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Première épître aux Thessaloniciens
F.B. Hole
Table des matières abrégée :
Table des matières détaillée :
5.2 Ch. 4:2 — Les commandements dans la vie du chrétien
On admet généralement que cette épître est la première de toutes les épîtres inspirées écrites par Paul. Si l’on en désire une confirmation, il faut lire le chapitre 3 de cette épître et le comparer à Actes 17. L’épître a été écrite juste après le retour de Timothée de sa visite à Thessalonique, Paul étant à Athènes. Quand donc l’apôtre écrivit cette épître, son travail à Corinthe avait à peine commencé, et il n’avait pas encore visité Éphèse. En tout cas, il vaut la peine de lire le début d’Actes 17, car les détails historiques qu’on y trouve donnent beaucoup de relief aux divers détails de l’épître.
Le fait que les Thessaloniciens étaient des croyants de fraîche date (même pas quelques mois), confère un intérêt tout spécial à cette épître. Il est très encourageant de voir tout ce qui peut être vraiment réalisé, même chez de tout jeunes croyants en Christ, et combien ils peuvent être caractérisés par beaucoup de grâce et de dévouement quand leur simplicité reste intacte.
L’œuvre de l’apôtre à Thessalonique avait été très brève, à cause d’une émeute qui les avait arrêtés déjà au bout de trois semaines environ. Le travail réalisé pendant ce temps-là était pourtant déjà solide, comme le ch. 1 en rend témoignage. Nous pouvons être sûrs qu’une opposition intense de Satan est toujours le signe qu’un vrai travail de Dieu est en cours. Les émeutiers désignaient Paul et ses amis comme « ces gens qui ont bouleversé la terre habitée », ce qui n’était pas bien loin de la vérité. En réalité le monde lui-même était entièrement bouleversé (sens dessus dessous), et le travail de Paul et des autres serviteurs consistait justement à remettre les hommes d’aplomb devant Dieu. Le monde lui-même fut laissé sens dessus dessous, mais beaucoup de Thessaloniciens furent convertis du monde, et mis en bonne relation avec Dieu. Ces convertis devinrent l’église, ou assemblée, des Thessaloniciens.
Ils n’avaient pas été formellement constitués en tant qu’« assemblée ». Même s’il y avait eu l’habitude d’avoir quelque cérémonie pour concrétiser la formation d’une assemblée, la fin soudaine et violente du travail de Paul parmi eux l’aurait empêché. Non, ils devinrent l’assemblée de Dieu, c’est-à-dire « ceux qui sont appelés en dehors », par l’opération même de Dieu les appelant hors du monde par l’évangile. Même s’ils n’étaient que de tout jeunes convertis, l’apôtre peut les reconnaître en tant qu’assemblée de Dieu, réunie dans la connaissance heureuse de Dieu comme Père, et dans la soumission à Jésus comme leur Seigneur. Connaître le Père est la caractéristique des petits enfants en Christ selon 1 Jean 2:13. Reconnaître Jésus comme Seigneur est le chemin du salut selon Romains 10:9-10.
Paul repensait avec beaucoup de reconnaissance à son court séjour parmi eux, et maintenant qu’il était loin d’eux, il se souvenait continuellement d’eux en prière. Du verset 3 jusqu’à la fin du chapitre, il raconte ce qu’il avait vu chez eux du travail de la puissance de Dieu ; ceci nous donne une image frappante des effets merveilleux produits dans le caractère et dans la vie des gens chez qui il y a une saine conversion.
Il faut noter que la première place est donnée au caractère produit EN eux ; il se résumait en trois mots : la foi, l’amour et l’espérance. Mais on ne peut discerner le caractère que par la manière dont il s’exprime dans les actions et les manières d’agir, c’est pourquoi l’apôtre fait référence à leur œuvre, à leur travail et à leur patience (ou endurance). Leur « œuvre de foi » était évidente à tous, en harmonie avec ce que Jacques écrit dans son épître : « par mes œuvres, je te montrerai ma foi » (Jacq. 2:18). Remarquez qu’à la fois ici et en Jacques 2, les œuvres dont il est parlé sont des œuvres de foi, tandis qu’en Romains 4, un chapitre que beaucoup supposent à tort être en conflit avec Jacques, les œuvres sont « des œuvres de loi » — ce qui est tout à fait différent.
Si la foi se fait voir par les œuvres, l’amour s’exprime par le travail. C’est une caractéristique de l’amour de travailler sans s’épargner pour le bien de son objet. L’espérance, quant à elle, s’exprime par l’endurance patiente. Ce n’est que quand les hommes perdent espoir qu’ils renoncent facilement : ils supportent aussi longtemps que l’espoir brille comme une étoile devant leurs yeux.
Ces choses étaient claires et nettes chez les croyants de Thessalonique, et amenaient Paul à conclure avec confiance qu’ils faisaient partie des élus de Dieu. Quand il s’était levé dans la synagogue de Thessalonique au cours de ces trois sabbats, il n’aurait pas pu inscrire, avant de prêcher, une marque sur ceux qui croiraient, comme s’il avait eu personnellement accès au livre de vie de l’Agneau pour savoir à l’avance les noms de ceux qui étaient choisis de Dieu. La connaissance que Paul avait de leur élection provenait de l’inverse : Sachant la manière puissante par laquelle l’évangile les avait atteints, et les résultats produits en eux par l’Esprit de Dieu, il concluait sans aucun doute qu’ils avaient été choisis par Dieu.
Notez sur ce sujet ce que dit l’apôtre au début de 1 Corinthiens. Dans le cas des Corinthiens, il ne pouvait que remercier Dieu de ce que la grâce les avait visités par Christ, et qu’ils étaient doués de nombreux dons de grâce. La possession d’un don ne signifie pas nécessairement que son possesseur est un vrai croyant, comme en témoigne le cas de Judas Iscariote. De là les avertissements pénétrants qu’il prononce à la fin du ch. 9 et au début du ch. 10. Il leur parle de la condition de « réprouvé » à cause du doute qu’il avait à l’égard de certains d’entre eux, malgré leurs dons. Les Thessaloniciens formaient un heureux contraste à tout cela.
Il y a « des choses qui tiennent au salut » [ou : « qui accompagnent le salut »] (Héb. 6:9) et le travail d’amour mentionné juste après (*) en Héb. 6:10 en fait partie. Dans notre passage (1 Thes. 1:4) trois choses sont mentionnées, et le travail d’amour est l’une d’elles. Il se peut qu’il n’y ait aucune manifestation de dons, mais si l’on constate la présence de ces choses du v. 4, on peut être sûr que les personnes concernées possèdent le salut, et sont des élus de Dieu.
(*) Note Bibliquest : En Héb. 6:10 la traduction JND parle de « votre œuvre et l’amour que vous avez montré pour son nom, ayant servi les saints et les servant encore », mais la traduction KJV (version autorisée anglaise), avec le Texte Reçu, utilise formellement l’expression « le travail de l’amour » à la place de ce terme « l’amour ». Malgré cette différence formelle, le sens profond de ce que dit ici l’auteur subsiste quand on suit la traduction JND.
Si le verset 3 indique le fruit produit chez ces croyants, et le verset 4 la confiance de l’apôtre en contemplant ce fruit, le verset 5 indique la manière dont ce fruit avait été produit. Premièrement, l’évangile était venu à eux en parole : Paul l’avait prêché avec hardiesse. Deuxièmement, sa prédication était appuyée par sa vie de dévouement et de sainteté. Troisièmement, et en grande partie comme conséquence de ce qui précède, l’évangile était venu en puissance et dans l’Esprit Saint. Le Saint Esprit avait agi puissamment par la Parole. C’est au ch. 2, qu’on trouve les détails sur quel genre d’homme l’apôtre avait été parmi eux (fin de 1:5).
L’évangile était aussi venu à eux « dans une grande plénitude d’assurance ». C’est un élément très important, d’autant plus que, d’après Actes 17, on voit que la manière particulière de Paul de prêcher dans leur ville avait consisté à expliquer d’après les Écritures ; il avait exposé qu’une fois le vrai Christ de Dieu apparu, Il devait mourir et ressusciter, et que ces prédictions avaient été si parfaitement accomplies en Jésus, qu’on ne pouvait que conclure : Jésus est le Christ ! Autrement dit, au milieu de ces gens, il avait tout spécialement basé sa proclamation de l’évangile et son appel sur LA PAROLE DE DIEU ; d’où la PLÉNITUDE D’ASSURANCE chez les convertis.
