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Pourquoi s’agitent les nations ?
Psaumes 1 et 2
F. B. Hole.
Extrait de “Scripture Truth” Vol. 27, 1935, p. 10
1 [Le fond de la question du Ps. 2]
2 [L’homme selon Dieu du Ps. 1]
3 [Le déchainement contre l’Éternel et contre Christ]
4 [Un rejet de la Bible par flatterie ou par opposition franche]
5 [Le sommet de l’opposition, avec l’antichrist]
8 [Avertissement : urgence de se soumettre à l’autorité de Christ]
8.1 [Se soumettre en se réfugiant vers Lui]
8.2 [Suivre les traces et porter les caractéristiques de l’homme du Ps. 1]
Le psaume 2 commence par cette question : « Pourquoi s’agitent les nations ? ». Elle a été écrite pour la première fois il y a trois mille ans. Pour autant, elle ne fait pas que donner un éclairage sur des affaires d’une lointaine antiquité ; elle n’est pas désuète, ni dénuée d’intérêt aujourd’hui. La Bible traite de valeurs éternelles et quand elle touche aux choses passagères du temps, c’est pour révéler les courants sous-jacents dans les affaires humaines, courants qui ne changent pas au cours du temps.
Dans l’Ancien Testament, le mot traduit par « nations » apparaît fréquemment pour désigner les diverses nations de la terre en dehors d’Israël. Ce premier verset : « Pourquoi s’agitent les nations, et les peuples méditent-ils la vanité ? », exprime exactement ce que chacun d’entre nous se demande aujourd’hui concernant l’agitation des nations.
Dans ce psaume, non seulement la question est posée, mais une réponse claire est donnée, et elle l’est avec une vision prophétique qui va à la racine des choses, et une prédiction qui nous conduit à la fin des choses, quand l’agitation et le déchainement des nations cesseront. En tirant profit de la vision prophétique – surtout si nous discernons le contraste entre ce psaume et le psaume 1 – nous ferons des progrès quant à l’instruction morale. En tirant profit de la prédiction prophétique, nous ne serons pas trop troublés si nous vivons au milieu de l’agitation.
Il y a d’innombrables causes de conflits parmi les nations ; ces causes apparentes varient de siècle en siècle, voire d’année en année. Le Psalmiste inspiré creuse plus profondément et discerne qu’à la racine de tout se trouve l’iniquité innée de l’homme déchu qui désire se débarrasser de la contrainte que l’Éternel et Son Oint pourraient lui imposer. Cette iniquité est l’essence même du péché.
L’Homme contemplé au Psaume 1 en est l’exacte antithèse. Il est totalement séparé des pécheurs, de leurs pensées et de leurs voies. Il fait de la loi de l’Éternel ses délices et sa méditation. La loi que l’homme naturel considère comme une contrainte intolérable, fait ses délices. En conséquence, il est comme un arbre planté près d’une rivière coulant doucement, prospère et portant du fruit – une image qui n’évoque pas l’agitation et le tumulte, mais au contraire, la tranquillité et la prospérité.
Le Seigneur Jésus est le seul qui a pleinement répondu à la description du Psaume 1. Lui seul a pu dire : « Ma viande est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre ». Puisque cela caractérisait Sa vie, Il a pu dire plus loin dans l’évangile de Jean : « je vous donne ma paix » – une paix jamais ébranlée par les tempêtes extérieures. Les années de Son ministère se sont passées au milieu d’un tourbillon de forces contraires et opposées, mais Il demeurait au centre même de la volonté de Dieu, prenant plaisir à faire cette volonté, avec une parfaite sérénité.
Maintenant, nous sommes appelés à suivre ses pas. Son chemin est notre chemin, bien que nous le suivions si souvent d’un pas faible et hésitant. Nous pouvons cependant compter sur le fait que la mesure dans laquelle nous prenons plaisir à la volonté de Dieu et y obéissons, déterminera la mesure dans laquelle nous serons prospère et porterons du fruit paisiblement.
