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Chaque Jour les Écritures — Livre du prophète Daniel

 

 

 

Table des matières :

1     Daniel 1 v. 1 à 8

2     Daniel 1 v. 9 à 21

3     Daniel 2 v. 1 à 16

4     Daniel 2 v. 17 à 30

5     Daniel 2 v. 31 à 49

6     Daniel 3 v. 1 à 18

7     Daniel 3 v. 19 à 30

8     Daniel 4 v. 1 à 18

9     Daniel 4 v. 19 à 27

10      Daniel 4 v. 28 à 37

11      Daniel 5 v. 1 à 12

12      Daniel 5 v. 13 à 31

13      Daniel 6 v. 1 à 16

14      Daniel 6 v. 16 à 28

15      Daniel 7 v. 1 à 14

16      Daniel 7 v. 15 à 28

17      Daniel 8 v. 1 à 14

18      Daniel 8 v. 15 à 27

19      Daniel 9 v. 1 à 14

20      Daniel 9 v. 15 à 27

21      Daniel 10 v. 1 à 14

22      Daniel 10 v. 15 à 21 ; 11 v. 1 à 9

23      Daniel 11 v. 10 à 28

24      Daniel 11 v. 29 à 45

25      Daniel 12 v. 1 à 13

 

 

 

1                    Daniel 1 v. 1 à 8

 

Daniel se distingue des autres prophètes. Son livre embrasse le temps des nations (Luc 21 v. 24 fin), c’est-à-dire la très longue période allant de la transportation à Babylone au rétablissement futur d’Israël sous le règne de Christ. Mais cet homme de Dieu nous parle aussi par son exemple. Que de leçons nous pourrons apprendre avec lui ! La toute première est cette ferme décision de coeur de ne pas se souiller… (v. 8). Jeune étranger amené à la cour du monarque païen, il pourrait trouver bien des excuses pour se conformer au régime royal (contraire aux ordonnances de la loi). Que reste-t-il du culte juif, maintenant qu’une partie des ustensiles du temple détruit se trouve à Babylone (v. 2) ? Lui-même n’est-il pas un captif, objet d’une bienveillance particulière qu’il mépriserait en refusant les mets du roi ? Ne serait-ce pas attirer dangereusement l’attention sur lui et sur ses amis ? Mais pour cet homme de foi, ni ses difficultés personnelles, ni le milieu hostile, ni la ruine du culte judaïque n’enlèvent quoi que ce soit à l’autorité de la Parole de son Dieu. Chers amis, cette Parole a-t-elle la même valeur pour nous ? Alors soyons aussi soigneux que ces jeunes gens pour ôter de notre «régime» tout ce qui peut souiller notre corps et notre esprit (2 Cor. 7 v. 1).

 

2                    Daniel 1 v. 9 à 21

 

Si nous avons le désir d’être fidèles, nous pouvons toujours compter sur le secours du Seigneur. Il est maître de nos circonstances et quand nous avons courageusement pris position pour Lui, Il ne permet pas à cause de sa gloire, que nous soyons confus devant le monde. «Ceux qui m’honorent, je les honorerai», telle reste sa promesse (1 Sam. 2 v. 30). Envers Daniel et ses compagnons, Dieu intervient ici de deux manières. En premier lieu, Il dispose favorablement le coeur d’Ashpenaz (comp. l’histoire de Joseph en Gen. 39 v. 21). Puis il permet que l’aspect physique des quatre jeunes gens vienne justifier le changement de nourriture. Sur le plan spirituel certains jeunes chrétiens qui font des études peuvent se trouver dans la même situation que Daniel et ses trois amis. À vues humaines, le fait de s’abstenir de certaines sources d’instruction et de culture considérées actuellement comme indispensables devrait les mettre en état d’infériorité par rapport à leurs camarades. S’ils y renoncent avec foi, la bénédiction d’en haut leur est assurée. Tels ces quatre étudiants qui passent brillamment leur examen. Ils seront ensuite de fidèles témoins pour Dieu, tandis que des autres jeunes gens nous n’entendrons plus parler (Ps. 119 v. 98 et 100).