Prenons-en bien note. Si un apôtre, capable lui-même de prononcer des paroles inspirées, faisait appel à l’Écriture avec des résultats aussi solides et durables, nous qui n’avons que l’Écriture sur laquelle nous appuyer, nous ferons bien d’en faire la base de tout ce que nous prêchons. « Prêcher la Parole » est notre grand mot d’ordre. Il n’y a pas d’assurance en dehors de cela. Un prédicateur peut nous persuader que les choses sont comme il l’affirme, en se servant de la force de sa conviction personnelle. Les convertis peuvent nous dire qu’ils ont toute assurance à cause des sentiments heureux dont ils font l’expérience. Mais il n’y a guère d’assurance réelle, ni chez l’un ni chez les autres. Nous ne pouvons réellement être assuré de quoi que ce soit, que quand cette assurance vient de la Parole de Dieu.
Dans les versets 6 à 8, nous trouvons ce que l’évangile fait de ceux qui le reçoivent. Nous avons vu d’abord le triple caractère qu’il produit en eux ; et maintenant nous voyons le triple caractère qu’il imprime SUR eux. Ils étaient devenus « imitateurs… du Seigneur » (v. 6), « des modèles pour tous ceux qui croient » (v. 7), et, comme des hérauts ou des gens sonnant la trompette, ils avaient fait retentir la Parole de Dieu (v. 8).
Paul lui-même était un exemple (voir 1 Tim. 1:16), et il avait donc bien le droit de demander aux croyants de l’imiter. Mais s’il le pouvait, ce n’était que parce que lui-même imitait Christ ; l’imiter revenait donc à imiter le Seigneur. À cet égard, il est rapporté ceci des Thessaloniciens : bien qu’ils imitaient (ou : suivaient) maintenant avec une joie produite par le Saint Esprit, ils avaient d’abord connu la puissance de la Parole qui transperce la conscience, et produit la repentance envers Dieu et l’affliction (*) de cœur qui l’accompagne. Il en est toujours ainsi. Plus le travail de la conversion est profond, plus la joie est brillante et plus la qualité de disciple du converti est sincère. Que tous ceux qui prêchent la Parole visent un profond travail de cœur et de conscience plutôt que des résultats voyants et superficiels ; ils ne manqueront pas alors leur récompense au jour de Christ.
(*) note Bibliquest : ce commentaire de l’auteur se base sur le texte de la traduction KJV (version autorisée anglaise) qui utilise le terme « afflictions » là où la version JND traduit « tribulations »
Suivre (ou : imiter) le Seigneur vient en premier ; c’était leur qualité de disciples qui faisaient d’eux des exemples pour les autres croyants des provinces alentour. Paul pouvait parler d’eux en disant : « Voici le genre de choses que la grâce de Dieu produit quand elle est reçue comme le fruit d’un profond travail de repentance envers Dieu ». Ceci est indiqué par les mots : « de sorte que » au début du verset 7. Le petit mot « car » au début du verset 8 nous montre que ce qui suit est aussi lié au même sujet. Leur ferveur évangélique faisait aussi d’eux un exemple pour les autres. Ils n’avaient pas seulement reçu la Parole pour leur propre bénédiction, mais ils l’annonçaient aux autres, tant et si bien que leur foi en Dieu était devenue notoire, non seulement dans les régions proches, mais aussi au loin. Tout le travail de Dieu était publié si efficacement au moyen des effets merveilleux qu’il avait chez ces personnes, que l’apôtre n’avait pas besoin d’en rien dire.
Rien ne donne autant de publicité efficace à l’évangile que les vies transformées chez ceux qui l’ont reçu. Ce fait a souvent été remarqué par des observateurs attentifs, mais ici c’est l’Écriture elle-même qui le reconnaît. Inversement rien n’enlève autant toute valeur à la proclamation de l’évangile que l’écroulement et le péché de ceux qui professent l’avoir cru. À la lumière de cela, et des tristes conditions qui prévalent dans les nations christianisées, faut-il s’étonner de ce que les évangélistes de ces pays soient confrontés aux conditions dures et difficiles d’aujourd’hui ? Que Dieu nous aide tous à avoir des vies qui parlent en faveur de l’évangile, et non pas contre lui.
Dans les derniers versets, nous trouvons une troisième chose. Il ne s’agit plus du caractère produit en eux, ni des caractéristiques imprimées sur eux, mais de ce qui était fait par eux. Leur conversion était en vue du service de Dieu et de l’attente patiente de Christ.
« Vous vous êtes tournés des idoles vers Dieu ». C’est là une définition scripturaire de la conversion, qui n’est pas seulement un tournant, mais un tournant vers Dieu, et donc un tournant où l’on se détourne des idoles. Les idoles ne sont pas seulement les images répugnantes vénérées et craintes par les païens, mais c’est aussi tout ce qui, élégant ou répugnant, usurpe dans le cœur de l’homme la place de suprématie et de domination qui n’appartient de droit qu’à Dieu seul. Les idoles sont devant les yeux de tout pécheur perdu, elles charment son cœur, et Dieu reste derrière son dos. Quand la conversion a lieu, voilà que Dieu passe devant ses yeux, et les idoles derrière son dos !
Une fois convertis à Dieu, nos vies doivent maintenant être passées à Son service. Avez-vous jamais réfléchi à la faveur extraordinaire, et à l’hommage rendu à la puissance de l’évangile, qu’il nous soit permis de Le servir ? Un serviteur fidèle travaillant dans une zone de taudis remarque, un dimanche soir, des signes très précis de repentance chez l’une des pires occupantes d’une cuisine de voleurs. Il s’en réjouit beaucoup, tout en tremblant. Mais qu’éprouve-t-il tôt le lundi matin quand la misérable arrive à sa porte et confesse en larmes sa reconnaissance pour la bénédiction reçue, et annonce son désir d’exprimer sa gratitude en entrant à son service — pour préparer les repas et faire le ménage ? L’empreinte marquée sur elle est celle de la maladie, de la saleté, de la dégradation et de la boisson jusqu’à hier. Que dirait le serviteur ? Que diriez-vous ?
Nous n’avons pas noirci le tableau. Ce que nous étions moralement et spirituellement correspond tout à fait au cas supposé. Et pourtant nous avons été amenés dans le service du Dieu trois fois saint, en tant que rachetés et nés de nouveau. Mais alors, combien doit être puissant le renouveau moral opéré par l’évangile ! Et même alors, nous souvenant que nous avons encore la chair en nous, et que nous sommes donc fort susceptibles de pécher, quelle grande faveur que d’être pris au service saint et élevé de Dieu. Il nous est effectivement permis de servir Ses intérêts, Ses propos et Ses plans conçus dès avant la création du monde. Si nous saisissions cela, nous n’aurions aucun désir de nous dérober à Son service. Nous courrions avec zèle et joie pour l’accomplir.
Tandis que nous servons, nous attendons. Nous sommes sauvés dans l’espérance de la plénitude de bénédiction encore à venir. Nous ne sommes pas laissés pour attendre la mort, qui est notre départ pour être avec Christ, mais pour attendre Sa venue pour nous. Nous attendons le Fils de Dieu venant des cieux. L’apôtre ne va pas plus loin pour le moment : quand nous en serons au ch. 4, il nous sera dit ce qu’implique cette phrase.
Mais n’anticipons pas. Notons seulement pour le moment que c’est le Fils de Dieu dont nous attendons la venue des cieux ; c’est là qu’Il est assis, et Son nom est Jésus, que nous connaissons comme Celui qui nous délivre de la colère qui vient. Le verbe n’est pas au passé (« qui nous a délivrés »), mais au présent, « Jésus, qui nous délivre » ou « Jésus, notre Libérateur ». L’important est que Jésus qui vient des cieux, nous délivrera de la colère qui vient.
