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La 2ème épître aux Thessaloniciens
Hamilton Smith
Table des matières abrégée :
2 2 Thessaloniciens 1 — La consolation dans la persécution
3 2 Thessaloniciens 2:1-12 — Le jugement de la chrétienté
4 2 Thessaloniciens 2:13-17 — La part actuelle et future du croyant
5 2 Thessaloniciens 3 — La marche pratique du peuple de Dieu
Table des matières détaillée :
2 2 Thessaloniciens 1 — La consolation dans la persécution
2.1 2 Thess. 1:1-2— La salutation
2.2 2 Thess. 1:3-4 — Des actions de grâces à leur sujet
2.3 2 Thess. 1:5-10 — Le royaume de Dieu et le jour du Seigneur
2.4 2 Thess. 1:11-12 — Une prière pour les croyants
3 2 Thessaloniciens 2:1-12 — Le jugement de la chrétienté
4 2 Thessaloniciens 2:13-17 — La part actuelle et future du croyant
4.1 2 Thess. 2:13-14 — L’action de grâces
4.2 2 Thess. 2:15 — L’exhortation
4.3 2 Thess. 2:16-17 — La prière
5 2 Thessaloniciens 3 — La marche pratique du peuple de Dieu
5.1 2 Thess. 3:1-5 — Instructions quant à l’opposition venant du dehors
5.1.1 2 Thess. 3:1-2 — prière et Parole du Seigneur glorifiée
5.1.2 2 Thess. 3:3 — affermis dans la vérité
5.1.3 2 Thess. 3:4 — obéissance
5.1.4 2 Thess. 3:5 — cœurs inclinés à l’amour et à la patience
5.2 2 Thess. 3:6-18 — Instructions pour faire face à un désordre à l’intérieur du cercle chrétien
Les deux épîtres à l’assemblée des Thessaloniciens ont été écrites pour répondre à des erreurs qui avaient surgi au milieu d’eux au sujet de l’espérance chrétienne : la venue du Seigneur.
L’Écriture présente cette grande vérité sous un double aspect. Il y a d’abord la venue du Seigneur pour ses saints pour les enlever de ce monde pour être avec Lui dans la gloire ; d’autre part, il y a Sa venue avec Ses saints pour les amener pour instaurer Son règne. La 1ère Épître présente la venue du Seigneur pour prendre Ses saints hors du monde, et elle corrige l’erreur qui avait surgi concernant les saints endormis. La 2ème épître présente la venue de Christ avec Ses saints et elle corrige les erreurs enseignées concernant les saints encore vivants.
L’assemblée à Thessalonique était bien au courant de ce que la venue du Seigneur avec Ses saints mettrait fin au jour « de l’homme » et introduirait le jour du Seigneur. L’apôtre avait déjà fait référence au « jour du Seigneur » dans la première épître comme une vérité qu’ils connaissaient bien (5:2) ; et il reprend ce grand sujet dans cette seconde épître (voir 2:2).
Ces croyants savaient que les prophètes avaient parlé de ce jour-là comme du « grand et terrible jour de l’Éternel » (Malachie 4:5) ; « un jour de détresse et d’angoisse, un jour de dévastation et de ruine, un jour de ténèbres et d’obscurité, un jour de nuées et d’épaisses ténèbres » (Soph.1:14-15). Ainsi, aussi grandes que soient la gloire et la bénédiction du règne de Christ, le jour du Seigneur, qui aboutit au royaume, commencera par des jugements écrasants sur le monde.
Il semblerait que l’ennemi ait saisi l’occasion des persécutions et des tribulations traversées par les croyants de Thessalonique, pour susciter la pensée terrible que le jour du Seigneur était présent, et que les croyants auraient à traverser les horreurs de ce jour avant d’être pris pour être avec le Seigneur. L’apôtre a écrit cette épître pour corriger cette erreur, non seulement au profit de l’assemblée à Thessalonique, mais pour celui de tous les enfants de Dieu qui pensent encore que l’Église doit passer par la grande tribulation avant que le Seigneur vienne pour prendre les Siens auprès de Lui. En outre, comme toujours quand Il corrige une erreur, l’Esprit de Dieu déploie aussi des vérités solennelles et précieuses pour l’avertissement, la consolation, et l’affermissement des croyants.
Le contenu de l’épître peut se résumer comme suit:
§ Tout d’abord, l’apôtre console les croyants au milieu de la persécution, et les fortifie face à la tromperie de l’erreur en les instruisant dans la vérité (2 Thess.1).
§ Deuxièmement, après les avoir instruits dans la vérité, il expose l’erreur et prédit l’apostasie de la chrétienté et la manifestation de l’homme de péché (2 Thess. 2:1-12).
§ Troisièmement, il console les croyants en leur rappelant leur portion présente et leur perspective future en contraste avec le jugement à venir de la chrétienté (2 Thess. 2:13-17).
§ Enfin, il nous instruit quant à une marche pratique conséquente avec la venue de Christ (2 Thess. 3).
L’assemblée des Thessaloniciens était troublée et affolée par certaines personnes malveillantes qui avaient saisi l’occasion des persécutions dont ils souffraient pour enseigner l’erreur que le jour du Seigneur était déjà arrivé. Toutefois, avant de donner un éclairage sur cette erreur, l’apôtre, après la salutation (1:1-2), rend grâce pour l’état spirituel de ces croyants (1:3-4), les console en présentant la vérité quant au jour du Seigneur (1:5-10), et les encourage par sa prière à leur sujet (1:11-12).
L’apôtre s’adresse à l’assemblée des Thessaloniciens comme étant « en Dieu notre Père et dans le Seigneur Jésus-Christ » (1:1). Il reconnaît qu’ils sont dans la jouissance de la pleine vérité du christianisme qui révèle Dieu comme notre Père, et Jésus Christ comme notre Seigneur. De même, l’apôtre pouvait écrire à l’assemblée à Corinthe : « pour nous, il y a un seul Dieu, le Père, duquel sont toutes choses, et nous pour lui, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par lequel sont toutes choses, et nous par lui » (1 Cor. 8:6). Il désire (1:2) pour ces saints la grâce pour endurer leurs persécutions, et la paix pour mettre à l’abri leur cœur en dépit de leurs tribulations.
L’état spirituel de cette assemblée était tel qu’il était convenable que l’apôtre remercie Dieu à leur sujet (1:3). Il pouvait y avoir de l’ignorance requérant de l’instruction, de l’erreur nécessitant une correction, et même du désordre dans la marche de certains individus ; mais, comme toujours, l’apôtre se plaît à commencer par reconnaître ce qui est de Dieu parmi les Siens, avant de s’occuper de leur ignorance et de leurs manquements.
