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Qui sont les croyants qui vivront la grande tribulation ?
Hardt Michael
Truth and Testimony, 2024-4 p.159 — Extrait de Discovering Biblical Dispensations - The Key to Understanding the Bible (ch. 6) — Believers Bookshelf Canada
2 Qu’entend-on par «futur résidu juif» ?
3 Une remarque sur la terminologie
4 Pourquoi il doit y avoir un résidu juif
5 Pourquoi après l’ère de l’église et avant l’apparition ?
6 Pourquoi les chrétiens doivent-ils être au courant du résidu ?
6.1 Exemple 1 : comprendre les Psaumes
6.2 Exemple 2 : les croyants dans la tribulation
8 Comment le résidu sera-t-il formé ?
De nombreux chrétiens sont troublés par la question de savoir qui sont les croyants qui connaîtront la grande tribulation. Si cette question n’est pas solutionnée, on ne peut pas comprendre la parole prophétique.
La Bible montre clairement que deux groupes de croyants vivront la grande tribulation :
1. Le futur «résidu », ainsi nommé, du peuple d’Israël ;
2. Les personnes issues des nations ou Gentils (= non Juifs) qui sont principalement le fruit du travail d’évangélisation du premier groupe (le résidu juif).
Pour comprendre les écritures prophétiques, il est essentiel d’être au courant de ce futur résidu juif et de le reconnaître dans les passages bibliques correspondants.
Malheureusement, beaucoup de croyants ne sont pas familiers avec ce sujet. Il a tendance à être négligé parce que beaucoup de chrétiens préfèrent entendre ou lire des choses qui les concernent eux-mêmes. Certes, toute la Bible doit nous parler, et c’est son rôle. Cependant, nous n’apprécierons ce que Dieu veut nous dire dans chaque passage que si nous comprenons son contexte dans le plan global de Dieu pour la terre. Et cela implique de comprendre qui sont ces croyants qui vivront le temps de la grande tribulation.
Le résidu juif est un groupe de personnes qui, en dépit de leur présence significative dans de nombreux livres de la Bible, a souvent été négligé ou n’a tout simplement pas été pris en considération dans de nombreux commentaires chrétiens, conférences et études bibliques. Cela a conduit à des conclusions erronées, notamment en ce qui concerne les chrétiens, leurs espoirs et leurs attentes.
Cependant, la notion d’un futur résidu juif n’est pas un produit d’importation dans la Bible ; elle est tirée de la Bible elle-même. Ceux qui appliquent une interprétation biblique littérale (c’est-à-dire qui prennent la Bible au mot, au lieu d’allégoriser les prophéties non réalisées) découvrent quelque chose d’important : il y aura sur terre, après l’enlèvement de l’église, un groupe de juifs croyants fidèles qui seront dans une grande détresse, et qui, dans cette détresse, placeront leur confiance en Dieu et seront finalement sauvés par Christ lorsqu’Il viendra établir Son royaume.
Confondre ce groupe avec les chrétiens rend impossible une bonne interprétation de la parole prophétique.
Le terme «résiduۛ» peut paraître technique, et il n’est pas familier à de nombreux chrétiens. Néanmoins, il sera utilisé ici pour les raisons suivantes :
(a) La Bible elle-même utilise le terme «résidu» dans ce contexte (par exemple : Ésaïe 10:20-22 ; 11:11, 16 ; Jérémie 31:7 ; Rom. 9:27).
(b) Le terme «résidu» est tout à fait approprié : un résidu, au sens biblique, fait partie d’un tout et en conserve le caractère originel.
Même si la Bible ne mentionnait pas expressément un résidu (or elle le fait !), il est clair que le résidu juif doit exister pour au moins trois raisons, liées aux trois alliances décrites dans l’Ancien Testament, dans lesquelles Dieu a promis un avenir à la descendance d’Abraham :
● l’alliance avec Abraham,
● l’alliance avec David
● la nouvelle alliance.
Chacune de ces alliances présente trois caractéristiques importantes :
● elles sont inconditionnelles,
● elles s’adressent aux descendants naturels d’Abraham
● elles contiennent des promesses qui n’ont pas encore été accomplies et ne peuvent l’être à l’époque de l’église.
Par conséquent, il ne reste qu’une seule conclusion possible : puisque Dieu ne peut pas mentir, il doit y avoir un temps où il y aura des descendants d’Abraham qui hériteront (c’est-à-dire recevront) les bénédictions que Dieu a promises dans ces alliances.
En fait c’est justement ce que Dieu a expressément déclaré. Si Son peuple était désobéissant et perdait ainsi le pays et était dispersé dans d’autres pays, — et au cas où alors ils se repentiraient et reviendrait à Lui, Dieu se souviendrait de Son alliance avec Abraham et le ramènerait dans le pays (Lév. 26:38-45 ; Deut. 30:1-6).