De manière répétée, à la fois dans l’Ancien et le Nouveau Testament, le mot « colère » est utilisé pour désigner les jugements sévères de Dieu qui vont s’abattre sur la terre. Il est vrai que dans plusieurs passages du Nouveau Testament, le sens du mot « colère » est élargi pour englober le jugement pénal de Dieu qui s’étend jusque dans toute l’éternité. Il n’en reste pas moins que l’usage principal du mot est celui que nous avons indiqué, comme on le voit en lisant attentivement le livre de l’Apocalypse. Les hommes et les nations amassent sur eux-mêmes la colère pour le jour de la colère, et l’œil ouvert voit déjà ce jour de la colère approcher en silence.
Quelle joie pour le croyant de savoir que, malgré la colère qui vient, Jésus aussi vient, et Il vient comme Celui qui délivre ! Avant que la colère fonde comme l’aigle sur sa proie, Jésus viendra et nous serons délivrés de ce lieu même sur lequel la colère va s’abattre. Pour les détails de ce merveilleux évènement, nous devons attendre. En attendant, réjouissons-nous de ce que cet évènement est une certitude glorieuse qui approche rapidement.
Au chapitre 1 (v. 5), l’apôtre avait fait allusion à ce que lui et ses compagnons d’œuvre avaient été parmi les Thessaloniciens à leur arrivée parmi eux avec l’évangile, et il avait laissé entendre que la puissance qui avait accompagné le message était largement liée au caractère irréprochable des messagers. Il revient sur ce sujet au début du chapitre 2.
Paul et ses amis avaient trouvé à Thessalonique une porte ouverte par le Seigneur, grâce à quoi ils avaient réussi une pénétration extrêmement efficace parmi eux. C’était d’autant plus frappant qu’ils venaient juste de souffrir et d’être traités honteusement à Philippes, selon le récit d’Actes 16. Cependant, loin d’en être intimidés, ils avaient une telle confiance en Dieu qu’ils avaient recommencé à annoncer hardiment la Parole. La puissance de celle-ci était telle que même certains des Juifs crurent, « et une grande multitude de Grecs qui servaient Dieu, et des femmes de premier rang en assez grand nombre » (Actes 17:4). Ainsi Dieu accordait à Ses serviteurs fidèles un temps de grand encouragement après de dures souffrances et avant d’être replongés dans d’autres troubles à Thessalonique même. Souvenons-nous bien sûr que la violence à Philippes ne signifiait pas que ce qui y avait été accompli était peu de chose. Au contraire, les convertis de Paul à Philippes étaient parmi les plus brillants trophées de la grâce.
L’apôtre rappelle au verset 2 qu’il avait prêché l’évangile « avec beaucoup de combats ». Par cela nous ne devons pas comprendre des échanges passionnés d’arguments. L’expression est littéralement « avec beaucoup d’angoisse » ou de « lutte ». Paul prêchait dans l’angoisse d’une lutte spirituelle pour que la vérité ait son efficacité chez ses auditeurs ! Son évangile n’était pas du genre simplement « à prendre ou à laisser » ! L’apôtre n’était pas un simple théologien ou philosophe chrétien satisfait de la vérité correctement présentée dans ses prêches ; il n’était pas non plus le mystique rêveur drapé en lui-même et dans ses propres impressions et expériences. Il était un homme qui avait un message, brûlant de zèle, et angoissé dans son esprit pour le communiquer efficacement à d’autres.
Quelle puissance étonnante ceci devait être pour lui ! Il pouvait être faible quant à sa présence physique, et méprisable dans son élocution — « simple [brut] quant au langage », comme il dit ailleurs (2 Cor. 11:6) — mais l’angoisse d’esprit intérieure qui l’animait devait faire que son parler était à l’état brut comme un tourbillon. Des multitudes se convertissaient par ses paroles, et des multitudes plus grandes encore se déchaînèrent en fureur contre lui ! Où voyons-nous une puissance pareille de nos jours ? Nous entendons des prédications de l’évangile qu’on peut qualifier de bonnes, claires, justes, frappantes, intelligentes, éloquentes, douces. Mais il n’y a guère de résultat quant aux conversions, et elles n’ameutent guère les puissances de ténèbres. Pourtant le besoin est tout aussi grand, et l’énergie du Saint Esprit est la même. La différence réside dans le caractère et le calibre des messagers.
Les versets 3 à 6 donnent un aperçu de ce que Paul et ses aides n’étaient pas, et cela nous apprend ce que tout serviteur de Dieu doit soigneusement éviter. Tout d’abord, il faut rejeter tout élément de tromperie et de fiction. Il a été dit très justement que « tu dois être vrai toi-même si tu veux enseigner la vérité ».
Mais en outre, il faut bannir toute pensée de complaire aux hommes. Tout service qui nous a été confié, si petit soit-il, nous a été confié par Dieu et non par l’homme. C’est donc vis-à-vis de Dieu que nous sommes responsables, et Lui n’éprouve pas seulement nos paroles et nos actes, mais aussi nos cœurs. L’évangile avait été confié à Paul dans une mesure tout à fait exceptionnelle, mais les deux mots « FUT CONFIÉ » devraient être gravés sur nos cœurs. N’oublions jamais que nous sommes des administrateurs à qui quelqu’un fait confiance.
Si nous gardons cela à l’esprit, nous éviterons bien sûr l’usage de paroles flatteuses, et le manteau de cupidité, et la recherche de la gloire qui vient des hommes, dont les versets 5 et 6 nous parlent. Ces trois choses sont excessivement courantes dans le monde. Les hommes cherchent naturellement leurs propres intérêts, et sont donc gouvernés par la cupidité, même s’ils la dissimulent sous un manteau de n’importe quel genre. La gloire qui vient des hommes est aussi très chère au cœur humain. Enfin, qu’ils recherchent la possession ou la gloire, les hommes trouvent dans les paroles flatteuses une arme efficace, car elles permettent souvent de gagner la faveur des personnes influentes. Paul refusait absolument de tels moyens. En tant que serviteur de Dieu, avec Dieu comme Juge et pour Témoin, ces moyens étaient totalement en dessous de lui.
Les caractéristiques positives du ministère de Paul sont placées devant nous dans les versets 7 à 12, et il vaut la peine de noter qu’il commence par se comparer à une nourrice, et finit par se comparer à un père. On peut avoir de la peine à imaginer comment cet homme extrêmement énergique pouvait être doux « comme une nourrice chérit ses propres enfants », mais il en était bien ainsi. La force physique est en général brutale, la force spirituelle est douce. Il y avait beaucoup de gens ayant de la force physique à Thessalonique quand « les Juifs, pleins de jalousie, ayant pris quelques méchants hommes de la populace… troublèrent la ville » (Actes 17:5), mais cela n’aboutit à rien. La douceur de Paul, au contraire, laissa des résultats durables. C’était la douceur engendrée par un amour ardent pour ces jeunes convertis. Il les chérissait, et à cause de cela il les maintenait dans une vive affection, et comment le pouvait-il si ce n’est parce que lui-même avait une vive affection pour eux. Et celle-ci était si vive, qu’il était même prêt à leur communiquer non seulement l’évangile, mais aussi sa propre vie. Il aurait donné sa vie pour eux.
Cependant il ne fut pas appelé à donner sa vie pour eux. Ce qu’il fit, fut de travailler de ses propres mains, de nuit comme de jour, afin de suffire à ses propres besoins et de ne leur être à charge en aucune manière. Il fait de nouveau allusion à cela dans la deuxième épître (2 Thes. 3:8), et Actes 20:34 donne même l’information étonnante qu’il ne se bornait pas à suffire à ses propres besoins, mais qu’il pourvoyait aussi aux besoins de ses compagnons. Ailleurs (3:10) il dit qu’il priait nuit et jour très instamment, et nous savons combien son travail pour l’évangile était abondant. Dans ces conditions, on a de quoi s’étonner que cet homme extraordinaire pût encore trouver du temps pour faire des tentes, mais quoi qu’il en soit, il le faisait, et il rendait ainsi l’évangile exempt de charge (1 Cor. 9:18), bien que le Seigneur ait commandé qu’en règle générale ceux qui prêchent l’évangile puissent vivre de l’évangile. Il est plus qu’évident que le travail manuel est honorable aux yeux de Dieu.
