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Quelques méditations sur le Deutéronome

 

Chapitres 1 à 10

 

H. L. Heijkoop

 

Traduit de l’allemand : « Aus dem Wort der Wahrheit » Vol. 2

(Méditations sur la Parole de Vérité)

Les divisions et sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest

 

Table des matières abrégée :

1     Introduction

2     Deutéronome 1:1-7 : « Tournez-vous, et allez, et partez »

3     Deutéronome 5

4     Deutéronome 6

5     Deutéronome 7

6     Deutéronome 8

7     Deutéronome 9

8     Deutéronome 10 (1° méditation)

9     Deutéronome 10:1-13 (2° méditation) — Les tables de pierre

 

 

Table des matières détaillée :

1     Introduction

1.1      Ce qu’est le Deutéronome

1.2      Le Deutéronome et le Seigneur Jésus

1.3      Un changement par rapport au désert

1.4      Inculquer l’obéissance

1.5      Josué et les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens

1.6      Le Deutéronome et l’épître aux Philippiens

1.7      La joie dans le Deutéronome : 7 mentions

1.7.1       Les sept occasions

1.7.2       La possession est nécessaire

1.7.3       Devant l’Éternel

1.8      Un objet pour le cœur

1.9      Rester dans l’humilité

1.10     Danger de perdre la joie quand le ciel perd son attrait

2     Deutéronome 1:1-7 : « Tournez-vous, et allez, et partez »

2.1      Être à l’abri du jugement n’est pas tout

2.2      Délivrance et salut après avoir été mis à l’abri du jugement

2.2.1       Romains 5:12 à 8 — Affranchissement

2.2.2       Deux images dans la mer Rouge

2.2.3       Apprendre expérimentalement qu’il n’habite point de bien en nous

2.3      Les bénédictions qui sont le propre du chrétien

2.4      Aller plus loin, jouir des bénédictions du chrétien

2.5      Conditions pour entrer dans le pays

2.5.1       Onze jours ou 38 ans ?

2.5.2       S’arrêter pour faire le point

2.5.3       La leçon de la dépendance

2.6      Autres conditions

2.6.1       Deut. 1:4 — Les deux rois Sihon et Og

2.6.2       Sihon : Nombres 21:13-15, 26-29

2.6.3       Og : Deut. 3:3-11

2.6.4       Sens de la victoire sur Sihon et Og

2.7      Avançons pour jouir effectivement des bénédictions spirituelles

3     Deutéronome 5

3.1      Ch. 5:1 — Dieu parle et a autorité

3.2      Ch. 5:2 — une relation avec Dieu

3.3      Ch. 5:3 — des vivants

3.4      Ch. 5:4-5 — un médiateur

3.5      Ch. 5:6 — noms de Dieu

3.6      Ch. 5:7 — un amour non partagé

3.7      Ch. 5:8 — représentations de Dieu

3.8      Ch. 5:9a — adorer en esprit et en vérité

3.9      Ch. 5:9b-10 — jusqu’à la 4° génération

3.10     Ch. 5:11 — ne pas prendre le nom de Dieu en vain

3.11     Ch. 5:12-15 - sabbat

3.12     Ch. 5:16 — relations avec les parents

3.13     Ch. 5:17 — tuer

3.14     Ch. 5:18 — adultère

3.15     Ch. 5:19 — voler

3.16     Ch. 5:20 — paroles

3.17     Ch. 5:21 — envie, jalousie, convoitise

3.18     Ch. 5:22 — sainteté de Dieu

3.19     Ch. 5:23-27 — besoin d’unemédiateur

3.20     Ch. 5:28-33 — obéissance

4     Deutéronome 6

4.1      Ch. 6:1-3 — le but est le pays

4.2      Ch. 6:4-5 — Dieu est Un, et immuable

4.3      Ch. 6:6-9 — une vérité à garder pratiquement

4.3.1       Ch. 6:4-5 — De tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, de toute ta pensée

4.3.2       Ch. 6:6-7 — une vérité gardée dans le cœur et inculquée aux enfants

4.3.3       Ch. 6:8 — sur les mains et sur le front

4.3.4       Ch. 6:9 — sur les poteaux des portes

4.4      Ch. 6:10a — le pays donné par serment

4.5      Ch. 6:10b-11 — le contenu du serment

4.6      Ch. 6:12 — la bénédiction suivie de l’oubli de Dieu

4.7      Ch. 6:13-15 – servir et rester un témoin effectif

4.8      Ch. 6:16 — ne pas tenter Dieu

4.9      Ch. 6:17-19 — garder les commandements pour prospérer

4.10     Ch. 6:20-25 — rendre témoignage de la délivrance

5     Deutéronome 7

5.1      Généralités : peu de différences entre les personnes

5.2      Ch. 7:1-6 — le Dieu saint chasse l’iniquité

5.3      Ch. 7:1-2 — un combat spirituel inévitable

5.4      Ch. 7:3-4 — pas de compromis avec l’ennemi

5.5      Ch. 7:5 — rejet de ce qui a servi à l’idolâtrie

5.6      Ch. 7:6 — un peuple sanctifié qui appartient à l’Éternel

5.7      Ch. 7:7-8 — aimés malgré notre petitesse

5.8      Ch. 7:9-10 — Un Dieu fidèle, mais il y a une rétribution

5.9      Ch. 7:11 — obéir à ce qui n’est pas expressément prescrit

5.10     Ch. 7:12-13 — multiplication et croissance

5.11     Ch. 7:14-16 — préservés des plaies

5.12     Ch. 7:17-19 — la foi qui surmonte les plus grands ennemis s’appuie sur Dieu

5.13     Ch. 7:20-26 — rejeter des convoitises

6     Deutéronome 8

6.1      Ch. 8:2-3 — le but des épreuves

6.1.1       vivre de la Parole de Dieu en vue d’un but à long terme

6.1.2       apprendre à se connaître et à connaître Dieu

6.1.3       Christ, la manne

6.2      Ch. 8:4-6 — pas d’usure malgré la longueur du chemin

6.3      Ch. 8:7-9 — les richesses du pays

6.3.1       Ch. 8:7 — images du Saint Esprit correspondant à l’évangile de Jean

6.4      Ch. 8:8 — sept fruits du pays

6.4.1       froment

6.4.2       orge

6.4.3       fruit de la vigne

6.4.4       figuier, grenades

6.4.5       oliviers

6.4.6       miel

6.5      Ch. 8:9 — le fer et l’airain ; et rien ne manque

6.6      Ch. 8:10 — bénir Dieu

6.7      Ch. 8:11-18 — rester humbles

6.8      Ch. 8:19-20 — conséquences de l’infidélité

7     Deutéronome 9

7.1      Ch. 9:1-3 — des ennemis puissants que Dieu nous charge de vaincre avec Ses ressources

7.2      Ch. 9:4-29 — danger de s’enorgueillir

7.3      Rappel des rébellions et des intercessions

8     Deutéronome 10 (1° méditation)

8.1      Rappels du ch. 9 — le médiateur

8.2      Introduction au ch. 10

8.3      Ch. 10:1-5 — Les tables de la loi et le cœur du croyant

8.4      Ch. 10:2-3 — L’arche de bois de Sittim (acacia)

8.5      Ch. 10:6-7 — Sources d’eau vive et puissance de résurrection

8.6      Ch. 10:8 — Le service des Lévites

8.6.1       Comment les lévites ont reçu leur service

8.6.2       Porter l’arche

8.6.3       Se tenir devant l’Éternel, pour faire Son service

8.6.4       Bénir en Son nom

8.6.5       La part d’héritage des lévites : l’Éternel

8.7      Ch. 10:10-11 — Les bontés de l’Éternel : pas consumés

8.8      Ch. 10:12-15 — Appel à la responsabilité. Service par amour

8.9      Ch. 10:16-22 — Pas de volonté propre

9     Les tables de pierre — Deutéronome 10

9.1      L’œuvre du Seigneur en nous

9.2      Dieu se fait connaître en Christ visible dans Son corps

9.3      L’obéissance nécessaire pour être un témoignage réel

9.4      Témoignage visible

9.5      Faire la volonté du Seigneur — le nazaréat

9.6      La Parole, révélation de Dieu

9.7      Ch. 10:1-4

9.7.1       De nouvelles Tables — Des pierres vivantes

9.7.2       La taille et le gravage des secondes tables, images de la discipline

9.8      Ch. 10:5 — Les tables dans l’arche

9.9      Ch. 10:6 — La nouvelle naissance n’est qu’un début de bénédictions

9.10     Ch. 10:7 — Ruisseaux d’eau, image de Jean 7:38-39

9.11     Ch. 10:8, 10 — Le triple service des Lévites

9.11.1      Porter l’arche — Tenir ferme les vérités en rapport avec la personne du Seigneur

9.11.2      Se tenir devant l’Éternel pour faire Son service

9.11.3      Bénir Son nom

9.11.4      Dieu veut que nous remplissions ces trois missions

9.11.5      Ch. 10:10 — Intercession de Christ

9.12     Ch. 10:11 — Le Seigneur marchant devant les Siens

9.13     Ch. 10:12-13 — Le cœur pour Dieu

 

 

1                        Introduction

1.1   Ce qu’est le Deutéronome

Le cinquième livre de Moïse a un caractère tout à fait particulier, et une place complètement à part dans les Écritures données par Dieu. Les premiers versets nous indiquent déjà le caractère de ce livre : Ce sont les paroles que Moïse a dites à tout le peuple d’Israël, au premier jour du onzième mois de la quarantième année, après la sortie d’Égypte des enfants d’Israël. D’après le chapitre 34, Moïse est mort vraisemblablement le dernier jour de ce même mois, car les Israélites le pleurèrent pendant 30 jours, et passèrent ensuite le Jourdain pour prendre possession du pays. C’étaient les paroles d’adieu que Moïse adressait au peuple à la fin du voyage dans le désert, alors qu’ils étaient sur le point de prendre possession de la part d’héritage que Dieu leur donnait. Ils n’étaient pas encore dans le pays, mais le voyage dans le désert était derrière eux. Ce n’était pas le désert, mais le pays qui était devant eux, et qui était placé devant leurs cœurs. Cela rend bien clair le caractère de ce livre.

Ce livre est le cinquième et dernier livre de Moïse. Avec Josué commence une nouvelle série de livres : L’histoire du peuple dans le pays. Historiquement, les évènements du livre de Josué et des suivants, font suite aux cinq livres de Moïse ; mais en tant que types, ces livres sont pour nous en parallèle. Un chrétien est à la fois dans le désert et dans le pays, même si la plupart ne sont pas au clair là-dessus. Même si un chrétien ne sait pas qu’il est mort et ressuscité avec Christ, et qu’il est assis dans les lieux célestes avec Lui (selon ce que nous présente l’épître aux Éphésiens) au point de ne pas le réaliser du tout dans son cœur, — pourtant le fait en lui-même reste quand même vrai : c’est ce fait qui nous est présenté en type dans le passage à travers le Jourdain et la prise de possession du pays, bien que, dans Josué et les livres qui suivent, ce fait soit davantage rattaché à la réalisation pratique de cette vérité, dans nos cœurs et dans nos vies.

Le chiffre 4 caractérise la terre et la créature, en contraste avec le Créateur ; il implique donc la faiblesse, l’épreuve, l’expérience, ce qui chez l’homme, est toujours lié à la défaillance. Tel est le caractère du quatrième livre de Moïse, le livre des Nombres. Le chiffre 5 est formé de 4+1 : le chiffre de la créature (4), associé au chiffre du Créateur Tout-puissant (1). L’homme, soutenu et contrôlé par le Créateur (1), comme la main d’un homme le présente si nettement : 4 doigts en face du pouce ; l’homme sous le gouvernement de Dieu. Tout ceci est caractéristique du cinquième et dernier livre de Moïse (le Deutéronome).

 

1.2   Le Deutéronome et le Seigneur Jésus

Ce livre a pour nous un attrait particulier, car le Seigneur l’a si souvent cité dans sa vie sur la terre. Au cours de Sa tentation au désert, Il s’est même servi exclusivement de passages du Deutéronome. Sans doute, Celui qui est omniscient a agi ainsi pour donner à l’avance une réponse à la soi-disant « haute critique biblique », car, hormis le livre de Daniel, aucun livre de la Bible n’a autant été attaqué que le Deutéronome. Or le Seigneur l’a absolument reconnu comme étant la Parole de Dieu.

Cela jette une lumière pleine de gloire sur la perfection du Seigneur comme homme sur la terre. Notre livre nous présente Israël à la fin de son voyage dans le désert, alors qu’il avait complètement failli. C’est alors que Moïse, dans ce livre, indique comme seul moyen de salut, l’obéissance absolue à Dieu et à sa Parole. À quel point le peuple s’est montré défaillant lors de la venue du Seigneur sur la terre ! Son rejet a rendu manifeste l’état réel du peuple. La venue du Seigneur sur cette terre n’a-t-elle pas été la preuve que le peuple avait complètement manqué ? Le Seigneur est venu, parce que le peuple et ses conducteurs avaient refusé de donner à Dieu Sa part des fruits du pays, et avaient rejeté et tué les messagers de Dieu (Matt. 21:33-45). Et quand le Seigneur est venu au milieu de Son peuple, Il s’est tenu sur le terrain de la défaillance complète du peuple. Moins Israël ressentait la réalité de son état, plus le Seigneur le ressentait pour eux. Plus ils s’adonnaient aux formes et aux cérémonies pour plaire à Dieu, selon ce qu’ils croyaient, plus le Seigneur s’adonnait à une obéissance inconditionnelle. Jamais, Il n’a cherché à faire sa propre volonté. La manière dont Il a honoré le Deutéronome lors de Sa tentation au désert, montre clairement que, dans un état de ruine, l’obéissance est le seul principe salutaire : cela est démontré par le seul fait qu’Il a cité ce livre !

 

1.3   Un changement par rapport au désert

Il découle du caractère particulier de ce livre une grande différence par rapport aux livres précédents. Dans ces derniers, nous trouvons un grand nombre de dispositions présentées par l’Éternel à Moïse sur la montagne, et que Moïse devait présenter au peuple, en dehors de la question de savoir si elles seraient accomplies, — ou même de savoir s’ils pourraient au moins en respecter la lettre durant leur traversée du désert. Nous savons que, dans le désert, ils n’ont pas exécuté la première des choses prescrites, fondamentale pour eux en tant que peuple de Dieu, à savoir la circoncision des enfants mâles (Josué 5:5), bien que c’était faisable sans difficulté. Amos 5:25 nous relate aussi le fait que les offrandes, en tout cas les offrandes volontaires, n’ont pas été apportées. Quelle que soit la quantité de sacrifices que le peuple de Dieu ait pu offrir, la véritable intention de Dieu était de fournir par ces sacrifices, une ombre des grandes choses à venir (Hébreux 9:23 ; 10:1).

 

1.4   Inculquer l’obéissance

Le Deutéronome est un livre pratique d’un bout à l’autre, et qui renferme des types. Loin de constituer une simple répétition des livres précédents, le Saint Esprit se sert de quelques types appropriés au point de vue de ce livre, — en même temps que d’instructions et d’exhortations pratiques qui forment la majeure partie de ce livre — pour imprimer sur le cœur du peuple le grand principe d’obéissance, fondé sur la relation entre Israël et l’Éternel. Ainsi, par exemple, toute l’introduction des onze premiers chapitres est un discours au peuple, par lequel Moïse voulait attacher leur cœur à ce devoir d’obéissance. Et ce discours était d’autant plus pressant qu’il fut adressé au peuple après sa faillite complète quant à sa propre responsabilité, et qu’en outre Moïse lui-même qui leur tenait ce discours, était aux derniers jours de sa vie, ce qu’ils savaient tous avec certitude, tant lui que le peuple.

L’érection du veau d’or avait déjà très tôt révélé l’état du peuple. Mais maintenant, à la fin du voyage dans le désert, toutes les actions en discipline de l’Éternel envers son peuple touchaient à leur fin. Ils avaient eu souvent l’occasion de voir dans leur propre cœur. Ils avaient fait abondamment l’expérience des voies de Dieu en gouvernement, pleines de patience et de grâce. Tout cela était maintenant fini. Au moment où le législateur va leur être enlevé, il jette un regard en arrière sur tout le passé. Mais en même temps il regarde en avant, vers le pays où ils allaient maintenant entrer. Tout cela ajoute à ces chapitres une note si solennelle, qui s’appuie sur les actes grandioses d’un Dieu dont la main fidèle et sainte allait maintenant les faire entrer dans le pays. Le but premier et essentiel ici, était d’amener le peuple à l’obéissance. Dieu voulait l’obéissance d’un peuple ayant bien conscience de ce que c’est d’avoir complètement failli alors qu’ils étaient sur la base d’une responsabilité qu’ils avaient eux-mêmes choisie (Exode 19:8). Bien sûr, cette génération-là avait péri. Mais la question décisive était de savoir si la nouvelle génération alors en vie, celle qui allait entrer dans le pays, avait appris les leçons du passé. Le vieux législateur, conduit par le Saint Esprit, parle dans ce sens d’une manière si touchante pour leurs cœurs. Nos cœurs sont émus de voir la peine qu’il se donne pour les amener à l’obéissance par tous les arguments possibles, afin que l’Éternel puisse les bénir. Mais ces choses mêmes, qui auraient dû toucher leurs cœurs, ne servirent malheureusement qu’à manifester la dureté de ces cœurs. Dieu ne peut bénir l’homme qu’en lui donnant un cœur nouveau. Avec leurs cœurs corrompus, ils ne pouvaient pas saisir avec intelligence, selon ce qui est dit à la fin de la deuxième partie de ce livre : « Mais l’Éternel ne vous a pas donné un cœur pour connaître, ni des yeux pour voir, ni des oreilles pour entendre, jusqu’à ce jour » (Deut. 29:4).

 

1.5   Josué et les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens

Le livre de Josué trouve sa contrepartie [antitype] dans les épîtres aux Éphésiens et aux Colossiens. Nous sommes introduits là dans une relation présente et céleste avec Christ, du fait que nous sommes morts et ressuscités avec Lui. Dans l’épître aux Colossiens, nous trouvons que nous sommes morts et ressuscités avec Christ. Dans l’épître aux Éphésiens, nous sommes vivifiés et ressuscités avec Lui, et nous sommes établis (assis) en Lui dans les lieux célestes. Nous sommes donc amenés dans le monde de la résurrection, où est Christ ressuscité, et en Lui, nous sommes déjà dans le ciel. Ainsi, nous pouvons déjà par la foi prendre possession du ciel, et jouir de toutes ses bénédictions.

 

1.6   Le Deutéronome et l’épître aux Philippiens

Je pense que le livre du Deutéronome correspond à l’épître aux Philippiens : on y trouve les expériences de la vie chrétienne dans leur expression la plus élevée et la plus accomplie, — ce qui, en soi, devrait être l’état normal du chrétien dirigé et contrôlé par la puissance de l’Esprit de Dieu. C’est l’expérience d’un pèlerin dans le désert. Le salut est le résultat au bout du voyage, et la rédemption accomplie par Christ en est le fondement ; ce n’est que par la délivrance de l’Égypte qu’on entre dans le désert (le monde, dans son véritable caractère pour le croyant), et qu’on devient pèlerin. Être ressuscité et introduit dans la gloire de Dieu, c’est là le thème de cette épître. C’est le sens du mot « salut » tel qu’il est utilisé dans l’épître aux Philippiens.

Cette épître décrit le résultat pratique du fait d’apprécier notre position en Christ, et donc d’apprécier Christ Lui-même, — cette appréciation remplissant notre âme quand nous voyons notre position en Lui. En Philippiens 1, c’est Christ considéré comme le principe gouvernant la vie : « Pour moi, vivre c’est Christ » (1:21). Au chapitre 2, c’est Christ en tant que s’abaissant Lui-même, qui est le modèle pour nous : « Qu’il y ait en vous cette pensée » (2:5). Au chapitre 3, Christ dans la gloire est l’objet de nos âmes, le but final et la récompense de la course : « Afin que je gagne Christ…, je cours droit au but, pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus » (3:8, 14). Au chapitre 4, le croyant connaît Christ par expérience, et il sait qu’Il est suffisant pour toutes les circonstances de la vie : « Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » (4:13).

Le livre du Deutéronome nous présente à peu près la même chose, mais sous la forme propre à l’Ancien Testament. La délivrance d’Égypte opérée par l’Éternel est ici aussi le fondement de la position du peuple. Certes, ils se trouvent encore dans le désert, mais ils sont arrivés au terme de la traversée, et toutes les expériences du « désert » sont derrière eux. Comme dans l’épître aux Philippiens, la chair est présentée comme quelque chose d’ôté (Phil. 3) ; bien que les expériences du désert leur soient présentées comme étant leurs expériences, ils sont cependant vus comme une nouvelle génération. La génération de l’incrédulité a péri, — une nouvelle génération caractérisée par la vie se trouve en relation avec Dieu (Deut. 5:3). L’objet placé devant leur cœur n’est pas le désert, mais l’héritage — le pays et le Donateur du pays.

 

1.7   La joie dans le Deutéronome : 7 mentions

De même que l’épître aux Philippiens est spécialement l’épître de la joie, ainsi aussi le livre du Deutéronome est caractérisé par la joie. Dans les quatre premiers livres du Pentateuque, il n’est question que trois fois de la joie (*), la première mention étant en Exode 18:9, où l’épisode fait référence prophétiquement au règne millénaire : d’une manière très belle et appropriée, ce n’est pas là Israël, mais Jéthro, le sacrificateur de Madian, qui se réjouit. Les deux autres passages sont Lévitique 23:40 et Nombres 10:9-10, qui considèrent tous deux par avance le séjour dans le pays. Nous ne voyons donc jamais la joie mentionnée en rapport avec les circonstances du « désert ».

(*) Hormis Genèse 31:27, où Laban prétend hypocritement qu’il aurait laissé aller Jacob avec joie, si celui-ci l’avait prévenu de son départ ; et hormis aussi Exode 4:14, où Dieu dit qu’Aaron était prêt à rencontrer Moïse avec de la joie dans son cœur.

 

1.7.1        Les sept occasions

Dans le Deutéronome, par contre, la joie revient souvent. Certes ce n’est pas dans les onze premiers chapitres qui sont une vue rétrospective de l’histoire d’Israël au désert. Comment notre propre histoire susciterait-elle de la joie ? Elle ne peut être qu’une histoire de faillite et de rébellion contre Dieu. Mais, dans la partie principale du livre, aux ch. 12 à 29, nous trouvons un septuple témoignage — un témoignage complet — concernant la joie.

Au chapitre 12, la joie est générale. Quand ils habiteraient dans le pays que l’Éternel leur Dieu leur ferait hériter (12:10), deux choses donneraient un caractère spécial à la joie du peuple. Dieu’abord, il y aurait un lieu choisi par l’Éternel pour y faire habiter Son Nom, et pour qu’ils y apportent leurs holocaustes, leurs sacrifices, leurs dîmes et leurs offrandes volontaires. Et en second lieu, ils pourraient manger là, ensemble, ce qu’ils apporteraient à Dieu (12:18). C’était les occasions où ils devaient se réjouir devant l’Éternel leur Dieu, avec tous les leurs.

Nous trouvons ensuite cinq autres occasions spéciales de joie : — lorsqu’ils apporteraient les dîmes de leur champ et de leur troupeau à l’Éternel au lieu où Il habiterait au milieu du peuple, et qu’ils mangeraient là les dîmes (14:22-27) ; — lorsqu’« au lieu » choisi par l’Éternel, ils célèbreraient la fête des semaines (16:9-12), et la fête des tabernacles (16:13-15) ; — lorsqu’ils apporteraient la corbeille des prémices à l’Éternel (26:1-11), toujours « au lieu » choisi par l’Éternel ; — et finalement, lorsqu’ils bâtiraient un autel à l’Éternel à l’entrée dans le pays (27:1-8).

 

1.7.2        La possession est nécessaire

Nous voyons ici que la rédemption et la délivrance, bien que nécessaires pour produire la joie, ne sont pas suffisantes en elles-mêmes. Depuis Exode 14 jusqu’à Deut. 1, le peuple est délivré de l’Égypte, et pourtant nous ne trouvons pas de joie, pas même quand ils ont chanté le cantique de la délivrance en Exode 15. Dans tous les passages du Deutéronome où il est question de joie, c’est en relation avec une possession.

Il est bien clair que, quand nous sommes en communion avec Dieu, nos cœurs sont émus par le souvenir de notre délivrance, et du prix payé pour l’obtenir. Mais ce n’est pas la même chose que la joie. Nous voyons clairement la différence en Deut. 16 dans les trois grandes fêtes à l’occasion desquelles tout Israélite devait paraître devant l’Éternel. La première est la Pâque, qui est le fondement de toutes les relations de Dieu avec Son peuple. Or il n’est parlé de joie ni en rapport avec la Pâque ni en rapport avec les Pains sans levain. Au contraire, il est alors question (16:3) de l’obligation de manger des « pains d’affliction ». Et la Pâque devait avoir lieu le soir, au coucher du soleil.

Mais la fête des semaines et la fête des tabernacles ne pouvaient être célébrées que dans le pays. Pour nous, ce sont des types de la Pentecôte (la période de l’Église et de la position qui s’y rattache — la fête des semaines), et de l’habitation du Saint Esprit, en tant qu’envoyé par le Seigneur glorifié, pour nous faire jouir déjà maintenant des bénédictions célestes et éternelles (Jean 7:2, 37-39), pour autant que la fête des tabernacles ait déjà aujourd’hui un antitype pour nous. Ces deux fêtes sont expressément rattachées à la joie.

 

1.7.3        Devant l’Éternel

Un autre point se relie ici au précédent. Dans tous ces passages où l’on rencontre la joie, nous trouvons qu’elle est « devant l’Éternel », et au lieu qu’Il a choisi pour y faire habiter Son nom. Tout ce que la bonté de Dieu nous a donné et nous donnera, est lié au Seigneur Jésus. Nous sommes bénis de toute bénédiction spirituelle en Christ (Éph. 1:3). Ainsi, le fait d’être occupés des possessions que Dieu nous a donnés, aura toujours pour résultat de Le voir, Lui en qui nous avons tout reçu. C’est une condition préalable essentielle à la joie. Les bénédictions détachées de Lui ne peuvent jamais nous apporter aucune joie durable.

Nous avons vu dans l’épître aux Philippiens, que tout se trouvait condensé en Christ. Il est ce en quoi nous trouvons la force pour la marche, et Celui qui remplit le cœur de joie et de satisfaction. Ici, nous voyons la même chose : Dieu allait habiter au milieu de son peuple, et Son peuple allait être rassemblé autour de Lui, et jouir de tout devant Lui. Il voulait être la source de toute joie.

 

1.8   Un objet pour le cœur

À ceci se lie un autre principe, valable pour toutes les catégories de personnes. Personne ne peut marcher à la hauteur de la position dans laquelle il est amené, s’il n’y a que cette position pour le soutenir et le préserver. Il nous faut un objet plus élevé que le chemin où nous avons à marcher, pour nous rendre capable d’y marcher. Ainsi en était-il d’Abraham qui, comme étranger dans le pays de la promesse, y habitait comme dans une terre étrangère, « car il attendait la cité qui a les fondements, de laquelle Dieu est l’architecte et le créateur » (Hébreux 11:8-10). Ainsi en était-il d’Israël, et ainsi en est-il de nous. Notre vocation est de marcher comme Lui a marché, et la seule puissance pour nous y amener et nous y maintenir, est de voir Christ dans la gloire comme objet pour notre cœur.

 

1.9   Rester dans l’humilité

Dans ce même courant de pensées, le livre du Deutéronome donne un avertissement nécessaire. Bien que la délivrance ne suffise pas par elle-même pour produire la joie, et qu’il faille en outre prendre consciemment possession de notre position céleste par la foi, il y a un danger à séparer cette position de la délivrance qui a été nécessaire pour nous y placer. La possession sans la conscience de la délivrance, ne conduit nos pauvres cœurs trompeurs qu’à la ruine ; et plus la possession est riche, plus le danger est grand. Nous devons garder dans notre âme la conscience de la manière dont nous avons été délivrés, et de l’abîme de péché et de corruption d’où nous avons été tirés. La lumière du lieu où nous avons été amenés doit luire en retour sur le lieu d’où nous avons été délivrés, d’une part afin de ressentir davantage la valeur immense de cette grâce qui a rendu la rédemption complète, et d’autre part afin d’approfondir la conscience de ce que nous sommes en nous-mêmes, en sorte que nous soyons gardés humbles et petits devant Dieu. Voyez à ce sujet les passages suivants : Deut. 8:10-17 ; 9:1-3, 24 ; 16:1, 3, 6, 12 ; 26:5-9. C’est avant tout la fête des tabernacles qui nous parle de tout cela, et de quelle manière ! « Afin que vos générations sachent que j’ai fait habiter les fils d’Israël dans des tabernacles, lorsque je les fis sortir du pays d’Égypte. Moi, je suis l’Éternel votre Dieu » (Lév. 23:43).

Israël n’a pas pris à cœur cet avertissement. Lorsqu’ils habitèrent en paix dans leurs possessions, ils oublièrent la délivrance dont ils avaient été les objets. Ils s’élevèrent dans leurs cœurs, si bien qu’ils tombèrent sous la main de Dieu en jugement. Dans un temps de réveil pour un résidu ramené dans le pays par la grâce de Dieu, il est indiqué que, depuis le temps de Josué jusqu’à celui de Néhémie, (c’est-à-dire environ mille ans), les Israélites n’avaient pas habité dans des tabernacles (Néh. 8:17). Et nous-mêmes, sommes-nous à l’abri d’un tel danger, si nous ne prenons pas garde aux larmes de l’apôtre, qui pleurait à cause de la marche terrestre de beaucoup au milieu des croyants, et qu’il nomme, pour cette raison, des ennemis de la croix de Christ (Phil. 3:18-20) ? Ce n’est pas la gloire de Christ qui nous préserve de la chair et du monde, mais la croix : c’est elle qui nous donne l’appréciation de Dieu et Son jugement à la fois sur la chair et le monde. La chair, en Pierre, ne regimbait pas contre la gloire de Christ, mais contre Sa croix (Matt. 16:16-24). La croix, avec sa condamnation solennelle et absolue du « moi », et de tout ce qui est de la chair et du monde, est la seule vraie réponse à la connaissance de Christ dans la gloire céleste.