 

3                    Daniel 2 v. 1 à 16

 

Que de ressemblances entre le temps de Daniel et celui de Joseph ! Dieu parle à Nebucadnetsar, comme au Pharaon jadis, par le moyen de songes prophétiques (Gen. 41). Et l’interprète qu’Il a préparé pour les expliquer est aussi un jeune captif de la race d’Israël. C’est parce qu’il s’était gardé de toute souillure (comp. Gen. 39) que Daniel a été choisi pour révéler les secrets de Dieu. Et c’est bien dans la mesure où nous nous conserverons purs du monde que le Seigneur se plaira à nous instruire et à se servir de nous.

Remarquons comment Daniel reste dans l’ombre jusqu’à ce que l’incapacité des hommes à comprendre les pensées de Dieu ait été dûment constatée. Les Chaldéens eux-mêmes affirment : «Il n’existe pas un homme… qui puisse indiquer la chose… excepté les dieux…» (v. 10, 11 ; ch. 5 v. 11). Ils ne peuvent que reconnaître leur ignorance, comme autrefois les devins de l’Égypte (Ex. 8 v. 19). La conclusion des Chaldéens aurait dû humilier et confondre le monarque orgueilleux! Il se met au contraire dans une très grande colère et commande de tuer tous les sages. En contraste, le v. 14 souligne la prudence et le bon sens de Daniel. Il veut se réserver le temps de placer toute cette affaire devant Dieu.

 

4                    Daniel 2 v. 17 à 30

 

Remarquons l’enchaînement : «Alors» Daniel prie avec ses amis (v. 17, 18)… «Alors le secret fut révélé à Daniel… Alors Daniel bénit le Dieu des cieux» (v. 19). Exposer nos requêtes à Dieu est notre premier devoir «en toutes choses» (Phil. 4 v. 6). Mais Daniel met aussi au courant ses trois compagnons pour qu’ils joignent leurs supplications aux siennes. Quel privilège que de partager une difficulté avec des amis chrétiens et de la présenter au Seigneur ensemble ! Et quelle efficacité, car c’est nous mettre au bénéfice de Sa promesse formelle (Matt. 18 v. 19) !

Dieu ne peut rester sourd à la supplication de ces hommes qui le craignent. Il révèle le secret à son serviteur (Ps. 25 v. 14). Quelqu’un d’autre aurait peut-être couru aussitôt vers le roi. Mais pour Daniel, une chose est plus urgente : remercier son Dieu et lui rendre hommage (comp. Gen. 24 v. 26). Ensuite seulement, il se fait conduire auprès de Nebucadnetsar. Et nous voyons briller encore un des beaux traits de cet homme de Dieu : son humilité. Comme Joseph (Gen. 41 v. 16), Daniel s’efface pour attribuer toute la gloire à Dieu seul (v. 30 ; ch. 1 v. 17 ; Éz. 28 v. 3). Chers amis croyants, lorsque le Seigneur a bien voulu nous employer à un service, sachons nous effacer pour Lui en laisser tout le mérite et tous les fruits.

 

5                    Daniel 2 v. 31 à 49

 

Dans un raccourci saisissant, l’histoire des nations est présentée au roi par cette étrange statue d’un homme, constituée de la tête aux pieds par des métaux différents. La tête d’or représente le premier empire universel, celui de Babylone, après que Dieu eut retiré son trône du milieu d’Israël. Brillante, mais de courte durée, cette monarchie fit place au royaume médo-perse (la poitrine d’argent) auquel succéda à son tour l’empire grec d’Alexandre (le ventre et les cuisses d’airain). Enfin les jambes et les pieds du personnage évoquent un quatrième royaume fort comme le fer, brutal, destructeur, dans lequel il n’est pas difficile de reconnaître l’empire romain. Son histoire, depuis les invasions barbares où il prit fin dans sa première forme, est actuellement interrompue par ce qu’on a appelé «la parenthèse de l’Église». Mais selon la prophétie, l’empire romain doit bientôt se reconstituer pour un peu de temps. Il y aura en lui un élément de faiblesse figuré par le mélange d’argile et de fer (les dix rois distincts de la bête romaine ; Apoc. 17 v. 12) qui le rendra vulnérable (v. 41, 42). Alors la pierre détachée sans main, c’est-à-dire l’introduction du royaume de Christ, mettra fin à la domination de «l’homme qui est de la terre» (Ps. 10 v. 18) pour le bonheur de celle-ci.

