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L’ère chrétienne — Quelques caractéristiques
Michael Hardt
Im Glauben leben, 2022-12, p. 3
2 Connaissance de l’œuvre de rédemption accomplie
4 Le Saint-Esprit habite dans les croyants
5 Les croyants baptisés en un seul corps
6 Une révélation complète de Dieu
7 L’adoration en esprit et en vérité
10 Sous la grâce, non sous la loi
12 Fils de Dieu, enfants de Dieu
13 Objets du propos (plan) éternel de Dieu
Que signifie être chrétien ? Pourquoi sommes-nous, en tant que chrétiens, beaucoup plus bénis qu’Abraham, Moïse et David ne l’ont jamais été ? Et pourquoi Dieu n’a-t-Il donné cette bénédiction qu’à l’époque chrétienne ?
Dieu a agi différemment avec les hommes à travers les siècles. Seul celui qui comprend bien ces différences peut saisir le sens de la Bible dans son ensemble. Très brièvement, on pourrait le résumer comme suit :
● Depuis la création de l’homme — pendant environ 4000 ans — Dieu n’a cessé de mettre l’homme à l’épreuve (par exemple la conscience [Adam], le gouvernement [Noé], l’appel [Abraham] et la loi).
● Résultat : une ruine absolue et désespérante de l’homme dans toutes les circonstances possibles et malgré tous les privilèges imaginables (sacrificateurs, prophètes, rois, etc.).
● Le comble de l’échec a été atteint lorsque l’homme a crucifié le Seigneur de gloire.
● Que pouvait faire Dieu sinon éliminer toute l’humanité ? Il a fait le contraire : Il a ouvert complètement Son cœur à l’homme pécheur — et a montré que l’Homme sur la croix était le don de l’amour de Dieu.
Ensuite Dieu a fait deux choses :
1. Il a élevé le Fils crucifié mis au tombeau, Il L’a glorifié en tant qu’homme et Lui a donné la place d’honneur à Sa droite.
2. Il a déversé des bénédictions infinies sur tous ceux qui appartiennent à cet Homme exalté. Il montre ainsi combien Il apprécie l’œuvre de Son Fils sur la croix.
Cet arrière-plan nous montre la sagesse, l’amour et la grâce de Dieu. Il a accordé d’immenses bénédictions que personne ne connaissait avant l’ère chrétienne. Nous ne pouvons ici qu’esquisser brièvement ce dont il s’agit. Certaines de ces bénédictions seront ensuite approfondies dans des articles individuels.
Christ a accompli une rédemption éternelle sur la croix. Cette œuvre satisfait pleinement aux justes exigences d’un Dieu qui avait été profondément offensé par le péché. Il a concrétisé Son acceptation de cette œuvre et de Celui qui l’a accomplie en Le ressuscitant d’entre les morts (Romains 4:25).
Les croyants des époques précédentes connaissaient l’idée d’être accepté par Dieu en raison d’un sacrifice de substitution. Mais ils n’ont jamais pu connaître ou voir une œuvre de rédemption accomplie par le Fils de Dieu.
Le Fils de Dieu a toujours été auprès du Père — mais pas en tant qu’homme. Il est ensuite devenu homme ; et après Sa mort et Sa résurrection, Il a obtenu la place d’honneur à la droite de Dieu, couronné de gloire et d’honneur (Héb. 2:9). Il y a maintenant un Homme glorifié dans le ciel (Jean 17:22).
Cette vérité change notre perspective sur la vie. L’«Homme dans le ciel» est le nouveau centre, le point d’attraction et de focalisation du chrétien. Il garantit notre acceptation par Dieu, Il est notre grand sacrificateur (prêtre), notre précurseur, notre avocat, etc. La liste est longue. Chaque point est un trésor en soi.
L’Homme glorifié au ciel est le point de départ de toute autre bénédiction.
Ce n’est qu’après que Christ ait été glorifié dans le ciel que le Saint Esprit a pu venir sur terre pour y habiter dans des personnes rachetées (Jean 7:39), car :
● Il devait témoigner de la gloire que Christ a reçue après Son œuvre accomplie (Jean 15:26).
