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Seigneur enseigne-nous à prier
Quelques pensées pratiques tirées de Luc 11:1-13
Mark Grasso [ajouts Bibliquest entre crochets]
Truth and Testimony, n°2, 2012, p. 45-49
Table des matières :
1 [Besoin d’être enseigné à prier]
2 [Le Seigneur comme homme de prières, dépendant du Père]
4 [La prière dominicale (« notre Père ») et ce qui la distingue du temps actuel — Luc 11:2-4]
6 [Prier dès qu’il y a un besoin + persévérance + confiance absolue + avec instance — Luc 11:5-10]
7 [Bonté de Dieu → prier davantage — Luc 11:11-13]
N’hésitons pas ni n’ayons honte de faire cette requête : « Seigneur enseigne-moi (ou : enseigne-nous) à prier ».
La prière est une chose basique dans le sens que tout nouveau croyant peut et doit se mettre à prier, comme Saul le fit après sa conversion sur le chemin de Damas (Actes 9:11). Mais elle est aussi basique dans le sens où elle est fondamentale pour la vie chrétienne, tant individuelle que collective. Elle devrait donc caractériser tout croyant et tout rassemblement local d’enfants de Dieu, et l’assemblée comme un tout (voir par exemple 1 Pierre 4:7 ; Actes 1:14 ; 2:42 ; Ésaïe 56:7). En même temps nous avons besoin d’instructions au sujet de la prière (d’abord parce que tout ce que la Bible en dit est important) et bien sûr nous avons besoin de la pratiquer. Le découragement, le manque d’intérêt pour les choses de Dieu et un bas état spirituel qui caractérisent beaucoup de nos assemblées, suggèrent qu’il y a une carence en prières vraies et réelles chez chacun de nous.
Quel contraste avec le Seigneur Jésus qui a été un Homme de prières tout le long de Sa vie sur la terre, comme le premier verset de notre chapitre en donne l’exemple. Pour l’esprit naturel, il paraît aberrant que le Fils de Dieu, Celui qui est Dieu Lui-même (Rom. 9:5), ait à prier. Cependant le Seigneur a été pleinement homme (quoique sans péché), et c’est pourquoi, comme homme dépendant, il était approprié qu’on Le trouve en prière. (*)
(*) Bien qu’on le dise souvent, la Bible ne dit pas expressément que le Seigneur ait été un « homme dépendant ». Néanmoins les prières du Seigneur dans les évangiles et celles que les Psaumes expriment par anticipation (par exemple Ps. 16:1) montrent que, comme homme, Il était dépendant du Père (voir aussi Jean 5:19-20 ; 8:28 ; 12:49). Même quand Il régnera sur la terre pendant le millénium, le Seigneur agira ainsi en Homme dépendant (voir Ps. 72:15 : « On priera pour lui continuellement »).
En outre Il faisait toujours les choses qui plaisaient à Son Père (Jean 8:29) ; or les prières sont une odeur agréable à Dieu et font donc partie des choses qui Lui plaisent (Apoc. 5:8). Si elles faisaient partie de la vie journalière du Seigneur, les prières doivent d’autant plus caractériser nos vies. Même un incroyant s’attend à ce qu’un chrétien soit une personne de prières.
Au vu de Son exemple, et reconnaissant peut-être combien nous en sommes loin, nous devrions faire appel à Lui exactement comme l’un des disciples du Seigneur : « enseigne-nous à prier » (Luc 11:1). Même si votre vie de prières jusqu’ici n’a pas été très bonne, vous pouvez avoir confiance que le Seigneur vous aidera en réponse à une telle requête, comme Il l’a fait pour Ses disciples. Cependant on ne peut légitimement demander au Seigneur Son aide que si on a le désir sincère de prier et de le faire de manière plus effective.
Les paroles finales de Luc 11:1 (« comme Jean l’a enseigné à ses disciples ») soulèvent la question de savoir si la requête du disciple était motivée par un désir d’imiter les disciples de Jean Baptiste dans leurs prières. Si c’était le cas, il avait tort. La prière ne doit pas être un spectacle où l’on se montre (voir Matt. 6:5, 6), mais elle doit être une requête simple, humble et révérente pour obtenir le secours divin. Elle doit être aussi pleine de fraîcheur, venant du cœur, et concerner un exercice authentique du moment, plutôt que d’imiter les paroles que des frères ont l’habitude de prononcer pendant les réunions des soirs de semaine depuis des années. (*)
(*) Note de l’éditeur : Bien sûr il faut nuancer ce propos. Les plus jeunes d’entre nous devraient être reconnaissants d’avoir des occasions d’entendre comment des frères plus âgés prient, et ils devraient noter leur révérence envers Dieu et l’usage qu’ils font de l’Écriture, etc.
Indépendamment du motif sous-jacent à la requête, le Seigneur Jésus donna aux disciples Ses instructions sur la manière de prier (Luc 11:2-4). Vu l’importance de la prière dominicale dans les services religieux aujourd’hui, il est important de considérer la pertinence de ces versets pour nous, à la lumière de notre position de chrétiens.
