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Quelques méditations sur le Deutéronome
Chapitres 11, 16 et 30
H. L. Heijkoop
Traduit de l’allemand : « Aus dem Wort der Wahrheit » (Méditations sur la Parole de Vérité) Heijkoop Verlag, 1983
Les divisions et sous-titres ont été ajoutés par Bibliquest
Table des matières abrégée :
2 La Pâque dans le pays — Deutéronome 16:1-8
3 La fête des Semaines — Deutéronome 16:9-12
4 La fête des Tabernacles — Deutéronome 16:13-15
Table des matières détaillée :
1.3 Ch. 11:1 — aimer l’Éternel et Lui plaire
1.4 Ch. 11:2-4 — connaître Dieu
1.5 Ch. 11:5-6 — respect dû au Seigneur
1.6 Ch. 11:7-9 — avoir vu la grande œuvre de l’Éternel
1.7 Ch. 11:10 — les ressources viennent d’en haut
1.8 Ch. 11:11 — action de l’Esprit
1.9 Ch. 11:12 — les richesses du pays
1.10 Ch. 11:13 — amour et obéissance
1.11 Ch. 11:14-15 — les fruits du pays
1.12 Ch. 11:16-17 — mise en garde contre la séduction
1.13 Ch. 11:18 — le cœur, les pieds, la main, le front
1.14 Ch. 11:19 — enseigner les enfants
1.15 Ch. 11:20 — caractère de la maison du croyant
1.16 Ch. 11:21 — la conservation de la bénédiction
1.17 Ch. 11:22-25 — l’armure pour combattre
1.18 Ch. 11:26-28 — gouvernement de Dieu
1.19 Ch. 11:29 — Garizim et Ébal
1.20 Ch. 11:30 — Guilgal et les chênes de Moré
1.21 Ch. 11:31-32 — posséder le pays
2 La Pâque dans le pays — Deutéronome 16:1-8
2.1 Les leçons qu’il faut apprendre
2.2 Les premières mentions de la Pâque
2.3 Ch. 16:1 — Naître de nouveau, un préalable au fruit porté
2.4 Ch. 16:2 — Le lieu choisi par l’Éternel pour y faire habiter Son nom
2.4.2 Le centre de l’histoire du monde
2.4.5 Le péché porté, le péché ôté — le jour d’éternité
2.4.6 Un lieu où les droits du Seigneur sont reconnus
2.5 Ch. 16:2 — Sacrifier l’agneau, le souvenir de l’Agneau
2.6.3 Souvenir quotidien d’où on est sorti
2.6.5 Confesser ouvertement le Seigneur
2.7.1 Des lumières dans un lieu de ténèbres
2.7.2 Rendre hommage à Celui qui a été rejeté ici-bas
2.7.3 La restauration de Pierre en Jean 21
2.7.4 Un lieu de bénédiction, précieux pour le Père à cause du Fils
2.7.5 Le lieu où on rend hommage au Seigneur collectivement
3 La fête des Semaines — Deutéronome 16:9-12
3.2 Deut. 16:9a — De la résurrection à la Pentecôte
3.2.1 La résurrection, preuve qu’on est à l’abri du jugement
3.2.2 Deux aspects de la résurrection
3.2.3 Comment l’Israélite savait que le sacrifice pour le péché était agréé
3.2.4 Les témoins de la résurrection — 1 Cor. 15
3.2.5 Ce que le chrétien, nouveau converti, doit apprendre
3.2.6 Le Seigneur soufflant dans les disciples. Une nouvelle vie, une nature divine
3.2.7 Opérations du Saint Esprit
3.2.9 Résumé sur les leçons à apprendre
3.3.1 La Pâque : un commencement
3.3.2 Sondez la Parole de Dieu. La vie éternelle
3.3.3 Connaître le Père et le Fils
3.3.4 Qui peut porter du fruit ?
3.4.2 Le Saint Esprit rend la Parole de Dieu vivante en nous
3.4.3 Ce qu’est le fruit pour Dieu
3.4.4 Bénédiction pour ceux qui sont au contact des croyants. Communion avec le Seigneur
4 La fête des Tabernacles — Deutéronome 16:13-15
4.2 Rappel sur la fête des Semaines
4.3.1 Les produits de l’aire et de la cuve. Le royaume millénaire
4.3.2 Recul spirituel pendant le millénium
4.3.3 Ce dont la fête des tabernacles est un type pour nous
4.3.4 Conditions pour jouir des bénédictions
4.3.5 Sept jours de fête. Le produit de l’aire
4.3.6 Engranger [ou : recueillir] toute la récolte
4.4.2 Le serviteur, la servante
4.4.3 Le lévite, et l’étranger, et l’orphelin, et la veuve
4.5.3 Ch. 16:15c : « Et tu ne seras que joyeux »
5.1 Deut. 29:29 — responsabilité d’obéir à la Parole
5.2.3 Refaire le vœu de nazaréat
5.2.4 La fin du nazaréat et les cheveux brûlés sous le sacrifice de prospérités. Nomb. 6:18
5.2.5 Être encore nazaréen dans les derniers temps avant la venue du Seigneur
« Aus dem Wort der Wahrheit » Vol. 2 p.236-247
Comme on l’a déjà dit dans l’introduction, les onze premiers chapitres forment la première partie de ce livre. Moïse y jette un coup d’œil rétrospectif sur les voies de Dieu envers eux, les fils d’Israël, pour disposer leurs cœurs à obéir au Seigneur, et à pratiquer Ses commandements et Ses statuts lorsqu’ils seraient dans le pays. Le chapitre onze est le résumé des dix premiers chapitres, la conclusion pratique qui en découle et que Moïse place devant leurs yeux. Ils devaient penser à quoi aboutit la désobéissance et la rébellion.
Dans les versets 3 et 4, il est fait mention de la ruine du monde organisé, et de la chute de son prince (Jean 12:31 ; 16:11). Dans le v. 5, il s’agit des voies de Dieu pour l’éducation du peuple pendant toute la traversée du désert. Le v. 6 montre, par le rappel d’un jugement terrible, combien Dieu ne peut tolérer que l’on porte atteinte à la justice et à la position du Seigneur Jésus. Il est indispensable d’avoir connaissance de ces choses pour pouvoir, de façon pratique, prendre possession du pays.
Le v. 1 se rattache au chapitre précédent. En raison des bénédictions de Dieu qui s’y trouvent mentionnées, le peuple a le devoir d’aimer l’Éternel et de Lui plaire. Nous trouvons à nouveau énumérés tout ce qui s’y rattache : a) les prescriptions (ou : « ce que Dieu a donné à garder ») et les commandements — ce qui est expressément ordonné par Dieu ; b) les statuts, — des choses établies par Dieu, sans qu’il y ait un commandement express ; ce sont des choses à faire, comme par exemple la cène ; c) les ordonnances, — la reconnaissance du fait qu’Il est Dieu et Seigneur, et l’attitude qui y correspond, avec par conséquent la question à se poser en permanence : Seigneur, que veux-tu que je fasse ?
Ceux auxquels Moïse s’adresse, avaient appris à connaître Dieu. N’avons-nous pas aussi appris à connaître le Seigneur dans Sa grandeur, comme le Dieu éternel, le créateur du ciel et de la terre (Jean 1:1-3 ; Col. 1:15-20), Celui dont l’œuvre sur la croix a une portée telle que, sur cette base, la création toute entière, aussi bien terrestre que céleste, sera réconciliée avec Dieu, et par conséquent ramenée en harmonie parfaite avec Dieu ? N’avons-nous pas appris aussi à connaître Sa main forte, Sa toute-puissance, capable de remporter la victoire sur tout, et de faire tout ce qu’Il veut ? N’avons-nous pas vu Son bras étendu, Sa volonté s’exerçant contre ses ennemis, en faveur de son peuple ?
Le monde (l’Égypte, des v. 3 et 4) n’a eu, et n’a toujours aucune place pour le Seigneur (1 Cor. 2:6-8). Que de signes et d’œuvres Il a opérés au milieu d’eux ! Mais ils ne L’ont pas connu comme la sagesse de Dieu (voir 1 Cor. 2:2-8). Ils L’ont rejeté. La croix a manifesté entièrement l’état du monde, — l’inimitié tant de son prince que de tous ceux qui lui appartiennent, et leur manque total d’intelligence et de sagesse. C’est pourquoi la mort est intervenue comme jugement de Dieu sur eux : leur puissance a été anéantie lorsque les eaux de la Mer Rouge les submergèrent (la Mer Rouge est une figure de la mort comme jugement de Dieu). Quelle valeur a pour nous un monde, qui est entièrement manifesté pour ce qu’il est, et sur lequel Dieu a fait venir le jugement de la mort ? Sa puissance est anéantie, de sorte que nous n’avons pas besoin d’avoir peur de son hostilité. Son intelligence s’est transformée en ténèbres (Rom. 1:21- 23). Le monde ne connaît pas la véritable sagesse, et la tient pour folie ; et Dieu a fait de sa sagesse, une folie (1 Cor. 1:18- 20 ; 2:6-8). Que représentent alors pour nous, ses théories et ses chimères ?
Le v. 5 nous rappelle tout ce que nous avons vu dans les chapitres précédents, considéré à la lumière des versets 2, 3 et 7 du chapitre 8. Le v. 6 constitue un avertissement personnel quant à la façon dont Dieu traite ceux qui portent atteinte à l’autorité et au service du Seigneur Jésus, en les revendiquant pour eux-mêmes. Quelle sérieuse leçon pour la chrétienté où nous trouvons cela partout. Il n’est pas fait mention ici du lévite Coré, mais seulement des deux Rubénites (Dathan et Abiram). Ce fait est en accord avec tout le livre du Deutéronome où les sacrificateurs et les lévites ne sont guère mentionnés, parce que Dieu y parle directement au peuple.
De leurs propres yeux, ils avaient vu toute la grande œuvre de Dieu. Quel puissant motif pour garder ses commandements ! C’était la seule manière, pour eux, de recevoir la force pour entrer dans le pays, et pour en prendre possession. Seule l’obéissance dans le cœur donne la connaissance et l’intelligence des pensées de Dieu (Jean 7:17). Il y a un grand salaire à observer les jugements de l’Éternel (Ps. 19:9-11). L’obéissance seule nous garde dans le lieu de la bénédiction, et elle a pour effet de nous rendre capables de jouir continuellement de ses fruits (v. 9).
L’Égypte est un pays plat, situé à basse altitude. C’est le Nil qui l’arrose et le fertilise. Par leurs efforts, les hommes amènent l’eau plus loin à l’intérieur dans le pays, car là où l’eau n’arrive pas, rien ne pousse. Il n’y pleut pas. Ils oublient à qui ils sont redevables de profiter du fleuve et de son eau. « Mon fleuve est à moi, et je me le suis fait », tel est le langage de l’Égypte (Ézéchiel 29:3). Ils croient que leur prospérité est indépendante du ciel, et qu’elle ne provient que de leur propre travail et de leurs efforts. Quel tableau frappant du monde ! « Aide-toi, et le ciel t’aidera », « chacun pour soi, et Dieu pour tous », voilà les maximes ayant cours dans le monde.
« Le pays » n’est pas cela. À quoi pourrait servir l’effort de l’homme naturel quand il s’agit de bénédictions spirituelles et célestes (Éph. 1:3) ? Comment le travail du pied ou de la main pourrait-il amener l’eau fertilisante sur les montagnes d’Éphésiens 1:17-23 ; 3:8-11 et 17-19, et ailleurs encore ! Dans le pays, il n’y a pas d’uniformité morte. Les hautes montagnes et les vallées paisibles s’y alternent ; on y trouve partout les ruisseaux d’eau, les sources et les eaux profondes, avec l’eau vivifiante de la libre et puissante activité du Saint Esprit (Deut. 8:7 ; Jean 7:38-39). Sur le pays, il est écrit en gros caractères : « C’est l’Esprit qui vivifie ; la chair ne profite de rien » (Jean 6:63). La bénédiction provient uniquement d’en haut : « L’eau que l’on boit, provient de la pluie du ciel ».
Tous ceux qui habitent dans le pays sont amenés à la véritable place qui convient à une créature, — la place de dépendance du Créateur, mais, par ce fait même, ils sont aussi l’objet des soins du Créateur : « un pays, dont l’Éternel ton Dieu a soin, sur lequel l’Éternel ton Dieu a continuellement les yeux, depuis le commencement de l’année, jusqu’à la fin de l’année » (11:12). Voyez aussi Ps. 65:9-13. Ces yeux ne vont-ils pas voir tous les besoins de Ses enfants ? Son amour et Sa puissance ne sont-ils pas assez grands pour satisfaire ces besoins ?
Les richesses du pays — du pays qu’Il a donné en héritage à son peuple — sont inépuisables. « Ce que l’œil n’a pas vu, et que l’oreille n’a pas entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » (1 Cor. 2:9-13). Mais on ne peut jouir des fruits que quand les pluies du ciel, les ruisseaux d’eau, les sources et les eaux profondes, ont fait fructifier le pays. Par l’Esprit de Dieu, les richesses ont été révélées à Paul, et par des paroles inspirées de l’Esprit, celui-ci a retransmis ces richesses oralement et par écrit. C’est par l’Esprit Saint que les apôtres ont prêché l’Évangile (1 Pierre 1:12). Les prédications qui nous ont été transcrites dans le livre des Actes des apôtres n’étaient pas préparées à l’avance. Ceux qui prêchaient étaient d’abord préparés par le Seigneur, et non pas leurs prédications. Dieu a veillé à ce que nous puissions nous en rendre compte clairement par les circonstances dans lesquelles ces prédications ont eu lieu et qui nous sont rapportées. Ce n’est que par un service spirituel, sous la direction et dans la puissance du Saint Esprit, que les choses spirituelles sont présentées aux consciences et aux cœurs sous une forme assimilable. La même remarque vaut pour l’étude personnelle de la Bible. Comment entrons-nous en possession de tous les trésors de la Parole ? ce n’est pas par la puissance intellectuelle, mais par une lecture accompagnée de prière, en nous plaçant sous la direction du Saint Esprit, et en recevant par la foi ce que dit la Parole de Dieu.
On utilise trop souvent les méthodes de l’Égypte, même dans le domaine spirituel, sans doute avec les meilleures intentions et avec beaucoup de zèle. Là où il y a de la droiture, Dieu se servira même de cela pour la bénédiction de son peuple. Mais comment, par ce ministère, les croyants pourront-ils jouir des fruits venant des montagnes ? Un effort personnel peut, tout au plus, amener de l’eau dans le fond des vallées. Et, là aussi, la récolte sera médiocre.
L’amour et l’obéissance sont les conditions préalables à une pleine bénédiction (11:13). On présente souvent les choses, comme si l’amour et les commandements (la vérité) étaient en fait opposés l’un à l’autre. Combien une telle pensée est éloignée de l’Écriture ! Où est-il davantage parlé de commandements dans le Nouveau Testament, que précisément dans les écrits de Jean, l’apôtre de l’amour, qui a tant écrit sur l’amour ? Dieu est lumière, et Dieu est amour ! Comment peut-on opposer l’amour et la lumière l’un à l’autre ? « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime » (Jean 14:21 ; voir aussi 14:15, 23, 31). L’amour et l’obéissance sont liés de manière indissoluble.
Ce n’est que là où se trouvent ces choses, que le Père donnera aux siens Sa pleine bénédiction. La pluie au temps convenable : la pluie de la première saison pour que la semence lève et croisse, et la pluie de la dernière saison pour que le fruit arrive à pleine maturité, au complet. Pouvons-nous faire le rapprochement entre le ministère de l’apôtre et la pluie de la première saison, et d’autre part entre le ministère qui s’est exercé dans les cent cinquante dernières années et la pluie de la dernière saison, peu de temps avant la venue du Seigneur ?
Le blé du pays représente le Seigneur glorifié dans le ciel. En Josué 5:10-12, nous trouvons trois figures du Seigneur Jésus. La pâque nous présente le Seigneur mort comme notre nourriture (Jean 6:53-56) ; dans la manne, nous avons le Seigneur vivant sur la terre, comme nourriture dans le désert (Jean 6:31-35). Et ensuite, nous trouvons le blé du pays de l’année précédente, comme nourriture dans le pays. C’est là notre nourriture, comme étant assis dans les lieux célestes dans le Christ Jésus (Éph. 2:6 ; 2 Cor. 3:18).
Au sujet du moût, il est dit en Juges 9:13 qu’il réjouit le cœur de Dieu et des hommes. Il est donc une figure de ce qui rend heureux, de ce qui donne de la joie. Tous ceux qui veulent se consacrer entièrement à Dieu dans le désert, doivent prendre de la distance d’avec ce qui est en relation avec le moût (Nombres 6), — non seulement avec les plaisirs du monde qui sont péché par eux-mêmes, mais aussi avec beaucoup de choses qui ne sont pas mauvaises en elles-mêmes, et même que Dieu Lui-même a données dans la création. Dans un monde où il n’y a pas de place pour le Seigneur Jésus, et où par conséquent, Il ne boit plus du fruit de la vigne (Luc 22:18), celui qui Lui est attaché doit se séparer de beaucoup de choses qui, sans être mauvaises en elles-mêmes, sont cependant accaparées par le monde. Dans le « pays », il n’en n’est plus ainsi. Tout ce qui se trouve dans les lieux célestes est pour nous, et nous pouvons en jouir librement. Oui, c’est le désir de Dieu, que nous prenions possession de tout, et que nous en jouissions.
L’huile est une figure du Saint Esprit. Il est remarquable de voir, combien de fois il est parlé du Saint Esprit dans l’épître aux Éphésiens. Nous sommes scellés du Saint Esprit (1:13) ; nous avons par Lui accès auprès du Père (2:18) ; Il habite dans l’Assemblée (2:22) ; nous sommes fortifiés, par Lui, en puissance, quant à l’homme intérieur (3:16) ; nous sommes constitués par Lui en un seul corps (4:4 ; 1 Cor. 12:13) ; nous recevons l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu (6:17) ; nous pouvons supplier par l’Esprit (6:18) ; et nous sommes exhortés à en être remplis (5:18).
« L’herbe des champs pour le bétail » témoigne des soins de Dieu pour tout ce qui peut servir à notre nourriture, à notre rafraîchissement et à nos besoins. Nous mangerons et nous serons rassasiés. Au Ps. 104:14, 15 nous avons les mêmes choses, mais dans ce passage, elles sont vues comme préparées en vue de leur utilisation, y compris le pain, le vin, et l’huile.
En outre, nous devons veiller à ce que notre cœur ne soit pas séduit (11:16). Il est trompeur. Dès que le Seigneur cesse d’être son unique objet, nous nous écartons et nous servons d’autres dieux. Tout ce qui occupe la place qui revient à Dieu, est une idole. Dieu a un droit sur tout notre cœur et sur toute notre vie. N’y a-t-il pas souvent des idoles dans notre cœur ?
Cela, le Seigneur ne peut pas l’accepter. Il est un Dieu jaloux (1 Cor. 10:22). Il nous corrigera en fermant le ciel pour qu’il ne pleuve pas. La place dans le pays, est la place de la vraie dépendance de la créature. Là, rien n’est caché au Créateur (11:12).
C’est un lieu merveilleux pour celui qui aime le Seigneur, qui se confie en Lui, et qui le prie d’un cœur vrai : « Ô Seigneur, que ma part demeure de toujours marcher en te restant fidèle ». Mais, c’est un lieu triste pour celui qui n’est pas en communion avec le Seigneur. C’est là le secret du Psaume 73. De plus, il y a des difficultés que l’on ne rencontre pas en Égypte, car là on amène l’eau dans le pays avec ses propres forces, et là, la discipline de Dieu n’est pas visible de la même manière. Dieu supporte chez les incroyants, beaucoup de choses qu’Il corrige chez les siens (1 Cor. 11:32).
Nous avons ici la raison pour laquelle nous avons à gémir du manque de ministères rafraîchissants spirituellement parmi les croyants. Le plus souvent, nous en cherchons les raisons partout en dehors de nous-mêmes. Nous essayons par des efforts humains de remédier à cette carence. Plaçons-nous plutôt dans la lumière de Dieu, afin qu’Il puisse nous montrer quelle en est la véritable cause. Si celle-ci disparaît, et que nos cœurs battent à nouveau pour Lui seul, alors la pluie tombera de nouveau en abondance. Et si nous ne le faisons pas ? Eh bien, certes, nous ne périrons pas de dessus ce bon pays. Tous les croyants sont assis dans les lieux célestes dans le Christ Jésus. Mais nous perdrons pratiquement la conscience de cette séance, ainsi que la jouissance des bénédictions. N’avons-nous pas tous connu de tels croyants, qui se sont réjouis pendant un temps des fruits du pays, et qui, plus tard, ont perdu tout cela, et ont pris un caractère terrestre ? Ne reconnaissons-nous pas, à la lumière de notre propre expérience, les origines d’une telle évolution ?
C’est pourquoi appliquons les paroles du Seigneur à notre cœur et à notre âme, afin d’être préservés de ce déclin. Le cœur est le siège des sentiments, et l’âme le siège de toute la vie naturelle. Chez nous, le danger est grand de ne recevoir la Parole que (ou surtout) dans notre tête, notre intelligence ou nos sentiments. Si notre cœur, notre amour, ne sont plus entièrement pour le Seigneur Jésus, nos pas (nos pieds) s’écartent rapidement, car ils suivent toujours le cœur.
« Notre main » : elle parle de nos actes. Ceux-ci doivent porter le caractère de la Parole de Dieu ; ils doivent être témoins de notre obéissance vis-à-vis du Seigneur glorifié dans le ciel, quoique rejeté par le monde. Nous voyons grâce à nos yeux. Job avait fait une alliance avec ses yeux afin de ne pas être entraîné au péché (Job 31:1). Nos yeux doivent donc être sous le contrôle de la Parole, afin de ne plus regarder les choses qui ne conviennent pas à un habitant « du pays ». La pensée va ici encore plus loin. La Parole doit être un fronteau. Les passages d’Apocalypse 13:16 et 14:1 ne montrent-ils pas clairement que nous devons revêtir publiquement les caractères moraux de la « Parole » du Seigneur ?
Nous devons les enseigner à nos enfants, en leur en parlant, quand nous sommes assis dans nos maisons, quand nous marchons par le chemin, quand nous nous couchons et quand nous nous levons. Quand faut-il ne pas en parler ? Cela ne suffit pas lorsque nos enfants nous accompagnent dans les réunions, ou même qu’ils fréquentent l’école du dimanche. Aussi importantes que soient ces choses, elles ne peuvent pas remplacer l’instruction donnée dans la famille. Prenons garde qu’il s’agit ici de « ces miennes paroles », autrement dit des statuts et des descriptions « du pays » ! Si notre cœur vit dans le pays, nous en parlerons. De l’abondance du cœur, la bouche parle.
Nous devons aussi les inscrire sur les poteaux de notre maison, et sur les portes. Notre maison, notre famille sont-elles caractérisées par ce que le Seigneur dit au sujet du pays, au sujet « des lieux célestes » ? Les portes de la maison parlent de l’exercice de l’autorité dans la famille, et de ce qu’on laisse entrer ou laisse sortir de la maison. L’autorité qui s’exerce dans la famille, est-elle celle de la Parole du Seigneur ? Ce qui est autorisé à entrer et à sortir de notre maison, est-il déterminé par la Parole ?
Lorsque Dieu a délivré le peuple de l’Égypte, le Pharaon voulait bien le laisser aller à condition que les petits enfants restent en Égypte (Exode 10:8-11). Satan sait que celui qui a en main la jeunesse, a l’avenir pour lui. Il sait aussi que, si les enfants restent en Égypte, les cœurs des parents y seront aussi attirés. Or Dieu pense à la poursuite de l’existence du peuple. Il veut avoir non seulement ceux qui vivent présentement, mais aussi leurs enfants.
Il n’est que trop fréquent de voir des parents croyants autoriser leurs enfants à aller dans des lieux, à avoir des amis, à lire des livres, — à faire toutes choses de ce genre alors qu’ils les condamnent pour eux-mêmes. Dieu voit les enfants comme occupant la même place que leurs parents croyants. Les enfants doivent être délivrés de l’Égypte avec leurs parents. Ils sont saints (séparés pour Dieu) par le fait d’avoir des parents croyants, ou même l’un d’entre eux seulement (1 Cor. 7:14). Dieu veut que nous les voyons également ainsi, et qu’ils occupent par conséquent, la même position de séparation, que celle que nous devons occuper. Il a plu à Dieu d’amener les enfants à la conversion par ce chemin-là (en règle générale).
