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Les prières auxquelles il est répondu
et celles auxquelles il est répondu NON
Élie selon Jacques 5:17-18 & 1 Rois 18 et 19
F. B. Hole [entre crochets : ajout de Bibliquest]
Truth and Testimony, n°2, 2012, p. 75-78
Table des matières :
Dieu ne répond pas toujours à nos prières en nous accordant ce que nous avons demandé. Souvent, en n’accordant pas nos demandes, Il indique que Sa réponse est : NON. Dans l’histoire d’Élie, dans l’Ancien Testament, il nous est donné des exemples très frappants et très instructifs de prières, à la fois de celles auxquelles il a été répondu et de celles auxquelles il n’a pas été répondu.
La première chose que Jacques rapporte sur les prières d’Élie est qu’«il pria avec instance qu’il ne plût pas, et il ne tomba pas de pluie sur la terre durant trois ans et six mois » (Jacques 5:17). Comme fruit de cette prière fervente et efficace, il annonça hardiment à Achab : « l’Éternel, le Dieu d’Israël, devant qui je me tiens, est vivant, qu’il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole » (1 Rois 17:1). Voilà en vérité un genre de prière de foi tout à fait authentique, — une foi qui s’exprime exactement selon ce que demande l’apôtre Jacques, c'est-à-dire en œuvres — et sous la forme d’oracle prophétique. Sa foi en une réponse complète de la part de Dieu, était si claire et si absolue qu’il annonce non seulement qu’il n’y aurait pas de pluie, mais pas même de rosée ! Il était sûr que Dieu répondrait à sa demande, non seulement à la lettre, mais en esprit. Dieu fit exactement comme il avait demandé.
Comment se fit-il qu’il fut capable de prier avec une assurance si catégorique ? L’Écriture jette-t-elle quelque lumière à ce sujet ? Nous croyons que oui. L’Éternel avait dit par Moïse : « Prenez garde à vous, de peur que votre cœur ne soit séduit, et que vous ne vous détourniez, et ne serviez d’autres dieux et ne vous prosterniez devant eux, et que la colère de l’Éternel ne s’embrase contre vous, et qu’il ne ferme les cieux, en sorte qu’il n’y ait pas de pluie, et que la terre ne donne pas son rapport » (Deut. 11:16-17). Or sous Achab ils s’étaient détournés et ils servaient et adoraient d’autres dieux, et ainsi Élie s’attendait à ce que Dieu fasse ce qu’Il avait dit qu’Il ferait en de telles circonstances. Il demanda à Dieu de le faire ; il s’attendit à ce que Dieu le fasse ; il annonça hardiment que Dieu le ferait. Voilà la foi.
Élie ne pria pas pour quelque chose qui aurait pour lui des conséquences plaisantes. Il partagea les misères de la longue sécheresse ; il souffrit en même temps que le peuple, bien que Dieu lui accordât des ressources spéciales qui le préservèrent d’un manque total de nourriture. Sa déclaration plus tard : « J’ai été très jaloux pour l’Éternel, le Dieu des armées » (1 Rois 19:10) est absolument vraie. Il haïssait la terrible apostasie d’Israël qui s’était tourné vers Baal ; son cœur brûlait pour la gloire du nom de l’Éternel, et il sentait le temps moment venu pour Dieu d’agir en jugement selon qu’Il avait indiqué. Tout valait mieux que de laisser Israël poursuivre sans frein sa descente morale et spirituelle. La verge de gouvernement était préférable à une ruine complète. Et c’est ainsi qu’Élie pria pour que le châtiment frappe, bien qu’il lui tombât dessus comme sur les autres. Il fut répondu à cette prière.
Jacques nous informe aussi : « il pria de nouveau, et le ciel donna de la pluie, et la terre produisit son fruit » (Jacques 5:18). D’après 1 Rois 18 on pourrait comprendre qu’il priait au sommet du Mont Carmel quand « il se courba jusqu’à terre, et mit sa face entre ses genoux » (1 Rois 18:42). Jacques règle la question en disant que c’est ce qu’il faisait. Il priait et envoyait son serviteur pour regarder s’il y avait la réponse ; cela eut lieu sept fois. La réponse vint d’une manière très franche. Il y eut une grosse pluie (1Rois 18:43-45).