Les Thessaloniciens étaient témoins de tout cela. Comme il était lui-même marqué par la sainteté et la justice pratique, il pouvait leur commander de suivre ses traces, et de marcher d’une manière digne de Dieu — le Dieu qui les avait appelés à être sous Son autorité et à entrer dans Sa gloire.
Ce qui nous a occupés jusqu’ici a été le genre de vie qui caractérisait Paul et ses compagnons d’œuvre. Avec le verset 13, on revient à ce qui caractérisait leurs convertis de Thessalonique. Quand ils avaient reçu la parole de Dieu par des canaux humains tels que Paul et ses compagnons, ils l’avaient reçue en tant que parole de Dieu. Ce verset indique clairement que la parole de Dieu peut être reçue comme une parole d’hommes, mais que même si on la reçoit ainsi, elle n’en reste pas moins véritablement la Parole de Dieu. Si vous avez un appareil photo avec un objectif défectueux, vous trouverez que les objets photographiés sont étrangement déformés sur le papier photo, parfois de manière grotesque. Il n’y a pourtant rien à reprocher aux objets photographiés, qui sont très bien, même s’ils ont l’air difforme sur le papier. Nous devons apprendre à distinguer l’objectif du subjectif comme l’apôtre le fait ici. La parole de Dieu avait été présentée objectivement aux Thessaloniciens, et l’impression subjective produite en eux était selon la vérité. S’ils l’avaient reçue comme une parole d’hommes, l’effet produit sur eux n’aurait été que transitoire. Mais la recevant comme la Parole de Dieu, elle avait opéré en eux puissamment, et elle avait produit en eux les mêmes effets qu’on avait vus au commencement, quand l’évangile avait été prêché en Judée. Bien qu’éprouvés par la persécution, ils tenaient ferme.
Actes 17 nous montre à quelle vitesse avait éclaté l’orage de persécution à Thessalonique. La maison de Jason et Jason lui-même furent assaillis, et certains frères furent traînés devant les magistrats de la ville ; les instigateurs des émeutes étaient des Juifs. L’apôtre leur montre ici que ce qu’ils avaient été appelés à souffrir n’était rien d’autre que ce dont les premiers chrétiens convertis de Judée avaient souffert ; et que les instigateurs juifs des troubles de Judée étaient du même genre que ceux des troubles de Thessalonique. Ceci le conduit à résumer l’accusation portée contre eux.
Autrefois, la grande controverse de Dieu avec les Juifs portait sur leur idolâtrie continuelle. Les écrits des prophètes de l’Ancien Testament en sont pleins. Le Nouveau Testament y rajoute la charge encore plus grave d’avoir « mis à mort le Seigneur Jésus ». En outre, ils chassaient l’apôtre par leurs persécutions, et faisaient leur possible pour interdire la diffusion de l’évangile aux nations. Eux-mêmes refusaient de franchir la porte du salut, et ils empêchaient autant que possible les autres de le faire. Combien est frappante la description de ce malheureux peuple : « Ils ne plaisent pas à Dieu, et sont opposés à tous les hommes » !
Il est assez évident que les nations sont généralement opposées aux Juifs. Les versets 15 et 16 en montrent la raison. De leur coté, les Juifs sont opposés aux nations, et sur le plan national, ils déplaisent à Dieu ; il n’y a donc rien de juste chez eux, quoique, bien sûr, Dieu sauve encore au temps actuel « un résidu selon l’élection de la grâce » (Rom. 11:5). Ils avaient été mis à l’épreuve auparavant. Même après la mort de Christ, une offre de grâce leur avait encore été faite comme résultat de la venue du Saint Esprit, selon le récit d’Actes 3:17-26. Ils donnèrent leur réponse officielle par le martyre d’Étienne, et par la persécution de Paul, lequel fut suscité juste après la mort d’Étienne pour apporter la lumière du salut aux nations. Ils auraient tué Paul aussi, si Dieu n’était intervenu dans Sa providence pour les en empêcher (Actes 9:23, 29). Par conséquent, la colère longtemps retenue, était sans aucun doute déchaînée contre sur eux. En tant que nation, ils n’auront payé le dernier sou que quand la grande tribulation les aura submergés. En attendant, rien ne peut arrêter la colère de Dieu contre eux.
En contraste avec ce terrible contexte, quelle belle l’image nous présentent les versets 17 à 20. L’apôtre qui avait dû fuir précipitamment de nuit de chez eux, désirait ardemment aller les revoir. Comme ils étaient ses enfants spirituels, engendrés par l’évangile, il les considérait comme son espérance, sa joie et la couronne dont il se réjouissait. Les liens qui les liaient à lui étaient très tendres, et hautement spirituels. En regardant vers l’avenir, il anticipait le moment où ils seraient sa gloire et sa joie à la venue du Seigneur. En regardant en arrière, il reconnaissait toute l’œuvre de Satan pour les maintenir, eux et lui, séparés physiquement sur la terre.
Ce passage indique clairement qu’il est permis à Satan de harceler et d’entraver les serviteurs du Seigneur. Mais, si l’on compare ce récit avec l’histoire relatée dans les Actes, il est tout à fait évident que Dieu sait bien surmonter les entraves de Satan pour faire tourner les choses en bien. Satan venait d’empêcher Paul de retourner à Thessalonique, mais Dieu l’avait conduit à Corinthe, où Il avait un grand peuple !
Remarquez aussi combien il est heureux de voir Paul attendre le moment où il serait réuni avec ses chers convertis de Thessalonique dans le ciel. Ses paroles n’auraient pas eu de sens s’il ne s’était attendu à les reconnaître chacun individuellement en ce jour-là. Les saints de Dieu se reconnaîtront les uns les autres quand ils se rencontreront à la venue de Christ, et en Sa présence.
Mais si Paul avait été empêché de venir personnellement — très probablement par la violence de la persécution suscitée contre lui par Satan — il avait envoyé Timothée pour les réconforter et les encourager. Ici encore, au début du chapitre 3, nous voyons en Paul les caractères d’un vrai père en Christ. Il était à Athènes, une ville particulièrement dure et difficile, où il sentait avec plus d’urgence qu’ailleurs, le besoin du soutien et de l’encouragement de compagnons d’œuvre animés du même esprit ; néanmoins il acceptait de se sacrifier et de rester seul pour que Timothée puisse paître les âmes de ces jeunes croyants, et les affermir justement au moment où Satan pensait les abattre au moyen d’afflictions. L’épreuve de leur foi n’avait pas été une surprise, car il les avait avertis, même si son séjour parmi eux avait été tellement court.
De ceci, apprenons qu’il n’est ni juste ni sage de cacher aux jeunes convertis que les tribulations de la part du monde sont le lot normal du chrétien sur la terre. Il y a des joies abondantes dans le christianisme, mais elles ne sont pas en relation avec le monde. Nous aurons de la tribulation dans le monde ; ne déformons donc pas la réalité en pensant que nous pourrons ainsi gagner davantage de convertis. Montrons la vérité en face, et nous éviterons de perdre ainsi aucun vrai converti, tandis que ceux qui font semblant de l’être pourront par contre être arrêtés en grand nombre — pour leur bien, autant que pour le nôtre. Quant à la tribulation, nous devons tous dire à notre tour, « cela est arrivé, comme vous le savez » (fin du v. 4).
En suscitant des persécutions contre les croyants, Satan cherche toujours à viser la foi. Il voudrait l’affaiblir et, si possible, la détruire. Remarquez, par conséquent, l’accent que Paul met sur la foi dans ce passage. Il avait envoyé Timothée pour les encourager « touchant leur foi » (3:2). Il l’avait envoyé pour « connaître ce qui en était de leur foi ». Timothée à son retour avait apporté de « bonnes nouvelles de leur foi », et lui-même « avait été consolé à leur sujet par leur foi ». La foi est l’œil de l’âme ; elle donne la vision spirituelle. Paul savait qu’aussi longtemps que les choses invisibles de la foi seraient des réalités pour eux, la persécution ne ferait que produire un enrichissement spirituel, et les fortifierait, tout comme une douche froide est nuisible à un invalide, alors qu’elle fortifie un homme plein de santé. La foi est un lien vital entre l’âme et Dieu, et si elle est affaiblie, tout ce qui concerne le croyant est affaibli. Satan le sait très bien.