 

1.10                      Danger de perdre la joie quand le ciel perd son attrait

Il y a encore un autre avertissement dans ce livre du Deutéronome ; et il est d’autant plus solennel qu’il se lie au seul passage sur la joie que nous n’avons pas encore mentionné (28:47-48 etc.). La perte de la joie a pour effet que nous perdons la possession pratique de ce qui est nôtre, et que nous tombons sous la puissance de l’ennemi. N’est-ce pas aussi un danger pour nous ?

Tous les chrétiens n’ont pas le désir de parvenir à la connaissance du ciel comme le lieu qui nous a été révélé, et où Christ nous a donné comme possession présente notre domicile, nos intérêts, nos possessions, nos joies et tout ce qui constitue des objets pour nos cœurs, — et Il les a donnés afin de former notre marche comme chrétiens dans le monde, et de la marquer de Son empreinte. Et ceux qui ont, dans une mesure, acquis cette connaissance, ne sont-ils pas en danger que les choses célestes perdent leur puissance sur leur cœurs ? Sommes-nous conscients que tout ce qui nous entoure, tend à nous tirer vers le bas, au niveau du monde où nous marchons ? C’est pourquoi il est indispensable de prendre garde au moindre début d’affaiblissement de notre joie ; car cela montre que le déclin a commencé, et la chute s’accentue rapidement quand notre cœur a commencé à s’engager dans un tel chemin. Deux choses caractérisent une telle régression : d’abord, le ciel a perdu sa puissance présente sur nous, et dans nos cœurs, il est remis à plus tard. Ensuite, le chrétien devient mondain et reçoit de la louange de la part du monde, au lieu de connaître la communion des souffrances de Christ. Puisse l’excellence de la connaissance de Christ dans la gloire, garder nos cœurs !

 

 

2                        Deutéronome 1:1-7 : « Tournez-vous, et allez, et partez »

2.1   Être à l’abri du jugement n’est pas tout

Dans le langage de l’Écriture, le pays de Canaan est une image du ciel, mais non pas comme la maison du Père où nous irons après l’enlèvement, ni comme le troisième ciel ou le paradis de Dieu, où se trouvent déjà maintenant ceux qui sont endormis en Christ. Le pays de Canaan est bien plutôt une figure des lieux célestes dans lesquels nous sommes déjà introduits, en Christ, et dont nous pouvons déjà prendre possession tandis que nous sommes encore ici-bas sur la terre. C’est important de le comprendre, spécialement pour nos jeunes frères et sœurs. Nous voyons donc par là, que la rémission des péchés n’est que le commencement des bénédictions que nous trouvons dans la Parole de Dieu, et qui sont notre part.

Le peuple d’Israël était, si je puis m’exprimer ainsi, sauvé après être sorti d’Égypte. C’était déjà beaucoup, en tout cas beaucoup plus que ce que nous trouvons en Exode 12 où, grâce au sang de l’agneau, les Israélites furent mis à l’abri du jugement qui tomba sur l’Égypte. C’est merveilleux de se trouver en sécurité vis-à-vis du jugement de Dieu. Mais la traversée de la Mer Rouge par le peuple en Exode 15, représentait bien davantage. En Exode 12, il n’est pas question de joie. Les Israélites étaient à l’abri du jugement, mais ils n’avaient pas encore de joie. Pour parler le langage du Nouveau Testament, ils n’avaient pas encore la paix avec Dieu. En effet, si un jeune Israélite pensait à Dieu dans la tente de ses parents, il Le voyait comme un juge terrible qui, dans cette nuit mémorable, était allé çà et là pour tuer les premiers-nés ; même s’il se savait à l’abri du jugement, parce que le sang avait été appliqué sur les montants de la porte conformément au commandement de Dieu, il restait quand même dans la crainte à l’égard de Dieu. Tout au plus, pouvait-il savoir ceci : Dieu ne peut pas me tuer, car le sang se trouve placé entre Dieu et moi.

 

2.2   Délivrance et salut après avoir été mis à l’abri du jugement

Mais en Exode 14, nous voyons quelque chose de tout différent : le peuple a quitté l’Égypte ; ils se tiennent au bord de l’eau, à la Mer Rouge. De chaque côté se dressent des montagnes, et derrière eux, il y a l’armée de guerre des égyptiens. C’est alors qu’ils entendent des paroles merveilleuses. Ce Dieu qui, en Exode 12, allait ça et là comme un juge terrible, leur fait dire par la bouche de Moïse : « Ne craignez point ; tenez-vous là, et voyez la délivrance de l’Éternel, qu’Il opèrera pour vous aujourd’hui… L’Éternel combattra pour vous, et vous, vous demeurerez tranquilles » (verset 13 et 14). Alors Il frappe la Mer Rouge par le moyen de Moïse, et Israël traverse cette mer qui est une figure de la mort. C’est ainsi que le peuple est délivré de l’Égypte. Alors pour la première fois, nous entendons parler de salut, et c’est aussi la première fois dans la Parole de Dieu, que l’on chante. Ils savent maintenant que ce Dieu est non seulement un juge terrible pour tous ceux qui se tiennent devant Lui dans leurs péchés, mais qu’Il est aussi un Dieu d’amour. C’est ce qu’Il est aussi aujourd’hui, pour tous ceux qui ont accepté le Seigneur Jésus. Dieu a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui, ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. Il n’aime pas punir les pécheurs. Jeter un pécheur en enfer n’est pas en accord avec ses désirs. Il ne le fait (et il doit le faire en tant que Dieu juste) que lorsqu’un homme dédaigne Sa grâce.

Ainsi nous voyons en Exode 15, un peuple qui se tient sur la rive de la Mer Rouge, et qui chante. C’est précisément ce que présente aussi Rom. 5:1 : « Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu ». Nous connaissons Dieu, et nous savons qu’il n’y a plus rien entre Lui et nous.

 

2.2.1        Romains 5:12 à 8 — Affranchissement

Mais quand on continue à lire dans l’épître aux Romains, on trouve une nouvelle pensée à partir de 5:12 jusqu’au ch. 8. Rom. 8 commence avec cette affirmation : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus ». C’est le résultat d’une toute nouvelle démonstration, dans laquelle il ne s’agit plus de nos péchés, mais de ce que nous étions par nature avant la conversion. Un homme inconverti se tient devant Dieu comme un enfant de ses parents, c’est-à-dire comme quelqu’un qui a la nature de ses parents, ce qui veut dire qu’il a une nature pécheresse. On le voit très clairement en Genèse 5, où il est dit que Dieu a créé Adam à Sa ressemblance (5:1) ; mais ensuite, la Parole de Dieu dit qu’Adam a engendré un fils à sa ressemblance, selon son image (5:3), — non plus selon l’image et la ressemblance de Dieu, mais selon l’image et la ressemblance d’Adam. Or quand Adam a eu ce fils, il était déjà devenu pécheur, si bien que le fils d’Adam était à l’image d’Adam perdu, — un pécheur, un ennemi de Dieu, un impie, selon les expressions de Romains 5.

C’est là le sujet traité de Rom. 5:12 au ch. 7 inclus. C’est une réalité solennelle. Je pense que tous les jeunes qui sont convertis, et bien sûr les plus âgés, savent qu’il y a deux expériences entièrement différentes dans la vie d’un croyant. Je le sais aussi d’après ma propre vie. Après avoir su que mes péchés étaient pardonnés, j’ai passé encore deux ans sans avoir aucune joie. Pendant ces deux années, je n’ai pas chanté parce que je regardais toujours à moi-même. Je ne doutais pas du tout du pardon de mes péchés, ni de ce que j’irais auprès du Seigneur si je mourais. Mais je voulais m’améliorer moi-même, et je constatais toujours davantage combien j’étais mauvais et méchant, — beaucoup plus méchant que ce que je m’étais imaginé auparavant. Et je me disais : comment est-ce possible ? Tu es converti, et tu es malgré tout encore si méchant ? c’est en complète contradiction ! C’est une terrible leçon, mais il faut l’apprendre. Nous ne sommes seulement pécheurs parce que nous avons commis des actes de péchés, mais aussi parce que notre nature est mauvaise. Et à cela, nous ne pouvons rien changer du tout ; notre vieille nature ne peut pas être améliorée, elle est irrémédiablement mauvaise. Oui, nous pouvons bien finalement exprimer, en nous les appliquant à nous-mêmes, les paroles de Romains 7 : « Misérable homme que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? ». Il y a une loi de péché dans mes membres, c’est-à-dire une règle inflexible, selon laquelle je pèche toujours à nouveau. C’est ce que dit Rom. 7:19 : « Car le bien que je veux, je ne le pratique pas ; mais le mal que je ne veux pas, je le fais ». J’ai affirmé que tous font cette expérience après avoir su que leurs péchés sont pardonnés ; or beaucoup la font déjà avant d’avoir l’assurance du pardon de leurs péchés : les deux cas sont possibles. L’important reste qu’il y a deux choses distinctes à apprendre : — que, non seulement, nous avons commis des péchés, mais aussi que nous sommes pécheurs par nature ; que nous n’avons pas seulement besoin du pardon de nos péchés, mais aussi de la délivrance de la loi du péché et de la mort. Il faut apprendre ces deux choses pour comprendre la pensée de Dieu sur la conduite du chrétien dans ce monde.

Pour cela, il ne suffit pas de savoir que nos péchés sont pardonnés. Il ne suffit même pas d’avoir l’assurance d’être complètement sauvé. Certes, si quelqu’un arrive à la certitude d’être pleinement sauvé, si, pour parler de façon imagée, il a traversé la Mer Rouge et sait qu’il n’y a aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus, alors il peut chanter en vérité : « Son sang a ôté tous mes péchés, oui tous mes péchés ». Et pourtant cela ne suffit pas pour nous maintenir heureux et joyeux durant notre vie sur la terre. La conscience d’un salut complet n’est pas non plus du tout suffisant pour nous rendre heureux continuellement. En outre cela ne serait qu’un morceau de ce que Dieu nous a donné et de ce qu’Il a préparé pour nous, même en rapport avec notre vie sur la terre. Dieu ne veut pas que nous en restions au début de la vie chrétienne ; or pour Dieu, la délivrance [l’affranchissement] de la puissance et des conséquences du péché ne constitue que le commencement des bénédictions que nous devons recevoir, et qu’Il nous a préparées.

Il est vrai que le salut est le point de départ indispensable. Personne ne peut jouir des bénédictions spirituelles, personne ne peut comprendre la Parole de Dieu, et entrer dans Ses pensées, s’il n’est pas d’abord pleinement assuré que sa relation avec Dieu est en ordre. Cela signifie qu’il a vraiment la paix avec Dieu (Rom. 5:1), et qu’il en est aussi arrivé au stade de Rom. 8:1 : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus ». Il sait alors que Dieu a aussi tout réglé à l’égard de sa nature pécheresse.

 

2.2.2        Deux images dans la mer Rouge

Deux vérités sont donc présentées dans le type de la traversée de la Mer Rouge. D’abord, nous avons là, la mort et la résurrection de Christ pour nous, par lesquelles nous sommes sauvés du jugement éternel. Christ a porté mes péchés en Son corps, et Il est mort à cause d’eux. Et parce qu’Il est ressuscité, je sais qu’il n’y a plus aucune condamnation contre moi à cause de mes péchés. Et en second lieu, Christ a aussi été fait péché pour moi selon 2 Cor. 5:21. Et dans quel but ? Pour que nous devinssions justice de Dieu en Lui. Ce sont donc là les deux côtés de l’œuvre de Christ présentés par la Mer Rouge. Non seulement nos péchés sont pardonnés, mais Dieu a aussi jugé et condamné en Christ notre nature pécheresse. C’est pourquoi nous sommes délivrés [affranchis] de l’esclavage du péché, et nous pouvons savoir que Dieu, qui est ennemi du péché, est cependant pour nous. Nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ.

 

2.2.3        Apprendre expérimentalement qu’il n’habite point de bien en nous

Quand nous avons appris et vraiment compris ce que la Parole de Dieu nous dit en tant que doctrine, nous apprenons alors cette vérité, de façon pratique, par l’expérience. C’est après l’affranchissement que nous voyons toujours plus profondément combien nous sommes corrompus, et capables de commettre n’importe quel péché. Ce n’est qu’alors que nous apprenons à connaître combien notre cœur est égoïste, bien plus méchant que ce dont nous ne nous serions jamais doutés. Je pensais autrefois que certains péchés spéciaux n’étaient pas tellement un danger pour moi. Je savais bien que certains autres péchés étaient un danger pour moi. Mais pour certains péchés précis, je pensais : ils ne correspondent pas à mon côté faible. Pourtant, j’ai alors appris par la pratique que je n’avais aucun côté fort, aucun qui soit susceptible d’empêcher le moindre péché. Ainsi nous apprenons plus profondément dans la pratique ce que nous nous avons accepté dans notre conscience comme doctrine et comme principe : « Car je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite aucun bien » (Rom. 7:18).

On a une image de cette expérience dans la traversée du désert par le peuple d’Israël. Les Israélites apprirent là à se connaître eux-mêmes, mais aussi à connaître Dieu. Il en est de même aussi pour nous après avoir accepté le Seigneur Jésus et avoir trouvé la paix avec Dieu. Nous apprenons à mieux nous connaître nous-mêmes, — et cela veut forcément dire que nous expérimentons qu’il n’habite vraiment aucun bien en nous. Le bien n’est opéré dans notre vie que par la seule grâce de Dieu, et ne provient pas de nous-mêmes. Mais en même temps, nous reconnaissons davantage combien le Seigneur est bon, combien Il est plein de grâce, et combien Il nous suit attentivement partout, même lorsque nous errons, et qu’Il nous ramène toujours à nouveau avec patience et amour.

 

2.3   Les bénédictions qui sont le propre du chrétien

Il arrive alors un moment dans notre vie, — en tout cas, Dieu fasse qu’il en soit ainsi pour nous ! — où nous avons appris, dans une certaine mesure, ce que nous sommes. Cela peut demander bien du temps, mais ce n’est pas indispensable. C’est à ce stade que nous en arrivons ici en Deutéronome 1. Nous sommes là à la quarantième année après la sortie d’Égypte, au onzième mois, au premier jour du mois, un mois avant l’entrée dans le pays. Comme déjà dit, le pays de Canaan est une image de ce qui est appelé « les lieux célestes » dans l’épître aux Éphésiens. Le mot « lieux » ne figure pas dans le texte grec original, — par conséquent, cela signifie le céleste, le ciel au sens général. C’est là que nous sommes déjà introduits en Christ, en sorte que nous pouvons déjà maintenant prendre possession de ce ciel. Et ce n’est que si nous le faisons, que nous accédons à la part que Dieu nous a donnée en propre. Éphésiens 1:3 donne le caractère de nos bénédictions ; ce sont des bénédictions spirituelles et célestes. La santé est certes une bénédiction de Dieu, mais ce n’est pas une bénédiction caractéristique du chrétien ; elle concerne dans une bien plus grande mesure le peuple d’Israël. La nourriture, le vêtement etc…, toutes ces choses sont aussi des bénédictions, mais les Israélites les avaient également, et elles seront aussi accordées aux croyants après l’enlèvement. Les bénédictions qui nous sont propres, et qui seront aussi notre part dans le ciel, sont les suivantes : toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes. Autrement dit, les bénédictions qui nous sont propres ne sont pas ici sur la terre, mais dans le ciel, — dans le ciel selon le type du pays de Canaan. Nous y sommes introduits déjà maintenant en Christ ; déjà maintenant, nous pouvons prendre possession de ces bénédictions.

 

2.4   Aller plus loin, jouir des bénédictions du chrétien

Dans le Deutéronome nous voyons le peuple d’Israël sur le point de pénétrer dans le pays de Canaan. Il nous est d’abord dit les conditions préalables à remplir pour pénétrer dans ce pays, et pour pouvoir en prendre possession. Dans le cas du peuple d’Israël, il dut rester 40 ans dans le désert avant d’entrer dans le pays, et ensuite il n’est plus retourné au désert. Il n’en est pas ainsi pour nous. Nous sommes tous au désert ; nous y sommes même toujours quant à notre corps, et quant à notre cœur, nous y sommes dans certains moments particuliers. Chacun de nous, dès qu’il exerce une profession, se trouve au désert. Mais en d’autres moments de notre vie, nous pouvons séjourner dans le pays. C’est de tous les croyants que la Parole de Dieu dit qu’ils sont introduits dans les lieux célestes en Christ — de tous ceux qui sont nés de nouveau, et ont accepté le Seigneur Jésus, et ont la paix avec Dieu. Mais la question qui se pose maintenant est celle-ci : chacun d’eux en est-il conscient, et réclame-t-il ces bénédictions qui sont sa part ? À quoi cela sert-il d’être assis dans les lieux célestes, si nous n’en tirons aucun fruit, et ne prenons pas possession des bénédictions qui s’y rapportent ? Or c’est justement ce qui caractérise le christianisme ! J’ai particulièrement à cœur de montrer aux jeunes croyants, comment on devient vraiment un chrétien selon la pensée de Dieu, et comment on peut jouir des bénédictions proprement chrétiennes dont parle la Parole de Dieu. Je le répète : la nouvelle naissance, la certitude du pardon des péchés, — tout cela sont des choses très précieuses en elles-mêmes, mais qui seront aussi la part des croyants après l’enlèvement de l’Église. Mais ces croyants ne pourront pas se réjouir dans des bénédictions spirituelles dans les lieux célestes. Combien donc est-il important de ne pas en rester à la seule certitude du pardon de nos péchés, ni à la délivrance de l’esclavage du péché, mais d’aller plus loin.

« L’Éternel, notre Dieu, nous parla en Horeb » (1:6). Cela eut donc lieu après la délivrance d’Israël du pays d’Égypte, après que Dieu ait reconnu ce peuple comme Son peuple. Alors Dieu leur dit : « Vous avez assez demeuré dans cette montagne. Tournez-vous, et partez, et allez… ». Autrement dit : Au bout d’un certain temps, Dieu s’adresse à chacun de nous, qui savons que nos péchés sont pardonnés, et qui nous en réjouissons : Vous êtes suffisamment restés à ce stade, il vous faut aller plus loin. Il y a plus pour vous. C’est important d’y penser, et de ne pas rester au stade que nous avons atteint. Nous devons avancer, car il y a un vaste domaine devant nous, et dont nous pouvons prendre pratiquement possession — le ciel même. Nous sommes en Christ, assis dans les lieux célestes. Il n’y a plus qu’à en être conscients, et à prendre possession pratiquement des bénédictions qui s’y rattachent. À quoi nous sert notre position céleste dans le Seigneur Jésus, si nous n’en avons pas conscience, et n’en faisons aucun usage ?

 

2.5   Conditions pour entrer dans le pays

2.5.1        Onze jours ou 38 ans ?

Or il y a des conditions à remplir, si l’on veut entrer dans le pays. La première est connue de nous tous. On ne peut pas être en même temps en Égypte, c’est-à-dire dans le monde, et dans les lieux célestes. C’est impossible. Quant à notre corps, nous sommes certes, toujours sur la terre. Mais si notre cœur est dans le monde, nous ne pouvons pas jouir déjà maintenant des bénédictions célestes. Il faut que nous soyons séparés de l’Égypte par la Mer Rouge, c’est-à-dire réaliser que la mort de Christ s’interpose entre nous et le monde.

Mais ce n’est pas tout. Il nous faut aussi apprendre pratiquement qu’il n’y a vraiment aucun bien dans notre chair. Ce n’est pas facile. Nous voyons ici, au verset 2, qu’il aurait été possible de parvenir à Kadès-Barnéa depuis Horeb en onze jours de voyage : « Il y a onze journées depuis Horeb, par le chemin de la montagne de Séhir, jusqu’à Kadès-Barnéa ». Mais il a fallu 38 ans aux Israélites pour y arriver. Et je peux vous assurer, mes jeunes frères et sœurs, que si nous devions raconter, nous, les plus âgés, combien de temps il nous a fallu pour faire ce chemin, aucun d’entre nous n’oserait prétendre l’avoir fait en onze jours. Pourtant, c’est possible. Quand nous nous donnons entièrement au Seigneur, quand nous appliquons vraiment et pratiquement Sa Parole à notre cœur et à notre conscience, alors, nous pouvons apprendre les expériences du désert en onze jours. Bien sûr, ces onze jours sont une figure, de même que les 38 années. Il y a des croyants qui, de toute leur vie, ne sortent jamais du désert, et ne prennent jamais pratiquement possession du pays. C’est pourquoi, j’aimerais attirer spécialement l’attention des jeunes frères et sœurs sur les conditions d’entrée au pays de Canaan, afin qu’il ne leur faille pas un temps aussi long que leurs aînés pour y parvenir.

 

2.5.2        S’arrêter pour faire le point

Ici en Deutéronome 1, il reste encore un mois avant d’entrer dans le pays. Mais que s’est-il passé au cours de ce mois ? Les Israélites sont si loin quant à leur état intérieur, que le Seigneur s’occupe d’eux pour leur montrer rétrospectivement leur vie au désert. Il leur dit à peu près ceci : Tournez-vous en arrière, et regardez ce qu’a été votre vie ! Pensez-y un peu ! Il y a des circonstances où un regarder en arrière n’est pas opportun. Le Seigneur Jésus disait à quelqu’un qui voulait le suivre, que celui qui met la main à la charrue, et regarde en arrière, n’est pas digne de Lui (Luc 9:62). Quand le Seigneur appelle, on doit être prêt, et le suivre. Mais inversement, il y a dans la vie de tout croyant des moments où il faut absolument regarder le passé. Pourquoi ? Pour apprendre la folie de suivre son propre chemin, et combien il est sage d’être uniquement obéissant. Toute la vie pratique que nous vivons ici dans le désert n’a qu’un but, celui d’apprendre combien il est béni d’obéir au Seigneur. Les onze premiers chapitres du Deutéronome nous donnent ce genre de regard en arrière sur le passé et sur l’histoire des voies de Dieu envers son peuple. Nous y lisons ce qu’Israël a fait, et ce que Dieu a fait pour Son peuple. Il en ressort clairement combien il est magnifique de Lui être obéissant et de ne faire que Sa volonté.

 

2.5.3        La leçon de la dépendance

C’est une leçon extrêmement importante. Chacun de nous, qu’il soit converti depuis six mois ou depuis cinquante ans, lorsqu’il fait un retour sur ce qu’a été sa vie, ne peut que dire : Misérable homme que je suis ! Je ne rendrai gloire éternellement qu’à la bonté de Dieu ! Un chrétien n’a jamais parlé autrement s’il a vraiment eu les yeux ouverts sur sa vie passée. On apprend ainsi toujours plus, que seul ce que Dieu a opéré, est bon. Nous avons été véritablement heureux que quand nous avons marché dans la dépendance de Dieu, quand nous Lui avons remis notre vie, et que nous n’avons recherché que Sa volonté et fait que ce qu’Il nous disait. Alors il y avait la paix dans nos cœurs. Je ne parle pas ici de la paix avec Dieu, mais de la paix de Dieu. Alors, nous avons eu du repos, alors nous avons goûté Sa communion. De tels retours en arrière ont vraiment été une source de bénédiction pour nous. Et le but de ces onze chapitres est bien de nous le faire comprendre. Mais, d’abord, il nous est indiqué les conditions préalables d’une telle rétrospective. Celui dont le cœur est dans le monde, ne sera pas en état de juger sa vie passée. Celui qui pense trouver quelque bien en lui, celui-là ne pourra pas avoir la compréhension de sa vie passée.

 

2.6   Autres conditions

2.6.1        Deut. 1:4 — Les deux rois Sihon et Og

Il y a encore d’autres conditions. Nous lisons au verset 4, que Moïse dit : « Après qu’il eut frappé Sihon, roi des Amoréens qui habitait à Hesbon, et Og, roi de Basan qui habitait à Ashtaroth, à Edrehi ». On pourrait demander : Pourquoi ceci est-il mentionné ici ? On vient de voir qu’il nous faut apprendre dans le désert que notre vieille nature n’est que mauvaise. Mais ici, nous apprenons un deuxième fait très important. Nous savons que Sihon et Og étaient les rois dominant sur le territoire à l’est du Jourdain, région qui n’appartenait pas au pays de Canaan proprement dit. C’était le territoire où habitèrent plus tard les deux tribus et demi. Au ch. 2:24, nous lisons que Dieu dit : « Levez-vous, partez, et passez le torrent de l’Arnon. Regarde, j’ai livré en ta main Sihon, roi de Hesbon, l’Amoréen, et son pays ; commence, prends possession ! ». La possession de Sihon et de Og, était aussi donnée par Dieu à son peuple, avant son entrée dans le pays de Canaan à travers le Jourdain. Il s’agit en type de bénédictions qui ne sont pas  proprement chrétiennes, mais qui sont quand même données par Dieu. Le Jourdain, on le sait, est une figure de la mort et de la résurrection, non pas seulement en rapport avec le Seigneur Jésus Lui-même, mais aussi en rapport avec nous. Nous sommes morts et ressuscités avec Christ, et nous saisissons cette vérité pratiquement par la foi. À l’est du Jourdain, se trouvent en type les bénédictions qui n’ont pas leur place au-delà de la mort, mais en relation avec la terre. Il y a donc pour nous des bénédictions naturelles et terrestres. Si nous sommes en bonne santé, si nous avons notre pain quotidien, si le Seigneur nous a confié des enfants, ce sont des bénédictions dont nous Lui sommes reconnaissants, mais elles sont terrestres, et non pas célestes.

 

2.6.2        Sihon : Nombres 21:13-15, 26-29

Deutéronome 1 nous montre clairement en type, que nous ne pouvons prendre possession des bénédictions célestes qu’après avoir frappé les deux rois Sihon et Og, et avoir conquis leur pays. Que représentent ces rois ? En Nombres 21, nous voyons de quoi Sihon est l’image : « De là, ils partirent et campèrent de l’autre côté de l’Arnon, qui est dans le désert, en sortant des limites des Amoréens ; car l’Arnon est la frontière de Moab, entre Moab et l’Amoréen. C’est pourquoi il est dit dans le livre des guerres de l’Éternel : Vaheb en Supha, et les rivières de l’Arnon ; et le cours des rivières, qui tend vers l’habitation d’Ar, et qui s’appuie sur la frontière de Moab » (Nomb. 21:13-15). Un peu plus loin, au verset 26, nous lisons : « Car Hesbon était la ville de Sihon, roi des Amoréens ; et il avait fait la guerre au précédent roi de Moab, et avait pris de sa main, tout son pays jusqu’à l’Arnon. C’est pourquoi, les poètes disent : Venez à Hesbon, que la ville de Sihon soit bâtie et établie ; car un feu est sorti de Hesbon, une flamme, de la cité de Sihon ; il a dévoré Ar de Moab, les seigneurs des hauts lieux de l’Arnon ». Sihon est donc l’image d’un homme qui n’a utilisé les bénédictions terrestres que pour se faire un nom sur la terre, pour se rendre connu et célèbre. C’est aussi un danger pour nous. Quelqu’un peut avoir une belle voix pour chanter, et voilà qu’il s’en sert pour devenir célèbre, — peut-être quand même pas dans le monde, mais parmi les frères et sœurs. Un frère peut avoir un don, et voilà qu’il ne l’emploie pas seulement au service du Seigneur, mais aussi pour en tirer gloire pour lui-même, car il sait si bien parler. Nous pouvons être fiers d’occuper une bonne position, et vouloir en tirer parti pour nous élever au-dessus des autres. Nous pouvons aussi être fiers de l’argent que nous avons, et vouloir par là être plus que les autres. Mais en tout cela, nous oublions que ce ne sont que des bénédictions accordées par le Seigneur, et que nous devons donc administrer non pas pour nous-mêmes, mais pour Lui.

 

2.6.3        Og : Deut. 3:3-11

En Deutéronome 3, nous lisons qui est Og. Il n’est pas dit grand chose de ce roi. Nous apprenons seulement qu’Israël s’est emparé de son pays, et la seule chose que nous sachions de plus de lui se trouve au v. 11 : « Car Og, le roi de Basan, était seul demeuré du reste des Rephaïm [géants]. Voici, son lit, un lit de fer, n’est-il pas dans Rabba des fils d’Ammon ? Sa longueur est de 9 coudées, et sa largeur, de 4 coudées, en coudées d’homme ». Og est l’image d’un homme qui n’utilise les bénédictions terrestres que pour s’y reposer, et pour satisfaire ses propres besoins.

 

2.6.4        Sens de la victoire sur Sihon et Og

Pour prendre effectivement possession des bénédictions spirituelles, la manière dont nous considérons les bénédictions terrestres est d’une importance fondamentale. Tant que l’on n’a pas vaincu les deux rois qui se nomment l’élévation de soi-même, et la recherche du moi, il est impossible de prendre pratiquement possession des bénédictions spirituelles. Les Israélites ont vaincu Sihon et Og, et ensuite, ils ont reçu leur pays de la main de Dieu. En Luc 5:27, nous lisons que le Seigneur Jésus dit à Lévi, assis au bureau des impôts : « Suis-moi ! ». Et aussitôt, il est dit : « Et quittant tout, il se leva et le suivit ». Mais ensuite, Lévi fit un festin au Seigneur dans sa maison. Le sens est le suivant : il avait à nouveau tout ce qu’il avait abandonné pour le Seigneur Jésus ; mais maintenant il l’avait tout reçu en retour du Seigneur, en vue de l’employer pour Lui. Jusque-là, tout était sa propriété, et désormais c’était ce qu’il avait reçu du Seigneur. C’est une leçon que nous avons aussi à apprendre. Pour vraiment faire des progrès dans la foi, pour croître dans la grâce et dans la connaissance du Seigneur Jésus, et pour arriver à l’état de chrétien adulte, — état dans lequel nous jouissons des bénédictions spirituelles, et en prenons possession déjà maintenant, — il est indispensable pour cela d’avoir vaincu Og et Sihon. Nous pouvons rendre grâces au Seigneur pour toutes les bénédictions terrestres qu’Il nous accorde. Mais nous les avons reçues de Lui, afin de les utiliser pour Lui. Nous devons les prendre de Sa main, en fait et non pas en paroles seulement. Je pense que tout croyant remercie le Seigneur, quand il mange son pain, ou reçoit son revenu ; mais il importe qu’il soit conscient au fond de son cœur d’avoir reçu tout cela de Lui, dans le seul but de l’employer pour Lui.

