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Une esquisse de l’Apocalypse — Ch. 4 et 5

 

Hamilton Smith

Traduit de l’anglais :
The Revelation, An Expository Outline by Hamilton Smith (extraits)

 

Table des matières :

1        Le Trône — Apoc. 4

1.1      Apoc. 4:1 — Après ces choses

1.2      Apoc. 4:2, 3

1.2.1        [Je fus en esprit]

1.2.2        [Voici un trône]

1.2.3        [Assis sur le trône]

1.2.4        [Un arc-en-ciel]

1.3      Apoc. 4:4 — [24 anciens]

1.4      Apoc. 4:5

1.4.1        [éclairs, voix, tonnerres]

1.4.2        [Sept lampes de feu]

1.5      Apoc. 4:6 — [mer de verre]

1.6      Apoc. 4:6-8 — [Les quatre êtres vivants]

1.7      Apoc. 4:9, 10

1.7.1        [Ils jettent leurs couronnes]

1.7.2        [Les leçons du ch. 4]

2        Le Livre — Apoc. 5

2.1      Apoc. 5:1 — Le Livre [écrit au-dedans et sur le revers]

2.2      Apoc. 5:2, 3 — L’Appel de l’Ange : [qui est capable et digne ?]

2.3      Apoc. 5:4, 5a — Jean pleure

2.4      Un Lion et un Agneau

2.4.1        Apoc. 5:5b — Le Lion

2.4.2        Apoc. 5:5b — La Racine de David

2.4.3        Apoc. 5:6 — L’Agneau

2.5      Il prend le livre

2.5.1        Apoc. 5:7

2.5.2        Apoc. 5:8

2.6      Apoc. 5:9, 10 — Le Cantique Nouveau

2.7      Apoc. 5:11, 12 — La multitude d’anges

2.8      Apoc. 5:13 — La création

2.9      Apoc. 5:14 — Les quatre êtres vivants

 

 

1         Le Trône — Apoc. 4

Au milieu de la ruine de l’Église vue dans sa responsabilité et des manquements de ceux qui ont cherché à répondre à la pensée du Seigneur en un jour de ruine, c’est une immense consolation de pouvoir nous tourner par la foi vers une scène où nos affections peuvent s’épancher librement et où toutes nos associations sont pures et heureuses. Voilà la scène qui se déroule ainsi devant nous dans les ch. 4 et 5 de l’Apocalypse.

Rien de plus sombre et désolant que la dernière phase de l’église professante telle que dépeinte à la fin du ch. 3. Ce qui professe le Nom de Christ sur la terre est là en train de se vanter de ses richesses, de se satisfaire de son état ; et pire encore, non seulement il est indifférent à Christ, mais il Le rejette effectivement, de sorte que Christ se trouve dehors à la porte. Autrefois la nation d’Israël scella sa condamnation en rejetant son Messie, et sa maison fut laissée déserte ; aujourd’hui, la chrétienté fait de même, et scelle sa condamnation en rejetant Christ ; elle sera très bientôt vomie de Sa bouche. Voilà le tableau solennel d’Apoc. 3 dont nous voyons l’accomplissement se développer tout autour de nous aujourd'hui.

Dans un tel état de choses, quel soulagement pour le cœur, de passer en esprit aux scènes décrites dans les ch. 4 et 5. Au début de ces chapitres, nous avons laissé la terre qui a fermé sa porte à Christ, pour trouver au ciel une porte ouverte à ceux qui appartiennent à Christ. Ce n’est pas une grande privation de se voir fermés hors de la terre pour trouver une porte ouverte au ciel avec une invitation à entrer. Nous laissons derrière une scène où les hommes n’ont aucune estime pour Christ et nous passons à une scène où Christ est tout en tous [Col. 3:11].

Pour comprendre le livre de l’Apocalypse, on rappelle les trois divisions données par le Seigneur à Jean en Apoc. 1:19 : « Écris donc les choses que tu as vues, et les choses qui sont, et les choses qui doivent arriver après celles-ci ». La première division a donné la vision de Christ ; ce sont les choses que Jean a vues (ch. 1). La seconde division a présenté les sept églises, c'est-à-dire toute la période de l’Église : « les choses qui sont » (ch. 2 et 3). À partir du ch. 4, nous avons la troisième division : « les choses qui doivent arriver après celles-ci », lorsque l’histoire de l’Église sur la terre est terminée.

