Psaume 46  — Dieu notre refuge

 

Hamilton Smith

 

STEM Publishing : «Dieu, notre refuge»

 

1        [Sommaire du Psaume]

2        Les conditions du monde actuel — Ps. 46:2-3

3        Le monde à venir — Ps. 46:4-5

4        Dieu avec nous — Ps. 46: 6-7

5        Le juste jugement de l’Éternel — Ps. 46:8

6        La paix du monde — Ps. 46:9

7        La patience de la foi — Ps. 46:10

8        Dieu est notre haute retraite — Ps. 46:11

 

 

1        [Sommaire du Psaume]

Ce beau psaume nous rappelle qu’au milieu de toutes les tempêtes de la vie, Dieu est le refuge de Son peuple : une vérité profondément importante à laquelle tous les croyants voudraient adhérer comme doctrine, mais trop souvent, nous manquons de profiter de notre «refuge» quand nous sommes face aux difficultés et aux dangers de la vie quotidienne.

Le psaume commence par la déclaration que «Dieu est notre refuge» (46:1). On retrouve dans le cours du psaume que «le Dieu de Jacob est notre haute retraite (ou notre refuge)» (46:7). Enfin, il se termine en répétant, pour la troisième fois, que Dieu «est notre haute retraite (ou refuge)» (46:11). C’est donc clairement la grande vérité sur laquelle ce psaume insiste. Quand les hommes du monde cherchent un refuge contre les dangers et les difficultés, ils s’appuient entièrement sur des plans naturels et humains. Les croyants ont en Dieu une ressource infaillible, sans pour autant mépriser les moyens providentiels. Sommes-nous entourés de dangers ? «Dieu est notre refuge» (46:1a). Sommes-nous totalement faibles en présence de tous les ennemis adverses ? Dieu est notre «force» (46:1b). Avons-nous besoin de secours à chaque instant et dans toutes nos détresses ? « Dieu ... est un secours dans les détresses, toujours facile à trouver» (46:1c).

Au v. 1, nous avons donc le grand sujet du psaume : la confiance de la foi qui trouve en Dieu une ressource infaillible dans toutes les épreuves qu’on peut avoir à affronter dans la traversée de ce monde. Dans le reste du psaume, nous apprenons les résultats bénis de cette confiance tranquille en Dieu :

1.   Premièrement, elle permet au croyant de s’élever au-dessus de la peur de la violence et de la corruption du monde actuel (v. 2, 3).

2.   Deuxièmement, cette foi conduit le croyant à marcher à la lumière du monde à venir (v. 4, 5).

3.   Troisièmement, alors qu’il se trouve encore dans un monde où les nations sont en tumulte et où les royaumes sont ébranlés, la foi réalise que Dieu est «avec nous» (v. 6, 7).

4.   Quatrièmement, la foi nous assure que Dieu, en Son temps et à Sa manière, s’occupera de tout le mal du monde (v. 8).

5.   Cinquièmement, la foi voit qu’après avoir agi en justice vis-à-vis du mal, Dieu apportera la paix au monde. «Il a fait cesser les guerres» (v. 9).

6.   Sixièmement, dans cette confiance, la foi peut attendre dans le calme que Dieu agisse, sachant que Dieu est Dieu, et qu’en temps voulu Il sera exalté parmi les nations (v. 10).

7.   Septièmement, à la lumière de ces grandes vérités, la foi est établie dans la confiance que, pendant le temps d’attente, Dieu est «une  haute retraite», «notre refuge», et Il est «avec nous» (v. 11).

