigneur est enfin vu assis à la droite de Dieu, en rapport avec le jugement du monde, « dorénavant vous verrez le fils de l’homme assis à la droite de la puissance, et venant sur les nuées du ciel » (Matt. 26:64 ; Marc 14:62 ; Luc 22:69).

 

Christ est aussi au-dessus de toutes principautés, autorités, puissances, dominations, toutes choses étant assujetties sous ses pieds. C’est devant ces autorités et principautés que l’Assemblée est le vase par lequel, Dieu donne à connaître dans les lieux célestes, sa sagesse si diverse (Éph. 3:10). Parmi toutes ces autorités, les mauvaises ont été produites en public à la croix (Col. 2), le combat chrétien se livre contre elles (Éph. 6), avant qu’elles ne soient détruites par Christ lui-même, quand le royaume millénaire sera remis à Dieu (1 Cor. 15).

Cette domination universelle de Christ s’accomplit aussi bien dans ce siècle (le temps présent) que dans le siècle à venir (le millénium). Moralement, et aux yeux de Dieu, ces choses sont déjà accomplies : « nous ne voyons pas encore… mais nous voyons Jésus… couronné de gloire et d’honneur » (Héb. 2).

Il y a donc ici plus qu’une révélation prophétique ; ce qu’est le ciel nous est maintenant révélé.

L’Église se réjouit en contemplant son Seigneur, s’oubliant elle-même, tout en pensant que toute trace du monde sur elle ne peut être qu’une tache.

 

1.10                   Éph. 1:22, 23

2.2.1971

Christ ressuscité d’entre les morts, reçoit comme homme une place au-dessus de tout, Dieu l’établissant chef sur toutes choses, et unissant l’Assemblée à Lui comme Son corps. L’Assemblée, corps de Christ, est Sa plénitude, le corps formant le complément de la Tête. Christ, Dieu et homme, remplit toutes choses (mais la Tête n’est pas sans le corps qui complète la Tête), dans Sa gloire qui remplira l’univers. Christ donc remplit tout en tous, et l’Assemblée est Sa plénitude.

Voilà le mystère de l’Église, le premier dans les conseils de Dieu, caché dès les siècles et les générations, mais révélé par le ministère de Paul pour compléter la Parole de Dieu (Col. 1:25, 26), mystère fondé sur l’œuvre expiatoire et la mort de Christ.

La puissance de Dieu opère maintenant sur la terre par l’action de l’Esprit Saint depuis le jour de la Pentecôte et jusqu’au retour du Seigneur pour former ce corps et le donner à Christ.

De précieux types dans l’Ancien Testament et dans la Genèse déjà, dirigent nos cœurs vers ces vérités :

·       Adam était chef de la première création. Dieu lui donne Ève, sa femme, formée de lui-même dans son sommeil, figure de la mort,

·       Abraham, vase de toutes les promesses reçoit Isaac, l’héritier céleste, comme ressuscité d’entre les morts, après l’avoir offert,

·       Sara, instrument naturel de la promesse, ayant quitté la scène, le serviteur fidèle Eliezer — figure du Saint Esprit — cherche une épouse pour Isaac qui demeure dans le pays promis.

 

Christ, par Sa mort, est le Sauveur de nos âmes, de notre course et de notre corps, assurance de tous ceux qui croient en Lui. Mais Sa mort nous arrache au monde pour nous constituer en un seul corps dans la puissance de l’Esprit, qui produit aussi dans le cœur de l’Église, des sentiments correspondants à Sa relation avec Christ.

Les saints constituant l’Église sont pardonnés de leurs fautes, rachetés et réconciliés par la mort de Christ (c’est la deuxième réconciliation de Col. 1:21). L’héritage dont le Seigneur prendra possession un jour avec Son Église, est encore actuellement en plein désordre, la réconciliation de toutes choses dans les cieux et sur la terre n’étant pas encore accomplie (c’est la première réconciliation de Col. 1). La paix est faite par le sang de la croix, mais la promesse de Dieu n’est pas encore intervenue pour placer tout en relation avec Lui et sous l’assujettissement de Christ.

Les cieux sont actuellement souillés par la puissance de Satan et des anges déchus, « les cieux ne sont pas purs à ses yeux » (Job 15:15). Ils en seront purifiés à la suite du combat d’Apocalypse 12, à l’issue duquel Satan et ses anges sont précipités sur la terre, et qui marquera le début de la dernière demi-semaine de la tribulation finale, et l’introduction du royaume céleste. Alors les choses célestes elles-mêmes seront purifiées (Héb. 9:23).

La terre est pleine de corruption et de violence, le royaume de Satan ; elle sera elle aussi purifiée, lorsque Satan sera lié dans l’abîme, et que les jugements introduiront le règne millénaire de Christ.

Alors Christ sera tout et en tous. C’est comme homme qu’Il est présenté ici prenant cette place. « Celui qui est descendu est le même que celui qui aussi monté au-dessus de tous les cieux, afin qu’il remplît toutes choses » (Éph. 4:10).

L’expression est donnée aussi en Colossiens 3 où le chrétien est appelé à revêtir le caractère de Christ qui est pour l’objet de son cœur et de ses affections, et il est la puissance de vie. On note la différence avec l’état éternel où Dieu habite parmi les hommes : tout est en tous (1 Cor. 15).

La portée morale de ces vérités est immense pour nous :

·       dans la prédication de l’évangile où le salut des âmes ne doit pas faire perdre de vue l’activité de l’Esprit pour former l’Assemblée,

·       dans le maintien des vérités confiées à l’Assemblée dans les derniers jours, le terrain est celui de Philadelphie qui garde toute la Parole de la patience du Seigneur,

·       dans la réalisation du culte, il nous convient de rappeler notre état (l’épître aux Éphésiens nous voit dans l’état le plus affreux, morts dans nos fautes et nos péchés), mais l’objet de la louange adressée au Père, c’est Christ lui-même qui remplit le cœur de Son Église.

 

2                    Éphésiens 2

2.1   Éph. 2:1, 2

9.2.1971

Ayant rappelé précédemment que les cieux et la terre, les deux sphères dans lesquelles Christ prendra possession de son héritage, seront un jour purifiés, toutes choses y étant mises en ordre ; nous avons ouvert une importante parenthèse sur la position de l’Église sur la terre aujourd’hui.

Il existe maintenant, au sein même de la première création en désordre, une sphère dans laquelle l’ordre de Dieu doit régner et les droits du Seigneur doivent être reconnus : c’est l’Assemblée de Dieu sur la terre. La mission et le devoir de tous les vrais croyants, membres du corps de Christ, sont de maintenir cet ordre divin dans les cœurs et les pensées, et de manifester maintenant dans le monde que l’Église, habitation de Dieu par l’Esprit Saint sur la terre, est céleste dans son appel et ses destinées. Deux choses ont marqué le témoignage du Seigneur au début :

·       La pensée de Christ : « nous, nous avons la pensée de Christ » dit l’apôtre aux Corinthiens (1 Cor. 2:16) ; elle est liée à la piété vraie et l’Esprit Saint nous en donne l’intelligence.

·       La puissance du Saint Esprit. Au cours des siècles, l’Église a abandonné son premier amour, et plus encore, Satan lui-même s’est introduit dans son sein. La piété remplacée par la forme a perdu sa puissance, et, ainsi que l’a remarqué un devancier : — La conscience fait place à l’intelligence — La vérité est remplacée par le jugement des individus — et Christ est remplacé par l’homme.

 

Néanmoins, dans la pensée de Christ, qui s’occupe de Son Assemblée pour la sanctifier, rien n’est changé, et si l’Église a failli quant à sa responsabilité, Lui demeure le fidèle témoin, et il reprendra, dans Sa personne, ce que l’Assemblée a cessé d’être.

Un chemin subsiste cependant toujours pour la foi : l’obéissance dans le cœur et le renoncement conduisent au progrès dans la connaissance de Christ, dans la puissance, et dans les bénédictions que nous vaut Son œuvre.

 

Chapitre 2 : Nous y avons l’opération de la puissance de Dieu sur la terre pour prendre des morts, les vivifier et les amener à la jouissance de leurs privilèges célestes en formant ainsi l’Assemblée.

Les deux premiers versets parlent de ceux qui étaient sortis d’entre les nations, les païens arrachés à l’idolâtrie, à la puissance de Satan et au gouvernement des démons.

Au verset 3, il parle des Juifs : « Nous aussi, nous avons tous ».

En rapport avec le déploiement des conseils de Dieu en grâce, l’apôtre présente ici l’état d’éloignement de Dieu, et de mort morale, spirituelle et judiciaire, partage de tous les hommes par nature, Juifs et Gentils. Aux Romains, la justification par le sang est présentée en rapport avec la conviction de péché, de ceux qui sont pécheurs par nature et vivants dans le péché, tous Juifs et Gentils étant enfermés dans la même désobéissance, car il n’y a pas de différence. L’épître aux Colossiens, en dépit des apparences extérieures, présente les deux côtés de la vérité.

En rapport avec les nations, l’apôtre parle de l’état universel du monde, ce système asservi à son prince. L’influence puissante de Satan pénètre partout, comme l’air qui est son siège. Nous en avons maintenant de solennels exemples : les tendances à la révolte et au mépris des autorités établies par Dieu, se font jour simultanément aux quatre coins de la terre.

Le chrétien est exhorté à se soumettre aux autorités (Rom. 13) et à ne pas porter de jugement sur les puissances de méchanceté (ou leur prince — Jude) contre lesquelles se livre le combat dans les lieux célestes (Éph. 6).

Cette marche dans les convoitises, en étant jouets de Satan, conséquence de l’état de mort, était l’état antérieur de ceux que Dieu avait vivifiés. « Vous avez marché autrefois ». La même pensée se trouve en Tite 3:3 : « Nous étions, nous aussi, autrefois, insensés, désobéissants, égarés, asservis ». Mais le croyant est maintenant délivré de cet esclavage, le Seigneur ayant triomphé de tous les ennemis à la croix. Nous aussi, nous pouvons avoir la victoire, car « c’est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi » (1 Jean 5:4).

 

2.2   Éph. 2:2, 3

16.2.1971

Le chapitre 2 se divise en trois parties :

·       Les versets 1-7 présentent le sujet de la mort et de la vie en rapport avec l’état de ceux que Dieu a pris pour en faire le corps de Christ, et les vases des privilèges développés dans le chapitre 1.

·       Les versets 8-10 traitent le sujet des bonnes œuvres.

·       Les versets 11-22 traitent le sujet de l’éloignement et de la proximité de Dieu.

 

L’homme est vu comme mort dans ses fautes et dans ses péchés, c’est-à-dire sans aucun mouvement de vie spirituelle vers Dieu. L’état de l’homme est d’être, par nature, enfant de colère. Il ne s’agit pas d’un jugement prononcé par Dieu, sur le péché, les péchés ou les transgressions de l’homme, mais de l’état naturel dans lequel il se trouve, qui appelle nécessairement la colère de Dieu sur tous, Juifs et Gentils.

Le croyant, enseigné de Dieu, souscrit intérieurement à ces déclarations touchant à son état par nature. La profondeur des exercices qui se rattachent à ces vérités, marque l’authenticité de la conversion, la valeur de la piété vraie, et le niveau de la louange qui s’élève vers Dieu, qui nous a arrachés à notre état. Mais si l’homme montre ce qu’il est par nature, Dieu, qui est riche en miséricorde, montre aussi ce qu’est Sa propre nature, lumière et amour, en venant en grâce, délivrer par Sa puissance ceux qui étaient dignes de Sa colère.

Deux motifs sont donnés pour cette œuvre de Dieu envers nous.

Au verset 4 : « Dieu… à cause de son grand amour dont il nous a aimés ». En Romains 5:8, « Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous ».

Au verset 7 : « Afin qu’il montrât dans les siècles à venir les immenses richesses de sa grâce, dans sa bonté envers nous dans le Christ Jésus ».

 

La parenthèse des versets 2 à 4 définit à la fois l’état des nations (« et vous, lorsque vous étiez morts ») et des Juifs (« nous aussi, nous avons tous conversé autrefois »). Les détails du tableau de l’homme de Romains 3 ne sont pas reportés ici, car l’apôtre n’a pas en vue d’établir la culpabilité de l’homme et la justification par la foi, choses infiniment importantes à leur place, mais de présenter ici l’état d’éloignement de Dieu où se trouvait l’homme, gisant dans les ténèbres.

Mais quel solennel avertissement néanmoins quant à notre état naturel, donc aux dangers qui guettent les croyants s’ils ne sont pas vigilants : la désobéissance, les convoitises et les volontés de la chair et des pensées. À tous égards, nous ne sommes pas meilleurs que les autres, mais beaucoup plutôt responsables de marcher d’une manière digne de notre appel, nous gardant du monde qui gît dans le méchant, et du mal dont il est rempli.

La puissance de Dieu a agi envers nous pour nous vivifier avec le Christ. Cette puissance agit maintenant en nous pour nous donner conscience de notre état, de l’étendue de la grâce de Dieu, des dimensions de Ses conseils, de l’amour de Christ, et pour nous fortifier par Son Esprit quant à l’homme intérieur (Éph. 3).

Cette même puissance enfin nous garde ici-bas. « Vous, qui êtes gardés par la puissance de Dieu par la foi » (1 Pierre 1:5), Dieu est « celui qui a le pouvoir de nous garder sans que nous bronchions » (Jude 24).

 

2.3   Éph. 2:4-6

23.2.1971

En regard de notre état, morts dans nos fautes et par nature enfants de colère, l’apôtre présente le grand amour de Dieu, les richesses de sa miséricorde et les immenses richesses de sa grâce.

Dieu a trouvé en Lui-même les motifs pour nous aimer, et le premier mouvement est venu de Lui, car jamais l’homme ne peut faire le premier pas : « À cause de son grand amour ».

La miséricorde, est une manifestation à l’individu de l’amour de Dieu, en rapport avec la grandeur de la misère dans laquelle l’homme se trouve ; la grâce présente plutôt la richesse de ce qui est en Dieu pour faire face à cette misère de l’homme.

Dieu nous a vivifiés, vivifiés ensemble et vivifiés ensemble avec le Christ. La puissance de Dieu opérant par l’Esprit, en Christ, pour le ressusciter d’entre les morts, opère maintenant pour notre vivification. C’est la vivification de l’âme et la communication de la vie éternelle. Dieu nous a vivifiés ensemble, c’est-à-dire Juifs et Gentils, sans les distinctions que la mort a abolies. Il n’y avait pas de différence quant à la culpabilité (Rom. 3:22), il n’y a pas de différence de Juif et de Grec, car le même Seigneur de tous est riche envers tous ceux qui l’invoquent (Rom. 10:22), et Dieu a renfermé tous, Juifs et nations, dans la désobéissance, afin de faire miséricorde à tous (Rom. 11:32).