Si la Parole peut ainsi marquer de son empreinte notre maison, notre famille et la vie de famille journalière, alors nos jours et les jours de nos enfants seront multipliés dans le pays. Alors, nous-mêmes et nos enfants demeurerons dans la jouissance glorieuse de toute la position chrétienne et de toutes les bénédictions spirituelles que Dieu a données dans le christianisme. Ces jours seront comme les jours des cieux qui sont au-dessus de la terre. C’est une merveilleuse expression,— mais peut-il y avoir une indication meilleure et plus claire de ce qui constitue une vie passée dans la communion avec le Seigneur, et dans la jouissance de toutes les bénédictions merveilleuses, que nous présente l’épître aux Éphésiens ?
Juges 2:10 constitue un triste exemple de l’inverse de ce qu’on a dans ce verset 21. Les Israélites n’ont pas obéi à la parole de Moïse dans Deutéronome 11:18-20. En Juges 2 nous en voyons le résultat. Une génération s’est levée, qui ne connaissait pas l’Éternel, ni l’œuvre qu’Il avait faite pour Israël. Alors, les fils d’Israël firent ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, et servirent les Baals, et oublièrent l’Éternel, le Dieu de leurs pères. Ils étaient encore le peuple de Dieu, mais ils ne servaient plus l’Éternel. N’avons-nous pas toujours vu se répéter la même chose ? Comment se fait-il que c’est presque une règle constante que la troisième (*) génération abandonne la vérité de Dieu, soit dans son cœur, soit ouvertement ? Les passages considérés dans l’Écriture ne donnent-ils pas la réponse ?
(*) note Bibliquest : Paul Finet voyait la sixième comme un maximum selon les exemples de l’Écriture.
Dans les versets 22 à 25, nous trouvons de nouveau que l’obéissance et l’amour sont les conditions indispensables à la jouissance des bénédictions. Si le peuple garde les commandements de l’Éternel, et marche dans Ses voies, L’aime et s’attache à Lui, Il chassera tous leurs ennemis, de sorte qu’ils puissent posséder tout lieu que foulera la plante de leurs pieds.
Notre héritage est occupé par des puissances de méchanceté ! Ce ne sont pas des puissances de chair et de sang, mais des puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes (Éph. 6:10-18). Pour conserver pratiquement l’héritage, et pouvoir jouir de ses fruits, les ennemis doivent être vaincus. Car ils cherchent à nous empêcher de prendre possession du pays, et ensuite, ils cherchent encore à nous en chasser dehors. C’est pourquoi, nous avons besoin de l’armure complète de Dieu. La première pièce en est : « Ayant ceint vos reins de la vérité ». Cela ne signifie pas simplement et seulement, connaître la vérité et être affranchi par elle ! Nos affections doivent en être remplies et être dirigées par elle. C’est la force qu’exerce la vérité sur l’âme, en sorte qu’il n’y a aucun relâchement du cœur, et la volonté propre n’est pas laissée libre d’agir, mais les affections sont tournées vers Christ. Si nos cœurs sont remplis du Seigneur Jésus, nous sommes sanctifiés par la vérité qui « est en Jésus » (Éph. 4:21). C’est l’application de ce que nos affections voient en Christ.
La pièce suivante de l’armure, c’est : « ayant revêtu la cuirasse de la justice ». Il ne s’agit pas ici de la justice que possède chaque croyant, en tant que tel, mais de notre justice pratique personnelle, et donc de notre obéissance au Seigneur. Si notre conscience n’est pas en paix parce que nous ne marchons pas dans la justice pratique, et donc dans l’obéissance, nous n’avons alors aucune force.
Mais si l’obéissance et l’amour se trouvent en nous, nous pourrons jouir de tout ce que Dieu nous a donné. Au v. 24, nous ne voyons pas toute l’étendue du pays telle qu’Israël le possèdera selon les promesses de Dieu dans le règne millénaire (Gen. 15:18-21). Dans ce temps-ci, ils ne devaient pas encore prendre possession du pays où habitaient Edom, Moab et Ammon, ainsi que nous l’avons vu au chapitre 2. Bientôt, ce sera certes le cas (Abdias 19-21 ; Sophonie 2:9).
On remarque aussi qu’ils n’ont jamais pris possession du pays jusqu’aux frontières indiquées ici. Le pays connut sa plus grande étendue au temps de David et de Salomon. Mais, même à cette époque ils dominèrent seulement sur les peuples habitant ce territoire, sans occuper eux-mêmes tout ce territoire. Josué s’empara de tout le pays selon tout ce que l’Éternel avait dit à Moïse, et le donna pour héritage à Israël (Josué 11:23 ; 21:43-45), mais eux-mêmes ne prirent pas possession de tout (Juges 1:21, 25-36). Lorsque le peuple s’éloignait de l’Éternel, et s’attachait à d’autres dieux, l’Éternel le livrait à la puissance de leurs ennemis (Juges 2:6-23).
Dans l’épître aux Éphésiens, il est dit que nous sommes assis dans les lieux célestes, et bénis de toute bénédiction spirituelle. Tandis que nos corps sont encore sur la terre, il est certain qu’il y a des limitations à la possession et à la jouissance pratiques de ces choses. Toutefois, avons-nous, par la foi, pris possession de tout ce que Dieu nous a maintenant déjà donné ? Avons-nous marché dans l’obéissance et dans l’amour, de telle sorte que le Seigneur puisse nous donner la victoire sur les ennemis ? Si nous revêtons l’armure complète de Dieu, Satan ne peut pas réussir contre nous. Il est un ennemi vaincu. Le Seigneur l’a vaincu, lorsqu’Il a accompli pour nous l’œuvre de la croix.
À partir du v. 26, nous avons le grand principe du gouvernement de Dieu : « Car ce qu’un homme sème, cela aussi, il le moissonnera. Car celui qui sème pour sa propre chair, moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit, moissonnera de l’Esprit, la vie éternelle » (Gal. 6:7-8 ; Rom. 2:6-8). Il est vrai, bien sûr, que seul celui qui est né de nouveau peut semer pour l’Esprit, et chercher, en persévérant dans les bonnes œuvres, la gloire et l’honneur et l’incorruptibilité. Car il est dit de tous ceux qui ne sont pas nés de nouveau : « Il n’y en a aucun qui exerce la bonté » (Rom. 3:12). Mais cela ne change rien au principe du gouvernement de Dieu.
Celui qui se nomme chrétien moissonne lui aussi ce qu’il a semé. Le gouvernement de Dieu est justement d’autant plus fort à l’égard de telles personnes qui se nomment d’après le nom de Christ, car Il veut être sanctifié en ceux qui s’approchent de Lui (Lév. 10:3). Le jugement commence par la maison de Dieu (1 Pierre 4:17). Or pour les croyants, le jugement dans le gouvernement de Dieu, prend davantage le caractère de discipline du Père envers Ses enfants qu’Il aime (Hébreux 12:6-11). Le but est de ramener, d’éduquer. Mais, dans le gouvernement de Dieu, il reste un jugement, et comme déjà dit, le jugement pour les croyants sur la terre ici-bas sera beaucoup plus sévère que pour les incroyants. « Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde » (1 Cor. 11:32).
Combien notre responsabilité est profondément sérieuse. Combien il est nécessaire que nous nous rappelions cette responsabilité à nous-mêmes, et les uns aux autres. « Et si vous invoquez comme père, celui qui, sans acception de personnes, juge selon l’œuvre de chacun, conduisez vous avec crainte pendant le temps de votre séjour ici-bas » (1 Pierre 1:17).
Au milieu du pays, il devait y avoir les montagnes de Garizim et d’Ébal. Depuis la première, la bénédiction devait être proclamée si le peuple marchait dans l’obéissance ; depuis la seconde, c’était la malédiction. Combien il est solennel de trouver en Deutéronome 27 tous les détails de la malédiction, mais sans un mot de bénédiction ! Quelle lumière cela jette sur ce que Dieu prévoyait chez le peuple ! Lorsque nous lisons toutes les secondes épîtres du Nouveau Testament (à l’exception de la deuxième épître aux Corinthiens), qu’est-ce que Dieu prévoyait concernant l’Assemblée ? Qu’a-t-Il prévu chez moi, aussi bien en ce qui concerne mon passé, qu’en ce qui concerne ce qui est encore futur pour moi ?
N’est-il pas remarquable que le nom de Guilgal soit justement mentionné ici pour la première fois ? Josué 5:1-9 (en particulier 5:9), nous montre la signification de Guilgal parmi les types de la Parole de Dieu. C’est l’application pratique de notre mort avec Christ, l’application de la mort à nous-mêmes. Le Saint Esprit ne veut-il pas, déjà ici, attirer notre attention sur le fait que nous ne pouvons combattre et vaincre qu’après la circoncision, comme Josué 5 nous le présente si clairement ?
La mention des chênes de Moré n’est-elle pas aussi remarquable ? C’est là où Abraham, le père des croyants, entra par la foi dans le pays (Gen. 12:6). Quel exemple pour Israël et pour nous ! Moré signifie « Maître qui enseigne ». La leçon des chênes de Moré n’est-elle pas que nous voyons la croissance, la force et la fermeté qu’il y a quand nous apprenons vraiment la leçon de Garizim, d’Ébal, de Guilgal et d’Abraham (la foi) ?
Le peuple devait franchir le Jourdain, et prendre possession du pays. Nous sommes assis dans les lieux célestes, et nous sommes bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes. Ceci est vrai pour tous les croyants. Mais comment demeurons-nous dans cette sphère de bénédiction ? Jouissons-nous vraiment de tout ce que nous avons reçu ? Ou bien sommes-nous là, dans la détresse sous l’effet de la puissance de l’ennemi, parce que nous n’avons pas pris à cœur la leçon de ce chapitre 11 ?
« Et vous prendrez garde à pratiquer tous les statuts et les ordonnances que je mets aujourd’hui devant vous » (11:32).
« Aus dem Wort der Wahrheit » Vol. 2 p.265-281
Ce chapitre nous fait voir quelque chose de la richesse de la grâce de Dieu, ainsi que des bénédictions spéciales qui sont la part de ceux qui font partie de l’assemblée du Dieu vivant. La pâque est le fondement de toute bénédiction, pour nous. Ici en Deut. 16, Dieu demande par l’intermédiaire de Moïse de célébrer la pâque, et Il le demande à ceux qui sont déjà engagés de longue date sur le chemin de la foi. Deut. 12:1 permet de conclure que ces instructions s’appliquaient au peuple après son entrée dans le pays promis. Il en va de même ici pour ceux qui ont fait les expériences du désert, et qui ont appris à connaître la signification spirituelle du serpent d’airain, c’est-à-dire ceux qui ont appris d’une manière pratique, qu’en eux-mêmes, il n’habite aucun bien.
Il y a une grande différence entre connaître par la Parole de Dieu la vérité qu’il n’habite aucun bien en nous, et l’avoir apprise par l’expérience pratique, en sorte que nos cœurs en sont profondément pénétrés. Ce qui est bon dans notre vie, c’est seulement ce que le Saint Esprit peut opérer au travers de la vie nouvelle. Si le Seigneur ne nous garde, nous sommes capables de toutes les choses mauvaises. Il nous gardera aussi longtemps que nous marcherons avec Lui. Mais il peut arriver qu’Il nous laisse un moment, et alors, nous sommes capables de faire des choses dont même le pécheur le plus impie aurait honte.
La leçon importante du voyage à travers le désert est donc qu’en nous, il n’y a aucun bien ! C’est ce qu’exprime aussi Deut. 8:2 : « Et tu te souviendras de tout le chemin par lequel l’Éternel, ton Dieu, t’a fait marcher ces quarante ans dans le désert, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour connaître ce qui était dans ton cœur, si tu garderais ses commandements, ou non ». Voilà pourquoi aussi, ce n’est pas au début du voyage à travers le désert, mais à la fin, que nous trouvons le serpent d’airain que le Seigneur Jésus, en Jean 3, met en relation avec la nouvelle naissance. L’Ancien Testament ne nous montre pas la doctrine, mais le chemin par lequel nous pouvons réaliser pratiquement l’enseignement du Nouveau Testament, et apprendre ainsi ce que nous sommes. Si nous l’avons appris, alors nous avons horreur de nous-mêmes, et nous sommes reconnaissants de ce que, selon la Parole de Dieu, nous pouvons-nous tenir pour morts, et de ce que Dieu nous voit morts avec Christ (Romains 6:5, 6, 11). Et si Dieu nous voit ainsi, nous-mêmes aussi pouvons nous considérer comme tels. Pour Dieu, le vieil homme n’existe plus. C’est pourquoi le Jourdain constitue la fin du voyage, et est d’autre part une image de ce que nous sommes morts avec Christ et que, par sa vie de résurrection, nous pouvons entrer dans le pays, qui est pour nous une figure des lieux célestes.
La première célébration de la pâque a eu lieu en Égypte (Exode 12). L’Égypte est une figure du monde en tant que système de l’homme indépendant qui n’a pas besoin de Dieu. Pour cette raison, c’est aussi le lieu où la pâque est célébrée par celui qui vient à la connaissance de ce qu’il est un pécheur, confessant ses péchés et sa culpabilité dans la repentance envers Dieu et acceptant le Seigneur Jésus par la foi. C’est là que l’Évangile l’atteint, et qu’il entend que Dieu a donné Son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui, ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle. Le sang de l’agneau pascal appliqué sur la porte, lui donne l’assurance que Dieu, qui, en vérité, aurait dû exercer Son jugement, passe par-dessus. C’est donc en Égypte que le peuple a célébré la pâque pour la première fois, et qu’il s’est nourri de l’agneau sacrifié. Cela nous fait penser aux paroles du Seigneur Jésus : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang, a la vie éternelle » (Jean 6:54).
La seconde fois, la pâque a été célébrée dans le désert. L’accent n’est pas alors mis tellement sur le sang (Exode 12), mais davantage sur la pureté de ceux qui célébraient la pâque (comparer Nombres 9:1-14). Le désert est le lieu de la mort, et le peuple de Dieu y rencontre bien des occasions de contracter de la souillure.
La troisième fois, nous trouvons comment la pâque devait être célébrée dans le pays. Ici, en Deut. 16, il n’est parlé ni du sang ni des souillures possibles, mais ce sont des choses bien plus élevées qui passent devant nos yeux. La pâque nous est présentée ici dans sa signification spirituelle pour les croyants qui ont grandi spirituellement, ou autrement dit, qui sont devenus vraiment chrétiens. Je reviendrai un peu plus tard sur ce sujet, à propos de ce que je comprends, d’après la Parole de Dieu, quant à ce qu’est un chrétien.
« Garde le mois d’Abib, et fais la pâque à l’Éternel, ton Dieu ; car au mois d’Abib, l’Éternel, ton Dieu, t’a fait sortir, de nuit, hors d’Égypte ». Nous trouvons ici le mois d’Abib, mentionné par deux fois. Abib signifie littéralement : « épis verts ». Tant que les épis sont verts, la récolte ne peut pas encore être engrangée. C’était pourtant le moment où le peuple devait faire la pâque, une époque où il n’y avait donc encore aucun fruit pour Dieu sur la terre, car le fruit pour Dieu n’est possible que sur la base de la pâque. Dieu ne peut pas trouver de fruit chez quelqu’un qui n’a pas part à l’œuvre du Seigneur Jésus. Ce n’est que chez ceux qui sont nés de nouveau, et qui, par la foi, ont accepté le Seigneur Jésus, que Dieu trouve du fruit. Cela n’a été possible qu’après que le Seigneur ait accompli Son œuvre, et qu’il se soit alors trouvé des personnes ayant part à cette œuvre. Par nature, il n’y a personne qui ait fait du bien ; non, car tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu. Oui, l’imagination des pensées de leur cœur n’est que méchanceté en tout temps (Rom. 3:23 ; Gen. 6:5). Tu pourrais être l’homme le plus religieux qui soit, et aller à toutes les réunions de l’église, et consacrer toute ta vie au service des autres, — tu paraîtrais alors servir Dieu extérieurement, et pourtant, tant que tu n’as pas confessé tes péchés devant Dieu, et que tu n’as pas accepté le Seigneur Jésus par la foi, toute ta vie n’est que péché, parce que tout s’y déroule dans la désobéissance vis-à-vis de Dieu : en effet Dieu ordonne à tous les hommes de se convertir et de se repentir (Actes 17:30).
Mais comme cela a déjà été indiqué, Deut. 16 ne s’adresse pas à des nouveaux convertis, mais à des croyants ayant déjà passé par les expériences du désert, et qui sont sur le point d’entrer dans le pays de Canaan. Ce sont des croyants qui ont appris à connaître ce qu’est une joie accomplie, et qui ont aussi acquis quelque intelligence spirituelle de ce que sont les bénédictions les plus élevées, qui sont déjà notre part par la foi, même si nous n’en jouirons parfaitement que dans la maison du Père.
« Et sanctifie la pâque à l’Éternel, ton Dieu, du menu et du gros bétail, au lieu que l’Éternel aura choisi pour y faire habiter son nom » (16:2). Cette expression : « au lieu que l’Éternel aura choisi pour y faire habiter son nom », ou simplement : « au lieu que l’Éternel aura choisi » se retrouve 16 fois dans les chapitres 12 à 16 (12:5, 11, 14, 18, 21, 26 ; 14:23, 24, 25 ; 15:20 ; 16:2, 6, 7, 11, 15, 16). On retrouve cette expression encore cinq autres fois dans le Deutéronome (17:8, 10 ; 18:6 ; 26:2 ; 31:11) (*).
(*) On trouve encore une fois l’expression : « dans le lieu qu’il choisira dans l’une de tes portes » (23:16), mais là, il s’agit d’un Israélite qui choisit ce lieu, parce qu’il a appris à le connaître, et parce qu’il a pour seul désir d’habiter là, c’est-à-dire au lieu que l’Éternel aura choisi pour y faire habiter son nom.
Ce lieu est donc mentionné 21 fois (3 fois 7) : 7 est le chiffre de la perfection, et 3 le chiffre d’une révélation complète. La première chose qui nous vient à l’esprit quand nous nous souvenons de l’œuvre du Seigneur Jésus à la croix, c’est qu’il y a un lieu où nous pouvons venir, le lieu qu’Il a choisi pour y faire habiter Son nom. C’est le lieu dont le Seigneur Jésus dit en Matt. 18:20 : « Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom [littéralement : à mon nom], je suis là au milieu d’eux ». Le Seigneur désire que nous recherchions ce lieu, pour nous souvenir là de l’œuvre merveilleuse qu’Il a accomplie à la croix, et de tous les glorieux résultats qui en découlent. Là Il est présent personnellement au milieu des Siens, et, ainsi que nous le voyons lors de la dernière nuit lorsqu’Il était rassemblé avec Ses disciples, Il rompt le pain et nous le donne en disant : Prenez-en tous et mangez. Et Il nous tend la coupe en disant : Buvez-en tous. C’est là que nous pouvons prendre le pain et le vin de Sa main.
Croyons-nous qu’il soit indifférent à Dieu le Père, en quel lieu nous nous rassemblons pour nous souvenir de la mort du Seigneur ? Pour déterminer ce lieu, la question n’est pas le genre de personnes qui s’y rassemblent. Il y a beaucoup de lieux où se réunissent des croyants ayant une très bonne conduite, des croyants pour lesquels nous ne pouvons qu’avoir du respect. Il y a beaucoup d’endroits où se réunissent des croyants qui sont de meilleurs chrétiens que nous. Mais la question décisive est celle-ci : le Seigneur est-Il là au milieu ? Se réunissent-ils au lieu où Il invite les Siens à Le rencontrer ? Au Psaume 87:2, les fils de Coré chantent : « L’Éternel aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob ». Pourquoi aime-t-il Jérusalem plus que toutes les autres villes ? Pourquoi le Père aime-t-Il le lieu où nous nous rassemblons plus que tous les autres lieux ? Le Père aime Ses enfants et se réjouit quand ils sont réunis. Il attache du prix à ce qu’ils soient rassemblés pour célébrer la cène ou lire Sa Parole. Mais il y a un lieu qu’Il aime par-dessus tout. Pourquoi ? La réponse nous est donnée au Psaume 87:6 : « Celui-ci est né là ». Ce lieu se trouve en relation avec le nom du Seigneur Jésus, et c’est pourquoi Jérusalem est le lieu que l’Éternel a choisi.
Croyons-nous qu’il soit indifférent au Père que Son Fils, qui a été rejeté sur cette terre, ait ici-bas un lieu où ceux qui ont été sauvés par Son œuvre se rassemblent autour de Lui, et y reconnaissent ses droits ? Est-il indifférent au Père qu’il y ait un lieu où ceux qui viennent se rassembler là le font parce qu’ils ont appris à L’aimer, et parce qu’ils désirent fléchir les genoux devant Lui et Le reconnaître comme Seigneur ? Le moment viendra où tout genou se ploiera devant Lui, et où toute langue confessera qu’Il est Seigneur (Phil. 2:10-11). Le diable et ses démons fléchiront alors aussi les genoux devant Lui, ainsi que tous les souverains sacrificateurs. Oui, tous ceux qui auront vécu sur la terre, se prosterneront devant Lui et le reconnaîtront comme Seigneur. Ce n’est pas encore le cas maintenant ; maintenant le Seigneur Jésus est encore rejeté, mais un jour viendra où tous comparaîtront devant Lui, quand Il s’assiéra sur le grand trône blanc, et que les morts seront jugés par Lui selon leurs œuvres.
S’il y a ici encore quelqu’un qui n’ait pas encore fléchi les genoux devant le Seigneur Jésus, qu’il réfléchisse un peu à ceci : Dieu a donné son Fils unique pour mourir pour toi sur la croix. Le monde L’a rejeté, et là, sur la croix, Il a rencontré la colère de Dieu d’une manière terrible. Refuses-tu d’accepter cette œuvre pour toi ? Or ce n’est pas là tout ce que Dieu a fait ; Il fait maintenant annoncer l’Évangile par les Siens, et Il demande à tous les hommes, oui, Il les prie, Il les supplie : Venez, soyez réconciliés avec moi (comp. 2 Cor. 5:20). Le Dieu Tout-puissant ne dit pas : Demande-moi si je n’aimerais pas être bienveillant à ton égard. Non, Il te demande : Viens, accepte que j’ôte l’inimitié de ton cœur, réconcilie-toi avec moi. Quel châtiment mérite certainement celui qui n’accepte pas cette offre ! Réfléchis encore une fois à la grandeur infinie de la grâce, — une grâce telle que le Fils de Dieu est allé à la croix pour pouvoir te sauver. Et cette même grâce t’implore maintenant d’accepter cette offre de Dieu afin de pouvoir te bénir. Peux-tu refuser cette grâce ? Si tu refuses, ce n’est pas seulement ton propre salut qui est en jeu, mais tu fais un affront à Dieu, au Fils de Dieu, le Créateur, et au Père qui a donné Son Fils. Considère bien l’amour et la grâce du Père et du Seigneur Jésus, qui ont tout fait pour te sauver. Il n’y a pas d’autre chemin pour être sauvé. Dieu est amour, Sa nature est amour, oui, tout ce qui vient de Lui est amour ; mais quant à Son être, Il est lumière (1 Jean 4:8 ; 1:5). Dieu ne peut jamais agir d’une manière qui soit en contradiction avec ce qu’Il est en Lui-même. Il ne peut jamais agir de façon injuste. S’Il ne te jetait pas en enfer, Il serait effectivement injuste.
Dieu a fait attention à la manière dont les hommes ont traité son Fils ; et Il a dû cacher Sa face de Lui lorsque son Fils a été pendu au bois à ma place. Il a porté mes péchés en Son corps. Croyons-nous que ce que les hommes Lui ont fait, était indifférent à Dieu ? Dans l’éternité Dieu avait regardé à cette œuvre du Seigneur Jésus à la croix ; et dans toute l’éternité, Lui et toute la création regarderont vers elle : c’est le point central de l’histoire du monde, le point central de tous les conseils de Dieu. Le Créateur Lui-même est devenu homme sur la terre, comme s’il était une créature, — mais Il est le Créateur — et Il a pris la place sur la croix, pour être frappé de Dieu et pour rétablir tout ce que l’homme avait gâté. Autant l’homme a souillé par le péché la création magnifique de Dieu, autant le Seigneur Jésus ramènera à nouveau la création en harmonie avec Dieu. « Car, en Lui, toute la plénitude s’est plu à habiter, et par Lui, à réconcilier toutes choses avec elle-même, ayant fait la paix par le sang de sa croix, par Lui, soit les choses qui sont sur la terre, soit les choses qui sont dans les cieux. Et vous qui étiez autrefois étrangers et ennemis quant à votre entendement, dans les mauvaises œuvres, Il vous a toutefois maintenant réconciliés dans le corps de sa chair, par la mort » (Col. 1:19-22).