 

1.1        Apoc. 4:1 — [Après ces choses]

Le premier verset de cette nouvelle section commence avec l’expression « après ces choses », et à la fin du verset nous lisons à nouveau « les choses qui doivent arriver après celles-ci ». Ces paroles font clairement référence à la troisième division selon 1:19, et nous amènent à la partie strictement prophétique (future) du livre.

Nous serons aidés dans la compréhension de ces prophéties si nous gardons devant nous les principales subdivisions suivantes de cette troisième partie de l’Apocalypse :

 

●         Premièrement, les ch. 4 et 5, qui ont valeur d’introduction, nous donnent une vision des choses qui sont dans le ciel afin que nous comprenions la pensée de Dieu concernant les événements sur le point d’arriver sur la terre. On y trouve aussi la place que tiennent durant ces événements les saints de cette période et les saints des périodes précédentes.

●         Deuxièmement, du ch. 6 au ch. 11:18, nous avons une série d’événements successifs durant la période allant de l’enlèvement de l’église jusqu’à l’apparition de Christ pour établir Son royaume.

●         Troisièmement, du ch. 11:19 au ch.19:10, nous sommes instruits sur des points importants concernant ceux qui seront alors à la tête, avec des événements caractéristiques de cette période.

●         Quatrièmement, du ch. 19:11 à 21:8, l’ordre des événements est repris à la suite de 11:18 — L’avenir nous y est révélé depuis l’apparition de Christ jusqu’à l’état éternel en passant par le temps du millénium.

●         Cinquièmement, du ch. 21:9 à 22:5, nous sommes à nouveau ramenés en arrière pour apprendre d’autres détails concernant les saints célestes en relation avec la terre durant l’ère millénaire.

 

Si nous considérons à nouveau la première subdivision, nous notons que le grand sujet du ch. 4 est le Trône de Dieu, tandis que le ch. 5 s’occupe du Livre où figure une sorte de chronique des événements à venir. Nous apprenons ainsi que, derrière tout ce qui arrive sur la terre, il y a le trône de Dieu qui gouverne tout, et que tous les événements sont selon le conseil déterminé de Dieu.

Quand l’Église professante corrompue aura fermé la porte à Christ sur la terre, il y aura une porte ouverte au ciel par laquelle, comme Jean, la vraie église pourra entrer pour être avec Christ dans le ciel. Celui qui appelle Jean à monter de la terre au ciel est identifié avec Celui qui, au commencement, lui avait parlé au sujet des sept églises. Nous savons que c’est le Seigneur Lui-même. Ainsi ce sera la propre voix du Seigneur qui nous appellera à Sa rencontre en l’air.

La place d’où l’on voit les choses fait une grande différence quant à la manière de les apprécier. De la même manière que Jean, nous sommes invités à entrer en esprit dans des scènes célestes, et à considérer, d’un point de vue céleste, tout ce qui doit encore arriver sur la terre. Nous sommes participants de l’appel céleste, et c’est comme des hommes célestes que nous avons à considérer ces événements à venir. Si l’appel céleste de l’Église n’est pas connu, et si la position céleste n’est pas acceptée, on ne peut avoir une juste interprétation de ces événements à venir, car on est occupé et distrait par les événements actuels du monde qui nous entoure.

 

1.2        Apoc. 4:2, 3

1.2.1        [Je fus en esprit]

Le résultat immédiat de l’appel fut que Jean « fut en esprit ». Comme Paul lorsqu’il fut ravi jusqu’au troisième ciel, il n’était plus conscient de son corps. Il était entièrement absorbé par les grandes visions et les sujets du ciel. Il était là comme un témoin pour rendre témoignage à l’Église de tout ce qui lui était révélé. Quand Paul fut ravi dans le paradis, il entendit « des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à l’homme d’exprimer ». À Jean, au contraire, il est dit : « Écris donc les choses que tu as vues » et «Ne scelle point les paroles de la prophétie » (1:19 ; 22:10). La différence semble être que Paul vit des choses qui appartiennent au cercle intérieur de la maison du Père, alors que Jean, bien qu’il nous conduise réellement dans des scènes célestes et nous parle de choses célestes, nous présente cependant des événements relatifs à la terre. C’est notre heureux privilège de bénéficier, grâce à ce que Jean a écrit, des choses qu’il a vues et entendues. Ainsi, en esprit, nous pouvons entrer dans cette scène céleste, y respirer sa pure atmosphère et réjouir nos âmes des choses qui parlent de Christ. Dans toute cette grande scène, il n’y a rien qui nourrisse la chair ou qui détourne de Christ.

