[ Page principale | Nouveautés | La Bible | la Foi - l'Évangile | Plan des sujets | Études AT | Études NT | Index auteurs + ouvrages + sujets ]

 

Hénoc / Énoch : Il plut à Dieu

 

Frank Binford Hole [ajouts bibliquest entre crochets]

Scripture Truth Vol. 31, 1939, p. 132

 

1        [La lignée de la foi]

2        [Marche avec Dieu]

2.1       [La foi en un Dieu vivant]

2.2       [Marche du croyant]

2.3       [Dieu dirigeant la marche]

2.4       [Dieu comme réalité vivante dans notre marche]

3        [Témoignage d’Hénoc]

3.1       [Hénoc prophète]

3.2       [Avoir le sens de ce qu’est le monde]

3.3       [Annonce du jugement terrible qui attend le monde]

3.4       [Ne pas espérer que l’évangile va changer le monde]

3.5       [Hénoc a reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu]

3.6       [Hénoc haï du monde]

3.7       [Fidèles que Dieu retire prématurément en apparence]

3.8       [Témoignage à rendre en l’absence du Seigneur]

 

 

Tout ce que nous savons d’Hénoc / Énoch est condensé en huit versets de l’Écriture : quatre en Genèse 5, deux en Hébreux 11 et deux en Jude. Ces quelques versets suffisent cependant à nous donner un aperçu précis du caractère et de la vie de cet homme remarquable.

 

1         [La lignée de la foi]

Il était le septième depuis Adam, comme nous l’apprend Jude, ce que nous pouvons facilement vérifier à partir de Genèse 5. Il était le numéro sept, en comptant depuis Adam dans la lignée de Seth, qui était la lignée dans laquelle la foi fut préservée dans les jours précédant le déluge. Lorsqu’Ève enfanta Seth, elle dit : «Dieu m’a assigné une autre semence au lieu d’Abel ; car Caïn l’a tué» (Gen. 4:25). Ces paroles étaient sans doute prophétiques. Caïn, l’homme charnel, avait tué Abel, l’homme de foi, et Dieu avait maintenant désigné une autre semence pieuse par laquelle la foi ne périrait pas de la terre. Le septième homme de cette lignée de foi fut l’homme le plus remarquable de la lignée. En lui, la foi brilla d’un éclat particulier.

Les quatre versets de Genèse 5 sont consacrés à un grand trait qui le caractérisait. Il nous est dit qu’au bout de 365 ans, «il ne fut plus, car Dieu le prit», mais la signification exacte de cette phrase n’est guère claire avant que nous arrivions à la déclaration explicite d’Hébreux 11, selon laquelle il a été «enlevé».

 

2         [Marche avec Dieu]

La seule caractéristique qui est présentée très clairement est qu’«Hénoc marcha avec Dieu», et que cette marche avec Dieu se poursuivit sur un immense espace de trois siècles, et perdura malgré le fait qu’Hénoc avait toutes les responsabilités familiales habituelles au milieu d’une génération qui s’éloignait complètement de Dieu. Nous pouvons nous faire une idée de cet éloignement par l’infâme Lémec dont parle Gen. 4, également septième depuis Adam, mais dans la lignée de Caïn. Il avait donc peut-être un siècle d’avance sur Hénoc, et fut un instigateur exceptionnel de violence et de corruption sur la terre.

Ce qui conduisit Hénoc à marcher avec Dieu nous est révélé en Héb. 11:6. Il n’aurait jamais pu marcher avec Dieu s’il n’avait pas été l’un de ceux «qui s’approchent de Dieu», et il ne serait jamais venu à Dieu s’il n’avait pas cru «que Dieu est (existe), et qu’Il est le Rémunérateur de ceux qui le recherchent». Bien sûr, il n’aurait jamais cru cela, sans la foi.

 

2.1       [La foi en un Dieu vivant]

Voilà où commence la foi, que ce soit pour Hénoc ou pour nous-mêmes. Elle nous conduit à la connaissance que DIEU EST, et c’est quelque chose de très différent de la croyance qu’il y a un Dieu. Même en nos jours de scepticisme, des multitudes de gens ne peuvent satisfaire leur esprit quand ils essaient de rendre compte de l’existence de tout, sans admettre l’existence d’un Dieu de quelque sorte et quelque part. Mais c’est le produit de la raison, et ce n’est pas de la foi. C’est la foi, et la foi seule, qui nous met en présence du DIEU VIVANT, Celui qui sait, qui voit, qui agit, qui se fait connaître, et qui va jusqu’à récompenser ceux qui Le cherchent diligemment. En des jours où toute pensée du Dieu vivant s’effaçait de l’esprit des hommes, Hénoc, par la foi, avait le Dieu vivant devant lui. Il Le chercha diligemment, et par conséquent Le trouva, et c’est là que commença cette remarquable marche avec Lui qui se poursuivit pendant trois cents ans.