Nous sommes enfin vivifiés ensemble avec le Christ : en étant vivifiés, nous sommes associés à Christ. Il sort de la mort, nous en sortons avec Lui.

Dans l’épître aux Romains nous trouvons la justification et la vie communiquée (la justification de vie de Rom. 15:18), mais non pas la vivification avec Christ. Celle-ci se trouve dans l’épître aux Colossiens 2:13, l’état de mort dans nos fautes étant alors lié à l’incirconcision de la chair (c’est-à-dire morts à l’égard de Dieu), et la vivification ensemble avec Christ liée au pardon des fautes et à la délivrance du vieil homme et des obligations.

Dans l’épître aux Éphésiens, la grâce de Dieu nous a trouvés morts dans nos péchés, nous en fait sortir avec Christ, en résurrection, pour nous placer dans la faveur de Dieu, comme une nouvelle création. Nous ne sommes pas envisagés comme ressuscités par Christ, mais avec Lui ; nous sommes ressuscités et glorifiés. Aussi est-il dit ensuite que nous sommes ressuscités ensemble : il s’agit d’une résurrection spirituelle (non pas celle de notre corps), la vie prenant maintenant pour le croyant le caractère d’une résurrection en dehors d’un état de mort dans les péchés.

De plus, la position de tous les croyants, Juifs et Gentils, est d’être maintenant assis ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus, nouvelle condition qui est celle de Christ lui-même, position bien assurée dont nous pouvons jouir par la foi, en attendant notre présence réelle avec le Seigneur à Sa venue.

On peut encore remarquer la différence avec l’enseignement de l’épître aux Colossiens où il est parlé des saints pris d’entre les Gentils, ressuscités avec Christ (pas en Lui), pour ce monde dans le baptême, ayant une espérance réservée pour eux dans les cieux, là où Christ et leur vie sont cachés en Dieu (Col. 3:1).

Dans l’épître aux Éphésiens les saints sont donc vus déjà dans les lieux célestes, là où est Christ et où ils sont bénis de toute bénédiction spirituelle, le lieu aussi où se situe le combat (Éph. 6).

L’épître aux Hébreux, celle des cieux ouverts nous montre Christ entrant et siégeant dans les lieux célestes pour nous, apôtre et souverain sacrificateur ayant offert un seul sacrifice pour les péchés ; avec son propre sang, Il est entré une fois pour toutes dans les lieux saints.

Rien ne souligne mieux la valeur du sang de Christ, que la déclaration des conséquences de Son œuvre parfaite : l’abandon de Dieu, l’entrée dans la mort, le sang versé, la résurrection, l’ascension dans la gloire ; Dieu est à tous égards pleinement satisfait et glorifié, et la louange de la gloire de Sa grâce est de recevoir tous ceux qui ont la foi en Son Fils, sur le terrain le plus élevé que nous présente l’épître aux Éphésiens : Christ est notre justice (1 Cor. 1:30) et nous sommes justice de Dieu en Lui (2 Cor. 5:21).

 

2.4   Éph. 2:6-10

2.3.1971

Il est dit à deux reprises (versets 5 et 8) que nous sommes sauvés par la grâce.

Le salut est présenté comme une chose passée et entière dans cette épître, car le croyant est déjà vu dans le ciel, et la venue du Seigneur n’y est pas présentée. Dans d’autres épîtres — Romains, Philippiens, Hébreux, en particulier — le salut est présenté comme au bout de la course chrétienne ; le salut du corps étant alors lié au retour du Seigneur, car le salut est non seulement celui de l’âme, mais il comprend toute l’œuvre de Dieu pour arracher un homme à son état de péché, et l’introduire de fait dans la gloire.

Si le salut est par la grâce, il est aussi par la foi (opération intérieure par laquelle l’âme reçoit ce que Dieu offre), les deux choses étant un don de Dieu ; l’œuvre de Dieu se fait en nous, mais non par le principe de nos œuvres, afin que toute la gloire soit à Lui. « Nulle chair ne se glorifie devant Dieu. Or vous êtes de lui dans le Christ Jésus » (1 Cor. 1:29, 30). C’est nous qui sommes l’œuvre de la main de Dieu, « son ouvrage », « en Christ », une nouvelle création où toutes choses sont faites nouvelles.

Mais, de plus, Dieu nous a créés dans le Christ Jésus pour des œuvres qui sont selon le caractère même de cette nouvelle création. Dans la pensée de Dieu tout était déterminé à l’avance à notre égard, avant qu’existât la scène dans laquelle nous sommes maintenant introduits.

Le croyant n’est donc pas laissé ici-bas pour s’y promener ou s’y distraire, mais pour manifester Dieu en marchant dans les bonnes œuvres qu’Il a préparées pour lui.

Il n’appartient pas au serviteur de choisir ses œuvres ; le maître les place devant lui.

Pour les discerner, il faut être rempli de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle (Col. 1:9, 10). On peut alors porter du fruit en toute bonne œuvre. C’est l’amour pour Christ qui nous rend intelligent à cet égard. Il faut aussi se purifier des vases à déshonneur, pour être soi-même un vase à honneur, sanctifié, utile au maître, préparé pour toute bonne œuvre (2 Tim. 2:21). Enfin, nous devons nous appliquer à être les premiers dans les bonnes œuvres (Tite 3:8).

Pour être fidèle et heureux, le serviteur doit être gardé dans la dépendance de son maître : il vaut mieux faire peu avec Lui que beaucoup sans Lui.

Ces progrès nous sont proposés dans ce chemin afin que « ceux qui ont bien servi acquièrent un bon degré pour eux et une grande hardiesse dans la foi qui est dans le Christ Jésus » (1 Tim. 3:13).

 

2.5   Éph. 2:11-13

9.3.1971

Le chapitre 1 développe les conseils de Dieu, à l’égard des saints individuellement, en rapport avec Christ ressuscité et assis dans les lieux célestes.

Le chapitre 2 présente l’œuvre de Dieu envers eux pour former l’Assemblée.

Dans le premier paragraphe (versets 1-10) : ceux qui étaient morts (c’était notre position morale individuelle avant notre conversion) sont vivifiés avec Christ et introduits dans une nouvelle création, assis dans les lieux célestes.

À partir du verset 11, le deuxième paragraphe présente maintenant la manière dont les plans divins se réalisent sur la terre, en commençant par montrer l’état religieux des nations d’où les croyants Gentils avaient été tirés, en contraste avec la position religieuse des Juifs, le peuple terrestre de Dieu.

Après le déluge par lequel Dieu a jugé le monde d’alors rempli de corruption et de violence, l’homme est tombé dans l’idolâtrie, les démons prenant la place de Dieu dans son cœur.

Dieu a alors élu Abraham, l’a appelé hors de son pays, et l’a mis à part en lui donnant le signe de la circoncision — qui est pour nous la figure du dépouillement de la chair, liée à l’identification par la foi à Christ dans sa mort (Rom. 4 et Col. 2). — En Genèse 17, la circoncision est liée aux alliances et aux promesses inconditionnelles, basées sur la fidélité de Dieu.

Dès lors, Dieu a eu un peuple sur la terre, extérieurement en rapport avec Lui, bien que la majorité des Israélites soit demeurée incroyante.

Collectivement, le peuple est retourné à l’idolâtrie, en abandonnant Dieu ; le gouvernement du monde lui a été ôté et transféré aux Gentils ; puis les Juifs remontés dans la terre d’Israël ont mis à mort leur Messie. Toute relation de Dieu avec Israël a cessé à la destruction de Jérusalem, et les croyants hébreux étaient exhortés à sortir vers Christ hors du camp (Héb. 13). Sur le pied de la grâce pure — la grâce règne par la justice (Rom. 5) — Dieu introduit dans l’Église ces croyants en vertu de l’œuvre de Christ et de la valeur de son sang versé.

Les Éphésiens, sortis d’une ville entièrement plongée dans l’idolâtrie, n’avaient aucun des privilèges extérieurs du peuple juif : incirconcis, sans Christ, sans droit de cité en Israël, étrangers aux alliances, sans espérance, sans Dieu et éloignés de Lui ; telle était leur condition morale et spirituelle qui est aussi la nôtre : aucun droit, aucun titre ; mais ces Gentils avaient maintenant part, avec les Juifs, au privilège de la nouvelle création, car ils étaient approchés par le sang du Christ. Les deux, Juifs et Gentils, sont créés maintenant en un seul homme nouveau.

Mais la paix aussi est faite, elle a été faite par Christ, par le sang de Sa croix (Col. 1:20).Tout est attribué à Christ, parce que tout est fondé sur la croix et sur son précieux sang, toujours placé sur le propitiatoire sous le regard de Dieu.

 

2.6   Éph. 2:14-16

16.3.1971

·       Christ est notre paix (v. 14)

·       Il a fait la paix (v. 15), l’épître aux Colossiens nous dit qu’Il l’a faite par le sang de sa croix.

·       Il a annoncé la bonne nouvelle de la paix aux Gentils et aux Juifs (v. 17)

 

Dieu donnait la paix comme au reste des Juifs remontés de la transportation par la parole d’Aggée 2:9 : « dans ce lieu, je donnerai la paix ». Il pouvait aussi l’ôter (dans son gouvernement) : « il n’y avait point de paix pour ceux qui sortaient et qui entraient » (2 Chroniques 15:5). En tout temps, « il n’y a pas de paix, dit l’Éternel, pour les méchants » (Ésaïe 48:22), mais elle est promise, avec la gloire et l’honneur, à tout homme qui fait le bien (Romains 2:10).

·       La paix de la conscience est une conséquence de la justification par la foi : « Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre seigneur Jésus Christ » (Romains 5:1).

·       La paix du cœur est donnée par le Seigneur aux siens : « Je vous laisse la paix ; je vous donne ma paix » (Jean 14:27). Elle sera goûtée par le résidu fidèle d’Ésaïe 26 : « Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi, car il se confie en toi ».

·       Individuellement, nous goûtons la « paix de Dieu », par la prière (Philippiens 4:7) ; et si nous faisons les choses qui lui plaisent, « le Dieu de paix sera avec nous » (Philippiens 4:9).

·       Collectivement, nous sommes exhortés à poursuivre la paix, avec la sainteté (Hébreux 12) ; de même en Marc 9:51 : « Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix entre vous ». La paix est le lien pratique par lequel l’unité de l’Esprit peut être maintenue entre les croyants (Éphésiens 4:3).

 

En Éphésiens 2, la pensée est très élevée : Christ est notre paix. Elle est fondée sur une personne en dehors des croyants, Christ lui-même ; elle est liée aux souffrances de Christ (« le châtiment de notre paix a été sur Lui » : Ésaïe 53) et à la valeur du sang de Christ versé.

De plus, la paix est établie entre les croyants Gentils et les croyants Juifs, le Saint Esprit les unissant ensemble en un seul homme nouveau, dans la sphère d’une nouvelle création. Les autres brebis qui n’étaient pas de la bergerie juive étaient amenées, elles aussi, pour qu’il y ait un seul troupeau, un seul berger (Jean 10:16).

Dans les dispensations antérieures, le peuple d’Israël avait joué un rôle considérable : « Un peuple merveilleux dès ce temps et au-delà » (Ésaïe 18:2), séparé de tous les autres peuples et dépositaire des oracles de Dieu. Après l’enlèvement de l’Église il reprendra sa place au centre du monde dans les voies et le gouvernement de Dieu. Mais maintenant, les Gentils étant approchés par le sang du Christ, le mur mitoyen de clôture (allusion au mur qui entourait le Temple et son parvis, dans lesquels aucun Gentil ne pouvait jamais pénétrer) était détruit moralement ; l’inimitié qui existait entre le Juif extérieurement près de Dieu et le Gentil idolâtre loin de Lui, était abolie par la croix de Christ, comme conséquence de Sa mort. En même temps, la loi des commandements qui séparait les Juifs des Gentils est aussi abolie. Les ordonnances qui s’y rattachaient avaient leur sphère d’action dans la chair ; au-delà de la mort de Christ, elles sont mises de côté et n’ont plus de prise sur le nouvel homme. Christ après avoir accompli la loi, s’est placé sous sa malédiction pour nous en délivrer. Christ « ayant effacé l’obligation qui était contre nous, laquelle consistait en ordonnances et qui nous était contraire, et il l’a ôtée en la clouant à la croix » (Colossiens 2:4) et « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi » (Galates 3:14).

Il demeure toutefois que « la loi donc est sainte, et le commandement est saint, et juste, et bon » (Romains 7:12). Ce que l’homme dans la chair ne pouvait accomplir, le nouvel homme peut en manifester maintenant les fruits dans la puissance de l’Esprit.

Il fallait sous la loi, aimer Dieu et son prochain, comme soi-même, car l’amour est la somme de la loi. Maintenant nous aimons Dieu car Lui-même nous a aimés le premier et que Son amour est versé dans nos cœurs, et nous devons laisser nos vies pour les frères.

 

2.7   Éph. 2:18, 19

23.3.1971

Retour sur une pensée au sujet de la loi : elle était si parfaite que personne n’a pu l’accomplir, sauf un seul, Christ. À la mort de Christ, elle est remontée jusqu’au trône de Dieu, qui l’avait donnée, et qui a été honoré de la manière la plus élevée par la mort du Juste.

Nous sommes maintenant délivrés de la loi, mais « pécherions-nous, parce que nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce ? » (Romains 6:15) — Qu’ainsi n’advienne ! Nous devons réaliser, comme l’apôtre, que n’étant pas nous-mêmes sous la loi, nous sommes justement soumis à Christ (1 Corinthiens 9:21).

Verset 17 : Christ lui-même est venu nous apporter la paix, aux Gentils et aux Juifs. Pierre dit à Corneille (en Actes 10) que Dieu avait « annoncé la bonne nouvelle de la paix par Jésus Christ ». Ici, c’est Christ lui-même et non pas l’Esprit qui apporte la paix, une paix accomplie devant Dieu.

Verset 18 : Puis c’est par Christ que nous avons, les uns et les autres, accès auprès du Père par un seul Esprit ; ce n’est pas au Jehovah de l’Ancien Testament, mais au Père : les rachetés de Christ sont les enfants de Dieu et constituent la famille du Père. Toute la Déité est présentée ici comme agissant pour nous bénir. Le Père agit par le Fils, le Fils en nous par l’Esprit, l’Esprit d’adoption par lequel nous disons « Abba, Père ! » (Romains 8:15). Puis, ayant l’Esprit, c’est par le Fils que nous venons au Père et que nous nous adressons à Lui.

Dans le chapitre 1 l’Esprit Saint est le sceau de notre appel et les arrhes de notre héritage.

Dans le chapitre 2 nous avons accès auprès du Père par le Saint Esprit et les croyants sont, pour le présent, une habitation de Dieu par lui.