Pourquoi les saints s’agitent-ils si souvent ? Parce qu’ils ne sont pas en harmonie avec la volonté de Dieu, ou sont en guerre ouverte contre elle. Si nous prenons plaisir à sa volonté, et méditons jour et nuit les Écritures qui révèlent sa volonté et ses desseins, nous prospèrerons et porterons du fruit.
Depuis qu’elles existent en tant que nations, les diverses races de l’humanité ont toujours été agitées et à la poursuite de vains objectifs ; dans une vision prophétique, le Psalmiste entrevoit le moment – que nous pensons proche – où leur déchainement atteindra son apogée sous des rois et des gouvernements d’un génie et d’une puissance extraordinaires. Un dernier grand soulèvement contre l’Éternel et contre son Christ sera concerté, pour débarrasser l’humanité une fois pour toutes de ces liens et de ces cordes qu’elle considère comme les reliques d’un âge moins éclairé, moins scientifique, et par conséquent comme un obstacle intolérable au progrès et à la gloire de l’humanité. Un jour viendra où la religion chrétienne sera presque universellement considérée comme une telle relique, et ne sera plus tolérée.
Cette prédiction ne surprend pas ceux qui voient la dérive si visible de la chrétienté. Le cri sera donc : « Rompons leurs liens, et jetons loin de nous leurs cordes ». C’est bien ce que disent aujourd’hui les conducteurs d’une grande partie de la chrétienté, mais qu’ils expriment de façon assez différente : simplement par l’attitude moderne de considérer la Bible.
Beaucoup rendent hommage à la Bible en termes élogieux. Elle est estimée comme de la littérature ancienne incomparable. Ses maximes, son ton moral, l’éthique qu’elle inculque, surpassent tout ce que l’on peut trouver ailleurs. Le personnage dépeint dans les évangiles, Jésus de Nazareth, est considéré comme étant absolument unique ; la vie qu’il a vécue est sans rivale. De plus, la version anglaise autorisée KJV est considérée comme une merveille littéraire, une source de pur anglais, de sorte qu’aucune formation n’est vraiment achevée tant que l’étudiant anglais n’en a pas quelque connaissance. Tout cela et plus encore peut être dit, et pourtant, d’un autre côté, la Bible peut être rejetée avec mépris.
Nous ne pouvons dire si ces beaux discours et ces éloges sur la Bible servent sciemment de camouflage, mais nous savons que c’est souvent le cas et qu’ils cachent le refus obstiné de considérer la Bible comme une autorité. Si quelqu’un cite la Bible comme autorité dans les choses de Dieu et de la religion, les « rois » et les « princes » modernes du monde religieux s’en insurgent et déversent sur lui leur mépris. Ils acceptent qu’elle donne une histoire intéressante du développement de la religion jusqu’au premier siècle de l’ère chrétienne, mais c’est tout. Un Luther, un Calvin, et bien d’autres encore, la citaient comme autorité suprême, et adoptaient volontiers ses liens et ses cordes, comme le font aussi beaucoup de croyants aujourd’hui, tandis que ses opposants, « rois » et « princes », veulent être libres de raisonner et de spéculer à leur guise, et ne veulent rien recevoir de la Bible.
Ainsi, depuis plus d’un siècle, la Bible est attaquée dans le seul but de saper son autorité. Cela n’a que trop bien réussi auprès de la masse des adeptes non convaincus de la religion chrétienne. L’iniquité croissante, le relâchement des mœurs et du comportement, si visibles dans les pays protestants, témoignent de la façon dont les liens ont été rompus et les cordes de la Parole divine, jetées loin.
L’attaque n’est pas encore à son paroxysme. Elle le sera bien sûr, comme l’annonce 2 Thessaloniciens 2, avec l’apostasie et la révélation de l’homme de péché « qui s’oppose et s’élève contre tout ce qui est appelé Dieu ou qui est un objet de vénération ». Quand ce point sera atteint, toute contrainte sera ôtée, et la seule « divinité » qui subsistera sera l’homme, en la personne de « l’homme de péché ».