 

2.7   Avançons pour jouir effectivement des bénédictions spirituelles

Ce sont là des conditions essentielles pour jouir des bénédictions spirituelles dans les lieux célestes. Qui d’entre nous oserait prétendre qu’il a pris possession de toutes ces bénédictions ? Mais nous pouvons quand même dire que ce sont des choses merveilleuses, dont on peut jouir là, dans les lieux célestes, et dont on peut prendre possession déjà maintenant dans la communion avec le Seigneur Jésus. Elles resteront notre portion durant l’éternité. Sous un autre point de vue, c’est ce dont parle l’apôtre Jean quand il écrit : « Nous vous écrivons ces choses, afin que votre joie soit accomplie » (1 Jean 1:4). Or on pourrait bien demander : Est-il possible de posséder une joie accomplie déjà sur la terre ? — Oui, c’est possible, mais seulement quand on ne cesse pas sa croissance spirituelle. Quand on s’arrête au pardon des péchés et à l’affranchissement, on ne peut pas jouir des bénédictions célestes. Pour en jouir, il faut aller beaucoup plus loin, selon ce que Dieu dit : « Vous avez assez demeuré dans cette montagne. Tournez-vous, et partez, et allez… ».

Dieu veut que nous allions plus loin, pour prendre possession du pays. Mais pour cela, il faut vraiment apprendre pratiquement, comme on l’a vu, — et selon la Parole de Dieu, cela peut se faire en onze jours ; il n’y a pas besoin que cela dure 40 ans ! — qu’en nous il n’habite aucun bien, que notre seule sécurité consiste à tout remettre au Seigneur en sorte qu’Il puisse opérer en nous. Notre seule affaire, c’est d’être obéissants. Avec cela, nous devons prendre de la main du Seigneur les bénédictions terrestres (qui ne sont pas mauvaises en soi car elles ont été données par Dieu), et vaincre Og et Sihon. Cela veut dire qu’il nous faut être conscients, que nous n’avons pas reçu ces bénédictions terrestres pour nous arranger une vie agréable ici-bas sur la terre, mais pour les employer pour Lui.

 

 

3                        Deutéronome 5

3.1   Ch. 5:1 — Dieu parle et a autorité

Moïse commence ici à dire au peuple « les statuts et les ordonnances », afin qu’ils les écoutent, les apprennent, et prennent garde à les pratiquer. La foi vient de la prédication, et comment entendront-ils, sans quelqu’un qui leur prêche ? (comparer Romains 10:14-17). Moïse est une figure du Seigneur Jésus, comme l’apôtre de notre confession (Hébreux 3:1), celui qui annonce la Parole de Dieu avec autorité (Hébreux 1:1-3). Ici, il les instruit. C’est le même Moïse qui a déjà dit trois fois dans ce livre (1:37 ; 3:26 ; 4:21), qu’il ne pourrait pas entrer dans le pays à cause des péchés du peuple ; il a porté le jugement à leur place. Nous trouvons la même chose en Nombres 10. Les trompettes par lesquelles Moïse faisait connaître au peuple la volonté de Dieu, étaient d’argent. L’argent est une image du prix payé pour la réconciliation (Exode 30:11-16 ; 38:25-26). La voix qui nous communique la Parole de Dieu avec autorité, est la voix de Celui qui a payé le prix de notre rédemption, Celui-même qui a porté nos péchés en son corps sur le bois (1 Pierre 2:24). Quel puissant motif pour nos cœurs pour écouter, apprendre ce qu’Il dit, et ensuite le faire !

Il ne s’agit pas encore ici des statuts et des ordonnances destinés spécialement à la vie dans le pays : nous ne les trouverons qu’à partir chapitre 12:1. Les statuts sont les choses que Dieu a établies expressément dans Sa Parole, pour que nous les fassions. Les ordonnances sont ce qui n’est peut-être pas exprimé ou donné en détail, mais que nous avons à faire parce que nous sommes enfants de Dieu, et que nous appartenons à Celui que nous appelons Seigneur. Dieu a des droits, parce qu’il est Dieu, et outre cela, Il a des droits à notre égard en tant que notre Père. Le Seigneur Jésus a des droits parce que Dieu L’a fait Seigneur de tous (Phil. 2:9-11), mais aussi parce qu’Il nous a rachetés par son sang (1 Cor. 6:20), et de plus, parce que nous L’avons accepté comme Seigneur (Rom. 10:9 ; 1 Cor. 1:2).

 

3.2   Ch. 5:2 — une relation avec Dieu

Moïse ramène ici le peuple à l’alliance contractée à Horeb. C’était le lieu où Dieu avait amené le peuple racheté hors d’Égypte dans une relation particulière avec Lui-même. Ce lieu rappelle donc ce qui s’est passé en Exode 20 etc. Mais ce rappel est fait au moment où le peuple a fini de traverser le désert, a remporté la victoire sur les deux rois amoréens Sihon et Og, et est arrivé au bord du Jourdain pour le traverser et prendre possession du pays. Dieu n’a pas fait d’alliance avec nous, mais il nous a aussi mis dans une relation toute particulière avec Lui, une relation beaucoup plus intime et beaucoup plus élevée que celle qui existait entre l’Éternel et Israël. Nous sommes enfants de Dieu, et Il est notre Père. Une alliance peut être conclue avec un peuple, mais pas avec ses propres enfants.

 

3.3   Ch. 5:3 — des vivants

Les pères (5:3) n’avaient pas été amenés si près de Dieu (1:34-39). Ils étaient la génération incrédule (Héb. 3:7-9) en qui Dieu n’avait trouvé aucun plaisir (1 Cor. 10:5-6). Dieu ne peut introduire dans une alliance avec Lui-même que ceux qui « aujourd’hui sont tous vivants », — un type de ceux qui sont nés de nouveau. Comment Dieu pourrait-Il amener à lui des hommes naturels ? comment pourraient-ils se tenir dans la proximité d’un Dieu qui est lumière, et en qui il n’y a aucunes ténèbres (1 Jean 1:5) ? Cela amènerait inexorablement le jugement contre eux. Leurs cœurs ennemis et pécheurs ne veulent pas même se trouver en Sa présence. Ils n’ont absolument aucun désir des choses qu’on trouve auprès de Lui.

 

3.4   Ch. 5:4-5 — un médiateur

L’Éternel leur avait parlé face à face, du milieu du feu (5:4). Mais parce qu’ils avaient peur du feu, Moïse s’était tenu comme médiateur entre Dieu et eux. Ils n’avaient pas besoin de preuves de la présence de Dieu, ni de Sa puissance. Ils les avaient vues la nuit de la Pâque, quand Dieu avait frappé tous les premiers-nés qui n’étaient pas à l’abri du sang ; ils les avaient aussi vues à la Mer Rouge quand Il frappa les Égyptiens. Maintenant Il leur parlait directement du milieu du feu, du feu brûlant, de l’obscurité, des ténèbres, de la tempête et du son de la trompette (Héb. 12:18). Nous n’avons pas été amenés à de telles choses, mais à la montagne de Sion, à la cité de la grâce royale. Pourtant notre Dieu est aussi un feu consumant (Héb. 12:22, 29). Et si ce même Moïse qui, comme nous l’avons vu, portait en type le jugement de Dieu sur les péchés d’Israël, désirait être leur médiateur, — nous, nous avons pour médiateur Celui dont Moïse était un type, « l’homme Christ Jésus, qui s’est donné en rançon pour tous » (1 Tim. 2:5-6). Après être mort pour nous, Il nous a donné les paroles que le Père lui avait données. Il a pleinement révélé Dieu comme Père, et nous a amenés ensuite au Père dans la même position et la même relation que Lui avec le Père (Jean 1:18 ; 17:2-8 ; 20:17). Nous sommes rendus agréables dans le Bien-aimé (Éph. 1:6), et transportés dans le royaume du Fils de l’amour de Dieu (Col. 1:13).

 

3.5   Ch. 5:6 — noms de Dieu

Que furent les premières paroles qui leur furent adressées du milieu du feu ? « Je suis l’Éternel ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude » (5:6). L’Éternel est le nom sous lequel Dieu est entré en relation avec l’homme, et en particulier avec Israël. Nous voyons cela très clairement dans les premiers chapitres de la Genèse. En Genèse 1, à propos de la création, il n’est parlé que de Dieu. Mais en Genèse 2 où nous voyons Dieu en relation avec l’homme, il est parlé de l’Éternel. On a de merveilleux exemples de ces deux noms en rapport avec le déluge. Dieu (= Elohim, le Créateur, qui veut faire subsister Sa création) dit à Noé de prendre deux animaux de chaque espèce présente dans l’arche ; et l’Éternel dit de prendre quatorze animaux de tous les animaux purs (sept mâles et sept femelles) pour offrir un sacrifice après le déluge, et aussi pour avoir de la viande à manger (Genèse 6:19 à 7:3 ; 8:20 à 9:3). Et, au chapitre 7:13-16, Noé et sa famille et tous les animaux, entrent dans l’arche comme Dieu l’avait commandé, mais l’Éternel ferma l’arche derrière eux. Voir encore Exode 3 et 6:1-7.

La première parole de Dieu qui leur a été communiquée par le médiateur, est donc qu’Il était entré en alliance avec eux, qu’Il était leur Dieu, qu’Il les avait rachetés par Sa puissance. Cela ne correspond-il pas à ce qu’il en est pour nous d’une manière beaucoup plus glorieuse ? Il nous a dit qu’Il est devenu notre Père, en faisant de nous Ses enfants. Il nous a délivrés de la puissance des ténèbres, et nous a transportés dans le royaume du Fils de Son amour, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés (Galates 1:4 ; Colossiens 1:12-14). Si le Seigneur place ces choses devant nous, nos cœurs ne sont-ils pas disposés à Lui appartenir à Lui seul et au Père ?

 

3.6   Ch. 5:7 — un amour non partagé

Car le Père ne veut pas partager nos cœurs, nos vies et notre service, avec d’autres (5:7). Il veut être tout seul pour nous. Il désire vivement notre amour. Mais il a premièrement prouvé Son grand amour pour nous (Rom. 5:8 ; 1 Jean 4:9, 10, 19).

 

3.7   Ch. 5:8 — représentations de Dieu

Il veut aussi que nous n’ayons pas d’autre image de Lui que celle selon laquelle Il s’est révélé dans le Fils (5:8). Le Seigneur pouvait dire : « Celui qui m’a vu, a vu le Père » (Jean 14:9). Personne ne peut Le connaître autrement (Jean 1:18). Toute « image taillée », ou « n’importe quelle ressemblance », est une représentation qu’un homme s’est faite de Lui (Dieu). Elle peut être une représentation magnifique à son goût ou de l’avis de beaucoup ; elle peut être très artistique, mais c’est tout au plus une image morte. Elle peut être quelque chose de sublime (« une ressemblance de ce qui est dans les cieux en haut »), ou quelque chose d’humain (« une ressemblance de ce qui est sur la terre en bas »), ou même quelque chose d’inférieur (« une ressemblance de ce qui est … au-dessous de la terre »). Ce n’est jamais Dieu, car Il n’est connu que dans le Fils. Dans ces considérations qui précèdent, je n’ai pas naturellement pas seulement en vue les représentations matérielles. Toute représentation de Dieu d’après nos propres pensées est une « image taillée », — qu’elle provienne de l’imagination humaine, ou qu’elle ait été faite avec l’aide de puissances démoniaques, si elle représente Dieu comme un Dieu d’amour qui ne saurait être cruel au point de laisser les hommes souffrir éternellement en enfer, — que ce soit une représentation de Dieu comme quelqu’un qui aurait prédestiné la majorité des gens à être éternellement en enfer, — que ce soit une représentation de Dieu comme avec les mêmes convoitises pécheresses que les hommes, comme par exemple la mythologie grecque. Tout cela n’est pas une représentation de Dieu, mais une « image taillée » ou une « ressemblance ».

 

3.8   Ch. 5:9a — adorer en esprit et en vérité

« Tu ne t’inclineras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux » (verset 9). « Mais l’heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (Jean 4:23-24). C’est notre précieux privilège, mais aussi notre devoir : Nous devons adorer Dieu en esprit et en vérité !

Or personne ne peut le faire s’il n’est pas né de nouveau. L’homme naturel ne peut qu’apporter des offrandes matérielles, les fruits d’un sol maudit gagnés par son dur travail (Genèse 4:3). Un croyant charnel peut aussi le faire, hélas ! Seul un chrétien spirituel peut adorer en esprit et en vérité, et offrir des sacrifices spirituels (Héb. 13:15). L’ambition d’apporter dans le culte rendu à Dieu le meilleur de ce que cette terre peut offrir, — de la belle musique, des chants magnifiques, des paroles élevées, et tout cela, dans des édifices somptueux, — est-ce de l’adoration en esprit et en vérité ? N’est-on pas alors en train de se représenter Dieu selon ses propres pensées, en mettant de côté la Parole ? N’est-ce pas là servir une « image taillée », et s’incliner devant elle ? Et là où, par la grâce de Dieu, tout se déroule dans la simplicité, et où il n’y a pas les choses mentionnées ci-dessus, — ne retrouve-t-on pas quelquefois ce même esprit, quand on s’efforce de parler de façon aussi belle que possible, ou quand on exprime des paroles empruntées à d’autres, mais qui n’ont pas été formées à l’instant par l’Esprit dans le cœur ?

Dieu ne peut pas tolérer cela. Il est un Dieu jaloux, non pas par rapport aux incroyants, mais vis-à-vis de ceux qui lui appartiennent. Il ne veut partager notre amour, notre reconnaissance, et notre service avec rien d’autre, même pas avec le résultat de nos sentiments pieux. C’est pourquoi, en rapport avec la Cène, avec le souvenir de l’immense révélation de l’amour de Dieu, la Parole dit ceci : « Ou provoquons-nous le Seigneur à jalousie ? Sommes nous plus forts que lui ? » (1 Cor. 10:22).

 

3.9   Ch. 5:9b-10 — jusqu’à la 4° génération

Quand nous ne servons pas Dieu par l’Esprit de Dieu, et que nous ne nous glorifions pas dans le Christ Jésus, et que nous avons confiance en la chair (Phil. 3:3), nous nous associons avec ceux qui haïssent Dieu. Nos enfants jusqu’à la quatrième génération, c’est-à-dire tous ceux qui nous sont liés quant à la terre (signification du chiffre 4), ou qui tombent, si peu que ce soit, sous notre influence, — ceux-là en subiront les conséquences mauvaises selon les voies gouvernementales et justes de Dieu. Mais pour tous ceux qui aiment Dieu et observent Ses commandements, il y a Sa miséricorde. N’avons-nous pas souvent vu cette miséricorde dans la vie et les circonstances des frères et sœurs qui ont marché fidèlement ? (5:9-10).

 

3.10                      Ch. 5:11 — ne pas prendre le nom de Dieu en vain

Nous ne devons pas, non plus prendre le nom de Dieu en vain, sans intention précise, ou en relation avec des choses futiles (5:11). La grâce de Dieu est tellement grande, et nous avons été amenés si près de Lui, que nous ne devrions jamais oublier qui Il est ! Rien n’est plus choquant que la façon familière par laquelle le nom de Dieu et du Seigneur Jésus sont parfois profanés, comme s’il s’agissait d’une chanson des rues. C’est surtout ce qui arrive quand l’Évangile a été annoncé de façon superficielle, l’effet en étant que l’âme n’apprend jamais vraiment à connaître le contraste immense entre un Dieu saint et juste, et un homme perdu. Dieu nous a amenés à Lui, et Il veut que dans nos cœurs nous soyons vraiment tout près Lui. Mais plus nous aurons été amenés près de lui, plus nous serons pénétrés de Sa grandeur et de Sa majesté (1 Pierre 1:17). Plus il y aura dans nos cœurs la crainte devant Sa grandeur, plus nous aurons en partage la consolation du Saint Esprit (Actes 9:31).

 

3.11                      Ch. 5:12-15 - sabbat

Les v. 12 à 15 montrent clairement que le Deutéronome n’est pas une simple répétition de la Loi (de l’Exode). Dans l’Exode, c’est le repos de Dieu après la création qui est donné comme motif d’observer le sabbat. En six jours, l’Éternel a fait les cieux, la terre, la mer, et tout ce qui s’y trouve, et au septième jour, Il s’est reposé. Dans l’Exode, le peuple se tient devant Dieu, et dit : « Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons ! » (Ex. 19:8). Or s’ils l’avaient fait, ils auraient eu part au repos du Créateur, car Lui aussi aurait alors pu se reposer. Le déroulement des évènements qui ont suivi dans l’Exode et dans les Nombres, a cependant montré que le peuple n’a pas accompli la loi, mais l’a au contraire entièrement violée — si bien que Dieu n’a pas pu se reposer (Jean 5:17), avant de rétablir par une rédemption accomplie, tout ce que l’homme a ruiné et dévasté par le péché. C’est pourquoi, dans le Deutéronome, ce n’est pas la création, mais la rédemption, qui est le motif donné pour observer le sabbat.

Ceci est d’autant plus important que le commandement du sabbat est au cœur de la question d’obéissance. Même les incroyants se rendent bien compte de la nécessité morale des autres commandements. Le païen qui a sombré au plus bas, sait, par exemple, que le vol, l’adultère ou le meurtre, ne sont pas permis. Il aime s’accorder le droit de faire ces choses. Mais du moment que quelqu’un lui aura fait ces choses à lui, il le condamnera. Par contre, le commandement du sabbat n’est pas un commandement moral. Le seul fondement pour ne rien faire le septième jour, sinon de se reposer, c’est que Dieu l’a commandé, — si bien que, pour Israël, c’était la plus grande pierre de touche de leur obéissance. C’est la raison pour laquelle d’une part le commandement du sabbat a été rappelé toutes les fois que Dieu prescrivait quelque chose de nouveau, et d’autre part la violation de ce commandement est citée chaque fois comme raison d’exercer le jugement. Voyez, par exemple Lév. 26:35 et 2 Chr. 36:21. Bientôt, lors du règne millénaire, le sabbat sera de nouveau observé (Ézé. 45:17). Le dimanche (premier jour de la semaine) ne nous est pas donné parce que le sabbat (septième jour de la semaine) a été aboli, mais parce que nous sommes « morts à la loi par le corps du Christ, pour être à un autre, à celui qui est ressuscité d’entre les morts » (Rom. 7:4). C’est pourquoi, nous qui sommes morts et ressuscités avec Christ, nous célébrons le premier jour de la semaine comme étant ressuscités le jour de la résurrection de Christ.

Ce que nous, chrétiens, apprenons du Deutéronome, ce n’est pas que nous avons à observer le sabbat, mais qu’outre la création, la rédemption est la raison de notre obéissance. Dieu a effectivement droit à notre obéissance parce qu’Il est le Créateur, et que nous sommes Ses créatures. Mais n’a-t-Il pas un droit encore beaucoup plus grand à notre obéissance sur la base de la rédemption ? Et la rédemption n’est elle pas pour nos cœurs un ressort encore bien plus puissant pour être obéissants ? Nous voyons en outre que, dans un monde corrompu par le péché, nous ne pouvons trouver du repos que sur la base de la rédemption, aussi bien du repos pour la conscience vis-à-vis du jugement, que du repos pour le cœur en rapport avec les circonstances d’ici-bas sur la terre, et finalement le repos qui reste pour le peuple de Dieu dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre (Héb. 4:9). Le souvenir de la délivrance de tout esclavage ne nous amènera-t-il pas à être pleins de grâce vis-à-vis des autres ? (5:14-15).

 

3.12                      Ch. 5:16 — relations avec les parents

Dieu a établi la famille comme une image de la famille de Dieu, — l’union de l’homme et de la femme comme type de Christ et de l’Assemblée (Éph. 5:31-32), — et la famille au complet comme une image du Père avec tous les croyants comme Ses enfants (Éph. 2:19). La relation entre parents et enfants est une faible image de la relation de Dieu comme Père avec Ses enfants. Nous voyons ces traits caractéristiques également dans le service du serviteur de Dieu (voir par exemple 1 Cor. 4:14-15 ; 1 Thes. 2:7-11 ; 1 Jean 2:1, 12, 28).

Le devoir présenté ici aux enfants est de reconnaître et d’honorer ces relations et ce service (5:16). Éphésiens 6 dit expressément que cette parole a toute sa valeur pour toute famille habituelle, mais cela vise ici plutôt la famille de Dieu. Les croyants jeunes (ou plus âgés) ont à reconnaître et à honorer les soins paternels et maternels des plus âgés dans le domaine spirituel (Héb. 13:17). Celui qui le fera, en éprouvera de grandes bénédictions : ses jours seront prolongés dans le pays, et il y prospèrera. Il sera gardé dans la jouissance de la position glorieuse dans laquelle nous sommes introduits en Christ (Éph. 2:6 ; 1:3). Les croyants indépendants et ceux qui se confient en eux-mêmes, qui ne reçoivent aucune exhortation, et qui croient qu’aider les autres n’est pas nécessaire, — ceux-là n’arriveront jamais à l’état adulte de croyants vraiment spirituels. Souvent même, ils dérivent, et leurs jours dans le pays sont raccourcis.

 

3.13                      Ch. 5:17 — tuer

Des passages comme Matt. 5:21-22 et 1 Jean 3:12-15 etc., jettent de la lumière sur le v. 17. Que de fois un chrétien faible a été « frappé à mort » par la marche égoïste d’un frère (1 Cor. 8:10-13). Les incroyants attirés par l’Évangile n’ont-ils pas été souvent repoussés par la froideur ? Combien de croyants se sont écartés, que nous aurions pu ramener par de l’amour et des soins paternels ; mais nous les « tuons » par notre dureté et notre orgueil (Jacq. 5:19-20 ; 1 Pier. 4:8 ; 1 Jean 5:16).

 

3.14                      Ch. 5:18 — adultère

L’adultère, dans les images de l’Écriture, c’est la liaison avec le monde (Ézéchiel 16:8-29). L’adultère, c’est l’amour pour le Seigneur qui se refroidit, et on noue d’autres relations (1 Jean 2:15-17). Dans l’église romaine, c’est devenu un principe, ce qu’on enseigne (Apoc. 2:20-22 ; 17:4-6 ; 18:3-10). Mais dans quelle mesure n’est-ce pas aussi le cas pratiquement pour nous ?

 

3.15                      Ch. 5:19 — voler

« Dérober », c’est prendre quelque chose qui appartient à autrui. Combien il est fréquent que quelque chose soit « dérobé » au milieu des croyants ! Combien de fois a-t-on volé à quelqu’un sa bonne renommée et son bon témoignage en propageant des rumeurs ou des affirmations invérifiables ? Selon le ch. 24:7, on peut même voler un frère, lui ôter sa liberté, et en faire un esclave. Absalom le faisait par de la flatterie (2 Sam. 15:2-6). C’est l’œuvre des faux bergers, des hommes à gages (Jean 10:1, 10 ; Actes 20:30). Ils cherchent à rassembler les croyants autour d’eux, au lieu d’autour du Seigneur Jésus. Selon Jér. 23:30, on peut même se voler l’un l’autre les paroles de Dieu. Cela arrive quand on transmet ce qu’on a entendu, comme si cela venait de soi — comme si on l’avait trouvé soi-même dans la Parole ou reçu du Seigneur, alors qu’on ne se l’est pas approprié, en l’assimilant intérieurement. Si j’entends quelque chose d’un frère, ou si je lis quelque chose dans une méditation d’autrui, et que je commence alors par l’appliquer personnellement dans ma propre vie, alors cela deviendra ma propriété spirituellement. Ce n’est plus voler si je m’en sers dans le service. Surtout pour les jeunes frères qui ont un don, il y a un grand danger de « dérober » en disant plus que ce qu’ils ont eux-mêmes assimilé spirituellement.

Au chapitre 15, nous avons le contraire de voler : ne pas exiger le paiement des dettes, mais les remettre, et donner libéralement aux pauvres : « Que celui qui dérobait, ne dérobe plus, mais plutôt qu’il travaille, en faisant de ses propres mains ce qui est bon, afin qu’il ait de quoi donner à celui qui est dans le besoin » (Éph. 4:28).

 

3.16                      Ch. 5:20 — paroles

Combien le v. 20 se lie étroitement au v. 19 ! Que de mal a été généré en répétant des choses qu’on n’a pas soi-même contrôlées pour savoir avec certitude si elles étaient vraies, — sans parler de ce que l’amour ne colporte même pas des choses vraies au sujet des frères et des sœurs, si elles sont mauvaises (1 Corinthiens 13:5-7).

 

3.17                      Ch. 5:21 — envie, jalousie, convoitise

Le verset 21 traite de la jalousie, de l’envie de l’un par rapport à l’autre. Cela ne se rencontre pas seulement dans les choses de la terre, mais malheureusement aussi dans le domaine des choses spirituelles. Que de malveillance trouve-t-on parfois chez des frères qui ont des dons, ou qui, de quelque autre manière, ont reçu du Seigneur un service au milieu des croyants. Combien il est mauvais de convoiter quelque chose qui appartient à un autre, surtout dans un domaine où tout n’est que grâce ! En réalité c’est de la rébellion contre le Seigneur, le Donateur de tout.

L’Écriture mentionne cependant des désirs ardents [appelés quelquefois convoitise] qui sont bons. David désirait ardemment habiter dans la maison de l’Éternel tous les jours de sa vie, pour voir la beauté de l’Éternel (Ps. 27:4 ; voir aussi Ps. 84:2). Paul désirait aussi de tout son cœur être rendu conforme à Christ, coûte que coûte (Phil. 3:8-14), et pour les croyants à Corinthe, il désirait tout dépenser et être dépensé pour leurs âmes.

 

3.18                      Ch. 5:22 — sainteté de Dieu

Il a déjà été dit que Dieu leur avait parlé « du milieu du feu » (4:10-12, 15-33, 36 ; 5:4). Il est bien remarquable que ce soit encore répété ici au v. 22. Deut. 4:10 précise pourquoi Dieu l’avait fait : afin qu’ils craignent Dieu tous les jours qu’ils seraient vivants sur la terre, et pour que leurs enfants l’apprennent aussi. Le feu est une image de la sainteté de Dieu qui sonde et éprouve tout. Quel cœur n’a pas de la crainte quand il voit le feu ?

Il est vrai que le peuple s’était placé lui-même sous la loi, et que la manière dont Dieu avait donné la loi étaient en harmonie avec la position qu’ils avaient prise (Héb. 12:18-21). Le but était de les maintenir dans la crainte de Dieu ainsi révélé. De cette manière, c’était de la grâce. Or nous ne sommes plus à Sinaï, mais nous avons été amenés à Sion, la ville de la grâce royale. Pourtant notre Dieu est quand même un feu consumant (Héb. 12:29). Nous devons nous conduire avec crainte, parce que nous invoquons comme Père, celui qui, sans acception de personnes, juge selon l’œuvre de chacun (1 Pierre 1:17). Il sera sanctifié en ceux qui s’approchent de Lui (Lév. 10:3). Le jugement commence par la maison de Dieu (1 Pierre 4:17-18). Il est vrai que la grâce s’est révélée à notre égard d’une manière complète, et que nous sommes amenés dans la proximité immédiate de Dieu. Mais cela rend d’autant plus nécessaire la sainteté pour nous.

C’est pourquoi, Dieu ne s’est pas révélé à nous sur la montagne de Sinaï, mais à Golgotha. Il y eut là des ténèbres bien plus grandes qu’au mont Horeb ; et la sainteté, la grandeur, la majesté et le jugement de Dieu ont été vus de manière infiniment plus solennelle et plus profonde à Golgotha qu’en Horeb. Nous avons entendu ce qu’a de terrible le jugement d’un Dieu saint contre le péché, dans le cri poussé par le Seigneur Jésus : « Pourquoi m’as tu abandonné ? », alors que Dieu couvrait la croix de ténèbres, afin que des hommes pécheurs, ennemis, ne puissent pas voir dans ce moment-là les souffrances de son Fils bien-aimé ! C’est là que nous apprenons ce qu’est le péché pour Dieu.

Mais la révélation du jugement inexorable de Dieu contre le péché et les péchés, a été en même temps pour nous la révélation complète de l’amour parfait pour nous, des ennemis, et de la grâce parfaite envers nous, des pécheurs. Tout être humain doit venir à la croix, pour recevoir la grâce. C’est pourquoi l’évangile doit présenter ces deux côtés de la croix. D’abord, le jugement de Dieu contre nos péchés, comme nous pouvons le voir à Golgotha ; car ce n’est que de cette manière que nous apprenons vraiment ce qu’est le péché. Quand nous voyons cela, et que nous savons dès lors, que seule, la condamnation éternelle pouvait être notre part, alors la grâce peut aussi être présentée, telle qu’elle a été révélée à la croix, — une grâce qui a donné le Fils unique pour des impies, des ennemis, des pécheurs perdus, et qui a fait que le jugement a été exercé sur Lui à la place de ces pécheurs.

Lorsque, en tant que pécheurs perdus, nous considérons ces deux choses à Golgotha, cela marque d’une solide empreinte notre vie de croyants. C’est pourquoi un évangile superficiel produit des chrétiens superficiels. Là où l’on ne prêche que la grâce, — tu n’as besoin que de le recevoir, — celui qui reçoit la bonne nouvelle, ne voit ni le vrai caractère du péché, ni le vrai caractère de la grâce. En effet, comment pourrais-je voir l’immensité de la grâce, si je ne vois pas que mon état est l’objet de cette grâce. Il en résulte une marche superficielle, et fort peu de crainte de Dieu.