Le fait est que les prières de Luc 11:2-4 et Matt. 6:9-13 furent données avant l’œuvre du Seigneur à la croix, avant Son ascension, et avant le don du Saint Esprit à la Pentecôte. Or ces évènements ont introduit un nouveau régime pour la prière. Dans la chambre haute, le Seigneur dit à Ses disciples que, jusqu’à présent, ils n’avaient « rien demandé en Mon nom » (Jean 16:24). Cela dénote une rupture entre deux sortes de prières : Les prières précédentes (y compris celle que nous sommes en train de considérer) n’avaient pas été faites en Son nom, tandis que les prières de l’ère chrétienne sont faites en Son nom (Jean 16:22-24).
Par ailleurs l’application directe de Luc 11:2-4 concernait les disciples à l’époque où ils vivaient et se rapportaient à leurs besoins et espérance terrestres. Les Actes et les épîtres ne contiennent aucune indication qu’on aurait répété ces paroles après la formation de l’assemblée.
Réciter cette prière n’a donc pas sa place dans la vie du chrétien ni dans les réunions de croyants aujourd’hui. En outre nous prions par le Saint Esprit (Jude 20), et non pas simplement en répétant des paroles. Enfin nos prières visent autre chose que ce qui était approprié à la dispensation précédente du fait de notre connaissance du pardon des péchés, de notre position céleste et de notre espérance céleste.
D’un autre côté nous ne devons jamais dire que les paroles du Seigneur ne sont plus pertinentes pour nous aujourd’hui (voir Matt. 7:26). Malgré les différences discutées ci-avant, quelques principes de la prière suggérée par notre Seigneur sont applicables à nos prières individuelles et d’assemblée dans la dispensation présente :
● La prière concerne les intérêts de Dieu (Luc 11:2), non pas seulement ceux des disciples (Luc 11:3, 4), et les intérêts des disciples viennent en second. Ceci est un bon exemple pour nos prières.
● S’agissant des intérêts de Dieu, la prière considère les choses relatives à l’honneur personnel du Père et à Sa gloire. On peut réellement se poser la question si nos prières couvrent de telles choses autant qu’elles le devraient.
● S’agissant de nos intérêts, nous pouvons et devons prier pour nos besoins matériels journaliers comme cette prière le fait, — et rendre grâce pour ce que nous avons reçu (veillant en même temps à ce que les actions de grâce que nous faisons monter fréquemment, par exemple lors des repas, ne deviennent jamais une simple formalité). Cependant nous n’avons pas le droit de prier pour nos aises, ou pour avoir des choses luxueuses ou exotiques : « ayant de quoi nous nourrir et de quoi nous couvrir, nous serons satisfaits » (1 Tim. 6:8). C’est beaucoup mieux de maintenir un esprit de dépendance en demandant à Dieu de pourvoir à nos besoins basiques journaliers, que de nous risquer à penser que nous n’avons besoin de rien, même dans le domaine matériel.
● Nos besoins journaliers spirituels doivent aussi être apportés au Seigneur. Col. 1:9-11 nous indique le genre de choses pour lesquelles nous avons à prier à cet égard.
En outre une instruction pratique se trouve dans les deux déclarations suivantes du Seigneur Jésus en Luc 11 : la parabole de l’homme qui va demander du pain à son voisin (11:5-10), et la comparaison avec les dispositions du père qui donne de bonnes choses à ses enfants (11:11-13).
À première vue les v. 5 à 10 peuvent soulever la question de savoir si le Seigneur pousse à être sans réserve dans nos prières. Ce n’est pas le cas. Il se sert plutôt de cette parabole pour insister sur les principes qui devraient guider nos prières, en particulier :
● Quand il y a un besoin, nous devons prier immédiatement. Les longs silences dans les réunions de prières ne sont pas une bonne chose alors qu’il y a tant de besoins connus parmi les croyants.
● Nous devrions prier pour nos besoins de manière précise et concise (*). Si des prières courtes sont la norme pour nos réunions de prières, cela laissera davantage de temps à tous les frères pour prier, et évitera aussi que de longues prières deviennent la norme, au risque de décourager la participation des jeunes croyants, ou de ceux qui sont moins familiers avec le langage local (**).
● Nous devons être persévérants dans nos prières (voir aussi Éph. 6:18). On a des exemples de persévérance dans le cas du Seigneur priant toute une nuit (Luc 6:12) ou de Daniel priant trois semaines durant (Dan. 10). Avez-vous jamais prié pareillement ?
● Nos prières devraient être faites dans une confiance absolue dans la promesse : « Demandez et il vous sera donné » (voir aussi Matt. 21:21-22).
En bref, Dieu apprécie les prières instantes et authentiques. Y a-t-il jamais eu un temps où vous avez prié comme notre Seigneur, avec de grands cris et avec larmes (Héb. 5:7) ?
(*) Il y a des occasions où nous éprouvons un fardeau, mais nous avons de la difficulté à l’exprimer. Heureusement l’Esprit nous est en aide dans notre faiblesse à cet égard (Rom. 8:26).
(**) Cependant de longues prières peuvent être très appropriées dans certaines circonstances, par exemple quand des croyants sont rassemblés pour prier pour un sujet particulier ou dans une prière privée.
Finalement les versets 11 à 13 expliquent que notre Dieu et Père désire nous bénir grandement en réponse à nos prières, — et en fait Il désire nous bénir au-delà de ce que nous demandons ou pensons (Éph. 3:20). La faveur de Dieu est clairement établie dans des versets tels que Rom. 8:32 : « Celui même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui L’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? ». À la lumière de ceci ne devrions-nous pas prier davantage ?