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En Christ

Edward Dennett

Christian Friend, vol. 9, 1883, p. 260.

1        [Romains 5:2 ne donne pas la position du croyant]

2        [Autres passages sur la position « en Christ » : Jean 14:20 et Rom. 8:9]

3        [Variation de sens de « en Christ » selon Romains, 2 Corinthiens et Éphésiens]

4        [Position du croyant conforme à Christ glorifié dans le ciel]

5        [La position du croyant est toujours la mesure de sa responsabilité, d’où le besoin de connaître la position « en Christ »]

6        [Étendue de la position « en Christ »]

 

 

Comme il semble y avoir une certaine confusion en ce qui concerne la position du croyant, nous nous proposons de l’examiner brièvement, dans l’espoir d’établir nos lecteurs dans la vérité.

 

1        [Romains 5:2 ne donne pas la position du croyant]

La question est donc d’abord de savoir si ce qu’on trouve en Rom. 5:2 est la position du croyant. Il y est pleinement déclaré que le croyant est justifié par la foi, qu’il a la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, qu’il est amené par Christ à jouir actuellement de la faveur de Dieu, et qu’il se réjouit dans l’espérance de la gloire de Dieu. Mais tout cela, même si les bénédictions évoquées sont immenses, est-ce que cela représente la position du croyant ?

Dans la mesure où le croyant n’est pas mort avec Christ (j’entends à ce stade de l’enseignement de l’épître), il pourrait être encore dans la chair ; car pour l’instant, l’apôtre s’est seulement occupé des péchés, de la culpabilité. Abraham a été justifié de la même manière que nous (Rom. 4), et, bien qu’il n’ait pas été introduit dans les mêmes bénédictions, sa position serait alors semblable, par le fait qu’il était aussi dans la chair. La différence, comme nous comprenons, résiderait plutôt dans le caractère de ses bénédictions. Il est tout à fait clair que, dans ce passage de l’Écriture, nous avons la position judiciaire du croyant, ou, pour être plus exact, la position dans laquelle Dieu, dans Sa grâce, l’a judiciairement amené, par suite de la mort et de la résurrection du Seigneur Jésus Christ ; mais nous ne pouvons pas accepter cela comme nous donnant la vérité de notre position.

 

2        [Autres passages sur la position « en Christ » : Jean 14:20 et Rom. 8:9]

Deux passages de l’Écriture nous semblent parler très nettement sur ce sujet. Le Seigneur, s’adressant à Ses disciples, dit : «En ce jour-là, vous saurez que je suis dans mon Père, et vous en moi, et moi en vous» (Jean 14:20). L’apôtre Paul écrit : «Vous n’êtes pas dans la chair, mais dans l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Or, si quelqu’un n’a pas l’Esprit du Christ, il n’est pas de Lui» (Rom. 8:9).

Il est évident que notre Seigneur parle du temps postérieur à la venue du Consolateur, Celui qui doit demeurer avec les Siens pour toujours (éternellement), habitant avec eux et étant en eux. Il ajoute de plus : «Je ne vous laisserai pas orphelins (= sans consolation) : Je viens à vous. Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez : parce que Moi je vis, vous aussi vous vivrez» (Jean 14:18-19). C’est alors qu’Il dit : «En ce jour-là, vous connaîtrez», etc. C’est certainement du christianisme qu’il s’agit — le Saint-Esprit sur terre et habitant dans le croyant, et par cela le croyant capable de saisir la position de Christ, à savoir qu’Il est dans Son Père, le croyant en Christ, et Christ dans le croyant (Jean 14:20).

Ainsi, dans Romains 8, il y a trois choses liées : le fait que nous soyons en Christ, le Saint Esprit habitant en nous, et Christ Lui-même en nous (Rom. 8:1, 9, 10). Au v. 9, l’apôtre met expressément en contraste le fait d’être dans la chair à celui d’être dans l’Esprit, — être dans l’Esprit étant conditionné par l’habitation de l’Esprit de Dieu en nous.

S’il est donc vrai que tout croyant qui a la paix avec Dieu a l’Esprit qui habite en lui, et qu’alors chacun d’eux est «en Christ», nous sommes forcés de conclure que notre position n’est représentée que par ces mots. Selon le contraste établi par l’apôtre, tout non croyant est «dans la chair», et tout croyant est «dans l’Esprit» ; il est aussi «en Christ», selon le premier verset (nous n’entrons pas ici dans l’examen de la force précise de ces expressions). Nous comprenons donc que l’expression «en Christ» présente la position de tout croyant qui a été scellé de Dieu par le Saint Esprit.