 

6                    Daniel 3 v. 1 à 18

 

Pour donner aux peuples disparates sur lesquels il règne un centre religieux, Nebucadnetsar fait dresser sa statue d’or colossale dans la plaine de Dura ? Cet acte d’idolâtrie est symbolique. Il évoque ce qui gouverne le coeur des hommes : 1º) La statue est en or : ce métal qui est l’objet d’une vénération universelle. 2º) Elle a la forme d’un homme, et en effet celui-ci tend à s’adorer lui-même, à se mettre à la place de Dieu. 3º) Elle a enfin une inquiétante ressemblance avec l’image de la bête des temps apocalyptiques à laquelle chacun sera contraint de rendre hommage sous peine de mort. Le fidèle résidu d’Israël sera alors en cela terriblement mis à l’épreuve (Apoc. 13 v. 15…). Shadrac, Méshac et Abed-Nego représentent ce résidu. Dieu interviendra-t-Il pour les délivrer ? Tel est le défi du roi ! «Il n’est pas nécessaire que nous te répondions sur ce sujet», déclarent ces jeunes gens (v. 16). La foi du croyant n’a pas à se justifier devant les inconvertis. L’approbation du Seigneur lui suffit. Pas plus à présent les menaces que précédemment l’attrait des mets délicats, ne parviennent à détourner ces trois témoins du strict chemin de l’obéissance à Dieu. Ayant été fidèles dans ce qui est petit (ch. 1), ils le sont maintenant dans ce qui est grand (Luc 16 v. 10).

 

7                    Daniel 3 v. 19 à 30

 

Ce chapitre nous montre ce que le fidèle doit faire, ce que Satan peut faire, mais aussi ce que Dieu fait. «Ne crains point… je serai avec toi… ; quand tu marcheras dans le feu, tu ne seras pas brûlé, et la flamme ne te consumera pas». C’était la promesse faite en És. 43 v. 1, 2 au résidu fidèle. Et Dieu va l’accomplir. Jetés dans la fournaise, non seulement les trois hommes n’en subissent aucun mal, mais ils y font une merveilleuse rencontre. Dans leur compagnon mystérieux d’un moment, nous n’avons pas de peine à reconnaître le Fils de Dieu. Oui, le creuset de l’épreuve est un lieu de rendez-vous du Seigneur avec les siens — mais Lui-même a été seul sur la croix.

Alors que le feu anéantit les hommes chargés de précipiter les condamnés dans le brasier, ni ceux-ci, ni rien de ce qui leur appartient n’est même effleuré par l’odeur du feu. Une seule chose est consumée dans la fournaise… ce sont les liens dont on les avait entravés (v. 25). N’est-ce pas là souvent le résultat de l’épreuve pour le chrétien ? Elle le débarrasse de telle ou telle attache dont le monde l’avait enlacé et elle lui permet de marcher librement dans la compagnie du Seigneur Jésus.

La fureur du roi a fait place à la consternation (v. 24). Ces jeunes témoins ont su, en exposant leur vie, lui démontrer la réalité de leur foi et lui rendre leur Dieu visible.

 

8                    Daniel 4 v. 1 à 18

 

Ce chapitre reproduit sans commentaire une proclamation de Nebucadnetsar. Discours en vérité bien différent de ceux que prononcent d’habitude les chefs d’état ! Il s’agit plutôt d’un témoignage, rendu devant tous les habitants du monde. Dans notre mesure, ne craignons pas de dire bien haut ce que le Seigneur a fait pour nous.