 

2        Les conditions du monde actuel — Ps. 46:2-3

Le croyant, réalisant qu’il a en Dieu un « refuge » et qu’il a besoin de « force » et de « secours », peut faire face à toute la violence et la corruption qui sévissent dans le monde, avec le trouble et la confusion qui en résultent. «La terre», en tant que symbole, évoque une condition ordonnée et civilisée. De telles conditions peuvent être supprimées et tout gouvernement ordonné devient complètement désorganisé. Les montagnes symbolisent ce qui est imposant et apparemment fermement établi sur la terre. Les grands empires du monde qui ont perduré pendant des siècles semblent inattaquables ; mais nous voyons sans cesse dans l’histoire, comme Dieu l’a prédit, que ces empires sont tombés et se sont perdus dans la mer des nations. Le Seigneur peut parler de l’empire romain comme d’une montagne «jetée dans la mer» (Matt. 21:21). Dans les Écritures, la «mer agitée» est souvent utilisée pour désigner les méchants qui font le mal et ne peuvent rester tranquilles (Ésaïe 57:20-21). Les «eaux» servent à désigner «des peuples, des foules et des nations» (Apoc. 17:15). Le mugissement des eaux et l’écume qu’elles jettent, évoquent certainement les masses dans un état révolutionnaire qui se débarrasse de toute autorité.

Si telle était la condition du monde à l’époque du psalmiste, combien plus cela fait-il ressortir la violence et la corruption qui marquent le monde de nos jours, alors que nous approchons de la fin de ce siècle. L’homme pieux, qui regarde aux conditions qui prévalent dans le monde, voit l’échec total de toute civilisation et l’effondrement du gouvernement du monde qui a été confié aux Gentils. Il voit les empires imposants de ce monde renversés et perdus au milieu des masses qui se soulèvent en révolution, de sorte que toute autorité est ébranlée et que le cœur des hommes défaille de peur (Luc 21:26). Mais si le cœur des hommes est rempli de peur, les croyants ont la confiance que Dieu est leur refuge, ce qui leur permet de dire : « C’est pourquoi nous ne craindrons pas ».

 

3        Le monde à venir — Ps. 46:4-5

Non seulement la foi surmonte le monde présent, mais elle marche à la lumière du monde à venir avec toute sa paix et sa bénédiction. La foi regarde au-delà des «eaux» de ce monde qui «mugissent» et qui «écument», et elle voit le fleuve de Dieu, et des ruisseaux de rafraîchissement qui «réjouissent». Elle regarde au-delà des imposantes cités des hommes et voit «la ville de Dieu». Le Psalmiste attendait l’établissement de Sion - la cité terrestre - d’où la bénédiction se répandrait sur les nations. Abraham, en son temps, «attendait la cité» dont «Dieu est l’architecte et le créateur». De nos jours, les croyants peuvent dire que nous sommes «venus à la montagne de Sion, et à la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste» (Héb. 12:22). Dans les conditions actuelles, nous voyons les grandes villes de ce monde assaillies et désolées par une violence et une corruption sans frein. En regardant vers la Jérusalem céleste, nous voyons la ville dans laquelle il n’entrera jamais «rien de souillé, ni ce qui fait une abomination et un mensonge», et aucun ennemi ne pourra jamais escalader sa «grande et haute» muraille (Apoc. 21:27,12).

De plus le Psalmiste, parlant de la Sion terrestre, nous rappelle que «Dieu est au milieu d’elle». De même, pour la cité céleste, nous lisons que «le Seigneur Dieu et l’Agneau en sont le temple», et encore que «la gloire de Dieu l’a illuminée et que l’Agneau en est sa lampe» (Apoc. 21:22, 23). De plus, si les villes et les empires de ce monde se disloquent et tombent en ruine, nous lisons à propos de la cité de Dieu : «elle ne sera pas ébranlée». Nous voyons que les cités des hommes n’ont pas de fondement juste, et sont donc marquées par le changement et la décadence. Mais, comme Abraham, nous attendons la cité «qui a les fondements, et dont Dieu est l’architecte et le créateur». Ce que Dieu a fondé ne sera jamais déplacé. Aucune puissance de l’ennemi ne l’assaillira, aucun mal de l’homme ne franchira ses portes, aucune nuit n’obscurcira jamais sa lumière, aucune ombre de la mort n’apportera de changement, aucune malédiction ne conduira à la décadence. Le «fleuve d’eau vive « réjouira à jamais «la cité de Dieu».