Croyons-nous que Dieu ait été indifférent à ce que l’on dise au Seigneur : Retourne d’où tu es venu ; nous ne voulons pas de toi comme roi ? Pour ce qui est de leur responsabilité, les hommes L’ont mis à mort. Sans doute, ils n’ont pu faire que ce qu’Il leur a permis, et c’est Lui qui a laissé sa vie. Mais ils L’ont rejeté, ils L’ont mis à mort, et L’ont mis dans un sépulcre. C’est ainsi qu’ils se sont débarrassés de Lui. Ils ne voulaient rien avoir à faire avec Lui.
Mais Dieu l’a ressuscité d’entre les morts. Il n’a pas exercé immédiatement le jugement sur le monde et en particulier sur ceux qui étaient coupables de la mort du Seigneur Jésus. Oui, Il tarde toujours à exercer le jugement. Pourquoi Dieu fait-Il durer encore le temps de la grâce ? Pourquoi permet-Il qu’on blasphème encore contre Son Fils ? Pourquoi Dieu permet-Il encore aux hommes de rire de Lui, de se moquer de Lui, et de dire les choses les plus infâmes à Son sujet ? Pourquoi Dieu permet-Il encore aux hommes de poursuivre leur chemin, sans s’enquérir de Sa volonté ? Nous le savons : Notre Dieu Sauveur veut que tous les hommes soient sauvés, et viennent à la connaissance de la vérité (1 Tim. 2:4). Voilà la raison fondamentale pour laquelle Dieu est plein de grâce, et que le temps de la grâce dure encore.
Peut-être nous sommes-nous déjà posé la question de savoir combien il pouvait bien y avoir de vrais croyants dans notre pays, ou en Europe, ou sur la terre entière. Nous pourrions penser qu’il n’y en a qu’une très faible proportion. Mais Dieu, dans son amour, a permis que sous la malédiction qui pèse sur cette terre, beaucoup de petits enfants meurent sans avoir consciemment rejeté le Seigneur : Ceux-ci sont tous auprès de Lui, dans la gloire. C’est pourquoi, je ne doute pas que la majorité des êtres humains sera au ciel. Seuls la grâce extraordinaire de Dieu et Son amour auront produit cela. Combien est immense la grâce de Dieu de surseoir encore au jugement, pour qu’il y ait toujours plus de gens sauvés, pour qu’ils reçoivent dans le temps actuel les plus grandes bénédictions que Dieu puisse donner, à savoir d’être rendus conformes à l’image de Son Fils (pour ceux qui reçoivent le Seigneur Jésus dans le temps présent — Rom. 8:29). Dieu voulait avoir des enfants, oui, des fils, au milieu desquels le Seigneur Jésus, son Fils unique, puisse être le premier-né entre plusieurs frères. Telle est la grâce de Dieu.
Combien le cœur de Dieu se réjouit de trouver sur cette terre qui a rejeté son Fils, des hommes qui reconnaissent Celui qu’Il a fait Seigneur et Christ (Actes 2:36) ! En soi, c’est le devoir de tout être humain de servir Dieu, et de L’aimer de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force (Deut. 6:5). Mais combien peu le font ! Au lieu de cela, les hommes ont l’audace de dire au sujet du Seigneur Jésus des choses si scandaleuses que nous ne pouvons pas en parler. Dieu le permet, mais Il se réjouit d’autant plus de ce qu’il y ait des hommes qui ploient les genoux devant Lui, ceux dans le cœur desquels le Saint Esprit a travaillé pour qu’ils Le reconnaissent de plein gré, comme leur Seigneur.
Combien le cœur du Seigneur Jésus se réjouit lorsqu’Il voit ceux qui se rassemblent autour de Lui, pour commémorer les heures terribles qu’Il a vécues sur la croix, lorsque, rejeté par le monde entier, et tandis que Dieu cachait sa face de Lui, Il dut s’écrier : « Mes iniquités m’ont atteint, et je ne puis les regarder ; elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête » (Ps. 40:12) ; et : « Je suis enfoncé dans une boue profonde, et il n’y a pas où prendre pied ; je suis entré dans la profondeur des eaux, et le courant me submerge » (Ps. 69:2). Lui-même nous demande de faire ceci en mémoire de Lui. Combien ces heures de la croix ont été terribles pour le Seigneur ! Celui « qui n’a pas commis de péché » (1 Pierre 2:22), « qui n’a pas connu le péché » (2 Cor. 5:21), a été fait, là, péché pour nous, et a porté en Son corps, les péchés de tous ceux qui croiraient en Lui. Combien de milliards de péchés, cela faisait. Lui qui haïssait tellement le péché au point de venir pour abolir le péché (Héb. 9:26), pour détruire le péché, oui, pour ôter le péché du monde (l’Agneau qui ôte le péché du monde — Jean 1:29), — Lui a dû être Celui qui portait les péchés. Il n’a pas encore effectivement ôté le péché, mais à la croix, Il a posé le fondement pour qu’il le soit. Il le fera dans un jour futur. Dans l’éternité, il n’y aura plus de péché, plus d’iniquité, dans toute la création ; tout sera alors renfermé dans l’étang de feu, où seront alors le diable et ses démons (c’est pour lui et ses démons que l’enfer est préparé). Mais là aussi seront tous ceux qui auront refusé ici-bas de recevoir la grâce de Dieu, et de reconnaître Jésus comme Seigneur, et de ployer leurs genoux devant Lui. En-dehors de l’étang de feu, il n’y aura plus rien en opposition contre Dieu, en sorte que Dieu pourra habiter sur la nouvelle terre où seront tous ceux qui auront ployé les genoux devant Lui. Même l’assemblée sera de temps en temps sur la nouvelle terre, en tant que tabernacle de Dieu, car notre habitation normale ne sera pas sur la nouvelle terre, mais dans la maison éternelle du Père. C’est là que nous habiterons pour l’éternité, avec le Père, avec le Fils et avec le Saint Esprit.
Ne croyons-nous pas que le Père aime à trouver sur la terre, des lieux où les droits de Son Fils sont reconnus ? Certes, nous savons bien à quel point nous sommes faibles ; tous ceux qui ont un peu appris à se connaître, s’humilient chaque jour devant le Seigneur à cause de la faiblesse de leur amour, et de leur oubli fréquent de demander au Seigneur ce qu’ils doivent faire. Combien peu nous apprécions d’avoir un lieu où nous pouvons nous rassembler et où le Seigneur Jésus se trouve personnellement au milieu de nous. Mais Dieu voit dans nos cœurs le désir, si faible soit-il, de Le reconnaître, ainsi que son Fils, le rejeté, comme Seigneur et d’être en Sa présence. Nous désirons nous demander, à nous qui connaissons le Seigneur, tant les plus âgés que les plus jeunes : Que signifie pour nous, ce lieu où nous nous réunissons ? C’est le seul endroit, le seul témoignage sur la terre, où les droits du Seigneur sont clairement reconnus. Je ne parle pas de notre pratique : sur ce plan nous n’avons que des motifs de nous humilier. Mais demandons-nous si nous tenons compte du fait qu’Il est là, présent personnellement au milieu de nous, même s’Il est invisible à nos yeux naturels. Est-ce à Lui seul que nous pensons, est-ce Lui seul que nous écoutons, sommes-nous dans l’attente de ce que Lui veut nous dire, de quel frère Il veut se servir pour proposer un cantique approprié, ou pour exprimer une prière comme étant la bouche de l’assemblée, en harmonie avec ce que le Saint Esprit opère dans nos cœurs ? C’est Lui-même qui nous tend le pain rompu : « Ceci est mon corps qui est donné pour vous » (Luc 22:19). En mangeant de ce pain, nous exprimons par là que nous avons part à l’œuvre merveilleuse qu’Il a accomplie pour nous. Nous contemplons Son amour, Sa grâce, le prix qu’Il a payé pour notre salut. Et lorsque nous nous rassemblons autour de Lui pour écouter sa Parole, dans quelle mesure regardons-nous réellement à Lui pour recevoir Sa bénédiction ? Car c’est bien Lui qui nous invite, pour nous bénir, et nous fournir tout ce dont nous avons besoin.
« Et sacrifie la pâque à l’Éternel, ton Dieu,… au lieu que l’Éternel aura choisi, pour y faire habiter son nom » (16:2). Le Seigneur a choisi ce lieu, c’est là qu’Il est présent, et Il nous invite à Lui comme Ses invités, pour célébrer la pâque. Là, nous nous souvenons de l’œuvre qu’Il a accomplie à la croix. Pour l’Israélite, l’agneau devait être sacrifié et son sang appliqué sur les poteaux des portes pour qu’il ne soit pas atteint par le jugement de Dieu : il en est de même pour nous. Mais à la pâque, notre souvenir ne se porte pas en premier lieu sur notre rédemption, mais sur Lui, qui a été le véritable Agneau de la pâque. « Sacrifie la pâque à l’Éternel, ton Dieu », autrement dit, si je puis m’exprimer ainsi, retournons en Esprit à la croix, et sacrifions nous-mêmes l’agneau, et pénétrons avec notre cœur, avec des sentiments spirituels dans ce que cela a signifié pour le Seigneur, de mourir là. « Faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22:19).
« Tu ne mangeras pas avec elle de pain levé ; pendant sept jours tu mangeras avec elle des pains sans levain, des pains d’affliction » (16:3). Outre cela, on ne devait manger aucun pain levé, ni rien qui comportât du levain. Le levain est une pâte dégénérée, qui contamine toute la pâte avec laquelle il entre en contact. Le levain est une figure du péché, de la nature corrompue de l’homme. En appliquant cela à nous-mêmes, cela signifie que notre rassemblement doit être totalement séparé de tout péché. En 1 Cor. 11:31, nous lisons : « Mais si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés ». Le Seigneur dut intervenir en jugement dans l’assemblée à Corinthe, parce que quelques uns rompaient le pain sans avoir pratiqué le jugement de soi-même. Quel affront pour le Seigneur Jésus ! Quelle affliction pour Son cœur, si je viens au lieu où je me souviens de ce qu’Il s’est livré Lui-même pour porter le jugement prononcé sur le vieil homme, et que j’apporte une parcelle de celui-ci, ne m’étant pas auparavant purifié dans le jugement de moi-même. Non, dans ce lieu, on doit élever des mains saintes ; dans ce lieu, on ne doit pénétrer qu’avec des cœurs purifiés par le jugement de soi-même, bien sûr sur la base de Son œuvre. Le sang n’a pas besoin de nous être appliqué à nouveau, car cela a été fait une fois pour toutes, et ce que dit 1 Jean 1:9 a pour nous toute sa valeur : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés, et nous purifier de toute iniquité ». Combien il nous faut veiller à ne pas mettre ce lieu en relation avec du péché non jugé !
Nous arrivons maintenant à un autre point : « Parce que tu es sorti en hâte du pays d’Égypte » (16:3). Le croyant ne se trouve plus en Égypte. Au moment où nous nous sommes convertis et où nous sommes nés de nouveau, nous étions encore dans le monde, quant à notre état. Peut-être que quant à notre position, nous n’étions plus en Égypte, car les enfants de parents croyants ne sont pas dans le monde, mais dans la maison de Dieu ; ils sont sanctifiés à cause de leurs parents : « puisque autrement vos enfants seraient impurs ; mais maintenant ils sont saints » (1 Cor. 7:14), c’est-à-dire qu’ils sont mis à part du monde, même s’ils ne sont pas encore convertis. Mais en ce qui concerne leurs cœurs et leurs âmes, ils appartiennent au monde tant qu’ils ne sont pas convertis et n’ont pas la vie de Dieu.
« Afin que tous les jours de ta vie, tu te souviennes du jour de ta sortie d’Égypte » (16:3). Ce monde a rejeté le Seigneur. Mais Dieu était en Christ, « réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes » (2 Cor. 5:19). Lui, le Créateur, le Fils de l’homme, à qui tout le jugement est donné, est venu ici-bas, sur cette terre, mais non pas pour juger. Alors que quelques uns des Juifs Le questionnaient sur un partage d’héritage, Il leur répondit qu’Il n’était pas venu pour juger. Il vint pour user de grâce, alors pourtant qu’Il est le juge. Or ce monde L’a traité comme il a voulu et L’a rejeté. Voilà ce qu’est le monde. C’est pourquoi la Parole de Dieu dit : « Le monde entier gît dans le méchant » (1 Jean 5:19). Il ne reste plus aucune grâce pour le monde comme tel. Dieu lui a tendu la main en son temps dans la personne du Seigneur Jésus. Dieu aurait accordé Sa grâce au monde entier, si celui-ci avait reçu le Fils. Si Israël avait reçu son roi, Il aurait régné sur lui, et toutes les bénédictions du règne millénaire lui auraient été accordées. Mais ils L’ont rejeté. Il n’est pas venu dans toute Sa majesté, mais comme un petit enfant, pour montrer qu’Il venait en grâce, non pas en jugement. Pourtant les hommes ont crié : « Crucifie-le ». Et comme conséquence de Son œuvre, le Seigneur a envoyé l’Esprit Saint sur la terre, après avoir été Lui-même glorifié, et l’Esprit Saint a convaincu le monde de péché, de justice et de jugement (Jean 16:9). Satan et le monde sont déjà jugés. Or là, sur la croix, le Seigneur Jésus s’est donné Lui-même pour nos péchés, en sorte qu’il nous retirât du présent siècle mauvais (Gal. 1:4).
Lorsque nous nous rendons à Son invitation pour être là près de Lui, au lieu où Il est reconnu comme Seigneur, Lui pour qui le monde n’a eu aucune place où Il ait pu poser le pied, mais seulement une croix et un tombeau — pourrait-il, Lui, être satisfait, si nous apportons le monde dans ce lieu, ce monde qui L’a rejeté et qui ne Lui est pas soumis, mais qui Le hait, aujourd’hui comme alors ?
Je pose la question à nous tous, mais particulièrement aux plus jeunes : Sommes-nous conscients de ce qu’est le monde ? C’est un système dominé par Satan, et qui a rejeté le Seigneur Jésus ; un système qui, dans très peu de temps, va être jugé par Lui, et pour lequel il n’y a plus de grâce. Les pays dits chrétiens recevront le jugement le plus sévère. Presque tous les jugements décrits en Apocalypse ch. 6 à 19 tombent sur l’Europe de l’ouest et sur Israël. Tout va être ici anéanti. Connaissons-nous le caractère de ce monde, et sommes-nous conscients de ce que le jugement de Dieu est suspendu sur ce monde, et qu’il n’y a plus aucune grâce pour lui ? Oui, le Seigneur Jésus appelle des individus à sortir de ce monde, comme Il nous a aussi nous-mêmes tirés hors de ce monde (Gal. 1:4). Mais le monde dans son ensemble est placé sous le jugement, — y compris l’économie, les arts, et aussi toutes les religions, mais hormis le service pour le Seigneur Jésus par lequel Sa seigneurie et Sa gloire sont reconnues. Réalisons-nous clairement de quel monde Sa grâce nous a délivrés ? Sommes-nous conscients d’avoir pris place auprès de Lui, de franche volonté ? Lorsque nous nous sommes faits baptiser pour Sa mort, nous avons été ensevelis avec Lui. Être baptisé pour sa mort, signifie : être crucifié avec le Seigneur, tandis que le monde entier se rassemble là, autour de la croix, et y voit le Seigneur encore pendu. Là, nous sommes faits un avec Lui. Le monde entier s’est uni contre Lui : les Romains, comme puissance politique, les Juifs, comme puissance religieuse, et les Grecs, comme le monde du savoir, de la philosophie. En nous faisant baptiser, nous avons accepté d’être du côté du Rejeté, et nous avons été ensevelis avec Lui. Le tombeau est la dernière chose que le monde fournit à un homme sur cette terre. Ensuite on l’oublie. C’est ce que le monde a fait avec le Seigneur Jésus. Par le baptême, nous avons confessé accepter cette place avec Lui, sur cette terre. Croyons-nous que Dieu nous aurait accepté, si nous avions dit : Nous voulons bien partager la place avec Lui au ciel, mais pas sur cette terre ?
Je parlais une fois avec un jeune homme. Il pensait possible d’aller au ciel sans partager ici-bas la place de rejet du Seigneur Jésus. Il désirait obtenir les bénédictions découlant de l’œuvre du Seigneur Jésus, mais il ne voulait pas que l’appartenance au Seigneur soit un obstacle à son avancement sur la terre. Il professait être converti. Était-ce réellement sa conviction ? non, cela ne l’était pas. Le cœur de l’homme est souvent plus sain que son intelligence. Celui qui croit vraiment pouvoir recevoir le Seigneur Jésus comme Sauveur, sans le reconnaître en même temps comme Seigneur, celui-là ne sera pas sauvé. Dieu ne le recevrait pas. Si tu confesses de ta bouche, Jésus comme Seigneur, et que tu croies dans ton cœur, que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé (Rom. 10:9). La confession est faite en face du monde. Le monde sait-il que toi, tu as accepté le Seigneur Jésus ? Chers jeunes gens, si le Seigneur ne vient pas tout de suite, vous avez plus de temps que vos aînés pour témoigner de Lui. Nous devons confesser que nous avons été infidèles. Plus on est âgé, et plus il est humiliant de n’avoir pas plus rendu témoignage au Seigneur durant sa vie. Vous avez encore du temps. Considérez bien qui est le Seigneur Jésus ; considérez ce qu’est le monde dans son vrai caractère ; pensez à ce que vous avez fait en recevant le Seigneur Jésus comme Sauveur et Seigneur ; pensez à Son amour, au point qu’Il a tout sacrifié pour vous sauver. Il aimerait que vous soyez prêts à aller dans le chemin, seul avec Lui, hors de l’Égypte, hors du domaine de l’homme indépendant, pour manger là la pâque, « afin que tous les jours de ta vie, tu te souviennes du jour de ta sortie du pays d’Égypte ». Là, séparé de ce monde, tu peux avoir communion avec Lui, — Lui que le monde a rejeté.
« Mais au lieu que l’Éternel, ton Dieu, aura choisi pour y faire habiter son nom, là, tu sacrifieras la pâque, le soir, au coucher du soleil, au temps où tu sortis d’Égypte » (16:6). Si nous regardons autour de nous, ici dans nos pays, on ne dirait pas que la nuit est tombée. Mais, pour Dieu, il fait nuit dans ce monde depuis la croix. L’incroyant se trouve dans les ténèbres, et il est même lui-même ténèbres, comme nous le lisons en Éph. 5:8 : « Car vous étiez autrefois ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur ». Nous sommes dans la lumière, et nous sommes même enfants de lumière ; mais dans le monde, il fait nuit et les ténèbres règnent. Les gens de ce monde sont dans les ténèbres, de sorte qu’ils ne peuvent pas connaître la réalité des choses. Nous, nous sommes dans la lumière, et nous connaissons l’état du monde : il est sous la puissance de Satan. Le jugement de Dieu est suspendu sur ce monde et peut s’exécuter à chaque instant. Dès que le Seigneur Jésus viendra pour prendre les Siens auprès de Lui, les jugements atteindront cette terre. Ils seront si terribles que, pour la première fois de leur vie, les gens prieront ; mais ils nous prieront ni Dieu ni le Seigneur Jésus : le temps pour cela sera alors passé. Ils prieront les montagnes et diront aux rochers : « Tombez sur nous, et tenez-nous cachés de devant la face de celui qui est assis sur le trône et de devant la colère de l’Agneau ; car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister ? » (Apoc. 6:16-17). Alors, ils sauront que Celui qu’ils ont rejeté, vient pour les juger. Mais les montagnes ne peuvent pas apporter de réponses aux prières. En ce temps-là, ni le Seigneur Jésus, ni le Père, n’exauceront les prières de ceux qui n’auront pas voulu se convertir à notre époque. Le temps de la grâce sera alors passé pour tous ceux qui auront entendu l’évangile. Seuls pourront alors encore se convertir, ceux qui n’auront pas entendu l’évangile pendant le temps de la grâce, et auxquels l’évangile du royaume sera alors prêché. Tous les autres, Dieu ne les recevra plus, mais Il leur enverra un esprit d’erreur pour qu’ils croient au mensonge, afin que soient jugés tous ceux qui n’ont pas reçu l’amour de la vérité (2 Thes. 2:10-11). Toi aussi, tu feras partie de ces gens si tu ne te convertis pas maintenant.
Lorsque nous sommes rassemblés autour du Seigneur Jésus le dimanche matin, et qu’Il nous tend le pain rompu, ne pensons-nous pas alors particulièrement au fait qu’Il a été rejeté sur cette terre, et n’y a eu aucune place ? Il a dû dire : « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des demeures, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête » (Matt. 8:20). Les hommes ne Lui ont accordé aucun lieu où poser le pied, ils L’ont élevé sur la croix. D’après les paroles de l’Écriture, le Seigneur n’est pas mort sur la terre. Le Fils de l’homme devait être élevé, et Il a été suspendu entre ciel et terre, rejeté par le monde. Le ciel s’est fermé sur Lui, parce qu’Il a été pendu là à notre place et y a porté notre jugement. La terre qu’Il avait créée et qu’Il soutient par la Parole de Sa puissance (Héb. 1:3) n’a eu aucune place pour Lui ! Mais maintenant, Il a ici-bas sur la terre un lieu « qu’Il a choisi, pour y faire habiter son nom ». Il nous invite dans ce lieu, afin que nous soyons dans Sa présence, et que nous fassions l’expérience de Son amour, et que nous recevions tout ce qu’Il voudrait nous donner. Son cœur et le cœur du Père sont réjouis de ce qu’il y ait des hommes qui choisissent d’être de Son côté dans ce monde, qui Le reconnaissent comme Seigneur, et qui Lui accordent de bon gré dans leur cœur la place que le Père Lui a donnée. C’est leur joie de s’incliner devant Lui, et de Lui rendre hommage pour l’œuvre qu’Il a accomplie à la croix. Oui, c’est leur joie de se nommer Ses esclaves. Mais Ses disciples, le Seigneur ne les appelait pas esclaves. C’est ainsi par exemple, que Jacques et Jude qui étaient frères du Seigneur Jésus selon la chair, auraient pu écrire au début de leurs épîtres en tant que fils de Marie et de Joseph : « frère du Seigneur » (comme Paul nomme Jacques en Gal. 1:19) ; mais Jacques a écrit : « esclave de Dieu et du Seigneur Jésus Christ » (Jacq. 1:1), et Jude : « esclave de Jésus Christ, et frère de Jacques » (Jude 1). C’était leur joie d’être esclaves de Celui qu’ils avaient connu comme frère lorsqu’Il était jeune. Qui d’entre nous, après avoir fait tant soit peu l’expérience de Son amour et de Sa grâce, ne se réjouit pas d’être esclave du Seigneur Jésus ? Certes, nous ne le sommes pas parfaitement. Quiconque aime véritablement le Seigneur et trouve sa plus grande joie à Le servir, sera surtout porté à s’humilier devant le Seigneur de ce qu’il oublie si souvent de demander au Seigneur quelle est Sa volonté, et de ce qu’il suit ses propres pensées. Mais le Seigneur voit dans notre cœur le désir de Le servir.
