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Henri Rossier — Courtes méditations

 

 

Christ serviteur — Marc 1:14-45

H. Rossier — Courtes méditations — n°19

ME 1922 p. 177-180

Il n’a fallu rien moins que tout un évangile pour nous décrire la carrière du Seigneur comme serviteur ici-bas et modèle de notre propre service, sans parler de l’éternité qu’il nous faudra pour embrasser son caractère de serviteur dans le ciel. Le passage en tête de ces lignes ne nous donne donc que quelques détails de ce service. Notons-les en passant.

Le mot «aussitôt» qui frappe tous les lecteurs de l’évangile de Marc nous montre le bon serviteur prompt à s’acquitter de sa tâche, n’ayant pas besoin d’un commandement spécial pour l’accomplir, mais connaissant les habitudes de son Maître et ayant les yeux fixés sur lui pour accomplir ses moindres désirs, avant même qu’il ait parlé. Aussitôt une chose terminée, ce serviteur en entreprend une autre. Le mot «aussitôt» indique aussi l’ordre du service. Une maison bien ordonnée a, du matin au soir, une série d’occupations qui se succèdent sans se confondre, n’empiètent pas les unes sur les autres, viennent chacune à son heure, à son moment du jour. Le passage que nous venons de lire illustre admirablement cette vérité.

Aux vers. 34 et 44, comme dans le reste de cet évangile, Jésus défend de dire à personne ce qu’Il a fait. Dans les autres évangiles il fait la même défense, mais à la suite de son rejet comme Messie, car il abandonne ses droits à la royauté pour souffrir et mourir. Ici, dès le début, avant d’être rejeté, nous trouvons la même injonction. Un serviteur ne fait pas parler de lui, ni ne fait publier sa renommée.

Détail de toute beauté, nous le voyons dans ce chapitre «entrer et sortir». Service au dedans, service au dehors. Il entre à Capernaüm dans la synagogue ; il en sort pour entrer dans la maison de Pierre ; longtemps avant le jour il sort dans un lieu désert. Ainsi son service s’exerce dans toutes les sphères.

N’est-il pas à la fois intéressant et humiliant pour nous de constater ces choses ? Sommes-nous toujours en éveil pour accomplir, au moindre signe, la volonté du Maître ? Prenons-nous bien garde de ne pas nous faire valoir par les résultats de notre service, d’effacer volontairement notre personnalité pour faire uniquement ressortir la gloire de Celui que nous servons ? Bornons-nous notre activité à un lieu restreint ou l’appliquons-nous au dehors comme au dedans, selon l’occasion qui nous est offerte ? Nous voyons, dans le court espace de temps compris dans ce passage, Jésus parcourir la Galilée, marcher le long de la mer, visiter partout les synagogues, entrer dans une maison particulière, recevoir à la porte ceux qui se présentent, se rendre dans les bourgades, se tenir dans un lieu désert. Dans chacun de ces endroits, il accomplit un service spécial.

Ce service est en premier lieu l’évangile (v. 14-15) et c’est par là que le vrai serviteur commence toujours. Il annonce que, du côté de Dieu, le temps est accompli, que, du côté de l’homme, il faut une oeuvre dans la conscience et dans le cœur : la repentance et la foi.

Un autre caractère de son service, c’est qu’il appelle ses disciples à le suivre. Pour nous, aucun service n’est possible sans cela, mais nous ne pouvons exhorter les autres à faire de même à notre égard ; le Seigneur seul a l’autorité de nous attirer à sa suite. Si nous sommes fidèles, nous aurons le privilège de dire à nos frères, comme Paul, le fidèle serviteur : «Imitez-moi», car il servait le Seigneur avec un coeur non partagé. Suivre Jésus, c’est le prendre pour guide ; sa parole est l’aimant qui attire les disciples. Ils laissent tout pour le suivre. Du moment que les liens ou les occupations les plus légitimes sont un empêchement pour le service, il faut les rompre, car il s’agit ici de le suivre, afin d’obtenir la faveur de chercher les âmes, comme Lui (v. 17).

La journée du serviteur, avons-nous dit, est employée de diverses manières. À Capernaüm, il enseigne un auditoire qui a le nom de connaître l’Éternel et se réunit pour entendre sa Parole. Son enseignement ne consiste pas, comme celui des scribes, en choses apprises qui ne répondent jamais aux besoins des âmes, mais est avec autorité, provenant de Dieu en ligne directe. Il délivre ensuite le démoniaque : il a la même autorité dans ses actes que dans sa doctrine. Jamais l’un ne contredit l’autre. Pouvons-nous dire qu’il en soit de même dans notre service ? Ces choses ne devraient-elles pas toujours être d’accord chez un vrai serviteur ? — Le voici maintenant dans la maison de Pierre et d’André occupé à relever une seule personne, rendue, par la fièvre, inapte au service. Il faut, pour qu’elle puisse reprendre son activité, l’affranchir de ce qui l’entrave. Ce relèvement coûte autant de peine à Jésus que la guérison d’un lépreux et a la même importance à ses yeux.

Dans le court sommeil de la nuit il puise des forces nouvelles pour reprendre sa tâche avant le jour, mais il les puise avant tout, à peine réveillé, dans l’entretien avec son Père. C’est ainsi qu’il connaît le moment propice pour la guérison des foules ou la prédication dans les bourgades (v. 37-38). C’est aussi la prière qui donne la puissance à la prédication. Au milieu de ces scènes si diverses resplendit le motif par excellence de toute l’activité de ce Serviteur sans pareil. Ce motif est l’Amour !