 

1.2.2        [Voici un trône]

La première chose que nous voyons est un trône ; de plus, le trône est « placé dans le ciel ». Le trône est l’emblème du gouvernement et de l’autorité, et la garantie que l’ordre, la bénédiction et la sécurité seront assurés sur l’univers entier. La chute [de l’homme avec Adam] fut en réalité un défi pour le trône ; le péché est une rébellion contre le trône ; l’incrédulité est la négation de l’existence du trône ; l’orgueil aspire au trône et le diable défie le trône. Après six mille ans de rébellion contre le trône, quelle bénédiction d’entrer dans le ciel et de trouver le trône « placé dans le ciel », inébranlable, inamovible et immuable, de sorte que nous pouvons vraiment dire que le grand sujet de ce passage est la gloire du trône de Dieu.

Déjà maintenant, les cieux gouvernent en réalité, quoique de manière cachée. Notre grand souverain Sacrificateur « s’est assis à la droite du trône de la majesté dans les cieux », et de ce trône Il est toujours vivant pour intercéder pour les saints qui traversent ce monde (Héb. 8:1 ; 7:25). Pour le croyant, le trône est un trône de grâce. Mais le trône que Jean voit, le jugement procède de lui. Aujourd’hui le mal abonde, l’iniquité prévaut et le monde est toujours plus marqué par la violence et la corruption ; or Dieu a du support à l’égard du mal, pour faire connaître Sa grâce et donner aux hommes du temps pour se repentir. Néanmoins, la foi sait que, derrière tout, le trône de Dieu demeure immuable dans le ciel. Le croyant peut avoir conscience que Dieu est derrière tout, que Son trône demeure avec toute sa grâce disponible pour les saints, avec toute sa grande puissance intacte malgré la méchanceté des hommes ; cette conscience garde l’âme dans le calme du ciel tandis qu’elle marche au milieu de l’agitation de la terre.

 

1.2.3        [Assis sur le trône]

De plus, « Sur le trône, quelqu’un était assis ». Cette glorieuse Personne n’est pas décrite, mais des pierres précieuses sont utilisées symboliquement pour montrer Sa gloire. Nous devons nous souvenir que Dieu est vu en rapport avec le trône. Ce n’est pas le cœur du Père révélé par le Fils qui est dans le sein du Père, qui est devant nous, mais la gloire de Dieu montrée en Christ sur un trône en rapport avec le gouvernement de l’univers. Les pierres précieuses sont des symboles faisant ressortir le rayonnement de la gloire divine en gouvernement. Elle est vue dans le ciel bien que non encore manifestée sur la terre. Sur la terre, nous voyons le mauvais gouvernement de l’homme et la longue patience de Dieu. Si le rayonnement du trône s’était manifesté sur un monde pécheur, cela aurait entraîné le jugement sur tout. La vision nous transporte au-delà du jour de la grâce vers un temps où l’église aura été enlevée au ciel, événement qui sera suivi par le rayonnement du trône brillant en jugement sur la terre.

 

1.2.4        [Un arc-en-ciel]

Ensuite, Jean voit « un arc-en-ciel, à le voir, semblable à une émeraude ». Le ch. 9 de la Genèse nous fait savoir que l’arc-en-ciel parle de l’alliance perpétuelle entre Dieu et toute créature vivant sur la terre. Il parle de la bénédiction pour la terre assurée par la promesse divine, mais de la bénédiction après le jugement. L’arc-en-ciel vient après l’orage, de même que la promesse de Dieu quant à la bénédiction vint lorsque le jugement du déluge fut passé. L’arc-en-ciel entourant le trône est le signe assuré qu’après le jugement des nations viendra la bénédiction pour la terre.