 

3.19                      Ch. 5:23-27 — besoin d’unemédiateur

Mais celui qui a vraiment appris à se connaître à la croix, dès le début et aussi plus tard, celui-là sait qu’il a besoin d’un médiateur. Celui-là a vu à son grand étonnement, que la gloire et la grandeur de Dieu lui ont été révélées, et il réalise qu’il n’est pas consumé (5:24). Mais cela n’a été possible que grâce à la perfection du médiateur (1 Tim. 2:5). Et alors, il éprouve qu’il a besoin de ce médiateur, non seulement à la croix, mais constamment. Il en a besoin à cause des difficultés et des afflictions de la terre (Rom. 8:34). Il en a besoin pour trouver grâce, et pour avoir du secours au moment opportun, lorsque Satan vient avec ses tentations (Héb. 2:18 ; 4:14-16 ; 7:24-28). Il en a besoin quand il s’est écarté et qu’il a péché, pour retrouver la communion avec le Père (Luc 22:31-32 ; 1 Jean 2:1-2). Oui, il en a besoin en tout, pour avoir communion avec le Père, et arriver sûrement dans la maison du Père, qui est préparée pour lui.

La demande d’avoir un médiateur entre Dieu et eux, — désir produit en eux par la révélation de Dieu (5:23-27), — était en accord avec la pensée de Dieu, mais c’était en même temps la preuve que l’alliance de Sinaï était sans espoir. Elle ne pouvait que fournir un motif empêchant le Créateur et Sa créature de se rencontrer dans des conditions de sécurité pour la créature. Aucune séparation nécessaire entre le Créateur et Sa créature, entre l’infini et le fini, ne pouvait rendre la présence du Créateur destructrice de ce que Sa main avait réalisé. Le péché avait amené une séparation ; comment dès lors, une alliance établie sous condition pouvait-elle avoir d’autre résultat que le jugement par Celui qui était fidèle ?

Moïse pouvait se placer en médiateur pour le peuple, et il l’a fait (Exode 32:7-14, 31-34). Mais il ne pouvait réaliser aucune réconciliation véritable. Il n’était qu’un type du Seigneur Jésus, une ombre de la réalité. S’il avait pu donner son esprit au peuple, comme tout aurait été autrement. Mais ce n’était pas possible. Seul le vrai médiateur, l’Esprit vivifiant, pouvait le faire (1 Cor. 15:45).

 

3.20                      Ch. 5:28-33 — obéissance

Combien les versets 28 à 33 sont parlant quant au désir du cœur de Dieu, que Son peuple Le serve, pour qu’Il puisse les bénir selon la plénitude de Son amour et de Sa bonté. Son désir à notre égard serait-il différent ? Nous recevons les vraies bénédictions seulement si nous ne nous écartons ni à droite ni à gauche de ce que le Seigneur nous a commandé (5:32), et si nous marchons dans tout le chemin que l’Éternel notre Dieu nous a commandé (5:33). L’obéissance est le seul chemin pour la bénédiction et le bonheur.

 

 

4                        Deutéronome 6

Au chapitre 5, nous avons lu les paroles de l’alliance, et l’exposé va en être fait maintenant. Le chapitre 6 est le premier chapitre du Deutéronome cité par Seigneur Jésus. Ceci souligne en l’importance pour nous.

 

4.1   Ch. 6:1-3 — le but est le pays

Comme déjà vu dans les derniers versets du ch. 5, le but final de Dieu pour Son peuple, c’est « le pays » (comparer Exode 3:8, 17). Le ch. 6 insiste là-dessus. La sortie d’Égypte y est mentionnée trois fois (6:12, 21, 23), mais « Il nous a fait sortir de là, pour nous faire entrer dans le pays qu’il avait promis par serment à nos pères, pour nous le donner » (6:23). En 1 Thes. 1:9, nous trouvons sensiblement la même pensée : « … comment vous vous êtes tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai ».

Le but final de Dieu n’est pas de nous délivrer de la puissance de Satan, du péché et du monde, pour que nous ayons la rémission des péchés et la paix avec Dieu. Son but véritable est « le pays », c’est-à-dire que nous soyons saints et irréprochables devant Lui en amour, étant Ses propres enfants, conformes à l’image de Son Fils, afin que Lui soit le premier-né entre plusieurs frères (Éph. 1:4-5 ; Rom. 8:29). Ceci ne sera notre part pratiquement et en perfection que lorsque nous Lui aurons été faits semblables, dans la maison du Père (1 Jean 3:2 ; Jean 14:2). Toutefois, l’épître aux Éphésiens, le Deutéronome et le livre de Josué, ne dirigent pas nos regards vers la maison du Père, mais vers le ciel comme le lieu où nous sommes déjà maintenant en Christ (Éph. 2:6), et dont nous pouvons, et devons, prendre possession déjà maintenant, pour jouir des bénédictions données par le Père (Éph. 1, 3).

Pour pouvoir prendre possession de ces bénédictions, il nous faut être délivrés de la puissance de Satan, du péché et du monde, et avoir la paix avec Dieu. Mais ces choses ne sont nécessaires qu’à cause de notre état de pécheurs perdus, et non pas à cause de ce qu’est « le pays ». Dieu avait juré de nous donner ces bénédictions dès avant la fondation du monde, alors qu’il n’y avait pas encore de péché. Un croyant qui se contente d’avoir l’assurance du pardon de ses péchés, est comme un enfant capable de marcher droit quelque temps après sa naissance, mais qui cesse de grandir. Nous qualifions un tel enfant d’arriéré mental, et l’Écriture applique ce qualificatif au croyant (Héb. 5:11-14).

Au ch. 5:1, il a déjà été fait mention des statuts et des ordonnances. Ici, nous trouvons en plus les commandements. Ce sont des choses prescrites expressément dans la Parole de Dieu (voir par exemple, 1 Cor. 14:37 ; 1 Jean 2:3-11 ; Jean 14:15, 21, 23, 31).

 

4.2   Ch. 6:4-5 — Dieu est Un, et immuable

Dans les v. 4 et 5, nous avons, selon les paroles mêmes du Seigneur Jésus (Marc 12:30), le contenu essentiel des premières tables de la loi. D’abord, l’unicité et l’immuabilité de Dieu : « L’Éternel, notre Dieu, est un seul Éternel ». C’est là-dessus que se fonde le droit de Dieu au dévouement et à l’amour sans partage de l’homme, et spécialement de Son peuple : « Et tu aimeras l’Éternel ton Dieu, de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta force ». C’était là la grande vérité de l’Ancien Testament, et maintenant que Dieu s’est révélé d’une manière complète dans le Seigneur Jésus, c’est aussi la vérité centrale, le cœur du Nouveau Testament. 1 Timothée 2:5 dit ceci : « Car Dieu est un, et le médiateur entre Dieu et les hommes est un, l’homme Christ Jésus ». Et, en 1 Cor. 8:6, le même apôtre dit : « Toutefois, pour nous, il y a un seul Dieu, le Père, auquel sont toutes choses, et nous par Lui, et un seul Seigneur Jésus Christ, par lequel sont toutes choses, et nous par Lui ». Nous connaissons le seul Éternel comme le Dieu de la trinité (tri-un) : Dieu le Père, Dieu le Fils, Dieu le Saint Esprit. Dieu le Père est l’Éternel (Zach. 13:7), Dieu le Fils est l’Éternel (Ésaïe 6:1-7 ; Jean 12:41), Dieu le Saint Esprit est l’Éternel (2 Cor. 3:17-18).

Mais l’homme est prompt à oublier surtout ce qu’il ne devrait jamais oublier, et il renie rapidement surtout ce qu’il devrait retenir de façon inébranlable. Satan déploie toutes ses ruses et toute sa puissance pour arriver à ce résultat. Nous le voyons en Israël. Dans le désert, ils s’étaient établis d’autres dieux, et durant toute leur histoire, jusqu’à la captivité babylonienne, ils se sont tournés vers les idoles. Ils vont bientôt adorer l’homme de péché, l’Antichrist, quand il s’assiéra au temple de Dieu, et se présentera lui-même comme étant Dieu (2 Thes. 2:4).

La chrétienté elle-même, a-t-elle agi autrement ? La caractéristique du christianisme est une rédemption accomplie : Un Homme est dans le ciel comme la tête de Son corps qui est l’Assemblée. Dieu, le Saint Esprit, habite sur la terre dans chaque croyant personnellement, et dans l’Assemblée vue comme un tout. Où cela est-il réalisé dans le culte, et dans les voies de chaque croyant personnellement, et dans l’Assemblée vue comme un tout ? En jetant un regard autour de nous, il est extraordinairement difficile de trouver un croyant ayant réellement l’intelligence de ce qu’est le christianisme. La plupart des croyants savent bien mieux ce que les Juifs auraient dû faire, que ce qu’eux-mêmes ont à faire. Combien peu connaissent pour eux-mêmes une rédemption accomplie. Combien sont rares ceux qui connaissent l’Assemblée du Dieu vivant, et encore moins la connaissent comme corps de l’Homme glorifié dans le ciel. Et qui réalise que Dieu, le Saint Esprit, habite dans son propre corps, et dans l’Assemblée ? Et où trouve-t-on l’adoration en esprit et en vérité ? (Jean 4:23-24).

 

4.3   Ch. 6:6-9 — une vérité à garder pratiquement

Les versets 6 à 9 montrent qu’Israël avait à garder cette vérité, non pas seulement purement et simplement comme un dogme, mais qu’il devait la connaître en tant que réalité vivante, la mettant effectivement en pratique.

La vérité de la trinité de Dieu (ou du Dieu tri-un) est admise par toutes les confessions de foi des églises traditionnelles. En tant que dogme, tous les « confirmés » la connaissent. Mais où la connaît-on en tant que réalité pratique ? À l’occasion, demandez si l’on connaît Dieu véritablement comme Père, et si l’on peut s’adresser à Lui par ces mots : Abba, Père. Et pour qui le Saint Esprit est-il réellement une personne, non pas seulement une puissance vague ou une influence ? Si cela était une réalité pour les chrétiens, et s’ils croyaient effectivement ce que dit la Parole de Dieu, à savoir que le Saint Esprit habite dans chaque croyant et dans l’Assemblée, oseraient-ils alors renier Sa présence, et ne pas Le laisser diriger leur vie personnelle, et le déroulement des réunions et la vie de l’assemblée ? Reconnaître une vérité dans une confession de foi est excellent, mais quelle valeur cela a-t-il, si cette profession de foi n’est pas connue dans l’âme comme une vérité réelle et vivante, et si elle n’est pas vécue d’une manière pratique ?

 

4.3.1        Ch. 6:4-5 — De tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, de toute ta pensée

S’il y a un seul Dieu, alors Il a aussi droit d’attendre de l’homme un service et un dévouement sans partage. Colossiens 1:16 dit que toutes choses ont été créées, non seulement par le Seigneur, mais aussi pour Lui. Cela signifie que tout a été créé pour Lui pour être à son service. Dieu comme Créateur, a aussi droit au dévouement complet de l’homme, avec toute sa force, aussi bien corporellement qu’intérieurement. Si Dieu a déjà ce droit en tant que Créateur, combien plus l’a-t-Il comme l’Éternel vis-à-vis d’Israël, et comme Père et Rédempteur vis-à-vis de nous. C’est à juste titre que nous chantons : « Ton sang m’a entièrement acquis pour toi ; corps et âme, je suis à toi ». Or Il n’a pas seulement un droit à tout notre service, mais Il a aussi droit à tout notre amour : « De tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta force ». En Marc 12:30, le Seigneur rajoute encore : « Et de toute ta pensée ».

Or si l’homme a été créé pour le Seigneur, alors ce qu’a écrit Augustin est vrai : « L’homme ne trouve aucun repos, jusqu’à ce qu’il trouve le repos en Dieu ». Car alors l’homme avec toutes ses capacités et tout ce qui le caractérise, est créé pour servir Dieu et pour n’utiliser ses capacités que dans ce but. Cela signifie que l’homme, tel qu’il est créé, peut servir pleinement Dieu, et l’aimer de tout son être. Cela signifie aussi qu’un homme ne peut effectivement trouver une satisfaction réelle et un repos réel, qu’en servant Dieu et en l’aimant.

Par la chute, l’homme est devenu ennemi de Dieu. Il ne veut pas servir Dieu, ni l’aimer, mais il le hait. Or par la grâce et l’amour infinis de Dieu, nous sommes réconciliés avec Lui (2 Cor. 5:18), et lors de la nouvelle naissance, nous avons reçu une nouvelle vie, la nature divine (2 Pierre 1:4). Cette vie-là désire servir Dieu et l’aimer, et elle en est capable. Nous l’aimons, parce que Lui nous a aimés le premier (1 Jean 4:19). Et si cette vie sert Dieu, alors l’homme se trouve dans la pleine liberté où le Créateur l’a placé. Toute liberté en dehors de Dieu, est en réalité un esclavage, — un esclavage de Satan, du péché et du monde — ne donnant au cœur absolument aucune satisfaction réelle. Inversement, tout vrai dévouement et tout service pour Dieu, constituent la vraie liberté, qui apporte au cœur une pleine satisfaction et un plein repos. C’est pourquoi le même apôtre se nomme esclave de Christ (Gal. 1:10), tout en écrivant : « Christ nous a placés dans la liberté en nous affranchissant ; tenez-vous donc fermes et ne soyez pas de nouveau retenus sous un joug de servitude » (Gal. 5:1). Et en même temps qu’il dit : « Car vous n’avez pas reçu un esprit de servitude pour être de nouveau dans la crainte », il se nomme lui-même : « esclave de Jésus-Christ » (Rom. 8:15 ; 1:1).

 

4.3.2        Ch. 6:6-7 — une vérité gardée dans le cœur et inculquée aux enfants

La vérité contenue dans les versets 4 et 5 ne doit pas rester un enseignement purement intellectuel. Elle doit être gardée dans notre cœur ; elle doit être le fond de l’éducation de nos enfants, la marque distinctive de nos actes, la confession publique de ce qu’il y a dans notre cœur, le principe dominant dans notre maison.

Le cœur est le siège des sentiments. Si nous n’aimons pas ces vérités merveilleuses, elles perdront bientôt leur puissance pratique sur nous. Nous devons les inculquer à nos enfants, et en parler à la maison, sur le chemin, quand nous nous couchons et quand nous nous levons, autrement dit toujours. Il ne suffit pas d’emmener nos enfants dans les réunions, aussi important cela soit-il. Nous devons les enseigner dans la famille, et avant tout inculquer ces principes précieux, pour que soit gravé dans leur cœur ce qu’est la véritable relation d’une créature avec son Créateur, et d’un racheté avec son Rédempteur, et que c’est là seulement qu’on trouve la joie, le contentement et le repos.

 

4.3.3        Ch. 6:8 — sur les mains et sur le front

Notre main traduit nos actes. Nos actions, nos œuvres, doivent être caractérisés par notre relation avec Dieu. Ce sont eux qui doivent exprimer notre obéissance à Son égard, et notre amour envers Lui. Notre front exprime la confession publique qui révèle ce que nous sommes (Apoc. 13:16 ; 14:1). Si nous montrons ainsi publiquement dans notre vie, notre dépendance de Dieu et notre obéissance envers Lui, nous sommes gardés des influences ténébreuses du diable (Apoc. 9:4). Nos yeux doivent être gardés par là sous contrôle, afin que nous ne voyons que ce qui est permis à des serviteurs de Dieu. Comme Job disait : « J’ai fait alliance avec mes yeux : et comment aurais-je arrêté mes regards sur une vierge ? » (Job 31:1).

 

4.3.4        Ch. 6:9 — sur les poteaux des portes

Sur les poteaux de notre maison, il doit y avoir l’inscription : Tout ce qui  entre et tout ce qui sort, doit être contrôlé par ces moyens. Les portes parlent de l’administration de la maison, de l’autorité qui s’y exerce. L’autorité qui s’exerce au sein de la famille, doit être l’autorité de Dieu. Toutes les prescriptions, tous les commandements, toutes les punitions, toutes les récompenses, doivent être caractérisés par l’obéissance au Seigneur. Et cela doit être visible pour tous. L’autorité des parents ne sera-t-elle pas davantage respectée par les enfants, si ceux-ci remarquent que l’amour pour le Seigneur et une obéissance effective envers Lui sont le point de départ de tout ?

Ne craignons pas de demander en toutes choses, les plus petites comme les grandes : Seigneur, que veux tu que je fasse ? Lui qui compte les cheveux de notre tête, trouverait-Il quelque chose de trop peu d’importance pour qu’Il s’en occupe ? Lui qui nous demande de L’aimer de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre pensée et de toute notre force, se pourrait-il qu’Il nous dise au sujet des choses journalières de la vie : Cela ne me regarde pas, car vous devez savoir vous-mêmes que ce que vous faites, n’a pas d’intérêt pour moi ?

Qu’en tout ce que nous faisons, et partout où nous allons, il apparaisse la marque : Voilà ce que dit le Seigneur ! Le diable ne tarde pas un instant à poser sa marque partout où il a le champ libre. Tout ce que le Seigneur a fait est glorieux. Une obéissance absolue envers Lui, n’implique-t-elle pas que tout ce que nous faisons, — parce que c’est ce qu’Il nous demande — est glorieux, à Son honneur et au nôtre ?

 

4.4   Ch. 6:10a — le pays donné par serment

Au verset 10, nous avons le premier des trois passages qui nous parle de l’entrée dans le pays. Il est merveilleux de voir qu’à chaque fois il est ajouté le rappel que Dieu a juré de donner le pays.

Le Seigneur Jésus lui-même nous a dit que nous ne devions pas jurer, mais que notre oui soit oui, et notre non, non. Ceci ne se réfère pas au cas où quelqu’un est interrogé par les autorités sous serment. Dans ce cas, la Parole de Dieu dit justement que nous devons le faire, et que nous sommes coupables si nous ne répondons pas (Lév. 5:1). Le Seigneur a agi conformément à cela quand le souverain sacrificateur l’a ainsi adjuré (Matt. 26:63-64). Mais dans la vie de tous les jours, nous ne devons pas renforcer nos paroles en jurant. Si nous nous exprimons de la sorte, cela revient à dire que ce que nous disons habituellement, n’est pas fiable. Quand nous disons quelque chose, cela doit être sûr, en sorte que chacun puisse s’y fier sans autre. Tel doit être le témoignage d’un chrétien.

La Parole de Dieu est vraie, Dieu ne ment pas. Or Dieu Lui-même a juré qu’Il accomplirait ce qu’Il a promis (Héb. 6:13-20). C’est là Sa grâce merveilleuse, qui tient compte de notre faible foi, et nous donne ainsi une confirmation supplémentaire.

 

4.5   Ch. 6:10b-11 — le contenu du serment

Tout ce qui est dans le pays, nous est donné par la bonté de Dieu. Il n’y a en cela rien qui soit le fruit d’un effort personnel, ou d’une activité personnelle. Dans le désert, il n’y a pas de ville, mais dans le pays, il y a de grandes et bonnes villes, que nous n’avons pas bâties. Les villes sont des places fortifiées, avec des murailles de protection et une administration bien ordonnée. Cela ne devrait-il pas être une image de l’assemblée locale ? Éphésiens 2:19 dit que nous sommes concitoyens des saints. Quelle protection nous offre la compagnie des croyants, leur surveillance et leur aide ! (Héb. 10:24-25). Quelle influence protectrice découle de la présence du Seigneur au milieu de ceux qui sont réunis à Son nom !

Les maisons pleines de tout bien sont une figure des riches bénédictions spirituelles, que l’on trouve dans la vie de famille dans le pays, mais aussi dans la maison de Dieu.

Les puits creusés sont les sources pleines de rafraîchissement, que d’autres ont préparées par leur travail, en premier lieu, bien sûr, dans les livres inspirés de l’Ancien et du Nouveau Testament, et aussi dans les écrits de serviteurs du Seigneur fidèles et plein d’intelligence spirituelle.

Les vignes sont une image de la joie, et les plantations d’oliviers une image des bénédictions de l’Esprit Saint (pour l’huile, voir par exemple Héb. 6:4). Dieu a pourvu à tout : la plus belle robe, l’anneau, les sandales, le veau gras, la salle de festin et la fête elle-même (Luc 15).

 

4.6   Ch. 6:12 — la bénédiction suivie de l’oubli de Dieu

Combien nos pauvres cœurs sont trompeurs, au point que la jouissance de toutes les bénédictions de Dieu peut nous amener à oublier notre Rédempteur, le Donateur de tous ces biens excellents (6:12). C’est là le péché de Sodome : orgueil, abondance de pain et insouciant repos (Éz. 16:49). N’avons-nous pas expérimenté que l’abondance nous fait oublier la dépendance de Dieu, et nous rend sûrs de nous, aussi bien dans les choses terrestres que dans les choses spirituelles ? Agur demandait : « Ne me donne ni pauvreté ni richesse ; nourris moi du pain qui m’est nécessaire, de peur que je ne sois rassasié et que je ne te renie et ne dise : Qui est l’Éternel ? et de peur que je ne sois appauvri et que je ne dérobe et que je ne parjure le nom de mon Dieu » (Prov. 30:8-9). L’estime de soi nous fait oublier la dépendance de Dieu, et nous rend attrayantes les idoles du monde. Ainsi, par la folie de notre cœur, la bénédiction peut devenir une malédiction pour nous. C’est pourquoi il est bon pour nous de toujours penser à ce que nous étions, et où nous nous trouvions avant que la grâce nous délivre de l’Égypte (6:12 ; Éph. 2:11-12). Il est bon aussi de considérer d’où nous sommes déchus, et de penser à se repentir (Apoc. 2:4-5). Combien il est bon, de nous éprouver toujours à nouveau à la lumière de la grâce et de la bonté de Dieu.

 

4.7   Ch. 6:13-15 – servir et rester un témoin effectif

Notre « service intelligent » (Rom. 12:1) est celui-ci : « Tu craindras l’Éternel ton Dieu, et tu le serviras », — parole doublement précieuse pour nos cœurs, parce que c’est par elle que notre précieux Sauveur a répondu à Satan quand celui-ci voulait Le faire sortir du chemin de la dépendance et de l’obéissance. Dieu nous aime trop pour rester indifférent quand notre amour pour Lui se refroidit et se porte sur d’autres objets (Apoc. 2:4-5). Il doit nous juger, afin que, par la discipline, nous reprenions la dépendance du Seigneur ; sinon, il Lui faudra ôter « notre lampe » de son lieu. Un vrai chrétien ne peut pas être perdu, mais il peut très bien perdre sa joie, ici sur la terre, quand la discipline de Dieu vient sur lui en conséquence de son éloignement. En dernier ressort, le Seigneur le retire de la terre, s’Il ne peut plus l’utiliser comme témoin pour Lui ici-bas.

 

4.8   Ch. 6:16 — ne pas tenter Dieu

« Vous ne tenterez point l’Éternel votre Dieu » (6:16) ne signifie pas telle ou telle transgression des commandements de Dieu, selon l’opinion courante. Il s’agit la manifestation de méfiance à l’égard de la bonté et de la fidélité de Dieu. Le peuple avait maintes fois fait l’expérience de la grâce et de l’amour de Dieu. Dieu avait pourvu à tous leurs besoins. Et voilà qu’à Massa, il n’y avait pas d’eau (Ex. 17) ; aussi doutèrent-ils de Sa fidélité, et ils demandèrent : « L’Éternel est-Il au milieu de nous, ou n’y est-Il pas ? » (Ex. 17:7). L’amour de Dieu peut tout aussi peu supporter que l’amour des Siens se refroidisse, qu’Il ne peut supporter qu’ils doutent de Son amour et de Sa fidélité. Nos cœurs ne sont-ils pas que trop enclins à le faire pareillement ? Combien pensons-nous peu à juger notre manque de foi et de confiance comme du péché ! N’est-ce pas pécher que de penser qu’Il nous a abandonnés, qu’Il ne pense plus à nous, et de Le mettre à l’épreuve pour voir s’Il tiendra ce qu’Il a dit ? Nous avons le droit de mettre à l’épreuve quelqu’un en qui nous n’avons pas confiance, mais non pas Dieu ! Comme cela est affligeant pour le Dieu de vérité !

Le Seigneur Jésus n’avait pas besoin de tenter Dieu, lorsque Satan le Lui suggéra. Il répondit avec ce verset de Deut. 6. C’est comme si Satan avait dit : Maintenant, tu peux prouver que tu es le Messie ; car il est bien écrit au Psaume 91 que les anges protègeront le Messie, et le porteront sur leurs mains, pour que son pied ne heurte pas contre une pierre ! Mais, comme toujours, Satan a sorti la Parole de son contexte. Au Psaume 91:11, on trouve : « en toutes tes voies ! ». En vérité, les voies du Seigneur étaient les voies d’une obéissance parfaite et d’une dépendance parfaite. C’est de cela que Satan voulait justement Le détourner.

Satan disait en quelque sorte : Quelle occasion magnifique de prouver que tu es le Messie ! Si les anges te protègent quand tu sautes en bas, du haut du temple, alors il sera démontré que tu es bien le Messie, et personne ne pourra plus en douter ! Mais le Seigneur n’avait pas besoin de quitter le chemin où Dieu Le conduisait. Il avait une pleine confiance en son Père. Nous aussi, nous pouvons l’avoir. En toutes les circonstances, Il fera tout prospérer. « Ils paraissent devant Dieu en Sion » (Ps. 84:7).

 

4.9   Ch. 6:17-19 — garder les commandements pour prospérer

Faisons donc ce qui est notre part : Gardons soigneusement Ses commandements, Ses statuts et Ses témoignages. Si nous faisons ce qui est droit et bon aux yeux du Seigneur, nous prospérerons, et nous entrerons et nous prendrons possession du bon pays que le Seigneur a juré de nous donner. Alors prenons possession, déjà maintenant, des bénédictions célestes, que tout croyant a reçues en Christ, et jouissons en.

 

4.10                      Ch. 6:20-25 — rendre témoignage de la délivrance

Nous avons tous fait cette expérience bénie : la délivrance à main forte de l’Égypte, et les signes et prodiges, grands et accablants, sur le Pharaon et sur toute sa maison. Nous pouvons en témoigner devant nos enfants. Par la foi, et que Dieu nous l’accorde, nous pouvons aussi témoigner par expérience, que nous avons été arrachés à l’Égypte, pour être introduits dans le pays merveilleux, qu’il a juré de nous donner (6:20-23).

Ce ne sont pas seulement des miracles que Dieu a opérés en Égypte, mais aussi des signes. Les jugements correspondaient aux principes de l’Égypte. Aussi, les Israélites virent comment Dieu les délivra, lorsqu’il frappa l’Égypte dans ses principes fondamentaux.

« Et ce sera notre justice, que nous prenions garde à pratiquer tous ces commandements devant l’Éternel, notre Dieu, comme Il nous l’a commandé » (6:25).

 

 

5                        Deutéronome 7

5.1   Généralités : peu de différences entre les personnes

Dans ce chapitre, nous trouvons le peuple, comme un peuple consacré. Il réprouve les voies des peuples habitant le pays avant eux. C’est caractéristique de l’ensemble du livre. Dans le Deutéronome, il ne s’agit pas d’entrer dans le sanctuaire, comme dans le Lévitique ; pour cela, il était nécessaire qu’il y eut le service du souverain sacrificateur et de ses fils. Ici, il s’agit d’un peuple consacré à Dieu, qu’Il rassemble autour de Lui. C’est pourquoi, les sacrificateurs et les lévites sont à peine mentionnés : ils sont vus comme une partie du peuple. Sans doute, chacun conserve son propre caractère ; mais selon la présentation des choses par l’Esprit de Dieu dans le Deutéronome, les distinctions entre les différents groupes de personnes restent faibles. Dans le désert, les différences entre les sacrificateurs et le peuple en général, sont bien marquées ; dans le pays, elles sont relativement insignifiantes.

 

5.2   Ch. 7:1-6 — le Dieu saint chasse l’iniquité

Jusqu’à présent, nous nous sommes davantage occupés de l’état intérieur du peuple. Maintenant, ce sont leurs devoirs vis-à-vis de l’extérieur qui vont être considérés. Ils devaient exterminer entièrement du pays les habitants de l’époque. Ils ne devaient leur montrer aucune grâce et ne conclure aucune alliance avec eux. L’iniquité de ces peuples était arrivée à son comble, ce qui n’était pas encore le cas au temps d’Abraham (Gen. 15:16). Le pays lui-même les vomissait maintenant (Lév. 18:24-30). Israël devait les exterminer, non pas sous l’effet de la passion, ou d’un désir meurtrier, mais en tant qu’exécuteurs de la justice de Dieu. Dieu aurait pu le faire par la maladie, la famine ou des catastrophes naturelles, comme Il l’a fait souvent, ou comme Il le fera encore dans l’avenir contre l’armée de Gog et Magog (Éz. 38:21-22). Il le leur faisait faire, pour qu’ils apprennent ainsi cette leçon la plus solennelle qui soit, à savoir combien Il est saint, et ce qu’est le péché à ses yeux. Des jugements semblables tomberaient sur eux, Israël, s’ils suivaient ces peuples dans leurs péchés et leurs abominations.

 

5.3   Ch. 7:1-2 — un combat spirituel inévitable

Les sept peuples nommés au v. 1 avaient usurpé le pays de Dieu. Ils sont une image des « principautés, des autorités, des dominateurs de ces ténèbres, des puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes » (Éph. 6:12). Notre combat est contre eux, non pas contre la chair et le sang. Chacun de ces peuples est déjà, à lui seul, plus puissant que le peuple de Dieu tout entier (7:1), et alors, combien plus l’était la puissance globale de méchanceté au complet, — ce que représente le chiffre 7. Et pourtant, le combat contre eux et la victoire étaient le seul moyen de prendre possession de l’héritage. Nous sommes établis par Dieu, dans notre héritage (Éph. 2:6), mais les ennemis en ont pris possession, et veulent nous empêcher d’en prendre possession d’une manière pratique, ne serait-ce que d’y poser un pied. Comment faut-il que nous le réalisions, alors que Dieu nous l’a formellement ordonné ? La réponse est donnée au v. 2 : L’Éternel, ton Dieu, les livrera devant toi, et tu les frapperas.

Le Seigneur Jésus a vaincu complètement l’Ennemi, tant sur la croix que dans la résurrection (Héb. 2:14-15 ; Éph. 4:8 ; Col. 2:15). Avec le Ressuscité comme chef (ce dont Josué est un type), la victoire est assurée ; de notre côté, la condition indispensable pour nous est de revêtir l’armure donnée par Dieu (Éph. 6:10-18). Toutefois ce combat et cette victoire ne sont pas le sujet du Deutéronome, mais celui du livre de Josué (comp. Éph. 6).

