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«Estimez-le comme une parfaite joie» (Jacques 1:2)
Frank Binford Hole
(Extrait de Scripture Truth Vol. 33, 1941, page 6.)
1 [Écouter ce que dit Jacques]
2 [Les mises à l’épreuve de la foi]
3 [Caractère chrétien ou non de la force d’âme]
4 [But final de la mise à l’épreuve]
5 [Demander ce qui nous manque : la sagesse]
6 [Autres bienfaits qui découlent de la mise à l’épreuve — Romains 5]
7 [Jacques a en vue une joie parfaite]
Certains ont eu tendance à considérer l’épître de Jacques comme étant en dessous du niveau normal des autres épîtres. Il est vrai, bien sûr, qu’elle a été écrite assez tôt, alors que le caractère complet de ce que Dieu avait institué le jour de la Pentecôte venait à peine d’apparaître, et que, par conséquent, elle s’adresse aux douze tribus, parmi lesquelles les chrétiens n’étaient qu’un résidu, essentiellement pauvre et persécuté, et qu’il y est fait mention de la synagogue. Malgré cela, Jacques exhorte à suivre une norme de vie et de comportement très élevée, en traitant les questions de manière très pratique. Écouter Jacques — et il nous invite à le faire en disant : «Écoutez, mes frères bien-aimés» (Jacques 2:5) — est un exercice profitable et salutaire. C’est aussi un exercice d’humilité, car nous découvrons à quel point nous sommes loin de la norme qu’il fixe.
Il suffit de lire la toute première remarque qu’il fait pour être profondément humilié. «Mes frères», dit-il, «estimez-le comme une parfaite joie quand vous serez en butte à diverses tentations. Les tentations dont il parle sont celles qui nous éprouvent et nous mettent à l’épreuve. Elles peuvent bien sûr prendre la forme de séductions provenant de nos propres convoitises, comme l’indique le v. 14, mais elles peuvent aussi ne pas prendre cette forme. Dieu ne nous séduit jamais, mais Il permet, et même envoie, de nombreuses mises à l’épreuve venant de l’extérieur, provoquant ainsi «l’épreuve de votre foi», c’est-à-dire la mise à l’épreuve de la foi. Tout ce qui a de la valeur doit être testé, et Dieu accorde une grande valeur à la foi.
La foi vaut éminemment la peine d’être testée pour démontrer son authenticité, et nous pouvons en effet louer Dieu si nous avons celle qui est réellement authentique, et si nous acceptons avec joie qu’elle soit testée.
Est-ce dans cet esprit que nous affrontons les épreuves du temps présent ? Chacun de nous doit répondre à cette question pour soi-même, et la plupart d’entre nous n’auront aucun motif d’autosatisfaction lorsque nous aurons répondu honnêtement à cette question. Les épreuves sont certainement «diverses» et «variées». Pour beaucoup, les vents de l’adversité semblent souffler de tous les côtés à la fois. Leurs maisons sont endommagées et évacuées, leurs entreprises perturbées et peut-être dispersées, leurs familles dispersées, certains membres blessés, voire tués, leur jouissance de la communion chrétienne largement compromis par des divisions. D’autres n’ont pas souffert dans la même mesure, mais la tribulation s’est installée de diverses manières et l’ancienne vie de tranquillité, de privilèges et de services chrétiens réguliers est réduite à rien. Considérons-nous ces choses comme de la joie ?
Nous croyons que nous faisons face à cette situation éprouvante avec une force d’âme considérable. Mais on pourrait en dire autant de la population en général. Notre force d’âme a-t-elle vraiment le caractère chrétien ? Découle-t-elle de la conscience de la riche plénitude que nous avons en Christ ? Nous sommes heureux de pouvoir témoigner que nous n’avons pas entendu la voix de la grogne et du mécontentement : il y a eu une résignation tranquille et une acceptation de ce que Dieu a permis. C’est bien, mais ce n’est pas ce dont parle Jacques. Nous sommes si souvent résignés, tranquilles et même confiants, mais nous ne sommes pas caractérisés par la JOIE.