 

1.3        Apoc. 4:4 — [24 anciens]

Autour du trône Jean voit 24 trônes et sur les trônes « vingt-quatre anciens ». Le v. 11 du ch. 5 montre clairement que les anciens ne représentent pas des créatures angéliques, car nous trouvons là les anges décrits comme une compagnie distincte se tenant autour des anciens. Le nombre 24 semble être une allusion aux 24 classes de la sacrificature instituées par David comme « chefs du lieu saint » (1 Chr. 24:5). Au temps de David, ils furent investis d’un caractère royal et sacerdotal, et ils représentaient l’ensemble de la sacrificature. Les saints de notre temps ont le caractère d’une « sacrificature royale » pour annoncer les louanges de Dieu (1 Pierre 2:9). Ainsi, les anciens apparaissent comme symbolisant les saints de l’Ancien Testament aussi bien que ceux de l’Assemblée, au complet et associés avec Christ dans la gloire. Christ est vu sur Son trône, sur le point de régner, et les saints sont vus avec Lui dans Son règne, car Il est intronisé, et eux aussi sont intronisés. Ils sont désignés comme « anciens », en signe de maturité spirituelle. Ils ne connaissent plus « en partie » (1 Cor. 13:12), mais ils sont intelligents dans les pensées du ciel. Ils ne sont pas vus comme des esprits séparés du corps, mais avec des corps glorieux revêtus de vêtements blancs qui parlent de leur caractère sacerdotal (Ex. 28:39-43). Sur leurs têtes il y a « des couronnes d’or » qui parlent de leur caractère royal. Ils ont achevé leur pèlerinage terrestre au cours duquel ils ont souffert pour Christ ; ils sont maintenant couronnés pour régner avec Christ.

Il suffit de considérer les allusions aux anciens tout au long du livre de l’Apocalypse pour voir qu’ils représentent vraiment les saints dans la gloire :

●    Premièrement, les anciens sont vus dans le ciel associés avec le trône avant que les jugements commencent. Ils ne sont pas sur la terre ; ils ne traversent pas les jugements, ils ne proviennent pas de la grande tribulation comme la foule de saints vêtus de robes blanches décrite au ch. 7, mais ils sont vus dans le ciel avant que les jugements commencent.

●    Deuxièmement, ils sont une compagnie de rachetés comme nous l’apprenons du ch. 5 v. 8-10.

●    Troisièmement, ils sont une compagnie d’adorateurs comme nous l’apprenons de passages suivants : 4:10 ; 5:14 ; 11:16 et 19:4.

●    Quatrièmement, ils sont une compagnie de saints intelligents, connaissant les pensées du ciel (5:5 et 7:13-17).

 

1.4        Apoc. 4:5

1.4.1        [éclairs, voix, tonnerres]

Le caractère du trône est clairement indiqué par la déclaration solennelle que « du trône sortent des éclairs et des voix et des tonnerres ». Les éclairs et les tonnerres sont des accompagnateurs de jugement, et non pas des symboles de miséricorde et de grâce. Aujourd’hui, la miséricorde découle d’un trône de grâce (Héb. 4:16) ; durant le millénium, un fleuve d’eau vive, apportant la bénédiction sur la terre, coulera du trône de Dieu et de l’Agneau (22:1). Dans l’intervalle solennel qui se situe entre la fin du jour de la grâce et le commencement de la gloire du royaume, le jugement sur les nations proviendra du trône, ce qui est justement représenté par les éclairs et les tonnerres.

 

1.4.2        [Sept lampes de feu]

Ensuite, l’apôtre voit « sept lampes de feu, brûlant devant le trône, qui sont les sept Esprits de Dieu ». C’est sûrement une présentation symbolique de l’Esprit de Dieu dans Sa plénitude, mais présenté en rapport avec le feu du jugement ; cela nous rappelle que, pour le monde comme pour Israël, Dieu va faire disparaître toute souillure « par l’esprit de jugement et par l’esprit de consomption » (És. 4:4). Ceux qui aujourd’hui rejettent Celui qui parle en grâce du ciel verront, dans le jour à venir, que « notre Dieu est un feu consumant » (Héb. 12:29).

 

1.5        Apoc. 4:6 — [mer de verre]

Devant le trône est « une mer de verre semblable à du cristal ». Devant le sanctuaire, au temps de Salomon, il y avait une mer de fonte remplie d’eau pour l’usage des sacrificateurs (1 Rois 7:23-26). Ici, la mer est devenue comme du verre semblable à du cristal, symbole de la pureté immuable et absolue du trône. Dans le ciel, rien de ce qui souille ne peut entrer.