Quand la foi est maintenue dans le cœur des croyants, ils « tiennent ferme dans le Seigneur » ; c’est justement ce qui était une grande joie pour l’apôtre. Cela le réconfortait dans toutes ses afflictions. Ses sentiments à l’égard des Thessaloniciens, exposés aux épreuves à un point pareil si tôt après leur conversion, étaient tellement profonds, qu’avant d’avoir des nouvelles sur la manière dont ils avaient été soutenus à travers ces épreuves, il était comme un homme sur le point de mourir. Les bonnes nouvelles reçues par Timothée l’avaient ramené à la vie. C’est l’image dont il se sert quand il dit : « Maintenant nous vivons, si vous tenez fermes dans le Seigneur ».
Bien que la foi restât si brillante chez ces chrétiens, elle avait pourtant besoin d’être rendue parfaite, comme le verset 10 le montre. Il y manquait quelque chose, en ce qu’ils ne connaissaient pas encore l’ensemble de la vérité révélée. Ce qu’ils avaient vu par la foi, ils le voyaient clairement ; mais ils ne voyaient pas encore tout ce qu’il y avait à voir. L’apôtre désirait avec ardeur les rencontrer à nouveau pour leur apporter ces parties de la vérité divine qu’ils ne connaissaient pas encore. Dans cette épître, il leur révèle un peu de ce qu’ils ignoraient encore, comme nous allons le voir au chapitre 4.
Ayant été empêché jusque-là, il désirait qu’ils croissent et abondent en amour les uns envers les autres. Dieu seul est l’Objet de la foi. Il est aussi l’Objet de l’amour, mais la meilleure expression pratique de l’amour pour Lui consiste à aimer ceux qui sont nés de Lui, comme l’épître de Jean le rappelle. De plus le chrétien devrait être une fontaine débordante d’amour envers tous les hommes. Les Thessaloniciens l’étaient, et cela explique comment ils étaient devenus si efficaces pour annoncer l’évangile, comme nous l’avons vu au chapitre 1. Seulement, il fallait qu’ils abondent et surabondent en amour.
Ainsi ils seraient affermis sans reproche en sainteté en vue de la venue du Seigneur. La sainteté et l’amour sont évidemment étroitement liés. Comme l’amour opère dans nos cœurs en direction de Dieu et des Siens, nous sommes amenés à haïr ce qu’Il hait, et nous sommes préservés sans reproche devant Lui. Le grand but placé devant nous est la venue du Seigneur Jésus avec tous Ses saints. Remarquez cette préposition « avec ». Quand Il viendra en gloire, nous serons avec Lui. Comment nous irons Le rejoindre en haut, afin de revenir des cieux en Sa compagnie quand Il apparaîtra, cela n’est pas encore clairement indiqué dans l’épître, mais ce verset à lui seul, devrait avoir suffi pour assurer les Thessaloniciens, et devrait suffire à nous assurer que, quand Il viendra, aucun ne manquera. Il viendra avec TOUS Ses saints.
À partir du ch. 4, l’apôtre passe de l’exhortation à l’instruction. Les chapitres précédents avaient surtout traité des souvenirs du travail de Dieu opéré chez les Thessaloniciens, et de la conduite et du service de Paul et de ses compagnons d’œuvre parmi eux. Maintenant l’apôtre traite des besoins présents de ses bien-aimés convertis.
Au premier chapitre il avait pu être très élogieux à leur égard, mais cela ne signifiait pas qu’aucun danger ou difficulté ne les guettait, ni qu’ils n’avaient pas besoin de progresser dans les choses de Dieu. Au contraire, ils n’étaient encore que des petits enfants. Ils devaient encore apprendre beaucoup de choses quant à la vérité, et ils avaient besoin d’en savoir plus quant à la volonté de Dieu à leur égard. Une expression importante pour eux et pour nous, est celle qui termine le v. 1 : « de plus en plus ».
En premier lieu ils devaient abonder de plus en plus dans tous ces détails pratiques de la vie et de la conduite qui plaisent à Dieu. Durant son court séjour parmi eux, Paul avait réussi à leur transmettre les grandes lignes de la marche qui plaît à Dieu, bien qu’il y eût, bien sûr, beaucoup à ajouter quant aux détails. C’est une chose de savoir, et une toute autre chose de faire, et nous sommes laissés ici-bas pour plaire à Dieu dans toutes nos activités et nos voies. La volonté de Dieu est notre sainteté, c’est-à-dire que nous soyons séparés de tout ce qui souille pour être entièrement pour Dieu, et l’apôtre leur a donné de la part du Seigneur, des commandements précis à suivre.
Faisons-nous suffisamment attention aux commandements du Seigneur Jésus et de Ses apôtres que nous trouvons en abondance dans le Nouveau Testament ? Nous avons bien peur que la réponse à cette question soit ‘non’. Il y a en effet des croyants qui refusent obstinément qu’un commandement quelconque puisse s’appliquer à des chrétiens. Plus exactement, ils n’en veulent pas. Ils pensent que les commandements se rattachent si exclusivement à la loi de Moïse, que faire peser le moindre commandement sur le chrétien, c’est le remettre immédiatement sous la loi, et ils savent bien nous rappeler que, nous chrétiens, nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce.
Mais en cela ils se trompent. Sous la grâce, nous avons été introduits dans le royaume de Dieu. L’autorité divine a été établie dans nos cœurs, si du moins nous sommes vraiment convertis ; et bien que l’amour soit la force qui gouverne dans ce royaume béni, l’amour a cependant ses commandements, non moins que la loi. La loi énonçait des commandements sans fournir ni le motif ni la puissance qui assuraient l’obéissance. Seul l’amour peut fournir la force contraignante nécessaire. Or il y a des commandements d’amour. « C’est ici l’amour de Dieu, que nous gardions Ses commandements, et Ses commandements ne sont pas pénibles » (1 Jean 5:3). Sous la loi, les hommes recevaient des commandements, et leur vie et leur position devant Dieu dépendaient de ce qu’ils les gardaient ou non. Sous la grâce, la vie et la position du croyant sont assurées en Christ, et les commandements qu’il reçoit sont destinés à façonner et diriger cette vie nouvelle d’une manière qui plaise à Dieu.
Grâces à Dieu, nous avons dans le Nouveau Testament de nombreux commandements clairs du Seigneur couvrant tous les sujets majeurs de la vie et du service. Il y a cependant de nombreux sujets mineurs sur lesquels le Seigneur n’a pas donné d’instructions particulières (comparer à cet égard les trois versets de 1 Corinthiens 7:6 et 7:25 et 14:37). Ces omissions ne sont pas un oubli, mais elles sont de propos délibéré. Il est évident que le but du Seigneur est de laisser de nombreuses choses aux exercices de Ses saints, exercices faits avec prière ; ils doivent chercher dans les Écritures pour découvrir ce qui Lui plaît, et juger par des analogies tirées de ce qu’Il a fait autrefois. Ceci a pour but leur développement spirituel, pour qu’ils aient « les sens exercés à discerner le bien et le mal » (Héb. 5:14). En ce qui concerne de tels sujets, chacun de nous doit chercher à déterminer quelle est la volonté de Dieu, et à en être pleinement persuadé dans son esprit.
Nous admettons tout ceci pleinement, mais n’allons pas négliger les commandements clairs du Seigneur quand Il en a donné. Certains chrétiens sont passablement enclins, nous le craignons, à se tromper eux-mêmes dans ce domaine. Ils semblent très exercés sur tel ou tel point. Ils cherchent de la lumière. Ils prient très pieusement. Pourtant, pendant tout ce temps-là, s’ils ouvraient leur Bible, un commandement clair du Seigneur sur le point en question leur sauterait aux yeux. D’une manière ou d’une autre, ils se débrouillent de l’ignorer. Dans de telles conditions, toutes leurs prières et exercices n’ont guère de valeur, et sentent plutôt l’hypocrisie.
Nous nous sommes appesantis un peu sur ce point à cause de son importance.