De plus, nous n’avons pas longtemps à attendre pour que cette ville devienne visible, car nous lisons : «Dieu la secourra au lever du matin». En regardant le monde qui nous entoure, nous constatons que les ténèbres morales s’accroissent, et que les nuages de la tempête du jugement à venir s’amoncellent. Mais les «œuvres des ténèbres» croissantes ne font qu’assurer au croyant que «la nuit est fort avancée, et le jour s’est approché» (Rom. 13:12). Le « lever du matin » — le «matin sans nuages» — est très proche, car «encore très peu de temps, et Celui qui vient viendra, et il ne tardera pas» (Héb. 10:37). Pour le chrétien, le jour de gloire se lèvera avec la venue du Christ, «l’étoile brillante du matin» (Apoc. 22:16) ; pour le monde, la bénédiction viendra lorsque le Christ, le «Soleil de justice se lèvera avec la guérison dans ses ailes» (Mal. 4: 2). Alors les nuages seront dissipés, et le jour se lèvera, les ombres s’en iront» (Cant. des cant. 4:6), et les souffrances du peuple terrestre de Dieu seront guéries.

 

4        Dieu avec nous — Ps. 46: 6-7

Dans ces derniers jours comme aux jours du psalmiste, et avec une intensité encore plus grande, les nations se déchaînent et les royaumes de ce monde sont bouleversés. Lorsque les hommes «s’agitent tumultueusement», ils agissent de manière contraire aux règles de la nature et au bon sens. Mus par Satan le prince de ce monde, les hommes agissent de manière déraisonnable, semblables aux démons entrés dans le troupeau de porcs qui agissaient de manière totalement opposée aux instincts naturels des animaux, les précipitant violemment vers leur destruction. Conduites par Satan, les nations aujourd’hui se déchaînent sans raison les unes contre les autres pour leur commune destruction, et tous les royaumes de la terre sont en tumulte. Cependant, Dieu n’a qu’à prononcer une parole, et toute l’agitation de l’homme cessera. C’est ce que constatèrent les disciples quand, à la parole du Seigneur, «une grande tourmente» se changea en «un grand calme» (Matt. 8:24-26). À la croix, les nations se sont déchaînées et le peuple a imaginé des choses vaines, — pour découvrir seulement ensuite que Dieu veut leur parler dans Sa colère et les épouvanter dans Sa fureur (Ps. 2:1-5).

Néanmoins, quelles que soient les tempêtes qui font rage parmi les nations, l’Éternel des armées est «avec» Son peuple, et c’est pourquoi il peut dire : «Le Dieu de Jacob est une haute retraite». Le Dieu qui est «au milieu» de la cité à laquelle nous appartenons (46:5) est «avec» Son peuple en chemin vers la cité. Quand Jacob était un étranger sans foyer, Dieu pouvait lui dire : «Je suis avec toi ; et je te garderai... Je ne t’abandonnerai pas jusqu’à ce que j’aie fait ce que je t’ai dit» (Gen. 28:15). Le Dieu qui était avec Jacob — un homme de foi, malgré de nombreuses défaillances — a également dit aux croyants d’aujourd’hui : «Je ne te laisserai point et je ne t’abandonnerai point» (Héb. 13:5). S’Il est avec nous, Il est «notre refuge», et le croyant peut dire hardiment, «le Seigneur est mon aide, et je ne craindrai point : que me fera l’homme» (Héb. 13:6).

 

5        Le juste jugement de l’Éternel — Ps. 46:8

Si l’Éternel est avec Son peuple, Il est contre les méchants et les réduira en désolation lorsqu’Il agira avec les nations en juste jugement. Alors s’accompliront les paroles solennelles du prophète : «La colère de l’Éternel est sur toutes les nations, et sa fureur sur toutes leurs armées ; il les a vouées à la destruction ; il les a livrées au carnage» (Ésaïe 34:2).