Alors, les nations seront effectivement agitées et les peuples se croiront vainement libres d’élaborer un avenir glorieux sans contrainte ni interférence. En ces jours-là, le « déchainement » pourra prendre la forme d’une propagande enthousiaste d’adulation et d’acclamations.
Ceux qui sont trompés par le pouvoir satanique pourront trouver cela très merveilleux. Pour ceux qui craignent Dieu, ce sera très terrible. Quant à Dieu, Lui-même s’en rira.
Les Écritures présentent rarement Dieu en train de rire. Elles le font trois fois dans les Psaumes, et une fois dans les Proverbes ; dans chaque cas, la même chose est en vue. Si les hommes rejettent sa miséricorde, s’ils maltraitent son peuple, s’ils le renient de façon inique, ainsi que son oint, en tournant en dérision son autorité et sa parole, ils seront jugés en temps voulu ; et non seulement ils seront jugés, mais ils seront rabaissés de façon à être ridiculisés, objets de dérision pour tout être intelligent. En ce jour, le « rire » sera du côté de Dieu. La colère divine sera alors déversée (v. 5), et c’est le Fils qui exécutera cette colère (v. 12). Mais il n’aura pas besoin de s’y épuiser , car quand sa colère s’embrasera tant soit peu, ils périront. Le petit doigt de sa colère sera plus gros que les reins de toutes leurs forces réunies.
Les agitations, les imaginations, les conseils que prennent les rois et les princes, n’aboutissent à rien ; le conseil de Dieu demeure. Ses desseins ne sont pas retardés d’une heure, et Son Roi sera oint exactement comme prévu sur Sion, la montagne de sa sainteté. Le mot « oint » signifie aussi « établi ». Les princes et les rois s’en iront en jugement, les cris et le tumulte cesseront, et le Roi de l’Éternel sera oint selon le décret.
Maintenant, regroupons les choses qui nous frappent dans les deux premiers Psaumes au sujet du Seigneur. Tout d’abord, Il est “l’Homme” absolument exempt de tout mal, qui trouvait toute sa joie dans la volonté de Dieu révélée dans Sa parole et qui, par conséquent, portait du fruit en tout, faisant tout prospérer à la gloire de Dieu. Il n’était pas la négation des pensées de Dieu comme l’avait été le premier homme. Au contraire, « autant il y a de promesses de Dieu, en lui est le oui et en lui l’amen, à la gloire de Dieu ».
Deuxièmement, cet homme est “Son Oint”, c’est-à-dire le Christ de Dieu. Il a été oint pour exécuter toute la volonté divine, et pour tout soutenir d’une manière digne de Dieu. Cela explique pourquoi la haine de Satan, qui était jadis “le chérubin oint qui couvrait” (Ezé. 28:14), est dirigée contre Lui. Derrière l’agitation et les complots des hommes se cachent la ruse et la puissance de Satan, comme le livre de l’Apocalypse le montre si clairement.
Troisièmement, l’homme qui est l’Oint de Dieu est “Mon Roi”. Les rois de la terre et les princes des derniers jours auront, eux, un grand seigneur – la première bête d’Apocalypse 13. Il sera un roi des rois qui contrôlera les destinées de l’Empire romain ressuscité. Inspiré par Satan, ce sera un homme fort qui séduira puissamment la masse des hommes, et sera donc incontestablement le roi de l’homme. Il recevra de Satan “son siège” ainsi que son pouvoir, et sera sur les “sept montagnes” de Rome.
Le Sinaï était la montagne caractérisée par les saintes exigences de Dieu et la misérable faillite humaine. Rome a les sept montagnes de la fierté et de la gloire humaine, où le roi choisi par l’homme aura son siège. Le roi de Dieu sera oint sur « Sion, la montagne de ma sainteté ». Sion est devenue le symbole de la miséricorde souveraine de Dieu qui conduit à la sainteté et à la gloire.
Nous pouvons rendre grâce à Dieu d’être « venus à la montagne de Sion » (Héb. 12:22), et non au Sinaï ou à Rome.