 

1.6        Apoc. 4:6-8 — [Les quatre êtres vivants]

En dernier lieu, l’apôtre voit au milieu du trône et à l’entour du trône « quatre créatures vivantes [animaux] ». Il parait qu’ils représentent symboliquement les agents exécuteurs du gouvernement de Dieu. Le nombre quatre indique probablement le caractère complet du gouvernement de Dieu s’exerçant sur toutes les parties [quart ou quartier] du globe. L’expression « pleins d’yeux » symbolise une plénitude de discernement dans le gouvernement de Dieu auquel rien n’est caché. Le lion, le veau, la face comme d’un homme et l’aigle volant peuvent signifier que le gouvernement de Dieu sera caractérisé par la force, la fermeté, l’intelligence et la rapidité d’administration. Ils disent sans cesse : « Saint, saint, saint, Seigneur, Dieu, Tout-puissant, celui qui était, et qui est, et qui vient ». Ils attestent que le gouvernement de Dieu est saint, irrésistible dans sa puissance, et immuable dans son caractère. Les agents exécuteurs du gouvernement de Dieu deviennent une occasion de rendre gloire et action de grâces à Celui qui est assis sur le trône aux siècles des siècles.

 

1.7        Apoc. 4:9, 10

1.7.1        [Ils jettent leurs couronnes]

De plus, le gouvernement de Dieu fait naître l’adoration des saints ; ceux-ci utilisent les couronnes que Christ leur a données, pour reconnaître la parfaite soumission qu’ils Lui doivent. Ils jettent leurs couronnes devant le trône et reconnaissent que le Seigneur est digne de recevoir gloire, honneur et puissance, car Lui est le Créateur de tout, et c’est à cause de Sa volonté qu’elles sont et qu’elles furent créées. Le péché a gâté cette belle création de sorte que maintenant toute la création ensemble soupire [gémit] et est en travail ; mais les saints qui sont dans le ciel, ayant la pensée du Seigneur, peuvent discerner que tout le mal va être traité par le jugement afin qu’à nouveau Dieu puisse trouver du plaisir dans Sa création, comme dans le passé, lors de l’achèvement de l’œuvre de création : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici, cela était très-bon » (Gen. 1:31).

 

1.7.2        [Les leçons du ch. 4]

Ainsi, en prélude aux jugements à venir, nous sommes transportés dans le ciel

●         pour voir le trône de jugement, inébranlable malgré la méchanceté de l’homme ;

●         pour voir la gloire de Celui qui est assis sur le trône ;

●         pour apprendre par l’arc-en-ciel que toutes les promesses de Dieu de bénédiction de la terre suivront les jugements du trône ;

●         pour apprendre que les saints des âges précédents et de la période actuelle seront à l’abri dans le ciel avant que les jugements tombent ;

●         pour apprendre que les jugements du trône seront exercés dans la plénitude de l’Esprit selon la perfection du gouvernement de Dieu,

●         pour apprendre qu’il en résultera que le Seigneur sera adoré et loué comme le Créateur

●         et que la création entière, purifiée de tout mal, sera à nouveau selon Sa volonté, pour Son plaisir.

 

Souvenons-nous que ces choses sont écrites afin que déjà maintenant nous puissions y entrer par la foi, et être ainsi gardés dans un calme parfait tandis que le monde est en plein désordre.

 

2         Le Livre — Apoc. 5

Dans les ch. 4 et 5 de l’Apocalypse, nous sommes transportés, en esprit, dans le ciel même ; et là nous avons devant nous, sans voile, des événements qui auront lieu lorsque l’Église aura été enlevée de la terre au ciel. Il est vrai que l’enlèvement, bien que supposé, n’est pas directement révélé dans l’Apocalypse, car le but de la prophétie n’est pas de faire connaître les secrets de l’église, lesquels sont déjà révélés dans d’autres Écritures, mais de montrer les jugements qui préparent la voie pour l’établissement du royaume de Christ.

 

2.1        Apoc. 5:1 — Le Livre [écrit au-dedans et sur le revers]

Au ch. 4, tout est centré autour du trône et du maintien de sa gloire et de sa sainteté. Au ch. 5, le grand sujet est le Livre qui contient les conseils de Dieu pour la bénédiction du monde sous le règne de Christ, après que tout mal aura été traité par le jugement. La gloire du trône doit être maintenue avant que les bénédictions du livre puissent s’accomplir.