Il est remarquable que l’apôtre rende grâce (1:3) pour les fruits de l’œuvre de Dieu dans les saints : leur « foi » et leur « amour ». Dans ce passage, il ne remercie pas Dieu pour la connaissance de la vérité qu’ils avaient acquise, ni pour leur zèle à sonder la Parole, mais pour les effets de la vérité vus dans leurs vies. De même, en écrivant aux croyants d’Éphèse, il ne remercie pas Dieu de ce qu’ils étaient entrés dans les plus hautes vérités en rapport avec les conseils de Dieu, mais il remercie Dieu pour la mesure dans laquelle la vérité les avait affectés, comme en témoignaient leur « foi dans le Seigneur Jésus » et « l’amour pour tous les saints » (Éphésiens 1:15-16 ; voir aussi Colossiens 1:3-4).
De manière très heureuse, l’assemblée était caractérisée non seulement par la foi en notre Seigneur Jésus, mais par une foi qui augmentait beaucoup (1:3b) ; et elle était aussi caractérisée non pas seulement par de l’amour l’un pour l’autre, mais par un amour qui abondait (1:3c). De plus, ce n’était pas seulement qu’il y avait des personnes dévouées parmi eux, mais l’apôtre parle de « l’amour de chacun de vous tous, l’un pour l’autre ».
Il y avait donc, chez ces croyants de Thessalonique, un témoignage très heureux à ce que l’assemblée devrait être selon la pensée de Dieu — une compagnie de personnes dont Christ est le seul objet de la foi, et où prévaut l’amour divin. Dans une telle compagnie, il n’y avait pas de place pour les mesquineries de la chair qui aime à s’élever, ni pour sa jalousie ni pour sa malice. Dans une telle compagnie, la confiance les uns dans les autres abondait, la réputation de chacun était sauve, et tous cherchaient le bien des autres.
Dans ces versets d’introduction comme dans la première épître, l’apôtre ne dit rien de leur espérance. Celle-ci s’était probablement un peu obscurcie par le faux bruit selon lequel le jour du Seigneur était déjà présent. Le but recherché par cette épître était de raviver leur espérance de sorte que, plus loin, il peut terminer la partie corrective de son épître en leur rappelant la « consolation éternelle » et la « bonne espérance » données « par grâce » (2:16).
Une assemblée où la foi augmente et où l’amour abonde, n’échappera pas aux attaques de Satan, à l’époque comme aujourd’hui. Nous apprenons ainsi qu’ils traversaient des persécutions et des tribulations (1:4c). Néanmoins Dieu permettait ces difficultés pour tester leur foi, car l’épreuve de la foi « produit la patience » (Jacques 1:3). Pour les croyants de Thessalonique, les efforts de Satan n’avaient été qu’un moyen de manifester leur foi en Christ, leur amour les uns pour les autres, et leur patience dans l’épreuve. De telles qualités suscitaient les actions de grâce de l’apôtre envers Dieu, et lui permettaient de se glorifier d’eux dans d’autres assemblées (1:4a).
Tous les efforts de l’ennemi ont pour but d’affaiblir la foi en Christ, de briser l’amour de l’un pour l’autre, et de produire de la rancune plutôt que de l’endurance patiente. Au milieu des épreuves particulières des derniers jours, il se peut que nous soyons épargnés, dans nos pays, de la persécution active ; néanmoins nous aurons de la tribulation. Dans un jour de confusion et de dispersion parmi le peuple de Dieu, les épreuves que nous avons à affronter proviennent davantage de la chair qui s’étale sous différentes formes à l’intérieur du cercle du peuple de Dieu, plutôt que de l’opposition externe. Dieu permet de telles épreuves pour produire la patience. Trop souvent, hélas, nous manquons la leçon que Dieu voudrait nous enseigner en étant offensé par l’épreuve et en rendant mal pour mal, et outrage pour outrage. Dans de telles circonstances, Dieu peut permettre à l’épreuve de continuer, ou, s’Il la fait cesser, nous manquons la bénédiction qu’Il avait en réserve, et aurons à passer par d’autres épreuves. C’est une bonne chose si nous prenons toutes les épreuves de la part de Dieu, et pour Dieu. Après avoir tout remis à Dieu, nous apprendrons alors « la patience » qui amène déjà maintenant une grande bénédiction pour nos âmes, et, dans le jour à venir, une récompense brillante en gloire.
La référence aux persécutions et aux tribulations que ces saints traversaient, conduit naturellement l’apôtre à parler du royaume de Dieu et du jour du Seigneur par lequel le royaume sera introduit, et ainsi à préparer ces saints à détecter et refuser l’erreur qui les troublait et dont l’apôtre parle au ch. 2.
Premièrement, nous apprenons que le royaume à venir rendra manifeste le juste jugement de Dieu alors qu’Il permet que les Siens traversent la persécution et les tribulations. Les beaux traits que ces croyants manifestaient au milieu de la persécution et des épreuves, démontraient qu’ils étaient dignes d’avoir place dans la gloire à venir du royaume. C’était le maintien des principes du royaume qui les amenait à souffrir, et la souffrance était permise en vue des récompenses et des gloires du royaume.
Deuxièmement, dans le jour à venir, la justice de Dieu sera aussi vue en ce qu’Il donnera la rétribution de la tribulation à ceux qui auront tourmenté les Siens. Cette vérité est de la plus grande importance en ce qu’elle montre que nous devons attendre un jour futur pour la solution finale du juste gouvernement de Dieu. La justice de Dieu, que ce soit en récompensant ceux qui font le bien ou en jugeant ceux qui font le mal, n’est pas visible en entier dans cette vie, comme les amis de Job le prétendaient à tort. Pour le moment, le peuple de Dieu doit souvent endurer de la souffrance tandis que les méchants prospèrent. Néanmoins, dans le monde à venir tout sera réglé, et il sera démontré devant les hommes et les anges que Dieu n’a pas été inattentif aux souffrances des Siens à travers les âges, ni n’a été indifférent à la violence et à la corruption de leurs ennemis. Tous les genres de persécutions et d’épreuves, que ce soit de la Rome païenne ou de la Rome papale, que ce soit de l’intérieur ou de l’extérieur du cercle des chrétiens professants, seront finalement remis en mémoire pour être exposés et jugés. À la lumière de ce jour-là, le peuple de Dieu souffrant n’a pas besoin d’être indigné contre ses ennemis ; il n’a pas besoin de chercher à être vengé ou à se défendre : il n’a qu’à attendre le temps de Dieu où tout sera traité en parfaite justice.
Troisièmement, le jour à venir de tribulation pour le monde, sera un jour de « repos » pour les croyants qui auront été tourmentés dans ce jour de grâce. L’apôtre peut donc parler à ces saints éprouvés de « repos avec nous » dans ce jour-là. Quelqu’un a dit : « Maintenant, ce sont les saints qui sont tourmentés ; alors, ce sera le monde. Maintenant, les saints souffrent dans les mains du monde ; alors, le monde sera puni par la main du Seigneur ».