 

3                    Éphésiens 3

3.1   Éph. 3:1-6

13.4.1971

L’apôtre venait de parler de l’Église, épouse et corps de Christ, demeure de Dieu par l’Esprit. Parlant aux croyants Gentils introduits dans l’unité du corps, il se présente comme le prisonnier du Christ Jésus pour eux, car c’était à cause des nations et par la méchanceté des Juifs que l’apôtre était en prison à Rome. Le début du chapitre 3 se lie directement au début du chapitre 4 : « Je vous exhorte donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à marcher d’une manière digne de l’appel dont vous avez été appelés », cette exhortation découlant des vérités présentées à la fin du chapitre 2, que nous sommes l’habitation de Dieu par l’Esprit.

Le chapitre 3 est une parenthèse qui développe la vérité que le Saint Esprit demeure dans l’Église, où il n’y a ni Juifs, ni Grecs, les premiers n’étant pas placés au-dessus des derniers.

Paul avait été choisi par Dieu pour révéler ces choses, selon qu’il le dit à Agrippa en Actes 26 : « désigné pour serviteur et témoin, et des choses que tu as vues et de celles pour la révélation desquelles je t’apparaîtrai ».

L’Église n’avait pas été révélée dans l’Ancien Testament bien que les prophètes de l’Ancien Testament aient annoncé que la bénédiction de Dieu s’étendrait un jour aux nations ; au reste ces prophètes, David en particulier, ne pouvaient entrer dans la portée de ce qu’ils annonçaient et n’administraient pas ces choses pour eux-mêmes, mais pour nous (1 Pierre 1:12).

Mais maintenant, à la suite de la mort et de la résurrection de Christ et de Son élévation dans la gloire, le mystère de l’Église est pleinement révélé à ceux-mêmes qui en sont les objets.

Paul, vase d’élection, en a reçu la mission de la part de Dieu : il est ainsi « serviteur de Christ et administrateur des mystères de Dieu » (1 Corinthiens 4:1), « serviteur selon l’administration de Dieu…, pour compléter la parole de Dieu » (Colossiens 1:25).

Ce mystère de l’Église, est appelé ici le mystère de Christ (v. 4), et le mystère caché dès les siècles en Dieu (v. 9), les croyants Juifs et Gentils étant vus unis en Christ par le Saint Esprit devant Dieu.

Au chapitre 5 l’union de Christ et de Son épouse est appelée un grand mystère.

Aux Colossiens, l’apôtre parle du « mystère parmi les nations, c’est-à-dire Christ en vous l’espérance de la gloire » (Colossiens 1:27), car ici Christ est en nous, croyants des nations, devant le monde, et l’Esprit Saint n’est pas nommé.

Enfin, dans Romains 16, l’apôtre enseigne la même vérité. L’Église avait toujours été dans les conseils et les pensées de Dieu, mais était restée cachée jusqu’à la glorification de Christ. « La révélation du mystère à l’égard duquel le silence a été gardé dès les temps éternels, mais qui a été manifesté maintenant, et qui, par des écrits prophétiques, a été donné à connaître à toutes les nations ».

Ce mystère donc, a été donné à connaître à l’apôtre, par révélation (v. 3), est aussi maintenant révélé aux saints apôtres et prophètes de Christ, par l’Esprit (v. 5). Les apôtres et prophètes constituant le fondement sur lequel l’Église est bâtie et dont Christ est la pierre angulaire, sont les apôtres et prophètes du Nouveau Testament (les noms des 12 apôtres de l’Agneau sont écrits sur les fondements de la muraille de la cité céleste, Apocalypse 21:14).

Ce mystère lui-même est alors expliqué au verset 6 : « les nations seraient cohéritières et d’un même corps et coparticipantes de sa promesse dans le Christ Jésus ».

 

3.2   Éph. 3:6-9

20.4.1971

La période dans laquelle nous sommes est celle du déploiement de la grâce absolue de Dieu s’exerçant envers tous, toute distinction entre les créatures étant abolie ; même si l’évangile n’est pas reçu par tous, il est annoncé à tous les hommes.

Maintenant les croyants des nations participent avec les croyants Juifs à la promesse dans le Christ Jésus : c’est l’envoi du Saint Esprit de la promesse comme sceau (Éphésiens 1:13), appelé aussi la promesse du Père (Actes 1:4), l’une des sept très grandes et très précieuses promesses de 2 Pierre 1.

Sur la base d’une rédemption accomplie, et par l’efficace du sang de Christ, Dieu ouvre Son ciel à tous — on y entre par la foi — et peut bénir directement et en grâce ceux qui étaient entièrement perdus : c’est l’évangile duquel Paul était devenu serviteur (v. 7), évangile prêché dans toute la création qui est sous le ciel (Colossiens 1:23).

En même temps, l’apôtre avait été désigné par Dieu pour mettre en lumière devant tous, l’administration du mystère caché dès les siècles en Dieu (v. 9). C’était le ministère de l’apôtre quant à l’Église (mentionné aussi en Colossiens 1:25-27). Ici l’apôtre s’appelle aussi le serviteur de l’Assemblée, comme il s’était appelé, à deux reprises, serviteur de l’évangile.

Il est merveilleux de voir comment Paul oubliant qu’il était docteur et apôtre et en fait « en rien moindre que les plus excellents apôtres, quoique je ne sois rien » (2 Corinthiens 12:11), prend la place de service et d’humilité « moins que le moindre de tous les saints ». Les vérités qu’il annonçait avaient un effet moral sur lui, inclinant et formant son âme ; en même temps le sentiment de la grâce ouvre le cœur et produit le brisement d’esprit et l’humilité.

Saul, autrefois le plus aveuglé des hommes, est maintenant par la grâce, l’instrument et le témoin de cette grâce, pour annoncer aux Gentils les richesses insondables du Christ, c’est-à-dire les richesses dont on ne peut suivre la trace et dont on ne peut sonder la profondeur, tant elles ont d’étendue : les gloires personnelles du Fils éternel du Père que les saints contempleront, les gloires conférées à Christ, Fils de l’Homme, que Christ donne aux saints. Tout ce que Christ est : amour et grâce, lumière et vérité, sagesse et puissance, est maintenant donné à connaître en Christ homme, par qui Dieu déploie la puissance de Sa grâce pour la manifestation de Sa gloire.

Il est clair que si nous avons contemplé les richesses insondables de Christ et saisi par la foi — même imparfaitement — notre part en Lui, les richesses, honneurs et grandeurs du monde ne seront que des ordures pour nous ; nous pourrons aussi traverser paisiblement les circonstances éprouvantes de la vie.

Les expressions riches et richesses sont caractéristiques de l’épître aux Éphésiens

 

·       Richesses de la grâce (1:7)

·       Richesses de la gloire de son héritage dans les saints (1:18)

·       Dieu est riche en miséricorde (2:4)

·       Les immenses richesses de sa grâce (2:7)

·       Richesses insondables du Christ (3:8)

·       Richesses de sa gloire (3:16).

 

Ensuite, la deuxième fonction apostolique est développée au verset 9 : éclairer tous les hommes à l’égard du mystère caché dès les siècles en Dieu : les conseils de Dieu en Christ et la position de l’Église.

 

3.3   Éph. 3:9-13

27.4.1971

L’apôtre annonçait parmi les nations les richesses insondables du Christ.

Il mettait aussi en lumière devant tous, l’administration du mystère caché dès les siècles en Dieu qui a créé toutes choses.

Il s’agissait à la fois de la révélation du mystère du conseil de Dieu touchant l’Église, mais aussi de l’administration de ce mystère, c’est-à-dire de son accomplissement dans le temps.

Dieu qui avait créé toutes choses pour manifester sa gloire, avait gardé le secret de Christ et de l’Église par devers Lui (le mystère était caché en Lui). L’administration du mystère, révélé maintenant par la formation de l’Assemblée sur la terre — constituée de tous les vrais chrétiens de la période de la grâce — était un moyen choisi par Dieu pour faire connaître aux créatures les plus élevées (les principautés et les autorités dans les lieux célestes) Sa sagesse si diverse.

Dieu est seul sage (Romains 16). La profondeur de Sa sagesse est manifestée par ses jugements insondables et ses voies introuvables (Romains 11:33, 34). Cette sagesse avait été manifestée brillamment à la création des mondes quand les fils de Dieu éclataient de joie (Job 38:7), cette création étant encore maintenant un témoignage à la puissance éternelle et à la divinité de Dieu (Romains 1:20), malgré la souillure et la servitude de la corruption liées au péché (Romains 8).

Les créatures célestes, archange, myriades d’anges, chérubins et séraphins proclament la justice et la sainteté de Dieu, témoins du gouvernement de Dieu sur la terre, de ses voies providentielles, de ses jugements, et enfin de Sa venue en grâce dans la personne de Christ sur la terre.

Mais maintenant, d’une manière unique, Dieu manifeste une sagesse d’une nature nouvelle, dont Christ est le centre et la plénitude au milieu de la nouvelle création.

L’Église, élue avant le temps et avant que le monde fût, traversant le monde sans en être, est le vase de la manifestation de la sagesse de Dieu : c’est dans les lieux célestes qu’elle rend témoignage (3:10), là où se livre le combat (ch. 6), où sont ses bénédictions (1:3), où elle est assise (2:6), comme Christ lui-même (1:20).

En même temps, le lieu du témoignage actuel de l’Église est la terre aussi, l’habitation de Dieu étant dans l’Église par l’Esprit.

Puis, en vertu du propos éternel de Dieu dans le Christ Jésus, nous nous approchons de Dieu, ayant hardiesse et accès en confiance par la foi.

Les Éphésiens, croyants Gentils, ne devaient pas être découragés à cause des afflictions de l’apôtre qui leur avait annoncé ce mystère. Ses souffrances étaient une gloire pour eux, car elles rendaient témoignage à la position glorieuse que Dieu leur avait accordée, et qui avait suscité la jalousie et la haine des Juifs.

 

3.4   Éph. 3:14-17

4.5.1971

Paul, pensant à ses chers Éphésiens qui auraient pu perdre courage à cause de ses liens et de ses souffrances, les présente à nouveau à Dieu, dans cette remarquable prière qui termine le chapitre 3, et qui complète celle qui terminait le chapitre 1.

La première est adressée au Dieu de notre Seigneur Jésus Christ. Jésus y est présenté comme homme entrant en relation avec Dieu et objet de Ses pensées et de Ses affections. C’est une prière de possession, de caractère objectif, pour que les croyants connaissent l’appel et l’héritage de Dieu et Sa puissance qui s’exerçait envers les croyants.

Les saints sont vus comme devant Dieu en Christ, et l’Esprit Saint éclaire leur intelligence.

La seconde prière est adressée au Père de notre Seigneur Jésus Christ. Jésus y est présenté comme Fils du Père en rapport avec la relation intime du Fils avec le Père ; cette relation d’enfants est celle dans laquelle nous sommes introduits.

C’est une prière de réalisation, de caractère subjectif, dans laquelle se déploie plus de communion que de conseil.

La puissance de Dieu opère en nous, et non plus envers nous. Ici Christ est vu dans les saints et l’Esprit Saint fortifie leur homme intérieur. Les versets 16 et 17 considèrent les saints individuellement, les versets 18 et suivants collectivement.

La prière du chapitre 3 commence par la déclaration que du Père est nommée toute famille dans les cieux et sur la terre. Toute créature céleste ou terrestre est donc dans un état de subordination vis-à-vis de Lui.

Les Juifs avaient été réunis autrefois sous le nom de l’Éternel, ou de Jéhovah, selon la déclaration d’Amos 3:2 : « Je vous ai connus, vous seuls, de toutes les familles de la terre ». Mais sous le nom du Père, Il réunit toutes les nations (l’Assemblée, les Juifs et les Grecs) et toutes les armées des cieux.

L’apôtre parle alors des richesses de la gloire de Dieu — au chapitre 1 il avait parlé des richesses de Sa grâce — comme mesure de ce qu’Il désire nous donner = que nous soyons fortifiés en puissance par son Esprit, quant à l’homme intérieur. C’est une expression remarquablement forte. À cette puissance se lie la force pour le combat chrétien dans les lieux célestes présenté au chapitre 6, et nous sommes exhortés à nous fortifier dans le Seigneur et dans la puissance de Sa force, l’homme extérieur dépérissant, mais l’homme intérieur étant renouvelé de jour en jour. On peut remarquer que la puissance précède ici l’amour dans l’opération de l’Esprit de Dieu, qui est un esprit de puissance, et d’amour, et de conseil (2 Tim. 1:7). C’est l’excellence de la puissance qui est de Dieu dans des vases de terre (2 Cor. 4:7), ou la puissance du Christ qui demeurait sur l’apôtre (2 Cor. 12:9, 10) qui le rendait fort alors qu’il était faible. Aux Colossiens l’apôtre souhaitait qu’ils soient fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire (Col. 1:11).

Deux conséquences découlaient pour les Éphésiens de cette puissante action de l’Esprit en eux :

·       le Christ habite dans leurs cœurs par la foi : Christ, centre des conseils de Dieu, devient ainsi dans le cœur des croyants le centre des affections et de l’intelligence spirituelle. Le Seigneur avait déjà parlé à ses disciples de leur place : vous en moi (devant le Père) et moi en vous (en témoignage devant le monde). Pour les Colossiens c’était « Christ en vous l’espérance de la gloire » (Col. 1:27),

·       puis les Éphésiens seraient enracinés et fondés dans l’amour : nous sommes ainsi plongés dans toute l’étendue de la gloire de Dieu ayant comme centre l’amour de Christ, nous abandonnant à Lui avec une entière confiance.

 

3.5   Éph. 3:18, 19

18.5.1971

La puissante action de l’Esprit Saint dans l’homme intérieur produit dans les croyants individuellement :

·       que le Christ habite par la foi dans leur cœur ;

·       qu’ils soient enracinés et fondés dans l’amour.

 

Puis, collectivement, d’autres effets sont produits. Le cercle de nos pensées et de nos affections embrasse ceux qui sont du Christ, objets de son amour : ce sont tous les saints. Avec eux nous pouvons comprendre et ensuite connaître.

Comprendre la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur : il n’est pas dit de quoi — peut-être l’infini de la gloire de Dieu et le mystère de Ses conseils révélés précédemment. C’est comme remplis de Christ, et nous-mêmes objet de Ses affections, que nous sommes placés au centre de cette étendue illimitée, comme Dieu lui-même, que l’homme ne pouvait comprendre : « Peux-tu, en sondant, découvrir ce qui est en Dieu » (Job 11:7).

Mais nous sommes aussi capables de connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance. Le centre de cet infini c’est Christ lui-même et son amour connu, bien qu’infini aussi. Certes nous ne connaissons maintenant qu’en partie (1 Cor. 13), mais nous pouvons entrer davantage dans ce qui surpasse toute connaissance.