 

2.2       [Marche du croyant]

Dans les épîtres du Nouveau Testament, nous trouvons très fréquemment une référence à la «marche» du croyant. Le terme est utilisé dans un sens figuré, et semble couvrir toutes les activités de la vie du croyant. Nous avons à «marcher par l’Esprit», par exemple, c’est-à-dire que toutes nos activités ont à se faire dans l’énergie de l’Esprit de Dieu. Hénoc est le premier croyant dont la marche est mentionnée, et il est dit qu’elle a été «avec Dieu». En Genèse 3, il est dit que l’Éternel Dieu «se promenait (marchait) dans le jardin», mais Adam était alors une créature déchue, et il n’est donc pas question de sa marche avec Dieu.

 

2.3       [Dieu dirigeant la marche]

En marchant avec Dieu, les activités d’Hénoc sont passées sous le contrôle divin. Ce fut l’heureux privilège et la responsabilité d’Hénoc de rester en contact avec Dieu, afin de connaître Ses pensées et de comprendre Ses voies : Dieu a donc ordonné sa vie et son chemin, car c’était à Lui d’indiquer la direction et de fixer le rythme. Dieu dirigeait le chemin et Hénoc était à Ses côtés, conduit intelligemment. Sa marche ne ressemblait pas à celle d’un chien d’accompagnement de son maître, car il était doté d’une merveilleuse intelligence de la pensée et du dessein de Dieu, comme l’indique clairement l’épître de Jude.

 

2.4       [Dieu comme réalité vivante dans notre marche]

Si cela caractérise le septième depuis Adam et sa vie plus de trois millénaires avant l’apparition du Christ, qu’est-ce qui devrait caractériser des êtres tels que nous ? La foi nous met en contact avec Dieu tel qu’Il a été révélé en Christ — révélé dans la plénitude de Son amour, et dans la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur de Ses desseins qui ont pour centre le Christ. Et le Saint-Esprit a été donné avec une pleine capacité pour assimiler la révélation. Il nous est donc possible d’avoir une compréhension beaucoup plus complète de la pensée et des desseins de Dieu. Nous avons seulement besoin de la foi qui fait de Dieu une réalité vivante pour nous, ce qui nous amène à Le chercher diligemment, et à Le trouver pour marcher avec Lui, toutes nos activités étant régies par la communion avec Lui. Hélas ! il arrive trop souvent chez nous que la flamme de la foi brûle faiblement. Il y a des moments où devrait se poser à nous avec une grande force la question du Maître à ses disciples : «Où est votre foi ?».

Nous ne pouvons pas non plus nous excuser en invoquant les complexités de la vie moderne et la multiplicité des sujets d’intérêt qui nous distraient, car la plupart de ces distractions sont de notre fait. Quant aux exigences fondamentales de la vie, celles qu’il ne s’agit nullement d’éviter, mais plutôt d’assumer de manière à servir Dieu, Hénoc les connaissait comme nous-mêmes. En effet, à cette époque où la vie humaine était d’une longueur considérable et où les familles étaient nombreuses, la difficulté pour engendrer et élever des fils et des filles était probablement plus grande que pour nous. Pourtant, Hénoc a marché avec Dieu, et cette marche s’est poursuivie pendant trois cents ans.

 

3         [Témoignage d’Hénoc]

3.1       [Hénoc prophète]

De la marche d’Hénoc, nous passons à son témoignage, comme de la cause à l’effet ; et nous devons voyager jusqu’à la dernière épître du Nouveau Testament pour savoir qu’il a porté un témoignage devant tous. Nous découvrons qu’il était prophète, qu’il a annoncé le jour du Seigneur lorsqu’Il viendrait au milieu de ses saintes myriades, et qu’il a porté le témoignage le plus intransigeant contre les impies de son temps, prédisant leur jugement final. La manière terrible dont il a souligné l’impiété de ces hommes est très frappante.

 

3.2       [Avoir le sens de ce qu’est le monde]

Ce que l’Écriture appelle «le monde» est né du fait que l’homme s’est détourné de Dieu ; il n’y a donc jamais eu aucune harmonie entre Dieu et lui. La rupture est apparue très clairement et a été irrévocablement fixée lorsque le monde a rejeté et crucifié le Fils de Dieu, mais elle était là dès le début, et Hénoc le savait très bien. Marchant avec Dieu, il était à la brèche du côté de Dieu, de sorte que la brèche elle-même ne pouvait, bien sûr, pas lui être cachée. Marchant avec Dieu, il connaissait la sainteté de Dieu, et cela lui faisait voir l’impiété des hommes de manière encore plus évidente pour lui. Prenons note de cela, car cela signifie que si nous n’avons qu’un sens faible du mal du monde, nous n’avons qu’une marche faible avec Dieu. Plus nous connaissons Dieu, plus nous ressentons vivement ce qu’est le monde et nous nous en dissocions.