 

5.4   Ch. 7:3-4 — pas de compromis avec l’ennemi

Nous ne devons accorder aucune grâce à ces ennemis, et ne contracter aucune alliance avec eux. Considérons bien que ces peuples ne sont pas une figure des hommes, mais des puissances spirituelles de méchanceté, des principes par lesquels se laissent guider tous les incroyants, et aussi parfois, hélas, les croyants. Avec les personnes incroyantes, nous ne devons pas contracter d’association, d’après la Parole de Dieu (2 Cor. 6:14-18). Toutefois, vis-à-vis de ces personnes, nous devons être remplis de grâce, en accord avec la révélation présente de notre Dieu-Sauveur, « qui veut que tous les hommes soient sauvés, et viennent à la connaissance de la vérité » (1 Tim. 2:4). Mais, avec les puissances spirituelles de méchanceté, nous ne devons pas avoir le moindre lien, et ne devons pas non plus faire preuve de grâce en aucune manière. La grâce ou la tolérance vis-à-vis de ces puissances, et vis-à-vis des principes mauvais qui opèrent par elles parmi les hommes, n’est rien d’autre que de l’absence de principes, et de l’indifférence vis-à-vis du Seigneur. Dans une certaine circonstance, Paul ne voulut accepter aucun témoignage rendu à l’évangile et à lui-même, de la part d’esprits malins (Actes 16:16-18).

De même, nous ne devons contracter aucun lien de famille avec eux, par lequel nous prendrions leurs filles pour nos fils, et donnerions nos filles à leurs fils. Dans le langage figuré de l’Écriture, le caractère féminin représente en général la position. Nous voyons parfois apparaître des principes mondains dans des tendances qui ne sont pas de Dieu, — ces principes qui peuvent à priori susciter l’admiration, mais qui de fait nous font honte. Nous ne devons pas nous y associer, même pas dans les choses qui paraissent bonnes : cela voudrait dire que nous donnerions nos filles à leurs fils, que nous associerions notre position à leurs pratiques bonnes selon l’apparence. Nous ne devons pas davantage nous lier avec eux, pour faire disparaître de chez eux les manifestations du mal les plus graves, croyant ainsi exercer une influence bénéfique sur leur position. Cela voudrait dire que nous associons nos fils (notre état pratique) avec leur position. Hélas ! tant de chrétiens le font ! Le principe de la politique chrétienne n’est-il pas justement ce qui est prohibé ici ? Nous ne pouvons pas marcher avec ceux qui sont régis, non par Dieu, mais par Satan, parce qu’ils sont du monde dont Satan est le prince et le dieu ! Nous voyons dans ce qui nous occupe ici, que pas une seule conséquence bonne n’en découle. Leurs fils détourneront certainement nos filles de Dieu, et nos filles ne rapprocheront pas leurs fils de Dieu. Renoncer à la séparation, a toujours pour résultat de s’écarter de Dieu, quand ce n’en est pas déjà la cause.

Si bonnes en apparence que soient certaines choses publiquement, — il peut s’agir extérieurement des mêmes choses que la Parole de Dieu prescrit aux chrétiens, — les sources d’où elles proviennent ne sont pas les mêmes ! Tout ce qu’un chrétien fait, doit provenir de l’obéissance au Seigneur. Il n’est autorisé à faire que ce que le Seigneur le charge de faire. C’est pourquoi la Parole de Dieu dit aussi que tout ce qu’une créature fait, sans obéir par là à son Créateur, est péché. Cela signifie que tout ce qu’un incroyant fait, aussi bon que cela paraisse socialement, est péché. La Parole de Dieu dit : « Il n’y a personne qui fasse le bien, non pas même un seul ! » (Ps. 14:3). La source de tous les actes de l’incroyant, est la volonté propre. Eu égard au caractère de dépendance de l’homme, qui ne peut pas être indépendant, cela signifie que le diable et ses démons sont la source des actes des incroyants. Cela est évidemment valable aussi pour les actes d’un croyant, lorsqu’ils n’ont pas Dieu comme source. Et si nous nous unissons ou marchons avec des choses, alors qu’elles ne découlent pas de l’obéissance à Dieu, nous nous unissons avec les sources de ces choses, et ce sont les puissances démoniaques. Alors nous servons d’autres dieux. Comment le Seigneur pourrait-Il l’approuver ?

 

5.5   Ch. 7:5 — rejet de ce qui a servi à l’idolâtrie

Dans le pays, rien ne peut être toléré, qui ne découle de l’obéissance envers Dieu. En effet, ce qu’Il donne est approprié à ce lieu-là. C’est pourquoi, tout ce qui n’est pas de Lui, doit être détruit par la hache et le feu (7:5). Il n’est pas possible de purifier les autels et les arbres consacrés, avec lesquels on a servi les idoles, et les consacrer ensuite à Dieu. Dieu a en abomination tout ce qui a une telle origine. Il a suffisamment comblé son peuple, pour qu’ils n’aient besoin de rien. Quel jugement écrasant sur l’histoire de la chrétienté, qui a simplement christianisé les coutumes païennes qu’elle ne pouvait pas éradiquer. Pensons seulement à la fête de Noël, à l’arbre de Noël, à l’image et à l’adoration de Marie, — toutes choses qui proviennent de l’idolâtrie babylonienne. Les autres cas de ce genre sont innombrables.

 

5.6   Ch. 7:6 — un peuple sanctifié qui appartient à l’Éternel

À l’égard de tout cela, Dieu donne une explication qui touche le cœur : « Car tu es un peuple saint, consacré à l’Éternel ton Dieu ; l’Éternel ton Dieu t’a choisi, afin que tu sois pour lui, un peuple qui lui appartienne en propre, d’entre tous les peuples qui sont sur la face de la terre » (7:6). Il nous a prédestinés pour nous adopter pour Lui (Éph. 1:4-5). Pour pouvoir nous avoir auprès de Lui, il nous faut être saints, car Lui est le Dieu Saint (1 Pierre 1:14-16). Et, pour qu’Il puisse nous reconnaître publiquement comme des fils, il nous faut être séparés de tout ce avec quoi Il ne peut avoir communion (2 Cor. 6:14-18). C’est pourquoi la Parole dit : « Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur !… Si donc quelqu’un se purifie de ceux-ci, il sera un vase à honneur, sanctifié, utile au Maître, préparé pour toute bonne œuvre » (2 Tim. 2:19-21).

Un vase à déshonneur est soit un incroyant, quel qu’il soit, soit aussi un croyant qui a des principes qui ne sont pas de Dieu, autrement dit, dont le principe de vie n’est pas d’agir uniquement par obéissance à Dieu, tout particulièrement dans les choses spirituelles. Comment Dieu pourrait-Il avoir communion avec des principes qui sont en contradiction avec Lui-même qui est lumière, et comment pourrait-Il les tolérer chez ses enfants ? Quel motif puissant pour nos cœurs, de prendre garde aux choses indiquées dans les cinq premiers versets !

 

5.7   Ch. 7:7-8 — aimés malgré notre petitesse

Pourquoi Dieu nous a-t-Il choisis pour être Son peuple à Lui ? Étions-nous tellement meilleurs, tellement plus grands, tellement plus attirants que les autres hommes ou que les autres créatures, par exemple les anges ? Nous savons ce qu’il en est. Quant à notre état, nous étions pécheurs, impies et ennemis (Rom. 5:6-10). N’avons-nous pas chacun dit souvent à Dieu, remplis d’étonnement : « Pourquoi m’as-tu sauvé, et pas un tel et un tel, qui avaient tellement meilleur caractère que moi ? ». Les anges n’ont pas péché, mais leur vie est occupée nuit et jour à servir Dieu. Sommes-nous, quant à nos capacités, comparables à ces anges puissants en force, qui font rayonner la gloire du ciel ?

Que l’homme est petit par rapport à la terre ! Or le soleil est environ 1300000 fois plus grand que la terre, et le soleil n’est qu’une étoile moyenne dans l’univers, où les télescopes actuels peuvent détecter 100000 trillions d’étoiles (soit 10 puissance 23). L’ensemble le plus éloigné est situé à environ 3 milliards d’années-lumière de la terre (1 année-lumière = environ 9400 milliards de kilomètres). Or ceci est tout ce qu’on peut voir avec les instruments disponibles actuellement.

Pouvons-nous comprendre que le Fils de Dieu ait voulu venir sur ce petit grain de poussière, que nous appelons terre, pour y vivre et y mourir, et cela pour des créatures aussi infimes que nous ?

Non, le motif de notre salut ne réside pas en nous, mais dans le Père, qui nous a élus avant la fondation du monde. Pourquoi l’a-t-Il fait ? Parce qu’Il nous aimait (7:8) ! Ne voulons-nous pas écouter Sa voix, et Lui appartenir, à Lui seul ? — et cela non pas seulement parce qu’Il nous a élus avant la fondation du monde. Au temps convenable, Il a donné son Fils unique pour nous : l’Agneau qui a été immolé. Et, après notre naissance, après avoir été manifestés comme Ses ennemis, impies et pécheurs, Il nous a amenés à la conversion, Il nous a donné une vie nouvelle, et nous a délivrés de l’esclavage de Satan, du monde et du péché. « Mais parce que l’Éternel vous a aimés, et parce qu’il garde le serment qu’il a juré à vos pères, l’Éternel vous a fait sortir à main forte, et t’a racheté de la maison de servitude, de la main du Pharaon, roi d’Égypte » (7:8).

 

5.8   Ch. 7:9-10 — Un Dieu fidèle, mais il y a une rétribution

Dieu est Celui qui ne change pas. Il est le Même, hier, et aujourd’hui, et éternellement (Héb. 13:8). Il reste fidèle, car Il ne peut se renier lui-même (2 Tim. 2:13). Cela signifie qu’« Il garde l’alliance et la bonté jusqu’à mille générations à ceux qui l’aiment et qui gardent ses commandements » (7:9). Mais aussi, qu’« Il récompense en face ceux qui le haïssent, pour les faire périr » (7:10). Deux fois, il est dit dans la Parole de Dieu, que Dieu est amour (1 Jean 4:8, 16). Mais dans la même épître, il est d’abord dit qu’Il est lumière, et qu’il n’y a en Lui aucunes ténèbres (1 Jean 1:5). Il demeure fidèle dans Son amour et dans Sa grâce. Mais Il ne peut tolérer le mal, et doit le juger, aussi bien chez les ennemis de Dieu, que chez Ses enfants. La différence est que les premiers recevront un jugement définitif quand ils seront jugés devant le grand trône blanc (Apoc. 20), même si, à cause du mal publiquement commis, ils ont déjà fait l’objet d’une jugement partiel sur la terre selon le juste gouvernement de Dieu. Quant aux croyants, ils sont jugés sur la terre exclusivement pour le mal commis et selon les voies de Dieu en jugement, afin qu’ils ne soient pas condamnés avec le monde après leur vie (1 Cor. 11:32). Ce jugement constitue proprement une discipline, provenant également de l’amour (Héb. 12:5-11).

Les croyants ne peuvent pas, personnellement, haïr Dieu. Ils aiment, parce que Dieu les a aimés le premier (1 Jean 4:19). Mais ils peuvent, malheureusement, s’associer à ceux qui Le haïssent, et adopter les principes d’après lesquels ceux-ci agissent (7:3, 4) ; et ensuite, ils marchent dans le conseil des méchants, se tiennent dans le chemin des pécheurs, et peuvent même s’asseoir au siège des moqueurs (Ps. 1). C’est ce que nous voyons chez Lot. Ils partagent alors la rétribution que Dieu exercera sur ceux qui Le haïssent (même s’Il réserve ceux-ci pour le jugement définitif), car, Il juge selon l’œuvre de chacun, sans faire acception de personnes (1 Pier. 1:17). Le Seigneur est prêt à juger les vivants et les morts (1 Pier. 4:5). Il ne différera pas la rétribution (7:10) à l’appel de Celui qui est notre vrai Moïse.

 

5.9   Ch. 7:11 — obéir à ce qui n’est pas expressément prescrit

Quel motif a notre Moïse, de nous déclarer : « Tu garderas les commandements et les statuts et les ordonnances que je te commande aujourd’hui » (7:11) ? Pas seulement les commandements, c'est-à-dire ce qui est prescrit spécifiquement dans la Parole de Dieu, mais aussi les statuts, des choses qui ne sont pas prescrites expressément et au sujet desquelles il n’y a aucun doute qu’elles sont la volonté du Seigneur : pensons notamment au baptême et à la cène. Et enfin, pensons aux droits (*) qu’Il a sur nous, comme notre Créateur et notre Rédempteur : « Ton sang m’a acquis entièrement, je suis à toi corps et âme ».

(*) Le texte allemand utilise le mot « droits » à la place du mot « ordonnances » dans le texte biblique du v. 11.

 

5.10                      Ch. 7:12-13 — multiplication et croissance

Ce n’est que dans ce chemin-là, que se trouvent la bénédiction et le bonheur spirituel. C’est alors seulement, que notre Père peut nous montrer Son amour dans Sa communion, et dans des bénédictions qui débordent. Pour Israël, les bénédictions étaient terrestres. Pour nous, elles sont spirituelles — même si Dieu nous accorde parfois des bénédictions terrestres, puis nous les retire dans Sa discipline. Quand nous marchons dans le chemin de l’obéissance, il y aura une multiplication. Des gens se convertiront, et des croyants apprendront à comprendre la vérité de Dieu. Nous jouirons davantage des fruits du pays : la nourriture (blé), la joie (moût), et l’onction de l’Esprit Saint (huile). Nos richesses spirituelles, dont nous pouvons aussi apporter l’offrande à Dieu, c’est-à-dire la connaissance que nous avons de la personne et de l’œuvre du Seigneur, seront multipliées « dans la terre qu’Il a juré à tes pères de te donner » (7:13).

 

5.11                      Ch. 7:14-16 — préservés des plaies

Notre bénédiction dépassera de beaucoup toute autre bénédiction (Ps. 1:3 ; Actes 5:13-14 ; 9:31). Nous serons préservés de toutes les maladies spirituelles que l’ennemi veut apporter au milieu de nous, et le Seigneur lui-même ne placera sur nous aucune des plaies malignes du monde. Nous avons connu ces maladies au temps précédant notre conversion (Tite 3:3), mais aussi après, hélas ! Mais si on les trouve quand même au milieu de nous, et que les bénédictions des v. 13 et 14 manquent totalement ou partiellement, ne devons-nous pas alors nous placer dans la lumière de Dieu, pour en découvrir la cause ? C’est qu’il doit exister une carence en rapport avec ce que dit le verset 12. C'est pourquoi le v. 16 répète que nous devons anéantir les peuples et ne pas les épargner, et ne pas servir leurs dieux ; ils nous seraient en piège.

 

5.12                      Ch. 7:17-19 — la foi qui surmonte les plus grands ennemis s’appuie sur Dieu

Plus notre cœur est faible, plus notre foi est petite (7:17). Au v. 1, Dieu avait dit qu’Il chasserait les peuples de devant notre face ; au v. 2, qu’Il nous les livrerait, et que nous les frapperions ; au v. 16, qu’Il nous les livrerait. Et cependant, il peut s’élever dans nos cœurs cette pensée : « Comment serais-je capable de les chasser ? ». Combien la miséricorde et la patience de notre Père céleste sont immenses ! Il ne nous reproche pas notre incrédulité, mais nous encourage. Bien sûr, les puissances de méchanceté dans les lieux célestes, sont bien plus fortes que nous. Il est très dangereux de sous-estimer leur puissance. Toute confiance en soi-même à cet égard est une folie, et entraînera une défaite certaine. Mais ces puissances ne sont pas plus fortes que Dieu ni que le Seigneur Jésus ! Or, Dieu les a livrées en notre main. Si donc, nous avons confiance en Sa force, nous pouvons être tranquilles. « Ne crains pas ! Car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux » (2 Rois 6:16). « Car les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu, pour la destruction des forteresses » (2 Cor. 10:4-6). Avec sa force, et revêtus de l’armure complète qu’il nous a donnée (Éph. 6), nous pouvons être vainqueurs. Dieu dirige nos regards en arrière vers Golgotha (7:18), où nous voyons la victoire sur Satan et sa puissance. Satan est un ennemi vaincu. Dieu nous rappelle notre propre rédemption. Aucune puissance n’a pu nous retenir, quand Il a voulu nous délivrer de l’esclavage de Satan, du monde, et du péché (7:19).

 

5.13                      Ch. 7:20-26 — rejeter des convoitises

Même les instruments de Dieu les plus petits sont suffisants pour chasser l’ennemi (7:20). Lui-même, le Dieu grand et terrible, est au milieu de nous. Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? S’il ne détruit pas les ennemis d’un coup, c’est par tendre sollicitude envers nous.

Non, le danger ne réside pas dans la puissance de l’ennemi, mais dans le point d’amorçage que le prince de ce monde a dans notre propre cœur. Notre cœur convoite beaucoup de choses, qui sont liées aux puissances du mal, et de ce fait, impures. L’or peut très bien être bon (Gen. 2:12), et l’argent aussi. Il avait été utilisé en abondance dans le temple et tabernacle de Dieu. Mais, s’il a été mis en relation avec les idoles, il faut le détruire : il est impur, et nous rendrait impur, oui, jusqu’à en faire un anathème, quelque chose de maudit. Nous voyons une illustration des v. 25 et 26 en 1 Samuel 15. Le meilleur de cela ne devait pas être épargné, même pour l’offrir à Dieu. Saül fut un réprouvé pour ne pas avoir exécuté complètement ce commandement.

 

6                        Deutéronome 8

Au chapitre 7, le sujet était la sanctification, la consécration du peuple de Dieu. Le chapitre 8 présente un tout autre caractère. Nous avons ici de nouveau un coup d’œil rétrospectif sur le voyage à travers le désert ; mais ce n’est pas dans le but de remettre en mémoire l’infidélité du peuple. Ce sera de nouveau le cas au ch. 9. Ici il s’agit des voies de Dieu à l’égard du peuple, comment Il les a faits passer par toutes sortes de circonstances et de difficultés, pour amener leur cœur à apprendre d’une part à ce qu’ils se connaissent eux-mêmes et leur impuissance, et d’autre part à mettre leur confiance en Lui, et à comprendre pour eux-mêmes la vérité contenue en Rom. 8:28 : « nous savons que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu ». Combien sont fécondes les leçons apprises au désert ! Quels fruits bénis dans un tel sol stérile !

 

6.1   Ch. 8:2-3 — le but des épreuves

 

6.1.1        vivre de la Parole de Dieu en vue d’un but à long terme

Il nous faut regarder en arrière, à tout le chemin où Dieu nous a conduits dans notre pèlerinage terrestre pour y voir le but de Dieu. Au moment même où nous vivons ces expériences, nous ne pouvons pas, la plupart du temps, voir le but pour lequel Dieu envoie ces difficultés. Bien sûr, elles opèrent ce que Dieu se proposait par elles. Mais ce dessein de Dieu, nous ne le discernons habituellement qu’une fois le temps d’épreuve passé. Ce but final, nous l’avons à la fin du v. 3 : « …afin de te faire connaître que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais que l’homme vivra de tout ce qui sort de la bouche de Dieu ». Cette connaissance réalisée pratiquement, est la condition d’une véritable bénédiction. C’est pourquoi, le v. 16 dit : « … pour te faire du bien à la fin ». Nous ne pouvons entrer dans le pays qu’à travers le Jourdain, ce qui, en type, est la réalisation pratique et consciente de ce que nous sommes morts et ressuscités avec Christ. Et alors, pour jouir des bénédictions du pays, et y remporter des victoires, nous devons être circoncis à Guilgal, et aussi toujours y revenir (voir Josué 5:2-9 ; 10:15). C’est là, la réalisation de Col. 2:11 et 3:5.

 

6.1.2        apprendre à se connaître et à connaître Dieu

Tout le but du voyage dans le désert, pour ce qui nous concerne, n’est-il pas d’apprendre à nous connaître nous-mêmes, quels nous sommes, et à connaître Dieu, quel Il est ? Avant que nous apprenions à nous connaître nous-mêmes à travers les épreuves que Dieu envoie, il y a en nous beaucoup d’illusions sur nous-mêmes. — La Parole de Dieu me dit qu’il n’y a aucun bien en moi, et que je suis capable de n’importe quel péché. Pourtant, avant que je sois harcelé par quelqu’un d’autre, je ne crois pas à quel point je peux être emporté, et jusqu’où je peux aller dans cet état. — La Parole de Dieu dit que nous sommes tous égoïstes. Pourtant, ce n’est que lorsque je me trouve avoir très faim, autant que ceux qui m’entourent, que je me rends compte à quel point mon cœur est égoïste. — Et aussi, ce n’est que quand je ne vois aucune issue à vue humaine, que je me rends compte combien grande était ma confiance en moi-même, et combien petite était ma confiance dans le Seigneur. — Pour notre cœur orgueilleux, qu’y a-t-il de plus nécessaire que ces leçons qui nous humilient ? C’est pourquoi, Jacques écrit : « Estimez-le comme une parfaite joie, mes frères, quand vous serez en butte à diverses tentations » (Jacq. 1:2).

Or, c’est ce but que Dieu avait dans ses voies à l’égard de ce peuple au désert. Et c’est aussi ce même but qu’ont les voies de notre Père, envers nous, Ses enfants, quant à notre vie terrestre. « … Afin de t’humilier, et de t’éprouver, pour connaître ce qui était dans ton cœur, si tu garderais ses commandements ou non » (8:2).

J’ajouterai un exemple. Tout croyant sera bien d’accord, que le mensonge est contraire à la Parole de Dieu. Cela a-t-il empêché les plus anciens d’entre nous de mentir en temps de guerre, quand parler la vérité était susceptible d’entraîner des dommages ou même de mettre la vie en danger, pour autant que nous puissions nous en rendre compte en tant qu’homme ? N’y avait-il pas à l’époque d’abondantes discussions sur le sujet de savoir si les mensonges en situation de détresse étaient des péchés ? Beaucoup de ceux qui confessent être chrétiens, défendaient avec force les mensonges en situation de détresse.

La Parole de Dieu cite ici, à titre d’exemple, le cas de la manne en Exode 16. Dieu commença, une fois, par laisser Son peuple avoir faim. Ils apprirent par là qu’ils n’étaient pas capables de pourvoir par eux-mêmes à leurs propres besoins. C’est bien humiliant ! Mais, en même temps, Dieu réussit à ce qu’ils reçoivent la manne avec reconnaissance. Ainsi Dieu veut répondre à tous les besoins de ses enfants. Mais Il laisse d’abord le besoin se faire sentir, pour que Ses bienfaits ne soient pas méprisés d’emblée. Ce n’est qu’au travers des exercices que se forme dans nos cœurs la confiance dans la direction de Dieu et dans Son aide. Ni eux ni leurs pères n’avaient connu cette nourriture. Maintenant, ils apprenaient à connaître les ressources infinies de Dieu (comp. Nomb. 11:21-23). Quel encouragement pour la foi !

 

6.1.3        Christ, la manne

Combien cette nourriture était appropriée à ce que Dieu voulait faire apprendre à son peuple ! En Jean 6, le Seigneur Jésus dit que Lui, dans sa vie sur la terre, était la vraie manne. L’homme Christ Jésus, celui qui a suivi son chemin dans l’abaissement, dans une obéissance et une dépendance absolues, c’est Lui qui est la nourriture que Dieu nous donne dans le désert. Il a parcouru son chemin dans les mêmes circonstances que nous. C’est Lui qui disait à Satan le but poursuivi par Dieu quand Son peuple a faim : « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole de Dieu ». Autrement dit, je ne mangerai que ce Dieu me donne, et je n’agirai pas par volonté propre. Je transformerais des pierres en pain, si c’était ce que Dieu me disait. Il lançait cet appel, qu’Il nous adresse aujourd’hui aussi à nous : « Apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur » (Matt. 11:29). La Parole de Dieu met l’homme à l’épreuve, pour savoir s’il se soumet à elle, s’il vit par elle, s’il place sa confiance en elle, si c’est son aliment de faire la volonté de Dieu, comme c’était le cas pour le Seigneur Jésus (Jean 4:34). Dieu habite avec celui qui est humilié et a le cœur brisé (Ésaïe 57:15). C’est l’opposé de ce qui amena Satan à la chute (Éz. 28:12-17 ; 1 Tim. 3:6), et qui conduisit l’homme au péché (Gen. 3:5).

 

6.2   Ch. 8:4-6 — pas d’usure malgré la longueur du chemin

« Ton vêtement ne s’est point usé sur toi, et ton pied ne s’est point enflé pendant ces quarante ans » (8:4). Dans l’Écriture, les vêtements sont image de notre témoignage au-dehors, et donc de ce que nous confessons, de ce que nous manifestons, de la manière dont nous vivons, oui, de tout notre comportement. Ces vêtements doivent être lavés dans le sang de l’Agneau (Apoc. 7:14). Or, les vêtements que le Père donne (Luc 15:22) sont en harmonie avec le sang. Le sang a purifié notre conscience des œuvres mortes, pour que nous servions le Dieu vivant (Héb. 9:14 ; voir aussi Col. 3:15 et suivants, et Rom. 12:13-14).

Ces vêtements ne vieillissent pas. Les bonnes œuvres « que Dieu a préparées à l’avance, pour que nous marchions en elles » (Éph. 2:10), restent bonnes pendant toute notre traversée du désert. Dans notre comportement, nos habitudes, la manière dont nous apportons l’évangile, etc…, il n’est pas question de mode, ou d’adaptation aux circonstances changeantes, pour autant que nous ayons effectivement reçu les vêtements de Dieu.

Sur le sentier où le Père nous conduit à travers ce monde, nos pieds ne s’enflent pas. S’ils sont enflés, c’est parce que nous avons suivi notre propre chemin. Sur le chemin du Père, ce qui a cours, c’est : « Ils marchent de force en force ; ils paraissent devant Dieu en Sion » (Psaume 84:7). Comme sont tes jours, ainsi est ta force.

Bien sûr, nous serons sous la discipline tant que nous serons dans le désert, mais il s’agit de la discipline du Père. « Mon fils ! Ne méprise pas la discipline du Seigneur et ne perds pas courage quand tu es repris par lui ; car celui que le Seigneur aime, il le discipline ; et il fouette tout fils qu’il agrée… : Dieu agit envers vous comme envers des fils ; car qui est le fils que le père ne discipline pas ? (Héb. 12:5-8). Cette connaissance nous amènera à garder les commandements du Seigneur, à marcher dans Ses voies, et à le craindre (Deut. 8:6).

 

6.3   Ch. 8:7-9 — les richesses du pays

Les versets 7 à 9 nous donnent une description des richesses du pays où le Seigneur voulait les introduire. Chaque verset décrit une sorte particulière de bénédictions : en rapport avec la signification du chiffre 3, nous pouvons donc dire que nous avons ici une description complète du caractère des bénédictions dans le pays. Les versets 7 et 9 mentionnent chacun trois bénédictions ; le verset 8 en mentionne sept : la plénitude des richesses qui s’y trouvent.

 

6.3.1        Ch. 8:7 — images du Saint Esprit correspondant à l’évangile de Jean

Le verset 7 traite de la perfection de la révélation du Saint Esprit, et des bénédictions qu’Il apporte. Nous savons, d’après Jean 7:39, que l’eau vive est une figure du Saint Esprit. Ici, nous trouvons les voies par lesquelles le Saint Esprit vient à nous dans le pays pour nous bénir. Ce ne sont pas des canaux ou des puits creusés par des hommes. On peut peut-être trouver ces derniers dans le désert, mais pas dans le pays : car là, le Saint Esprit choisit lui-même les voies où Il va, et la manière dont il opère en bénédiction pour nous. Dans le pays, on réalise ce qu’on trouve en 1 Cor. 12:11 : « Mais le seul et même Esprit opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il lui plait ». Il veut faire cela aussi dans le désert, mais, malheureusement, Il en est souvent empêché.

Ne trouvons-nous pas dans l’évangile selon Jean les mêmes images qu’ici ? Au chapitre 4, le Seigneur Jésus parle de l’eau vive qui est en nous une fontaine jaillissant en vie éternelle. Au chapitre 7, Il parle de fleuves d’eau vive qui couleront du ventre de celui qui croira en Lui. Et, aux chapitres 14, 15 et 16, nous avons alors les eaux profondes : la personne du Saint Esprit qui allait venir comme consolateur (avocat, intercesseur).

Or, « dans le pays », le Saint Esprit peut opérer librement, et Il le fait effectivement. Il est là, la seule source de rafraîchissement et de fertilité (Deut. 11:10-12). L’effort humain ne produit là aucun résultat. Le Saint Esprit jaillit partout dans le pays : dans les vallées, et sur les montagnes. Sur toutes les hauteurs, on fait l’expérience de Sa force bénissante et fructifiante. Il est la source d’une relation vivante entre notre cœur et Celui qui est la vie éternelle (Jean 4 ; 1 Jean 5:10). Il est la source des fleuves d’eau vive, qui coulent de notre ventre vers les autres ; Il est le fleuve de rafraîchissement de bénédiction pour tous ceux qui viennent au contact d’un croyant qui habite « dans le pays ». Le croyant est le ruisseau où coule l’eau vive ; et le saint Esprit est l’eau profonde qui se répand sur les hautes montagnes et dans les vallées les plus profondes : en toutes circonstances, Il donne tout ce qui est nécessaire pour rafraîchir et porter du fruit.

L’ordre des choses est différent ici de celui de l’évangile de Jean. Est-ce dû à ce que Jean présente la personne vue individuellement, qui croit au Seigneur Jésus ? Elle fait l’expérience du Saint Esprit habitant en elle, d’abord en ce qu’Il produit la paix intérieure, le repos et la joie par la communion avec le Seigneur. Ensuite seulement suit le témoignage vis-à-vis des autres. Et encore seulement après cela, nous faisons l’expérience dans la vie pratique, de la toute suffisance du Saint Esprit en toutes circonstances. Pensez, par exemple, à Rom. 8:26 et Gal. 5:17. Ici, dans le Deutéronome, le pays est présenté à un peuple qui se trouve déjà en relation avec Dieu, mais qui n’est pas encore dans le pays, bien qu’il soit encouragé à y pénétrer. C’est pourquoi, ici, le témoignage au-dehors est présenté d’abord, dans toute sa puissance d’attraction et sa fraîcheur.