« Un livre écrit » indique que la volonté de Dieu est établie de manière inaltérable. Les hommes, par manque de courage ou pour des motifs politiques, hésitent souvent à mettre leurs plans par écrit. Mais, pour parler à la manière des hommes, Dieu s’est engagé en écrivant. C’est ainsi que le livre est complet, car il est écrit au-dedans et sur le revers, et il n’y a pas de place pour ajouter quoi que ce soit à ce que Dieu a écrit ; il n’y en a d’ailleurs pas besoin. Quand enfin tout sera accompli dans l’avenir, on verra que tous les jugements annoncés auront été exécutés, toutes les bénédictions auront été réalisées et qu’il n’y aura rien à retrancher du livre ni rien à y ajouter.

 

2.2        Apoc. 5:2, 3 — L’Appel de l’Ange : [qui est capable et digne ?]

Dans le cours de la vision, le moment est enfin venu d’ouvrir le livre, et la question est posée à haute voix par un ange puissant : « Qui est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux ? » Pour saisir le sens de la proclamation de l’ange, deux choses doivent être gardées clairement à l’esprit :

●         1. le caractère du livre. Nous ne devons pas penser que le livre fait seulement connaître les jugements de Dieu. Il présente effectivement ces jugements dans toute leur solennité, et la partie principale du livre est occupée par la description des jugements qui vont fondre sur la chrétienté, sur Israël et sur les nations. Mais une fois le monde nettoyé de tout mal par le jugement, le livre continue en présentant le vaste ensemble de bénédictions que Dieu s’est proposé d’établir sur la terre pour la gloire de Christ et la bénédiction de l’homme.

●         2. la vraie signification de l’ouverture du livre. C’est au moment même où les sceaux sont rompus que les événements commencent de se produire. Ainsi, la grande portée de la question de l’ange n’est pas de savoir qui peut donner l’interprétation de ce qui est écrit — ce serait relativement simple — mais de savoir qui peut faire s’accomplir les événements annoncés.

 

Si nous saisissons l’immensité de ces deux vérités nous comprendrons la force de l’appel de l’ange à l’univers entier. Car il contient implicitement deux questions :

●         qui peut traiter le vaste système de mal qui s’est développé par le péché de l’homme durant six mille ans de rébellion, et cela d’une manière qui satisfasse les justes exigences du trône ?

●         qui peut introduire ce vaste système de bénédiction que la bonté de Dieu s’est proposé pour le monde à venir et pour les nouveaux cieux et la nouvelle terre ?

 

L’univers entier est mis au défi : y a-t-il quelqu’un dans le ciel, sur la terre ou au-dessous de la terre qui puisse traiter le mal et introduire la bénédiction ? Le résultat du défi était que personne n’était capable d’ouvrir le livre, et que personne n’était trouvé digne d’ouvrir le livre. Les deux exigences pour ouvrir le livre sont la capacité et la dignité.

 

Depuis des milliers d’années, les hommes s’efforcent de remédier aux maux du monde et d’introduire un temps de paix et de bénédiction universelles. Pour utiliser le langage symbolique d’Apoc. 5, les hommes ont essayé d’ouvrir le livre. Ils ont essayé de réprimer le mal par des codes de lois, des cours de justice, des prisons et des mesures de réforme ; ils ont cherché à introduire des temps de paix et d’abondance par toutes les formes de gouvernement possibles : monarchique et républicain, dictatorial et démocratique. Toutes les classes de la société ont été mises à l’épreuve, les rois et les nobles, les prolétaires et les socialistes ; mais aucun d’eux n’a été trouvé ayant soit la capacité soit la dignité. Cependant les hommes continuent à faire des efforts désespérés, par des ligues, des partis, des conférences et des pactes pour redresser ce qui ne va pas dans le monde et pour introduire un temps de paix et de bénédiction universelles ; mais tous ces efforts ne font que prouver qu’ils n’ont encore jamais entendu la voix de l’ange puissant. Ceux qui ont entendu cette voix savent fort bien qu’elle proclame avec force que tous les efforts des hommes sont voués d’avance à l’échec, vu que ces entreprises tentent de remettre le monde en ordre sans Dieu et sans Christ. Les hommes ne considèrent que les droits de l’homme, mais ils ignorent les droits de Dieu et les exigences de Son trône.