Combien je suis reconnaissant du ch. 21 de Jean où le Seigneur parle avec Pierre ! Il lui demande d’abord : « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne font ceux-ci ? ». Pierre répond à cela : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime ». Pierre emploie ici, pour « aimer », un autre mot que le Seigneur dans Sa question. Ce deuxième « aimer » n’est pas aussi fort, et on pourrait le traduire par : « avoir de l’affection ». La deuxième fois, le Seigneur demande à Pierre : « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? », et Pierre répond : « Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime [de nouveau : « J’ai de l’affection pour toi »]. C’est alors que le Seigneur demande à Pierre : « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? » et, cette fois, le Seigneur Lui-même emploie ce mot utilisé deux fois par Pierre : « As-tu de l’affection pour moi ? ». Là-dessus, Pierre, devenu triste, répond : « Seigneur, tu connais toutes choses ; tu sais que je t’aime ». Pierre n’avait évidemment pas montré son amour envers le Seigneur lorsqu’il jurait avec serment : « Je ne connais pas cet homme ! ». C’était le même Pierre qui avait confessé : « Tu es le Fils du Dieu vivant ». Mais Pierre avait la conscience de ceci : Seigneur, tu connais mon cœur, et tu sais que dans mon cœur, l’amour pour toi demeure. Quelle joie de pouvoir dire cela au Seigneur. Si nous marchons dans la lumière, en vérité, c’est chaque jour que nous avons à nous humilier devant Lui, et à confesser combien nous le réalisons faiblement en pratique. Mais cela Il le sait, Il connaît nos cœurs mieux que nous-mêmes. Cependant, Il sait bien qu’il s’y trouve de l’amour pour Lui, et que nous désirons le servir. Quelle joie pour le Père, lorsqu’Il en trouve qui ont cette pensée, et qui l’expriment aussi, — si faible qu’en soit la réalisation pratique — qui ne vont pas au lieu qu’ils ont choisi, eux, mais au lieu que le Seigneur a choisi pour y faire habiter son nom. Mais lorsque le désir de s’y trouver est présent dans notre cœur, alors le Seigneur et le Père s’en réjouissent.
Quel lieu béni que celui où nous nous réunissons et où nous pouvons célébrer la pâque dans la présence du Seigneur. C’est là qu’on voit quelles bénédictions nous avons reçues, et que nous prenons aussi conscience de ce que ce lieu signifie pour le Père, et pourquoi Il préfère les portes de Jérusalem à toutes les demeures de Jacob (Ps. 87:2). Oui, Il aime aussi celles-ci ; Il aime tous Ses enfants, et quand les enfants de Dieu se rassemblent, Il les bénit. Mais Il aime par-dessus tout quand ils se rassemblent autour de Son Fils, Lui étant le centre, et qu’ils Le reconnaissent comme Seigneur, et Lui disent tout simplement : « Seigneur, que veux-tu que nous fassions ? ». Il en sera ainsi dans le règne millénaire, sur la terre, quand tout genou se ploiera devant Lui, et que toute langue confessera qu’Il est Seigneur. Et il en sera ainsi éternellement dans le ciel. Mais le Père et le Seigneur Jésus désirent qu’il en soit déjà ainsi ici sur la terre. Que signifie ce lieu pour nous ? Y sommes-nous par tradition, parce que nos parents se rendaient déjà là ?
Jeunes frères et sœurs, le Seigneur désire avoir les siens auprès de Lui, et vous donner le pain rompu et le vin versé, afin de diriger vos cœurs sur Lui-même, et de vous donner sous la direction du Saint Esprit tout ce dont vous avez besoin pour votre vie spirituelle. Alors, quand nous nous rassemblons pour la réunion de prière, nos prières montent au Père. Le Père abaisse Son regard avec satisfaction ici-bas, parce qu’il y en a qui rendent hommage à Son Fils, et qu’Il est là au milieu d’eux, en sorte qu’ils sont revêtus de Sa gloire. En Apoc. 8:3, nous voyons le Seigneur Jésus sous la figure d’un ange, accompagnant de parfum les prières des saints qui sont alors sur la terre : ce parfum nous parle de Sa gloire intrinsèque, personnelle, et il est lié aux prières. Combien ces prières doivent être alors agréables au Père ! Médite sur ce qu’est un pareil lieu ! et quand tu l’as compris, alors tu ne peux plus abandonner ce lieu. Plus on avance en âge, plus on reconnaît aussi que nous sommes capables de tout, oui, y compris d’abandonner ce lieu, si le Seigneur ne nous gardait — et on reconnaît ainsi d’autant plus combien ce lieu est précieux. C’est le seul lieu sur la terre où on exprime collectivement la seigneurie du Seigneur Jésus. Je ne parle pas des croyants considérés individuellement : nous pouvons rendre grâces au Seigneur de ce qu’il y a des milliers de croyants dans les divers systèmes ecclésiastiques, qui reconnaissent personnellement Son autorité, mais qui ne le font pas dans les réunions. Ce n’est que là où les droits du Seigneur sont reconnus, qu’Il est personnellement au milieu d’eux.
Aus dem Wort der Wahrheit, vol. 2 p. 282-302
Nous avons vu dans la section précédente, que la Pâque était célébrée au mois d’Abib. Abib signifie « épis verts ». C’était le commencement de la moisson. La Pâque nous rappelle l’œuvre du Seigneur Jésus à la croix comme l’Agneau de Dieu. Mais ici, en Deutéronome 16, dans la figure de la Pâque, ce n’est pas tant le souvenir du sang qui est placé devant nous en type, mais plutôt les trois points suivants : d’abord le fait que, par la Pâque, nous sommes délivrés de l’Égypte ; en second lieu et en relation avec cette Pâque, le fait de n’avoir droit de manger aucun pain levé, autrement dit de ne laisser aucune place au vieil homme dans notre vie. En troisième lieu, nous avons vu que la Pâque était mangée le soir, ce qui est une indication que, depuis la croix du Seigneur Jésus, il fait nuit dans ce monde, et que nous avons été retirés de ce monde. Enfin quatrièmement, nous sommes appelés à célébrer la Pâque au lieu que le Seigneur a choisi pour y faire habiter Son nom.
La Pâque marque le début du chemin sur lequel on devient un chrétien. Celui qui participe à la Pâque pour la première fois n’est pas encore un chrétien au sens que la Parole de Dieu attribue à ce nom, mais Dieu veut l’amener à en être un. Celui qui a célébré la Pâque, mais qui n’a pas dépassé le stade du verset 8, n’est pas encore un chrétien en réalité. Sans doute il s’est repenti, il est né de nouveau, et a accepté par la foi le Seigneur Jésus et Son œuvre. Nous pouvons même ajouter : il sait que ses péchés sont pardonnés. Mais, pour devenir un chrétien, il faut être parvenu au verset 9, à la fête des Semaines.
« Tu compteras sept semaines ; depuis que la faucille commence à être mise aux blés, tu commenceras à compter sept semaines » (Deut. 16:9).
Nous connaissons maintenant la signification de ces sept semaines, d’après le Nouveau Testament. Ce sont les sept semaines qui se sont écoulées entre le jour de la résurrection du Seigneur Jésus et la fête de Pentecôte, lorsque le Saint Esprit est descendu sur cette terre, et a scellé individuellement les croyants à Jérusalem. Ces croyants ont été assemblés en un seul corps, le corps de Christ (comparer 1 Cor. 12:13). L’Israélite devait compter sept semaines, non pas seulement une période de temps unique, mais semaine après semaine, ou peut-être même jour après jour ! Cela faisait donc 49 jours. Le cinquantième jour était alors la Pentecôte. Ce laps de temps de sept semaines depuis la résurrection du Seigneur Jésus jusqu’à la Pentecôte, nous le trouvons à la fin des Évangiles et au début des Actes. Que de choses, les disciples ont apprises, pendant ces quarante neuf jours !
Il en est de même aussi pour les jeunes chrétiens, qui « viennent de célébrer la Pâque ». Ils l’ont célébrée étant encore en Égypte, et ils ont donc vu qu’ils se trouvaient sous le jugement de Dieu, mais ils ont pris refuge sous le sang du Seigneur Jésus. C’est à cause de ce sang qu’ils ont sûrs d’être à l’abri du jugement de Dieu. La résurrection du Seigneur Jésus d’entre les morts figure dans les quatre évangiles. Nous en avons le récit en Matthieu 28, Marc 16, Luc 24 où le Seigneur Jésus s’est approché des deux disciples d’Emmaüs, et en Jean 20, où Il s’est d’abord fait reconnaître par Marie, et ensuite par les disciples. Que de choses ils ont apprises pendant tous ces jours-là, et spécialement dans cette seule journée de Sa résurrection !
Une fois qu’on s’est repenti et qu’on a accepté l’Évangile, comment peut-on savoir qu’on est à l’abri du jugement de Dieu ? Uniquement en apprenant que le Seigneur Jésus est ressuscité, et ce que signifie ce fait. On apprend à connaître que le Seigneur Jésus a accompli cette œuvre pour Dieu, et que Dieu en a été entièrement satisfait. Après avoir saisi cela, on a véritablement la paix avec Dieu (voir Rom. 4:24-25 et 5:1).
Le premier-né qui, en Exode 12, était sous la protection du sang, pouvait être assuré de ne pas être atteint par le jugement de Dieu s’il croyait la Parole de Dieu. Mais s’il pensait à Dieu, il Le voyait comme ce Dieu terrible, qui allait çà et là dans la nuit, pour tuer tous les premier-nés en Égypte. Or il était un premier-né. Mais il savait que ce juge terrible ne viendrait pas vers lui, parce qu’il était à l’abri en vertu du sang de l’agneau. Comment savons-nous que Dieu est satisfait par l’œuvre du Seigneur Jésus ? Le salaire du péché, c’est la mort (Rom. 6:23), et le Seigneur est mort pour nous en portant nos péchés. Quand le Seigneur était mort, Il était encore sous le jugement à l’égard de nos péchés, car Il était dans la mort. Mais maintenant, comment savons-nous que Dieu est entièrement satisfait par l’œuvre du Seigneur Jésus ? Nous le savons, sur la base des deux faits suivants : Tout d’abord, Il est ressuscité, et ensuite, en tant que Seigneur glorifié dans le ciel, Il a envoyé le Saint Esprit sur la terre (selon qu’Il le dit Lui-même en Jean 15 et 16) pour rendre témoignage de la gloire qu’Il a maintenant dans le ciel. Dieu L’a ressuscité d’entre les morts, et Lui a donné une place à Sa droite.
C’était là, la première chose que les disciples devaient apprendre : Christ pendait à la croix, chargé de mes péchés. À la croix Dieu a fait passer le jugement sur mes péchés sur Lui, de sorte que le Seigneur dut exhaler sa plainte : « Tu m’as mis dans la poussière de la mort » (Ps. 22:15). Et nous entendons Dieu Lui-même dire : « Épée, réveille-toi contre mon berger, contre l’homme qui est mon compagnon… frappe le berger » (Zach. 13:7). Le Seigneur est mort pour moi, et Il a été enseveli. Il a été mis là, à la place qui était la mienne, sous le jugement de Dieu.
D’où puis-je savoir que Dieu est parfaitement satisfait à mon égard, que l’œuvre accomplie suffit entièrement, et que le prix de ma rédemption a été payé ? Je le sais par le fait que Dieu a ressuscité le Seigneur Jésus d’entre les morts. Il y a deux côtés à distinguer dans la résurrection du Seigneur. Le premier côté est que le Seigneur Jésus est ressuscité par Sa propre puissance, car Il était Dieu. Il a démontré par la résurrection, que Lui est la vie éternelle, la vie qui n’a pas de commencement, et qui n’aura pas de fin, la vie à laquelle la mort ne peut pas porter atteinte. Ce côté de la résurrection, à savoir que le Seigneur s’est ressuscité Lui-même, nous le trouvons avant tout, dans les évangiles. L’autre côté, à savoir que Dieu a ressuscité le Seigneur Jésus, nous le trouvons par exemple en Rom. 6:4 : « Comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père… ». Comme homme, Christ a porté notre jugement, et a été frappé par Dieu ; oui, « Il plut à l’Éternel de le meurtrir » (Ésaïe 53:10) ! Cependant, une fois l’œuvre accomplie, Dieu L’a ressuscité, et par ce fait même, Il a prouvé qu’Il était parfaitement satisfait par l’œuvre du Seigneur Jésus.
Quand est-ce que la justice de Dieu a été satisfaite ? Autrefois, en Hollande, quand un jeune homme était appelé au service militaire, il avait la possibilité de fournir un remplaçant, qu’il achetait pour ainsi dire, et qui allait à l’armée à sa place. Quand le jeune homme en question se trouvait-il libéré de ses obligations militaires, et quand pouvait-il être certain de ne plus être mobilisé ? Était-ce le premier jour suivant l’incorporation de son remplaçant ? Non, car si ce dernier désertait le jour suivant, alors c’est lui-même qui était appelé. Était-il dégagé de ses obligations vis-à-vis de l’armée, dix jours avant la fin du temps de service ? Non ; il n’était vraiment sûr de ne plus être appelé que lorsque son remplaçant était lui-même libéré, après avoir accompli la totalité du temps de service. Comment puis-je savoir que Dieu est satisfait de l’œuvre du Seigneur Jésus ? Aussi longtemps que le Seigneur était dans la tombe, Il se trouvait encore sous le jugement de Dieu que j’avais mérité. Ce n’est que par la résurrection que nous savons que Dieu, dont le Seigneur a dit qu’Il l’avait mis dans la poussière de la mort, a été entièrement satisfait par cette œuvre. La résurrection nous donne cette assurance. C’est une vérité essentielle et fondamentale.
Cette assurance que nous avons, nous montre clairement la différence entre notre position, et celle des Israélites. En Lévitique 8 et 9, nous voyons en Aaron et en Moïse, deux types du Seigneur Jésus, qui entrent dans le lieu saint, puis en ressortent et bénissent le peuple. De même aussi, au grand jour des expiations, nous voyons Aaron entrer dans le lieu saint, avec le sang du taureau qui était pour sa maison (une figure de l’assemblée ; voir Héb. 3:6), et avec le sang du bouc du sacrifice pour le péché, qui était pour le peuple. Quand le peuple d’Israël savait-il que Dieu avait accepté ce sacrifice ? Dès qu’Aaron sortait du lieu saint. Si Dieu n’avait pas agréé le sacrifice, Aaron serait mort, et ils ne l’auraient jamais revu vivant. Ainsi dans l’avenir, le peuple d’Israël dans son ensemble, ne saura que Dieu a aussi accepté l’œuvre du Seigneur Jésus en leur faveur, que lorsqu’ils verront le Seigneur Jésus revenir du ciel (Zach. 14:4). Ce sera aussi le moment où Il pourra bénir Son peuple. Mais les fils d’Aaron n’avaient pas besoin d’attendre aussi longtemps. Ils étaient eux-mêmes sacrificateurs, et pouvaient entrer dans le lieu saint. Si Dieu n’avait pas agréé l’œuvre du Seigneur Jésus, nous serions morts dès la première fois où nous serions entrés dans le lieu saint. Or l’épître aux Hébreux (10:19-22) nous invite à y entrer.
Or, non seulement nous avons accès dans le lieu saint, mais le Seigneur Lui-même est apparu à ses disciples : « Car je vous ai communiqué avant toutes choses ce que j’ai aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés selon les Écritures, et qu’Il a été enseveli, et qu’Il a été ressuscité le troisième jour, selon les Écritures, et qu’Il a été vu de Céphas, puis des douze. Ensuite, Il a été vu de plus de cinq cents frères à la fois, dont la plupart sont demeurés en vie jusqu’à présent, mais quelques uns aussi se sont endormis. Ensuite, Il a été vu de Jacques puis de tous les apôtres ; et après tous, comme d’un avorton, Il a été vu aussi de moi », écrit l’apôtre Paul en 1 Cor. 15:3-8. Lorsqu’au jour de Sa résurrection, le Seigneur est venu au milieu des disciples, ils ont pu voir qu’Il avait été crucifié. Ils ont vu Ses mains et Son côté percés ; ils ont vu le Ressuscité devant eux, et ils ont su que Dieu était satisfait, et qu’Il avait accepté l’œuvre du Seigneur Jésus.
C’est là, la première chose que les disciples ont appris. Et c’est aussi la première chose que tout jeune chrétien, tout nouveau converti, doit apprendre : Dieu a pleinement agréé l’œuvre du Seigneur Jésus, et Il l’a montré, en Le ressuscitant d’entre les morts. La foi en Dieu qui a ressuscité Jésus, est le fondement de notre justification. Cela nous est présenté très clairement en Rom. 4 et 5, où Abraham et David sont donnés comme exemples de croyants ayant connu la justification. D’Abraham, il est dit qu’il crut Dieu, et cela lui fut compté à justice (Rom. 4:3 ; Gen. 15:6). Pareillement David a parlé de la béatitude provenant du pardon des péchés : « Bienheureux ceux dont les iniquités ont été pardonnées, et dont les péchés sont couverts ; bienheureux l’homme à qui le Seigneur ne compte point le péché » (Rom. 4:7-8 ; Ps. 32:1-2). À la fin de Rom. 4, il est indiqué que la justice nous est aussi imputée, à nous « qui croyons en Celui qui a ressuscité d’entre les morts, Jésus notre Seigneur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification » (Rom. 4:24-25). C’est donc la foi en Dieu comme Celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus d’entre les morts, qui nous est comptée à justice. Plus loin, en Rom. 5:1-2, il est indiqué que, « ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, par lequel nous avons trouvé aussi accès par la foi, à cette faveur dans laquelle nous sommes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu ». Tout cela vient donc de la foi. Dieu dit dans Sa Parole, que celui qui croit au Seigneur Jésus, a la vie éternelle. Celui donc qui croit la Parole de Dieu, sait que ses péchés sont pardonnés. Mais avoir la paix avec Dieu va plus loin que la simple conscience du pardon des péchés. La paix avec Dieu comporte la connaissance du fait que Dieu n’a plus rien du tout contre moi, qu’Il a trouvé une pleine suffisance dans l’œuvre accomplie par le Seigneur Jésus, et que je me trouve maintenant dans Sa faveur. Cela signifie aussi que je sais que Dieu me voit désormais sans péché, comme le dit l’épître aux Hébreux : « Car, par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 10:14). « À perpétuité » peut être aussi traduit par « de façon ininterrompue ». Quelle paix cela donne d’en avoir conscience ! Celui qui a compris cela par la foi, celui qui a reçu par la foi le plein évangile (Éph. 1:13), celui-là est aussi dans ce moment même scellé du Saint Esprit. C’est à lui que s’applique ce qui est dit en Rom. 8:1 : « Il n’y a maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus. Car la loi de l’Esprit de vie dans le Christ Jésus, m’a affranchi de la loi du péché et de la mort ». Celui qui est arrivé à l’expérience spirituelle de Rom. 5:1, est arrivé en même temps à Rom. 8:1. Après Rom. 5:1, il n’est pas nécessaire, comme plusieurs le considèrent, de passer d’abord par l’expérience de Rom. 6 et 7 pour arriver alors à Rom. 8:1. Bien sûr, il peut y avoir des exceptions. La Parole de Dieu n’est pas une routine fixe, et le Saint Esprit conduit chaque croyant dans le chemin qui est bon pour lui.
L’autre chose à apprendre de la période située entre la résurrection et la Pentecôte, est ce que nous trouvons en Jean 20:22. Nous y voyons comment le Seigneur, après avoir montré aux disciples Ses mains et Son côté, souffla en eux et leur dit : « Recevez [l’] (*) Esprit Saint ». La vie nouvelle est appelée ici « Esprit Saint ». En Jean 3:6 aussi, le Seigneur dit que ce qui est né de l’Esprit, est esprit. Là aussi, la vie est appelée esprit. Il est clair qu’ici, en Jean 20, il ne s’agissait pas encore du Saint Esprit comme Personne, car les disciples ne Le reçurent ainsi qu’à la Pentecôte. Nous voyons donc ici le Seigneur Jésus comme le Fils éternel de Dieu, comme le Créateur, par qui toutes choses furent faites (Jean 1:3), souffler dans les disciples et leur communiquer Sa propre vie, la vie de résurrection. Lui-même est le Dieu véritable, et la vie éternelle (1 Jean 5:20), mais devenu homme, et étant entré dans la mort, et en étant sorti Lui-même par la résurrection, Il souffle dans ses disciples. Il pouvait passer à travers une porte fermée. Il pouvait manger, même si cela ne lui était pas nécessaire. Par la mort, Il était entré dans le monde de la résurrection, et maintenant, Il insuffle à ses disciples cette vie, Sa propre vie de résurrection, la vie éternelle, celle qui a traversé la mort. Ce fait nous rappelle immédiatement que le Seigneur Jésus, en Genèse 2:7, a également soufflé en Adam, et qu’Adam est devenu une âme vivante. C’était alors la vie naturelle qu’Il avait soufflée en Adam, mais ici, il s’agit de la vie éternelle, qu’Il a soufflée dans Ses disciples.
(*) Remarquez que l’article « l’ » se trouve entre crochet, et ne figure donc pas dans le texte original. Il ne s’agit pas de la personne du Saint Esprit, mais de ce qu’Il opère.
Telle est la seconde leçon que les disciples apprirent, et que, nous aussi, nous avons à apprendre ; à savoir que, non seulement nous avons reçu le pardon de nos péchés, mais que nous avons reçu la nature divine (2 Pierre 1:4), oui, la vie éternelle. En tant que Fils unique de Dieu, Il est la vie éternelle qui était auprès du Père, et qui nous a été manifestée (1 Jean 1:2). C’est pourquoi, Jean pouvait écrire : « Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu » (1 Jean 5:13) ; et, un peu plus loin : « Or nous savons que le Fils de Dieu est venu, et Il nous a donné une intelligence, afin que nous connaissions le Véritable, et nous sommes dans le Véritable, savoir dans son Fils Jésus Christ : Lui est le Dieu Véritable et la vie éternelle » (1 Jean 5:20).
Le Seigneur Jésus est ma vie. En Col. 3:4, il est dit : « Quand le Christ qui est notre vie, sera manifesté… ». Mais dans la première épître de Jean, il nous est dit qu’Il est ma vie, non seulement comme Homme, mais comme le Fils éternel de Dieu. Même s’Il est devenu homme, Il était pourtant la vie éternelle avant de devenir homme. Dieu Lui-même, le Fils de Dieu, le Créateur, est devenu ma vie, après être passé par la mort comme homme, et être ressuscité. Je possède donc maintenant une nouvelle vie, qui n’est plus une vie naturelle, mais une vie divine, dont le domaine naturel propre est un tout autre monde, le monde de la résurrection, le monde de la maison du Père, si l’on peut s’exprimer ainsi. C’est là un enseignement très important pour nous. Nous apprenons par-là que, non seulement nous avons reçu le pardon des péchés, mais aussi que nous ne sommes plus des gens comme les autres, que nous sommes devenus des hommes nouveaux. Ce que nous étions avant notre conversion ne subsiste plus devant Dieu. Nous sommes morts avec Christ, et nous pouvons donc nous tenir pour morts au péché (Rom. 6:11). C’est l’enseignement de l’épître aux Romains. L’épître aux Colossiens franchit un pas de plus, et nous dit : « Étant ensevelis avec Lui dans le baptême, dans lequel [lequel se rapporte à baptême ou à Christ] aussi vous avez été ressuscités ensemble » (Col. 2:12). Nous sommes des hommes nouveaux, une nouvelle création. Nous n’appartenons plus à l’ancienne création, nous sommes citoyens du ciel, et vivons dans le monde de la résurrection. Quel changement !
Nous devons tous apprendre cela, avant de devenir chrétiens. Nous trouvons dans les évangiles beaucoup de choses que les disciples ont apprises quand le Seigneur parlait avec eux et leur ouvrait Son cœur ; c’est ce qu’Il fit par exemple avec les disciples d’Emmaüs. Il a parlé avec Pierre au bord du lac, Il a enseigné les disciples en Matthieu 28, — même s’ils sont là un type du résidu croyant des jours à venir. Les disciples apprenaient donc chaque jour. Et nous pouvons ainsi compter ces jours depuis la résurrection du Seigneur Jésus jusqu’au jour de la Pentecôte, où le Saint Esprit descendit du ciel sur la terre, pour habiter dans chaque croyant individuellement. Le Saint Esprit a fait de notre corps Son temple, de sorte que nous ne nous appartenons plus à nous-mêmes (1 Cor. 6:19). C’est lui qui mène en nous le combat contre la chair, la vieille nature qui est encore en nous. Ce combat est décrit en Galates 5:17 : « Car la chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ; et ces choses sont opposées l’une à l’autre, afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez ». Or le Saint Esprit est également la puissance qui nous rend capables de pénétrer dans les choses spirituelles, et de voir le Seigneur Jésus dans la gloire. Il rend vivante en nous, la Parole de Dieu, de sorte qu’elle est en nous une fontaine d’eau, jaillissant en vie éternelle (Jean 4:14). Qui est la vie éternelle ? La vie éternelle est le Seigneur Jésus Lui-même, le Seigneur glorifié dans le ciel. Ainsi le Saint Esprit, par la Parole de Dieu, nous amène là en relation avec Lui-même dans la gloire, de sorte que nous apprenons toujours plus à Le connaître, — non seulement Lui, mais aussi le Père, et nous sommes ainsi conduits à l’adoration (Jean 4:23-24).