 

6.4   Ch. 8:8 — sept fruits du pays

Le verset 8 donne un septuple témoignage des fruits du pays. Ces fruits produisent un vrai rassasiement. Les fruits du pays suffisent pour tous les besoins du croyant dans le pays.

Quelle différence, avec l’Égypte ! On ne trouvait là que six produits (Nombres 11:5), cinq d’entre eux n’ayant d’effet que pour le goût : concombres, melons, poireaux, oignons, ail ; ils ne constituent pas une véritable nourriture. Ils n’apaisent pas la faim du cœur. Les poissons, la sixième nourriture, ne sont ni un fruit du pays, ni ne sont un type de l’œuvre de la Croix (comme les animaux de boucherie — voir Lév. 17). Les poissons proviennent de la mer, remuante et instable. Dans l’Écriture, la mer est l’image de la masse des peuples en désordre, où ne règne aucun ordre selon Dieu.

 

6.4.1        froment

Le froment est une figure de l’Homme céleste, venu ici-bas sur la terre pour mourir et porter ainsi beaucoup de fruit (1 Cor. 15:47-49 ; Jean 12:24). S’il n’était pas mort, Il serait resté seul. Mais maintenant, nombreux sont ceux qui ont la même vie, le même caractère. Il est désormais devenu le chef d’une nouvelle famille, la famille céleste, Sa famille. Le froment parle donc d’abord de Christ, mais aussi, ensuite, de ceux qui, maintenant sur la base de Sa mort, ont le même caractère, ou genre de nature : des hommes du ciel, quoique encore sur la terre. Selon Lévitique 23:17, on devait offrir à l’Éternel, lors de la fête des semaines, une offrande de gâteau nouvelle : deux pains, en offrande tournoyée, avec du levain. D’après Exode 34:22, nous savons qu’il s’agissait des premiers fruits de la moisson du froment. Bien que cuits avec du levain, ils étaient néanmoins agréables à l’Éternel en tant qu’offrande tournoyée. Dieu y voit le caractère même de la Personne merveilleuse de Celui qui était seul, mais qui est mort afin de porter beaucoup de fruit. Or, c’est là le caractère de ceux qui habitent le pays. Bientôt, le froment sera rassemblé dans le grenier (Matt. 3:12 ; 13:30), lorsque toute la récolte sera prête, non plus seulement les premiers fruits.

 

6.4.2        orge

L’orge est une figure de la vie de résurrection. La gerbe des prémices, qui devait être présentée à Dieu comme offrande tournoyée, le jour après le sabbat suivant la Pâque — c'est-à-dire le premier jour de la semaine — était constituée d’orge. Cette gerbe est un type du Seigneur ressuscité. Le Ressuscité vint le soir de Sa résurrection au milieu de Ses disciples, et souffla en eux Sa propre vie de résurrection (Jean 20:22), comme autrefois, en tant que Créateur, Il avait fait d’Adam une âme vivante, en soufflant dans ses narines une respiration de vie (Gen. 2:7). Nous sommes ressuscités ensemble, et assis ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus (Éph. 2:6). Nous sommes dans le pays, avec la vie de résurrection du Ressuscité. C’est ce que typifie l’orge. Bientôt, si nous devons passer par la mort avant la venue du Seigneur, notre corps aussi sera ressuscité (1 Cor. 15:23). Et si nous sommes encore vivants à Sa venue, Il transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de Sa gloire (Phil. 3:21).

 

6.4.3        fruit de la vigne

Le fruit de la vigne réjouit Dieu et les hommes (Juges 9:13 ; Psaume 104:15). Dans le désert, celui qui désirait être un nazaréen, et se consacrer ainsi entièrement à l’Éternel, ne devait pas boire de vin, ni manger quoi que ce soit provenant de la vigne (Nomb. 6:3-4). C’est pourquoi après Son rejet, le Seigneur Jésus dit qu’il ne boirait plus de vin, jusqu’à ce qu’Il ait établi Son royaume sur la terre (Luc 22:18). Le monde s’est approprié les dons bienfaisants de Dieu dans la création. C’est pourquoi, celui qui veut être un avec un Sauveur rejeté, sur le lieu même de Son rejet, ne peut avoir aucune part avec les joies de ce monde ; il doit renoncer à beaucoup de choses qui, sans être mauvaises en soi, ne conviennent par pour quelqu'un qui est baptisé pour la mort de Christ (Rom. 6:3-4). Dans le pays, il n’en est pas ainsi. Là, on goûte la joie complète qui découle de toutes les bénédictions spirituelles avec le Père et le Fils (1 Jean 1:3-4 ; Jean 15:1, 11).

 

6.4.4        figuier, grenades

Le figuier fait penser à la douceur et à des fruits bons (Juges 9:11), au repos et à la protection (1 Rois 4:25 ; Michée 4:4 ; Zacharie 3:10).

Nous trouvons des grenades au bord de la robe de l’éphod du souverain sacrificateur (Ex. 28:33-34), et sur les deux colonnes dans le temple (1 Rois 7:18, 20). Plus tard, elles sont mentionnées plusieurs fois dans le Cantique des cantiques, pour indiquer la beauté de la fiancée. Elles paraissent donc montrer la beauté du fruit découlant du service de Sacrificateur du Seigneur Jésus.

 

6.4.5        oliviers

Les oliviers parlent du Saint Esprit, mais considéré sous un autre aspect que celui de l’eau vive (voir Zach. 4:1-6). L’huile d’olive était utilisée pour le chandelier du tabernacle (Ex. 27:20 ; Lév. 24:2), pour l’onction d’Aaron et de ses fils comme sacrificateurs, et pour l’onction de la tente et de ses ustensiles. L’olivier donne donc [a] ce par quoi la lumière est produite, soit intérieurement (1 Jean 2:20), soit extérieurement dans le sanctuaire (le chandelier), et [b] ce qui rend digne de servir comme sacrificateur, et [c] et ce qui rend digne le sanctuaire terrestre aux yeux de Dieu, pour qu’Il puisse y habiter (Ex. 30:22-33).

 

6.4.6        miel

Le miel est une figure de la douceur de l’affection humaine. Il ne fallait pas en utiliser dans l’offrande de gâteau, mais le miel était donné par Dieu à son peuple (Deut. 32:13). Ici, dans le pays, le miel est une image du caractère suave des liens de la famille au sein de la famille de Dieu. « Mange du miel, mon fils, car il est bon » (Prov. 24:13). Lorsque Jonathan eut mangé du miel, ses yeux furent éclaircis. Ce sont là les fruits qu’on trouve en abondance dans le pays.

 

6.5   Ch. 8:9 — le fer et l’airain ; et rien ne manque

Au verset 9, nous trouvons de nouveau trois choses, entre lesquelles il est dit : « où tu ne manqueras de rien ». Avoir du pain sans en manquer, être rassasié de tout ce dont notre cœur a faim ! Est-il possible de souffrir parce qu’on manque de quelque chose, là où nous sommes bénis de toutes bénédictions spirituelles ? Non ! Dans le désert, il y a bien des choses qui manquent, mais pas dans le pays, dans les lieux célestes (Éph. 1:3). Et il n’y a pas que cela : là, nous ne manquerons de rien ; on y trouve du fer et de l’airain. Il s’agit du fondement dans le pays, du terrain sur lequel on se tient. Le fer nous parle de solidité, l’airain d’une justice qui ne peut pas être anéantie par le jugement de Dieu (Nomb. 16:36-39). Le fer constitue aussi une protection contre l’ennemi (Deut. 33:25), et peut-être est-il aussi une image de la puissance s’exerçant sur les ennemis (Apoc. 2:27 ; 19:15). L’airain devait être taillé à partir des montagnes. Dans le pays aussi, il y a un combat contre des ennemis méchants (Éph. 6:11), mais il y a des armes à notre disposition. Nous devons revêtir l’armure complète, mais c’est l’armure complète de Dieu. Lui a fourni tout le nécessaire pour le combat.

 

6.6   Ch. 8:10 — bénir Dieu

Se pourrait-il qu’un jour, nous puissions manquer de quelque chose dans le pays ? Combien est grand le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, qui nous a fait don de tout cela. En avons-nous pris possession ? Si oui, combien ce qui se trouve au v. 10 est convenable : Le bénir pour le bon pays qu’Il nous a donné ! L’apôtre Paul le faisait en Éph. 3:21 : « À lui, gloire dans l’assemblée dans le Christ Jésus, pour toutes les générations du siècle des siècles ! Amen ».

 

6.7   Ch. 8:11-18 — rester humbles

Mais, combien nos pauvres cœurs sont insensés ! Même dans le pays, nous pouvons devenir orgueilleux (l’orgueil est ce qui meurt en dernier chez l’homme !), et nous imaginer, dans nos propres cœurs, que nous nous sommes nous-mêmes acquis toutes ces bénédictions, peut-être même par le moyen de notre piété. Les bénédictions ne donnent aucune force, ni non plus les grands privilèges. L’apôtre Paul a été ravi jusqu’au troisième ciel ; il avait entendu des paroles qu’il n’est pas permis à l’homme d’exprimer. Mais tout cela ne donnait aucune force pour rester dépendant du Seigneur ; au contraire, il y avait le danger de s’élever à cause de ces privilèges. C’est pourquoi, Dieu, dans sa grâce, lui donna une écharde pour la chair, afin qu’il reste humble.

Ne savons-nous pas, par expérience, ce que c’est que d’oublier notre état d’autrefois ? Nous étions des pécheurs perdus, assujettis à la puissance du monde, de Satan et du péché, et dont l’avenir était l’attente de la perdition éternelle. Et alors, nous oublions Celui qui nous a rachetés par les souffrances terribles de Golgotha. Combien nous avons peu l’habitude de penser à Ses merveilleuses directions lors de notre traversée de ce monde grand et terrible, où, par nous-mêmes, nous sommes absolument sans force ! Avons-nous oublié les serpents brûlants et les scorpions, dont le Seigneur nous a délivrés, parfois même après avoir été mordus à cause de notre rébellion contre Lui ? Nous arrive-t-il encore de penser à l’aridité du désert, où Il a fait jaillir l’eau du roc dur, — à la nourriture merveilleuse qu’Il nous a donnée, la manne, le pain des puissants, que nos ennemis n’avaient pas connue ? (Ps. 78:25).

Il connaissait nos cœurs, et il savait combien seraient grands les dangers pour nous. C’est pourquoi, Il a permis toutes les difficultés dans notre vie, pour nous humilier, pour que nous apprenions de Lui à être humbles (Matt. 11: 29). Il voulait éprouver nos cœurs, et tout cela, « pour te faire du bien à la fin », afin que par le moyen de ces choses humiliantes, nous arrivions à un état où nous puissions savourer réellement les bénédictions infinies qu’Il voulait nous accorder ! Quel Dieu que notre Dieu et Père !

Qu’Il fasse que Ses voies envers nous opèrent de manière à nous rendre conscients au plus profond de nous-mêmes, que c’est Lui qui nous donne la force « d’acquérir des richesses » (8:18). Alors, Il peut nous faire jouir de sa communion, et nous donner tout ce qu’Il a à cœur de nous donner.

 

6.8   Ch. 8:19-20 — conséquences de l’infidélité

Mais, lorsqu’il en est autrement, Il demeure fidèle, Il ne peut se renier Lui-même ! Lorsque nous nous détournons de Lui, et suivons d’autres dieux, et les servons, alors Il doit nous mettre de côté, mais non pas pour l’éternité. Lorsque nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde (1 Cor. 11:32). Mais nous périrons en-dehors du pays, c’est-à-dire que nous perdrons la jouissance pratique des bénédictions. Comment puis-je être pratiquement « dans le pays », si mon cœur n’est pas attaché à Lui, et si je ne suis pas spirituel ? Alors, je ne peux pas jouir des bénédictions spirituelles qui sont dans le pays. Comment puis-je tenir ferme contre les attaques de l’ennemi, si je ne recherche pas la protection auprès de Lui ?

 

7                        Deutéronome 9

7.1   Ch. 9:1-3 — des ennemis puissants que Dieu nous charge de vaincre avec Ses ressources

Les paroles « Écoute Israël » par lesquelles commence ce chapitre sont caractéristiques du Deutéronome. Le nom même de ce livre dans la bible hébraïque, est dérivé du premier verset du premier chapitre : « Ce sont ici les paroles ». Le titre habituel est simplement : « Paroles ». Israël n’avait besoin ici que d’écouter, et de prendre à cœur ce qu’il avait entendu. Voyez, en particulier les passages suivants : Deut. 4:1, 10 ; 5:1, 27 ; 6:3, 4 ; 20:3 ; 27:9 ; 31:12 etc… La Parole de Dieu veut nous instruire en toutes choses.

Au chapitre 8, nous avons vu le peuple à l’école de Dieu pour que soit rendu manifeste ce qui était dans leur cœur, et ce qu’il y avait dans le cœur de Dieu à leur égard. Dans le chapitre 9, il en va autrement. Tout d’abord, le peuple est fortifié par l’Éternel en face d’une puissance plus grande que la leur, et ensuite, l’histoire de la révolte de leur cœur est décrite sous des traits sombres.

De fait, les peuples qui habitaient en Canaan étaient plus grands et plus forts qu’eux, et leurs villes étaient grandes et fortifiées (voir 1:28). Mais qu’est-ce que cela faisait, puisque l’Éternel était avec eux ? Ces peuples étaient-ils plus grands et plus forts que Lui ? Les hautes murailles étaient-elles un obstacle pour Lui ?

Ils connaissaient les fils des Anakim (1:28). Og, roi de Basan, n’avait-il pas été l’un des géants (3:11) ? Le pays de Sihon, roi de Hesbon, n’était-il pas, aussi, un pays de géants (2:10-12, 20, 24) ? Les villes de la région d’Argob n’étaient elles pas solidement fortifiées, à l’abri de hautes murailles (3:5) ? Mais le Seigneur avait livré tout cela entre leurs mains.

Nous avons, nous aussi, de puissants ennemis contre nous, si nous voulons prendre possession « du pays ». Sommes-nous capables de vaincre le diable, les principautés, les autorités, les dominateurs de ces ténèbres, les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes (Éph. 6:11-12) ? Quels êtres infimes sommes-nous en face de telles puissances ! Mais, quand Dieu est avec nous, — et Il l’est, — alors nous pouvons être plus que vainqueurs. Il y en a Un qui a vaincu « l’homme fort » (Luc 11:22), et a libéré ses captifs (Héb. 2:14-15). Il est entré dans ce qui était leur condition : la mort, la puissante prison de Satan. Mais les portes du Hadès (le royaume des morts) ne pouvaient pas le retenir. Ressuscité hors du tombeau, Il a emmené captive la captivité (Éph. 4:8). Maintenant, la puissance de Satan est détruite. Aussi longtemps que nous avons notre Josué à nos côtés (Christ glorifié, qui est notre Chef dans la puissance du Saint Esprit), nous n’avons pas à craindre. En lui est la promesse de la victoire (Josué 1:5-6) ! Prenons possession d’un cœur décidé de ce que le décret de Dieu nous a donné (Éph. 1: 3-5).

 

7.2   Ch. 9:4-29 — danger de s’enorgueillir

Mais ensuite, nous voyons de nouveau la perfidie de notre cœur naturel (9:4). Lorsqu’il ne peut pas dire : « Ma puissance et la force de ma main » (8:17), mais qu’il doit reconnaître que c’est la force de Dieu seul, qui nous donne les bénédictions, — alors, il est prêt à dire : Dieu me donne cela, parce que je suis meilleur que les autres !

Alors, Dieu doit nous montrer que ce n’est pas le cas. Ce n’est que sa grâce souveraine, qui nous donne le pays. Il est vrai que les peuples de Canaan devaient être éradiqués à cause de leur impiété et de leur corruption. Mais Israël n’était que l’instrument dans la main de Dieu, pour ôter le mal que Dieu ne pouvait pas supporter plus longtemps. Plus tard, Nebucadnetsar devint la verge dans la main de Dieu pour chasser Israël hors du pays (2 Chroniques 36:13-21). Lorsque Dieu se sert de nous, ce n’est nullement la preuve que nous sommes meilleurs. Dieu aurait aussi pu exterminer les peuples de Canaan par la maladie, les animaux sauvages, les tremblements de terre, ou les guerres l’un contre l’autre : voyez par exemple 2 Rois 17:25-26 ; Éz. 38:20-22, et d’autres passages. Mais Il voulait justement qu’Israël le fasse, pour que les peuples voient qu’Israël était Son peuple, et pour que d’autre part, par ce jugement complet exercé sur ordre de Dieu, Israël apprenne ce qu’est le péché aux yeux de Dieu, et apprenne ainsi à Le craindre.

Le fait qu’ils recevraient le pays en héritage, n’était pas une conséquence de leur justice. La raison profonde en était le conseil défini de Dieu, et les promesses inconditionnelles qu’Il avait faites à leurs pères Abraham, Isaac et Jacob. Ils étaient un peuple de cou roide (9:6). Depuis leur sortie d’Égypte, ils s’étaient montrés rebelles (9:24). Nous pourrions dire aussi, que nous avons été tels depuis notre conversion (9:7). Et, auparavant, ils présentaient déjà ce caractère. Depuis le commencement, ils avaient toujours été rebelles (9:24).

Ne voyons-nous pas là notre propre histoire ? Quand nous avons été plus longtemps en chemin, nous pouvons d’autant mieux comprendre ce qu’un frère âgé me disait sur son lit de mort : « quand je regarde en arrière ma vie, je dois reconnaître que je n’étais bon à rien ! Mais combien la grâce de Dieu est puissante ! Je chanterai éternellement ses bontés ! »

 

7.3   Rappel des rébellions et des intercessions

C’est pourquoi, il est parfois nécessaire de reconsidérer notre propre histoire. Le verset 7 constitue l’autre côté de ce qui a été exprimé en 8:2. Dans ce dernier passage, il était question de se souvenir du chemin où le Seigneur les avait conduits dans le désert ; ici (9:7), c’est le rappel de comment ils avaient excité la colère l’Éternel. Depuis l’Égypte, et donc depuis leur délivrance, ils avaient été rebelles. En Horeb (9:8), c'est-à-dire au moment même où Dieu contractait Son alliance avec eux, ils L’avaient fortement provoqué à colère.

Au fond, c’est l’histoire de l’intervention de l’intercesseur (Rom. 8:34 ; Héb. 7:25), et de l’avocat (1 Jean 2:1-2). Pouvait-il en être autrement ? Sans Lui, notre propre histoire pouvait-elle se terminer autrement que dans la perdition éternelle ? La différence entre nous et les incroyants, est précisément que le Seigneur Jésus est lié à notre propre histoire, qu’il s’agit au fond de Son histoire.

Les versets 15 à 24 constituent une parenthèse qui fait entrer de plus près dans le péché du peuple et son éloignement. Le verset 25 reprend le fil à la suite du verset 14. Dans les types de l’Ancien Testament, nous voyons clairement que ce sont des ombres de la réalité, qui ne sont donc pas aussi claires que la réalité elle-même. Nous ne trouvons pas dans l’Ancien Testament, la distinction claire que le Nouveau Testament établit entre le service du Sacrificateur et celui de l’Avocat : le Sacrificateur, une fois l’œuvre accomplie à la Croix, ne s’occupe plus des péchés, mais seulement des faiblesses (Héb. 4:14-16) ; l’Avocat s’occupe des péchés des enfants de Dieu (1 Jean 1:2).

Les événements relatés ici, ne les retrouvons-nous pas dans notre propre histoire ? Ne trouvons-nous pas, là aussi, un Horeb, un Tabhéra, un Massa, un Kibroth-Hattaawa, et un Kadès-Barnéa ? Dieu n’aurait-il pas dû nous détruire (9:14), sans l’intercession du Seigneur Jésus, le Juste ? Et, de combien de péchés et de chutes, n’avons-nous pas été préservés par l’intercession, qui est le service sacerdotal de notre grand Sacrificateur ?

Nous en savons un peu quelque chose, comme Pierre aussi en avait appris quelque chose par sa propre expérience. Le Seigneur nous révèle parfois d’autres choses bien plus tard, afin de nous maintenir humbles, et en même temps, conscients de Son amour et de Sa grâce, comme Moïse le fit ici à l’égard d’Israël. Mais combien de choses verrons-nous bientôt, lorsque nous serons manifestés devant le tribunal de Christ ! (2 Cor. 5:10). Que de dangers, d’écarts, d’infidélité, de révoltes, de notre côté ! Quelle fidélité, quelle sollicitude, quel secours et quelle intercession du côté du Seigneur Jésus ! L’éternité suffira-t-elle pour Le remercier, L’admirer et L’adorer ?

Quelle sagesse et quels sentiments appropriés, nous voyons aussi chez Moïse, dans son intercession ! Seul peut parler ainsi, celui qui se tient continuellement dans la présence de Dieu. C’est là que nous apprenons ce qui est convenable pour Dieu, et ce qui est digne de Lui. Moïse ne se réfère pas à ce qu’est le peuple — certes, il ne le pouvait pas. Il s’appuie sur l’honneur du nom de Dieu, sur Sa grâce qui les avait choisis, sur Ses promesses inconditionnelles faites aux pères, sur l’honneur de Son nom aux yeux des peuples. Nous pouvons oublier que nous sommes le peuple de Dieu. Notre conduite ne nous montre-t-elle pas que nous l’oublions souvent ? Mais, Jésus Christ, notre Avocat, Lui, ne l’oublie jamais. Et c’est de cette manière qu’Il nous présente au Père.

 

 

8                        Deutéronome 10 (1° méditation)

Traduit de l’allemand : « Aus dem Wort der Wahrheit » Vol. 2 p. 226-235

(Méditations sur la Parole de Vérité)

8.1   Rappels du ch. 9 — le médiateur

Au chapitre 9, Moïse retrace l’histoire du caractère rebelle du peuple contre Dieu ; il remonte jusqu’à ce qui s’était passé à Horeb, car quand il s’agit de chute, il faut fouiller les causes jusqu’aux racines. Il n’y a eu qu’Un seul qui ait répondu à ce que l’homme devait être devant Dieu, et Lui, Il voulait bénir l’homme et pouvoir être en communion avec lui : Moïse, qui en est un si beau type, pouvait dire : « Je fais toujours les choses qui lui plaisent ! » ; c’est lui aussi, Moïse, qui pouvait tenir la loi de ses deux mains. C’est avec une sagesse parfaite et divine que Moïse n’a pas introduit dans le camp les premières tables de pierre avec les dix commandements gravés dessus. Pour le peuple en train de danser autour du veau d’or à ce moment-là, cela aurait signifié un jugement immédiat. Moïse, en type l’Homme parfait, brisa les tables de la loi en tant que fondement des relations avec Dieu, et se présenta comme médiateur et intercesseur pour le peuple devant Dieu, afin que Dieu donne un autre fondement, non pas basé seulement sur la justice, mais aussi sur la grâce. Il s’offrit lui-même comme substitut devant le jugement qu’un Dieu saint et juste devait infliger à un peuple rebelle.

Dieu ne pouvait pas accepter l’offre de Moïse. Aussi remarquable qu’était Moïse comme serviteur, il restait, quant à lui-même, un homme pécheur. Mais le grand antitype de Moïse, Celui qui a dit à Dieu : « Tu n’a pas voulu de sacrifice ni d’offrande, mais tu m’as formé un corps… Voici, je viens, pour faire ta volonté » (Héb. 10:5-9), — Lui est mort pour le peuple (Jean 11:51). Alors Dieu a pu exaucer la prière du médiateur.

 

8.2   Introduction au ch. 10

Ici, au chap. 10, la manière d’agir de Dieu en bonté est présentée d’une façon remarquable. Après la chute d’Israël, nous trouvons un système de grâce patiente et divine : la loi conservée dans l’arche de l’alliance, la sacrificature continuelle, un pays de ruisseaux d’eau, le service de Lévites qui n’avaient pas d’héritage hormis l’Éternel.

Il est clair que les versets 1 à 9, constituent une parenthèse. Et, à l’intérieur de ces versets, nous trouvons une nouvelle parenthèse, celle des versets 6 et 7. Le verset 10 se rattache au dernier verset du chapitre 9.

Le verset 12 nous dit ce que Dieu exigeait de l’homme, et nous dit aussi qu’Il a le droit d’exiger de Sa créature : « Que tu craignes l’Éternel, ton Dieu, pour marcher dans toutes ses voies, et pour l’aimer, et pour servir l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme ». Le chapitre 9, nous a montré, que même le peuple le plus privilégié ne peut, à aucun moment, satisfaire à cette exigence. « Il n’y a personne qui recherche Dieu…, il n’y en a aucun qui exerce la bonté, il n’y en a pas même un seul » (Rom. 3:10-20). Si Dieu voulait avoir un peuple chez lequel « la juste exigence de la loi fut accomplie » (Rom. 8:4), il fallait que ce soit la conséquence de l’œuvre de Christ dans ce peuple, et de ce que ce peuple demeurerait en Christ. Or c’est cette œuvre qui nous est présentée.

 

8.3   Ch. 10:1-5 — Les tables de la loi et le cœur du croyant

Dans les trois premiers versets, il est parlé trois fois des premières tables de la loi, mais seulement pour attirer notre attention sur les secondes tables que Moïse devait tailler. Les premières n’étaient pas l’œuvre de Moïse ; il les avait brisées, comme le v. 2 le dit expressément. Ézéchiel 36:26, Jérémie 31:33, et 2 Corinthiens 3, jettent beaucoup de lumière sur ces versets. Dans Sa vie sur la terre, et avant tout dans Sa mort sur la croix, le Seigneur a montré ce qu’était l’homme naturel. La créature a osé porter ses mains sur le Créateur et Le crucifier, au lieu de Le servir et de L’aimer (10:12). Quel témoignage dans le fait que le Seigneur est mort pour le peuple, et qu’il n’y avait aucun autre moyen par lequel Dieu puisse trouver du fruit sur la terre. La fête des semaines (ou fête des moissons), et la fête des tabernacles, ne pouvaient avoir lieu que parce que l’agneau pascal avait été sacrifié (Deut. 16).

Le fait de tailler de nouvelles tables de pierre, ne représente pas ici l’œuvre de la croix, bien que cette œuvre de la croix dût le précéder, et en être le fondement. En Jean 3:3, le Seigneur établit le principe que « si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu ». Pour Israël, ce principe est appliqué en Ézéchiel 36:26 : « J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair ». Et après cela, Dieu peut décrire le cœur de chair associé à ce qui avait été écrit la première fois (Deut. 10:4) : « Je mettrai ma loi au-dedans d’eux, et je l’écrirai sur leur cœur, et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple » (Jér. 31:33). Nous trouvons l’application de ce principe pour nous, en 2 Cor. 3.

Nous avons déjà vu précédemment que Moïse est un type du Seigneur comme apôtre de notre confession (comme Aaron l’est en tant que souverain sacrificateur, Héb. 3:1-2), et donc comme Celui qui annonce la Parole de Dieu, avec autorité. Par sa Parole, appliquée par le Saint Esprit, une vie nouvelle agit dans l’homme (Jean 3:3-8 ; 5:25 ; 15:3 ; 1 Pierre 1:23). Et, dans cette nouvelle nature, Dieu peut opérer ce qui Lui est agréable. « Vous… êtes manifestés comme étant la lettre de Christ, dressée par notre ministère, écrite non avec de l’encre, mais par l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur les tables de chair du cœur » (2 Cor. 3:3).

Or qu’est-ce que Dieu voulait écrire sur les tables dressées par le médiateur ? « Les paroles…, lesquelles étaient sur les premières tables…, selon ce qu’il avait écrit la première fois, les dix paroles » (10:2-4). En Jérémie 31, nous voyons ce que cela signifie pour le peuple terrestre. La loi est l’expression des principes du gouvernement de Dieu sur cette terre. Or, les principes divins ne changent jamais. Pendant le règne millénaire, Israël accomplira la loi (voir aussi Ézé. 40 à 48).

Quant à nous, nous sommes un peuple céleste. Nous sommes assis en Christ dans les lieux célestes (Éph. 2:6), et notre bourgeoisie (citoyenneté) est dans les cieux (Phil. 3:20). Quant à cette terre, nous sommes morts (Col. 3:3). Nous devons donc nous conformer à la règle applicable aux hommes célestes. Or quelle est cette règle ? « Tel qu’est le céleste, tels aussi sont les célestes » (1 Cor. 15:46-49). Autrefois, nous étions comme le premier homme, Adam, l’homme naturel, matériel. Mais par le moyen du dernier Adam, l’esprit vivifiant, nous sommes maintenant comme Lui, qui est le second Homme venu du ciel, le céleste. Nous avons été amenés par la sanctification de l’Esprit (la nouvelle naissance) à l’obéissance de Jésus Christ (1 Pierre 1:2), c’est-à-dire à l’obéissance que Lui a manifestée, ici-bas, sur la terre. C’est ce que Dieu grave donc maintenant en nous par l’opération du Saint Esprit. Tout d’abord, Il nous libère de tout ce qui nous empêche de servir Dieu (Gal. 5:1, 13 ; 2 Cor. 3:17-18), puis Il dirige nos regards sur le Seigneur glorifié dans le ciel, afin que, par la contemplation de Sa gloire, nous soyons transformés en la même image, de gloire en gloire.