Quatrièmement, nous apprenons que le « repos » des saints et la tribulation du monde seront introduits par le jour du Seigneur — le jour de « la révélation du Seigneur Jésus du ciel avec les anges de sa puissance ». Lors de Sa première venue, en humiliation et en grâce, les anges ont annoncé la bonne nouvelle et une multitude de l’armée céleste étaient là pour célébrer Sa louange, et annoncer la bénédiction pour l’homme et la gloire pour Dieu. À sa seconde venue, Il sera révélé [manifesté] en puissance, et les anges de Sa puissance seront de nouveau présents, mais pour exécuter le jugement sur un monde qui a rejeté Sa grâce.
Cinquièmement, nous apprenons que, lors du jour du Seigneur, la vengeance divine tombera sur tous ceux qui ne connaissent pas Dieu. Les nations ont le témoignage de la création par laquelle la puissance éternelle et la divinité de Dieu peuvent être connues (voir Rom.1:19, 20 ; Ps.19:1-6). Elles ont rejeté le témoignage de la création, sont tombées dans l’idolâtrie, et se sont corrompues par toutes les convoitises imaginables. Dieu n’est pas passé par-dessus tout ce mal ; Il s’en occupera dans le jour du Seigneur. Leur ignorance de Dieu est une ignorance qui a eu l’opportunité de la connaissance, mais qui l’a rejetée.
Sixièmement, il y a ceux qui ont entendu l’évangile de notre Seigneur Jésus Christ — un témoignage beaucoup plus élevé que celui de la création, car il contient la révélation de l’amour de Dieu. Ceux-là seront traités selon la lumière et les privilèges qu’ils ont eus.
Mais si les hommes rejettent le témoignage de la création ou le témoignage de l’évangile, cela implique leur destruction éternelle de devant la présence du Seigneur et de devant la gloire de Sa force. Ils n’ont vu aucune gloire dans Son humiliation en grâce pour être sauvés ; ils ne connaitront rien de la gloire du jour de Sa puissance.
Septièmement, par-dessus tout, le jour du Seigneur sera le jour de la gloire et de l’exaltation de Christ, quand il sera « glorifié » et « admiré » dans tous ceux qui auront cru.
L’apôtre termine la partie introductive de l’épître par une parole d’encouragement pour ces croyants en leur parlant de ses prières pour eux. Il a placé devant nous le repos et la gloire du royaume à venir auquel nous sommes appelés en association avec Christ ; maintenant il prie pour que les saints puissent être trouvés en train de marcher d’une manière digne de cette haute vocation. Si nous entrons plus pleinement dans la réalité et la grandeur de cet appel (appel à être associés avec Christ dans la gloire), nous serons davantage entièrement séparés de ce monde et de ses gloires passagères.
De plus, l’apôtre prie pour que Dieu accomplisse en nous « tout le bon plaisir de sa bonté ». Nous ne sommes pas laissés ici-bas pour faire plaisir à la chair. Notre grand privilège est d’être ici-bas pour le plaisir de Dieu. Le Seigneur, dans la perfection de Sa voie, pouvait dire : « Je fais toujours les choses qui Lui plaisent » (Jean 8:29). Hélas ! trop souvent nous faisons les choses qui nous plaisent. À la lumière de l’exemple du Seigneur et de la prière de l’apôtre, nous pouvons bien nous remettre en question et nous demander : nos pensées, nos paroles, nos voies, notre marche, sont-elles agréables à Dieu, et selon le bon plaisir de Sa bonté ? Rappelons-nous que Son plaisir ne peut être que bon, et pour notre bien.
En outre, l’apôtre désire que « l’œuvre de foi » — ce que Dieu nous a donné à faire — soit effectuée par la puissance donnée par Lui (1:11). La puissance est nécessaire pour poursuivre l’œuvre de la foi. Nous voudrions la puissance pour faire face à nos ennemis et à tous ceux qui s’opposent à nous et nous insultent. Mais ceci est la tâche du Seigneur qui s’en occupera par « la gloire de sa force » quand Il sera révélé (1:9).
Enfin, l’apôtre désire que « le nom de notre Seigneur Jésus Christ soit glorifié » dans les saints, déjà maintenant (1:12). Christ sera glorifié dans Ses saints dans le jour de Sa gloire, mais c’est le bon plaisir de Dieu que le nom de Christ soit glorifié dans les Siens dans le jour de Son rejet. La chair voudrait se glorifier elle-même, et, en présence de l’opposition et des insultes, nous voudrions nous défendre nous-mêmes. Mais notre affaire et notre privilège sont de ne penser qu’à ce qui est pour la gloire de Christ. Sa gloire demande que nous agissions comme Il a agi, Lui « qui, lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement ». Cela exige une grande grâce, et par conséquent l’apôtre termine sa prière en souhaitant que nous glorifiions Christ « selon la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus Christ » (1:12). Nous avons besoin de puissance (1:11) pour l’œuvre du Seigneur et de grâce (1:12) pour glorifier Christ.
Cette première partie de l’épître place ainsi devant nous une belle image des qualités morales que Dieu désire trouver dans les Assemblées des Siens. Il voudrait qu’elles soient toutes marquées par une foi en Christ croissante, par un amour qui abonde l’un pour l’autre, par la patience au milieu des épreuves, par une marche digne de notre vocation [appel], par la recherche constante de Son bon plaisir, par la persévérance dans l’œuvre de la foi, et, par-dessus tout, par un état qui glorifie le Seigneur Jésus Christ. Nous savons à quel point nous sommes en-dessous de ce niveau, mais au moins n’ayons rien devant nos âmes qui soit inférieur au modèle parfait.
Dans la deuxième division de l’épître, l’apôtre aborde le sujet spécial qui l’a amené à écrire de nouveau aux croyants de Thessalonique. L’ennemi, saisissant l’occasion de leurs épreuves et de leurs persécutions, les avait trompés en leur faisant penser que le jour du Seigneur était arrivé, et que par conséquent les croyants, avant d’atteindre leur bénédiction finale, devraient passer par la grande tribulation que le jour du Seigneur fera venir sur le monde entier.
À cause d’une traduction défectueuse de la Version anglaise Autorisée (King James), la difficulté qui troublait ces croyants n’est pas très apparente. La déclaration de la fin du v. 2, « comme si le jour de Christ était proche » devrait indiscutablement être traduite « comme si le jour du Seigneur était là » [= présent]. Le fait que le jour du Seigneur soit proche n’était pas une occasion de trouble pour ces saints. Si, cependant, le jour du Seigneur était là [= présent], alors, au lieu d’être ravis à la rencontre du Seigneur en l’air, selon la vérité de la première épître, ils étaient apparemment laissés pour traverser la grande tribulation. Ce n’est pas étonnant qu’ils fussent troublés.
Cette erreur leur était apparemment parvenue par de faux docteurs qui, non seulement avaient été trompés eux-mêmes, mais qui trompaient délibérément, car ils s’étaient même abaissés à forger une lettre comme si elle provenait de l’apôtre, afin de donner à cette erreur l’apparence de l’autorité apostolique.