Le couronnement est enfin que nous soyons remplis de toute la plénitude de Dieu : cet infini que nous ne pouvons ni comprendre ni mesurer, c’est la plénitude de Dieu. Dieu remplit tout en tous — par-dessus tout, nos cœurs — et cela par l’Esprit. Nous sommes dans cette position bénie quelle que soit notre petitesse ; l’Église étant aussi le vase de ce que rien ne peut contenir.

Au chapitre 4, les soins du Seigneur pour Son Église, manifestés par les dons pour l’édification du corps en amour, produisent la mesure de la stature de la plénitude du Christ.

C’est ainsi que les lieux célestes sont ouverts à notre foi pour voir l’immensité de la gloire et de l’amour divin qui caractérise ce lieu, où l’apôtre avait été ravi pour y entendre des paroles ineffables (2 Cor. 12).

Mais dès maintenant, Dieu habite par Son Esprit dans l’Assemblée sur la terre pour que nous soyons remplis de toute Sa plénitude.

 

3.6   Résumé des chapitres 1 à 3 de l’épître aux Éphésiens

 

Le chapitre 1 développe les conseils de Dieu à l’égard des saints individuellement en rapport avec Christ ressuscité et assis dans les lieux célestes. Les saints sont élus en lui avant la fondation du monde, prédestinés pour être adoptés pour Dieu par Jésus Christ — le propos de Dieu étant de réunir toutes choses en un en Lui comme héritier, l’Esprit Saint étant le sceau de l’appel céleste de l’Église et les arrhes de l’héritage.

La prière qui termine le chapitre présente l’appel et l’héritage et la grandeur de la puissance de Dieu envers nous qui a opéré en Christ en le ressuscitant d’entre les morts, le faisant asseoir à Sa droite dans les lieux célestes et assujettissant toutes choses sous ses pieds, l’Assemblée étant son corps et sa plénitude.

 

Le chapitre 2 présente alors l’œuvre de Dieu envers les saints pour former l’Assemblée. Ceux qui étaient morts sont vivifiés avec Christ et assis dans les lieux célestes.

Les plans de Dieu se réalisent maintenant sur la terre ; Juifs et Gentils sont introduits par la grâce dans la nouvelle création et créés pour être un seul homme nouveau ayant accès auprès du Père par un seul Esprit, pour être un temple saint dont Jésus Christ est la maîtresse pierre de coin et une habitation de Dieu par l’Esprit.

 

Le chapitre 3 est une parenthèse qui développe la vérité que le Saint Esprit demeure dans l’Église, dont le mystère est pleinement révélé après la mort, la résurrection et la glorification de Christ. L’apôtre déploie les richesses insondables du Christ et la sagesse si diverse de Dieu manifestée par l’Assemblée devant les principautés et autorités dans les lieux célestes.

Le chapitre se termine par la seconde prière. La puissance de Dieu opère en nous, Christ est vu dans les saints et l’Esprit Saint fortifie l’homme intérieur. Nous pouvons être capables de connaître l’amour de Christ et sommes remplis de toute la plénitude de Dieu.

Le début du chapitre 4 se relie alors directement au début du chapitre 3. Paul était à Rome, le prisonnier du Christ Jésus pour les nations — prisonnier dans le Seigneur.

 

4                    Éphésiens 4

4.1   Éph. 4:1-3

5.10.1971

À partir du chapitre 4, nous trouvons l’application pratique actuelle des principes et vérités précédemment développés.

Le chrétien est introduit dans la présence de Dieu lui-même ; il y est tel que Christ dans la gloire. C’est l’appel individuel présenté au chapitre 1, dont le Saint Esprit est le sceau (l’espérance de l’appel de Dieu, 1:18).

Collectivement, l’appel céleste des saints se lie aux vérités de l’Assemblée, corps de Christ (1:23) — un édifice (dont Jésus Christ est la maîtresse pierre de coin) qui croît pour être un temple saint dans le Seigneur et une habitation de Dieu par l’Esprit, maintenant sur la terre (2:20-22).

L’apôtre était prisonnier à Rome pour le témoignage qu’il avait rendu à ces vérités, selon lesquelles les nations étaient cohéritières et d’un même corps et coparticipantes de la promesse de Dieu dans le Christ Jésus (ch. 3).

C’est pourquoi il exhortait les Éphésiens (et nous aussi avec eux) à marcher d’une manière digne de leur appel.

Les exhortations relatives à l’appel collectif sont données dans les versets 2 à 16 en rapport avec le corps de Christ, puis dans les versets 25 à 32 en rapport avec la marche pratique, tandis que les exhortations des versets 17 à 24 se rapportent à la marche individuelle.

L’apôtre — dans ses épîtres — exhorte plusieurs fois les saints à marcher d’une manière digne (caractère inimitable d’un homme qui se tient dans la présence de Dieu).

·       Digne de Dieu pour les Thessaloniciens qui venaient de se tourner des idoles vers Lui pour le servir.

·       Digne du Seigneur pour les Colossiens qui étaient en danger d’oublier leur union avec la tête du corps.

·       Digne de l’évangile du Christ pour les Philippiens.

·       Digne de l’appel pour les Éphésiens à qui les privilèges les plus élevés, des saints et de l’Église, étaient révélés. Mais cette dernière exhortation se lie à l’esprit dans lequel chaque croyant doit individuellement marcher — humilité, douceur, longanimité, support mutuel dans l’amour vis-à-vis de tous les hommes et des saints particulièrement — et à la diligence pour maintenir l’unité de l’Esprit (dans sa manifestation actuelle sur la terre) par le lien de la paix.

 

L’humilité ne peut se réaliser que dans la présence de Dieu, étant occupés du Seigneur et non pas de nous-mêmes. L’absence d’humilité conduit à l’humiliation, ce qui n’est pas l’état normal du croyant quelque nécessaire qu’elle soit s’il manque. L’humilité se lie à la douceur, caractère de l’homme qui n’insiste pas sur ses droits selon Philippiens 4, une manifestation du fruit de l’Esprit (avec la longanimité) selon Galates 5 et un caractère de l’amour selon 1 Corinthiens 13.

Les mêmes exhortations relatives à l’humilité, la douceur, la longanimité et le support mutuel sont aussi adressées aux Colossiens « comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés » (Col. 3:12) ; le support étant alors lié au pardon mutuel et au souvenir de la grâce de Christ qui nous a pardonné, vérité de la plus grande importance pour la vie des saints et des assemblées.

 

4.2   Éph. 4:3

12.10.1971

Nous avons essentiellement considéré cette exhortation si importante : « Vous appliquant à garder l’unité de l’Esprit par (ou dans) le lien de la paix » qui se lie directement à la première exhortation « à marcher d’une manière digne de l’appel dont vous avez été appelés ».

 

·       Être réconciliés en un seul corps à Dieu (2:16),

·       avoir, les uns et les autres, accès auprès du Père par un seul Esprit (2:18),

·       être édifiés ensemble, pour être une habitation de Dieu par l’Esprit (2:22),

tel est l’appel des saints, et tels sont les principes de l’unité de l’Esprit, établie par l’Esprit Saint entre les membres du corps de Christ.

·       « Nous qui sommes plusieurs, sommes un seul corps en Christ » (Rom. 12:5)

·       « Nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous à un seul et même pain » (1 Cor. 10:17).

·       « Tous les membres du corps, quoiqu’ils soient plusieurs, sont un seul corps, ainsi aussi est le Christ. Car aussi nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps » (1 Cor. 12:12, 13).

 

Dans ces trois passages il s’agit de l’unité indestructible du seul corps de Christ que nous ne sommes pas exhortés à garder car elle existe de manière absolue, même si elle n’est pas manifestée. D’autre part, le Saint Esprit est toujours avec les saints et dans l’Église. L’unité de l’Esprit, au contraire, n’est pas un fait absolu ; elle se réalise lorsque les pensées des saints sont d’accord avec la pensée du Saint Esprit, l’unité de pensées, de sentiments et d’affection étant cimentée par la paix qui règne entre croyants. Dans l’ensemble de la chrétienté, l’unité de l’Esprit n’a pas été gardée par l’Église sur la terre, de telle sorte que l’unité du corps de Christ n’est pas publiquement manifestée. Nous sommes néanmoins tenus de mettre en pratique l’exhortation de l’apôtre à garder l’unité de l’Esprit notamment :

·       dans nos relations fraternelles : si un frère manque à notre égard, nous manifestons l’unité de l’Esprit en lui répondant par la douceur, l’humilité et le support.

·       à la Table du Seigneur et dans la fraction du pain, nous rendons témoignage à la vérité de l’unité du corps de Christ, mais nous garderons pratiquement l’unité de l’Esprit en pensant à l’Église entière et en embrassant dans nos affections tous les saints sur toute la terre.

 

La réalisation de l’unité de l’Esprit ne signifie évidemment ni tolérance du mal ecclésiastique, ni recherche de la paix à tout prix au détriment de la vérité, ni absence de séparation. L’unité de l’Esprit a la paix pour lien pratique, caractère très important des enfants de Dieu.

La paix est liée au fruit de la justice dans l’épître de Jacques 3:18 : « Or le fruit de la justice, dans la paix, se sème pour ceux qui procurent la paix ». Elle est aussi liée à la sainteté que nous sommes exhortés à poursuivre ensemble en Hébreux 12.

À cette vérité se lie la déclaration du Seigneur en Marc 9:49, 51 : « Chacun sera salé de feu ; et tout sacrifice sera salé de sel », « Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix entre vous », le sel étant le symbole de la séparation du mal dans une âme qui a Christ pour objet et pour centre des affections.

 

4.3   Éph. 4:4-6

19.10.1971

Les écrits de Paul, et l’épître aux Éphésiens en particulier, nous présentent l’unité entre les croyants en rapport avec l’Assemblée, corps de Christ. L’unité de l’Esprit que nous sommes appelés à garder dans le lien de la paix est la réalisation pratique de la vérité indestructible de l’unité du corps.

Dans les écrits de Jean, l’unité est vue en rapport avec la vie, particulièrement dans la prière de Jean 17 : tous les croyants possèdent la vie du Père et du Fils, c’est l’unité de nature (v. 11) ; ils sont appelés à la manifester en témoignage devant le monde, c’est l’unité de communion (v. 20), en attendant que le Seigneur la manifeste avec tous ses saints glorifiés, c’est l’unité en gloire (v. 22 et 23).

En Éphésiens 4, l’unité de l’Esprit est présentée en rapport avec 7 puissants liens d’unité, développés dans les versets 4 à 6 et se rattachant aux trois personnes divines : l’Esprit, le Fils, Celui que Dieu a fait Seigneur et Christ, enfin Dieu le Père. À chacune des personnes divines se rattache une sphère d’unité d’étendue croissante :

1)                  Il y a un seul corps, et un seul Esprit et une seule espérance de notre appel. On entre dans ce cercle par la nouvelle naissance et le baptême du Saint Esprit : c’est la place de tous les vrais croyants de la période de l’Église qui sont scellés du Saint Esprit, membres du corps de Christ, liés à Lui par la puissance et la présence du Saint Esprit. Cette unité est manifestée à la Table du Seigneur, en participant à la Cène du Seigneur en souvenir de Sa mort. Chaque vrai croyant est vivifié par l’action de la Parole et de l’Esprit, puis oint et scellé du Saint Esprit : « Celui qui nous lie fermement avec vous à Christ et qui nous a oints, c’est Dieu, qui aussi nous a scellés, et nous a donné les arrhes de l’Esprit dans nos cœurs » (2 Cor. 1:21, 22), « Christ, auquel aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse, qui est les arrhes de notre héritage » (Éph. 1:13, 14).

2)                  Il y a un seul Seigneur auquel se rattache une seule foi et un seul baptême. C’est l’unité de la profession extérieure liée aux droits du Seigneur sur ceux qui se réclament de Son Nom. On entre dans ce cercle par le baptême chrétien, identification avec la mort de Christ (différent du baptême de Jean de la repentance qui baptisait pour un Christ vivant et non pour un Christ mort).

Au début de la période de l’Église, les deux cercles précédents étaient confondus : et il n’y avait que les Juifs (peuple terrestre), les Grecs (Gentils) et l’Assemblée de Dieu. Maintenant la maison de Dieu sur la terre est devenue la grande maison de 2 Tim. 2, dans laquelle il y a des vases à honneur et des vases à déshonneur. La chrétienté compte maintenant beaucoup de professants sans la vie de Dieu, qui seront jugés en rapport avec la profession extérieure qu’ils auront prise.

3)                  Il y a un seul Dieu et Père de tous qui est au-dessus de tout, partout et dans tous les chrétiens. C’est le cercle le plus grand qui comprend tous les hommes, dans lequel on entre par la naissance, Dieu soufflant dans les narines de l’homme une respiration de vie. Cette dernière unité est celle de Dieu le Père, créateur de tous les hommes, selon Malachie 2:10 : « N’y a-t-il pas pour nous tous un seul père ? Un seul Dieu ne nous a-t-il pas créés ? ». Tous les hommes sont donc contenus dans cette troisième sphère, les professants dans la deuxième et la troisième, les vrais croyants participent seuls aux trois. Ils sont particulièrement exhortés à maintenir et à réaliser une unité qui est fondée sur la position éternelle de l’Assemblée en Christ.

 

4.4   Éph. 4:7-10

26.10.1971

À chacun de nous (en contraste maintenant avec l’unité du corps) la grâce a été donnée (grâce spéciale conférée à chaque croyant pour le service, car chaque membre du corps a reçu un don) selon la mesure du don de Christ (Christ étant ici le donateur et non pas l’objet donné comme en 2 Cor. 9:15 : « Grâces à Dieu pour son don inexprimable ! »)

Ce passage est à rapprocher de :

·       « Ayant des dons de grâce différents, selon la grâce qui nous a été donnée » (Rom. 12:6),

·       « Suivant que chacun de vous a reçu quelque don de grâce, employez-le les uns pour les autres, comme bons dispensateurs de la grâce variée de Dieu » (1 Pierre 4:10),

·       « Il y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit : et il y a diversité de services, et le même Seigneur ; et il y a diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous » (1 Cor. 12:4-6).

 

La venue du Saint Esprit sur la terre dans les croyants et dans l’Assemblée s’accompagne de la manifestation d’un travail accompli. Le Seigneur bâtit Son Église : Il se sert des siens pour cela en leur confiant des dons pour l’édification de Son corps. Les deux titres du Seigneur selon lesquels Il communique ces dons sont :

·       Sa victoire sur l’adversaire,

·       Son élévation comme homme glorifié dans la gloire.