 

3.3       [Annonce du jugement terrible qui attend le monde]

Hénoc a non seulement parlé avec la plus grande clarté de l’impiété qui caractérisait les gens du monde antédiluvien, mais il a prophétisé leur terrible fin. Il n’a pas parlé — pour autant qu’il en soit fait mention dans Jude — du jugement plus immédiat du déluge, mais il a porté ses regards sur le jugement ultime lorsque le Seigneur viendrait au milieu de ses saintes myriades. Il est donc clair qu’il lui a été révélé que ce mal impie persisterait jusqu’à la fin, aussi lointaine qu’elle puisse être, et que personne ne pourrait finalement y faire face sinon le Seigneur Lui-même. En son temps, le Seigneur s’en occuperait effectivement, et l’histoire des hommes mauvais se terminerait par Son jugement saint et impitoyable. Hénoc a parlé d’hommes impies, de leurs actes impies accomplis de la manière la plus impie, et de leurs paroles dures et impies. Les hommes, leurs actes, leurs motifs et leurs paroles, tout doit venir en jugement.

 

3.4       [Ne pas espérer que l’évangile va changer le monde]

Si Hénoc savait et proclamait tout cela, Il nous semble extraordinaire et triste que les chrétiens d’aujourd’hui puissent entretenir l’illusion que l’évangile est envoyé sur la terre pour produire un monde converti, une terre en état de recevoir Christ à son retour pour prendre possession de Son royaume, sans qu’il soit nécessaire qu’un jugement tombe sur les hommes vivants. Voici Jude en train de dire aux chrétiens, vers la fin du premier siècle, que des hommes mauvais, du genre de ceux auxquels Hénoc faisait allusion, se sont infiltrés au sein de l’église, et qu’ils vont au-devant de leur jugement à la venue du Seigneur. Comment donc cette église, gorgée de ces hommes, rendrait-elle le monde apte à la présence du Christ ? Non : la venue du Seigneur dans Sa gloire est nécessaire pour éliminer définitivement le mal qui, déjà aux jours d’Hénoc, s’était développé de façon exorbitante ; et cela signifie le jugement du monde. Rien d’autre ne peut remettre tout d’aplomb. Hénoc le savait, et nous devons le savoir aussi.

 

3.5       [Hénoc a reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu]

À la fin des 365 ans, Hénoc a été enlevé sans voir la mort, mais auparavant, «il reçut le témoignage d’avoir plu à Dieu» (Héb. 11:5). Avant qu’Abel meure par la main de Caïn, il avait reçu le témoignage d’être juste (Héb. 11:4). Sans doute Hénoc aussi, mais il eut en plus l’assurance qu’il était agréable à Dieu, ce qui constituait franchement un pas de plus. Il nous parle encore, et cela nous dit que la foi qui s’attache au Dieu vivant, qui Le cherche diligemment, qui marche constamment avec Lui, et qui témoigne pour Lui contre le mal du monde, Lui est très agréable. Ce sont des choses fondamentales, encore valables pour nous aujourd’hui. La révélation plus lumineuse de Dieu en Christ, dans laquelle nous avons été amenés, n’a nullement diminué leur valeur, mais l’a plutôt augmentée.

 

3.6       [Hénoc haï du monde]

Nous pouvons être tout à fait certains que si Hénoc a plu à Dieu, il a déplu aux hommes du monde. Ce n’est pas dit si nettement, mais nous pensons que cela se déduit de deux déclarations de Hébreux 11. Premièrement, il est dit qu’il a été enlevé «afin qu’il ne vît pas la mort». Si Genèse 5 ne nous avait pas donné des détails aussi complets sur l’âge des patriarches à leur mort, nous aurions pu être enclins à imaginer Hénoc à 365 ans comme un vieillard décrépit entrevoyant sa tombe. Mais nous ne pouvons guère le faire. La vie humaine de l’époque était environ dix fois plus longue que maintenant, de sorte que la vie de Methushélah est comparable à celle d’un vieillard de près de cent ans, et celle d’Hénoc devient équivalente à 36,5 ans, lorsqu’un homme est dans la force de l’âge. Il est évident que la mort l’a menacé dans sa jeunesse, et qu’il a été enlevé pour qu’elle n’en fasse pas sa proie.

Or selon la seconde déclaration, il «ne fut pas trouvé», ce qui implique qu’on l’a cherché. Bien sûr, cela pourrait signifier que les gens étaient curieux de savoir ce qui lui était advenu, comme ils étaient curieux d’Élie et le cherchaient après qu’il eut été enlevé (2 Rois 2). Cependant, en le lisant en relation avec la première déclaration, nous osons penser que cela signifie qu’on le chercha pour le tuer. Les jours de violence sans frein sur la terre étaient devenus l’habitude.