L’apôtre appelle ces saints à ne pas se laisser « bouleverser dans [leurs] pensées, ni troubler » par de telles erreurs, soit qu’elles viennent d’un mauvais esprit, par de l’enseignement oral, soit qu’elles émanent d’une fausse lettre prétendant provenir de lui-même ; et l’apôtre fonde son appel sur le grand fait déjà placé devant ces croyants dans la première épître, celui de « la venue de notre Seigneur Jésus Christ, et de notre rassemblement auprès de lui ». Ce grand événement précédera le jour du Seigneur.
Il est de toute importance de voir que l’Écriture distingue clairement la descente du Seigneur en l’air pour Ses saints, et Son apparition ultérieure avec Ses saints. Ce chapitre parle de l’intervalle entre ces deux grands événements, duquel la prophétie s’occupe tellement, aussi bien dans l’Ancien Testament, que dans les propres paroles prophétiques du Seigneur, ou dans d’autres prophéties du Nouveau Testament.
Cette période est appelée par le Seigneur « la consommation du siècle » (Matthieu 24:3). Il faut se rappeler que la « consommation du siècle » n’est pas la fin de l’époque chrétienne qui se termine avec l’enlèvement. La « consommation du siècle », dont parle le Seigneur, est la fin du siècle juif [= ère juive], non pas la fin de la période chrétienne. Elle comprend la dernière semaine encore non accomplie des soixante-dix semaines de Daniel. Elle est, comme quelqu’un l’a dit, « la fin définitive de l’époque juive ». C’est à cette époque-là que le jour du Seigneur appartient. On aurait évité beaucoup de confusion si le vrai sens de l’expression « la consommation » ou « l’achèvement » de l’époque [ère] avait été vu. La fausse interprétation selon laquelle elle fait référence à la fin de la période chrétienne en a amené beaucoup « à faire la chasse aux dates et aux calculs de durées, ce qui a tellement causé de déceptions pour des multitudes, au cours des âges » (FWG).
Cette période — l’intervalle entre l’enlèvement et l’apparition — est d’une importance des plus solennelles dans l’histoire du monde. La grande et exceptionnelle particularité de cette période sera le développement de la méchanceté de l’homme sans que la puissance de Dieu la freine. Pour cette raison, ce sera nécessairement une période courte, car une fois que Dieu aura enlevé tout frein, le mal de l’homme se développera à une vitesse effrayante. Cette accumulation d’iniquité préparera la voie à l’apparition du Seigneur en jugement. Elle rendra manifeste le besoin de jugement, ainsi que la justice du Seigneur quand Il interviendra en jugement.
L’apôtre, dans ce passage, jette une grande lumière sur cette période solennelle. Tout d’abord, il montre que cette période ne peut pas commencer avant la venue du Seigneur Jésus pour les croyants, ni avant « notre rassemblement auprès de lui ». Ces deux événements sont suffisants pour régler et éliminer l’erreur qui avait troublé ces saints.
Mais il y a d’autres événements qui doivent avoir lieu avant le jour du Seigneur. Ainsi l’apôtre poursuit en disant (2:4) : « Que personne ne vous séduise en aucune manière, car [ce jour-là ne viendra pas] que l’apostasie ne soit arrivée auparavant et que l’homme de péché n’ait été révélé, le fils de perdition ». Il y a donc ici deux événements supplémentaires qui précèdent le jour du Seigneur : Le « rassemblement » des saints auprès de Christ dans le ciel est suivi par a) l’apostasie de la chrétienté sur la terre ; et l’apostasie prépare la voie à b) la manifestation de l’homme de péché.
En ce qui concerne l’apostasie, nous sommes avertis dans d’autres passages de l’Écriture, qu’à mesure que nous approchons de ce jour terrible, des signes de l’apostasie prochaine se manifesteront. Nous lisons : « Or l’Esprit dit expressément qu’aux derniers temps quelques-uns apostasieront de la foi, s’attachant à des esprits séducteurs et à des enseignements de démons » (1 Tim.4:1-3). Si des personnes individuelles peuvent déjà apostasier, « l’apostasie » [dans un sens absolu] attend que les vrais chrétiens soient partis. Cet événement sera suivi par l’apostasie de toute la chrétienté professante corrompue. Ainsi, le rassemblement des saints auprès de Christ dans le ciel est suivi par l’apostasie de la chrétienté professante sur la terre. Hélas, il n’est que trop évident que la chrétienté court à grande vitesse vers l’apostasie ! Le modernisme avec son rationalisme ; la science, faussement ainsi nommée, avec ses spéculations impies et prétentieuses ; la superstition, avec son ritualisme enfantin : tout prépare les hommes à se débarrasser de la profession extérieure de ce dont ils n’ont jamais connu la réalité vitale.
L’apostasie préparera la voie à l’apparition de l’homme de péché. La comparaison de ce passage avec d’autres, conduit à la conclusion que la personne dont parle ce passage, l’homme de péché, est l’Antichrist au sujet duquel l’apôtre Jean a écrit, et qui est décrit sous la figure de la seconde bête en Apocalypse 13:11-18. C’est seulement dans l’épître de Jean que ce méchant est appelé l’Antichrist. De même que l’apôtre Paul nous avertit qu’il y aura des individus apostats avant la grande apostasie, l’apôtre Jean nous avertit qu’il y aura des docteurs anti-chrétiens avant la manifestation de l’Antichrist (1 Jean 2:18).
Il ne faut pas confondre l’Antichrist avec le chef (ou : tête) blasphémateur de l’Empire romain ressuscité, décrit sous la figure de la première bête en Apocalypse 13:1-10. L’Antichrist sera le vase de l’énergie religieuse et de l’opposition contre Christ. La tête ressuscitée de l’Empire romain sera le chef d’un gouvernement mauvais public. L’une exercera le pouvoir religieux en mal ; l’autre le pouvoir civil en mal. Les deux puissances auront une énergie animée par Satan, et les deux arriveront à la même fin terrible (Apoc. 13:2 ; 2 Thessaloniciens 2:9 ; Apoc. 19:20).
L’apôtre Jean montre que l’opposition religieuse de l’Antichrist aura à la fois un caractère juif et un caractère chrétien. Il niera la révélation chrétienne du Père et du Fils, et niera que Jésus est le Messie promis aux Juifs.
L’apôtre Paul, dans cette seconde épître aux Thessaloniciens, donne plus de détails sur le caractère et les actions de ce terrible personnage. Il est appelé ici « l’homme de péché », car on verra dans cet homme le résultat d’un homme laissé libre de faire sa propre volonté, sans frein ni de la part de Dieu ni de l’homme. Comme Judas, il est appelé le « fils de perdition », car, de même que Judas était un traître au milieu du groupe favorisé des disciples qui accompagnaient le Seigneur, cet homme se lèvera d’entre ceux qui professent le christianisme. Les deux hommes sont condamnés à la perdition, à la destruction totale (Jean 17:12).