Qu’est-ce qui nous permet de nous réjouir dans de telles circonstances ? Seulement les choses dont Jacques nous parle ensuite. Nous devons savoir que toutes ces choses ont pour but d’éprouver notre foi, et que l’épreuve va nous permettre d’acquérir de l’endurance, une qualité que Dieu apprécie énormément. Dans la nature même des choses, cela présuppose des épreuves qui durent longtemps, et il nous est donc dit de laisser l’endurance se développer pleinement et achever son œuvre. Le processus ne peut être accéléré, même s’il est pénible. Le but à atteindre vaut bien de suivre le processus. Il ne s’agit de rien moins que d’être nous-mêmes pleinement développés et complets, sans lacune. Lorsque les épreuves seront allé jusqu’au bout, nous serons le produit fini, des diplômés de l’université divine.
«Hélas, nous devons nous exclamer : «Nous sommes loin de ce développement complet aujourd’hui». La vérité nous oblige à parler ainsi, et notre imperfection est prise en compte par Jacques dans le verset suivant. L’objectif est que nous soyons complets, ne manquant de rien ; mais immédiatement suivent les mots : «Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse...» Combien de fois les épreuves révèlent-elles notre carence de ce côté-là ! Un enfant hurle lorsque les choses vont mal ou qu’on lui fait mal, en grande partie faute d’intelligence et parce qu’il ne peut imaginer la raison de ce qui s’est passé, ni son but. L’homme adulte, dans un cas semblable, s’efforce de comprendre, et il tire un profit du trouble. Mais la sagesse est plus qu’une simple intelligence. L’homme sage est celui qui peut tirer instruction des choses qu’il comprend.
Les épreuves nous révèlent sans cesse notre manque de sagesse. Nous devons donc demander la sagesse à Dieu, qui donne généreusement et sans faire de reproche, et elle nous sera donnée. Une sage intelligence de la manière d’agir de Dieu et de Ses voies ne peut être la nôtre que si elle nous est donnée par Dieu ; Lui ne nous fera pas de reproches comme si nous demandions quelque chose dont nous n’avons pas besoin. Si nous le demandons, nous l’obtiendrons richement, mais nous devons le faire avec foi. C’est notre foi qui est mise à l’épreuve ; il va donc de soi que la foi est une condition sine qua non de notre demande.
Nous osons dire que si Dieu accorde la sagesse de manière généreuse, il accordera de la même manière tout ce dont nous pouvons avoir besoin à mesure que les épreuves se déroulent.
Jacques n’est pas le seul à témoigner des bienfaits qui découlent des mises à l’épreuve de notre foi. Paul nous dit la même chose, avec encore plus de détails en Romains 5. À peine a-t-il parlé de la justification que nous avons par la foi, qu’il poursuit en nous parlant des excellents fruits de la tribulation. Il ne mentionne pas seulement la patience ou l’endurance, mais aussi l’expérience, l’espérance et l’amour de Dieu répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. Il en va de même pour Pierre, dans le dernier chapitre de sa première épître, qui nous dit que le Dieu de toute grâce nous a appelés à Sa gloire éternelle après que nous ayons souffert un certain temps, et il indique qu’Il peut utiliser cette même souffrance pour nous rendre accomplis, nous affermir, nous fortifier et nous établir sur un fondement inébranlable. Nous pouvons être enclins à dire : «Toutes ces difficultés et ces souffrances perturbent mes pensées». En nous tournant vers le Dieu de toute grâce, cependant, les choses fonctionnent à l’inverse, et nous devrions ainsi être rassurés.
Le but recherché, à savoir que nous soyons «parfaits, accomplis, ne manquant de rien», est plus que désirable. En gardant cela à l’esprit, nous pourrons nous réjouir dans une certaine mesure. Mais Jacques ne se contente pas d’une mesure de réjouissance : il dit : «Estimez-le comme une PARFAITE joie». Ce serait déjà beaucoup si nous pouvions nous réjouir à 50%, mais nous sommes exhortés à nous réjouir à 100% ! C’est vraiment un conseil de perfection ! Or la foi du Christ nous place toujours devant la perfection.
La norme élevée que Jacques érige devrait nous encourager à demander avec foi à notre Dieu qui donne si généreusement. Nous poursuivrons alors notre chemin difficile, non pas avec lassitude et découragement, mais avec courage et joie de cœur.