 

2.3        Apoc. 5:4, 5a — Jean pleure

Jean pleura beaucoup parce que personne n’était trouvé digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux. En pensant uniquement à l’incapacité et à l’indignité de l’homme, nous aussi nous aurions de quoi pleurer devant le spectacle pitoyable d’un monde utilisant son énergie, sa sagesse, son argent, ses ressources, sa jeunesse et son temps pour une tâche entièrement sans espoir. Mais si on peut beaucoup pleurer sur la terre, les larmes ne conviennent pas dans le ciel. Jean est le seul homme qui ait jamais pleuré dans le ciel, et s’il « pleura fort », il ne lui fut pas permis de pleurer longtemps, car immédiatement l’un des anciens lui dit : «Ne pleure pas ». Intelligents dans les pensées du ciel, les anciens ne pleurent pas, car, tout en réalisant que tous les efforts des hommes sont sans espoir et voués à l’échec, ils sont dans le secret de Dieu. Ils savent que, si la tâche est trop grande pour l’homme, il y en a Un qui est à la fois capable et digne d’ouvrir le livre.

 

2.4        Un Lion et un Agneau

2.4.1        Apoc. 5:5b — Le Lion

Le Lion et l’Agneau. Possédant une intelligence donnée de Dieu, les anciens sont capables de rendre témoignage à Celui qui peut ouvrir le livre. Ils disent à Jean : « Voici, le lion qui est de la tribu de Juda, la racine de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux ». Le lion est le symbole de la force, car nous lisons : «Le lion, le fort parmi les bêtes » (Prov. 30:30). Sa puissance est donc irrésistible de sorte que le prophète Michée peut dire du lion « ... qu’il passe, foule et déchire, et il n’y a personne qui délivre » (Mich. 5:8). Le lion de la tribu de Juda nous parle de la grande puissance s’exerçant en faveur de l’ancien peuple de Dieu selon la prophétie de Jacob qui annonce que Juda prévaudrait sur ses ennemis : «Ta main sera sur la nuque de tes ennemis » (Gen. 49:8). Afin que Juda puisse prévaloir, il a la puissance « d’un jeune lion ». Mais la source réelle de la force de Juda est que c’est de cette tribu que sortira Celui vers qui le peuple se rassemblera (Gen. 49:8-10 *). Christ est le vrai Lion de Juda.

 

(*) note bibliquest : « à lui sera l’obéissance des peuples » de Gen. 49:10 peut être traduit par « à lui sera le rassemblement des peuples ».

 

2.4.2        Apoc. 5:5b — La Racine de David

Christ est aussi la Racine de David. En David, nous voyons le Roi choisi de Dieu pour remporter la victoire sur tous ses ennemis. Néanmoins, c’est Christ qui est le vrai Roi, Celui qui mettra tous ses ennemis sous Ses pieds. Il est le premier dans la pensée de Dieu et, par conséquent, Il est la Racine d’où David tire son origine. Par conséquent, Christ, dans Sa puissance irrésistible comme Lion de la tribu de Juda, et comme Personne divine — la Racine de David — est Celui qui est seul capable d’ouvrir le livre.

 

2.4.3        Apoc. 5:6 — L’Agneau

Alors Jean se tourne pour voir le Lion et, voici, il voit un Agneau. Ayant entendu parler d’un Lion, il pouvait naturellement s’attendre à voir Christ dans une vision de grande puissance, mais au lieu de cela, il voit un Agneau, l’emblème de la faiblesse, et qui plus est, il Le voit comme immolé. Celui qui est vainqueur comme le Lion est Celui qui a premièrement souffert comme l’Agneau. Sa puissance de vainqueur pour ouvrir le livre est celle par laquelle Il a vaincu en entrant dans la mort. Comme l’Agneau immolé, Il a vaincu le péché, la mort et le diable. Ayant vaincu comme l’Agneau souffrant, Il a acquis la puissance pour vaincre tout ennemi comme étant le Lion puissant. On Le trouve avec sept cornes et sept yeux. Les sept cornes parlent d’une puissance complète et irrésistible — l’omnipotence ; les sept yeux, qui sont les sept Esprits de Dieu, parlent de l’omniscience complète et pénétrant tout dans la puissance de l’Esprit. Le fait qu’ils sont envoyés sur toute la terre parle de Son omniprésence.