Quant aux activités de cet homme méchant, elles expriment toutes la méchanceté religieuse plutôt qu’un mauvais gouvernement civil, étant impie vis-à-vis de Dieu et séducteur vis-à-vis des hommes. Il « s’oppose et s’élève contre tout ce qui est appelé Dieu ou qui est un objet de vénération ». Dans cet homme s’exprimera toute l’inimitié du cœur humain contre Dieu, ce qui est l’effet du péché. En outre, l’homme qui cherche à détrôner Dieu, est occupé à s’exalter lui-même. Nous lisons donc au sujet de l’homme de péché que, non seulement il s’oppose à Dieu, mais qu’il « s’élève ». L’orgueil de cet homme est tellement sans borne qu’il cherchera à s’exalter au-dessus de « tout ce qui est appelé Dieu ou qui est un objet de vénération ».
Cet homme terrible défiera le Dieu d’Israël, car « lui-même s’assiéra au temple de Dieu », et cherchera à éliminer toute foi dans le Dieu unique et invisible, car il se présentera lui-même comme étant Dieu. Quelqu’un a dit : « Il y a dans cet homme de péché un concentré de toute la puissance du péché, de toute l’inimitié du cœur humain contre Dieu, de tout l’orgueil qui s’exalte soi-même, de tout le défi du cœur humain à l’encontre de toutes les révélations de Dieu, qu’elles soient dans la nature, dans le judaïsme, ou dans le christianisme. Dans cette personne, Dieu est exclu de la terre, et l’homme s’arroge la place et l’honneur qui n’appartiennent qu’à Dieu seul ».
Au cours de sa description de l’Antichrist qui vient, l’apôtre s’arrête pour nous rappeler ce qui est en train de se mettre en place à l’heure actuelle, alors que les vrais chrétiens sont encore sur la terre. Premièrement, il y a par la bonté de Dieu ce qui retient la révélation de ce terrible homme de péché (2:6). Deuxièmement, bien que la bonté de Dieu retienne la pleine manifestation de la méchanceté, néanmoins le mal qui conduit à l’apostasie et à la révélation de l’homme de péché, est déjà à l’œuvre. Cette iniquité était, en effet, déjà à l’œuvre à l’époque de Paul, car il devait dire : elle « opère déjà » (2:7a). Or elle a continué à opérer tout au long de la période chrétienne, quoique d’une manière secrète, et c’est la raison pour laquelle elle est appelée « le mystère d’iniquité ». Il est parlé de la grande puissance qui retient comme d’une Personne (2:7b), et une Personne présente sur la terre, mais qui s’en ira bientôt, de sorte que nous lisons « celui qui retient maintenant, [le fera] jusqu’à ce qu’il soit loin ». Il n’y en a qu’Un à qui cela peut se référer : le Saint Esprit. Ce n’est pas seulement la présence de vrais chrétiens qui entrave le développement complet du mal, même si le Saint-Esprit peut beaucoup s’en servir comme frein, mais c’est plutôt la présence d’une Personne divine qui retient la puissance de Satan.
Ainsi, le mystère d’iniquité, quoi qu’il ne soit pas mis de côté, est actuellement retenu : voilà une vérité qui donne beaucoup de consolation et de confiance au chrétien. Quand le Saint-Esprit sera parti, le frein sera débloqué, et le mystère d’iniquité sera ouvertement révélé dans la personne de l’inique (2:8).
La consommation du mal dans cet homme de péché suscitera le juste jugement de Dieu. Le Seigneur Jésus, Celui contre qui l’Antichrist mène une opposition mortelle, consumera cet homme méchant avec « le souffle de sa bouche ». C’est sûrement « l’épée aigue » qui sort de sa bouche, dont parle l’Apocalypse, et qui symbolise sans doute la parole de Dieu appliquée en jugement. Cette épée de jugement sera maniée par le Seigneur Jésus à « l’apparition de sa venue ». Il est bon de noter la différence que l’Écriture fait entre la venue du Seigneur pour Ses saints, et Sa venue en jugement. Quand l’apôtre parle du « rassemblement » des croyants « auprès de lui », Sa venue (ou : Sa présence) est nommée, mais il n’y a pas un mot sur Son apparition (2:1). Lorsque l’inique sera l’objet du jugement, ce ne sera pas simplement lors de la venue du Seigneur, mais à Son apparition. Il peut venir, et Il viendra, pour Ses saints sans apparaître au monde. Quand Il viendra en jugement, Il apparaît devant tout le monde. Comme quelqu’un l’a dit, « La distinction donc entre les versets 1 et 8 (la venue [ou : présence] de Christ tout simplement, et l’apparition de Sa venue) est précise, instructive, et indéniable. L’une est le rassemblement des saints auprès de Christ en haut. L’autre est pour Lui (et nous pouvons dire pour tous Ses saints ainsi rassemblés pour apparaître avec Lui) pour écraser ses ennemis. C’est alors que tout œil le verra, car cela concerne toute âme sur la terre » (WK).
Après nous avoir instruits sur la puissance qui retient le plein développement de ce mal effrayant, l’apôtre conclut sa description de cet inique en annonçant la puissance séductrice qu’il va exercer, et ses terribles effets sur ceux qui auront rejeté la vérité. Ce déploiement effrayant d’énergie de séduction sera l’occasion de la pleine manifestation de la puissance de Satan. La venue de cet homme de péché sera « selon l’opération de Satan, en toute sorte de miracles et signes et prodiges de mensonge ». Cet homme impie agira en opposition mortelle à Christ, mais ses séductions seront vues en ce qu’il fera ces choses en imitant Christ. Nous lisons du Seigneur Jésus qu’il était « approuvé de Dieu... par des miracles et des signes et des prodiges » (Actes 2:22). Les mêmes mots qui sont utilisés pour présenter la puissance de Dieu agissant en grâce en Christ, sont utilisés pour exposer la puissance de Satan, agissant en méchanceté dans l’homme de péché. Ainsi l’Antichrist, sous la puissance de Satan, cherchera à minimiser le témoignage rendu par Dieu à Christ, par des miracles et des prodiges similaires à ceux accomplis par Christ.
Ces miracles et ces signes ne seront pas la supercherie de quelque prêtre établi par l’homme, ni les simulacres humains de guérisons ; ils seront terriblement réels, bien qu’appelés « prodiges de mensonge », dans la mesure où ils tromperont les hommes. Ainsi, la venue de cet inique sera accompagnée de la puissance surnaturelle de Satan. Les hommes oublient qu’il y a des êtres spirituels — des « anges puissants en force » (Ps.103:20), et que Satan, bien qu’il soit un ange déchu, a des pouvoirs immenses, dépassant de loin ceux de l’homme. Lorsque la puissance de Dieu qui retient sera ôtée, les pouvoirs surnaturels de Satan seront pleinement déployés. L’action de Satan sera accompagnée d’une manifestation de puissance bien supérieure à celle de l’homme, avec des « signes » véhiculant certains présages, et des « prodiges » spectaculaires.