L’adoration est beaucoup plus que la louange et la reconnaissance. Adorer signifie qu’on exprime ce qu’on a vu de la gloire personnelle de Celui qu’on adore. Le Père en cherche de tels qui l’adorent, en esprit et en vérité (Jean 4). Mais pour pourvoir le faire, il faut contempler la gloire du Père, et y entrer. Adorer le Seigneur Jésus signifie qu’on exprime devant Lui ce qu’on a vu de Sa gloire personnelle, dans Son œuvre, mais surtout dans Sa personne. Nous pouvons parler de tout cela avec Lui-même, comme avec le Père. Voilà l’adoration. Et le Saint Esprit est précisément Celui qui désire nous montrer les gloires du Seigneur Jésus et du Père, pour que nous apprenions à les connaître. Et le Saint Esprit est Celui qui nous fait connaître toutes nos bénédictions en tant que chrétiens, non seulement le pardon de nos péchés (les croyants du règne millénaire l’auront aussi, bien que n’étant pas chrétiens), mais aussi le fait de savoir que nous appartenons à l’Homme glorifié dans le ciel, que nous sommes faits un avec Lui de manière indissociable, comme le Seigneur le dit en Jean 14:20 : « Vous en moi, et moi en vous ». C’est être un de façon parfaite. Pas seulement Lui en nous. Dieu peut être en nous, Il peut être partout. Mais aussi, nous en Lui. Ce fait d’être un parfaitement, nous le trouvons aussi dans le cas du Seigneur Jésus et du Père, aux versets 10 et 11 : « Croyez-moi que je suis dans le Père et que le Père est en moi ». De sorte que nous sommes faits un avec le Seigneur Jésus, outre le fait de notre unité avec Lui comme membres de Son corps.
« Tu compteras sept semaines ; depuis que la faucille commence à être mise aux blés ».
Voilà donc quelques unes des leçons que nous avons à apprendre. Aussi longtemps que quelqu’un n’a pas pris conscience de ses péchés, et ne s’est pas repenti, il ne peut pas comprendre la Parole de Dieu. Il n’y a que deux choses qu’il peut comprendre : d’abord, qu’il est un pécheur perdu, et deuxièmement, que Dieu est un Dieu juste et saint, qui doit le juger et le jeter en enfer s’il ne se repent pas. Un inconverti ne peut pas comprendre davantage. Qu’il soit même professeur de théologie, et qu’il ait passé toute sa vie à étudier la Bible, il n’y a que cela qu’il peut comprendre de la Parole de Dieu. Tout le reste n’est qu’affaire intellectuelle, ou le fruit de l’imagination. Même quelqu’un qui s’est repenti, et est né de nouveau, ne peut pas comprendre encore grand chose de la Parole de Dieu. Ce n’est qu’après avoir « compté ces jours » (dont nous venons de parler), après avoir joui d’une paix solide avec Dieu, et après que le Saint Esprit ait habité en lui, qu’il peut comprendre davantage. Il est alors un petit enfant en Christ, selon 1 Jean 2. Être un petit enfant en Christ, ne veut pas dire que l’on s’est converti la veille, mais que l’on a reçu l’évangile du salut, que l’on a la paix avec Dieu, et que l’on a été scellé du Saint Esprit. Jean dit aux petits enfants : « Vous avez l’onction de la part du Saint et vous connaissez toutes choses » (1 Jean 2:20). Ils sont donc capables de comprendre toute la Parole de Dieu, car c’est le Saint Esprit qui a donné la Parole, et qui la rend vivante, en sorte que nous pouvons la comprendre lorsque nous la lisons avec prière. N’attendons pas de recevoir l’intelligence de la Parole de Dieu à l’aide de nos simples facultés intellectuelles, mais de Lui seul, dans la conscience profonde qu’il s’agit de la Parole de Dieu dans laquelle Dieu Lui-même se révèle, dans laquelle nous pouvons apprendre à Le connaître, dans laquelle nous apprenons à connaître le Seigneur Jésus, Lui en qui Dieu s’est révélé. Le Saint Esprit est effectivement venu sur cette terre, dans le but d’habiter dans chaque croyant : « Mais quand celui-là, l’Esprit de vérité sera venu, il vous conduira dans toute la vérité… Il me glorifiera, car il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera » (Jean 16:13-14). Voilà les deux grands buts de l’Esprit Saint à notre égard : 1) nous conduire dans toute la vérité, et 2), nous montrer les gloires du Seigneur Jésus. Le Seigneur Jésus est la vérité, Il est la révélation unique de Dieu, Le seul en qui Dieu s’est révélé. Toute la Bible parle de Lui. C’est le Saint Esprit qui nous rend capables de comprendre toute la Parole de Dieu : « Vous avez l’onction de la part du Saint et vous connaissez toutes choses ». Le Saint est le Seigneur Jésus, dont nous avons reçu l’onction, c’est-à-dire le Saint Esprit.
« Depuis que la faucille commence à être mise aux blés » (16:9b).
J’ai déjà fait remarquer que la Pâque est célébrée avant qu’aucun fruit pour Dieu ne soit présent. Les sept semaines commencent avec la Pâque. La Pâque nous montre comment on se met à l’abri du sang du Seigneur Jésus, on se repent et on reçoit la vie nouvelle. C’est le commencement de la récolte pour Dieu. Mais la Pâque n’est que le commencement. Il est alors nécessaire d’apprendre à connaître toute la vérité, seulement effleurée jusque-là, afin d’arriver à la connaissance complète des pensées de Dieu, et de savoir ce que Dieu a préparé pour nous, dans quelle position Il nous a placés, et ce qui sera notre part dans l’éternité. Tout cela, nous pouvons le réaliser déjà maintenant dans nos cœurs. La connaissance de ces choses est ce qui caractérise tout vrai chrétien. Cela va beaucoup plus loin que la conversion et la nouvelle naissance. Pour porter du fruit pour Dieu, il est nécessaire d’entrer dans les pensées de Dieu. Déjà dans l’ancien Testament, Dieu désirait recueillir du fruit, mais pour les croyants de l’Ancien Testament, il n’était pas possible d’apporter ce fruit.
Chers jeunes frères et sœurs, sondez la Parole de Dieu ! Apprenez-y à connaître tout sur le Seigneur Jésus, sur nos bénédictions, sur la grâce que nous avons reçue ; apprenez-y ce qu’est un enfant de Dieu selon les pensées de Dieu, et quelle est notre vocation ! Alors, vos cœurs seront enrichis. J’ai encore bien présent à l’esprit ces moments où, du temps où j’étais jeune homme, et que j’avais trouvé la paix avec Dieu, je devais souvent interrompre l’étude de la Parole tellement mon cœur était plein de tout ce que mon Sauveur m’avait donné, et je devais d’abord me mettre à genoux pour rendre grâce pour toutes ces choses merveilleuses. C’est ainsi que nous devenons peu à peu des chrétiens. Certes, il est vrai que quiconque s’est repenti et est né de nouveau, ira au ciel, et même dans la maison du Père. Là, il connaîtra parfaitement toutes les richesses que Dieu lui a préparées. Mais ce n’est pas le propos de Dieu, ce n’est pas le désir du Seigneur Jésus ni du Père, que nous marchions dans ce monde comme de pauvres mendiants, et que nous n’apprenions qu’au ciel à connaître nos bénédictions. Dieu veut que nous apprenions à connaître toutes ces choses déjà maintenant. Il nous a destinés à être adoptés pour Lui (Éph. 1:5). En Jean 1:13, et six fois dans la première épître de Jean, nous trouvons que nous sommes nés de Dieu, et que nous sommes Ses enfants. Il est vrai que, dans les écrits de Jean, nous ne sommes pas appelés fils de Dieu, parce que le Seigneur seul est le Fils. Mais dans les épîtres de l’apôtre Paul, nous trouvons les pleins résultats de l’œuvre du Seigneur Jésus : Bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes dans le Christ Jésus (Éph. 1:3). Lesquelles de ces bénédictions connaissons-nous ? Qu’en connaissons-nous lorsque nous venons de nous convertir et de naître de nouveau, et que nous savons seulement que nos péchés sont pardonnés ! En Jean 3:12, le Seigneur Jésus dit à Nicodème : « Si je vous ai parlé des choses terrestres, et que vous ne croyiez pas, comment croirez-vous, si je vous parle des choses célestes ? ». Par l’expression « choses terrestres », le Seigneur désigne visiblement la nouvelle naissance dont Il a parlé à Nicodème dans les versets 3 à 8. Mais ensuite, Il commence à parler de la vie éternelle, la vie dans sa forme la plus riche, que nous avons reçue et que les croyants de l’ancien Testament n’avaient pas, et que n’auront pas non plus les croyants après l’enlèvement de l’Église. Bien sûr, les croyants de l’ancien Testament étaient nés de nouveau, et les croyants d’après l’enlèvement de l’Église le seront aussi. Ces catégories de croyants avaient (pour les premiers) et auront (pour les seconds) la vie nouvelle, la vie divine, mais jamais ils n’ont reçu ni ne recevront le Seigneur Jésus, qui est Lui-même la vie éternelle, comme étant leur vie. En Jean 10:10, le Seigneur dit qu’il est venu, afin que ses brebis aient la vie en abondance. Cette vie peut-elle avoir une forme plus riche que d’avoir le Seigneur Jésus, le Fils éternel de Dieu, Lui-même comme étant ma vie ? N’est-ce pas là, la forme la plus riche de cette vie ? Nous sommes faits un avec le Seigneur Jésus, nous « en Lui, et Lui en nous ». Ce que le Seigneur dit en Jean 17:3 s’applique à nous : « Et c’est ici la vie éternelle, qu’ils te (le Père) connaissent seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus Christ ». Cela signifie connaître Dieu comme Père. Jusqu’à la venue de Christ, Lui était le seul à connaître Dieu comme Père. Il était le Fils unique. Aucun croyant de l’ancien Testament ne connaissait Dieu comme son Père. Mais le Seigneur Jésus est venu pour révéler le Père : « Le Fils unique qui est dans le sein du Père, Lui l’a fait connaître » (Jean 1:18).
Nous avons le Fils de Dieu Lui-même, comme notre vie : « Celui qui a le Fils, a la vie » (1 Jean 5:12). Et posséder cette vie, signifie connaître le Père. Si ma vie est le Fils unique de Dieu, ma vie ne connaît-elle pas Dieu, ne connaît-elle pas le Père ? Le Seigneur Jésus est le Fils unique qui, dès l’éternité, était dans le sein du Père. S’Il est maintenant ma vie, alors je connais aussi le Père. Le Fils est ma vie. Est-ce que je ne connais pas le Seigneur Jésus ? Est-ce que je ne connais pas ma propre vie ? Oui, je la connais. Lui-même est si infiniment grand, si infiniment glorieux, et le Père est si infiniment glorieux, que nous avons besoin de toute l’éternité pour voir toute Sa gloire. Je pense qu’à cet égard, l’éternité ne sera pas assez longue. Il est donc vrai que nous ne connaissons pas toute Sa gloire, mais toutefois nous Le connaissons, Lui. Nous possédons Sa vie, et sommes ainsi capables de Le connaître. « Vous avez l’onction de la part du Saint et vous connaissez toutes choses » (1 Jean 2:20). Dieu, le Saint Esprit, habite en nous, une fois que nous avons cru à l’évangile et que nous avons la paix avec Dieu (Rom. 5:1). Le Saint Esprit est en nous la puissance divine qui rend la vie nouvelle capable de connaître le Seigneur Jésus, de contempler Sa gloire, de la recevoir en nous et d’en jouir, ainsi que les gloires du Père, de sorte que nous pouvons adorer le Père et le Fils, et même que nous pouvons le faire en esprit et en vérité. En 1 Jean 3:2, nous lisons ce que sera notre condition : nous Lui serons semblables, car nous Le verrons comme Il est. C’est la puissance de l’Esprit Saint qui rend alors nos cœurs capables de voir la gloire du Père et du Fils sans limitations. Même si nous restons des créatures, et que nous ne connaîtrons jamais le Père comme le Fils Le connaît, et que nous ne connaîtrons jamais le Fils comme le Père Le connaît, cependant ce sont ces mêmes gloires que nous verrons.
Voilà tout le décompte que nous présente Deutéronome 16. Alors, du fruit sera produit pour Dieu. La connaissance de toutes ces choses glorieuses que nous avons reçues, de l’amour et de la grâce du Seigneur Jésus, resterait-elle sans fruit ? Dieu n’a pas voulu nous accorder le pardon des péchés seulement pour nous mettre à l’abri du jugement. Cela était indispensable car Il ne peut pas recevoir des pécheurs au ciel. Si un pécheur qui n’est pas né de nouveau, venait à entrer au ciel, ce serait l’enfer pour lui. Dieu est lumière et il n’y a en Lui aucunes ténèbres (1 Jean 1:5) : c’est le caractère intrinsèque de Dieu. Dieu est amour : c’est Sa nature ; et cependant l’amour et la lumière ne sont jamais en contradiction. Comment un homme qui aime pécher, dont toute l’imagination des pensées de son cœur n’est que méchanceté en tout temps (Gen. 6:5), comment pourrait-il se trouver là où il n’y a rien d’impur, où il n’y a que la lumière ? Je répète que ce serait l’enfer pour lui. La lumière de Dieu l’anéantirait, car Dieu habite la lumière inaccessible. Aucun homme n’a jamais vu Dieu, ni ne peut Le voir (1 Tim. 6:16). C’est pourquoi, il est nécessaire de naître de nouveau pour jouir de la gloire, et il faut avoir la conscience d’avoir la paix avec Dieu, d’être dans la faveur de Dieu, et d’avoir sa propre vieille nature placée dans la mort avec Christ ; sinon, il ne peut y avoir aucune communion paisible avec le Père et avec le Fils. C’est alors qu’apparaît le fruit, la manifestation de la vie nouvelle, car la connaissance de toutes ces bénédictions et de notre position, aura de l’influence sur notre vie pratique : cela se traduira dans notre comportement journalier.
Il est possible que cela ne se voie guère, et hélas ! si nous recherchons la face du Seigneur, nous devons bien tous reconnaître le peu de manifestation de la vie nouvelle dans notre vie pratique. Mais il faut quand même bien que quelque chose de cette vie soit visible, sinon nous ne serions pas nés de nouveau. On peut ne pas voir la vie, mais la vie se manifeste. Personne sur la terre ne peut expliquer ce qu’est la vie, et pourtant chacun peut voir si quelqu’un a la vie. Pourquoi peut-on dire d’un mort : il ne vit plus ? A-t-on vu la vie s’en aller ? Non, mais la vie ne se manifeste plus. Là où la vie ne se manifeste plus du tout, il n’y a pas la vie ! Il en va de même avec la vie spirituelle. Elle peut s’exprimer très faiblement dans notre vie pratique, — hélas, trop faiblement chez nous tous, — mais elle se manifestera quand même. C’est ce qui constitue du fruit pour Dieu. C’est pourquoi, dans un monde qui est sous la puissance de Satan, sur une terre qui produit des épines et des chardons, on peut quand même trouver de petites fleurs qui parlent de la vie venant de Dieu, dans lesquelles on peut voir ce qui est agréable à Dieu chez ceux qui aiment le Seigneur Jésus dans un monde qui L’a mis en croix, et qui L’a maudit. Ainsi tout ce qui provient de la vie nouvelle, et se manifeste dans nos actes et dans notre marche, tout cela est du fruit pour Dieu.
Nous ne pouvons porter du fruit pour Dieu que si, d’abord, nous connaissons la vérité de Dieu, et si nous savons ce que nous sommes devenus. Cela implique non seulement de savoir que nos péchés sont pardonnés et que nous sommes nés de nouveau, mais aussi de connaître la vérité essentielle que notre vieil homme est mort avec Christ (Rom. 6:6-8). Nous sommes devenus des hommes nouveaux, et nous pouvons nous tenir pour morts au péché (Rom. 6:11). Le Saint Esprit qui habite en nous, est la puissance divine qui nous rend capables d’amener la nouvelle vie à se déployer, si du moins nous nous en remettons effectivement à Lui pour toutes choses. Comment pourrait-il en être autrement ? Si Dieu, le Saint Esprit, habite en moi, et que mon corps est Son temple, comment puis-je vouloir me servir du Saint Esprit pour les buts qui sont miens, pour exécuter mes plans ? Nous comprenons tous que cela est impossible. Nous n’avons qu’une chose à faire : nous en remettre entièrement à Lui, et nous laisser diriger par Lui. Si nous le faisons, Dieu nous reconnaît pratiquement pour Ses fils, ce que nous sommes quant à notre position : « Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu » (Rom. 8:14). Alors, d’une manière pratique, Dieu peut nous reconnaître comme Ses fils et Ses filles, si nous nous séparons de toute communion avec les incroyants (voir 2 Cor. 6:13-18).
« Et tu célébreras la fête des semaines à l’Éternel, ton Dieu, avec un tribut d’offrande volontaire de ta main, que tu donneras, selon que l’Éternel ton Dieu, t’aura béni. Et tu te réjouiras devant l’Éternel, ton Dieu, toi, et ton fils et ta fille, et ton serviteur, et ta servante, et le Lévite qui est dans tes portes, et l’étranger et l’orphelin, et la veuve, qui sont au milieu de toi, au lieu que l’Éternel, ton Dieu, aura choisi pour y faire habiter son nom. Et tu te souviendras que tu as été serviteur en Égypte, et tu garderas et tu pratiqueras ces statuts » (16:10-12).
Si nous voulons nous réjouir de tout ce que Dieu a donné, dans la présence du Seigneur, au lieu qu’Il a choisi pour y faire habiter son nom (comparer Matt. 18:20), il faut d’abord connaître nos bénédictions. C’est pourquoi, nous avons à compter ces semaines. À cet égard, je ne saurais trop vous encourager à commencer par sonder la Parole de Dieu. Nous, les plus âgés, nous l’avons trop peu fait. Si nous avions davantage sondé la Parole de Dieu, nous connaîtrions mieux les richesses que nous avons reçues, et nous en aurions plus de joie. Nous n’irions pas çà et là, avec des cœurs tristes, mais chacun pourrait voir sur nous combien nous sommes riches. Le temps que l’on a perdu sans lire la Parole de Dieu avec prière, ne peut plus se retrouver. Mais vous, jeunes gens, remplissez vos cœurs de la Parole de Dieu et des pensées de Dieu. Alors vous apprendrez ce qu’est un chrétien selon les pensées de Dieu. Un chrétien parcourt son chemin d’un cœur heureux ; il ne peut en être autrement si le cœur est rempli de ces choses glorieuses, ce coeur débordera. Si nous avons appris à connaître quelque chose de la gloire du Seigneur Jésus, notre cœur nous oblige à en parler. C’est ce que le Seigneur disait à l’homme dont Il avait chassé les démons : il devait raconter ce que Dieu lui avait fait.
En Jean 7, le Seigneur parle du huitième jour de la fête des Tabernacles, figure de l’état éternel. Les sept jours précédents sont une figure prophétique du règne millénaire, où Dieu répandra ses bénédictions sur Israël. Le huitième jour, un nouveau commencement, parle d’un nouvel état, du monde de la résurrection. Le huitième jour est aussi le jour de la résurrection. Le Seigneur dit de ce nouveau commencement après le règne millénaire (il ne peut donc s’agir que de l’état éternel) : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en moi, selon ce qu’a dit l’Écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre ». La signification en est donnée à la suite : « Or, Il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en Lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié » (Jean 7:37-39). Nous voyons ici la confirmation de ce que je viens de dire. Si le Saint Esprit rend la Parole de Dieu vivante en nous, et si nous l’étudions avec des cœurs en prière, non pas seulement avec notre intellect humain, mais avec notre intelligence spirituelle, alors du fruit sera produit. J’ai connu des frères qui n’étaient pas très intelligents, mais, dès qu’il s’agissait de la Parole de Dieu, on pouvait remarquer qu’ils pénétraient profondément dans les pensées de Dieu, parce qu’ils avaient une vie cachée avec le Seigneur, et que le Saint Esprit pouvait ainsi éclairer leur discernement, leur intelligence spirituelle, si bien qu’ils avaient trouvé des choses merveilleuses dans la Parole de Dieu. Celui qui lit la Parole de Dieu de cette manière, apprendra à connaître le Seigneur, apprendra à connaître les bénédictions : celui-là prendra possession par la foi déjà maintenant, des bénédictions qui seront éternellement notre part, dans le ciel. Quelle joie ce sera, si nous pouvons jouir déjà maintenant de ce qui sera notre joie dans le ciel.
La fête des Semaines représente le temps de l’assemblée, le temps où la pleine récolte est engrangée pour Dieu, le temps de la grâce. Beaucoup de croyants pensent que le fruit pour Dieu consiste seulement en des âmes amenées à la conversion. Bien sûr, cela fait partie du fruit ; mais dans le fruit pour Dieu, nous pouvons voir avant tout ce qui est en conformité avec Dieu Lui-même, ce qui provient donc de la vie nouvelle, produit par le Saint Esprit. La prédication de l’Évangile, soit par nos paroles soit par notre comportement, en fait partie. Effectivement, beaucoup de gens sont arrivés à une conversion authentique parce qu’ils ont vu comment des chrétiens marchaient avec le Seigneur. Les incroyants voient bien, chez les chrétiens, ce que signifie une vie avec Christ. Ils voient ce que c’est que d’être un enfant de Dieu heureux, à condition que nous le réalisions. Ce n’est pas par hasard : le sang des martyrs est la semence de l’Église. Beaucoup sont arrivés à la conversion en voyant des croyants poussant des cris d’allégresse en allant à la mort et en étant mis à mort. Pour un incroyant, mourir est la chose la plus terrible qui soit, mais pour un chrétien, c’est s’en aller vers le Seigneur.
Si des croyants manifestent pareillement la nouvelle vie, il y a là du fruit pour Dieu sur cette terre. Or Dieu recherche ce fruit. Il nous dit, pour ainsi dire : Présentez-moi mon offrande (Nomb. 28:2). Il désirait avoir une offrande venant de cette terre, qui est sous la puissance de Satan, alors qu’elle est, en définitive, Sa propriété. Et si Dieu trouve du fruit dans notre vie, ne serons-nous pas alors nous-mêmes heureux ? Si des fruits spirituels proviennent de nos cœurs, de notre joie dans le Seigneur, parce que nous avons appris quelque chose du Seigneur dans Sa gloire, parce que nous avons vu ce que le Père a préparé pour nous, à savoir que nous devons être rendus conformes à l’image de son Fils (Rom. 8:29), et parce que nous sommes conscients d’être bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ, élus avant la fondation du monde, conscients d’être saints et irréprochables devant Lui en amour, et prédestinés pour être adoptés pour Dieu Lui-même selon le bon plaisir de Sa volonté, et rendus agréables dans le Bien-aimé (Éph. 1:3-6) — si nous repensons à toutes ces richesses, nos cœurs ne sont-ils pas obligatoirement heureux ?