Nous pouvons nous demander de nouveau comment se fait-il qu’il pût prier avec tant d’assurance ? 1 Rois 8:35-36 joint à 1 Rois 9:3 fournit la réponse. Salomon avait demandé que, une fois le ciel fermé, s’il y avait prière et confession du nom de l’Éternel et que le peuple se détourne de son péché, la pluie soit de nouveau donnée ; et l’Éternel avait dit à Salomon qu’Il avait écouté sa prière. Le peuple avait confessé le nom de l’Éternel et avait répudié publiquement Baal en mettant à mort ses prophètes, de sorte qu’Élie pria en pleine confiance que Dieu accomplirait Sa parole en grâce, exactement comme Il l’avait précédemment accomplie en jugement. De nouveau il s’agissait de demander à Dieu d’accomplir Sa propre parole.
Un peu avant, le même jour, Élie avait prié que Dieu réponde par le feu en consumant le sacrifice qu’il avait préparé. Sa requête reçut une réponse si remarquable que non seulement le sacrifice fut consumé, mais aussi les pierres de l’autel et la poussière, et l’eau du fossé fut léchée par les flammes. Bien que dans ce cas il ne paraisse pas qu’il y eût un passage de la Parole spécifique sur lequel la foi pût s’appuyer, il y avait cependant des précédents. Dieu avait répondu à Salomon en faisant tomber le feu du ciel, comme il avait aussi répondu à David à la fin d’une période de châtiment quand le sacrifice avait été offert (2 Chron. 7:1 ; 1 Chron. 21:26). Ainsi Élie proposa comme test une réponse par le feu, et sa confiance ne fut pas mal placée. Il fut répondu à sa prière.
Ces cas montrent très clairement la confiance avec laquelle nous pouvons prier quand nos requêtes sont basées sur la Parole de Dieu. Nous pouvons être sûrs qu’Il fera ce qu’Il a dit qu’Il ferait. Nous pouvons donc nous attendre à ce que Dieu manifeste Sa puissance et défende Son nom comme Il l’a fait dans le passé, car Dieu ne change pas. Une autre chose qui apparaît clairement, est que, si nous ne prions pas pour notre convenance personnelle, mais plutôt pour ce qui concerne Ses intérêts et Sa gloire, nous pouvons avoir une grande assurance que nous serons écoutés, et que nos requêtes seront accordées.
En continuant l’histoire d’Élie au ch. 19, nous rencontrons pourtant une autre sorte de prière de sa part, qui n’a reçu aucune réponse. Menacé par Jézabel, il s’enfuit. Son courage ayant défailli, plongé dans une profonde dépression, il se jeta sous un genêt et demanda la mort pour son âme, disant : « C’est assez ! maintenant, Éternel, prends mon âme » (1 Rois 19:1-4). Jézabel et ses acolytes avaient cherché à lui ôter la vie, selon ce qu’il se plaignit ensuite à l’Éternel en Horeb (1 Rois 19:10, 14). Il préférait que l’Éternel lui ôte la vie plutôt que ce soit Jézabel. Mais l’Éternel ne fit rien de tel.
Bien des gens se plaignent que Dieu ne répond pas à leurs prières, quand le problème provient en réalité de ce qu’ils ne discernent pas les réponses qu’Il a données. Il a répondu, mais autrement que ce à quoi ils s’attendaient, et ainsi Sa réponse passe inaperçue. Dans le cas d’Élie, sa prière n’a pas été exaucée dans le sens que la réponse fut un grand NON. En fait on ne peut guère imaginer de cas plus extrême de prière non répondue que celui-là, car non seulement il ne mourut pas selon sa demande de mourir, mais il ne mourut absolument jamais ! Il devint le second des deux hommes de toute l’histoire du monde, qui sont monté au ciel sans passer par la mort.
Cette requête d’Élie était une prière de dépression, et non pas une prière de foi. C’était aussi une prière purement personnelle. Il fit requête pour lui-même, pour qu’il meure (1 Rois 19:4). Pour un court moment, les yeux de son âme étaient davantage remplis de Jézabel que de Dieu, et il éprouvait le désir d’échapper au conflit. Or c’est justement le genre de prière qui ne reçoit pas de réponse, et c’est justement aussi le genre de prières que beaucoup d’entre nous font souvent monter. Nous désirons sortir des difficultés ; nous sommes envahis par des préférences personnelles ; nous crions, mais nous ne sommes pas écoutés.
Combien il eût été dommage que Dieu répondît à cette requête d’Élie ! Dieu avait en réserve des choses bien meilleures pour lui : des chariots de feu pour l’accompagner au ciel et il devait apparaître avec le Seigneur Jésus sur la montagne de la transfiguration. Ce fut une bonne chose pour lui que Dieu lui dise NON.
Et pour nous aussi, les prières auxquelles il n’est pas répondu ne sont pas une tragédie. Un jour viendra sûrement, où nous verrons que ces prières sans réponse étaient autant une bénédiction que celles auxquelles il était répondu, et peut-être même davantage comme dans le cas d’Élie !