L’apôtre clôt cette partie solennelle de son épître en décrivant l’effet terrible de l’opération de la puissance de Satan par le moyen de l’inique. Toute cette iniquité séduira « ceux qui périssent », ceux qui ont entendu la vérité et qui l’ont refusée. « Ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés » (2:10). Ayant refusé la vérité, ils seront livrés à cette « énergie d’erreur » et croiront au mensonge. En outre, ils « n’ont pas cru la vérité », car ils « ont pris plaisir à l’injustice ».
Le passage décrit clairement l’ordre de ces événements solennels :
1. Actuellement le mal opère secrètement ; il est appelé ici « le mystère d’iniquité ».
2. Lors de la venue de Christ pour Ses saints, les vrais croyants seront enlevés, et Celui qui retient s’en ira.
3. Suite à l’enlèvement des saints auprès de Christ dans le ciel, l’apostasie de la profession chrétienne surviendra sur la terre.
4. L’apostasie préparera la voie à la révélation de l’homme de péché.
5. La révélation de l’homme de péché sera l’occasion d’un déploiement complet de la puissance de Satan.
6. Le déploiement de la puissance de Satan par l’homme de péché, conduira à l’énergie d’erreur chez ceux qui, ayant pris plaisir à l’injustice, auront rejeté la vérité.
7. Le mal, à la fois en l’homme et en Satan, étant arrivé à son comble dans une révolte ouverte contre Dieu, sera réprimé en un jugement écrasant par le Seigneur « à l’apparition de sa venue ».
À la lumière de ce passage, il est clair qu’on est bien loin de ce que la bénédiction millénaire soit répandue par la propagation du christianisme ou la prédication de l’Évangile ; au contraire la chrétienté s’avance vers le jugement. Quelqu’un a dit : « C’est une preuve remarquable de la puissance de Satan, qu’en face de ces passages (2 Thess.2:3-12 ; 2 Tim.3:1-5,13 ; 2 Tim.4:34), des hommes sages à leurs propres yeux, veulent trouver des raisons pour prouver qu’ils doivent continuer à remplir le monde entier avec l’Évangile — qu’au moment même où les jugements sont en train de fondre sur eux, les hommes chérissent l’espoir que la terre soit remplie d’une bénédiction généralisée, — tout cela est la preuve la plus forte possible de la puissance de cette énergie d’erreur dont parle l’apôtre. Certes Dieu travaille, et tourne des hommes des ténèbres à la lumière. Il en était de même avant la destruction de Jérusalem ; trois mille personnes ont été converties en un jour. Si aujourd'hui nous avions trois mille convertis en un jour, serait-ce une preuve que le millénium vient ? Non, mais plutôt que le jugement est à la porte. C’était parce que le jugement venait que ceci est arrivé. C’était le Seigneur qui rassemblait Ses saints avant le jugement, et qui ajoutait à l’assemblée ceux qui devaient être sauvés. Et, si Lui travaille maintenant d’une manière spéciale pour rassembler des âmes, ce n’est pas parce que l’Évangile doit remplir le monde, mais parce que le jugement vient sur l’église professante » (JND, CW.vol.11, p.448).
Après s’être occupé de l’erreur qui avait été une source d’agitation pour les croyants de Thessalonique, et après avoir prédit le jugement [ou : ruine] à venir de la chrétienté, l’apôtre, par voie de contraste, parle de la part actuelle et future des croyants. Dans la première partie de l’épître, il avait rendu grâce à Dieu pour ces saints, il les instruisait, et priait pour eux ; de nouveau, il a recours à l’action de grâces, à l’exhortation, et à la prière.
Dans les premiers versets de l’épître, l’apôtre remercie Dieu pour les saints en raison des grâces trouvées chez eux pour Dieu. Ici il rend grâces à cause de tout ce que Dieu est pour eux. De manière très heureuse, il parle des croyants comme des « frères aimés du Seigneur ». Malgré tous les manquements et faiblesses parmi le peuple de Dieu, et quelles que soient les différences de niveau spirituel, il se complaît à les considérer comme liés ensemble en tant que « frères ». Sept fois au cours de cette courte épître, l’apôtre s’adresse à ces saints comme à des « frères » (1:3 ; 2:1,13,15 ; 3:1,6,13). De plus, bien que persécutés et mis à l’épreuve par le monde, ils sont « aimés du Seigneur ». Si nous nous souvenions que nous sommes « aimés du Seigneur », ne devrions-nous pas être plus attentifs à la façon dont nous pensons, parlons, et agissons les uns envers les autres ? Le Seigneur peut-il être indifférent à la persécution ou aux insultes que subissent ceux qui sont aimés de Lui, d’où que cela vienne ?
L’apôtre remercie ensuite Dieu pour tout ce que Dieu est pour les Siens, que ce soit dans le passé, dans le présent ou dans l’avenir. Tout d’abord, en regardant en arrière dans l’éternité, il dit « dès le commencement » Dieu nous a choisis pour le salut. Laissés à nous-mêmes, nous aurions dû être joints au monde dans le jugement dont l’apôtre a parlé ; mais la grâce souveraine de Dieu nous a choisis pour le salut. Ce salut n’a pas été apporté par quelque œuvre que nous ayons faite, mais par l’œuvre de l’Esprit en nous, nous séparant du monde, et nous conduisant à croire la vérité. Cette vérité, nous le savons, est l’évangile concernant notre Seigneur Jésus-Christ qui est mort pour nous, afin que nous puissions obtenir le salut (1 Thess.5:9-10).
L’apôtre met ainsi en contraste les croyants et les incroyants, du jugement desquels il a déjà parlé. Les incroyants, chez lesquels Satan a travaillé, n’ont pas reçu l’amour de la vérité, et vont sous la condamnation. Les croyants, chez lesquels le Saint-Esprit a travaillé, croient la vérité et obtiennent le salut.
Deuxièmement, si les croyants ont été choisis dans l’éternité passée, ils sont appelés dans le temps, et l’appel les a atteints par l’évangile que Paul appelle « notre évangile ». Nous bornons souvent l’évangile à la prédication du pardon des péchés ; mais l’évangile de Paul proclame non seulement le salut qui répond à nos besoins, mais il proclame également l’appel qui répond au besoin qui est dans le cœur de Dieu ; car si Dieu nous appelle, c’est dans le but de satisfaire les objectifs d’amour qui sont dans Son propre cœur.
L’appel de Dieu a un double caractère. Il nous appelle hors de ce monde, et il nous appelle à un autre monde. Lorsque le Dieu de gloire apparut à Abraham, il lui fut dit : « Sors de ton pays et de ta parenté, et viens au pays que je te montrerai » (Actes 7:3). Nous aussi, nous sommes appelés à sortir de ce monde en vue d’une demeure céleste. Pour nous, le monde est le monde de la chrétienté corrompue — un mélange de judaïsme et de christianisme — l’appel pour nous est donc « sortons vers lui hors du camp ». Une fois sortis, nous trouvons immédiatement que « nous n’avons pas ici de cité permanente, mais nous recherchons celle qui est à venir » (Héb.13:14).