Étant donné que les trois alliances ne peuvent s’accomplir que par la présence de descendants d’Abraham fidèles qui prennent possession de la bénédiction promise (la terre d’Israël, le trône de David, le règne de paix, etc.), le résidu doit venir à l’existence dans le cadre temporel suivant :
● avant l’apparition, car Christ apparaîtra pour établir le royaume que ces descendants d’Abraham doivent recevoir.
● après l’enlèvement de l’église, parce que pendant la dispensation actuelle de la grâce, les descendants croyants d’Abraham n’occupent pas une position spéciale, distincte des autres croyants : le mur de séparation a été abattu (Éph. 2:14).
Cependant, nous ne sommes pas réduits seulement à faire des déductions. La Bible prophétise expressément qu’il y aura ce résidu et qu’il viendra à l’existence au temps de la grande tribulation, — c’est-à-dire entre l’enlèvement (de l’église) et l’apparition (de Christ).
Quiconque n’est pas familier avec ce groupe distinct de croyants, appliquera à tort aux chrétiens des passages de l’Écriture qui ne parlent pas d’eux.
Si vous ne connaissez pas le résidu et que vous lisez les Psaumes comme l’expression de sentiments chrétiens, vous développerez inévitablement des idées fausses. Bien sûr, les Psaumes traitent d’expériences que les chrétiens rencontrent également (épreuves, confiance en Dieu, prière exaucée, secours, joie, se réjouir, adoration, etc.). Mais de nombreux passages des Psaumes sont contraires à l’attitude chrétienne face aux épreuves de la vie et à ceux qui nous persécutent (par exemple les psaumes d’imprécations ou réclamant vengeance, comme Ps. 5:10 ; 69:27-28 ; 79:6 ; 109:7-16). En outre, les thèmes chrétiens fondamentaux sont totalement absents : l’espérance chrétienne, notre relation avec le Père, etc. Au lieu de cela, une espérance terrestre émane des Psaumes (une longue vie sur terre), et les psalmistes utilisent des noms pour Dieu qui ne révèlent rien de la révélation chrétienne de Dieu en tant que Père.
Si l’on ignore le résidu juif, ou qu’on ne le distingue pas des chrétiens, on en conclura que les chrétiens connaîtront le temps de la grande tribulation. Or nous verrons que des passages tels que Matthieu 24 et Apocalypse 11 à 13 confirment clairement que les croyants dans la grande tribulation ne sont pas des chrétiens.
Le futur résidu juif et les chrétiens d’aujourd’hui sont des groupes distincts de personnes ayant des espoirs, des principes et des relations avec Christ très différents :
● Le résidu est juif, avec des espérances terrestres ; l’église est chrétienne, avec une espérance céleste.
● Le résidu attend Christ comme Messie et comme Celui qui délivre des jugements sur la terre ; l’église attend Christ en tant qu’époux (avant que les jugements s’abattent sur la terre).
● Le résidu vivra sur terre pendant la période de la grande tribulation, tandis que les chrétiens seront enlevés avant cette période afin d’être avec Christ.
● Bien que le résidu juif pendant la grande tribulation se tournera vers Dieu, ils ne seront pas encore pleinement conscients du pardon complet des péchés, et n’auront donc pas une communion ininterrompue avec Dieu. Les chrétiens jouissent du plein pardon de leurs péchés grâce à l’œuvre accomplie de Christ (1 Jean 2:12).
Par conséquent, ignorer le résidu conduit à un mélange de judaïsme et de christianisme, et donc à la perte de vérités chrétiennes essentielles. En particulier, les éléments suivants de «la foi une fois enseignée aux saints» (Jude 3) sont directement sujets à être perdus :
● l’espérance chrétienne (l’enlèvement ayant lieu avant la grande tribulation),
● notre appel céleste
● nos bénédictions chrétiennes (la faveur de Dieu, notre acceptation, la connaissance du Père, etc.)
L’Ancien et le Nouveau Testament contiennent des déclarations claires et détaillées sur le sujet du résidu juif. Ésaïe, par exemple, fournit une foule d’informations sur le résidu juif futur. Dès le ch. 4, il parle du Messie comme d’une source de beauté et de gloire pour les survivants d’Israël. Avant que cela se produise, une purification doit avoir lieu (Ésaïe 4:3-4). Après cela, Dieu habitera avec Son peuple et les protégera (4:5-6).