D’après Genèse 4, nous savons que Lémec avait donné l’exemple du mal en tuant sans pitié un pauvre jeune homme qui lui avait fait du mal, et s’en vanta ensuite comme d’une belle action. Genèse 6 (v.11) nous dit non seulement que la terre «était corrompue devant Dieu», mais aussi qu’elle «était pleine de violence». Aucun gouvernement n’avait été institué par Dieu, et les hommes donnaient libre cours à leurs désirs sans frein et se vengeaient les uns les autres sans retenue. Pouvaient-ils supporter d’entendre un homme dénoncer leur terrible impiété et prédire la venue du Seigneur pour les juger, sans que leur colère ne s’élève au niveau meurtrier ?

Ainsi, en lisant ce v. 5 d’Hébreux 11, nous ne pouvons nous empêcher de penser qu’il faut comprendre que les trois cents ans de marche d’Hénoc avec Dieu et son témoignage hardi pour Dieu étaient sur le point de se terminer par sa mort violente par la main des pécheurs antédiluviens, lorsque Dieu intervint et l’enleva. Ils lui étaient après, et juste avant que le coup ne soit porté, «il ne fut plus, car Dieu le prit». Dieu n’est pas intervenu dans le cas d’Abel : cet homme avait le témoignage qu’il était juste, puis il est mort en martyr. Il est intervenu dans le cas d’Hénoc ; cet homme déplaisait profondément aux gens de son âge, mais il a tellement plu à Dieu qu’Il l’a emmené dans Sa présence, hors de portée de ses ennemis. Nous pouvons résumer son histoire en disant qu’il a marché avec Dieu, qu’il a témoigné pour Dieu et qu’il s’en est allé vers Dieu. 

 

3.7       [Fidèles que Dieu retire prématurément en apparence]

Nous sommes enfin frappés de ce qu’Hénoc, bien qu’il soit sans aucun doute la figure la plus remarquable parmi les hommes de foi d’avant le déluge, a pourtant vécu une vie de loin la plus courte. Si c’était à nous de disposer des événements, n’aurions-nous pas arrangé les choses autrement ? Il n’est pas rare de voir des saints pieux et doués, repris relativement tôt dans leur vie. Un tel si utile et au service de ses compagnons croyants, est retiré alors qu’on l’aurait bien vu poursuivre vingt ans de plus son service utile au Seigneur ; et inversement, un autre, qui ne s’est jamais distingué par sa piété ou son service, mais qui est plutôt un poids pour ses frères, est laissé à une vieillesse trop mûre ! Nous sommes tous disposés à considérer ce genre de choses comme extraordinaire, jusqu’à avoir envie de mettre en doute la sagesse des voies de Dieu.

Mais notre sagesse est de nous taire devant Lui. Les deux hommes de foi exceptionnels à l’époque antédiluvienne, ont tous deux été repris dans leur jeunesse. L’un est parti par la mort (Abel), l’autre par l’enlèvement (Hénoc). Mais ils sont tous deux partis. C’est d’autant plus frappant dans le cas d’Hénoc car, bien que nous ne sachions rien de ce qu’Abel a dit, nous savons qu’Hénoc était un prophète et a apporté un merveilleux témoignage sur la méchanceté de l’homme, sur les droits de Dieu et sur l’apparition finale du jugement.

De toute évidence, son témoignage était terminé et sa marche s’est achevée dans la glorieuse présence de Dieu.

 

3.8       [Témoignage à rendre en l’absence du Seigneur]

L’Église a été appelée hors d’un monde éloigné de Dieu, afin de marcher en communion avec Lui et de rendre témoignage à son Seigneur absent. Elle a malheureusement failli à cette tâche tant comme corps que comme groupe ; cependant, il est toujours possible aux individus faisant partie de l’église — quel que soit leur nombre — d’assumer cette tâche selon leur mesure. Cherchons sincèrement la grâce de notre Dieu pour être rendu capable de le faire.

Hénoc a été enlevé comme quelqu’un qui a plu à Dieu en des jours bien avant que «la grâce et la vérité ne viennent par Jésus-Christ» (Jean 1:17). La grâce étant pleinement arrivée, l’église va être enlevée sur le terrain de la grâce de Dieu. Après notre enlèvement, nous passerons devant le tribunal du Christ, et là, nous apprendrons dans quelle mesure nous Lui avons plu.

À la lumière de ces deux choses — la grâce de Dieu, et notre responsabilité — soyons vivement désireux d’avoir devant le tribunal de Christ le verdict d’avoir plu à notre Seigneur.