Si nous avons été choisis dans l’éternité, et appelés dans le temps, c’est en vue « d’obtenir la gloire de notre Seigneur Jésus Christ » dans tous les âges à venir. Grâce merveilleuse ! Si Dieu nous appelle, le but n’est rien moins que d’obtenir la gloire manifestée dans notre Seigneur Jésus Christ comme homme. Nous allons être comme Lui et avec Lui. Redisons encore ceci : combien nous parlerions et agirions différemment les uns envers les autres, si nous considérions le peuple du Seigneur, comme ceux qui sont « choisis », « appelés », et qui sont en chemin vers la gloire.
Puisque nous sommes frères, aimés du Seigneur, choisis, et appelés à l’obtention de la gloire de notre Seigneur Jésus Christ, l’apôtre nous exhorte à « demeurer fermes » et à « retenir ». Encore une fois, remarquons-le, c’est comme « frères » que ces exhortations nous sont adressées. Ce n’est que dans la mesure où nous marchons ensemble, unis comme des frères, que nous serons capables de « demeurer fermes » et de « retenir » dans un sens collectif, quel qu’il soit. Si, comme les assemblées de Galatie, nous nous « mordons et nous dévorons l’un l’autre », nous finirons par être « consumés l’un par l’autre ». Mais l’apôtre dit aux Galates, « si » (en contraste avec le fait de se mordre l’un l’autre) « si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par Esprit ». Alors, en effet, nous ne serons pas « désireux de vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres [et] en nous portant envie les uns aux autres », mais nous marcherons comme des frères, « portant les charges l’un de l’autre » (Gal.5:15, 25, 26 ; 6:1-2).
Marchant comme des frères nous serons en mesure de « demeurer fermes » en présence des assauts de l’ennemi, que ce soit la persécution ou la tribulation. En outre, nous serons en mesure de « retenir » les instructions de l’apôtre. Pour les Thessaloniciens, ces instructions venaient soit par parole ou par lettre ; pour nous, elles sont consignées dans les épîtres. Tout l’effort de l’ennemi aujourd’hui, est d’amener les saints à « renoncer » en présence de l’épreuve, et à « lâcher » les vérités qui nous ont été enseignées.
L’apôtre a placé devant nous le salut et l’appel de Dieu, il nous a exhortés à « demeurer fermes » et à « retenir » ; mais il réalise que, si nous devons répondre à l’appel et tenir ferme en présence de toute la puissance de l’ennemi, ce ne sera pas possible par notre propre force. Il a donc recours à la prière. Il se tourne vers notre Seigneur Jésus Christ (2:16a), Lui-même, Celui qui va s’occuper de tout le mal et qui va annuler toute puissance opposée par l’apparition de Sa venue. Qu’il est bon d’avoir accès à « Lui-même » par la prière ! En outre, il se tourne vers « notre Dieu et Père » (2:16b) — Celui qui nous aime, nous a choisis, nous a appelés et nous a donné une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce.
Il peut y avoir beaucoup de peines sur le chemin, mais il y a une « consolation éternelle » à la fin du voyage (2:17). Nous pouvons avoir à passer par des moments difficiles, mais nous avançons vers l’accomplissement de la « bonne espérance ». De faux docteurs peuvent chercher à angoisser et à détourner les saints, mais le Seigneur Jésus-Christ Lui-même, et Dieu notre Père, nous apportent de la consolation. L’ennemi peut chercher à détourner les saints de leur service des « bonnes œuvres et de bonnes paroles », mais, en dépit de toutes les attaques de l’ennemi, que cela vienne de faux docteurs au sein de la profession chrétienne, ou de la persécution de l’extérieur, Dieu peut rendre les saints capables de « demeurer fermes », de « retenir », et de poursuivre en toute bonne œuvre et toute bonne parole.
Dans la dernière partie de l’épître, l’apôtre nous instruit sur la marche pratique qui devrait marquer l’assemblée chrétienne en la présence de l’opposition du dehors (3:1-5), et en face des difficultés qui peuvent surgir du dedans du cercle de communion (3:6-18).
Afin de pouvoir faire face à l’opposition des hommes méchants, et de résister au mal du monde que nous traversons, l’apôtre présente les qualités chrétiennes pratiques qui, si elles se trouvent chez les croyants, les rendent capables de « demeurer fermes » face à l’opposition.
Paul parle tout d’abord de la prière. Si nous devons « demeurer fermes » face à l’opposition, et « retenir » les instructions qu’il a données (2:15), ce ne sera que par la grâce fournie par le Seigneur Jésus Christ Lui-même et par Dieu, notre Père. De notre côté, nous recevons cette grâce par la prière par laquelle nous nous approchons du trône de la grâce pour recevoir la grâce au moment opportun (Héb. 4:16). Par la prière nous exprimons notre faiblesse et notre dépendance de Dieu, et nous reconnaissons notre confiance dans Sa puissance et dans Sa grâce.
L’apôtre a déjà parlé deux fois de ses prières pour ces saints (1:11,12 ; 2:16,17) : maintenant il désire leurs prières en sa faveur. Bien qu’apôtre, et un apôtre qui avait reçu des révélations, et pouvait parler par inspiration, il sentait le besoin de la prière, et connaissait la valeur des prières du peuple de Dieu. Il considère donc le peuple de Dieu comme une compagnie qui prie et à qui il peut faire appel.
La demande particulière qu’il désire, fait ressortir une autre marque qui doit caractériser la compagnie chrétienne. Ils devraient être une compagnie de croyants chez qui la parole du Seigneur est glorifiée (3:1). L’apôtre admet volontiers que l’évangile a été glorifié dans ces saints, mais en réalisant l’opposition du monde, et le fait qu’il était lui-même l’objet très spécial d’attaques d’hommes méchants et pervers, il désire leurs prières afin d’être délivré de tels hommes (3:2). Il personnifie l’évangile et le voit comme poursuivant activement sa course. Là où l’évangile est reçu, où des fruits sont produits et où des vies sont changées, comme dans le cas des saints de Thessalonique, l’évangile est en effet glorifié. Un évangile ainsi glorifié soulèvera néanmoins l’opposition des hommes méchants qui trouvent dans ces vies changées une condamnation de leur propre vie.
En outre, pour que la parole du Seigneur soit glorifiée, nous avons besoin d’être affermis dans la vérité, et Paul est confiant que le Seigneur, dans Sa fidélité, affermira les saints. Des hommes méchants peuvent s’opposer, mais le Seigneur est fidèle envers les Siens. Notre garantie contre l’erreur, et contre toute forme de mal, se trouve dans le fait d’être fondés dans la vérité. Si le Seigneur nous affermit dans la vérité, nous serons gardés du mal. Nous aurons alors soin de poursuivre la vérité. « Je désire », dit l’apôtre dans un autre passage, « que vous soyez sages quant au bien, et simples quant au mal » (Rom.16:19).