 

2.5        Il prend le livre

2.5.1        Apoc. 5:7

Comme Lion, Christ est capable ; comme Agneau, Il est digne d’ouvrir le livre. Par conséquent, Il peut prendre le livre de la main droite de Celui qui était assis sur le trône. Prendre le livre signifie que le moment suprême, attendu par les anges et les saints, est enfin arrivé. Le temps de la patience de Jésus est passé ; le temps d’agir est venu.

 

2.5.2        Apoc. 5:8

Le ciel réalise l’immense importance d’avoir pris le livre. Il est visible que l’heure du jugement de ce monde a sonné, et que le monde à venir n’est plus éloigné. Aussi lisons-nous : « Lorsqu’il eut pris le livre, les quatre êtres vivants [animaux] et les vingt-quatre anciens tombèrent sur leurs faces devant l’Agneau, ayant chacun une harpe et des coupes d’or pleines de parfums, qui sont les prières des saints ». Les harpes parlent des louanges des saints, et les coupes de leurs prières. Le temps est venu où toutes les louanges qui sont montées de la part de tous les saints à travers les âges seront publiquement justifiées, et où toutes leurs prières auront un glorieux exaucement. Beaucoup de ces saints ont quitté le monde en martyrs en louant un Dieu qui n’intervenait pas pour les délivrer de leurs ennemis ; et leurs prières, dans ces moments-là, apparaissaient comme étant sans exaucement, et même non entendues. Enfin, leurs louanges seront justifiées, et leurs prières exaucées.

 

2.6        Apoc. 5:9, 10 — Le Cantique Nouveau

Le temps de la prière est terminé, le temps de chanter est venu. Le cantique qu’ils chantent est nouveau. Jusqu’ici, les rachetés du Seigneur étaient sur le chemin de la gloire chantant les cantiques de la rédemption ; mais ces cantiques regardaient en avant vers la victoire et la gloire du règne. C’étaient des cantiques d’espérance. Une fois que le livre est pris, leurs espérances seront réalisées et les cantiques d’espérance seront changés en cantiques de victoire. De plus, leurs cantiques célèbrent la dignité du Rédempteur et la grandeur de Sa rédemption plutôt que la bénédiction des rachetés. Ainsi, dans la meilleure traduction, leur référence à la rédemption est impersonnelle (*). Le cantique est général quant aux personnes qui sont rachetées, mais spécifique quant à Celui qui les a rachetés. Tout le ciel est occupé de l’Agneau : «TU es digne », «TU as été immolé », « TU as acheté » et «TU as faits ».

 

(*) note bibliquest : la version autorisée KJV dit « tu nous as rachetés » tandis que la version JN Darby dit « tu as acheté ».

 

2.7        Apoc. 5:11, 12 — La multitude d’anges

Le cantique nouveau chanté par les saints éveille la louange de toute la multitude d’anges. Les anciens entonnent le cantique, et les anges continuent en faisant entendre leur voix. Ils attribuent la dignité à l’Agneau. Il est digne de recevoir la puissance, et richesses, et sagesse, et force, et honneur, et gloire, et bénédiction. Les hommes se sont rendus hommage les uns aux autres, et ont déshonoré l’Agneau. Ils ont placé l’homme sur un trône, et ont crucifié l’Agneau. Le jour vient où l’on verra que seul l’Agneau est digne de recevoir toute puissance, richesses, sagesse, force, honneur, gloire et bénédiction. L’histoire du monde rend témoignage qu’entre les mains de l’homme, toutes ces choses ont été utilisées pour exalter l’homme et mettre Dieu dehors. L’Agneau seul est digne de recevoir toutes ces choses, car Lui seul les utilisera pour la gloire de Dieu.

 

2.8        Apoc. 5:13 — La création

Puis, comme quelqu’un a dit : « La vaste harmonie déborde des limites des cieux », et on a l’anticipation du but glorieux quand la terre se joindra au ciel pour louer Celui qui est assis sur le trône et l’Agneau. Tout ce qui respire s’unira en louange à Dieu et à l’Agneau.

 

2.9        Apoc. 5:14 — Les quatre êtres vivants

Les quatre créatures vivantes [animaux], les représentants de ceux par qui le gouvernement de Dieu s’exerce, voient l’aboutissement béni de leur service, et ajoutent leur « Amen ». Les saints de tous les âges voient par anticipation le puissant triomphe de Dieu sur tout mal et l’accomplissement de tous Ses conseils, et ils tombent sur leurs faces et rendent hommage.