Alors se produira ce que le Seigneur dit en Jean 7 : des fleuves d’eau vive couleront de nos ventres. Nous serons alors une source de bénédiction pour tous ceux avec lesquels nous entrons en contact. C’est ce que nous trouvons ici : « Toi, et ton fils, et ta fille, et ton serviteur, et ta servante, et le Lévite qui est dans tes portes, et l’étranger, et l’orphelin et la veuve qui sont au milieu de toi… ». C’est là le désir du Seigneur. C’est pourquoi, Il nous a choisi ce lieu, pour nous inviter autour de Lui, et pour nous donner là le pain rompu et le vin versé, afin que nous nous souvenions combien Il nous a aimés, et à quel prix Il a payé notre rédemption pour Dieu ait une base de justice pour nous accorder toutes ces bénédictions. Avant toutes choses, le Seigneur aimerait que nous ayons communion avec Lui dans Son amour, et que nous apprenions ce que dit la fiancée au sujet de Son amour au ch. 8 du Cantique des cantiques : « Mets-moi comme un cachet sur ton cœur, comme un cachet sur ton bras ! Car l’amour est fort comme la mort, la jalousie, cruelle comme le shéol ; ses ardeurs sont des ardeurs de feu, une flamme de Jah. Beaucoup d’eaux ne peuvent éteindre l’amour, et des fleuves ne le submergent pas » (C.d.C. 8:6-7). Et, dans les autres réunions, Il désirerait nous ouvrir son cœur, pour que nous puissions apprendre à connaître toutes ces richesses. Ne sommes-nous pas frappés que Dieu, après l’achèvement du Tabernacle à la fin du livre de l’Exode en vue d’habiter au milieu de Son peuple, dit immédiatement après, au début du livre du Lévitique : « Parle aux fils d’Israël, et dis-leur ». Et alors, Il ouvre Son cœur, et leur donne ces richesses que nous trouvons dans le Lévitique, au premier rang desquelles nous trouvons les gloires du Seigneur Jésus dans Sa vie et dans Son œuvre à la croix. Ne croyons-nous pas, que là où nous sommes assemblés autour du Seigneur Jésus, en reconnaissant Ses droits parce que nous l’aimons, Dieu nous ouvre Son cœur et nous montre tout ce qui se trouve dans Son cœur ? « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ;… et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à lui » (Jean 14:21). Pour apprendre à mieux connaître le Seigneur, être obéissant de façon légale n’a aucune valeur. L’obéissance doit être par amour pour Lui. Alors, Il nous ouvrira son cœur. Si le Père et le Fils voient que je les aime, et que je désire garder la Parole de Dieu, alors Ils viennent pour faire leur habitation chez moi (Jean 14:23), jusqu’au moment où j’habiterai auprès du Père et du Fils. Qui ne désirerait pas qu’il en soit ainsi pour lui-même ?
Comment se fait-il que les croyants de la plupart des églises reconnaissent que les livres des frères contiennent tant de vérités et soient si précieux ? Je reçois des lettres de beaucoup d’écoles bibliques d’Amérique, et aussi d’Allemagne et de France, de théologiens qui demandent des livres de Darby, et qui se réjouissent, lorsque je leur envoie la collection des écrits de Darby, ou aussi d’autres livres. Ils écrivent qu’ils ne peuvent nulle part ailleurs apprendre autant sur la vérité de Dieu. Comment cela se fait-il ? Les frères étaient-ils plus intelligents que les autres croyants ? Non, ils n’étaient pas plus intelligents, mais leurs cœurs étaient consacrés au Seigneur. Quand on lit ce qu’ont écrit ces frères du 19ème siècle, on est surpris du fait suivant : Ils obéissaient à la Parole de Dieu. Le frère Wigram écrit quelque part : Nous étions connus par nos bibles usagées à force d’être lues et relues, et par nos pantalons usés aux genoux par les moments de prière. Là, le Seigneur se révélait à eux. Et dès qu’ils avaient reconnu quelque chose de plus de la Parole, ils le mettaient en pratique. Un incroyant s’était trouvé sous l’influence des frères, et fut même en communion pendant un court laps de temps (il avait professé être converti) ; il devint plus tard professeur, et se dévoila comme étant entièrement rationaliste ; il a pourtant écrit à propos de sa rencontre avec Darby, que c’était la première fois qu’il rencontrait quelqu’un qui mettait en pratique tout ce qu’il avait trouvé dans la Parole de Dieu. Dès que les frères reconnaissaient quelque chose dans la Parole, ils y donnaient une réponse dans leurs cœurs. Dieu pouvait ainsi leur donner davantage de lumière, et c’est ce qu’Il a fait. Il leur a donné de la lumière, comme il n’y en a peut-être pas eu, même au temps des apôtres, ni pour les premiers chrétiens, avec peut-être la seule exception de Paul et de Jean. Par la lumière que le Seigneur a donnée à ces frères, qui étaient obéissants, nous avons appris à connaître le lieu, où nous pouvons par la grâce de Dieu, encore aujourd’hui, être assemblés au nom du Seigneur Jésus. Réfléchissons à toute la lumière que nous avons reçue par le moyen de ce que le Seigneur a donné à ces frères !
Là où les cœurs s’inclinent devant Sa Parole, là où on L’aime et où l’on est prêt à faire tout ce qu’Il dit, c’est là que le Seigneur vient habiter. Là, Il peut ouvrir Son cœur, montrer Son amour, et faire part de Ses pensées. Comment se fait-il qu’à cette époque, tant de frères ont écrit spécialement sur les gloires du Seigneur Jésus ? Lisez donc le petit livre de Bellett : « Le Fils de Dieu », ou l’ouvrage de Grant : « Le Christ couronné », ou celui de Darby : « Les souffrances de Christ ». Ils aimaient le Seigneur, et le Seigneur leur donnait une intelligence pénétrante qui, humainement parlant, était extraordinaire. Un professeur très connu de théologie systématique, en Amérique, a écrit une fois dans un journal : Dieu a donné à son Église, trois grands hommes : l’apôtre Paul par lequel nous avons reçu la doctrine complète relative à l’Assemblée ; Luther par lequel nous avons recouvré la doctrine de la justification par la foi ; et Darby par lequel nous avons recouvré toute la vérité que Dieu avait donnée par le moyen de l’apôtre Paul. J’ai les livres de cet homme où il cite des écrits de Darby et de Kelly par lesquels il a appris. Quelle grâce le Seigneur nous a accordée, d’avoir appris à connaître ce lieu, et de nous bénir encore aujourd’hui par le moyen du service de ces frères, par lequel Il nous a ouvert ainsi la Parole.
Connaissons-nous notre richesse ? J’ai entendu parler une fois en Hollande d’une veuve très nécessiteuse. Un frère qui la visitait, lui demanda si son fils qui vivait en Amérique, ne l’assistait pas. Non, répondit-elle, il ne m’a encore jamais envoyé d’argent, mais seulement de petites images. Elle les avait toutes conservées dans sa chambre à coucher, et il s’avéra qu’il s’agissait de véritables billets de banque. Elle n’avait jamais compris qu’elle avait un si grand capital dans sa maison. Il peut en être ainsi de nous. Nous avons tous une Bible. Savons-nous quelles richesses elle renferme ? Tous ceux d’entre nous qui sommes des enfants de Dieu, connaissent la Bible ; mais savons-nous ce qu’elle contient ? Nous savons tous que nous irons auprès du Seigneur quand Il viendra. Savons-nous ce que cela représente, ce qui nous attend là-haut ? Nous savons que le Seigneur prend soin de nous. Savons-nous de quelle manière Il le fait ? Avons-nous communion avec Lui ? Connaissons-nous Ses pensées ? Connaissons-nous les richesses qui sont notre part maintenant, et qui le seront dans toute l’éternité ? À quoi me sert un bien que je possède, si je ne sais pas qu’il m’appartient ? À quoi me sert-il d’être riche, si je ne connais pas ma richesse ? À quoi me sert un livre où tout m’est révélé, si je ne connais pas ce livre ? Je lis peut-être la Parole de Dieu avec ma propre intelligence, mais sans prière, si bien que la réalité des choses ne touche pas mon cœur. Mais, si nous accueillons ces richesses dans nos cœurs, la joie y entrera, et nous célébrerons la fête des Semaines. Alors, le Seigneur fera son entrée avec tout Son amour et dans toute Sa gloire. Cet amour et cette gloire nous sont décrits dans Sa Parole : une richesse d’une grandeur inexprimable. La vie est trop courte pour jouir de tout. Cette richesse nous accompagnera dans l’éternité. Dans l’éternité, nous jouirons encore de ce que nous avons trouvé ici-bas dans notre condition terrestre, mais en communion avec le Seigneur. Cela ne nous stimule-t-il pas pour sonder, dans la prière, la Parole de Dieu, pour apprendre à mieux Le connaître Lui-même, notre cher Sauveur, ainsi que le Père, et aussi toutes les bénédictions qui sont devenues notre part ?
Aus dem Wort der Wahrheit, vol. 2 p. 303-319
En considérant les 8 premiers versets de ce chapitre, nous avons rappelé que la Pâque avait été célébrée pour la première fois en Égypte. Lorsque nous nous sommes convertis, nous nous trouvions, quant à notre état, en Égypte. Nous avons vu que dans la description de la Pâque en Exode 12, l’accent est mis sur le sang, c’est-à-dire que ceux qui fêtaient la Pâque étaient à l’abri du jugement de Dieu. En Nombres 9, où il s’agit de la fête de la Pâque dans le désert, l’accent est mis principalement sur la pureté de ceux qui la célébraient. Mais en Deutéronome 16:1-8, il s’agit avant tout des deux faits suivants : En premier lieu, nous avons quitté l’Égypte et mangeons le pain d’affliction, du pain sans levain. Cela nous rappelle que nous devrions ne plus avoir aucune relation d’aucune sorte avec le péché. Nous n’avons plus rien à faire avec le monde sur lequel le jugement de Dieu est suspendu, nous ne lui appartenons plus et nous devrions aussi en avoir fini avec le péché. La croix de Christ nous sépare du monde et du péché. En second lieu, la Pâque ne devait être célébrée qu’au lieu choisi par l’Éternel pour y faire habiter Son Nom. Dans Deutéronome 12 à 16, ce lieu est mentionné 16 fois, et ensuite encore cinq autres fois, soit en tout 21 fois (21 = 3x7), ce qui nous montre clairement l’importance de ce lieu selon les pensées de Dieu. Pour nous aujourd’hui, ce lieu est le lieu où est réalisé ce que nous trouvons en Matthieu 18:20 : « Là où deux ou trois sont assemblés en (ou : à) mon Nom, je suis là au milieu d’eux ». C’est le lieu où le Seigneur invite les Siens, où Il se trouve personnellement au milieu d’eux, et où Il nous tend le pain rompu et le vin versé, avec ces paroles : « Ceci est mon corps qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi… Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est versé pour vous » (Luc 22:19-20). C’est le seul lieu où nous pouvons célébrer la Pâque, selon les pensées de Dieu.
Dans les versets 9 à 12, nous avons trouvé qu’il fallait compter 7 semaines, qui nous rappellent en figure les évangiles relativement à la période qui va de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus, jusqu’au jour de la Pentecôte. Nous nous sommes souvenus qu’au jour de Sa résurrection, le Seigneur Jésus vint au milieu des disciples, et leur communiqua Sa propre vie qui avait traversé la mort et la résurrection, et les instruisit pendant les quarante jours précédant Son ascension au ciel (voir Actes 1:3). Dix jours plus tard, à la Pentecôte, le Saint Esprit descendit sur la terre pour former l’Assemblée, et pour faire des disciples de véritables chrétiens. Le vrai caractère du christianisme consiste en ce que, depuis le jour de la Pentecôte, un Homme glorifié se trouve dans le ciel, et que Dieu le Saint Esprit habite sur la terre. Par le Saint Esprit, nous pouvons connaître Dieu Lui-même, et le Seigneur glorifié, car le Saint Esprit est Celui qui nous introduit dans les choses profondes de Dieu : « Ce que l’œil n’a pas vu et que l’oreille n’a pas entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment, mais Dieu nous l’a révélé par son Esprit ; car l’Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu… Mais nous, nous avons reçu, non l’esprit du monde, mais l’Esprit qui est de Dieu, afin que nous connaissions les choses qui nous ont été librement données par Dieu ; desquelles aussi nous parlons, non point en paroles enseignées de sagesse humaine, mais en paroles enseignées de l’Esprit, communiquant des choses spirituelles par des moyens spirituels » (1 Cor. 2:9-13).
Par la Parole de Dieu, nous connaissons toutes les richesses de Dieu, tout ce que, dans ses conseils prédéfinis, Dieu a préparé pour nous, et qu’Il peut nous donner sur la base de l’œuvre merveilleuse du Seigneur Jésus à la croix. Là, sur la croix, comme notre substitut, le Seigneur Jésus a glorifié Dieu comme jamais Il ne l’avait été auparavant, et qu’Il ne le sera jamais plus de nouveau. Sur la base de cette œuvre, nous sommes bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ (Éph. 1:3). Cela renferme toutes les bénédictions qu’il y a au ciel, oui, la part spéciale du Père et du Fils nous est accordée ! Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous fussions saints et irréprochables devant Lui en amour (Éph. 1:4). Par cela nous correspondons parfaitement à l’être de Dieu (lumière), et à Sa nature (amour). Selon le verset 5, Dieu nous a même prédestinés pour nous adopter pour Lui-même par Jésus Christ. Dans l’élection, Dieu n’a pas seulement pensé à nous, mais aussi à Lui, car Il aimait avoir des fils auprès de Lui. Telle est notre position.
Nous avons vu ensuite comment la Pâque devait être célébrée au mois d’Abib (épis verts), et que la moisson ne commençait qu’après (16:9). Lévitique 23 et Nombres 9 nous apprenent que les prémices de la moisson, c’est Christ, et que, sept semaines plus tard, au jour de Pentecôte, on devait cuire deux pains contenant du levain. Ils sont une figure de l’Assemblée. Lors de la cuisson des pains, l’activité du levain était arrêtée. En Lévitique 23, ces pains sont aussi appelés pains des prémices (ou : des premiers fruits). Or la fête des Tabernacles, dont il est question dans Deut. 16:13-15 que nous avons lu, était fêtée au septième mois (voir Lév. 23:34). Au septième mois, la totalité de la récolte était achevée. Ainsi donc, nous avons avec ces trois fêtes : — la Pâque, avec laquelle l’année selon Dieu commençait, — la fête des Semaines, — et la fête des tabernacles, la période complète qui a trait à la récolte.
« Tu célébreras la fête des tabernacles pendant sept jours, quand tu auras recueilli les produits de ton aire et de ta cuve » (16:13).
Remarquons bien qu’il n’est pas dit : « Les produits de ton champ et de ta vigne », mais « les produits de ton aire et de ta cuve ». Cela signifie donc que les céréales ont été moissonnées et battues, et que le grain est prêt à être utilisé. De même, les raisins ne sont pas seulement vendangés, mais pressés dans la cuve : le moût ou le vin sont prêts. Le fruit est donc disponible, on peut le consommer. C’est là, la signification de la fête des tabernacles. En Lév. 23, où les sept fêtes à l’Éternel donnent prophétiquement un aperçu général de toute l’histoire des voies de Dieu envers Son peuple sur la terre, nous trouvons que ces fêtes commencent par la Pâque, et se terminent avec la fête des tabernacles. Quant à la signification prophétique pour Israël, la fête des tabernacles est une figure du royaume millénaire, où le peuple terrestre de Dieu recevra toute la bénédiction et le fruit complet du Seigneur Jésus, et il en jouira. Alors le Seigneur règnera sur cette terre, et la malédiction cessera. « La terre sera pleine de la connaissance de l’Éternel, comme les eaux couvrent le fond de la mer » (Ésaïe 11:9).
Mais si nous lisons bien Lév. 23, nous trouvons dans la description de la fête des tabernacles, encore un huitième jour (Lév. 23:36, 39) ; ce jour suit les sept jours que nous avons aussi ici en Deut. 16. Les sept jours représentent un temps complet de bénédiction, mais après ces sept jours, suivra un huitième jour, un nouveau commencement. Le huitième jour est aussi le premier jour d’un nouveau commencement. Nous trouvons également ce huitième jour en Nombres 29:35-38, après qu’il ait été préalablement fait mention des sept jours de la fête des tabernacles (Nomb. 29:12-34). Comme déjà dit, la fête des tabernacles est une figure du royaume millénaire, où le Seigneur aura ôté la malédiction de cette terre, et aura lié le diable et ses démons pour mille ans dans l’abîme (Apoc. 20:1-3). Or en Nombres 29, nous trouvons cette particularité qu’au premier jour de la fête des tabernacles, on devait sacrifier treize taureaux, le deuxième jour douze, et ainsi de suite, un taureau de moins chaque jour, et cela, jusqu’au septième jour, où on devait sacrifier sept taureaux. N’avons-nous pas là, une fois encore, une figure de ce qu’est l’homme ? Même dans des temps de bénédiction comme au cours du règne millénaire, où il n’y aura plus ni guerres, ni pauvreté, ni récoltes désastreuses, lorsque le Seigneur règnera en paix et en justice sur cette terre, et où l’on aura les bénédictions terrestres dans une mesure inconnue jusqu’alors, où aucun homme ne mourra sauf s’il se rebelle ouvertement contre le Seigneur Jésus (Ésaïe 65), — nous voyons cependant que l’intelligence spirituelle qui nous est représentée par les sacrifices de taureaux, diminue. Même si dans ce temps-là, tout genou se ploiera devant le Seigneur Jésus, et que toute langue confessera qu’Il est Seigneur, comme Dieu l’a ordonné en Phil. 2, il y aura un recul spirituel d’environ 50 pour cent. Au début de ce règne millénaire, les hommes sauront que toutes les bénédictions, y compris les bénédictions terrestres, que Dieu accordera alors, seront les conséquences merveilleuses de l’œuvre du Seigneur Jésus comme holocauste sur la croix. Mais, à la fin du règne millénaire, cette connaissance sera très amoindrie. Nous trouvons ici, que tout ce que Dieu confie à l’homme, n’est pas maintenu par l’homme dans son état originel. Il n’y a que ce que Dieu opère pour l’éternité, qui reste parfaitement intact.
Après les sept jours de la fête des tabernacles, vient le huitième jour, qui n’est pas mentionné ici en Deutéronome 16. C’est pourquoi, ce qui nous intéresse ici, c’est la signification spirituelle des sept jours. Pour Israël, ces sept jours commenceront lorsque le Seigneur viendra du ciel, et introduira son peuple dans toutes les bénédictions du règne millénaire. Ces bénédictions sont décrites en Deut. 28:2-12. Pour nous, la fête des tabernacles est une figure du temps dans lequel nous vivons actuellement, où nous avons déjà reçu la mesure complète de la bénédiction. Nous sommes introduits déjà maintenant dans les lieux célestes (Éph. 2:6), et nous sommes bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes (Éph. 1:3). Mais, j’aimerais demander : Nous sommes-nous tous déjà approprié toutes ces bénédictions ? Sont-elles déjà notre possession dans la pratique ? C’est ce dont il s’agit ici en Deutéronome 16.
En Jean 4, le Seigneur Jésus parle de l’eau vive, la Parole de Dieu, rendue vivante par le Saint Esprit qui habite en nous. Par l’Esprit Saint, nous pouvons recevoir dans nos cœurs toutes les bénédictions décrites dans la Parole de Dieu. Le Seigneur dit au verset 14 de Jean 4, que cette eau sera en nous comme une source (ou : une fontaine) d’eau jaillissant en vie éternelle. La Parole de Dieu rendue vivante par le Saint Esprit, nous introduit donc dans une relation vivante avec le Seigneur glorifié dans le ciel, Lui qui est la vie éternelle (1 Jean 5:20). En Jean 7:38-39, le Seigneur parle une seconde fois de l’eau vive. Jean dit là, que le Seigneur parlait de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en Lui (selon le v. 37, cette parole fut dite en la dernière journée, la grande journée de la fête. Une fois encore, il s’agit du huitième jour de la fête des tabernacles, qui nous reporte prophétiquement à l’état éternel, après le règne millénaire). Le Seigneur a dit que tous ceux qui croiraient en Lui, recevraient l’Esprit Saint, et que des fleuves d’eau vive couleraient de leur ventre. Tous ceux qui ont soif devraient venir à Lui, et leur soif serait étanchée. Le Seigneur dit cela au sujet du Saint Esprit qui allait venir sur cette terre, après Sa glorification. Il devient ainsi clair qu’il s’agit de la période actuelle où nous sommes ici-bas sur la terre, et où nous pouvons déjà jouir de toutes les bénédictions qui seront notre part éternellement dans le ciel. Celles-ci comprennent aussi toutes les bénédictions que nous aurons dans la maison du Père, toutes les bénédictions spirituelles dans les lieux célestes, dont parle Éph. 1:3. Les lieux célestes sont le ciel au sens le plus large. Or nous savons que le Seigneur Jésus y est déjà, et que nous y sommes également introduits en Lui (Éph. 2:6). Nous pouvons prendre possession déjà maintenant de ces bénédictions, d’abord parce que nous sommes assis dans les lieux célestes en Christ, et ensuite parce que nous avons reçu le Saint Esprit, qui met notre vie nouvelle en relation vivante avec le Seigneur Jésus et avec le Père, de sorte que nous pouvons admirer la gloire du Seigneur glorifié dans le ciel et en jouir (selon 1 Jean 1, nous pouvons aussi dire : la gloire de notre Sauveur, comme le Fils éternel de Dieu, le Créateur du ciel et de la terre), et pareillement aussi quant à la gloire du Père, que le Seigneur Jésus a révélé.
Mais pour recevoir la pleine bénédiction, il ne suffit pas d’avoir célébré la Pâque en Égypte, c’est-à-dire d’avoir confessé ses péchés et sa culpabilité devant Dieu, et d’avoir ajouté foi à l’œuvre du Seigneur Jésus. Ce n’est là, que la première condition à remplir. Un inconverti n’a pas la moindre bénédiction éternelle. Les incroyants reçoivent volontiers les bénédictions terrestres. Nous lisons en Actes 14:17, que Dieu ne s’est pas laissé sans témoignage en faisant du bien, et en donnant du ciel aux hommes, des pluies et des saisons fertiles, remplissant leurs cœurs de nourriture et de joie. Mais tout cela est terminé quand l’homme quitte la terre ; et toutes ces bénédictions-là prendront fin à la fin du règne millénaire. Par contre, seuls ceux qui ont célébré la Pâque, peuvent recevoir les bénédictions éternelles. Ensuite, ils doivent compter les sept semaines qui vont de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus, jusqu’au jour de la pentecôte et de la descente du Saint Esprit. Nous avons déjà considéré ce que signifie le fait de compter ces semaines. À quoi sert-il d’être bénis de toute bénédiction spirituelle, si nous ne les connaissons pas ni ne les apprécions ? À quoi me sert d’avoir toutes les richesses, si je ne les connais pas ? Je peux souffrir de la faim tout en ayant du pain en abondance, si je ne le sais pas ou que je ne m’en soucie pas. Pour pouvoir donc célébrer la fête des tabernacles comme nous l’avons ici devant nous, nous devons avoir compté les sept semaines, et avoir appris ce que signifie être membres du corps de Christ, ce que veut dire être un chrétien, et quelles bénédictions s’y rattachent. Sans cela, nous ne pouvons pas célébrer la fête des tabernacles.
« Tu célébreras la fête des tabernacles pendant sept jours ». Ces sept jours constituent une période complète. Pour Israël, ce sera le règne millénaire ; pour nous, c’est le temps où nous sommes encore ici-bas sur la terre ; pour l’Assemblée comme telle, c’est la période allant de la Pentecôte jusqu’à l’enlèvement. Lorsque nous entrerons au ciel, nous possèderons toutes les bénédictions de manière parfaite ; nous n’aurons plus la chair pour nous empêcher d’en jouir ; nous serons parfaitement spirituels. Nous serons là où toutes ces bénédictions ont leur place normale. Nous verrons le Seigneur comme Il est. Nous serons les objets directs de l’amour du Père, nous qui sommes faits Ses fils.
Mais ici-bas, pour la terre, il s’agit encore de recueillir [ou : engranger] : « Quand tu auras recueilli les produits de ton aire et de ta cuve ». Le produit de l’aire est le grain, notamment l’orge et le blé. L’orge est une figure de la résurrection : si nous nous reportons aux divers passages de l’Ancien Testament relatifs à l’orge, cela nous apparaîtra clairement. La gerbe des prémices, qui était offerte le lendemain du sabbat (celui qui tombait pendant la fête des pains sans levain), était constituée d’orge, et elle est une figure du Seigneur Jésus comme le Ressuscité (voir Lév. 23:9-14). Le blé nous parle également du Seigneur Jésus. En Jean 12:24, le Seigneur parle de Lui-même comme étant le grain de blé qui devait tomber en terre et mourir, afin de porter beaucoup de fruit. Ce fruit, c’est nous qui sommes venus à Lui, qui L’avons reçu comme notre vie, et qui avons par conséquent la même nature de vie que Lui. Nous tirons notre croissance de Lui, comme l’épi de blé croît à partir de ce seul grain de blé tombé en terre.