Nous ne sommes donc pas sous la loi, car la loi est pour des hommes vivants sur la terre, non pas pour des hommes célestes, lesquels, en ce qui concerne cette terre, sont morts. Notre règle est infiniment plus élevée : l’obéissance de Jésus Christ. La loi est en grande partie négative : huit fois il est dit : « tu ne dois pas », et deux fois : « tu dois » (Exode 20). L’obéissance du Seigneur Jésus était positive : « Ma viande est d’accomplir la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre » (Jean 4:34). Or, quand nous sommes obéissants comme Lui, « la juste exigence de la loi » est accomplie « en nous, qui ne marchons pas selon la chair, mais selon l’Esprit » (Rom. 8:4). Ce qui est accompli n’est pas la loi, mais l’exigence de la loi. Nous ne sommes pas sous la loi. Si « l’obéissance de Jésus Christ » nous était imposée comme une loi, elle serait encore plus impossible à accomplir que la loi du Sinaï. Mais, comme nous l’avons vu, c’est l’œuvre de Dieu dans nos cœurs, sa Parole écrite, qui opère cette obéissance en nous. « Nous sommes son ouvrage, ayant été créés dans le Christ Jésus, pour les bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance, afin que nous marchions en elles » (Éph. 2:10).

 

8.4   Ch. 10:2-3 — L’arche de bois de Sittim (acacia)

Dans les cinq premiers versets, nous trouvons ensuite un second principe étroitement lié au premier. Moïse devait faire une arche en bois, et y placer les deux tables. Ce n’est pas la même chose qu’en Exode 25. Dans ce dernier passage (25:16), Dieu avait dit à Moïse que le témoignage que Dieu allait lui donner devait être mis dans l’arche. Mais il s’agissait alors des deux premières tables de pierre (Exode 31:18). L’arche est décrite là, comme plaquée d’or pur au-dedans et au-dehors, et pourvue d’un couronnement d’or tout autour. En cela, nous voyons le Seigneur Jésus dans Sa gloire personnelle : véritablement homme (ce que figure le bois d’acacia, ou : sittim), et en même temps véritablement Dieu (ce que figure l’or pur) ; Lui seul a pu dire : « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au-dedans de mes entrailles » (Ps. 40:8).

En Exode 34, où nous trouvons les secondes tables, il n’est pas dit que Moïse devait les placer dans l’arche. Il le fit, il est vrai (Exode 40:20), mais nous ne voyons pas d’ordre de Dieu à ce sujet. Cette instruction se trouve par contre en Deut. 10:2. Or dans l’Exode, l’arche est décrite différemment. Ici en Deut. 10, il n’est parlé que du bois, figure de Son humanité parfaite, le fruit de la terre (Ésaïe 4:2).

Lorsqu’il est question du « pays », le Seigneur n’est pas présenté comme Celui qui était parfait sur la terre, et dont nous devons porter la gloire en témoignage à travers le désert ; mais Il est présenté comme l’homme dans le ciel, avec Lequel nous sommes faits un. La même puissance divine qui L’a ressuscité d’entre les morts, et qui L’a fait asseoir à la droite de Dieu comme chef sur toutes choses, opère en nous et pour nous. Nous sommes rendus agréables dans le Bien-aimé, et sommes assis dans les lieux célestes en Lui, après avoir été vivifiés et ressuscités avec Lui (Éph. 1:6, 18-23 ; 2:5-6). En Deut. 10, il est question de l’arche faite de bois, et les nouvelles tables de la loi doivent y être placées dedans. Lorsqu’il s’agit de la gloire selon l’Épître aux Éphésiens (le pays), il n’est plus alors seulement question de l’œuvre du médiateur et de la Parole écrite de Dieu, mais nous devons être à l’intérieur de l’arche de bois, parfaitement uns avec l’Homme glorifié dans le ciel (Éph. 1:23). Il ne peut en être ainsi de nous, que si nous sommes en Lui. Voilà pourquoi, Jean dit « que, comme il est, Lui, nous sommes, nous aussi, dans ce monde », et « un nouveau commandement, ce qui est vrai en Lui et en vous » (1 Jean 4:17 ; 2:8).

 

8.5   Ch. 10:6-7 — Sources d’eau vive et puissance de résurrection

Les versets 6 et 7 donnent, sous forme de parenthèse, une preuve claire de la grâce de Dieu, et que Dieu exauce la prière du médiateur. Moïse avait prié pour Aaron (Deut. 9:20), et à cause de cela, il ne mourut pas immédiatement, mais exerça son service pendant encore 38 ans. Le désert devient un endroit où l’on trouve des sources de rafraîchissement (Beeroth-Béné-Jaakan signifie : fontaine des fils de Jaakan). Et quand, dans leur traversée du désert, ils arrivent aussi à Moséra (captivité), et qu’Aaron lui-même meurt, la sacrificature ne cesse pas, mais elle se poursuit, dorénavant dans la puissance de la résurrection, avec Éléazar. C’est de cette manière, qu’ils peuvent atteindre Jotbatha (lieu de bonté), un pays de ruisseaux d’eau.

Dans l’évangile selon Jean, nous trouvons la même relation qu’ici entre les v. 1-5 et 6-7. En Jean 3 nous trouvons le travail de Moïse taillant les nouvelles tables de pierre (la nouvelle naissance), après quoi le ch. 4 nous parle de la fontaine d’eau vive : l’Esprit Saint, comme la puissance divine qui opère dans la vie nouvelle jusqu’à former une relation vivante avec la source de cette vie éternelle (le Seigneur glorifié). Le ch. 7:37-39 mentionne les fleuves d’eau vive : le débordement intérieur d’eau vive qui se manifeste au-dehors, et coule vers les autres. Ces versets montrent clairement que l’eau vive est une figure du Saint Esprit.

La sacrificature d’Aaron est en relation avec le désert. Nous la trouvons dans l’épître aux Hébreux. Dans ce monde mauvais, nous avons besoin de grâce pour avoir du secours au moment opportun. Grâce à cette sacrificature, il y a des sources de rafraîchissement, même si celles-ci ne proviennent pas de nous-même (des fils de Jaakan). Mais la sacrificature d’Éléazar (dans la puissance de la résurrection), est en relation avec le pays (Nombres 27:15-21 ; Josué 14:1). Même le côté désertique du pays est alors un pays de ruisseaux d’eau, un endroit où la puissance de l’Esprit Saint est éprouvée avec surabondance, et qui est caractérisé par des bénédictions qui appartiennent intrinsèquement au pays (Deut. 8:7).

 

8.6   Ch. 10:8 — Le service des Lévites

8.6.1        Comment les lévites ont reçu leur service

Le v. 8 se rattache au v. 5, ce qui fait disparaître la contradiction apparente entre les livres de l’Exode et du Deutéronome, que des critiques incroyants aimeraient bien relever ici, comme s’il était dit que les Lévites n’avaient été mis à part pour le service de Dieu qu’après la mort d’Aaron. La mention « en ce temps-là » se rattache à l’époque d’Horeb.

Quelle grâce dans ces versets ! Lévi, cruel et corrompu dans ses agissements contre des étrangers à cause de sa sœur (Gen. 34:25-31 ; 49:5-7), se consacra à l’Éternel, en versant le sang de ses frères idolâtres. Et cela, au moment où Aaron, le plus important des lévites, avait érigé le veau d’or avec le peuple. C’est pourquoi Dieu tourna la malédiction de Gen. 49:7 en une bénédiction (Mal. 2:4-8). Lévi devait être dispersé parmi ses frères et ne recevoir aucune part d’héritage. Mais, en raison de ce qu’il a fait, il reçut l’Éternel pour son héritage, et ce service magnifique indiqué au v. 8. Lévi est un exemple de fidélité sans réserve envers l’Éternel (Exode 32:26-28), de cette fidélité à laquelle chacun est tenu car Dieu a un droit sur nous du fait qu’Il a donné l’Agneau de la Pâque et nous a épargnés quand Il frappait tous les premiers-nés de l’Égypte (Nomb. 3:11-13).

Dans les livres précédents la sacrificature occupait une place centrale. En effet, elle était le moyen de s’approcher de Dieu dans le désert. Ici, dans le Deutéronome, tout est en relation avec le pays. C’est pour cela que, comme dans le livre de Josué, il n’est presque pas parlé des sacrificateurs, mais ils sont souvent considérés comme ne faisant qu’un avec les Lévites (voir par exemple Deut. 18 ; 31:9, 25). L’habitation dans le pays suppose une relation beaucoup plus intime avec Dieu que dans le désert. Dans le pays, il n’est pas nécessaire d’avoir un sacrificateur comme médiateur.

 

8.6.2        Porter l’arche

Le service de la tribu de Lévi était triple. Tout d’abord, ils portaient l’arche de l’alliance de l’Éternel. Elle n’est pas appelée ici « l’arche du témoignage », comme souvent dans l’Exode et aussi en Nombres 4:5 et 7:89, et en Josué 4:16. L’appellation « arche de l’alliance » n’apparaît dans les livres précédents qu’en Nombres 10:33 et 14:44. Dans les livres du Deutéronome et de Josué, elle est par contre utilisée à multiples reprises. En lisant ces passages, j’ai le sentiment que cette appellation est en relation avec le dessein de l’Éternel d’introduire le peuple dans le pays de la bénédiction. Bien sûr, sous cette désignation, l’arche est aussi une figure du Seigneur Jésus. L’assurance pour nous que Dieu accomplira Son dessein à notre égard, n’est elle pas le Seigneur Jésus Lui-même ? « Car autant il y a de promesses de Dieu, en lui [Jésus Christ] est le oui et en lui l’amen, à la gloire de Dieu par nous » (2 Cor. 1:20-22). C’est pourquoi l’arche est si souvent appelée « l’arche de l’Éternel » dans le livre de Josué, et jamais avant.

Paul, Sylvain et Timothée étaient des Lévites fidèles, portant l’arche de l’alliance. Ils prêchaient le Fils de Dieu, Jésus Christ. Or Sa gloire en tant que venu sur la terre pour accomplir la volonté de Dieu, c’est l’assurance donnée de Dieu, qu’Il nous donnera tout ce qu’Il a déterminé dans Ses conseils d’amour. Quel merveilleux service que d’être admis à porter « l’arche de l’alliance de l’Éternel » !

 

8.6.3        Se tenir devant l’Éternel, pour faire Son service

En second lieu, ils avaient la charge de « se tenir devant l’Éternel, pour faire son service ». Ce n’est pas moins important que le premier service ! Le service pour le Créateur n’est il pas plus important que le service pour la créature ? Le service envers Lui qui s’est donné Lui-même pour nous, n’est il pas plus élevé et plus important, que même celui d’apporter l’évangile aux pécheurs perdus ? Les Thessaloniciens s’étaient convertis, pour servir le Dieu vivant. Le Seigneur Lui-même nous dit que le Père en cherche de tels qui l’adorent en esprit et en vérité (Jean 4:23). Nous avons une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints (Héb. 10:19-22). Nous pouvons nous tenir devant la face de Dieu, et Le servir, Lui, dans le sanctuaire.

 

8.6.4        Bénir en Son nom

En troisième lieu, ils devaient « bénir en son nom ». Cela découle des deux premiers services, mais surtout du second. Celui qui a l’habitude de se tenir devant Dieu pour Le servir, peut bénir les autres au nom du Seigneur. Se tenir ainsi peut aussi aboutir au jugement, comme en 1 Rois 17:1 ; mais ici, c’est en relation avec l’entrée dans le pays, et alors il n’y a que bénédiction. Quel merveilleux service !

 

8.6.5        La part d’héritage des lévites : l’Éternel

N’était-ce pas un désavantage pour Lévi, que de ne pas partager l’héritage avec les autres ? L’Éternel est leur héritage, Lui la source de toutes les bénédictions ! Bien sûr, ils renonçaient à des choses que d’autres étaient heureux de recevoir. Si l’on se met entièrement au service du Seigneur, on ne pourra pas s’occuper de ses propres bénédictions. Le Seigneur, et le service pour Lui, remplira tout le cœur tout le temps. En Nomb. 6, nous avons vu ce que coûtait le dévouement pour le Seigneur dans le désert ; ici, nous avons ce qu’il coûte dans le pays. Néanmoins, quelle contrepartie ! Le Seigneur Lui-même devint leur héritage. Plus tard, nous voyons qu’ils jouissaient quand même des fruits du pays sans avoir pourtant directement travaillé pour. Ils recevaient les dîmes du Seigneur, bien que Celui-ci se servît de Son peuple pour les leur donner. La jouissance n’est elle pas infiniment plus grande quand nous recevons quelque chose du Seigneur Lui-même ? Quoi de plus glorieux que de jouir de Lui-même, de goûter Sa communion, de se nourrir de Lui, comme nous Le trouvons en Josué 5 avec l’agneau pascal et le vieux blé du pays ? En 2 Sam. 19:24-30, nous trouvons un homme [Mephiboseth] qui savait ce que cela signifiait d’avoir un héritage, et d’en manger. Cette dernière portion lui était devenue si précieuse, qu’il n’attribuait plus de valeur à son héritage, du moins par comparaison avec le nouveau. Il en est ainsi de tous ceux qui savent par expérience ce que c’est que de jouir du Seigneur comme leur héritage.

 

8.7   Ch. 10:10-11 — Les bontés de l’Éternel : pas consumés

Les v. 10 et 11 se relient donc au v. 29 du ch. 9. Ce n’est que grâce à l’intercession du Seigneur que nous pouvons entrer dans le pays. Combien il est bon, que notre Moïse nous rappelle à plusieurs reprises notre histoire, notre histoire personnelle et celle de l’assemblée. Lorsque nous la considérons ainsi, avec Ses yeux à Lui, comme par exemple en Apocalypse 2 et 3, ne disons nous pas alors : « Ce sont les bontés de l’Éternel que nous ne sommes pas consumés, car ses compassions ne cessent pas » (Lam. de Jér. 3:22) ? Si nous pouvons déjà traverser le Jourdain pour prendre possession pratiquement du pays, si nous pouvons déjà maintenant entrer au ciel par la foi pour jouir de tout ce qui s’y trouve et y être bientôt reçus par Lui, afin que nous y soyons alors aussi corporellement, et que Lui se présente l’Assemblée à Lui-même, glorieuse, n’ayant ni tache ni ride, — tout cela n’est il pas l’effet de Sa miséricorde ? Sans elle, nous ne serions jamais arrivés là. Mais c’est pour cela que notre Moïse nous a précédé dans le chemin, et qu’Il nous accompagne maintenant, afin que nous prenions possession du pays que Dieu a juré de nous donner. Il n’y a que l’office du Seigneur Jésus comme Souverain Sacrificateur et comme Avocat qui font que nous ne périssons pas en chemin.

 

8.8   Ch. 10:12-15 — Appel à la responsabilité. Service par amour

Cette nouvelle portion de l’Écriture (10:12-15) se termine maintenant avec un sérieux rappel de leur responsabilité vis à vis de Dieu. Que réclame-t-Il d’eux, sinon une obéissance par amour, qui a toujours été pour leur bien ? — l’amour pour Quelqu’un qui avait fait preuve mille fois de Sa grâce et de Sa fidélité, et qui en outre, quoique Il fut infini en grandeur et en puissance, les avait choisis d’entre tous les peuples, pour les aimer !

Si nous lisons en Éph. 2 ce que nous étions, puis en Éph. 1:3-6 dans quel but Il nous a élus, et de plus qui est Celui qui nous a ainsi élus, — quelle responsabilité est alors la nôtre de le craindre, de marcher dans toutes Ses voies, pour L’aimer et Le servir de tout notre cœur et de toute notre âme ! Nous savons qu’Israël ne le pouvait pas, bien que ce fût leur devoir. Combien notre devoir est infiniment plus grand ! Nous avons reçu une nouvelle nature qui L’aime (1 Jean 4:19) ; et le Saint Esprit qui habite en nous, est la puissance divine qui opère dans cette nouvelle nature. « Nous l’aimons, parce que Lui nous a aimés le premier » ; mais Le servons-nous de tout notre cœur et de toute notre âme ? Si nos yeux sont fixés sur Son amour, notre cœur ne soupirera-t-il pas après cela ? C’est pour notre bien (10:13). Quelle bénédiction, quelle paix et quel bonheur sont notre part, si nous Le servons ainsi de tout notre cœur.

 

8.9   Ch. 10:16-22 — Pas de volonté propre

Mais nous ne pouvons réaliser cela que si nous circoncisons notre cœur et ne roidissons pas notre cou. Tant que les sentiments et les affections de notre cœur ont encore un caractère naturel ou charnel, ce n’est pas entièrement centré sur Dieu. La volonté propre est toujours inimitié contre Dieu. Ce n’est que quand notre volonté propre est brisée, que nous demandons : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? ».

Nous connaissons Dieu, aussi bien dans Ses actes merveilleux envers nous, que dans Ses ordonnances qui manifestent Son caractère. Il prend soin des veuves et des orphelins, et Il aime l’étranger : en cela, nous devons Le suivre. Ne savons nous pas par expérience, ce que représente le fait d’être étranger dans le pays d’où Il nous a sauvés ? Combien Il nous a multipliés, malgré toutes nos faiblesses et nos détresses (10:22) !

 

 

 

9                        Deutéronome 10:1-13 (2° méditation) — Les tables de pierre

Traduit de l’allemand : « Aus dem Wort der Wahrheit » Vol. 2 p. 248-264

(Méditations sur la Parole de Vérité)

9.1   L’œuvre du Seigneur en nous

Les onze premiers chapitres du Deutéronome constituent un aperçu rétrospectif sur l’histoire du peuple d’Israël dans le désert. Le peuple a maintenant quarante ans d’expérience du désert derrière lui, et il est sur le point d’entrer dans le pays. À cet instant le Saint Esprit dirige leurs regards en arrière sur leur vie afin qu’ils voient combien ils s’étaient comportés de façon insensée la plupart du temps, mais aussi ce que le Seigneur avait opéré dans leur vie, combien Il avait été bon envers eux, et combien Ses voies à leur égard avaient été riches en bénédictions. Cela avait servi à ce que leurs cœurs deviennent disposés à obéir, à mettre de côté leurs propres pensées et leur propre volonté, pour aller leur chemin uniquement avec Lui. En type, ils voyaient que le Seigneur avait non seulement souffert pour eux, et avait accompli pour eux une œuvre grandiose à la croix (la Mer Rouge), mais qu’aussi, Il s’était constamment appliqué à accomplir une bonne œuvre en eux (comp. Phil. 1:6).

Il est bien vrai que si nous re-pensons à quelle grande œuvre le Seigneur a accomplie pour nous, nous prenons conscience d’être revêtus de tout ce qu’il y a d’agréable dans la personne du Seigneur Jésus. Nous sommes, comme Éphésiens 1:6 le dit expressément : « rendus agréables dans le Bien-aimé », et en Colossiens 1:12-13 : « rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière… et transportés dans le royaume du Fils de son amour ». Quelle merveilleuse réalité ! Nous avons reçu une vie nouvelle, une vie qui est le Seigneur Jésus Lui-même, la vie éternelle (1 Jean 5:11, 13, 20). Quand le Seigneur Jésus reviendra, nous recevrons un corps qui sera conforme au corps de sa gloire (Phil. 3:21), afin qu’alors, nous soyons dignes d’entrer dans la présence du Père, dans la lumière, étant entièrement conformes au caractère et à la nature de Dieu, qui est lumière et amour (1 Jean 1:5 ; 4:8).

Mais, dans le passage que nous avons lu, nous ne trouvons pas l’œuvre du Seigneur Jésus sur la croix pour nous, mais l’œuvre du Seigneur Jésus en nous. Cette œuvre du Seigneur, c’est Son travail pour nous rendre moralement conformes à Lui-même. La vie que nous avons reçue à la nouvelle naissance, qui est la vie du Seigneur Jésus Lui-même, n’a bien sûr pas besoin d’être développée en tant que telle. Mais cette vie doit arriver à son plein épanouissement chez nous. Notre vie pratique doit être véritablement l’expression de cette nouvelle vie. Quant à notre corps, nous attendons des cieux le Seigneur Jésus comme Sauveur, qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité de Son corps de gloire. Mais le Père et le Fils désirent que nous soyons moralement conformes au Seigneur Jésus, afin que nous puissions accomplir la grande tâche que Dieu a eue en vue pour nous ici-bas sur la terre.

 

9.2   Dieu se fait connaître en Christ visible dans Son corps

Nous lisons en Jean 1:18 : « Personne ne vit jamais Dieu : le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître ». Dieu s’est révélé ici-bas sur la terre de manière que tous puissent Le voir. Le Seigneur Jésus est la révélation de Dieu. Mais les hommes L’ont rejeté. Ils ne L’ont pas reçu, mais L’ont crucifié et enseveli. Quelqu’un d’enseveli est disparu aux yeux des hommes ici-bas sur la terre. Mais Dieu voulait qu’un témoignage soit rendu au Seigneur Jésus là où Il est rejeté. Plusieurs passages de la Parole de Dieu le font ressortir clairement. Dans l’épître aux Éphésiens par exemple, nous trouvons que Dieu laisse le corps du Seigneur Jésus [constitué de tous les vrais croyants] ici-bas sur la terre, en sorte que le Seigneur Jésus, bien que rejeté par les hommes, est cependant présent dans Son corps ici-bas sur la terre. En Éphésiens 2, nous voyons que Dieu habite dans une maison ici-bas sur la terre, et cette maison est l’Assemblée. Un autre côté de cette vérité se trouve en 1 Jean 4:12 où il est mentionné une deuxième fois que « personne ne vit jamais Dieu », mais la réponse donnée alors est : « si nous nous aimons l’un l’autre », (c’est bien là, la preuve que nous avons reçu la nature divine, la vie éternelle, qui est amour), « Dieu demeure en nous, et son amour est consommé en nous » — tandis qu’en rapport avec le Seigneur Jésus lorsqu’Il était ici-bas sur la terre, il était dit : « Le Fils unique qui est dans le sein du Père, Lui, l’a fait connaître ».

Dieu voulait donc avoir ici-bas un témoignage de ce qu’Il est, de la même manière que le Seigneur Jésus a révélé Dieu lorsqu’Il était ici-bas sur la terre. Ce témoignage, c’est nous qui le sommes maintenant. Tout le travail du Seigneur Jésus en nous, comme aussi toute l’action du Saint Esprit depuis le moment où nous sommes nés de nouveau, concourent à manifester ce témoignage en nous de façon claire. C’est là le but de Dieu à notre égard, que notre vie pratique soit uniquement la manifestation de la vie éternelle que nous avons reçue dans le Seigneur Jésus. C’est la pensée principale de ce chapitre. Nous voyons aussi ici de quelle manière le Seigneur atteint ce but en nous, et les moyens qu’Il utilise pour cela.

 

9.3   L’obéissance nécessaire pour être un témoignage réel

Nous trouvons donc dans les onze premiers chapitres un coup d’œil rétrospectif sur l’histoire du peuple. Moïse, type du Seigneur Jésus comme l’apôtre de notre confession (Héb. 3), comme celui qui enseigne la justice, replace encore une fois les quarante ans de traversée du désert devant les yeux du peuple. Et que dit-il à la fin de ce voyage ? Exactement ce que nous disons aussi quand nous regardons notre passé à la lumière de Dieu. Plus nous avançons en âge, — je ne doute pas que les frères et sœurs les plus âgés parmi nous le souligneront avec la plus grande force — plus nous devons dire en parlant de notre passé, combien nous nous sommes comportés follement, et cela, après avoir appris à connaître le Seigneur Jésus ! Au ch. 9:24, Moïse dit au peuple : « Vous avez été rebelles à l’Éternel, depuis le jour que je vous ai connus ». Si je suis indocile vis-à-vis du Seigneur, si je n’obéis pas à Ses commandements, suis-je alors un témoignage pour Lui ? Sa Parole et Ses commandements, tout ce qu’Il m’a dit, sont l’expression de ce qu’Il est. Ce n’est que dans le chemin de l’obéissance, en mettant en pratique ce qu’Il me dit, que je peux être un témoin de Lui, et accomplir les devoirs qui incombent à tous les croyants : être un témoignage de Dieu dans ce monde.

 

9.4   Témoignage visible

Ce témoignage ne consiste pas tant en paroles, mais avant tout à annoncer, en tant que sacrificature royale, les vertus de Celui qui nous a appelés à Sa merveilleuse lumière (1 Pierre 2:9). Cela ne s’opère pas en premier lieu par des paroles, mais par notre vie. C’est ce qu’on trouve aussi en 1 Jean 4:12 : « personne ne vit jamais Dieu » ; le monde ne peut pas voir Dieu. Mais quand les croyants ont de l’amour entre eux, ils manifestent la vie éternelle, si bien que le monde peut voir cette vie divine dans les croyants, oui, il peut voir Dieu Lui-même ! Le Seigneur ne peut pas être satisfait, son amour ne peut pas tolérer qu’on ne puisse pas voir dans notre vie ce qu’Il a opéré en nous, mais qu’on voie par contre ce que produit la chair qui est encore en nous. Il nous aime trop pour laisser faire cela. Il aime aussi tellement Son Père qu’Il veut que nous soyons des témoins, et que le monde voie en nous, en premier lieu qui est Dieu, et en second lieu ce que la grâce de Dieu peut produire dans un homme. Il aimerait que l’on voie que nos cœurs se reposent entièrement sur Dieu, et qu’en toutes circonstances nous allons notre chemin dans la paix et la joie, et y manifestons les grâces du Seigneur. Nous voyons ici le chemin qui y conduit. N’avons nous pas aussi, après notre conversion, appris à connaître qu’en notre chair, il n’habite aucun bien, comme le peuple d’Israël l’a aussi appris durant les quarante ans de pérégrination au désert ? Sommes nous vraiment devenus un témoignage, depuis notre conversion ? Combien il nous est souvent difficile d’être obéissants, et de n’avoir aucune volonté propre !

 

9.5   Faire la volonté du Seigneur — le nazaréat

Il y a quelques années, j’avais parlé dans une assemblée de Hollande sur Nombres 6, au sujet du Nazaréat. J’avais exposé qu’un nazaréen ne devait pas boire de vin, et devait donc s’abstenir de choses qui, certes, ne sont pas mauvaises en soi, car le vin réjouit le cœur de Dieu et des hommes (Juges 9:13). Comment ce qui réjouit le cœur de Dieu pourrait-il être mal ? Mais juste avant d’aller à la croix, le Seigneur dit aux disciples qu’Il ne boirait plus du fruit de la vigne, jusqu’à ce qu’Il le boive nouveau dans le royaume de Son Père (Matt. 26:29). Aussi, nous qui avons été faits un avec Christ, ne devrions nous pas, dans un monde qui L’a rejeté, nous abstenir de vin ? En disant ceci, je ne pense évidemment pas au vin naturel, mais à ce dont le vin est l’image : des choses qui ne sont pas mauvaises en soi, mais dont Satan et le monde se servent. Ne devrions nous pas nous abstenir de ces choses ? En outre, le nazaréen devait laisser pousser ses cheveux en signe de ce qu’il ne voulait plus avoir de volonté propre, mais qu’il voulait occuper la place de soumission et de dépendance (ce dont la longue chevelure est une figure).

Ultérieurement j’entendis dire que plusieurs jeunes sœurs avaient affirmé ne pas croire que Dieu attendait de nous que nous n’ayons plus de volonté propre ; et là-dessus, quelques jeunes frères avaient alors demandé à ces sœurs si elles connaissaient par expérience ce que c’est que de voir le sourire approbateur du Seigneur quand on marche en communion avec Lui ; et si elles savaient ce que c’est que d’avoir la conscience du regard du Seigneur abaissé avec satisfaction sur nous, quand Il voit dans nos cœurs le désir de marcher dans l’obéissance et la dépendance de Lui. En Matt. 25:21, le Seigneur dit au serviteur : « Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton maître ». Celui qui a un peu appris à connaître cette joie, n’a plus d’autre désir que de marcher avec le Seigneur pour que le Seigneur lui exprime cette approbation à Sa venue. Déjà maintenant il désire voir ce sourire du Seigneur, qui est lui-même une conséquence de ce que le Seigneur découvre dans nos cœurs une réponse à son amour. C’est cela que le Seigneur voudrait produire en nous. Et ici en Deutéronome 10, nous voyons aussi en type que c’est le désir du Père.

 

9.6   La Parole, révélation de Dieu

Dieu avait d’abord donné à Moïse deux tables de pierre qu’Il avait lui-même taillées, et sur lesquelles Il avait écrit les paroles de la loi. Les paroles dans l’Écriture sont toujours l’expression de celui qui les prononce, et donc de Dieu Lui-même, ici. En Jean 1, nous lisons : « Au commencement était la Parole ; et la Parole était auprès de Dieu ; et la Parole était Dieu. Elle était au commencement auprès de Dieu ». Cela signifie donc que la Parole est la révélation de Dieu. Le Seigneur Jésus était la Parole de Dieu, et quand Il vint ici-bas sur la terre, Il révéla parfaitement qui était Dieu et ce qu’il était. C’est pourquoi aussi, il convenait que Lui, en gardant la loi, montrât d’une manière parfaite ce que l’homme devait être selon les pensées de Dieu. Et non seulement cela, mais le Seigneur Jésus a réalisé pratiquement tout ce que nous trouvons dans la Parole de Dieu, tout ce que Dieu attend de l’homme.

Mais que serait-il arrivé si le Seigneur Jésus avait seulement vécu sur la terre, et était remonté au ciel sans mourir pour nous ? Cela n’aurait-il pas signifié pour nous un jugement bien plus terrible que s’Il n’était pas venu ? Car alors nous aurions eu devant nous un exemple parfait de ce que l’homme devait être selon les pensées de Dieu. Les gens de l’Ancien Testament n’avaient pas cet exemple. Mais le Seigneur Jésus étant venu, plus personne ne peut dire qu’il ne sait pas comment il doit vivre, — qu’il ne sait pas ce que Dieu attend de lui. Le Seigneur Jésus a satisfait à toutes les exigences de Dieu, Il a manifesté parfaitement toutes les pensées de Dieu, et, comme homme, Il a été exactement ce que l’homme devait être selon les pensées de Dieu. Mais le Seigneur est mort à la croix. En type, nous trouvons cela en ce que Moïse n’a pas introduit ces deux premières tables dans le camp, mais les a brisées au pied de la montagne.