Le roi commence par rappeler sa condition d’autrefois. Il était en paix (v. 4), — mais c’était une paix trompeuse ; florissant — mais la vie d’un homme n’est pas dans ses biens (Luc 12 v. 15) ; tout ce que le Dieu Très-haut avait mis entre ses mains n’avait servi qu’à nourrir son orgueil et le contentement de lui-même. Pour l’arracher à sa fausse sécurité, un songe lui est envoyé qui a pour heureux résultat de l’effrayer et de le troubler (v. 5). Frayeur salutaire ! L’inquiétude est souvent le premier signe du travail de Dieu dans une conscience. Mais cette fois encore, c’est seulement après avoir épuisé toutes les ressources humaines : devins, enchanteurs, Chaldéens, augures…, et quand leur impuissance est rendu manifeste (2 Tim. 3 v. 9), que Nebucadnetsar est prêt à accepter l’interprétation de Daniel. Il discerne en lui «l’esprit des dieux saints» (v. 8, 18 ; comp. Gen. 41 v. 38 note). Seul l’Esprit de Dieu peut expliquer la Parole de Dieu (1 Cor. 2 v. 11).

 

9                    Daniel 4 v. 19 à 27

 

On comprend le combat intérieur qui se livre dans le coeur de Daniel quand il découvre la signification du songe. Dire la vérité en de pareilles circonstances l’expose à la mort. Mais il ne fléchit pas. Le sentiment de la mission qu’il a reçue de Dieu lui donne le courage de déployer sous les yeux du roi le livre de son avenir. Courage qui n’exclut pas la sagesse et la douceur ; il sait parler «dans un esprit de grâce, assaisonné de sel» (Col. 4 v. 6). Que le Seigneur nous encourage par l’exemple de ce fidèle serviteur! Nous qui savons pas la Parole quel sera le sort éternel des pécheurs sans repentance, ne cachons pas ce côté terrible de la Vérité par crainte de déplaire aux hommes.

Le grand arbre, figure du roi, représente aussi le monde en général (voir Éz. 31 v. 3 à 9). Orgueilleux et florissant (v. 4), il est organisé pour satisfaire tous les besoins et toutes les convoitises de l’humanité. Son ombre protectrice et ses «branches» variées offrent à chacun sa place et sa nourriture (v. 21). Le monde n’oublie qu’une chose, c’est que «le Très-haut domine» (v. 25). Aussi le jugement va-t-il venir sur lui, et Dieu, par sa Parole, en avertit chacun : «Romps avec tes péchés», lui dit-elle (v. 27), et sois réconcilié avec Dieu (comp. És. 58 v. 6, 7).

 

10               Daniel 4 v. 28 à 37

 

La patience de Dieu a accordé douze mois au roi pour rompre avec ses péchés (v. 27, 29). Hélas, leur racine secrète, l’orgueil, n’a fait que croître démesurément (ch. 5 v. 20). Le jour vient où Nebucadnetsar donne lui-même le signal de son désastre : il prononce la phrase insensée par laquelle il tend à se faire égal à Dieu (v. 30). Il n’a pas fini de parler que la sentence divine tombe du ciel comme la foudre, et ce qu’elle annonce s’accomplit «au même instant». Le plus grand personnage de la terre perdant la raison, est rabaissé au rang d’une bête stupide. De fait la soumission à la volonté de Dieu est la seule chose qui élève un homme.

Dès que le roi apprend à lever les yeux en haut, il est rétabli. Lui qui du haut de son palais avait claironné la puissance de sa force et la gloire de sa magnificence, proclame désormais devant toute la terre : «Je loue et j’exalte et je magnifie le roi des cieux…». Quel changement dans le coeur de cet homme hier un impie, aujourd’hui un adorateur ! Il reconnaît le bien-fondé de la solennelle leçon qu’il a apprise. Le Très-haut qui «élève le plus vil des hommes» (v. 17 fin) «est puissant pour abaisser ceux qui marchent avec orgueil» (v. 37 ; Luc 18 v. 14). À ce récit le v. 10 du Ps. 2 peut servir de conclusion : «Et maintenant, ô rois, soyez intelligents…».