Au ch. 6, Ésaïe compare Israël à un arbre ou à un tronc d’arbre, en déclarant «dont le tronc reste après l’abattage». Il fait allusion à une lignée issue d’Israël : «La semence sainte en sera le tronc» (4:13). Un peu plus loin, nous apprenons qu’Ésaïe a eu deux fils, dont les noms sont liés à ce résidu :
(a) Le fils aîné est nommé Shear-Jashub, ce qui signifie «un résidu reviendra» (Ésaïe 7:3).
(b) Le second fils est nommé Maher-Shalal-Hash-Baz. Ce nom signifie : «Rapide est le butin, Rapide est la proie» (Ésaïe 8:3).
Ces deux noms ont une signification symbolique (Ésaïe 8:18). Shear-Jashub représente le résidu qui reviendra, et son jeune frère la partie incrédule de la nation.
Ésaïe 10 contient une déclaration centrale sur le résidu d’Israël, qui est citée et expliquée dans le Nouveau Testament. En Romains 9 à 11, Paul discute de l’avenir d’Israël. Dans ce contexte, il cite Ésaïe 10:22, qui mentionne le résidu : «Mais Ésaïe s’écrie au sujet d’Israël : Quand le nombre des enfants d’Israël serait comme le sable de la mer, le résidu seul sera sauvé» (Rom. 9:27). Ce verset confirme que le résidu désigne une partie du peuple d’Israël, distincte de la masse de la nation incrédule. Ceci est encore plus clair si l’on considère le contexte de la citation d’Ésaïe (10:20). Ce résidu se caractérisera par une confiance en Dieu qui a si souvent fait défaut à Israël en tant que nation. Il y aura un résidu qui s’appuiera sur le Seigneur l’Éternel.
Comment un tel résidu se formera-t-il ? Une partie de la réponse est donnée dans le verset suivant : « Le résidu reviendra, le résidu de Jacob, vers le Dieu fort» (Ésaïe 10:21). Cette prophétie prédit qu’une minorité à l’intérieur du peuple d’Israël se tournera vers Dieu — ce qui explique le nom du fils aîné d’Ésaïe, Shear-Jashub (Ésaïe 7:3).
Mais qu’arrivera-t-il au reste de la nation qui ne se tournera pas vers Dieu ? La réponse est donnée dans le verset suivant. La multitude incrédule du peuple sera jugée par Dieu : «Car si ton peuple, Israël, était comme le sable de la mer, un résidu seulement reviendra ; une destruction est décidée, débordant de justice» (Ésaïe 10:22).
Cela nous amène à une question plus difficile : à quel moment ces versets d’Ésaïe 10 se réfèrent-ils ? Il y a trois possibilités :
1. Le résidu a été formé à l’époque de l’Ancien Testament ;
2. le résidu est constitué de Juifs convertis aujourd’hui ;
3. le résidu se formera après l’ère chrétienne.
La première option est rapidement écartée : à aucun moment dans l’Ancien Testament, une petite partie d’Israël n’est revenue à Dieu alors que le reste du peuple était «détruit».
Quant à la seconde option, on pourrait, à première vue, penser que le résidu annoncé par Ésaïe serait constitué de personnes comme Paul. Il venait du judaïsme, avait accepté l’évangile de la grâce et avait été sauvé. En Romains 11:5, Paul se réfère à de tels croyants comme étant un résidu dans le temps présent. Cependant, le résidu actuel ne se substitue pas au résidu futur.
En Romains 11, Paul pose et répond à deux questions :
1. Dieu a-t-il rejeté son peuple ? (11:1)
2. Ont-ils trébuché afin de tomber ?» (11:11)
La première question porte sur le fait de savoir si Dieu a rejeté Son peuple dans son ensemble. Paul répond en affirmant qu’il existe aujourd’hui un résidu de la grâce, dont lui-même fait partie (11:1-5).
La deuxième question porte sur le fait de savoir si le peuple est «tombé» de manière permanente, ou définitive. Paul répond par un «Loin de là» résolu (11:11 ; ou « qu’ainsi n’advienne »). Il explique ensuite le salut national d’Israël dans l’avenir. L’accomplissement de la citation d’Ésaïe 10 reste donc en suspens.
Il nous reste donc l’option 3. Ce qui n’a pas été accompli doit l’être encore. Cette conclusion n’est pas seulement inéluctable, elle est aussi explicitement confirmée dans la Bible.