● En tant qu’Homme glorifié, Christ a reçu au ciel la promesse de l’Esprit (Actes 2:33). Ce n’est qu’ensuite qu’Il a pu Le répandre.
C’est un immense privilège que le Saint Esprit, une personne divine, habite sur la terre : dans chaque croyant, individuellement, et dans l’assemblée, collectivement (1 Cor 6.19 ; 2 Tim 1.14).
Par la venue du Saint-Esprit, tous les croyants sur terre ont été baptisés en un seul corps et ont ainsi été réunis en un organisme vivant (1 Cor. 12:13) : Tous les chrétiens sont reliés entre eux dans le monde entier en tant que membres du corps de Christ. Pour cela, il fallait que Christ meure, ressuscite et soit glorifié dans le ciel (Col. 1:18). Les chrétiens ont un lien vital avec Christ, leur Tête / chef dans le ciel. Il pourvoit à leurs besoins et les guide. C’est le cœur de ce que signifie être chrétien : être relié à Lui en tant que Tête (ou : chef) dans le ciel.
Dieu s’est révélé de manière progressive : en tant que Créateur (Elohim), en tant que Tout-Puissant, puis en tant que Dieu de l’alliance (Éternel, Jéhovah ou Yahweh). Mais tout cela reste bien en deçà de ce que les chrétiens connaissent et peuvent vivre : une relation avec Dieu comme Père.
Il est le Dieu et le Père de notre Seigneur Jésus-Christ (Éph. 1:3), mais Il est aussi personnellement notre Père (1 Jean 3:1). Cette bénédiction devait rester réservée à la dispensation (période) chrétienne, car :
● Il fallait d’abord que le Fils vienne, révèle le Père et accomplisse l’expiation. Lui seul, en tant qu’objet de l’amour du Père, pouvait le faire (Jean 1:18 ; Héb 1:1).
● On ne peut jouir de cette relation que par le Saint-Esprit (Jean 14:17-20).
Le caractère de l’adoration chrétienne est en contraste net avec l’adoration de Dieu à d’autres époques. Il ne pouvait pas en être ainsi autrefois, car maintenant :
● L’œuvre à la croix est accomplie.
● Dieu a été révélé.
● Dieu est connu dans une relation entièrement nouvelle.
● Le Saint-Esprit est venu en tant que force de vie éternelle et provoque l’adoration en esprit et en vérité.
Ce changement dans la nature de l’adoration marque une nouvelle époque (ou : heure), caractérisée par l’adoration du Père. L’adoration chrétienne n’est pas rituelle (sous une forme principalement extérieure), mais en esprit et en vérité (Jean 4:23).
D’autres passages confirment ce changement (1 Pierre 2:5 ; Héb 10).
Les chrétiens se trouvent sur la terre, mais leur origine, leur caractère et leur but sont célestes : ils possèdent la vie éternelle (Jean 3:16), ils sont morts et rendus vivants avec Christ (Éph. 2:5). Ils ont une vocation (ou appel) céleste (Héb 3:1). Ils s’intéressent aux choses éternelles, et donc aux choses invisibles (2 Cor. 4:18).
Les chrétiens ont les pieds sur terre et jouent tout à fait leur rôle dans leur famille et leur profession, mais ils sont des citoyens du ciel et des étrangers sur la terre. Leur patrie est le ciel (1 Pierre 1:3,4 ; 2:11).
Il en va de même pour l’Assemblée. Sa destinée est céleste — comme son origine (Actes 2 ; 1 Cor 12 ; Apoc. 21).
Les (vrais) chrétiens ont un avenir céleste, et ils l’attendent immédiatement : chaque jour, le ciel peut devenir réalité. Les chrétiens attendent le Fils de Dieu du ciel (1 Thes 1:10). Il viendra Lui-même ; que nous soyons encore vivants, ou endormis puis ressuscités, nous serons emportés à Sa rencontre en l’air. Le résultat : nous serons «toujours avec le Seigneur» (1 Thes. 4:17).