 

1) À la croix, le Seigneur a remporté la victoire sur Satan qui, ayant entraîné le premier homme dans le malheur avait le pouvoir de la mort. Captif volontaire, le Seigneur a lié l’homme fort, est entré dans sa maison et a pillé ses biens : Il a emmené captive la captivité, c’est-à-dire, Il a fait captif celui qui retenait des captifs (même expression employée dans le cantique de Débora au sujet de Barak en Juges 5:12). C’est par la mort que le Seigneur a vaincu Satan qui en avait le pouvoir (selon Hébreux 2). Comme homme sur la terre, Il est alors descendu dans les parties inférieures de la terre — « fait un peu moindre que les anges à cause de la passion de la mort » (Héb. 2:9) — car Il est entré dans les ténèbres du sépulcre et de la mort (la Parole ne nous enseigne pas que le Seigneur soit descendu dans les lieux infernaux selon une interprétation erronée de 1 Pierre 3:19).

2) Mais Dieu, ayant délié les douleurs de la mort, car il n’était pas possible qu’Il fût retenu par elle (Actes 2:24), le même Seigneur prend sa place comme homme au-dessus de tous les cieux afin qu’Il remplisse toutes choses, comme Dieu et créateur, et aussi comme Rédempteur ayant achevé l’œuvre de la rédemption.

Il s’est assis à la droite de Dieu dans les lieux célestes (Éph. 1:20), souverain sacrificateur, et Jésus, Fils de Dieu, ayant traversé les cieux (Héb. 4:14), élevé plus haut que les cieux (Héb. 7:26), monté au-dessus de tous les cieux (Éph. 4:10).

Dans cette position, Christ comme homme a reçu l’Esprit Saint une seconde fois ; l’Esprit Saint était descendu sur Lui, déjà au début de Son ministère, lors du baptême de Jean au Jourdain. « Ayant donc été exalté par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père l’Esprit Saint promis, il a répandu ce que vous voyez et entendez ». Selon le Psaume 68 cité par l’apôtre il a reçu des dons dans l’homme, c’est-à-dire comme homme. Il fait maintenant don aux membres de Son corps de ces dons de puissance, c’est pourquoi l’apôtre dit : « Il a donné des dons aux hommes ». Tout ce que le Seigneur donne maintenant concourt à l’accomplissement de Sa pensée et des conseils de Dieu en rapport avec l’Assemblée.

 

4.5   Éph. 4:11

9.11.1971

Le sujet présenté par l’apôtre dans les versets 11 à 16 définit la manière selon laquelle toutes les activités selon le Seigneur se déploient pendant la période chrétienne.

·       Au verset 11 l’apôtre cite les dons fondamentaux et permanents s’exerçant vis-à-vis de tout le corps pendant la période de l’Église

·       Au verset 16 : ce que chaque jointure du fournissement (c’est-à-dire chaque croyant à sa place), produit pour l’édification du corps en amour.

·       Enfin, dans les versets 12 à 15, le but pour lequel les dons sont donnés : le perfectionnement des saints (jusqu’à la plénitude du Christ), l’œuvre du service et l’édification du corps de Christ.

 

Les dons sont présentés ici en rapport avec le Seigneur lui-même, donnés par Lui, et non pas comme une manifestation en puissance de l’Esprit vis-à-vis du dehors ou dans l’Assemblée, ou encore comme un don de Dieu comme en 1 Cor. 12.

Dans l’épître aux Éphésiens, c’est de plus, la vie du corps de Christ en rapport avec la Tête qui est déployée : aussi les dons occasionnels ou des dons de puissance développés en Corinthiens ne s’y trouvent pas, mais les évangélistes sont nommés dans les Éphésiens et pas dans les Corinthiens.

Les dons sont confiés par le Seigneur à des saints : c’est un don de pasteur et non pas un pastorat, etc… Celui qui le reçoit dépend du Seigneur seul, et rend compte de son administration au Seigneur. Toute pensée d’activité de groupe ou d’organisation humaine est étrangère à l’Écriture, bien que la communion des saints dans le service soit une chose normale et heureuse.

Les dons fondamentaux sont les apôtres et les prophètes : Il s’agit des dons du Nouveau Testament après l’exaltation de Christ, homme glorifié dans le ciel. Comme maison de Dieu sur la terre, maintenant, nous sommes édifiés sur le fondement des apôtres et prophètes, Jésus Christ lui-même étant la maîtresse pierre du coin (Éph. 2:20). Les 12 apôtres du Seigneur pendant Sa vie, ont une place particulière, devant juger plus tard les 12 tribus d’Israël, leurs noms devant être écrits sur les fondements de la muraille de la cité céleste (Apoc. 21:14). Les apôtres et prophètes ont disparu mais leurs écrits nous restent (ce sont les écrits prophétiques de Rom. 16). Dans une moindre mesure, le don de prophète a été maintenu par le Seigneur dans l’Assemblée jusqu’à maintenant, le Saint Esprit déployant Sa puissance d’une manière particulière en mettant par ce moyen les âmes directement en rapport avec Dieu. C’est le plus grand des 3 dons de grâce plus grands de 1 Corinthiens 12 que nous sommes exhortés à désirer avec ardeur selon 1 Corinthiens 14.

Les trois dons permanents sont ensuite : les évangélistes, les pasteurs et les docteurs, dons maintenus jusqu’à la fin. L’évangéliste va au dehors pour amener des âmes à Christ et qu’elles soient ajoutées à l’Assemblée. Celle-ci ne peut prospérer s’il n’y règne pas un esprit d’évangélisation.

Le pasteur est un don rare. Il soigne les âmes et en prend soin. Fondé dans la doctrine, il doit posséder une expérience de la vie et doit avoir un cœur pour les brebis du Seigneur.

Le docteur expose les vérités et la doctrine, présente les liens entre les différentes parties de la révélation divine.

Plusieurs dangers se rattachent à l’exercice des dons :

 

·       Par sommeil spirituel, des croyants peuvent négliger le don qui leur a été confié. Timothée était exhorté à ranimer le don de grâce qui était en lui.

·       Un don peut être un sujet de contentement de soi-même et même d’orgueil (la faute et le piège du diable nommés en rapport avec la charge de surveillant en 1 Timothée 3:5, 6), si on oublie cette vérité : qu’as-tu que tu n’aies reçu ?

·       Enfin, les tendances naturelles du cœur pourraient conduire à mettre en opposition les dons des uns par rapport à ceux des autres. La mise en pratique des exhortations qui précèdent nous permettent d’éviter de tels dangers : humilité, douceur, unité de l’Esprit.

 

4.6   Éph. 4:12-14

16.11.1971

L’action des dons confiés par le Seigneur aux saints pour les saints est le perfectionnement des saints, selon la grâce qui est en Christ, chef du corps. Cette action divine s’opère par l’œuvre du service pour l’édification du corps de Christ, ces deux buts des dons concourant au perfectionnement des saints. La mesure est la plénitude de Christ lui-même, révélé entièrement et révélant l’amour parfait de Dieu. L’action du Saint Esprit n’est pas spécifiquement mentionnée ici, quelque réelle qu’elle soit, car l’œuvre intérieure s’opère en nous d’après un modèle qui est Christ lui-même.

Le terme présenté ici est : jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi (la seule foi du v. 5) et de la connaissance du Fils de Dieu (v. 13), pensée à rapprocher du verset 11 où il est dit que Lui (Christ), a donné ; de sorte que nous savons que les dons subsistent jusqu’à ce que le Seigneur vienne, car l’Église croît jusqu’à ce moment là.

La connaissance est celle du Fils de Dieu (seule mention de ce Nom du Seigneur dans toute l’épître). Jésus est Fils de Dieu éternellement (Jean 1 ; Colossiens 1 ; Hébreux 1) :

 

·       à sa naissance (Luc 2)

·       reconnu tel par le Père au baptême de Jean et sur la montagne

·       déclaré par Pierre lorsque le Seigneur révèle la vérité de l’Assemblée (Matt. 16)

·       à Sa mort par le centurion (Marc 14)

·       en puissance par la résurrection des morts (Rom. 1)

·       Celui que Paul prêchait maintenant (2 Cor. 1) et par le Nom de qui nous avons la vie éternelle (Jean 20)

·       Celui enfin qui jugera Thyatire (Apoc. 2).

 

La connaissance pratique du Seigneur (qui caractérise les pères de 1 Jean 2 dans la famille de Dieu) acquise dans le dépouillement de soi-même conduit à l’état d’homme fait ou parfait ou d’homme en Christ. Ce qui est vrai en Christ et qui nous est connu par la révélation de Sa personne s’établit dans nos cœurs et devient vrai en nous (1 Jean 2:8). L’apôtre travaillait pour que ce travail s’accomplisse : « afin que nous présentions tout homme parfait en Christ : à quoi aussi je travaille, combattant… » (Col. 1:28, 29). C’était le couronnement de son ministère à l’égard de l’assemblée (en souffrant des afflictions du Christ), ministère qu’il exerçait en même temps que celui de l’Évangile à toute la création (Col. 1:23 et 24-29). Il exprimait la même pensée aux Galates en désirant que Christ soit formé en eux (Gal. 4:19).

La sagesse de Dieu est révélée par l’Esprit aux parfaits, c’est-à-dire les hommes faits (1 Cor. 2:6, 9). Paul qui avait atteint cet état moral d’homme parfait, bien que n’étant pas parvenu à la perfection (c’est-à-dire la gloire) montre le chemin, vers le but qui est Christ, présenté en rapport avec la connaissance de Christ : « pour le connaître, lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances » (Phil. 3:10). Enfin, en Hébreux 5, l’apôtre désigne les hommes faits, par opposition aux petits enfants, comme propres pour la nourriture solide (la parole de la justice) et possédant le discernement du bien et du mal, comme de toutes choses (1 Cor. 3). Un exemple remarquable nous est donné par ces hommes pleins de foi et de l’Esprit Saint du début de l’Église (Étienne et Philippe).

Par le moyen des dons que Christ a placés dans l’Assemblée, et qui présentent Sa personne révélée dans la Parole, les membres de Son corps croissent donc jusqu’à la mesure de la stature de la plénitude de Christ. Dans la connaissance de Son amour, ils sont ainsi remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu (Éph. 3:19). La perfection sera réalisée dans la gloire en résurrection lorsque tous seront semblables à Christ et rendus conformes à l’image du Fils de Dieu.

 

4.7   Éph. 4:14

23.11.1971

Le Saint Esprit agit sur la terre pour former l’Église en y ajoutant des âmes : à cet égard le don d’évangéliste est de toute valeur. Ce n’est toutefois pas le seul car le Seigneur s’occupe aussi de l’état des saints, membres de Son corps : la Parole et le ministère écrit laissé par nos conducteurs contribuent à l’édification des saints.

Une âme ne pourra trouver seule cependant, par la lecture de la Parole et des écrits, tout ce que le Seigneur veut lui communiquer par le moyen des dons placés par Lui dans l’Église pour que chacun sorte de l’état de petits enfants (v. 14), pour tendre vers celui d’hommes faits (v. 13).

En croissant dans la connaissance du Fils de Dieu, on peut échapper à l’agitation et à l’inconstance produites par les doctrines humaines, présentées avec habileté, ruse et tromperie, toutes fruit d’un cœur corrompu habitant les ténèbres. Car au fond de toute erreur, se manifeste une tendance morale du cœur naturel.

L’état d’enfance est naturel au début de la vie chrétienne (1 Jean 2:13) : les petits enfants connaissent le Père par la révélation que le Fils en donne (Matt. 11), la conscience de cette relation étant donnée par le sceau du Saint Esprit (Rom. 8 et Gal. 4) dont l’onction garde de l’erreur (1 Jean 2). Si les croyants ne croissent pas spirituellement, ils restent de petits enfants : charnels comme les Corinthiens (1 Cor. 3), paresseux comme les Hébreux (Héb. 5), soumis à toutes sortes d’influences (Éph. 4) ; De telles âmes ont bien l’assurance du salut mais sont mal affermies, manquent de lumière et n’ont pas de chemin tracé.

Notre sauvegarde contre un tel danger, — très réel aujourd’hui même dans les assemblées, car le niveau de la piété a baissé, — est de réaliser la présence du Seigneur et de garder une bonne conscience.

Si la présence du Seigneur est goûtée dans les réunions, les âmes seront heureuses et dirigées vers Christ. Et lorsque les brebis écoutent la voix du bon berger qu’elles connaissent, elles n’écoutent pas celle des étrangers (Jean 10).

S’occuper pratiquement du bien, garde du mal.

Il est important de demeurer dans la foi, fondés et fermes (Col. 1:23). Si les vérités ne nous gardent pas, elles nous conduisent à Celui qui seul peut nous garder sans que nous bronchions.

 

4.8   Éph. 4:15, 16

30.11.1971

Les dons ont pour objet d’assembler en premier lieu l’Église de Christ en dehors du monde, puis d’édifier cette Église, rassemblée autour de Christ ; il est désirable que chacun de ceux qui s’y trouvent ait l’intelligence de sa position, car le rassemblement autour de Christ — tête et chef du corps —, et la réalisation de Sa présence dans l’Assemblée, sont les conditions essentielles du témoignage individuel et collectif des saints.

L’apôtre désirait que les croyants, vrais dans l’amour, croissent en toutes choses jusqu’à Christ, par opposition aux petits enfants ballottés et emportés ; vrais (par opposition à la tromperie des hommes) dans l’amour : amour pour Christ d’abord, pour les saints ensuite, la vérité place toutes choses à leur place en rapport avec Dieu, centre de tout. L’amour est la nature même de Dieu, révélée en Christ, au milieu de tout ce qui existe, l’assemblée étant la sphère dans laquelle Dieu déploie les immenses richesses de Son amour.

La vie passée du témoignage a montré que l’absence de vérité et d’amour pour les âmes était à la source de la plupart des divisions et des misères. Au contraire, la réalisation de l’amour dans la vérité (épîtres de Jean caractéristiques pour les derniers temps), opère la croissance des saints jusqu’à Christ, tête du corps. Il s’agit de l’orientation de l’âme de chaque croyant individuellement, mais aussi d’une réalisation collective, où Christ est reconnu comme seul centre = les croyants échappent dès lors au danger de grouper d’autres chrétiens autour d’eux-mêmes.

Le corps doit être bien ajusté et lié ensemble = l’indestructible unité du corps (v. 4) forme la base selon laquelle nous sommes exhortés à goûter l’unité de l’Esprit dans le lien de la paix (v. 3) ; le terme de l’édification est l’unité de la foi (v. 13), ces diverses expressions d’unité de l’Église faisant partie, en gloire, de la beauté éternelle de celle que le Seigneur se présentera à lui-même.

Chaque jointure du fournissement, c’est ce qui lie les parties les unes aux autres et les fait communiquer entre elles.