Nous pouvons penser que la récolte représente au premier chef du fruit pour Dieu, celui qui résulte de l’œuvre du Seigneur Jésus. Le produit de la cuve est le vin, qui, dans la Parole de Dieu, est une figure de la joie. En Juges 9:13, nous lisons : « Et la vigne leur dit : Laisserais-je mon moût (le vin nouveau) qui réjouit Dieu et les hommes… ? ». Le vin est donc une figure de la joie, aussi bien pour le cœur de Dieu que pour les hommes. Le produit de la cuve est donc une figure de toutes les joies et de tous les bonheurs, qui sont liés à la jouissance des bénédictions célestes que nous avons reçues en provenance de la récolte. Alors, la question qui se pose à nous, est celle-ci : Avons-nous fait suffisamment de progrès pour jouir de toutes les bénédictions ? Avons-nous engrangé toute la récolte ? Avons-nous compté les sept semaines, c’est-à-dire, avons-nous sondé la Parole de Dieu au sujet de ces bénédictions ? Les bénédictions que les croyants de l’Ancien Testament ne connaissaient pas, et que ne connaîtront pas non plus les croyants après l’enlèvement de l’Église, ce sont les bénédictions célestes. Ce sont les bénédictions spirituelles dans les lieux célestes. En contraste avec celles-ci, les bénédictions d’Israël sont terrestres. Si grandes que puissent être les bénédictions qu’Israël recevra, elles restent des bénédictions pour cette terre, des bénédictions en rapport avec les animaux, les enfants, les récoltes, etc… (Deut. 28 — Je pense qu’en plus de ces bénédictions-là, Israël recevra des bénédictions spirituelles, mais ce ne sont pas les bénédictions qui leur sont propres). Quant à nous, nos bénédictions sont célestes. Nous sommes bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes dans le Christ Jésus (Éph. 1:3).
Encore une fois, je pose la question : parmi toutes ces bénédictions, lesquelles avons-nous appris à connaître ? Que connaissons-nous de la moisson, du fruit que, par la croix, le Seigneur Jésus a préparé pour Dieu, et qui nous a été donné sur la base de cette œuvre ? Par Son œuvre, le Seigneur a plus glorifié Dieu, que tous les milliards d’êtres humains réunis ont pu le déshonorer. Le cœur plein d’amour de Dieu, du Père, du Fils et du Saint Esprit, a le désir de nous donner tout cela. À la fontaine [ou : puits] de Jacob, le Seigneur dit à la femme : « Si tu connaissais le don de Dieu ». Dans l’Ancien Testament, Dieu exigeait quelque chose de l’homme par le moyen de la loi, mais grâce à l’œuvre du Seigneur, Dieu peut maintenant donner, Il est devenu le Donateur. Il veut donner, et Il nous a tout donné ce qu’Il pouvait donner. Le Dieu Tout-Puissant Lui-même, ne peut pas donner plus que ce qui est Sa propre part, et ainsi, nous sommes bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes dans le Christ Jésus. Tout ce qui est dans les cieux en matière de bénédiction, Il nous l’a donné. Dieu peut-il nous donner davantage que Sa propre part, que la part de Son Fils, que la part des anges ? Tout cela, c’est notre part. Mais la question qui se repose toujours à nous, est celle-ci : Combien de ces bénédictions me suis-je déjà maintenant approprié ? La récolte est rentrée, nous l’avons reçue ; toute la récolte nous a été donnée sur la base de l’œuvre du Seigneur Jésus à la croix. Qu’avons-nous engrangé de cette récolte, du produit de l’aire et de la cuve, de manière à pouvoir nous en nourrir et en jouir ? Le Seigneur désire que les jeunes frères et sœurs mettent à profit leur temps, pour amasser tous ces trésors, afin de recueillir toute la récolte, tous les fruits de l’œuvre du Seigneur Jésus, comme ils sont résumés dans ce verset unique : toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes.
Nous les trouvons toutes dans la Parole de Dieu. Nous avons déjà rappelé 1 Cor. 2:9 : « Ce que l’œil n’a pas vu, et que l’oreille n’a pas entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment, — mais Dieu nous l’a révélé par son Esprit ». L’apôtre nous a communiqué ces choses spirituelles par des paroles spirituelles, que le Saint Esprit lui donnait. Nous les avons dans cette Parole. Qu’avons-nous lu de cette Parole ? De quelle manière l’avons-nous lue ? Othniel, le gendre de Caleb, conquit Kiriath-Sepher (= la ville du livre), et il en fit Debir (= oracle de Dieu) (Josué 15:15-17). Voilà la signification que la Bible devrait avoir pour nous, en contraste avec les incroyants. Pour les incroyants, la Bible n’est qu’un livre parmi d’autres, même si c’est un très beau livre, un livre de haute valeur morale. Mais pour nous, n’est-elle pas davantage ? N’est-elle pas pour nous le livre dans lequel nous trouvons les paroles mêmes de Dieu, dans lequel Dieu lui-même et le Seigneur Jésus nous parlent ? En Apocalypse 3:8-9, le Seigneur dit : « Tu… as gardé ma parole », et un peu plus loin Il parle de « la parole de ma patience ». La Bible est une lettre de notre Sauveur, le Seigneur Jésus, et de notre Père, le Dieu d’éternité. La considérons-nous comme telle, la lisons-nous comme telle, comme une lettre du Dieu éternel, de notre Père qui nous a tant aimé qu’Il a donné Son Fils unique ? de Celui qui s’est donné la peine de nous écrire un livre, une lettre pour nous, dans laquelle Il nous a ouvert tout Son cœur ? La Bible est-elle pour moi, une lettre du Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré Lui-même pour moi, — du Créateur, qui soutient toutes choses par la parole de Sa puissance ? Combien Il est puissant, combien Il est glorieux ! Il nous a écrit un livre qu’Il appelle Ma Parole, et dans lequel Il nous a ouvert tout son cœur. Nous pouvons connaître là, et apprendre ce qu’Il a fait pour nous, combien nous Lui sommes chers. Nous y apprenons à connaître tous les résultats glorieux de Son œuvre merveilleuse. Nous y voyons comment le Père nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons rendus conformes à l’image de son Fils, et pour que ce Fils soit le Premier-né entre plusieurs frères (Rom. 8:29). Il nous a bénis de toute bénédiction spirituelle, nous ayant prédestinés pour nous adopter pour Lui-même (Éph. 1:5).
Que représente la Bible pour nous ? Est-elle pour mon cœur, une lettre, ou « un cantique du Bien-aimé » (comme on peut traduire l’en-tête du Psaume 45), selon la manière dont les fils de Coré parlent du Seigneur Jésus dans ce Psaume ? S’il en est ainsi, il m’est alors impossible de ne pas lire la Bible toute la journée, ou de la lire seulement par habitude. Un jour, un jeune homme m’a dit ceci : J’ai reçu ce matin une lettre de ma fiancée, et je l’ai déjà lue sept fois. Je lui ai demandé : Était-elle si difficile à comprendre, que tu aies dû la lire sept fois ? Il me regarda avec étonnement, et me dit : Non, pas du tout, mais cette lettre venait d’elle. Cela éclairait tout.
Le Dieu Tout-Puissant nous a donné tout ce qu’Il pouvait donner. Quels trésors merveilleux doivent donc s’y trouver ! Si je sais cela, mon cœur, la vie nouvelle, l’amour qui est versé dans mon cœur, je pourrais presque dire l’égoïsme spirituel (pris dans le bon sens du terme), tout cela ne devrait-il pas me pousser à sonder ce qui est ma portion, ce que le Père a préparé pour moi, et ce que le Seigneur Jésus m’a acquis par Son œuvre sur la croix ? Si j’apprends que je suis béni de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes dans le Christ Jésus, ne suis-je pas avide d’apprendre à connaître toutes ces richesses ? Combien le Père et le Fils se réjouiraient s’Ils voyaient que nous apprécions les choses qu’Ils nous ont données ! En Éph. 4, nous lisons que le Seigneur, après avoir été glorifié, a reçu comme homme, des dons de la part de Dieu, et les a donnés aux hommes : « C’est pourquoi il dit : Étant monté en haut, il a emmené captive la captivité et a donné des dons aux hommes. Or, qu’il soit monté, qu’est-ce, sinon qu’il est aussi descendu dans les parties inférieures de la terre ? Celui qui est descendu est le même que celui qui est aussi monté au-dessus de tous les cieux, afin qu’il remplît toutes choses ; et lui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs ; en vue du perfectionnement des saints, pour l’œuvre du service, pour l’édification du corps de Christ ; jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ » (Éph. 4:8-13).
Le Seigneur a donc donné les dons, pour l’édification du corps, afin que nous parvenions à la mesure de la stature de la plénitude du Christ. Il y a bien des années, je m’étais mis à penser qu’il n’était pas bon de lire des méditations, mais qu’il valait mieux ne lire que la Parole de Dieu. Je pensais que le Seigneur m’éclairerait sur tout, mais ce verset m’a ouvert les yeux. Le Seigneur a donné les dons, afin que nous apprenions à connaître les pensées de Dieu, et que par-là nous croissions jusqu’à l’état de pères en Christ, et que nous parvenions à une pleine maturité spirituelle ; c’est là la signification du mot « parfait » ou « homme fait ».
M’est-il permis de demander aux frères âgés parmi nous : êtes-vous arrivés à ce stade ? Si je me pose à moi-même la question, je dois confesser : non, malheureusement. Et pourtant, ça aurait été possible. J’avais la Parole de Dieu, et je bénéficiais du ministère oral de frères plus âgés quand j’étais jeune, et quand je suis devenu plus âgé j’ai aussi bien bénéficié du ministère écrit dans des traités remarquables. Ai-je été assez zélé pour tout recevoir ? Hélas non, même si le Seigneur m’a donné de la lumière. J’aimerais demander aux jeunes frères qui sont parmi nous : vous intéressez-vous à la Parole de Dieu ? Ne voulez-vous pas apprendre à connaître de bon cœur les bénédictions qui seront votre part pour l’éternité ? Ne vaut-il pas la peine d’apprendre à les connaître dès maintenant, étant instruits par le Saint Esprit ? Si le Père et le Fils se sont donnés la peine de faire écrire tout ce Livre, inspiré par l’Esprit Saint, pour nous faire partager tout ce qu’aucun œil n’a vu, et qu’aucune oreille n’a entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ne vaut-il pas aussi la peine pour nous de sonder cela dans la prière et dans la soumission à l’Esprit Saint, et de le recevoir dans nos cœurs ? C’est le désir du Père et du Fils.
« Et tu te réjouiras dans ta fête, toi, et ton fils, et ta fille, et ton serviteur, et ta servante, et le lévite, et l’étranger, et l’orphelin, et la veuve, qui sont dans tes portes » (16:14).
Tout cela doit être un sujet de se réjouir non seulement pour le frère devenu riche par l’étude de la Parole de Dieu, et qui a rempli son cœur de tous ces trésors, mais aussi pour son fils.
Le fils, c’est quelqu’un de plus jeune, mais qui met en pratique avec énergie spirituelle ce qu’il a trouvé. Le plus âgé montrera au plus jeune ce qu’il a trouvé pour apaiser la faim de son cœur, de sorte qu’il voie davantage ces choses glorieuses, et qu’il soit incité à sonder la Parole de Dieu.
Dans la Parole de Dieu, ce qui est de la femme parle de la position, tandis que ce qui est de l’homme parle de l’énergie spirituelle avec laquelle la position est réalisée dans la pratique. Ici les filles sont une figure de vrais enfants de Dieu, mais qui n’ont pas encore sondé la Parole, et qui se contentent d’être des enfants de Dieu, et d’être sauvés, sans plus avoir à craindre le jugement. Ils ne réalisent pas de façon pratique leur position élevée, et ne connaissent pas les bénédictions qui sont leur part. Ils écoutent leur père, — c’est-à-dire ce qui se comprend par l’esprit naturel, ce qu’il a trouvé dans la présence de Dieu. N’en est-il pas ainsi, lorsque étant rassemblés au nom du Seigneur Jésus, Il utilise Ses serviteurs par le Saint Esprit pour donner à chacun selon son besoin ? Lui seul connaît les besoins de tous les cœurs.
Le serviteur et la servante sont une image des croyants qui ne connaissent pas encore la liberté des enfants de Dieu, et qui considèrent le service pour le Seigneur comme une obligation. Certes, nous avons à servir le Seigneur. Le Seigneur dit : « Vous êtes mes amis, si vous faites tout ce que moi je vous commande. Je ne vous appelle plus esclaves, car l’esclave ne sait pas ce que son maître fait » (Jean 15:14-15). Le Seigneur ne veut pas que nous le servions de manière servile, cela ne ferait qu’attrister Son cœur. Il désire que nous Le servions par amour. J’ai fait cela pour toi, que fais-tu pour Moi ? Lorsqu’on L’aime, n’est-ce pas la joie de notre cœur de Le servir et de répondre aux désirs de Son cœur ? Sa viande était de faire la volonté de Celui qui L’avait envoyé (Jean 4:34). Il devrait en être ainsi, aussi pour nous. Il y a des croyants qui, de fait, sont encore des serviteurs et des servantes. Ce sont essentiellement ceux qui se placent encore sous la loi, et qui estiment qu’ils doivent observer les dix commandements. Ils pensent que ces derniers constituent les règles de la vie, y compris pour le chrétien. Il y a de jeunes croyants, qui n’ont pas encore appris à connaître l’affranchissement. Ceux-là aussi sont encore serviteurs et servantes. Mais tous doivent se réjouir ensemble, et recevront de la lumière, quand nous nous rassemblons au nom du Seigneur Jésus, au lieu que Lui a choisi. Là, ils apprennent à connaître la liberté chrétienne, et ils grandissent jusqu’à l’état de fils, et plus tard de pères, qui pourront à leur tour en aider d’autres, jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et à la mesure de la stature de la plénitude du Christ.
Sur la terre, ce ne sera jamais le cas pour tous. Dans chaque rassemblement, il y aura, espérons-le, des pères en Christ, mais aussi certainement, des petits enfants en Christ tant qu’il y aura des hommes qui se convertiront. Cela est inhérent au caractère de l’Assemblée de Dieu sur la terre. Le frère Kelly a écrit un jour : Amenez dans un rassemblement, dix mille des frères les plus spirituels, avec de grands dons et beaucoup de connaissance. Ce serait une assemblée merveilleuse, mais je ne m’y rendrais pas, car ce ne serait pas l’assemblée de Dieu. Dans l’assemblée de Dieu, il y a des pères, des jeunes gens, et des petits enfants en Christ ; il y a des frères spirituels et des frères charnels. Les pères sont là pour instruire les petits enfants et les éduquer jusqu’à être des pères. Et les frères charnels sont là pour donner aux frères spirituels l’occasion de montrer qu’ils sont réellement spirituels. En étant spirituels à l’égard de frères charnels, ils amènent aussi ces derniers à être spirituels et à apprendre quelle est la pensée du Seigneur en toutes choses. Telle est l’assemblée de Dieu.
« … et le lévite, et l’étranger, et l’orphelin, et la veuve ». Le lévite se trouvait aussi là, occupé au service du Seigneur, l’étranger, l’orphelin (celui qui n’a ni père ni mère), et la veuve (quelqu’un qui vit seul, et n’a pas l’énergie spirituelle nécessaire pour réaliser pratiquement ce que nous avons reçu en principe). Tous ceux-là sont rassemblés, se réjouissent dans la fête ensemble, mangeant et buvant du produit de la récolte. Ainsi, les pères aident les plus jeunes à apprendre à connaître les richesses, à recueillir le produit de l’aire et de la cuve, de façon à ce qu’à leur tour ils puissent aider d’autres croyants, et les nourrir, et leur faire connaître toutes les bénédictions. Quelle joie se trouve alors dans la jouissance partagée de ces bénédictions ! Lorsque l’apôtre Jean écrit : « Or notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. Et nous vous écrivons ces choses, afin que votre joie soit accomplie » (1 Jean 1:3-4), ne discernons-nous pas alors, ce que peut être la part du croyant ? Cette joie est aussi à notre disposition, si nous suivons les traces de l’apôtre qui se nommait lui-même « le disciple que Jésus aimait ». Pensons bien à cela : Lui m’aime. Si nous nous tenons comme Jean, penchés sur la poitrine de Jésus, nous croîtrons jusqu’à Lui. Alors, notre joie sera accomplie. Quelle source de rafraîchissement et de bénédiction serons-nous alors pour tous ceux avec lesquels nous nous réunissons, y compris les non-croyants. Le résultat en sera, comme le Seigneur le dit en Jean 7, que des fleuves d’eau vive couleront de nous, de sorte que les gens de notre entourage apprendront quelque chose de la gloire du Seigneur Jésus, et ils seront attirés par elle, et ils apprendront à connaître quelque chose des richesses du Seigneur et de cette joie, et ils Le serviront.
« Tu feras pendant sept jours la fête à l’Éternel, ton Dieu, au lieu que l’Éternel aura choisi » (16:15a).
Ici, nous désirons encore attirer l’attention sur le fait que la fête des tabernacles est célébrée là où le Seigneur est au milieu des Siens, et où Lui-même dispense la bénédiction. Il connaît les cœurs de tous ceux qui sont présents, et Il sait ce dont ils ont besoin. En conséquence de cela, combien Il désire augmenter la connaissance que les Siens ont de leurs richesses, afin que leur joie soit plus complète et plus profonde. Où devrions-nous pouvoir les connaître davantage, sinon là où Il a promis Sa présence ? Le Tout-Puissant qui nous a aimés au point d’aller à la croix pour nous, et qui, par amour pour nous s’occupe continuellement de nous maintenant dans le ciel (voir Rom. 8:34 ; Héb. 7:25), qui nous lave les pieds, c’est aussi Lui (comme nous l’avons lu en Éph. 4), qui, par Ses serviteurs (les dons), produit le perfectionnement des saints, pour les former afin qu’ils deviennent des hommes faits, c’est-à-dire des adultes (saints), ou, autrement dit, des chrétiens de croissance parfaitement achevée. En principe, tous ceux qui se sont repentis et sont nés de nouveau, sont des saints, c’est-à-dire qu’ils sont séparés de l’Égypte, séparés des incroyants, et ils appartiennent à la famille de Dieu. Mais « les saints parfaits » (Éph. 4:12 ; [ceux dont le perfectionnement est achevé]) ne sont plus de petits enfants (1 Jean 2:13, 18), mais des hommes faits [adultes], ou selon l’expression de 1 Jean 2:13,14, des pères qui connaissent Celui qui est dès le commencement. Il n’est rien dit de plus d’eux, car cette expression contient tout. Beaucoup de choses sont dites aux petits enfants, notamment qu’ils ont l’onction de la part du Saint, et qu’ils connaissent toutes choses (1 Jean 2:20). Ils ont reçu la vie nouvelle, et le Seigneur leur a communiqué l’onction, c’est-à-dire le Saint Esprit, après avoir cru à l’évangile de leur salut (Éph. 1:13), à savoir que Christ est mort pour leurs péchés, et qu’Il est ressuscité. Par le Saint Esprit, ils peuvent tout comprendre, et aussi identifier si ce qu’ils entendent est la voix du Seigneur Jésus, ou celle d’un étranger. Jean écrit encore bien d’autres choses aux petits enfants. Par contre, nous trouvons bien moins de choses écrites aux jeunes gens, et encore bien moins aux pères. Les jeunes gens étaient forts, ils avaient vaincu le méchant, la Parole de Dieu demeurait en eux. Mais ils devaient encore être mis en garde vis-à-vis du monde, de la convoitise des yeux, de la convoitise de la chair et de l’orgueil de la vie. Aux pères en Christ, il est seulement dit par deux fois : « Vous connaissez Celui qui est dès le commencement ».
Si nous le connaissons Celui qui est dès le commencement (c’est-à-dire le Seigneur Jésus), si nous ne Le connaissons pas seulement comme Sauveur, mais que nous connaissons tout ce qui est révélé de Lui dans la Parole de Dieu, alors nous sommes « parfaits » [ou : accomplis]. C’est là le but du Seigneur à notre égard, comme il est dit en Éph. 4:12-13 : « En vue du perfectionnement des saints, pour l’œuvre du service, pour l’édification du corps de Christ ; jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu ». Remarquons bien qu’il n’est pas dit : « jusqu’à ce que nous parvenions tous à la connaissance du Fils de Dieu », mais : « à l’unité… de la connaissance du Fils de Dieu ». Il n’y a alors plus de différence entre les croyants pris individuellement, et alors nous comprenons tous, dans la même mesure, les pensées de Dieu. Si réellement nous sommes des hommes faits [adultes], nous sommes arrivés à l’unité de foi, et donc à l’unité de doctrine, à l’unité du contenu de la vérité que Dieu nous a révélée, mais aussi à l’unité de la connaissance du Fils de Dieu. Alors, nous avons atteint « l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ » (Éph. 4:13).
Combien il doit être merveilleux d’être arrivé à cet état d’homme fait. C’est ce que nous serons dans le ciel. Mais ici, en Éph. 4, le sens de l’expression est que nous avons à atteindre ce but, sur la terre. C’est ce que le Seigneur désire à notre égard. Dieu ne nous a pas donné sa Parole, pour qu’elle reste sans être lue, ou pour que nous la lisions seulement de temps en temps, mais afin que nous prenions connaissance de tout ce qu’Il nous y a communiqué. Dieu ne nous a pas donné la Bible, pour que nous la lisions sans la comprendre ; non, Il nous l’a donnée pour que nous sachions dès maintenant qui Il est, et qui est le Seigneur Jésus, afin d’apprendre à connaître le Père, comme le Seigneur l’a dit aux disciples en Jean 14 : « Celui qui m’a vu, a vu le Père ». Et le Père dit du Seigneur Jésus : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir ; écoutez-le » (Matt. 17:5). C’est aussi valable pour nous. Nous avons Sa Parole dans les mains. Il veut nous révéler toute la vérité, Il veut nous révéler le Père, car en Lui habite toute la plénitude de la Déité corporellement (Col. 2:9), comme cette plénitude habitait déjà en Lui sur la terre. Celui qui Le voyait, voyait le Père, voyait le Fils, et voyait le Saint Esprit. Aujourd’hui encore, la plénitude de la Déité habite en Lui corporellement, et Il est révélé dans cette Parole.
« Car l’Éternel, ton Dieu, te bénira dans toute ta récolte et dans tout l’ouvrage de tes mains ; et tu ne seras que joyeux » (16:15b).
Combien nous sommes bénis richement ! La récolte est là. Christ a accompli l’œuvre et a ouvert les écluses de la bénédiction céleste. La Parole de Dieu est l’aire et aussi la cuve. Nous trouvons tout dans ce livre. Mais il est nécessaire d’en recueillir tout le fruit. Quelle joie remplirait nos cœurs, si nous avions réellement joui de tout ce que nous dit la Parole de Dieu, et si nous en avions rassasié nos âmes. Nos cœurs ne seraient-ils pas alors remplis d’une joie accomplie, comme nous l’avons vu à propos de 1 Jean 1:3-4 : « Or notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. Et nous vous écrivons ces choses afin que votre joie soit accomplie ». Jean a écrit cela dans les dernières années du premier siècle, environ soixante ans après la croix. Il est possible d’avoir une joie accomplie déjà ici-bas sur la terre, si on Le connaît, Lui, et si le cœur est rempli de Lui, le Fils de l’amour du Père, et si le cœur est rempli aussi du Père Lui-même. Dans le Seigneur Jésus, toutes les gloires sont manifestées : « … dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance » (Col. 2:3). Telle est notre part. Célébrons-nous la fête des tabernacles déjà ici-bas ? C’est pour cela que le Seigneur nous rassemble autour de Lui, et nous invite à être auprès de Lui, pour jouir ensemble en Sa présence de ce que chacun a récolté dans Sa maison. Alors suit l’exhortation : « Et tu ne seras que joyeux »
Si le Seigneur ne vient pas encore nous chercher, pour nous introduire tous ensemble dans la maison du Père, nous les plus âgés, nous irons bientôt auprès de Lui. Mais vous, jeunes gens, vous avez encore du temps pour engranger la récolte. Étudiez la Parole de Dieu, devenez riches, afin que vous soyez des pères en Christ, et que, pour ce qui vous concerne, le but du Seigneur soit atteint, à savoir que nous parvenions tous à l’unité de la foi, autrement dit, que nous apprenions à connaître toute la vérité de Dieu, — même si sur la terre personne n’y parviendra à cent pour cent —, et à avoir les uns avec les autres une pleine communion dans ce dont nos cœurs jouissent à Son sujet, et dans la joie qui s’y rattache. Et c’est tout spécialement au lieu où nous nous réunissons ensemble au nom du Seigneur Jésus, que nous en trouvons surtout l’expression. Nos heures de culte du Dimanche matin, ne seraient-elles pas toutes différentes, si le Seigneur avait atteint ce but dans nos cœurs ? Si nous venions tous avec des cœurs remplis de Sa gloire, combien cela serait merveilleux ! Combien le Saint Esprit pourrait se servir de ce qui est dans les cœurs pour le faire exprimer par le moyen d’un frère ! Combien le cœur du Père et le cœur du Seigneur se réjouiraient s’Ils étaient l’unique nourriture de nos âmes ! Comme ce serait beau, si le Dimanche après-midi, le Seigneur pouvait utiliser ces cœurs qui ont engrangé ces richesses dans leurs cœurs, et si les cœurs de tous ceux qui sont là présents, étaient en état de tout recevoir et de tout comprendre. Hélas, ce n’est pas souvent le cas. L’apôtre Paul écrit aux Corinthiens : « Nous parlons sagesse parmi les parfaits… Et moi, frères, je n’ai pas pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, comme à de petits enfants en Christ » (1 Cor. 2:6 ; 3:1). Si nous sommes charnels, nous ne pouvons pas recevoir cette merveilleuse vérité. C’est pourquoi, nous devons nous laisser façonner par le Saint Esprit, afin que devenions spirituels, pour que Lui puisse s’emparer entièrement de notre cœur, et que nous soyons délivrés de nous-mêmes. Alors nous comprendrons tout, et cela sera vrai aussi dans la pratique, comme on 1 Jean 2:20 l’indique : « Vous avez l’onction de la part du Saint, et vous connaissez toutes choses ». Cela est dit aux petits enfants en Christ, qui viennent de recevoir la paix avec Dieu. Eux aussi sont déjà capables de tout comprendre et de tout recevoir, parce qu’il n’y a en eux aucun obstacle. N’avons-nous pas souvent remarqué, que des enfants qui aiment le Seigneur Jésus, comprennent des choses qui nous étonnent ? Ils ne doutent pas de ce que Dieu dit. Et parce que dans leur vie, il n’y a encore aucun péché qu’ils n’aient pas reconnu, aucune habitude qui se soit installée et qui les aient endurcis, — à cause de tout cela ils peuvent avoir une pleine communion avec le Seigneur. C’est ainsi que souvent ils comprennent des choses, que des croyants plus âgés ne comprennent plus.