Cette espérance motive pour le service, réconforte dans les difficultés, donne des ailes dans la vie quotidienne et donne une orientation et une perspective.
Dieu a donné la loi au peuple d’Israël. Mais Israël l’a enfreinte de manière flagrante, avant même d’avoir les Tables entre les mains, puis des millions de fois au cours des siècles. La loi était bonne, mais l’homme n’avait pas la force de la mettre en pratique.
Les chrétiens ne sont pas sous la loi (Rom. 6:14). Les chrétiens d’origine païenne ne l’ont jamais été, et les chrétiens d’origine juive ne le sont plus, car ils sont « morts à la loi » (Rom. 7:4).
La loi n’est ni un chemin vers la justification, ni la règle de vie des chrétiens. Nous n’avons qu’une seule norme ou critère : Christ. Nous pouvons vivre dans la puissance de l’Esprit. C’est la condition de fils et la liberté — tandis que la loi maintient l’homme dans la servitude.
Christ — en tant qu’Homme glorifié et élevé au ciel — a donné aux hommes des dons par lesquels l’Assemblée, Son corps, doit croître et s’édifier. Pour cela, Christ est d’abord descendu, puis Il est monté au-dessus de tous les cieux (Éph. 4:7-11). Les dons dans ce sens sont des personnes, par exemple des bergers (ou pasteurs), des enseignants (ou docteurs) et des évangélistes. En outre, les croyants reçoivent des dons ou des capacités spirituelles (1 Cor 12). Par l’exercice des dons, l’Esprit de Dieu agit — dans le but d’édifier l’Assemblée et de glorifier Christ.
Une autre bénédiction typiquement chrétienne est la condition de fils. Les enfants de Dieu — ceux qui jouissent consciemment de cette relation — ne pouvaient exister qu’après que le Père ait été révélé, et ceci par la venue du Fils (incarnation). Ceux qui L’ont reçu ou accueilli ont reçu le droit de devenir enfants de Dieu (Jean 1:12). Les enfants de Dieu ont reçu la nouvelle nature divine et, par suite, peuvent être en communion avec Dieu et se réjouir du Seigneur Jésus et de Son œuvre. L’Esprit nous donne la conscience d’être des enfants de Dieu. L’avenir des enfants de Dieu est glorieux. Ils ne seront pas seulement cohéritiers de Christ, mais ils seront dans la maison du Père. Là, ils contempleront éternellement l’amour du Père et en jouiront en adorant.
Les chrétiens sont aussi des fils. La condition de fils est davantage liée à la position dans laquelle ils ont été placés, tandis que le fait d’être enfants de Dieu est davantage lié à la nature.
Les bénédictions chrétiennes remontent au conseil (ou propos ou plan) éternel de Dieu, qu’Il a conçu avant que l’univers existe. Cela contraste avec les bénédictions des croyants d’autres époques, qui ont été bénis «dès (depuis) la fondation du monde» (Matt. 25:34) — parce que leurs bénédictions sont liées à la terre. Les chrétiens, en revanche, ont été élus avant la fondation du monde pour des bénédictions d’une grandeur inconcevable (Éph. 1:3,4).
Les (vrais) chrétiens ont toutes les raisons de rendre grâces à Dieu de pouvoir vivre à l’époque où Il déverse les bénédictions les plus riches qu’Il ait jamais accordé.
Pourquoi seulement maintenant ? Pourquoi ces richesses n’existaient pas déjà avant l’ère chrétienne ? — Ce n’est pas parce que les hommes seraient devenus meilleurs ou les croyants plus fidèles, mais parce que
● la croix a scellé la ruine totale de l’homme (c’est le point de départ de la grâce) ;
● Dieu a profité de cet affront pour accorder des bénédictions en abondance ;
● le Fils de Dieu a fait l’expiation des péchés sur la croix.
Celui qui fait repasser ces choses devant ses yeux spirituellement, avec prière, ne peut que s’émerveiller de la grâce et de la sagesse infinies de Dieu — et des richesses qu’Il a accordées.
Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ (Éphésiens 1:3).