Revenons à notre passage, et remarquons qu’après avoir dit que, d’une manière générale, la volonté de Dieu pour les Siens est leur sainteté, l’apôtre précise un péché qui est l’ennemi mortel de cette sainteté. Ce péché particulier était excessivement banal parmi les non-Juifs, si banal, même, qu’on n’y pensait même pas, et c’est seulement quand la lumière du christianisme l’a éclairé, que la profondeur du mal de ce péché est apparue. Parmi les nations christianisées d’aujourd’hui, on en a bien moins horreur qu’il y a 50 ans, ce qui témoigne de toute la distance dont on s’est détourné même d’une profession chrétienne extérieure. Les versets 3 à 7 sont tous en rapport avec ce péché particulier. Que chacun lise soigneusement ces versets, et prenne à cœur les paroles acérées de l’apôtre.
Le mot « sainteté » apparaît trois fois dans ces versets (v. 3, 4, 7), et il est mis en contraste avec l’« impureté » au verset 7. Nous avons été appelés à la sainteté, et si nous l’ignorons, il y aura des conséquences graves de trois types.
En premier lieu, prenons en compte le Seigneur, car Lui s’occupera de nous dans Son juste gouvernement des saints. S’il a été fait tort à quelqu’un, Il se constituera Lui-même le Vengeur de leur cause. En second lieu, il faut tenir compte de Dieu. Il peut sembler que le malfaiteur se borne à mépriser ou à méconnaître les droits de l’homme, alors que c’est les droits de Dieu qu’il méconnaît. En troisième lieu, il faut considérer le Saint Esprit — le mot sainteté vient de la même racine. L’Esprit nous a été donné, et Il nous met à part pour Dieu.
Après s’être occupé de ce péché qui se déguise si souvent faussement sous le nom d’amour, Paul passe au v. 9 à l’amour fraternel, dont on trouve la vraie réalité parmi le peuple de Dieu. Il reconnaît avec bonheur qu’il n’y avait pas besoin d’exhorter les Thessaloniciens à cet égard, car ils avaient été enseignés de Dieu à le manifester. C’était un fruit instinctif de la vie divine dans leurs âmes. La seule chose qu’il avait à leur dire, c’était d’y « abonder de plus en plus ». Nous retrouvons à nouveau cette expression ici. Il doit y avoir de plus en plus l’heureuse obéissance aux commandements du Seigneur, et de plus en plus d’amour fraternel parmi le peuple de Dieu. AMOUR et OBÉISSANCE — voilà l’important, et il en faut de plus en plus ! Combien nous serons heureux, si nous portons ces caractères !
Le passage de l’amour fraternel aux instructions très simples des versets 11 et 12 est très significatif. On a vu l’amour fraternel dégénérer jusqu’à circonvenir de manière indigne son frère. Voilà ici le rectificatif salutaire. Nous devons « nous appliquer à vivre paisiblement, à faire nos propres affaires et à travailler de nos propres mains ».
Au verset 13 l’apôtre aborde le sujet qui était apparemment la raison principale d’écrire cette épître. Ils avaient à ce moment-là beaucoup d’affliction et de difficulté à l’égard de quelques-uns d’entre eux qui étaient décédés. Ils savaient bien que le Seigneur Jésus allait revenir, et ils L’attendaient pour bientôt ; mais c’est ce qui rendait pour eux très mystérieuses ces morts inattendues. Ils sentaient que, d’une manière ou d’une autre, ces chers frères allaient être perdants. Le Sauveur allait revenir et la gloire allait briller sans eux ! C’était une peine réelle pour eux, mais c’était une peine fondée sur l’ignorance, et il suffisait d’apporter la lumière de la vérité pour dissiper définitivement cette peine.
« Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance », dit l’apôtre, et dans ce qui suit il les instruit de tous les détails qu’ils avaient besoin de connaître, complétant sur ce sujet ce qui manquait à leur foi.
La première chose dont il les assure, c’est que Dieu amènera ceux qui se sont endormis avec Jésus quand Il reviendra. Au dernier verset du chapitre 3, il avait parlé de « la venue de notre Seigneur Jésus avec TOUS ses saints », et il renforce ici cette assurance. Le « tous » inclut « ceux qui se sont endormis en Jésus », car autant il est certain que Jésus Lui-même est mort et est ressuscité, autant il est certain que ceux-là seront amenés avec Christ. La mort et la résurrection de Christ sont pour la foi la référence absolue de ce qui est vérité, réalité et certitude. Toutes les parties de la vérité ont le même degré de certitude, et l’apôtre désire qu’ils le réalisent.
Cette assurance si précise et si consolante, ne résolvait pas la difficulté qu’il y avait dans leur esprit quant à la manière dont cela devait se passer. Comment ces saints délogés pourraient-ils se trouver dans la gloire de Christ pour venir avec Lui à Sa venue ? De quelle manière ce grand changement allait-il s’accomplir ? La réponse à cette question est donnée dans les versets suivants, que l’apôtre fait précéder des quelques mots suivants comme une préface : « Nous vous disons ceci par la parole du Seigneur ». Il indiquait par là que ce qu’il leur communiquait était une révélation directe et nouvelle de la part du Seigneur, et non pas une redite de ce qui avait été déjà révélé. L’élément de vérité qu’il leur fait connaître était juste ce dont ils avaient besoin pour compléter leur compréhension de la venue du Seigneur.
Quand le Seigneur viendra, les saints seront divisés en deux classes : 1) « nous, les vivants, qui demeurons », et 2) « ceux qui se sont endormis ». Les Thessaloniciens n’avaient pas du tout envisagé la possibilité de l’existence de cette deuxième classe. Même ensuite, ils s’imaginaient probablement que la première classe formerait la majorité, et la deuxième une minorité, ce qui les rendait enclins à traiter les seconds comme quantité négligeable. Le verset 15 rectifie ces pensées. L’apôtre les assure de ce que les saints de la classe un ne devanceraient pas (c’est-à-dire « ne passeraient pas devant » ou « n’auraient pas la préséance sur ») ceux de la classe deux. Si une préséance devait être accordée, elle serait donnée à ceux de la classe deux comme le verset 16 le montre, car il y est dit que « les morts en Christ ressusciteront premièrement ».
Les versets 16 et 17 parlent alors de la venue du Seigneur Jésus pour Ses saints. Ils nous révèlent comment Il va les rassembler auprès de Lui pour pouvoir ensuite venir avec eux tous selon l’affirmation du dernier verset du chapitre 3. Si l’on ne voit pas la distinction entre Sa venue pour et Sa venue avec, il est impossible de comprendre clairement la venue du Seigneur.
Quelle grandeur dans cette phrase : « Le Seigneur Lui-même descendra » ! À cette heure suprême, Il n’agira pas par intermédiaire, mais Il viendra Lui-même ! Il descendra avec un cri de commandement. Des myriades d’anges serviront, car la voix d’archange sera entendue. Les armées de Dieu seront mises en branle, car les trompettes de Dieu sonneront. Mais tout cela ne sera que secondaire par rapport à l’action puissante du Seigneur Lui-même. Le verset 16 nous décrit Sa descente soudaine du ciel en l’air, l’exercice de Sa puissance, et Sa voix qui réveille les morts.
La fin du verset 16 et le verset 17 montrent ce que sera la réponse immédiate de la part des saints. Le premier effet de Sa puissance se verra dans la résurrection des saints endormis. Puis ceux-ci, accompagnés des vivants d’entre nous demeurés jusqu’à cette heure-là, seront enlevés pour rencontrer le Seigneur en l’air, et pour être avec Lui pour toujours. Combien tout cela est simple et, grâces à Dieu, l’accomplissement en est aussi certain que simple.
Remarquons bien sûr que ce passage ne donne pas tous les détails en relation avec cette bienheureuse espérance. Voulons-nous savoir, par exemple, dans quelle condition les morts en Christ seront ressuscités ? La réponse se trouve en 1 Corinthiens 15. Ce chapitre nous informe aussi du changement qui s’opérera dans les corps de tous les saints en vie quand Il viendra. Nous devons être changés en une condition incorruptible et spirituelle juste avant d’être enlevés. Ce chapitre nous dit aussi que tout se passera « en un instant, en un clin d’œil », ce qui nous assure que, bien que les morts en Christ ressuscitent premièrement, la préséance qui leur est accordée ne sera que d’un court instant.