 

6        La paix du monde — Ps. 46:9

Le juste jugement de Dieu conduira à la paix universelle parmi les hommes, car, comme le prophète peut le dire : «L’œuvre de la justice sera la paix, et le travail de la justice, repos et sécurité à toujours» (És. 32:17). Les hommes parlent d’un ordre nouveau, par lequel ils espèrent mettre fin à la guerre et instaurer une paix universelle. Mais la paix dont ils rêvent ignore à la fois la sainteté de Dieu et la méchanceté des hommes. C’est une paix sans justice. Tous les efforts des hommes seront vains, car c’est le Seigneur qui «fait cesser les guerres», et sa paix sera universelle, car les guerres «cesseront jusqu’au bout de la terre» (Ps. 46:9). Alors s’accomplira l’Écriture qui dit : «Une nation ne lèvera pas l’épée contre une autre nation, et on n’apprendra plus la guerre» (Ésaïe 2:4). 

 

7        La patience de la foi — Ps. 46:10

Sachant que Dieu est notre refuge au milieu du tumulte des nations, et que Lui-même est sur le point de fustiger les nations et de faire cesser les guerres, le croyant est appelé à «être tranquille». Le fait de savoir que Christ est assis dans le lieu de la puissance, à la droite de Dieu, et qu’Il attend que tous ses ennemis soient mis pour marchepied de Ses pieds, a largement de quoi rendre le croyant capable de rester «tranquille» dans un monde en effervescence, et d’attendre l’intervention de Dieu à la venue du Seigneur. Se reposant sur la parole du Seigneur : «Voici, je viens bientôt», le croyant gardera la parole de Sa patience, et ainsi «sera tranquille» (Ps. 110:1 ; Apoc. 3:10-11). Néanmoins, «être tranquille» est un très grand test pour la foi. La chair ne se tient pas tranquille, et l’énergie de la nature voudrait être toujours active. Or quand il n’y a pas d’obligation à respecter, notre place est de «rester tranquille» et d’attendre avec patience que Dieu agisse en Son temps et à Sa manière, pour Sa propre gloire et Son exaltation. «Usez de patience, frères, jusqu’à la venue du Seigneur» (Jacques 5:7-8). Combien de fois l’activité agitée de la chair naît du désir de s’exalter soi-même. L’homme est toujours actif à la recherche de sa propre gloire et de son exaltation. Le croyant est appelé à «rester tranquille» pour que Dieu puisse être exalté.

 

8        Dieu est notre haute retraite — Ps. 46:11

Ayant la grâce de «rester tranquille», nous trouverons, dans notre expérience pratique, que Dieu «est avec nous» et «notre refuge» ou «notre haute retraite». Dans l’esprit de ces versets, le prophète Ésaïe peut dire : «Nous nous sommes attendu à toi. Sois leur bras tous les matins, et notre salut au temps de la détresse» (Ésaïe 33:2). Si le Seigneur est «avec nous» dans ce monde de conflits, c’est pour que nous soyons avec Lui dans la gloire à venir ; c’est le désir de Son cœur selon Ses propres paroles : «Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec Moi». (Jean 17:24).

 

Quelle bénédiction pour le croyant d’entrer dans le cœur de ce Psaume, et de vivre dans la calme assurance que,

1. Dieu est notre refuge dans toute tempête ;

2. Dieu est notre force dans toute notre faiblesse ;

3. Dieu est notre aide dans toutes les difficultés ;

4. Dieu agira en jugement contre tout le mal ;

5. Dieu apportera la paix jusqu’aux bouts de la terre ;

6. Dieu sera exalté sur la terre ;

7. Dieu est «avec nous» alors que nous avançons vers la gloire céleste à travers un monde de conflits, et Il est «notre refuge».

 

La tempête peut gronder sans moi. 

Mon cœur peut être au plus bas,

Mais Dieu est tout autour de moi, 

Puis-je être dans le désarroi?