L’opération de chaque partie dans sa mesure (mesure départie à chacun par le Dieu de mesure, 2 Cor. 10:13), montre que chacun dans l’assemblée doit aider : le service le moins apparent peut être le plus précieux parce qu’il est réalisé devant Dieu et non devant les hommes. À cet égard, la piété vraie et le service de la prière chez un croyant peuvent attirer la bénédiction de toute une assemblée.

Le service de chaque membre du corps (v. 16), dans sa mesure et à sa place, est présenté comme le complément des dons fondamentaux et permanents (du v. 11). Tout service concourant à l’édification du corps en amour = dans l’assemblée, l’individualité de tous les saints se fond dans l’amour.

C’est ainsi que se termine cette partie de l’enseignement de l’apôtre :

 

·       Administration de la grâce pour que chaque membre croisse individuellement jusqu’à Christ.

·       Administration de chaque membre à sa place pour l’édification du corps en amour, terme du développement des conseils de Dieu relativement à l’union de Christ et de Son Assemblée, à la fois comme corps de Christ dans le ciel et habitation de Dieu sur la terre : la grâce qui est en Christ, tête du corps, opère malgré les manquements de l’Assemblée responsable sur la terre.

 

4.9   Éph. 4:17-19

7.12.1971

Les exhortations pratiques commençant au chapitre 4 qui touchent à des points les plus ordinaires de la vie morale, présentées à côté des vérités les plus élevées des conseils de Dieu, se rapportent à la marche digne de l’appel dont nous sommes appelés. Cet appel présente un caractère individuel et un caractère collectif :

·       Individuellement, chaque croyant est appelé à être saint et irréprochable devant Dieu en amour (1:4), et à être plus tard comme Christ dans la gloire : c’est l’espérance de l’appel de Dieu (1:18).

·       Collectivement, les saints sont un Temple saint dans le Seigneur, une habitation de Dieu par l’Esprit, Juifs et Gentils unis en un seul corps, membres les uns des autres : c’est le côté collectif de l’appel.

 

Les exhortations du chapitre 4 se lient à ces deux caractères de l’appel de Dieu :

·       versets 1-16 : collectivement, l’Esprit Saint étant dans le corps, Christ donnant des dons pour son édification,

·       versets 17-24 : marche individuelle des saints,

·       versets 25-32 : marche collective des saints.

 

Les exhortations pratiques commençant au verset 17 sont données à des croyants qui sont sur la terre et qui ont la chair en eux-mêmes ; elles présentent un contraste entre :

·       versets 17-19 : la marche des Gentils, païens dégradés, figure de l’homme naturel dans ses péchés et

·       versets 20-24 : les vrais caractères du chrétien qui appartient à une nouvelle création.

 

Il s’agit essentiellement de la marche, liée intimement à l’état moral de l’âme, et qui occupe une place importante dans l’épître :

·       2:2 : la marche des païens dans les péchés selon le train de ce monde, état précédent dans Éphésiens avant leur conversion, dont les caractères sont définis en 4:17-19.

·       2:10 : la marche dans les bonnes œuvres préparées à l’avance par Dieu.

·       4:1 : marche digne de l’appel pour les croyants, à la fois dans l’amour (5:1), dans la lumière (5:8) et soigneusement (5:15).

 

La marche du reste des nations est caractérisée par :

·       La vanité des pensées : occupées des choses terrestres et matérielles, se nourrissant de soi-même ; par opposition, nous sommes exhortés à occuper nos pensées de choses bonnes (vraies), pures et justes selon Philippiens 4:8.

·       L’entendement obscurci : l’entendement comprend les facultés intellectuelles : c’est la source profonde des pensées. L’esprit de l’entendement est renouvelé pour les croyants (selon Rom. 12 et Éph. 4:23).

·       Étrangers à la vie de Dieu : c’est-à-dire pratiquement sans Dieu dans le monde (2:12).

·       Ignorants et endurcis de cœur : le cœur est le siège des affections mais aussi du sens moral.

 

Le caractère des nations conduit à une immoralité sans frein : débauche et impureté dans l’absence de tout sentiment moral. Tenons-nous sur nos gardes vis-à-vis du monde qui nous entoure, qui présente aujourd’hui les mêmes caractères que le monde païen d’où sortaient les Éphésiens. Se retirer du mal et l’avoir en horreur est une exhortation souvent répétée et toujours nécessaire dans la vigilance de ce que nous sommes par nature.

Le seul chemin est de tenir pour morte la chair en portant en nous-mêmes la mort de Christ (enseignement de Col. 3 et Rom. 6) ; il était réalisé par l’apôtre et dans une moindre mesure, quoique remarquable, par ceux qui nous ont devancé.

 

4.10                   Éph. 4:20-24

14.12.1971

Le triste tableau de l’état individuel de l’homme dans la chair, donné aux versets 17 à 19, est mis en contraste dans les versets 20 à 24 avec le nouvel état du chrétien, possédant la vie de Dieu et introduit dans une nouvelle création (le nouvel homme est créé selon Dieu).

L’apôtre présente donc ici les vérités des deux natures : le vieil homme (descendance déchue d’un Adam tombé) que rien ne peut améliorer mais qui est dépouillé, et le nouvel homme que le chrétien a revêtu. Ces deux natures cohabitent jusqu’à la fin de sa vie sur la terre dans un chrétien, l’ensemble de ses facultés, esprit, âme et cœur formant un seul être moral responsable.

Dans les Éphésiens deux caractères du chrétien sont présentés : 1) il a dépouillé le vieil homme et a revêtu le nouvel homme (v. 22-24) et 2) le Saint Esprit de Dieu habite en lui (v. 30), — ces vérités étant liées, comme dans toute l’épître, à la nouvelle création dans laquelle Juifs et Gentils sont introduits en grâce. Dans l’épître aux Colossiens le même enseignement est lié plus particulièrement à Christ et à la puissance de la vie divine : le nouvel homme est renouvelé en connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé, et Christ est tout et en tous (Col. 3:10, 11).

Pour le chrétien, la connaissance de Christ remplace l’ignorance des nations : « apprendre le Christ, l’entendre et être instruits en Lui ». C’est entrer dans l’intimité de la vie de perfection de Christ, en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance (Col. 2:3).

La condition « si du moins » rappelle toujours que le chrétien est encore sur la terre, et responsable.

La vérité est en Jésus : la vérité est l’expression parfaite de ce qu’est une chose, en rapport avec un modèle qui est Christ, Dieu devenu homme, en qui toutes choses sont parfaitement manifestées dans la lumière. La vérité est en Jésus — nom du Fils de Dieu porté par l’homme parfait sur la terre, particulièrement à l’égard du nouvel homme en qui est la vie de Dieu.

Trois résultats de cette connaissance de Christ, en qui la réalité de la vie a été manifestée, sont présentés par l’apôtre :

·       dépouiller le vieil homme : le vieil homme a trouvé sa fin à la croix de Christ où il a été crucifié. C’est la mort avec Christ, figurée en type par le passage du Jourdain et Guilgal. Nous sommes exhortés à en faire maintenant mourir les actions, non plus à le dépouiller,

·       être renouvelés dans l’esprit de notre entendement, par opposition au verset 18 où l’entendement — source profonde des pensées — était obscurci chez les païens. C’est une exhortation continuelle qui implique un exercice constamment renouvelé,

·       avoir revêtu le nouvel homme. Il ne s’agit pas d’améliorer l’ancien état de choses, mais la création par Dieu même, dans Sa puissance, d’une chose nouvelle, infiniment supérieure à l’état d’innocence. Le nouvel homme a pour type parfait Christ, le second homme ; il est créé selon Dieu, selon Sa nature, et nous sommes ainsi participants de la nature divine (2 Pierre 1:4) et de la vie de Dieu.

 

C’est en réalisant ces choses et en jouissant de Lui, que nous serons pratiquement gardés du mal.

 

4.11                   Éph. 4:31, 32

11.1.1972

Le dernier paragraphe du chapitre 4 développe les conséquences de la vie et de l’état du nouvel homme, créé selon Dieu, ainsi que de la présence du Saint Esprit de Dieu dans les croyants :

·       vérité et absence de mensonge,

·       sainte colère, expression de l’horreur du mal, mais sans ressentiment car la chair est toujours en nous. Le Seigneur a manifesté la colère (Marc 3), Ses paroles de grâce mais de vérité ont été même considérées par les hommes comme des injures. Moïse, l’homme le plus doux et le plus humble, est entré dans une ardente colère devant l’endurcissement du Pharaon ou devant le veau d’or d’Aaron,

·       la justice pratique pour accomplir le bien,

·       les paroles bonnes et édifiantes et l’absence de paroles déshonnêtes,

·       le respect de la présence du Saint Esprit de Dieu dans chaque croyant comme sceau,

·       l’absence de toute amertume, courroux, colère (charnelle), crierie, injure et malice, mais la manifestation de la bonté, compassion et pardon vis-à-vis des autres,

·       enfin, à tous égards, il convenait d’être imitateurs de Dieu lui-même et de marcher dans l’amour.

 

Le verset 31 met en garde contre les sentiments et actes du vieil homme qu’il convient de dépouiller :

·       l’amertume est produite par la pensée des torts réels ou non que peuvent avoir les autres envers nous,

·       le courroux et la colère sont produits par la passion, l’irritation ou le ressentiment,

·       les crieries et les injures sont l’expression, en paroles, des sentiments qui précèdent,

·       enfin, la malice est la racine de tout : ce sont les mauvais sentiments nourris envers les autres.

 

Toutes ces exhortations à mettre de côté ces choses — fruits de la chair en pensées ou en paroles — nous invitent à être fidèles dans les détails, car la vie chrétienne est faite de détails, et à ne pas chercher à se contrôler par soi-même, la puissance du Saint Esprit étant notre seule ressource.

 

Le verset 32 donne alors, par contraste, les sentiments convenables au nouvel homme :

 

1) La bonté les uns envers les autres. Dieu seul est bon, et la bonté a été manifestée parfaite en Christ le Saint de Dieu. Car bonté, sainteté et piété dans l’homme sont inséparables, conduisant à la miséricorde. La bonté est une qualité morale précieuse : « ce qui attire dans un homme, c’est sa bonté » (Prov. 19:22).

2) La compassion en découle : c’est entrer en sympathie dans les souffrances des autres et apporter les consolations de Christ comme de Sa part.

L’action du Saint Esprit dans le croyant devient une fontaine qui peut couler en bénédiction pour d’autres (le rafraîchissement de l’âme en Jean 4 le devient pour d’autres selon Jean 7).

3) Enfin le pardon vis-à-vis des autres. La mesure, c’est le pardon de Dieu en Christ, à l’égard de chaque croyant, ou le pardon de Christ lui-même (Col. 3:13). Dieu nous a remis notre dette, comme dans la similitude du royaume des cieux de Matthieu 18, le roi remet sa dette à l’esclave qui lui devait 10000 talents. Aussi sommes-nous invités à pardonner 70 fois 7 fois sans limite pratique.

Le pardon ne peut intervenir qu’à l’égard des fautes ou manquements confessés, abandonnés et jugés.

Dans l’assemblée, le pardon suppose la restauration de celui qui a manqué selon 2 Corinthiens 2. L’amour peut être, alors, ratifié, alors que ce même amour avait conduit précédemment à l’exercice solennel de la discipline.

Le pardon selon Dieu suppose enfin que tout est oublié, c’est-à-dire enfoui à jamais dans les profondeurs de la conscience.

 

5                    Éphésiens 5

5.1   Éph. 5:1, 2

18.1.1972

Ces deux versets se rattachent aux divers paragraphes du chapitre 4 dont ils forment la conclusion.

Participants de la nature divine, et bien-aimés enfants du Père, ayant en eux le Saint Esprit, les croyants — nouvelle créature — sont exhortés à être les imitateurs de Dieu lui-même. L’exhortation se rattache ici à la nature même de Dieu, Être souverain. Mais nous sommes aussi exhortés ailleurs à imiter Christ : « Soyez mes imitateurs, comme moi aussi je le suis de Christ » (1 Cor. 11:1), Philippiens 2, Colossiens 2, « Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces » (1 Pierre 2:21). Ces dernières exhortations se rattachent surtout à la Personne de Christ, qui a parfaitement manifesté les caractères de Dieu sur la terre.

Étant imitateurs de Dieu nous sommes ensuite appelés à marcher dans l’amour = un amour en activité, dans l’oubli de soi-même et dans le dévouement pour les autres, qui va beaucoup plus loin que le support mutuel ou la disposition de cœur à pardonner les torts des autres.

Le motif puissant et l’exemple parfait, c’est Christ lui-même, qui nous a aimés et s’est donné Lui-même pour nous à Dieu. « Pour nous », c’est l’expression de l’amour divin, « à Dieu » c’est la perfection du motif et de l’objet.

L’amour selon Dieu s’élève en haut = Christ dans Son amour pour Son Père, s’offrant lui-même à Dieu. Pour nous maintenant, en regardant à Christ, les affections du cœur sont formées à l’image de son objet.

Mais l’amour regarde aussi en bas = l’amour de Christ était d’autant plus absolu que les objets en étaient plus indignes. Christ était l’amour de Dieu descendu en grâce sur la terre. Il s’est entièrement dévoué à Dieu au prix de sa propre vie, mais en faveur d’autres que lui-même.

Pour nous maintenant, la grâce et l’amour qui descendent de Dieu (car son amour est versé dans nos cœurs par le Saint Esprit qui nous a été donné), agissent en nous et remontent vers Dieu en dévouement. La puissance de l’amour et l’élévation des motifs est ainsi la pierre de touche de tout service chrétien. On mesure la différence entre le christianisme qui présente aux croyants Christ comme modèle et comme objet, et la loi, parfaite à sa place comme expression du bien dans l’homme, qui présentait l’amour pour soi-même comme mesure de l’amour pour les autres.

Christ se livrant lui-même pour nous (les croyants individuellement, comme aussi pour l’Assemblée selon Éph. 5:25) a été comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur. Sous la loi, les sacrifices de bonne odeur étaient offerts volontairement : l’holocauste, l’offrande de gâteau et les sacrifices de prospérités, figures de Christ s’offrant volontairement et parfaitement à Dieu. Ils étaient brûlés en parfum de bonne odeur sur l’autel d’airain, comme l’encens était présenté sur l’autel d’or. C’est à de tels sacrifices que l’apôtre fait ici allusion ; les sacrifices pour le péché ou pour le délit, anticipation de Christ fait péché et portant la colère de Dieu contre le péché, en accomplissant l’œuvre de l’expiation, étaient brûlés hors du camp. Nous n’avons aucune part à cette œuvre accomplie entre Dieu et Christ.

Par contre, le chrétien est appelé à offrir son corps en sacrifice vivant (Rom. 12), privilège qui se rattache, à un point de vue inférieur, à l’offrande de gâteau de la vie parfaite de Christ homme. Toutefois, dans l’épître aux Éphésiens, les croyants sont vus comme dans les lieux célestes et descendant sur la terre pour être imitateurs de Dieu lui-même, en marchant dans l’amour.