Notez le mot « ensemble » au verset 17. Les Thessaloniciens avaient de l’affliction, et nous aussi souvent. Enseignés à s’aimer les uns les autres, leurs cœurs étaient déchirés quand la mort leur arrachait l’un ou l’autre d’au milieu d’eux. Nous connaissons aussi ces déchirements. Nous ne sommes pas affligés comme ceux qui n’ont pas d’espérance, ni eux non plus. La voix du Fils de Dieu qui donne la vie va nous réunir. Nous Le rencontrerons, mais non pas individuellement ni par petits groupes isolés. Nous serons ravis ENSEMBLE. ‘Quel chœur, quelle rencontre, quelle famille complète !’ comme dit un cantique.
Remarquez encore que nous allons à la rencontre du Seigneur. Le verbe rencontrer utilisé ici ne figure que trois fois ailleurs dans le Nouveau Testament : en Matthieu 25:1 et 6, et Actes 28:15. Dans tous les cas, il a le sens d’« aller et revenir avec ». Quand les frères de Rome rencontrèrent Paul, c’est exactement ce qui eut lieu. Ils allèrent jusqu’au forum d’Appius, et l’ayant rencontré, ils se joignirent à lui et retournèrent avec lui à Rome. C’est exactement ainsi que nous rencontrerons tous notre Seigneur en l’air. Rejoignant Sa compagnie, plus jamais séparés de Lui, nous retournerons avec Lui quand Il sera manifesté au monde dans Sa gloire.
Ces mots ne suffisent-ils pas à réconforter nos cœurs ? Ne suffisent-ils pas à les remplir d’une joie durable ?
Les deux premiers versets du chapitre 5 forment un contraste très net avec les versets 13 et 15 du ch. 4. En ce qui concerne la venue du Seigneur pour Ses saints (« l’enlèvement » comme on a l’habitude de l’appeler), ils étaient ignorants, et s’étaient créé par là inutilement une difficulté et un sujet d’affliction. L’apôtre leur écrit « par la parole du Seigneur » pour les éclairer. Mais « pour ce qui est des temps et des saisons », ils n’étaient pas du tout ignorants et n’avaient pas besoin que Paul leur écrive.
Remarquons bien la distinction ainsi faite entre ces deux parties de la vérité prophétique. Il est possible d’être tout à fait ignorant quant à l’enlèvement, tout en étant bien informé quant aux temps et aux saisons. Ce sont simplement deux choses différentes, bien distinctes. Si l’enlèvement était une partie essentielle des temps et des saisons, alors être ignorant quant à l’enlèvement impliquerait une ignorance partielle quant aux temps et aux saisons. Mais les Thessaloniciens étaient tout à fait ignorants sur l’enlèvement tout en étant bien instruits quant aux temps et aux saisons, au point que l’apôtre pouvait dire « vous savez vous-mêmes parfaitement » et « vous n’avez pas besoin qu’on vous en écrive ».
Les temps et les saisons se rapportent à la terre et non aux cieux, selon Genèse 1:14. L’expression utilisée ici (5:1) ne vise pas les divisions de l’histoire de la terre en fonction du mouvement des corps célestes, mais elle se réfère à ces divisions plus larges, caractérisées chacune par des aspects particuliers dépendant du gouvernement moral de Dieu par rapport à la terre. De nouvelles saisons avaient été introduites autrefois par des évènements comme le déluge, la rédemption d’Israël d’Égypte, le don de la loi, le renversement de la lignée des rois issus de David, et le passage à la domination des nations. Une autre saison à venir doit être introduite par le Seigneur Jésus « prenant Sa grande puissance et entrant dans Son règne » (Apoc. 11:17). Ce sera « le jour du Seigneur ».
Or l’enlèvement des saints est déconnecté de ces saisons terrestres. Il ne constitue pas un simple événement parmi tant d’autres dans le déroulement des évènements terrestres. Le Seigneur appellera Ses saints au ciel pour qu’ils jouissent de leur héritage céleste. L’église qui est composée de tous les saints appelés, qui font partie de la dispensation actuelle, est céleste dans son appel et dans son avenir. Elle n’appartient pas à la terre, c’est la raison pour laquelle son enlèvement de la terre au ciel ne figure pas au programme des évènements terrestres. Il n’y a aucune allusion à cet enlèvement dans les textes de l’Ancien Testament. Bien saisir ce sujet fournit une clé qui ouvre une bonne partie de la vérité sur les dispensations, laquelle reste autrement fermée à nos esprits.
Le jour où le Seigneur jouira de Ses droits, et dominera toute la situation, vient sûrement. Son arrivée sera inattendue, soudaine, inévitable et infaillible dans ses effets. Ce jour viendra, comme toutes les actions de Dieu, au temps et de la manière les plus appropriés possible, et il en résultera la destruction pour les incrédules. Au moment précis où les hommes diront « paix et sûreté », le jugement tombera. Les conditions parmi les nations sont telles que la paix est une nécessité urgente. Les enseignements modernes, tant scientifiques que religieux, sont tels que les hommes se croient de plus en plus à l’abri d’évènements surnaturels. Dans l’esprit des gens, Dieu a été réduit à la non-existence par la doctrine populaire de l’évolution, de sorte qu’ils ne craignent plus rien de ce côté-là. À leur avis, la seule menace restante vient de l’homme. L’homme, cet être merveilleux, a fait tellement d’inventions, mais malheureusement, aussi merveilleuses qu’elles soient dans tous les domaines, elles sont capables d’être utilisées aux fins les plus diaboliques. La sécurité n’est assurée que si la paix peut être maintenue parmi les hommes.
Quand les hommes se congratuleront d’avoir atteint cet objectif si désiré, alors Dieu fera respecter Ses droits, et le jour du Seigneur arrivera. Le monde sera pris par surprise comme quelqu’un endormi dans le noir ; mais rien de tel n’arrivera aux croyants. Aujourd’hui, le monde est endormi dans les ténèbres, aujourd’hui le croyant est un fils de la lumière, et dans la lumière.
Le contraste entre le croyant et le monde, selon les versets 4 à 8, est très frappant, et il vaut la peine d’y réfléchir. Le monde est dans les ténèbres ; il dort ; il est même ivre, intoxiqué par les influences d’en bas. Cela n’a jamais été plus visible qu’aujourd’hui où la multitude de moyens d’intercommunication permettent de répandre les idées et les influences avec une extrême rapidité. Pensez à la force avec laquelle le mot « évolution » a drogué les esprits des hommes ! Aucun stupéfiant jamais découvert pour le corps ne lui est comparable.
Le croyant n’est pas dans les ténèbres ni des ténèbres. Il est fils de la lumière, et fils du jour. Il a été engendré, pour ainsi dire, par la lumière qui l’a atteint par l’Évangile, et il partage le caractère de ce qui lui a donné naissance. Donc, bien qu’il soit dans le monde qui est dans les ténèbres, il n’est pas lui-même dans les ténèbres ; mais plutôt la lumière divine environne sa marche. Il est un fils du jour qui vient, et par conséquent il sait où il va et ce qui va arriver.
C’est là-dessus qu’est basée l’exhortation à se débarrasser de tout ce qui pourrait être du sommeil, afin de veiller et d’être sobres. Comme moyens pour veiller dans la sobriété, nous devons être caractérisés par la foi, l’amour et l’espérance. Ces vertus, si elles sont en exercice actif, sont comme une cuirasse et un casque, protégeant à la fois le cœur et la tête en ce jour de conflit. Bien que fils de la lumière, nous sommes environnés des ténèbres du monde, et des mauvais coups nous tombent dessus en provenance des ténèbres.
Notre espérance est « l’espérance du salut ». Il n’est jamais dit dans l’Écriture que le chrétien espère le pardon des péchés, mais qu’il espère le salut, car le salut est un mot de sens large, embrassant jusqu’à la délivrance finale qui nous atteindra à la venue du Seigneur. C’est cela que nous espérons, c’est-à-dire que nous l’attendons en comptant dessus. Nous sommes sûrs que ce salut arrivera en son temps, car il n’y a pas d’incertitude dans les espérances fondées sur Dieu et Sa parole.