Jeunes frères et sœurs, ne voulez-vous pas engranger la récolte qui provient de la Parole de Dieu, la battre dans l’aire et en profiter, afin d’en nourrir vos cœurs, et aussi afin de trouver la joie qui découle de ce qui sort du pressoir ? Quelles bénédictions vous recevriez alors, et combien le Seigneur serait glorifié à travers vous !
Aus dem Wort der Wahrheit, vol. 2 p. 320-328
Au chapitre 29 du Deutéronome, nous trouvons l’annonce du jugement que le Seigneur exercerait sur Israël s’ils se détournaient de Lui, s’ils n’obéissaient plus à leur Dieu, et s’ils abandonnaient son alliance. Au dernier verset, il est dit : « Les choses cachées sont à l’Éternel, notre Dieu ; et les choses révélées sont à nous et à nos fils, à toujours, afin que nous pratiquions toutes les paroles de cette loi ». Cela signifie que nous avons à régler notre conduite uniquement d’après la Parole de Dieu. Mais dans Sa grâce, Dieu se réserve encore une autre voie, lorsqu’Il le voudra. C’est à cela que se rapportent les versets que nous avons lus.
Je pense que beaucoup d’entre nous, comme moi-même (ou tous, espérons-le), se sont sentis coupables, quand nous avons vu cette après-midi ce que nous dit la Parole de Dieu au sujet du nazaréat. Je crains que beaucoup d’entre nous (Dieu fasse que ce ne soit pas tous) doivent reconnaître avoir rompu notre nazaréat. La Parole de Dieu dit qu’alors, les premiers jours seront comptés pour rien. C’est là un principe que nous rencontrons assez souvent. Mais combien la grâce de Dieu est merveilleuse, en ce qu’elle se fraye alors encore un chemin ! Si Dieu, dans sa Parole, présente clairement le chemin de la responsabilité, et les conséquences de l’obéissance et de la désobéissance (et nous devons bien reconnaître que nous avons failli en tout), il y a pourtant encore en réserve des choses cachées : une grâce du côté de Dieu, et par laquelle nous pouvons revenir !
Ici, en Deut. 30, nous trouvons Israël dispersé parmi les nations à cause de leur désobéissance. Dieu dit alors : « Lorsque… tu… seras retourné à l’Éternel, ton Dieu, et que tu auras écouté sa voix,… il arrivera que l’Éternel, ton Dieu, rétablira tes captifs et aura pitié de toi » (30:2, 3). Sans doute, ce passage se réfère prophétiquement à Israël, mais spirituellement, il a aussi sa valeur pour nous. Comme 1 Cor. 10 le dit expressément, toutes les choses écrites dans l’Ancien Testament, l’ont été en premier lieu pour nous, et non pour Israël. Nous voyons ici Israël dans un état où il n’est plus possible de garder la loi. Le peuple peut-il exercer le service du temple, et offrir des sacrifices, alors qu’il est transporté hors de son pays, et qu’il n’a pas de temple ? Et pourtant Dieu dit qu’il y a un chemin pour revenir : le retour vers Lui ! Un chemin sur lequel on doit faire l’expérience de la bénédiction de Dieu, oui, une bénédiction qui dépassera celle des pères (30:5).
Toutefois, nous ne pouvons pas revenir à un état comparable à celui du temps des apôtres. Il n’y avait alors qu’un lieu où les croyants se rassemblaient. Si quelqu’un était exclu du milieu de l’assemblée, il se retrouvait parmi les Juifs ou les païens. Nous ne pouvons pas non plus revenir aux jours du début du 19ème siècle lorsque Dieu, dans Sa merveilleuse grâce, a redonné de la lumière sur le vrai caractère de l’assemblée, et sur la manière de se rassembler, et qu’avec cela Il opéra un retour à « ce qui était dès le commencement ». Beaucoup de choses se sont passées depuis ce temps-là, y compris au milieu des « frères ». Il y a eu de tristes séparations : certaines étaient nécessaires, d’autres n’étaient que la conséquence de notre triste état. Nous ne pouvons ni les défaire, ni faire comme si elles n’avaient pas eu lieu. Et pourtant nous trouvons dans la Parole de Dieu la possibilité d’un retour. Il y a deux moyens par lesquels un retour peut avoir lieu : le retour vers le Seigneur (lié à la séparation pour Lui et vers Lui), et l’obéissance (voir Nombres 6).
Selon 1 Cor. 11, une longue chevelure chez un homme est une honte. Elle caractérise ce qui sied à la soumission et à l’obéissance. C’est pourquoi, ce passage de la Parole de Dieu dit que c’est une gloire pour une femme de porter une longue chevelure, mais une honte pour elle d’avoir les cheveux coupés. Pour l’homme, il est au contraire honteux de porter une longue chevelure, car il est à l’image de Dieu, et Dieu lui a donné la place de chef sur la création terrestre. Dieu a amené les animaux à Adam pour qu’il les nomme. Ce n’est pas Dieu qui leur a donné des noms (Gen. 2:19).
Le nazaréen devait donc abandonner sa place comme homme en tant que chef de la création, pour prendre une place de soumission et d’obéissance. En temps de ruine, c’est là le seul chemin pour pouvoir se consacrer entièrement à Dieu ; mais aux yeux du monde, cela sera considéré comme une honte. Si un homme se promène avec une longue chevelure, chacun peut s’en rendre compte et pense : voilà un drôle d’individu. Tandis que si une femme a une longue chevelure, chacun considère cela comme un ornement, en dépit de la mode contre nature de ces dernières années qui prescrit de se couper les cheveux.
Si donc un frère ou une sœur ne se laisse pas diriger par la mode ou les appréciations des gens, ni non plus par ses propres pensées ou désirs, mais uniquement par l’obéissance au Seigneur et à Sa Parole, le monde les qualifiera d’insensés, et se moquera d’eux, soit ouvertement soit dans leur dos. Les incroyants sont esclaves de Satan, et font aveuglément ce que Satan veut, et son chef-d’œuvre est de les persuader qu’ils font ce qu’ils veulent. C’est pourquoi, ils se vantent d’être des hommes libres, décidant eux-mêmes de leurs faits et gestes. C’est la raison pour laquelle c’est une honte à leurs yeux de prendre une place de soumission et d’obéissance, de renoncer ouvertement à son indépendance, et de témoigner de ceci : je n’ai pas même à décider de ce que je fais, mais je dois obéissance au Seigneur Jésus, et pour cette raison, je suis attentif à Ses commandements.
Oui, le Seigneur Jésus est notre Seigneur ! Tout vrai chrétien L’a accepté comme son Seigneur. Sans cela, il n’est pas possible de recevoir la rémission des péchés. Il ne suffit pas de Le recevoir comme Sauveur. Dieu ne reçoit les pécheurs repentants que s’ils acceptent le Seigneur Jésus comme Seigneur. Car c’est de cette manière que Dieu L’a donné comme Celui qui fait notre bonheur. Il ne suffit pas non plus que l’homme Le reçoive ainsi dans son cœur, mais il doit aussi le confesser de sa bouche. « C’est-à-dire la parole de la foi, laquelle nous prêchons, savoir que si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur, et que tu croies dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. Car du cœur on croit à justice, et de la bouche on fait confession à salut » (Rom. 10:8-10). Ce sont les deux choses sur lesquelles repose le fait d’être chrétien, les deux points majeurs de la vie chrétienne.
La première chose est donc de recevoir dans le cœur que mon Seigneur est mort sous le jugement de Dieu contre mes péchés et mon état, mais que Dieu L’a ressuscité d’entre les morts. C’est la preuve absolue que Dieu est entièrement satisfait par l’œuvre accomplie par le Seigneur pour moi. Il s’ensuit que je L’ai reçu, Lui, comme n’appartenant plus désormais à cette vie. « Si même nous avons connu Christ selon la chair, toutefois maintenant nous ne le connaissons plus ainsi » (2 Cor. 5:16). Il est Le ressuscité et appartient à une autre vie, à un autre monde, le monde de la résurrection, le monde de la gloire. Nous sommes liés à cette Personne. C’est ce que notre cœur a cru, c’est ce que le cœur doit croire, sinon il ne peut pas être sauvé ! La conséquence en est donc que nous non plus, nous n’appartenons pas à ce monde, ni à cette terre, ni à cette nature. Puisqu’Il est notre vie, nous avons une vie de résurrection, et nous appartenons effectivement au monde nouveau, le monde de la résurrection.
La seconde chose est celle-ci : « Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur » ! Ici, il n’est pas dit qu’il faut croire dans notre cœur que Jésus est Seigneur, et qu’il faut confesser de notre bouche que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, mais l’inverse. Notons bien qu’il n’est pas dit ici « Seigneur » Jésus, mais « Jésus ». Celui que le monde ne connaît que comme le rejeté, le crucifié, qu’ils ont couronné de la couronne d’épines, qu’ils ont maltraité, sur lequel ils ont craché et dont ils se sont moqués, c’est Lui que je dois confesser comme mon Seigneur, le Seigneur de ma vie. Le monde doit m’entendre dire ceci, et le voir chez moi : Celui que vous avez rejeté est mon Seigneur ! Je suis Son serviteur, Son esclave !
Ce sont là les deux conditions que la Parole de Dieu met au salut du pécheur. Ce sont aussi les deux seules choses par lesquelles un retour peut avoir lieu, lorsque la ruine s’est introduite, et que nous nous sommes éloignés.
Ici en Deutéronome 30, nous voyons le peuple chassé et sous la discipline de Dieu hors du pays. L’incrédulité et l’intelligence humaine disent : Ils ne peuvent plus accomplir la loi, tout est donc perdu ! Le mieux à faire dans de telles conditions, c’est encore d’en tirer le meilleur parti. L’incrédulité dit aussi chez nous : Il n’y a pas de retour possible, les temps et les circonstances ont changé. Mais Dieu dit : Tu peux ! Si seulement nous saisissons, avec notre cœur, que le Seigneur Jésus est ressuscité hors de la mort, et qu’Il appartient maintenant à un autre monde, et nous avec Lui ! Nous ne sommes pas du monde, mais nous en sommes entièrement séparés par la mort et par la résurrection.
Dans la version anglaise de JND, il y a une note en bas de page qui dit : « Les termes de nazaréen, séparé, consacré, dans ce chapitre, ont tous la même racine en hébreu, à savoir nazar ». Le fait d’être séparé, d’être sanctifié, est donc en étroite relation avec le fait d’être consacré à Dieu. Nous ne devons pas être séparés seulement du monde, mais aussi de la terre et de tout ce qui est de l’homme naturel, afin de Lui appartenir et de Lui être consacré à Lui seul, le Ressuscité !
Il se rajoute à cela le témoignage vis-à-vis du monde, de ce que nous appartenons au Seigneur Jésus, et qu’Il est notre Seigneur. Ce n’est pas facile dans un monde qui a rejeté le Seigneur ! Ce n’était pas facile pour un nazaréen, de laisser pousser sa chevelure, et de devenir par-là un sujet de honte, selon ce que dit la Parole de Dieu. Ce n’est pas facile ici-bas sur la terre d’agir uniquement selon la volonté de Dieu, et de demander en toutes choses seulement ce qui est selon la volonté du Seigneur Jésus. Pour cela, nous devons laisser de côté beaucoup de choses que nous avions l’habitude de faire, l’un peut-être plus que l’autre, — nous ne pouvons pas décider de cela l’un pour l’autre, — mais le Seigneur Jésus le montrera clairement à chacun personnellement. Je sais que si j’avais toujours fait dans ma vie seulement ce que le Seigneur me chargeait de faire (c’est cela l’essence même de l’obéissance), il y a beaucoup de choses que je n’aurais pas faites. Et si j’avais fait tout ce que le Seigneur me chargeait de faire, — et encore bien plus si j’avais toujours écouté Sa voix, — j’aurais fait beaucoup de choses que j’ai négligées. Le monde aurait alors dit bien davantage que je suis un insensé, impossible à comprendre. Soyez absolument certain que le monde dit cela de tous ceux qui marchent dans l’obéissance au Seigneur. Combien Son Nom serait alors glorifié par mon témoignage en paroles et en actes !
Le retour vers Lui est la seule voie de restauration, pour être un témoin pour Lui. Il nous faut refaire le vœu de nazaréat ! Veux-tu savoir ce que Dieu pense du nazaréen en un temps de ruine ? Dans les Lamentations de Jérémie (Lam. 4:7), il est dit : « Ses nazaréens étaient plus purs que la neige, plus blancs que le lait ; leur corps était plus vermeil que des rubis, leur taille un saphir ». Telle est l’estimation de Dieu sur ceux qui se séparent pour Lui. Et quand ils quittent leur place, Dieu se lamente : « Leur figure est plus sombre que le noir, on ne les connaît pas dans les rues ; leur peau s’attache à leurs os, elle est sèche comme du bois » (Lam. 4:8) !
Penses-tu que pour le Seigneur Jésus, Son témoignage ici-bas sur la terre Lui soit indifférent ? qu’Il ne se soucie pas de la manière dont se comportent sur la terre ceux pour lesquels Il est mort ? Galates 1:3-4 parle de notre Seigneur Jésus Christ « qui s’est donné lui-même pour nos péchés, en sorte qu’il nous retirât du présent siècle mauvais selon la volonté de notre Dieu et Père, auquel soit la gloire aux siècles des siècles ! ». Il est donc mort pour nous, afin que, ayant été retirés de ce présent siècle, ou du monde, nous soyons des nazaréens, liés à Lui, le Ressuscité. Penses-tu que le Seigneur soit insensible à voir que nous ne sommes pas séparés pratiquement de ce siècle, que nous ne nous tenons pas en-dehors du monde, mais que nous vivons selon la manière du monde, voire même avec le monde ? Il a donné Sa vie pour nous en retirer, et nous, nous y retournerions ! Lui qui n’a pas regardé comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, s’est abaissé Lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, oui, jusqu’à la mort de la croix. Dans quel but l’a-t-Il fait ? Pour nous racheter et nous délivrer, corps, âme et esprit. Il a payé le prix pour nous racheter, pour que nous ne passions l’éternité en enfer avec notre ancien seigneur et maître, le diable !
Qu’est-ce que cela doit être alors pour Son cœur, si je renie pratiquement qu’Il est mon Seigneur, et si je vais mon chemin dans la désobéissance ? Par contre, qu’en sera-t-il pour Son cœur, s’Il trouve dans mon cœur et dans ma vie une réponse à Son amour ? Lorsqu’Il peut avoir cette pensée : J’ai tout sacrifié pour lui, et maintenant il désire aussi tout sacrifier pour Moi. J’ai fait tout ce qui était en Mon pouvoir, et J’ai même laissé Ma vie pour faire de lui Ma propriété, et maintenant il est prêt à renoncer aux choses de cette terre pour M’appartenir en propre, et même pour être uniquement à Moi ! Ne crois-tu pas que cela remplira de satisfaction le cœur de notre Sauveur ?
J’ai été très touché en lisant Nombres 6:13 et la suite, à propos de ce qui devait se passer le jour où le nazaréat prenait fin. « Et le nazaréen rasera à l’entrée de la tente d’assignation, la tête de son nazaréat, et il prendra les cheveux de la tête de son nazaréat et les mettra sur le feu qui est sous le sacrifice de prospérités » (Nomb. 6:18). Pour nous, notre nazaréat prendra fin quand nous entrerons avec le Seigneur dans la gloire, dans la maison du Père. Ce sera la fin de notre vœu. Alors, il n’y aura plus rien dont il faudra rester séparés.
Quand nous pénétrerons au ciel avec le Seigneur, nous verrons là le sacrifice de prospérités : le souvenir du Seigneur dans Son œuvre merveilleuse sur la croix, par laquelle Il nous a amenés à Dieu, et a été Lui-même le moyen par lequel nous avons communion avec Dieu. C’est alors qu’à la demande du Père, nous mettrons les cheveux de notre nazaréat sur le feu, sous le sacrifice de prospérités — la chevelure, ce symbole de déshonneur qu’on prend ici-bas sur la terre de son plein gré, pour n’appartenir qu’au Seigneur, dans un monde qui Le rejette et dont Satan est le prince et le dieu. L’odeur des cheveux se mélange au parfum agréable du sacrifice de prospérités, et monte ainsi en parfum de bonne odeur à Dieu.
C’est Dieu Lui-même qui prescrit cela. C’est comme s’Il disait : Il n’y a pas à se comparer à Celui qui s’est donné Lui-même volontairement en sacrifice sur la croix, pour accomplir l’œuvre merveilleuse par laquelle Je suis parfaitement satisfait et glorifié, et par laquelle des milliards de pécheurs ont été sauvés et amenés à Moi. Toutefois, le dévouement de l’un de Mes enfants, qui s’est entièrement consacré sur la terre à mon Fils, M’est si précieux, que Je veux en sentir le parfum éternellement, et en même temps que le parfum de bonne odeur du sacrifice de prospérités. Celui-ci sera encore plus glorieux pour Moi, s’il se mêle à la bonne odeur de ce que l’œuvre merveilleuse a produit dans les cœurs et dans les vies des hommes ! Quelle merveilleuse pensée ! Oui, le nazaréen doit abandonner beaucoup de choses. Il ne doit boire ni vin, ni boisson forte, ni manger quoi que ce soit qui provienne de la vigne. Il ne doit avoir aucune part dans ce qui réjouit Dieu et les hommes, c’est-à-dire dans les joies de la création, lesquelles en elles-mêmes ne sont pas un péché, mais elles appartiennent quand même au domaine du monde. Il doit laisser croître sa chevelure, mettre de côté sa propre volonté, et prendre la place de déshonneur pour être uniquement obéissant, pour ne demander que ce que le Seigneur veut dans tous ses faits et gestes ! Il doit être entièrement séparé du monde et des choses du monde, c’est-à-dire des morts. Mais il peut contempler déjà maintenant ce qui aura bientôt lieu dans le sanctuaire. Il peut apprendre déjà maintenant ce que son nazaréat représente pour Dieu, à savoir que le parfum qui en émane montera éternellement vers Dieu en odeur agréable, mêlé au parfum de bonne odeur de l’œuvre du Seigneur à la croix.
Nous vivons les derniers instants qui précèdent la venue du Seigneur. Le cri de minuit a retenti, il y a déjà plus de 150 ans. Alors a commencé la dernière période du temps. Lui-même a dit qu’Il vient bientôt, et tout indique à cet égard que ce moment est proche. Tout sur la terre va s’éloigner encore davantage de Lui. Lorsqu’Il viendra, tout, vu globalement, aura démontré son incapacité à Le servir, et témoignera de son apostasie. À Lui seul sera toute la gloire, pour ce qu’Il aura apporté au ciel de cette terre.
Mais cette courte période de temps est là maintenant, devant nos cœurs et nos consciences. Peut-être durera-t-elle encore 10-15 ans, peut-être quelques minutes seulement. À quoi allons-nous utiliser ce temps ? Veux-tu, pendant ce laps de temps, marcher comme nazaréen avec le Seigneur ? Veux-tu, pendant ce dernier intervalle de temps, prendre de tout ce que le cœur naturel désire, des choses qui, en elles-mêmes, ne sont pas péché, mais qui cependant ne sont pas bonnes pour un nazaréen qui veut servir le Seigneur, et Lui seul ? Veux-tu, pendant ce dernier temps, ne rien faire de ce que tu estimes toi-même comme le mieux, mais seulement demander : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? Ne dis pas : Qu’est-ce que le Seigneur interdit ? (et je pourrai faire tout le reste !). Ne veux-tu pas faire uniquement ce qu’Il dit et ce dont Il te charge, — « porter une longue chevelure » durant ces années-là, afin que le monde voie que tu n’es pas un homme libre ou une femme libre, mais un esclave du Seigneur Jésus ?
Tu dois supporter les moqueries du monde ; et aussi les moqueries de bien des enfants de Dieu ; et également, je le crains, celles de beaucoup de frères et sœurs avec lesquels nous marchons en communion pratique. Nous avons malheureusement des raisons de le craindre. Mais il arrive bientôt l’instant merveilleux où nous entendrons la voix du Seigneur, et où nous irons à Sa rencontre en l’air, pour être pour toujours avec Lui. Quand nous pénétrerons dans la gloire du ciel, Il nous dira : Coupe maintenant ta longue chevelure, tu n’en as plus besoin ici. Désormais tu vas régner avec Moi. Mets-la maintenant sur le feu sous le sacrifice de prospérités, de façon que l’odeur monte éternellement vers Dieu en parfum d’agréable odeur, comme un souvenir éternel de ce qui a été si précieux pour Lui et pour Moi, ton dévouement, ton obéissance, ton zèle à renoncer à tout pour Me servir au lieu même où J’ai été rejeté. Entre dans la joie de ton Maître (Matt. 25) !
Si nous mettons dans la balance ce à quoi nous renonçons pendant le court laps de temps que nous passons sur la terre, — et peser en même temps ce dont nous jouissons déjà ici-bas dans la communion avec le Seigneur, et dans la conscience de Son approbation, — et si nous pensons ainsi aux conséquences qui en résultent éternellement quant à la joie et à l’appréciation par le Seigneur et par le Père, est-ce un choix si difficile à faire ?
Est-il si difficile de dire : Seigneur Jésus, prends mes deux mains, et conduis-moi ! non seulement pour me protéger des dangers, mais pour me diriger dans Ton chemin, dans une entière dépendance, dans une obéissance totale, quelles qu’en soient les conséquences !
Est-ce si difficile de faire maintenant, en cet instant même, le vœu de nazaréat : Seigneur Jésus, je veux être pour Toi seul dans ce monde qui T’a rejeté. C’est la réponse de mon cœur à Ton amour pour moi ! Tu as renoncé à tout ce que Tu possédais pour me racheter, et faire de moi Ta propriété (Matt. 13:44-46). Maintenant, je veux aussi que Toi Tu me suffises ! Je crois de tout mon cœur que Dieu T’a ressuscité d’entre les morts, et que désormais, je n’appartiens donc plus à ce monde, mais au monde de la résurrection où Tu es maintenant. Et je veux rendre un témoignage public, pas seulement de ma bouche, que Tu es mon Seigneur, que c’est la joie de mon cœur d’être Ton esclave, et de témoigner de tout cela dans un monde qui T’a rejeté, et qui n’a eu pour Toi qu’une croix et ensuite un tombeau !
Ne voulons-nous pas faire cela ? Maintenant, à l’instant même ?