 

5.2   Éph. 5:18-20

22.2.1972

Le vin, mentionné au verset 18, est au sens littéral, une des trois choses qui ôtent le sens dans Osée 4. Le livre des Proverbes met en garde contre l’abus que le monde en a toujours fait pour oublier ses angoisses et ses tristesses : « Ne regarde pas le vin quand il est vermeil » (Prov. 23:31), « ce n’est point aux rois de boire du vin, ni aux grands de dire : Où sont les boissons fortes ? » (Prov. 31:4). C’est probablement l’oubli de cette mise en garde liée à la position de nazaréen, qui avait conduit Nadab et Abihu à offrir un feu étranger, figure pour les chrétiens, de la chair non tenue en bride qui rend impropre à l’adoration.

Les Éphésiens sortis du monde païen et de son bourbier de corruption (selon l’expression de 1 Pierre 4:3), « les excès dans le manger et le boire et les criminelles idolâtries », devaient abandonner de telles choses, et les chrétiens maintenant doivent se garder d’y retourner.

La portée morale va beaucoup plus loin encore. Le vin est une figure spirituelle de l’union et des rapports entre convives dans la joie selon Juges 9:13 : « le moût qui réjouit Dieu et les hommes ».

Cette joie n’était pas la part du nazaréen, et Jésus, vrai nazaréen et ami des pécheurs, mais moralement entièrement séparé d’eux, ne devait boire de vin que d’une autre manière avec ses disciples dans le royaume de Son Père, figure de la joie millénaire, annoncée dans les noces de Cana en Jean 2 qui sera alors celle de tous.

Pour nous sur le plan moral le vin appesantit le cœur (Luc 21:34), fait perdre le contrôle de soi-même et ôte le sain jugement.

À l’opposé, l’apôtre exhortait les Éphésiens et nous-mêmes à être remplis de l’Esprit (v. 18). Le Saint Esprit est présenté d’abord comme sceau et arrhes de la promesse pour les croyants en rapport avec l’appel et l’héritage (ch. 1), comme éclairant l’intelligence et fortifiant l’homme intérieur (prières des ch. 1 et 3), lié à l’accès auprès du Père et à l’habitation de Dieu dans l’Assemblée (ch. 2), dans le corps et par les dons, enfin dans la marche du croyant : ne pas l’attrister et en être rempli (2 exhortations individuelles). Le Saint Esprit est la source d’énergie pour la marche dans la sainteté et la joie, prenant possession de nos pensées et de nos affections. Il nous occupe du bien et produit des fruits agréables au Seigneur dans la connaissance de Sa volonté (v. 10, 17 et 18) :

 

·       d’abord des chants et cantiques spirituels (v. 19),

·       ensuite des actions de grâces envers Dieu (v. 20),

·       enfin la soumission les uns aux autres dans la crainte de Christ (v. 21).

 

En premier lieu les chants, effusion de l’âme devant Dieu comme expression de la joie (« Quelqu’un est-il joyeux, qu’il chante des cantiques », Jacques 5:13). Ce sont des Psaumes, hymnes et cantiques spirituels, chantés avec l’Esprit mais aussi avec l’intelligence (1 Cor. 14:15), car nous sommes engagés dans ce que nous chantons, comme expression de nos sentiments (chantant et psalmodiant de votre cœur au Seigneur). Dans Colossiens 3 nous chantons de notre cœur à Dieu dans un esprit de grâce. Cette activité selon l’Esprit de Dieu, est un puissant moyen d’édification mutuelle.

 

Ensuite, le fait d’être rempli de l’Esprit nous conduit à rendre toujours grâces à Dieu pour toutes choses, expression à rapprocher de :

·       1 Thessaloniciens 5:18 : « En toutes choses rendez grâces, car telle est la volonté de Dieu dans le Christ Jésus à votre égard ».

·       Colossiens 3:17 : « Faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père ».

·       Hébreux 13:15 : « Offrons donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges ».

 

Rendre grâces en toutes choses est la pierre de touche de l’état de l’âme, parce que pratiquement la volonté de Dieu fait notre joie et remplace notre volonté. Cette louange devrait être réalisée par les croyants individuellement pendant toute leur vie, même à travers les épreuves (Paul et Silas chantaient les louanges de Dieu dans la prison de Philippes), puis collectivement, lorsqu’ils sont réunis en Assemblée dans la présence du Seigneur, là où toute la pensée de Dieu est manifestée.

 

5.3   Éph. 5:22

29.2.1972

Ayant posé les grands principes qui se déploient dans la révélation de nos rapports avec Dieu par notre appel, l’apôtre en tire les conséquences pratiques à l’égard de la conduite des chrétiens sur le terrain des diverses relations de la vie, là où ce qu’il y a de plus pénible dans la nature humaine peut se faire jour si la grâce n’agit pas.

Les exhortations diverses s’adressent :

·       aux femmes et aux maris (v. 22 à 33),

·       aux enfants et aux pères (6:1 à 4),

·       aux esclaves et aux maîtres (6:5 à 9).

 

Dans le cercle de la famille et des liens formés et reconnus par Dieu d’abord, puis dans le monde même, là où les liens entre esclaves et maîtres, découlaient de la présence du péché. Dans chacun des cas, l’apôtre s’adresse d’abord à ceux à qui l’obéissance est demandée — femmes, enfants et serviteurs — car de telles exhortations découlent du principe général donné au verset 21 : « Étant soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ ».

L’apôtre demande d’abord aux femmes d’être soumises à leurs propres maris, comme au Seigneur, introduisant Christ pour sanctifier, par un motif aussi élevé, l’obéissance qui convient à leur position. C’est ainsi que ce sujet amène immédiatement à la pensée de l’apôtre la relation entre Christ et l’Assemblée, qui forme le grand sujet de l’épître, mais ici envisagé du point de vue de l’affection, des soins et du dévouement, de Christ pour l’Assemblée. Christ est le Chef de l’Assemblée, ou la Tête du corps, et l’Assemblée lui est soumise : c’est sa condition, quelle que soit la mesure de sa réalisation sur la terre à un moment donné.

Les maris sont exhortés à aimer leurs propres femmes ; la mesure en est l’amour de Christ pour Son Assemblée : « Christ a aimé l’Assemblée » (5:25). C’est un amour qui s’exprime dans une relation établie, et duquel tout découle.

La mesure de cet amour parfait et infini, c’est qu’il s’est livré Lui-même pour elle, pour se l’acquérir pour Lui et l’avoir avec Lui.

 

5.4   Éph. 5:26, 27

7.3.1972

S’il est vrai que Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique, et que le Père nous aime comme ses bien-aimés enfants, le Christ a aimé l’Assemblée. La mesure de cet amour de relation c’est qu’Il s’est livré Lui-même pour elle. Ce n’est pas seulement le don de Sa vie à la croix, mais aussi un entier dévouement et un don complet de Lui-même pour Son Assemblée.

Deux conséquences se rattachent à ce don du Seigneur : Il sanctifie l’Assemblée et Il se la présentera à Lui-même.

Alors que l’Assemblée appartient à Christ, Il la sanctifie — c’est-à-dire Il la met à part pour Lui — en la purifiant par le lavage d’eau par la Parole, l’eau de purification est la Parole de Dieu. Il prépare ainsi maintenant l’Assemblée pour un bonheur ayant sa source et sa mesure en Lui, car Il veut la voir telle que Son cœur la désire. C’est par ce travail actuel du Seigneur, qui s’exerce par la Parole et l’Esprit, dans les croyants et dans les familles et dans les assemblées, par le moyen des dons et ministères, que se forme le vêtement de fin lin, éclatant et pur (les justes actes et faits des saints) de l’Épouse ornée pour Son mari (Apocalypse 19:8 et 21:2). Christ désire que Son Assemblée réponde à ce qu’Il est (« comme Lui est pur » 1 Jean 3), qu’elle soit propre à la demeure dans laquelle Il veut l’introduire, la gloire représentant ainsi l’état parfait de cette purification par la Parole.

Dans la prière du Seigneur de Jean 17, le travail de sanctification est celui du Père : « Sanctifie-les par la vérité ; ta parole est la vérité » (v. 17) et du Seigneur : « Et moi, je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité » (v. 19).

C’est le service du lavage des pieds que le Sauveur céleste accomplit pour les siens (Jean 13), allant jusqu’à la discipline que le Seigneur exerce envers les Siens : « Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime » (Apocalypse 3:19).

Ce travail étant achevé, Christ se présentera l’Assemblée à lui-même, glorieuse, rendue parfaite de la perfection du ciel, sans tache (aucune trace de souillure), sans ride (aucune trace de fatigue), sainte et irréprochable.

 

6                    Éphésiens 6

6.1   Éph. 6:11, 12

18.4.1972

Nos bénédictions sont spirituelles dans les lieux célestes (1:3), là où est Christ (1:20), où nous sommes assis en Lui (2:6), en témoignage aux principautés et autorités (3:10). C’est là que nous avons à lutter contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes (6:12).

Si nous sommes encore pèlerins dans le désert (enseignement de l’épître de Pierre), nous avons en figure passé le Jourdain, morts avec Christ (enseignement de l’épître aux Romains), comme tels invités à revêtir le Seigneur Jésus Christ (Rom. 13:14) ; nous sommes aussi ressuscités avec Christ (enseignement de l’épître aux Colossiens) et comme tels, à revêtir le nouvel homme qui est renouvelé en connaissance (Col. 3:10) ; nous sommes enfin dans le pays de la promesse, engagés dans un combat, qui nous permette d’en jouir d’une manière pratique.

Ce combat dans les lieux célestes est la responsabilité de chaque chrétien qui comprend sa position en Christ, mais il est présenté ici en relation avec le terrain de l’Assemblée, comme toutes les vérités de l’épître.

Nous devons tenir ferme contre les artifices du diable, c’est-à-dire ses ruses, pas sa puissance qui a été vaincue à la croix par Christ, qui a produit en public les principautés et les autorités et a triomphé d’elles (Col. 2).

Néanmoins Satan est toujours actif cherchant à atteindre les structures spirituelles de l’Église sur la terre pour en ruiner les fondements, et faire abandonner les deux principes fondamentaux de tout témoignage sur la terre pendant l’absence de Christ : l’unité du corps et la séparation du mal. La comparaison entre l’état moral de l’Église après la Pentecôte, et celui du témoignage actuel des derniers jours, montre les ravages que Satan a déjà opérés et la solennelle importance de l’exhortation de l’apôtre répétée trois fois de « tenir ferme ».

Il faut pour cela la force du Seigneur, car la confiance dans des armes humaines ne pourrait que nous engager dans un combat contre un esprit plus puissant et rusé, où nous succomberions. Au reste ce combat est d’ordre entièrement spirituel — non pas contre le sang et la chair comme beaucoup de chrétiens ont pris les armes pour défendre le christianisme — car les armes de notre guerre ne sont pas charnelles mais puissantes par Dieu (2 Cor. 10:4).

Nous devons donc individuellement et collectivement combattre contre le relâchement moral et l’abandon des principes chrétiens (laxisme) :

·       réaliser notre mort aux éléments du monde (Col. 2),

·       veiller à l’éviction de la chair sous ses multiples visages,

·       tenir ferme pour que Satan ne pénètre pas dans l’Assemblée comme Pergame, qui s’était d’abord associée au monde (Apocalypse 2:13).

 

6.2   Éph. 6:13, 14

25.4.1972

Tous les croyants doivent prendre l’armure complète de Dieu pour résister au mauvais jour, contre les ennemis qui sont dans les lieux célestes, tout surmonter et enfin tenir ferme. Le mauvais jour, dans un sens général, embrasse toute la période pendant laquelle Satan et ses anges peuvent exercer leur puissance, c’est-à-dire la période actuelle de l’absence de Christ. Mais il peut y avoir des moments où la puissance de l’ennemi se manifeste d’une manière particulière, le monde même se dressant contre les saints. Il faut avoir auparavant revêtu toute l’armure de Dieu pour pouvoir tenir debout, par la force du Seigneur, quand l’orage passe et tenir ferme jusqu’au bout. C’est l’instruction donnée par l’histoire de Néhémie et de ceux qui bâtissaient la muraille avec lui, tout en combattant : « ceux qui bâtissaient avaient chacun leur épée ceinte sur leurs reins et bâtissaient… nous n’ôtâmes nos vêtements ; chacun avait son arme à sa droite » (Néh. 4:18, 23).

Toutes les armes de Dieu qui constituent cette armure sont essentiellement pratiques fondées sur ce que Dieu a accompli pour nous. C’est un état d’âme subjectif chez le chrétien. Les pièces de l’armure sont au nombre de sept si on y inclut la prière ; toutes défensives, à l’exception de la sixième, qui est l’épée de l’Esprit c’est-à-dire la Parole de Dieu.

Il faut toutes les avoir ensemble et on ne peut les revêtir que dans l’ordre indiqué car elles découlent l’une de l’autre. On trouve donc :

 

1)     La ceinture de la vérité sur les reins (exhortation qui s’adresse au cœur d’abord)

2)     La cuirasse de la justice (c’est la justice pratique et l’exhortation s’adresse à la conscience)

3)     Les chaussures de la préparation de l’évangile de paix

4)     Le bouclier de la foi

5)     Le casque du salut

6)     L’épée de l’Esprit

7)     La prière, une disposition de dépendance complète et constante envers Dieu.

 

Il faut premièrement avoir les reins ceints de la vérité. Les reins sont la place de la force en même temps que les affections intimes et les mouvements du cœur ; les reins ceints sont de plus la figure d’un cœur gardé en ordre, se tenant dans la présence de Dieu, et dont les affections ne se portent pas sans cesse d’un objet à l’autre.

C’est la ceinture de la vérité qui opère ce contrôle intérieur des affections : la puissance de Dieu agit ainsi dans la révélation de toutes choses comme elles sont, en rapport avec Dieu lui-même (c’est la vérité = expression de la lumière de Dieu en rapport avec l’état de l’homme, vérité qui est en Jésus, qui est Jésus lui-même et dont l’Assemblée est la colonne). Cette action de la vérité est présentée ici en rapport avec la sauvegarde que nous y trouvons contre les attaques de l’ennemi, pour que nos cœurs soient gouvernés par la Parole de Dieu et gardés dans Sa présence. Satan ne peut ainsi avoir aucune prise sur le cœur, car rien ne répond à ce qu’il offre.

 

6.3   Éph. 6:14

2.5.1972

Nous sommes revenus sur l’expression du mauvais jour et avons considéré ensuite les deux premières pièces de l’armure de Dieu.

L’apôtre Paul a annoncé prophétiquement à Timothée (deuxième épître) l’arrivée des derniers jours, ceux de l’apostasie morale, comme l’apôtre Jean reconnaissait que la dernière heure était caractérisée par la présence de l’esprit de l’antichrist.