Qu’il y ait besoin d’une expérience et d’une condition pratique pour entrer dans cette vérité bénie et en jouir — que Dieu nous voie maintenant, non pas en Adam dans la chair, mais en Christ — cela ressort de la position de Romains 7 par rapport à Romains 6 et 8 ; mais c’est là une tout autre question.

 

3        [Variation de sens de « en Christ » selon Romains, 2 Corinthiens et Éphésiens]

Une autre chose doit être observée. L’expression «en Christ» n’a pas nécessairement la même force dans les Romains que dans 2 Corinthiens 5 et dans Éphésiens ; mais elle doit être expliquée dans chaque passage en rapport avec l’enseignement spécifique de l’épître. Par exemple, «en Christ», dans Éphésiens 2:6, implique sans aucun doute l’union avec Christ ; mais cela ne peut guère être dit de Romains 8:1, ni d’ailleurs de Jean 14:20. On a dit, à propos de ce dernier passage, «Il ne s’agit pas d’union, mais de nature et de vie, et de notre place dans cette nature et cette vie».

De même, la justice de Dieu a une force différente en Rom. 3 de celle qu’elle a en 2 Cor. 5:21. Dans Romains, elle est «sur tous ceux qui croient», et cela dans la place où sont ceux qui croient ; mais dans 2 Cor. 5, nous sommes faits justice de Dieu en Christ dans la place où Lui est.

 

4        [Position du croyant conforme à Christ glorifié dans le ciel]

Encore une fois, si Rom. 5:2 parlait de la position du croyant, la signification relative de la place que Christ occupe à la droite de Dieu serait perdue. Or, nous disons avec révérence qu’un homme, le Christ Jésus, bien que Fils éternel, est dans la gloire de Dieu. Et justement parce qu’Il est là en tant qu’homme, c’est aussi notre place, dans la merveilleuse grâce de Dieu, selon Ses desseins éternels. Il n’est pas exagéré de dire que le christianisme ne peut être compris sans qu’on reconnaisse la vérité selon laquelle Christ est glorifié en tant qu’homme. Cela règle d’emblée la question de la position du croyant. Elle ne peut, pour cette raison même, être inférieure à «en Christ» dans la place où est Christ. Telle est la position actuelle du croyant ; le croyant sera bientôt conforme à cette position, car Dieu nous a prédestinés à être conformes à l’image de Son Fils, afin qu’Il soit le premier-né entre plusieurs frères.

 

5        [La position du croyant est toujours la mesure de sa responsabilité, d’où le besoin de connaître la position « en Christ »]

Après avoir vu que notre position en tant que croyants ne peut être exprimée que par l’expression «en Christ», nous admettons volontiers, et même nous insistons sur le fait que la position du croyant est toujours la mesure de sa responsabilité. Mais une bonne condition d’âme n’est jamais engendrée par un combat pour la responsabilité. C’est la grâce qui restaure et établit ; et plus la grâce est comprise et goûtée, plus la marche du croyant correspondra parfaitement à sa position. Connaître sa position est une condition pour une marche correcte ; mais, même si la position est connue, l’état ne sera jamais bon tant que les yeux du croyant seront fixés sur lui-même.

Il y a, par conséquent, un danger à affirmer que «en Christ» est un état ou une condition, et non une position. Ce danger réside

●         dans l’occupation du croyant avec lui-même, et

●         dans ses efforts qui y font suite pour atteindre une condition d’âme correcte ; ces efforts sont d’ailleurs toujours inutiles, car ils supposent de la puissance de la part du croyant. Le résultat n’est que du légalisme.

 

6        [Étendue de la position « en Christ »]

Pour résumer, il faut donc noter deux choses. Par l’œuvre de Christ pour nous, nous sommes amenés dans une nouvelle position. Nous étions sous la condamnation, mais en vertu de Son sacrifice expiatoire, nous sommes maintenant dans la faveur permanente de Dieu. Dieu qui, dans tout ce qu’Il est, était contre nous à cause de nos péchés, est désormais pour nous à cause de l’efficacité du précieux sang.

Mais ce n’est pas tout. Sur la croix, Dieu s’est également occupé de ce que nous étions (l’état), ainsi que de ce que nous avions fait (les actes). Nous avons été crucifiés avec Christ, et par-là le péché a été condamné dans la chair (Gal. 2 ; Rom. 8). Mais si la croix clôt l’histoire du premier homme quant à sa responsabilité, Christ en résurrection a pris la place de second homme ; et, par conséquent, tout croyant est amené, par la mort et la résurrection du Christ, à une nouvelle place devant Dieu. Or, c’est cette nouvelle place, c’est-à-dire «en Christ» (et non plus en Adam) qui représente notre position.