Le monde qui rejette Christ est destiné à la colère quand les coupes de la colère de Dieu se déverseront sur la terre. On trouve les détails sur ce temps solennel dans l’Apocalypse. Mais nous, nous avons été destinés à l’acquisition du salut par notre Seigneur Jésus Christ. Ce à quoi Dieu destine arrive toujours à l’heure, sans jamais manquer. La colère pour le monde et le salut pour les saints sont aussi certains l’un que l’autre.
Ce salut va nous arriver par notre Seigneur Jésus Christ agissant selon ce qui est décrit aux versets 16 et 17 du ch. 4. Les Siens seront retirés par Lui du lieu du jugement, comme Dieu avait autrefois enlevé Énoch avant sa mort et avant le déluge. Bien des passages de l’Ancien Testament rendent témoignage à la manière dont Dieu met les Siens à l’abri du jugement. Il peut le faire en les mettant dans un abri en sécurité et en leur faisant traverser l’épreuve, comme Il le fit autrefois pour Noé, et comme Il le fera pour un résidu pieux de Son peuple Israël lors des jugements qui vont se répandre prochainement sur la terre. Il peut le faire en les enlevant de la scène du jugement, pour qu’il ne la voie jamais, comme Énoch dans le passé et comme l’église dans le futur. Mais Il le fait toujours.
Ayant ainsi acquis le salut, il est juste que celui-ci nous atteigne, car Celui qui nous l’apportera est mort pour nous, comme le v. 10 le rappelle. Le but qu’Il avait devant Lui en mourant pour nous était que « nous vivions ensemble avec Lui ». Combien cette vérité merveilleuse est pleine de réconfort et d’édification !
Du chapitre 4:13 au chapitre 5:11, nous avons un long passage, dont la fin ramène au point de départ. Jésus est mort pour nous afin de nous avoir avec Lui. Il mettra la touche finale à Son dessein quand Il enlèvera Ses saints en Sa présence, soit qu’ils veillent sur la terre, soit qu’ils dorment dans leurs tombes.
Pesons tous ces mots : « afin que nous vivions ensemble avec Lui » — que leur douceur pénètre profondément nos âmes ! Il est mort pour que nous vivions. Or non seulement il y a la vie devant nous, mais la vie ensemble avec Christ. Nous avions remarqué le mot « ensemble » à la fin du chapitre 4 (4:17). C’était délicieux de découvrir qu’au jour de la résurrection nous serons unis à tous les saints — et réunis avec ceux que nous aurons connus sur la terre — pour aller à la rencontre du Seigneur. C’est encore plus délicieux de savoir que nous jouirons de la vie ensemble avec Lui pour l’éternité comme une compagnie unie. Tout ce que la vie signifie, ses visées et ses joies, nous le partagerons avec Lui. Nous aurons Sa vie pour avoir la capacité de partager Sa vie en ce jour. Déjà aujourd’hui nous pouvons partager Ses pensées, Ses joies, bien que pas encore dans la plénitude merveilleuse de cet heureux lendemain.
Les exhortations de la fin de l’épître commencent au verset 12. Il n’y avait évidemment pas d’anciens désignés officiellement à Thessalonique. C’est pourquoi l’apôtre désirait qu’ils connaissent — dans le sens de reconnaître — ceux qui étaient parmi eux qualifiés comme tels, et qui faisaient le travail d’ancien. Ils ne devaient pas seulement les connaître, mais aussi écouter leurs avertissements, et les estimer en amour. L’esprit charnel, qui est par nature insubordonné, prendrait avantage de l’absence de toute désignation officielle pour se moquer de leur autorité spirituelle ; mais il ne devait pas en être ainsi.
Combien cela montre clairement que ce qui est de toute importance, c’est la qualification et l’autorité morales telles que données de Dieu, et non pas une désignation et une sanction officielles, même administrées par un apôtre. Les secondes sans les premières ne sont qu’une coquille vide. Qu’en est-il alors quand la désignation officielle n’a plus rien d’apostolique ? Or l’Écriture est tout à fait muette quant à une quelconque transmission de l’autorité et des pouvoirs apostoliques de génération en génération.
Si le Seigneur suscite des hommes pieux avec des instincts de bergers pour prendre soin du bien-être spirituel des Siens, nous devrions les reconnaître avec action de grâces, et en profiter, même à défaut d’autorité apostolique pour les désigner. Nous croyons que c’est justement notre position aujourd’hui. Faisons attention de ne pas repousser de tels guides spirituels. Après tout, ce n’est pas difficile de discerner entre ceux qui fatiguent en se mêlant des affaires des autres, et ceux qui prennent soin avec amour de notre bien-être spirituel dans la crainte de Dieu.
Dans les versets 14 à 22, nous avons une série d’exhortations aussi importantes que brèves.
Il est évident que l’église de Dieu n’a pas à être une communauté où chacun fait ce qui lui plaît. C’est plutôt un lieu où est maintenu l’ordre spirituel sous l’autorité divine. C’est ce à quoi nous devrions nous attendre, si l’on se souvient que c’est la maison de Dieu. Avertissements, encouragements, aides doivent être administrés selon les occasions (5:14). La patience doit être en exercice. Ce qui est bon doit être poursuivi (5:15). La joie, la prière et les actions de grâces doivent être les heureuses occupations des saints, et ceci constamment (5:16-18).
Rien ne doit éteindre la joie du croyant, car elle provient de ce qui est éternel (5:16). La prière doit être incessante, car les besoins sont continuels, et l’accès au trône de la grâce n’est jamais fermé du côté de Dieu (5:17). La prière, et cette attitude d’âme dont la prière est l’expression, doit être habituelle. Quant aux actions de grâces (5:18), elles doivent être rendues à Dieu « en toutes choses », puisque nous savons que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8:28). De plus, la volonté de Dieu est que nous soyons reconnaissants, afin qu’Il « habite au milieu de » nos louanges, selon l’esprit du Psaume 22:3. Ces choses sont profondément individuelles.
Les versets 19 à 22 traitent davantage de sujets concernant l’assemblée des saints de Dieu, où l’Esprit opérait et faisait connaître la pensée de Dieu. Là, en ces premiers temps, Il avait parfois l’habitude de parler et d’agir de manière surnaturelle (voir Actes 13:2 ; 1 Corinthiens 12:7-11 ; 1 Timothée 4:1). De manière plus générale, Il faisait entendre Sa voix par le ministère des prophètes, comme 1 Corinthiens 14 l’envisage. Les Thessaloniciens ne devaient pas essayer de réguler l’action de l’Esprit dans l’assemblée, de peur d’éteindre Son action. Ce n’est pas à nous de contrôler Son action, mais à Lui de nous contrôler. On devait donner aux prophéties la place et l’importance qui leur étaient dues, et cependant, sachant que de fausses prophéties n’étaient pas quelque chose d’inconnu, tout ce qu’ils entendaient devait être éprouvé, c’est-à-dire testé, car, bien qu’ils n’avaient pas encore le Nouveau Testament écrit, ils avaient l’Ancien Testament et les instructions orales de l’apôtre. Après avoir testé ce qu’ils entendaient, ils devaient tenir ferme tout ce qui était bon, et s’abstenir, ou se tenir éloigné, de toute forme de mal.
En lisant ces exhortations, ne sentons-nous pas qu’un niveau très élevé est placé devant nous ? Il en est bien ainsi, en effet, et pour l’atteindre, nous avons besoin d’être mis à part [sanctifiés] pour Dieu ; et Dieu Lui-même, le Dieu de paix, doit être l’Auteur de notre sanctification. Le désir de l’apôtre, c’est que Dieu puisse accomplir cette sanctification, l’homme tout entier, esprit, âme et corps étant soumis à Sa puissance. C’est le moyen d’être sanctifiés entièrement.
Si nous sommes réellement mis à part pour Dieu, esprit, âme et corps, nous serons conservés sans reproche. À la venue de notre Seigneur Jésus Christ, nous serons retirés de cette scène de souillure, et nous n’aurons plus la chair en nous.
Alors combien ce verset 24 est encourageant ! Malgré toutes les chutes et défaillances de notre côté, Dieu nous a appelés à cette condition sans reproche et en gloire ; Il ne manquera pas d’achever Son dessein en ce qui nous concerne. Il le fera !
À cette fin, que nous faut-il, sinon que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec nous. Et l’épître se termine par une bénédiction à cet effet.