Le mauvais jour présente avant tout un caractère moral : il désigne des moments où le monde nuit particulièrement aux saints et à l’Assemblée, Satan exerçant toutes ses ruses et ses tentations pour produire un relâchement moral, un affaiblissement de l’intelligence et de l’énergie spirituelles qui se traduisent par des faits dans la marche des saints et des assemblées. Notre ressource est de tenir ferme contre tout, dans la confession de Christ, par la puissance de l’Esprit Saint.

L’armure de Dieu se rapporte d’abord à ce qui, en mettant de côté la chair et en maintenant l’existence d’une bonne conscience, ôte pratiquement toute prise à l’ennemi. C’est pourquoi la ceinture de la vérité sur les reins et la cuirasse de la justice sont mentionnées les premières.

Le nouvel homme, en soi, n’est pas appelé à ceindre la vérité puisqu’il est créé selon Dieu en justice et sainteté de la vérité. Mais nous avons la chair en nous et Satan contre nous, de sorte que notre être moral tout entier et les reins — le siège intime de nos affections — doivent être maintenus en ordre par l’action de la vérité, dont l’expression est la vérité.

Si la vérité est connue et saisie dans le cœur, elle devient vérité pratique en nous, moralement et doctrinalement, et nos pensées ou nos affections n’errent pas, la volonté est brisée puis maintenue en bride. C’est ainsi que l’ont peut marcher dans la justice pratique, avec une bonne conscience : on revêt la cuirasse de la justice.

Devant Dieu, notre justice est parfaite : c’est Christ lui-même qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu et justice, et sainteté, et rédemption (1 Cor. 1:30) et nous sommes la justice de Dieu en Lui (2 Cor. 5:21). Assis dans les lieux célestes nous n’avons pas besoin d’armure et tout est paix et perfection. Mais ici nous avons besoin de cette armure. Nous revêtons la cuirasse de la justice en marchant avec Dieu et dans Sa crainte, enseignés par la grâce à vivre justement (Tite) en conservant une bonne conscience devant Dieu et les hommes, comme Paul s’y appliquait.

Mais cette justice pratique est liée aussi à la crainte de Dieu : Noé, Daniel et Job selon Ézéchiel 14 ont reçu le témoignage de l’approbation divine ; Corneille, vers qui l’apôtre Pierre est envoyé en Actes 10, a reçu le témoignage d’un homme juste et craignant Dieu.

La justice est ensuite liée à la paix. « Le fruit de la justice, dans la paix, se sème pour ceux qui procurent la paix » (Jacques 3:18), de sorte que le chemin de la paix se trouve dans la justice. Une mauvaise conscience produit de l’irritation envers soi-même et envers les autres. Quand la conscience est bonne, la paix règne dans l’âme.

 

6.4   Éph. 6:16, 17

23.5.1972

Le bouclier de la foi est la confiance entière en Dieu dans la conscience de Sa grâce. Elle est réalisée dans la mesure où la vérité habite dans le cœur, et la justice caractérise la vie pratique, toute confiance dans la chair et en nous-mêmes étant abandonnée (Phil. 3:3 : « nous… qui n’avons pas confiance en la chair »).

Les dards enflammés du méchant non seulement ne nous atteignent pas alors, mais sont éteints, c’est-à-dire perdent toute efficacité. Il ne s’agit pas ici de convoitises, mais des attaques spirituelles de la part de Satan pour produire souffrances morales et rongement d’esprit chez ceux qui n’ont pas une entière confiance en Dieu, dans Sa fidélité et Sa puissance.

Si nous avons revêtu, avec l’énergie morale que Dieu peut accorder, les quatre premières pièces de l’armure, nous recevons, comme une juste conséquence, la deuxième des armes défensives, le casque du salut : c’est un sentiment de liberté et de joie produit par la réalisation de tout ce que Dieu a fait et fera pour nous en Christ, depuis le salut de l’âme jusqu’à l’introduction dans la gloire céleste. Gardés dans l’assurance d’un salut parfait, nous pouvons marcher la tête haute, mais dans l’humilité et en réalisant que Dieu est pour nous (selon Rom. 8:31).

La cuirasse et le casque sont aussi mentionnés par l’apôtre aux Thessaloniciens (1 Thess. 5:8) :

·       la cuirasse de la foi et de l’amour

·       le casque = l’espérance du salut.

 

Ces trois vertus qui habitaient de façon si heureuse chez les Thessaloniciens étant présentées ici en rapport avec la vigilance pour veiller pendant la nuit jusqu’au retour du maître.

Dans l’épître aux Éphésiens, l’armure est présentée pour le combat spirituel dans les lieux célestes : Lorsque nous sommes munis de ce qui nous protège dans la marche, et que nous réalisons notre confiance en Dieu, et Le connaissant, nous sommes en mesure de prendre la seule arme offensive, l’épée de l’Esprit qui est la Parole de Dieu (la deuxième des armes de justice de la main droite et de la main gauche, 2 Cor. 6:7).

La Parole de Dieu est la vérité qui sanctifie (Jean 17:17). Dans la mesure où elle a pénétré en nous comme une épée à deux tranchants (selon Héb. 4), nous pourrons nous en servir comme d’une épée contre l’ennemi. Posséder simplement la Parole ne suffit pas, et elle ne peut être utilisée par l’intelligence et la capacité humaines (les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, 2 Cor. 10:4). Il faut que Dieu agisse par son Esprit (c’est l’épée de l’Esprit), pour nous permettre d’agir selon Sa Parole.

Là encore, il ne s’agit pas du combat contre la chair — la question du vieil homme doit avoir été réglée auparavant — mais d’un combat spirituel contre Satan par une arme spirituelle. Le Seigneur, la Parole devenue chair, identifié avec la Parole de Dieu nous montre en perfection comment dans la tentation, Il a toujours répondu à Satan par la Parole dans la puissance de l’Esprit.

 

6.5   Éph. 6:17

30.5.1972

Un croyant ne peut revêtir l’armure complète de Dieu que dans la mesure où il réalise l’affranchissement chrétien et la délivrance de la puissance de la chair. Si celle-ci agit en lui, il sera une proie facile pour Satan, son bouclier tombant à terre, la jouissance de son salut pouvant être entièrement perdue.

C’est pourquoi l’épée de l’Esprit qui est la Parole de Dieu doit d’abord accomplir son travail en nous comme l’épée à deux tranchants de Hébreux 4, avant de pouvoir être employée comme arme contre l’ennemi : ceci explique qu’on ait dit que cette épée n’avait pas de poignée, tout était lame en elle.

Il faut d’abord que la Parole habite en nous richement (selon Col. 3). C’est le caractère des jeunes gens de la famille chrétienne de 1 Jean 2, qui ont vaincu le méchant, c’est-à-dire Satan. Nous connaissons alors la Parole, elle est la règle de notre vie et nos cœurs ne sont pas habités par toutes sortes d’objets, même d’apparence innocente. Il faut ensuite se servir de la Parole par l’Esprit. La Parole et l’Esprit sont intimement liés dans la révélation divine : les deux ressources laissées au résidu remonté de la transportation, selon Aggée 2, l’Esprit étant la source de puissance qui avait réveillé le résidu pour reprendre le travail de la maison de l’Éternel (Zach. 4:6 et Esdras 1:5). Les choses librement données par Dieu le sont en paroles enseignées de l’Esprit communiquant des choses spirituelles par des moyens spirituels, choses que l’homme animal ne reçoit pas car elles lui sont folie (1 Cor. 2:12-14). À cet égard, l’intelligence humaine ne nous est donc d’aucun secours.

Mais lorsque le Saint Esprit non contristé agit en nous, nous pouvons nous servir de la Parole comme d’une épée par la puissance de l’Esprit. Avec elle nous combattons, mais elle juge aussi tout ce qui s’oppose à nous : c’est une arme défensive et offensive dans l’attitude permanente de vigilance.

Le Seigneur comme homme parfait sur la terre a revêtu cette armure complète de Dieu. Plein de l’Esprit Saint — dont Il était oint sans mesure —, Il a été mené par l’Esprit dans le désert où Il a remporté la victoire sur Satan par la Parole. Il est écrit, il est encore écrit, il est dit.

Dès lors, dans la puissance de l’Esprit le Seigneur a commencé son ministère.

 

6.6   Éph. 6:18

6.6.1972

Derrière toutes les pièces de l’armure se trouvent un état et une disposition de cœur qui donnent puissance à ces pièces et constituent en eux-mêmes la dernière arme : c’est la prière, qui est comme la respiration de l’âme et qui exprime la dépendance complète de Dieu et la confiance en Lui, de façon continuelle :

Priant en tout temps (Éphésiens 6:18)

Priez sans cesse (1 Thess. 5:17)

Les prières doivent s’étendre à tout : « toutes sortes de prières », et s’exprimer avec ferveur, dans la conscience de notre faiblesse : « des prières et des supplications ». Mais il faut aussi prier par l’Esprit de même que la Parole de Dieu doit être employée par l’Esprit comme l’épée de l’Esprit.

La Parole et la prière sont ainsi les deux ressources données par Dieu pour le temps actuel : les deux deniers du samaritain, les deux exhortations de Hébreux 4 : la Parole de Dieu et le trône de la grâce, liés ici au service sacerdotal de Christ dans la gloire pour les siens. La prière et le service de la Parole caractérisaient les apôtres en Actes 6 et la prière est nommée la première comme étant la condition d’un ministère en bénédiction.

 

·       La prière est d’abord individuelle dans le secret (discours du Seigneur sur la montagne en Matt. 6) pour nous-même ;

·       Quand nous sommes dans la détresse : « Alors ils crièrent à l’Éternel dans leur détresse (Ps. 107:6) ;

·       Si nous manquons de sagesse (Jacques 1:5) pour avoir celle d’en haut ;

·       Si nous désirons l’intelligence des choses divines, comme Jérémie : « Crie vers moi, et je te répondrai, et je te déclarerai des choses grandes et cachées que tu ne sais pas » (Jér. 32:3).

 

Dieu répond à la piété (« Certainement tout homme pieux te priera au temps où l’on te trouve », Ps. 32:6), qui conduit à présenter des demandes faites selon Sa volonté : « Si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute… nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées » (1 Jean 5:14, 15), « Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez, et il vous sera fait » (Jean 15:7).

Si nous prions beaucoup, nous prierons naturellement pour les autres, tel Paul assiégé par la sollicitude pour toutes les assemblées et se dépensant pour les saints ; la prière de la foi peut sauver un malade et « la fervente supplication du juste peut beaucoup », (Jacques 5:16).

Nous sommes exhortés à prier en tout temps, comme Daniel, qui trois fois le jour priait et rendait grâce devant Son Dieu (Daniel 6:10).

Le matin comme le Psalmiste : « Éternel ! le matin, tu entendras ma voix ; le matin, je disposerai ma prière devant toi, et j’attendrai » (Ps. 5:3).

Le soir : « Que ma prière vienne devant toi comme l’encens, l’élévation de mes mains comme l’offrande du soir ! » (Ps. 141:2).

L’exercice de la prière prend ainsi le caractère d’un combat comme « Épaphras… combattant toujours pour vous par des prières » (Col. 4:12), comme Moïse qui élevait ses mains vers Dieu pour qu’Israël ait le dessus dans le combat contre Amalek en Rephidim (Ex. 17), précieux service, caché mais béni, part de ceux qui sont malades ou isolés, mais auquel nous sommes tous appelés.

La prière ne peut être réalisée par la profession qui ne possède pas la vie divine. Le Psaume 109 faisant allusion à Judas, déclare même « que sa prière lui soit comptée comme un péché » (Ps. 109:7).

Il peut aussi y avoir de la part de Dieu un endurcissement gouvernemental et que Dieu ne répond plus : « Ne prie pas pour ce peuple, et ne fais monter pour eux ni cri ni prière » (Jér. 7:16 et 11:14).

La prière présente aussi un caractère collectif : la prière de l’assemblée, présentée avec l’Esprit et avec l’intelligence (1 Cor. 14), comme au début des Actes où l’assemblée faisait d’instantes prières pour Pierre en prison.

L’intérêt pour les réunions de prières d’assemblée et les prières exprimées reflètent, du reste, le niveau spirituel d’une assemblée.

 

6.7   Éph. 6:18-20

20.6.1972

Dieu répond aux prières — par lesquelles nous témoignons de notre dépendance vis-à-vis de Lui — lorsque les ressources humaines sont épuisées : c’est ainsi qu’Isaac l’héritier de la promesse, a été donné à Abraham qui avait cru Dieu, alors qu’il n’y avait plus d’espérance.

Dieu est un secours dans les détresses toujours facile à trouver (Ps. 46:1).

Nous sommes appelés à prier par l’Esprit, comme pour toutes les activités du croyant, qui doit être rempli de l’Esprit (Éph. 5:18) et ne doit pas l’attrister (Éph. 4:30) : vivre et marcher (Gal. 5:25), rendre culte (Philippiens 3:3).

La prière doit être persévérante pour tous les saints et pour l’apôtre en particulier.

Prier pour ceux qui sont faibles et malades dans leurs corps ou leurs âmes, pour ceux qui enseignent, qui sont à la tête parmi nous (1 Thess. 5:12), ceux qui paissent le troupeau.

Si l’apôtre priait constamment pour les saints (les Éphésiens en particulier), il réclamait aussi les prières des saints pour lui :

« Frères, priez pour nous » (1 Thess. 5:25),

« Priez pour nous… je vous prie, d’autant plus instamment de faire cela, afin que je vous sois rendu plus tôt » (Héb. 13:18, 19),

« J’espère que, par vos prières, je vous serai donné » (Philémon 22).

 

Paul, à ce moment était prisonnier à Rome, ville qui n’a été que sa prison, comme Jérusalem a été celle où s’est achevé son libre ministère public dans la puissance de l’Esprit. Mais il était prisonnier du Christ Jésus (3:1), ou dans le Seigneur (4:1), souffrant des afflictions pour les Éphésiens (3:13), ce qui était leur gloire, il était aussi ambassadeur pour Christ quoique lié de chaînes : c’était sa gloire, plus brillante que celle des grands de ce monde comme Agrippa, devant lequel il rend le si beau témoignage de Actes 26. Ce qu’il désirait c’était d’avoir, de la part de Dieu, la hardiesse pour annoncer le mystère de l’évangile, cet évangile qu’il appelle « mon évangile » dans l’épître aux Romains (16) et qui comprend toutes les vérités divines liées à l’œuvre de la rédemption pour les chrétiens de la période de la grâce.

La fin du livre des Actes nous montre que le souhait de l’apôtre a été exaucé et que cette hardiesse dans la prédication du salut de l’évangile et du royaume de Dieu lui a été accordée (Actes 28).