Et qui est cet homme qui est à la fois Oint et Roi ?, Nous l’entendons nous parler au verset 7, et nous découvrons enfin qu’il est le Fils de Dieu. Voici le décret : « Tu es mon Fils ». En tant que Fils, Il est l’Héritier de toutes choses ; Il fera valoir son titre sur la terre par des jugements.
Ce verset 7 est digne d’attention. Il est cité en Actes 13 par l’apôtre Paul qui l’appliquait à la résurrection de Jésus lors de sa première venue. Il est également cité en Hébreux 1:5, devant une citation de 1 Chroniques 17:13 qui, en premier lieu, faisaient référence à Salomon. Il n’est pas rare de constater que ces paroles inspirées, prononcées à l’origine en rapport avec des personnes ou des choses importantes, avaient en elles un sens profond qui n’apparaissait pas au moment où elles étaient dites. De plus, les prophéties dont la pleine signification ne s’accomplira qu’à la seconde venue de Christ, ont un accomplissement à sa première venue. Il semble que ce soit le cas ici.
Une autre illustration du même constat se trouve au Psaume 89, où il est question de David et non de Salomon. Il est dit : « Je ferai de lui le premier-né, le plus élevé des rois de la terre » (v. 27). David l’était dans un certain sens ; Christ le sera dans tous les sens du terme. Ainsi, dans notre psaume, Il est le Fils, reconnu comme tel dès qu’Il est introduit dans le monde, que ce soit à Sa première ou à Sa seconde venue. En tant que Fils, Il est l’héritier de toutes choses, et a le pouvoir de faire reconnaitre son titre. En attendant, Il est « la pierre de touche » pour tout homme.
L’heure de Sa gloire publique et du renversement de toute opposition et de toute prétention humaine n’a pas encore sonné, aussi un avertissement est-il adressé aux rois, aux juges de la terre et à tous les autres. Il est encore temps de se soumettre au Seigneur et de le servir. Alors, bien qu’en tremblant en pensant à sa puissance, on peut se réjouir de la victoire et de la gloire à venir du Fils. Celui qui veut se soumettre doit le faire en honorant le Fils. Il est dit : « Baiser le Fils », c’est-à-dire saluez-le en guise de soumission à son autorité, rendez-lui l’hommage qui lui est dû.
Ne se soumettront que ceux qui se confieront en Lui ; d’où la note sur laquelle se termine le psaume. Le mot utilisé ici pour « se confier » est un mot qui a le sens de « chercher refuge ». Bénis sont tous ceux qui se réfugient en Lui. Fait étonnant ! Avant que ne sonne l’heure où il rendra un juste jugement, où il exercera son autorité royale, où il gouvernera les nations les plus éloignées avec une verge de fer, les pauvres pécheurs peuvent, en toute confiance, se réfugier en lui. Cela rappelle la phrase attribuée à Augustin : La seule façon de fuir Dieu est de fuir vers Dieu.
Heureux tous ceux qui ont fui vers Lui. Ne le sommes-nous pas ? La bénédiction était manifeste à l’époque de l’Ancien Testament, ne l’est-elle pas plus pour nous qui avons la lumière du Nouveau Testament ? Réjouissons-nous de notre bénédiction.
Et n’oublions pas ceci : bien que Lui seul ait pleinement répondu à la belle description de ceux qui sont pieux, au Psaume 1, nous devons marcher sur Ses traces. La piété qui y est décrite doit nous caractériser aujourd’hui. Nous devons éviter soigneusement tout ce qui est mauvais, et ceux en qui ces mauvaises choses trouvent leur expression. La volonté de Dieu notre Père doit faire nos délices. Nous devons méditer continuellement sa Parole, afin d’être instruits de ses pensées et de sa volonté qui fait notre plaisir. Alors, si ces choses nous caractérisent, nous aussi nous serons comme des arbres portant du fruit pour Dieu, et nous prospérerons dans les choses qui Le concernent.