En Romains 11:11-32, Paul oppose — de manière répétée et précise — deux phases de l’histoire d’Israël :
La phase 1 est la période au cours de laquelle Israël, dans l’incrédulité, a rejeté son propre Messie. Ils sont tombés, ils ont été endurcis, mais Dieu a utilisé la décision fatale d’Israël comme une occasion de sauver des gens de nombreuses nations par la prédication de l’évangile de la grâce dans notre dispensation. Ce faisant, Il provoque la jalousie d’Israël, afin qu’ils puissent être sauvés, en tant que nation, en un temps ultérieur. C’est la phase dans laquelle nous vivons, l’ère chrétienne. Paul utilise les expressions suivantes pour caractériser cette phase actuelle :
a. ils ont trébuché (v. 11) et ont été rejetés (v. 15) ;
b. les branches naturelles de l’olivier ont été arrachées (v. 17) ;
c. ils sont tombés (v. 22) ;
d. dans l’incrédulité – ils n’ont pas cru (v. 23 ; cf. v.30-31) ;
e. l’aveuglement (v. 25).
La phase 2 est le moment où, pour Israël en tant que nation, la marée reflue (ou : le vent tourne). Pour ce cas, Paul utilise les termes suivants — en contraste direct avec ceux appliqués à la phase 1 :
(i) leur plénitude (v. 12), leur réception (v. 15) ;
(ii) ils seront greffés (ou entés) (v. 23-24) ;
(iii) sauvé par le libérateur de Sion (v. 26) ;
(iv) l’impiété détournée de Jacob (Israël) (v. 26) ;
(v) ils seront des objets de miséricorde (v. 31-32).
La phase 2 est la restauration du peuple d’Israël (ou d’une partie d’entre eux), actuellement encore rejetés par Dieu. Elle ne pourra se produire qu’après l’enlèvement de l’église chrétienne, et ce pour au moins trois raisons :
Paul fait référence à la phase 2 comme à un événement futur :
● «que sera leur réception, sinon la vie d’entre les morts» (v. 15).
● ils seront aussi greffés (ou entés) (v. 23).
● l’aveuglement partiel d’Israël s’est produit jusqu’à ce que la plénitude des nations soit entrée, et ainsi que tout Israël sera sauvé» (v. 25-26).
Cela réfute l’idée que la restauration d’Israël a été accomplie «spirituellement» par la formation de l’église. Elle ne l’a pas été.
La phase 2 est provoquée par l’apparition de Christ :
a. Le salut d’Israël sous la forme du résidu est rattaché à la venue du Rédempteur de Sion. Il ne peut pas s’agir de l’incarnation et de la crucifixion de Christ, car ces événements étaient déjà passés au moment où Paul écrivait ; ces événements ont amené la dispersion d’Israël, et non son rassemblement ; ils ont aussi amené l’absence de Christ (Christ au ciel), et non Sa présence sur la terre.
b. Paul déclare qu’un endurcissement partiel est arrivé à Israël jusqu’à ce que le nombre complet des Gentils (non Juifs) soit entré. Tant que des personnes issues des nations peuvent encore accepter l’évangile, la phase 2 ne peut pas commencer.
c. La restauration d’Israël aura lieu après l’enlèvement de l’église, car ce n’est qu’à ce moment-là que l’endurcissement des Juifs (comme nation) prendra fin. Dieu se tournera vers Son peuple terrestre et formera le résidu. Ce résidu sera alors sauvé de la plus grande détresse lorsque Christ apparaîtra en gloire (Rom. 11:26). Le monde incrédule sera alors jugé.
d. Le salut du résidu se produira au moment de la chute de l’Assyrie (Ésaïe 10:22-34) et de l’établissement du règne de paix (Ésaïe 11:1-10).
Durant l’ère chrétienne, il n’y a pas de mur de séparation entre Juifs et nations – les sauvés forment un seul corps (1 Cor. 12:13). Parmi les croyants, la séparation entre Juifs et Gentils (non Juifs) croyants est annulée et donc inexistante (Éph. 2:14-16). Par conséquent, il ne peut y avoir d’Israël sauvé en tant que nation.
Le fait qu’il doit y avoir un résidu juif pendant le temps de la grande tribulation n’est pas seulement implicite dans la Parole de Dieu (à cause de l’alliance avec Abraham), – elle l’enseigne expressément.
Il existe aujourd’hui un résidu d’Israël (Rom. 11:5) composé de croyants d’origine juive (comme Paul, par exemple). Ils font partie de l’église. Mais il y aura aussi un futur résidu d’Israël, composé de Juifs qui, après l’enlèvement de l’église, se tourneront vers Dieu dans la foi. Cela ne peut se produire qu’après l’achèvement de la phase de salut des Gentils, c’est-à-dire lorsque la «plénitude» des nations sera entrée.
Ce résidu sera en contraste avec la majorité incrédule de la nation d’Israël, qui suivra l’antichrist.
Ce résidu sera fortement persécuté et attendra le salut du Seigneur. Il sera sauvé par Christ, le Rédempteur de Sion, qui les délivrera de leurs ennemis, en particulier de l’Assyrie.