En outre, la compagnie chrétienne doit être marquée par l’obéissance aux instructions de l’Écriture. Il est vrai que le Seigneur seul peut nous affermir dans la vérité et nous garder du mal ; il doit néanmoins y avoir de notre côté la volonté d’obéir ; comme l’apôtre peut dire : « nous avons confiance dans le Seigneur à votre égard, que vous faites et que vous ferez ce que nous avons commandé ». Nous pouvons remercier le Seigneur quand les Siens obéissent, mais c’est seulement une profonde confiance dans le Seigneur qui nous permettra de dire qu’ils « feront », et qu’ils continueront donc à obéir. Nous devons non seulement obéir présentement, mais continuer à obéir quoi qu’il arrive. Il est bon pour nous d’être trouvés parmi ceux qui « à la fois font et feront ».
L’apôtre dit en outre : « que le Seigneur incline vos cœurs à l’amour de Dieu ». Celui par qui tout l’amour de Dieu a été pleinement révélé, est aussi Celui qui seul peut incliner nos cœurs à l’amour. Avec la femme auprès du puits (Jean 4), nous ne voyons pas seulement la manière dont le Seigneur déclare l’amour de Dieu à un pécheur, mais aussi, la tendresse avec laquelle Il incline son cœur à cet amour.
Enfin, l’apôtre désire que nous soyons inclinés « à la patience du Christ ». Christ attend de recevoir Ses saints à l’Enlèvement, et de régner avec Ses saints à son Apparition. Il voudrait que nos cœurs soient marqués par la même patience.
L’apôtre place ainsi devant nous quelques caractères que Dieu voudrait trouver dans chaque compagnie chrétienne. Ils devraient être un peuple qui prie, en qui la parole du Seigneur est glorifiée ; un peuple affermi dans la vérité et séparé du mal ; une compagnie obéissant à la parole, marchant dans l’amour de Dieu, et attendant patiemment la venue de Christ. Une telle compagnie sera en mesure de résister aux assauts de l’ennemi et aux tentations du monde.
Après nous avoir instruits sur les qualités chrétiennes qui permettront aux croyants de tenir contre les méchants, et contre le mal d’un monde hostile, l’apôtre se met à nous instruire sur la façon de s’occuper d’un désordre pouvant survenir à l’intérieur du cercle chrétien.
Il y avait en ce jour-là dans la compagnie chrétienne, comme si souvent depuis, certaines personnes qui marchaient d’une manière marquée par le désordre, « non pas selon l’enseignement » reçu de l’apôtre.
Une solennelle injonction nous est donnée au Nom du Seigneur Jésus sur la manière d’agir envers de telles personnes. Dans la première épître il avait donné l’instruction à l’assemblée que, s’il y avait des gens déréglés au milieu d’eux, il fallait les avertir (1 Thess. 5:14). Il pousse ici ses instructions un cran plus loin. Si l’avertissement n’a aucun effet, ceux qui composent l’assemblée avaient à « se retirer » du frère dans le désordre. Le désordre qui le caractérise doit être jugé selon les instructions de l’apôtre.
Paul rappelle à ces saints sa propre vie parmi eux comme exemple de quelqu’un qui marchait d’une manière en ordre. Sa manière de vivre était l’expression pratique de ses propres instructions. Afin d’être un modèle au chrétien le plus simple, il refusait toute aide matérielle de la part de ces croyants. Il avait « le droit », comme serviteur du Seigneur, de recevoir de l’aide matérielle (1 Cor. 9:7-14). Mais pour leur bien, il renonçait à ce droit, et travaillait « dans la peine et le labeur » nuit et jour pour répondre à ses propres besoins. Ainsi, sa vie était devenue un modèle pour tous, et un blâme pour ceux qui ne voulaient pas travailler. Apparemment, si l’ennemi ne pouvait pas dérober à ces saints la vérité de la venue du Seigneur, il cherchait à les séduire en abusant de la vérité, en conduisant certains d’entre eux à abandonner leur travail quotidien sous le prétexte de la venue imminente du Seigneur.
Lorsqu’il était présent parmi eux, l’apôtre les avait mis en garde contre une marche pratique dans le désordre, et que si quelqu’un ne voulait pas travailler, il ne devait pas non plus manger. Malgré l’exemple de sa vie, et l’avertissement de ses paroles, il y en avait qui refusaient de travailler, et qui se mêlaient de tout dans les affaires des autres. Ils étaient caractérisés par une marche dans le désordre, refusant de travailler, et avec des paroles sans profit.
Nous devons nous retirer de telles personnes. Quelqu’un a dit : « Les bavards insensés subsistent à cause de la folie de ceux qui les écoutent ; et le pain mangé gratuitement doit trouver des gens prêts à en payer le coût ». Les langues folles se calmeraient bientôt s’il n’y avait pas d’oreilles folles pour les écouter.
Après avoir enseigné les frères sur la manière d’agir vis-à-vis de ceux qui vivent dans le désordre, l’apôtre adresse maintenant un appel direct à ceux-ci, leur enjoignant, au Nom du Seigneur Jésus, de travailler paisiblement et de manger leur propre pain.
En présence de personnes vivant dans le désordre, nous avons à veiller de peur de nous impatienter, ou de nous lasser de faire le bien. Il y a le danger que, par lassitude d’exercices constants, nous devenions soit indifférents aux personnes vivant dans le désordre, soit trop sévères à leur égard.
Si un homme vivant dans le désordre persiste à méconnaître les instructions de l’apôtre, nous devons le noter, et ne plus avoir de relation avec lui, afin qu’il ait honte. Pourtant, malgré cela, nous sommes avertis de ne pas le traiter en ennemi ; il doit être réprimandé comme un frère. Nous devons nous garder de l’esprit pharisaïque ; même si, pour un temps, nous ne pouvons pas garder de relation avec lui, nous devons toujours agir dans l’amour fraternel.
L’apôtre les remet finalement au Seigneur de paix. Il peut, sous la direction du Seigneur, nous donner des instructions, mais le Seigneur seul peut donner aux saints la paix en tout temps, et de toute manière. Le désordre ferait naître cassures et conflits dans le cercle chrétien. Le Seigneur de paix voudrait apporter dans le cercle chrétien cette paix qu’Il introduira bientôt dans le royaume ; et là où se trouve la paix du Seigneur, le Seigneur Lui-même peut s’y trouver. L’apôtre termine donc avec le désir que le Seigneur Lui-même soit avec eux tous.
L’assemblée à Thessalonique avait apparemment été perturbée par une lettre prétendue émaner de l’apôtre. Aussi, dans sa salutation finale, il leur dit qu’ils peuvent être assurés de l’autorité de ses lettres en y trouvant la salutation écrite de sa propre main.
Il a désiré pour nous la paix de la part du Seigneur de paix ; maintenant il termine avec le désir que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec tous. Si les instructions de l’épître doivent être mises en pratique, ce ne sera que par une compagnie maintenue dans la paix du Seigneur, avec le Seigneur Lui-même au milieu d’elle, et constamment soutenue par Sa grâce.
Ô Sauveur ! C’est d’en-haut que
Nous attendons le moment où tu viendras
Prendre auprès de toi dans ta demeure céleste
Ceux que tu as conduits par ton œil.