 

9.7   Ch. 10:1-4

9.7.1        De nouvelles Tables — Des pierres vivantes

Alors Moïse reçut de Dieu la mission de tailler deux nouvelles pierres : « En ce temps-là, l’Éternel me dit : Taille-toi deux tables de pierre comme les premières, et monte vers moi sur la montagne, et fais-toi une arche de bois ; et j’écrirai sur les tables les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as brisées » (Deut. 10:1-2). C’est Dieu Lui-même qui avait taillées les premières tables, mais maintenant Moïse devait faire deux nouvelles tables. Ainsi le Père a pour ainsi dire chargé le Seigneur, une fois Son œuvre accomplie, de faire de nouvelles tables sur lesquelles serait écrit la même chose que sur les premières. Son œuvre étant accomplie, le Seigneur a envoyé du ciel le Saint Esprit sur cette terre, lequel a amené des hommes à se reconnaître dans la lumière de Dieu comme pécheurs perdus, et à trouver refuge en Dieu, confessant leurs péchés et leur culpabilité devant Dieu. Simultanément, le Saint Esprit a généré en eux une vie nouvelle, la vie du Seigneur Jésus Lui-même. Or, s’Il est le Rocher, alors ma vie aussi a le caractère de ce rocher, je suis devenu une partie de ce rocher, car Il est ma vie. Ainsi sur le fondement de l’œuvre accomplie du Seigneur Jésus, et par le fait que le Saint Esprit a été envoyé sur cette terre, nous sommes devenus des pierres vivantes. Par nature, les hommes ne sont pas des pierres, mais ils sont poussière. Au commencement, Dieu avait dit à Adam : « Car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière » (Gen. 3:19) ; et lorsque Pierre, auparavant Simon, vint au Seigneur Jésus, Celui-ci le regarda et lui dit : « Tu es Simon, le fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas (qui est interprété : Pierre) » (Jean 1:43). Telle est la grâce du Seigneur Jésus, qui, à partir d’hommes pécheurs, a fait des pierres vivantes.

 

9.7.2        La taille et le gravage des secondes tables, images de la discipline

Nous avons lu ici que Dieu a ordonné à Moïse : « monte vers moi sur la montagne » ; et un peu plus loin : « J’écrirai sur les tables les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as brisées ». Donnons tout de suite la signification spirituelle : après que le Seigneur Jésus a fait de nous des pierres [vivantes] et que nous sommes devenus une partie de Lui-même, et qu’ainsi nous avons été rendus participants à tous les résultats de Son œuvre, le Père a donné au Seigneur Jésus la mission de nous façonner, afin de pouvoir écrire sur nous les mêmes paroles qui se trouvaient sur les premières tables, et qu’ainsi nous puissions manifester la même chose que le Seigneur Jésus a manifesté dans Sa vie sur la terre, et que nous réalisions pratiquement, comme il est dit en 1 Jean 4:12, que le monde peut voir Dieu en nous. Cela n’est il pas merveilleux ? Voilà le but de l’œuvre du Seigneur Jésus en nous ! Certes ce que fait le Seigneur Jésus ne nous est pas toujours agréable. Lorsqu’un tailleur de pierres élabore une plaque pour pouvoir y inscrire des mots, il doit d’abord en ôter les angles pour bien aplanir. Pour cela il se sert d’un burin, et ce n’est pas un travail agréable à subir. Souvent, nous ne comprenons pas pourquoi le Seigneur permet des peines et des difficultés dans notre vie. Mais si nous pouvons voir en cela le Seigneur Jésus et la peine qu’Il se donne pour nous, cela ne jette-t-il pas un rayon de lumière dorée sur les nuages noirs de notre vie ? Son but dans toutes les difficultés, Son but dans tous les chemins où Il nous conduit, consiste à nous rendre aptes à ce que Dieu puisse écrire sur nous les mêmes paroles qui se trouvaient sur le Seigneur Jésus, c’est-à-dire ce que le Seigneur Jésus a manifesté dans Sa vie ici-bas, — or Il manifestait qui est Dieu. N’est-ce pas là un but d’une immense valeur ? Quand nous avons cela devant les yeux, nous pouvons rendre grâce, même pour les difficultés. En Héb. 12:11 il est dit : « Or, aucune discipline, pour le présent, ne semble être un sujet de joie, mais de tristesse ; mais plus tard, elle rend le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle ». Quel but que celui-là !

 

9.8   Ch. 10:5 — Les tables dans l’arche

« Et je me tournai et je descendis de la montagne, et je mis les tables dans l’arche que j’avais faite » (10:5). Le Seigneur Jésus achèvera son œuvre en nous. Il nous aime trop pour cesser de s’occuper de nous. Si nous résistons à Son travail, nous ne faisons que le rendre pénible à nous-mêmes. Autrement dit : Il ne vaut pas la peine d’être désobéissant et indocile ; cela ne fait que contraindre le Seigneur à employer des moyens plus rudes pour nous apprendre à être obéissants. Il atteindra son but en tout cas. Quelle consolation il y a en cela, en particulier pour les plus âgés d’entre nous, qui devons souvent nous dire en regardant en arrière sur nous-mêmes : Le Seigneur n’a pas eu beaucoup de succès avec moi, combien j’ai peu manifesté Ses pensées ! Mais sachons ceci : Moïse devait déposer les tables dans l’arche de l’alliance. Il est bien connu que l’arche de l’alliance était faite de bois d’acacia recouvert d’or. Mais ici, au verset 1, il est seulement question « d’une arche de bois ». Ceci met donc l’accent sur le fait que Christ a été le seul homme parfait. Même si le Seigneur opère en nous, pour nous rendre moralement conforme à Lui, cependant il y a Son œuvre à Lui, accomplie sur la croix, par laquelle tous nos péchés ont été ôtés, et par laquelle nous nous tenons dans Sa faveur, devant Dieu, dans tout ce qu’Il est dans Sa personne, et dans tout ce qu’Il a accompli. Ainsi donc, comme les tables étaient dans l’arche de l’alliance, de même, lorsqu’Il regarde vers cette terre, Dieu nous voit comme revêtus de toute la gloire du Seigneur Jésus.

 

9.9   Ch. 10:6 — La nouvelle naissance n’est qu’un début de bénédictions

Maintenant au v. 6, nous voyons le résultat pratique de l’action du Seigneur Jésus en nous : « Et les fils d’Israël partirent de Beéroth-Bené-Jaakan… ». C’est le point de départ ici. Ce nom signifie : « La source des fils de Jaakan ». Chaque croyant possède un lieu de rafraîchissement, une source où il reçoit la bénédiction. Mais quand on vient juste de se convertir, ce n’est pas encore là que réside une grande bénédiction, ce n’est pas là encore que se trouve une grande source, de laquelle on peut puiser. Quand j’ai trouvé la paix avec Dieu, le fait d’appartenir au Seigneur Jésus et de ne plus avoir à craindre aucune malédiction, a été si important pour moi, que je ne pouvais guère croire qu’il pouvait exister des bénédictions encore plus grandes. Je pensais qu’il suffisait d’être éternellement heureux. Puis après avoir avancé un peu plus dans le chemin avec le Seigneur, et après avoir fait l’expérience des résultats du travail du Seigneur Jésus en nous, je me suis rendu compte que cela ne constituait qu’un petit commencement. Des mondes nouveaux s’ouvraient à moi. Quand on apprend à connaître dans la communion du Seigneur qui Il est, et quelles richesses cachées il y a pour nous dans la Parole de Dieu, alors on voit que la rémission des péchés et le fait de ne pas aller en enfer, ne sont que de petits commencements, que la condition nécessaire préalable à la réception de toutes les bénédictions que Dieu avait en réserve pour nous dans Son cœur. Alors nous apprenons à comprendre que l’holocauste va infiniment plus loin que le sacrifice pour le péché et que le sacrifice pour le délit, qui étaient pourtant indispensables à cause de nos péchés.

 

9.10                      Ch. 10:7 — Ruisseaux d’eau, image de Jean 7:38-39

Par l’opération du Seigneur Jésus, ils quittent Beéroth-Bené-Jaakan. Ils arrivent à Jothbatha, un pays de ruisseaux d’eau. Là, ils ne trouvent pas seulement une source, mais bien plus que cela. Le Seigneur conduit toujours les Siens de telle manière qu’ils arrivent dans un pays où coulent partout des flots de bénédiction, dans un pays de ruisseaux d’eau. Ceux-ci nous parlent de la Parole de Dieu, rendue vivante par la puissance du Saint Esprit. En Jean 4 le Seigneur Jésus parle de l’eau vive qui devient en nous une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle. Cela veut dire qu’Il met notre cœur et notre vie nouvelle en relation vivante avec Lui-même, Lui qui est « le Dieu véritable et la vie éternelle » (1 Jean 5:20). Et en Jean 7, nous trouvons de nouveau le Seigneur parlant de fleuves d’eau vive coulant du corps de celui qui croit en Lui. Il disait cela de l’Esprit Saint qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en Lui. Cela se passait en la dernière journée, la grande journée de la fête, le huitième jour de la fête des tabernacles, qui nous parle prophétiquement du jour d’éternité. C’est le Saint Esprit qui rend la Parole de Dieu vivante en nous, et qui nous rend ainsi capables de jouir déjà maintenant de toutes les bénédictions célestes qui seront notre part dans l’éternité, dans la maison du Père. Le Saint Esprit voudrait nous remplir de ces bénédictions au point que nous ne puissions pas garder le silence sur ces choses, mais que des fleuves d’eau vive coulent de notre vie, c’est-à-dire que ces bénédictions se répandent vers d’autres, et que nous devenions comme une fontaine de réveil et de rafraîchissement pour ceux avec lesquels nous entrons en contact.

Si, dans la communion avec le Seigneur, nous apprenons ainsi à connaître Ses pensées de bénédiction, alors nous serons capables aussi d’accomplir le service que le Seigneur attend de nous. Il y avait une différence considérable entre un fils d’Aaron et un simple homme du peuple. Un fils d’Aaron était quelqu’un qui pouvait exercer le service de sacrificateur, et se trouvait journellement dans la présence de Dieu dans le sanctuaire, et qui servait là parce qu’il connaissait les pensées de Dieu, et savait ce qui convenait à la sainteté de Dieu en Sa présence. Le Seigneur Jésus désire que nous tous, jeunes ou âgés, nous exercions le service qui est décrit ici. Mais pour cela, il faut en avoir pris le chemin. Le Seigneur voudrait, par Sa discipline, nous amener à pouvoir exercer ce service. Ce n’est pas possible au moment de notre conversion, mais seulement après avoir fait les expériences faites aussi par le peuple pendant son voyage à travers le désert.

 

9.11                      Ch. 10:8, 10 — Le triple service des Lévites

« En ce temps-là, l’Éternel sépara la tribu de Lévi pour porter l’arche de l’alliance de l’Éternel, pour se tenir devant l’Éternel, pour faire son service, et pour bénir son Nom, jusqu’à ce jour » (10:8). C’est là le triple service, qui est aussi le nôtre. Premièrement, porter l’arche de l’alliance ; en second lieu, se tenir devant l’Éternel et Le servir ; et en troisième lieu, bénir en son Nom.

 

9.11.1    Porter l’arche — Tenir ferme les vérités en rapport avec la personne du Seigneur

Le premier de ces services est donc de porter l’arche de l’alliance de l’Éternel. J’ai déjà indiqué que l’arche de l’alliance est un type du Seigneur Jésus comme homme véritable sur la terre, mais qui, en même temps, était l’Homme venu du ciel. L’arche était faite de bois d’acacia, — du bois d’un arbre qui avait poussé sur la terre. Tel était aussi le Seigneur Jésus, homme véritable, « le fruit de la terre » (Ésaïe 4:2). Cette arche était recouverte d’or pur, car cet homme abaissé était aussi le Dieu éternel Lui-même. Tel était, et tel est, le Seigneur Jésus : vrai homme et vrai Dieu, dans une seule personne.

Dans cette arche étaient conservées les tables de la loi qui contenaient les justes exigences de Dieu. C’est ainsi que nous entendons le Seigneur Jésus dire prophétiquement, au verset 8 du Psaume 40 : « ta loi est au-dedans de mes entrailles ». Le premier grand devoir du peuple d’Israël, et plus précisément des Lévites, consistait à porter cette arche de l’alliance à travers le désert. Les Lévites portaient l’arche, et le peuple se répartissait tout autour de l’arche, de manière qu’elle soit en sécurité vis-à-vis des ennemis, et qu’elle soit menée à travers le désert, de façon à parvenir intacte, sainte et sans souillure, à la fin du voyage à travers le désert. N’est-ce pas là un service merveilleux ? De même, le Père attend de nous aussi que nous exercions ce service, et que nous portions avec révérence à travers ce monde, la vérité merveilleuse concernant Son Fils, vrai Dieu et vrai homme, et tout ce qui s’y rapporte, à savoir le témoignage complet quant à la personne du Seigneur Jésus et à Son œuvre, de telle sorte que cette vérité parvienne pure, intacte et non frelatée, jusqu’à la fin de la dispensation chrétienne.

Combien ce service est important, particulièrement de nos jours, où la gloire du Seigneur Jésus est reniée partout, et où les hommes qui se réclament de Son Nom, ont l’audace de blasphémer et de Lui dérober Sa gloire, notamment en niant qu’Il soit Fils de Dieu ou qu’Il ait jamais vécu, osant même dire qu’Il était l’enfant naturel d’un soldat romain.

Quel merveilleux service que celui dont le Père nous confie la charge, en face de toute l’hostilité et de toute l’indifférence à l’égard de la personne et de l’œuvre du Seigneur Jésus ! Ne désirons-nous pas, et notre cœur ne se réjouit-il pas d’avoir à accomplir un tel service, celui de tenir ferme et de défendre toutes les vérités qui se rapportent à la personne du Seigneur Jésus, Sa vraie humanité, Sa divinité, et le fait qu’Il est à la fois Dieu et homme dans une seule personne ? Puissions-nous porter ces vérités à travers ce monde, avec des mains pleines de révérences, et les défendre contre toutes les attaques de l’Ennemi, en sorte qu’elles parviennent intactes jusqu’à la fin. Quel service merveilleux !

 

9.11.2    Se tenir devant l’Éternel pour faire Son service

Le second service consiste à se tenir devant l’Éternel et à Le servir. Nous avons libre accès là où Dieu habite. Nous pouvons y pénétrer en tout temps, sans qu’il y ait des horaires particuliers de visite. Tous ceux d’entre nous qui avons part à l’œuvre du Seigneur Jésus, qui sommes enfants de Dieu, et qui savons ce que signifie l’œuvre du Seigneur Jésus, devraient exercer ce service selon le dessein de Dieu. Si nous n’avons pas encore vraiment compris quelle valeur a pour Dieu l’œuvre du Seigneur Jésus, nous ne sommes pas encore capables d’exercer ce service. Mais si nous avons compris quelque chose à ce sujet, et que nous entrons ensuite dans le sanctuaire, là où Dieu se trouve, là où il y a la lumière et aucunes ténèbres, là où des milliards d’anges se tiennent prêts à exécuter Ses ordres, alors nous pouvons exercer là ce service. Pensons seulement à Lévitique 3:11, 16 où nous pouvons voir en figure que nous pouvons adorer Dieu, et qu’Il désire recevoir de notre main la graisse du sacrifice de prospérités (ou de paix), ce qui, dans ce passage, est appelé la nourriture (ou le pain) de l’Éternel. En Lévitique 1, nous voyons en figure la manière dont nous pouvons offrir là ce que nous avons vu du Seigneur Jésus comme holocauste, alors qu’Il accomplissait d’une manière merveilleuse l’œuvre de la croix pour glorifier Dieu. Ce que représente l’holocauste est si élevé pour nous, que nous ne pouvons pas le saisir. Cela dépasse de beaucoup notre compréhension, mais cependant nous pouvons l’offrir à Dieu ; et Dieu le prend de notre main, de telle sorte que cela est une odeur agréable pour Lui. N’est-ce pas aussi un service merveilleux ?

Pensons seulement au service que nous accomplissons le dimanche matin, lorsque nous sommes rassemblés, et que le Seigneur Jésus est présent personnellement au milieu de nous : « Car là où deux ou trois sont assemblés à mon Nom, je suis là au milieu d’eux » (Matt. 18:20) : cela n’est-il pas merveilleux ? Nous sommes alors rassemblés autour de Lui, et Il entonne le cantique de louanges au milieu de l’assemblée, pour le Père (Ps. 22:22). Nous pouvons alors, sur la base de Son œuvre, apporter au Père notre sacrifice, entrer par la foi dans le sanctuaire — là où est le trône de Dieu, là où Dieu habite, — l’adorer, et lui offrir ce que nous avons vu de la gloire du Seigneur Jésus et de l’œuvre qu’Il a accomplie. Nous pouvons apporter tout ce que nous avons appris à connaître de Sa personne, comme nous le trouvons en type dans l’offrande de gâteau (Lév. 2). Peut-il y avoir un plus grand privilège ici-bas, sur cette terre ? Nous avons à exercer ce service dans un monde qui est sous la malédiction, qui L’a rejeté, et pour lequel il ne reste plus que le jugement. 1 Jean 5:19 nous dit que le monde entier gît dans le méchant. Ce service est un privilège que le monde ne connaît pas, et que même beaucoup de chrétiens n’ont jamais connu, et que même nous, nous ne pouvons exercer que quand le Seigneur accomplit en nous Son œuvre pour nous amener à marcher vraiment avec Lui, et à Lui être rendus conformes moralement. Alors, nos cœurs sont tellement captivés par Sa gloire qu’Il a déployée durant Sa vie et dans Son œuvre à la croix, que nous pouvons offrir cette gloire au Père en retour. Toutes ces gloires du Seigneur Jésus, qui nous sont présentées en type dans l’offrande de gâteau, l’holocauste et le sacrifice de prospérités, nous les avons reçues de la part du Père, et en cela, nous avons communion avec le Père, de sorte que collectivement, nous admirons le Fils et nous L’adorons.

 

9.11.3    Bénir Son nom

Nous trouvons ensuite le troisième service : « … pour bénir son nom, jusqu’à ce jour ». Le service dans le sanctuaire se déroulait, le regard tourné vers Dieu ; la bénédiction se rapporte aux hommes tout autour de nous. Ce n’est que quand nous connaissons le service dans le sanctuaire, puis que nous en sortons, que nous pouvons être en bénédiction pour d’autres, et même des sources de bénédictions. Quand nous avons été dans la présence de Dieu dans le sanctuaire, ne va-t-il pas rayonner vers les autres quelque chose de cette lumière du sanctuaire ? Après que Moïse eut été dans la présence de Dieu, le peuple pouvait aussi le voir : ils voyaient la gloire de Dieu rayonner du visage de Moïse. Il en sera toujours ainsi après avoir été dans la présence de Dieu : nous serons en bénédiction pour d’autres, comme je l’ai indiqué tout à l’heure à propos du passage de Jean 7:38 : « Des fleuves d’eau vive couleront de son ventre ». Les bénédictions dont nous jouissons dans la présence de Dieu, en communion avec le Seigneur, par la Parole rendue vivante par le Saint Esprit, — ces bénédictions nous remplissent au point de s’épancher vers d’autres, et que nous sommes en bénédiction pour tous ceux au contact desquels nous entrons.

 

9.11.4    Dieu veut que nous remplissions ces trois missions

Voilà l’objectif, voilà le but que le Seigneur se propose pour nous. Ne sont-ce pas là de merveilleuses missions que le Seigneur a en vue pour nous ? Ne sont-ce pas là de merveilleux services ? Nous pouvons d’abord porter l’arche de l’alliance à travers ce monde, en témoignage de qui est le Seigneur Jésus ; nous pouvons tenir ferme quant à l’intégrité de la vérité concernant Sa personne, et Le glorifier. En second lieu, nous pouvons entrer dans le sanctuaire, aussi longtemps que nous sommes ici-bas dans le désert, et là, nous pouvons nous tenir devant Dieu, et Le servir. En troisième lieu, nous pouvons être une source de bénédiction pour tous ceux avec lesquels nous avons contact. Ce sont là les missions que le Seigneur nous assigne.

Le Seigneur Lui-même a rempli ces missions pendant Sa vie : Il a manifesté Dieu quand Il était ici-bas sur la terre, Il entrait dans le sanctuaire, et la lumière de la face de Dieu rayonnait de Lui de tous côtés, et Il était une source de bénédiction pour tous ceux qui se sont trouvés à Son contact. Or le Seigneur aimerait nous former à cela, et nous amener à Lui être conformes moralement, pour que nous puissions aussi exercer ce service. Combien cela doit être merveilleux pour Lui, si nous exerçons ce service, étant conformes à Lui, ayant la même pensée que Lui, — et nous tenant dans la même proximité de Dieu que Lui se tenait, et ayant avec Lui la même communion en sorte que Sa vie soit manifestée pratiquement dans notre vie, et que notre vie soit l’expression de cette nouvelle vie que nous avons reçue à la nouvelle naissance. Voilà Son but avec nous, avec chacun de nous individuellement.

Vous jeunes frères, vous jeunes sœurs, ne vaut il pas la peine de désirer de tout cœur qu’Il atteigne ce but avec vous ? Ne voulez-vous pas Lui dire : Seigneur, prends ma vie, et amène-moi à ce que cela soit réalisé en moi, en sorte que je puisse effectivement exercer ce service ? C’est une joie pour le Seigneur de le faire. Il aimerait le faire chez chacun de nous. Mais Il aime spécialement le faire chez les plus jeunes, parce que nous, les plus âgés, il ne nous reste plus autant de temps. Mais vous, vous avez encore la vie devant vous, — à condition, bien sûr, que le Seigneur ne soit pas encore venu — et peut-être pourra-t-Il vous former mieux que nous ne L’avons laissé faire à notre égard. Combien ce serait merveilleux, et quelle vie heureuse ce serait pour vous si vous vous remettiez de plein gré au Seigneur, pour qu’Il puisse accomplir Son travail en vous, afin de vous rendre capable d’accomplir ce service.

 

9.11.5    Ch. 10:10 — Intercession de Christ

Nous pouvons bien nous demander, et en particulier les plus âgés d’entre nous, qui avons plus l’expérience de nous-mêmes : Qui est capable de ce service ? Par nous-mêmes, nous ne sommes pas capables, mais le Seigneur peut l’opérer. C’est pourquoi aussi, un peu plus loin au verset 10, Moïse dit : « Et moi, je me tins sur la montagne comme les jours précédents, quarante jours et quarante nuits, et l’Éternel m’écouta aussi cette fois-là ». Ici aussi, nous pouvons à nouveau re-penser au Seigneur Jésus, glorifié à la droite de Dieu, et qui prie là pour nous. Il est celui qui intercède là, pour nous (Rom. 8:34). Dans quel but intercède-t-Il là ? Pour que les desseins de Dieu à notre égard soient accomplis. Il est sur la montagne, et Il prie pour nous. Il est là devant la face de Dieu, toujours vivant pour intercéder pour nous (Héb. 7:25). Il est là comme souverain sacrificateur auprès de Dieu, « afin que nous recevions miséricorde, et que nous trouvions grâce pour avoir du secours au moment opportun » (Héb. 4:16), et cela, afin que nous ne faillissions pas et que nous ne tombions pas. Il est là, joignant les parfums à nos prières (comparez Apoc. 8:3, 4), afin que nos prières montent au trône de la grâce, et que le Père puisse nous exaucer. Le Seigneur Jésus élève Ses mains chaque jour (Exode 17:8-13), tant que le combat dure ici-bas, afin que l’ennemi ne puisse jamais vaincre, — car les mains du Seigneur ne se fatiguent jamais. Quelle consolation, quel encouragement pour nous dans toute notre faiblesse. Il nous aide, Sa force nous soutiendra si nous voulons bien nous en remettre à Lui et parcourir notre chemin avec Lui.

 

9.12                      Ch. 10:11 — Le Seigneur marchant devant les Siens

Nous lisons ensuite : « Lève-toi, va, pour marcher devant le peuple, et qu’ils entrent dans le pays que j’ai juré à leurs pères de leur donner et qu’ils le possèdent » (10:11). C’est de la même manière — nous le disons en toute révérence, — que le Père a parlé au Seigneur Jésus : Marche devant eux, — cela vaut pour chacun de nous, — pour qu’ils entrent dans le pays et en prennent possession. Par la foi, nous savons que nous entrerons un jour dans la maison du Père, et nous pouvons chanter comme les fils de Coré au Psaume 84 : « Ils paraissent devant Dieu en Sion » (v. 7). Et non seulement cela, mais nous pouvons déjà maintenant entrer dans le pays, nous pouvons déjà maintenant prendre possession par la foi de ce que le Père avait à cœur de nous donner. Nous sommes déjà maintenant assis dans les lieux célestes en Christ, et nous sommes bénis « de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Éph. 1:3). Ces bénédictions ne sont pas ici-bas sur la terre, mais seulement dans les lieux célestes. Le Seigneur désire nous introduire dans ces bénédictions, Il veut accomplir cette mission que le Père lui a confiée, et y amener chacun de nous. Croyons nous que le Seigneur peut faire cela, qu’Il peut nous introduire dans le pays, en sorte que nous prenions possession pratiquement de toutes les bénédictions qui s’y trouvent ? Oui, Il peut et veut le faire, si seulement nous Lui remettons notre vie, et disons : Seigneur, Toi, prends mes deux mains et conduis-moi ; pas seulement jusqu’à ma fin bienheureuse, mais conduis-moi dès maintenant dans Ton chemin à travers le désert. Alors il y aura aussi ici sur la terre une fin bienheureuse, dans la jouissance de toutes les bénédictions que le Père avait en réserve dans Son cœur pour nous les donner, et en communion avec le Seigneur Jésus. Quel merveilleux chemin cela doit être !

 

9.13                      Ch. 10:12-13 — Le cœur pour Dieu

« Et maintenant, Israël ! qu’est-ce que l’Éternel ton Dieu demande de toi, sinon que tu craignes l’Éternel, ton Dieu, pour marcher dans toutes ses voies, et pour l’aimer, et pour servir l’Éternel ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, en gardant les commandements de l’Éternel, et ses statuts, que je te commande aujourd’hui pour ton bien » (10:12, 13). Si donc nous avons vu ce que Dieu a fait pour nous, quels sentiments d’amour et de grâce il y avait dans le cœur de Dieu, et aussi dans le cœur du Seigneur Jésus, et quel prix le Père et le Fils ont payé pour notre salut, — que disent alors de telles paroles à nos cœurs ? Y a-t-il ici un cœur qui a vu ces choses comme moi, et qui ensuite refuse d’agir en conséquence ? Y a-t-il ici un cœur qui n’a pas de réponse en face d’un tel amour de la part de Dieu ? Y a-t-il ici un cœur qui n’a pas été réchauffé dans son amour pour le Seigneur Jésus qui a tant fait pour nous ? un cœur, qui n’a pas désiré être quelque chose pour le Père qui n’a pas épargné Son Fils, mais qui L’a livré pour nous ? Le Père désire que par amour nous Lui obéissions et Le servions. Il ne veut pas de notre part un service d’esclave. Il désire que nous L’aimions comme Il nous aime, car Il nous a bien montré en premier ce qu’est l’amour : « En ceci est l’amour, non en ce que nous, nous ayons aimé Dieu, mais en ce que Lui nous aima, et qu’Il envoya son Fils pour être la propitiation pour nos péchés » (1 Jean 4:10). « Mais Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom. 5:8). C’est ainsi que nous avons appris ce qu’est véritablement l’amour. « Nous, nous l’aimons, parce que lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4:19). Ne l’aimons nous pas ? Et en quoi pouvons-nous montrer notre amour ? N’est-ce pas seulement en faisant plaisir à Celui qui est l’objet de notre amour ?

Dieu aimerait que nous fassions ce qui Lui est agréable, en étant poussés par l’amour de nos cœurs. Dieu, quant à Lui, a droit à notre service, car au ch. 6:4, 5, il est écrit : « Écoute, Israël : l’Éternel, notre Dieu, est un seul Éternel. Et tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta force ». En tant que Créateur, Dieu a un droit à cet égard. Il a droit au service de tout homme, car le Seigneur a tout créé pour Lui-même (Col. 1:16). Mais Il désire notre amour, Il veut notre cœur, Il ne veut pas d’un service d’esclave ; mais, dans Sa sagesse, Il sait que nous ne pouvons être heureux que dans le chemin de l’amour. Ce n’est que dans ce chemin que nous pouvons avoir la paix, que nous sommes bénis, et que nous avons une pleine communion avec Lui. Possédons-nous déjà présentement l’avant-goût de ce qui sera notre part dans la maison du Père ?

Oh, quel Dieu nous avons ! Ce qu’Il désire de nous, c’est seulement que nous L’aimions, et que nous Lui remettions notre vie seulement par amour, de sorte qu’Il puisse nous ouvrir Son cœur, et nous donner déjà maintenant tout ce qu’Il aimerait nous donner si volontiers : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime, sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui… Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui » (Jean 14:21, 23). Sommes-nous conscients de ce que signifie le fait que le Père et le Fils viennent, et veuillent faire Leur demeure chez moi, jusqu’à ce que j’entre dans la demeure du Père et du Fils, là-haut dans la maison du Père ? Pouvons-nous mesurer cela ? C’est ce que le Père et le Fils désirent faire chez chacun d’entre nous, si seulement il y a dans notre cœur le désir de garder Sa Parole, et de demander en toutes choses : Seigneur, que veux-Tu que je fasse ? Si dans ce chemin nous sondons Sa Parole avec prière et par la puissance du Saint Esprit, en sorte qu’elle devienne pour nous de l’eau vive, et que nos cœurs en soient remplis, alors nous apprenons à connaître toutes les gloires du Fils et du Père et à en apprécier la valeur. Cela formera nos pensées et nos affections, pour qu’elles soient en harmonie avec Ses pensées et Ses affections, et que nous ayons communion avec le Père et avec Son Fils Jésus Christ (1 Jean 1:3). C’est là le désir du Père pour nous, et notre vrai bonheur ne réside qu’en cela. Ce sera notre part dans la maison du Père, mais le Père voudrait que ce soit notre part déjà maintenant. N’est-ce pas aussi notre désir quand nous pensons à Lui ?

Vous, jeunes gens, remettez-vous entièrement à Lui, de sorte qu’Il puisse atteindre le but qu’Il s’est proposé à votre égard, qu’Il puisse vous attacher à Son cœur et vous guider à travers le désert dans ce merveilleux chemin que nous avons considéré ensemble. Pourrait-il y avoir un chemin plus béni et une vie plus heureuse ?