 

11               Daniel 5 v. 1 à 12

 

Le temps de Nebucadnetsar avait été marqué par la persécution des fidèles (ch. 3). Celui de son successeur, Belshatsar, se signale au contraire par l’indifférence religieuse, l’abondance facile, la recherche des plaisirs. Dans l’histoire du monde, de telles périodes se succèdent et notre époque «éclairée» et tolérante ressemble beaucoup à celle de l’impie Belshatsar. Les croyants ne sont plus persécutés dans nos pays. Mais Dieu est outragé d’une autre manière ; nous en avons l’image dans ce festin. Pour orner sa table, le roi sacrilège ne craint pas de faire apporter les saints ustensiles du Temple. Et l’orgie continue de plus belle… lorsque arrive quelque chose d’effrayant. Sur la paroi, «vis-à-vis du chandelier» (comp. Nomb. 8 v. 2), une main se profile, trace quelques mots, disparaît… Le roi est livide, ses genoux s’entrechoquent ; les grands aussi sont épouvantés. Quel sage lira la tragique écriture (1 Cor. 1 v. 19) ? Le prince léger et mondain ne connaît pas Daniel (comp. Ex. 1 v. 8). Mais la reine mère saura le désigner. Pas plus que le prophète, elle n’assistait au festin. Séparation du monde et discernement spirituel vont de pair.

Dieu avertit les hommes de notre génération non plus par des messages mystérieux, mais par sa Parole.

 

12               Daniel 5 v. 13 à 31

 

C’est la troisième fois qu’en un moment critique Daniel entre en scène pour interpréter la pensée de Dieu. Mais nous sommes ici au dernier quart d’heure de l’histoire de Babylone. Et l’homme de Dieu ne prend plus aucun ménagement pour annoncer son effondrement. Belshatsar n’a pas tenu compte du témoignage de son père (v. 22). Daniel ne peut que lui traduire la sentence irrévocable. Trois mots suffisent à Dieu pour régler le sort de Babylone et de son prince. «Mené, Mené» ; compté et recompté. Admirons cette répétition ! C’est comme si le Dieu juste vérifiait avec soin son addition avant la décision finale (comp. Gen. 18 v. 21). Pesé ! Ah ! Ce monarque frivole et ses grands «placés dans la balance,… montent ensemble plus légers que la vanité» (Ps. 62 v. 9). Divisé enfin ! Le Très-haut qui «domine sur le royaume des hommes» va donner celui-ci à un autre (ch. 4 v. 17). L’histoire relate comment Cyrus le Perse, ayant détourné le cours de l’Euphrate (qui traverse Babylone), s’est servi de son lit asséché pour s’introduire dans la ville avec ses soldats, profitant de la nuit et de l’orgie du palais. Que ce récit solennel nous instruise aussi ! Veillons et soyons sobres pour ne pas être surpris par la venue du Seigneur.

 

13               Daniel 6 v. 1 à 16

 

L’empire de la «tête d’or» a passé en une seule nuit. Présent à ses débuts, Daniel a aussi assisté à sa chute 70 ans plus tard. Et nous retrouvons le prophète, vieillard de près de 90 ans, dominant les événements et les personnes. Il n’est pas plus impressionné par la splendeur humaine que par son effondrement. Bien qu’étranger (au sens moral comme au sens propre), il a servi avec la même conscience Nebucadnetsar le vaniteux, Belshatsar le mondain, et maintenant le faible Darius (comp. 1 Pier. 2 v. 18…). Cette fidélité lui vaut la confiance du souverain et la jalousie de ses collègues. Ils conspirent contre lui, et le roi, induit en erreur par leur démarche hypocrite, signe son décret irrévocable. Mais Daniel, si bon serviteur qu’il soit, ne peut s’y soumettre. En effet — et il a fallu ce complot inique pour que nous l’apprenions — l’homme de Dieu avait une sainte habitude. Tois fois le jour il s’agenouillait dans sa chambre pour invoquer son Dieu (lire 1 Rois 8 v. 48, 50 et Ps. 55 v. 17).

Chers amis, nous pouvons sans être inquiétés nous mettre à genoux autant que nous le désirons. Usons de ce privilège pour y trouver, comme Daniel, la source cachée de la force et de la sagesse.

 

14               Daniel 6 v. 16 à 28

 

Dans la fosse aux lions se renouvelle le miracle de la fournaise du ch. 3. L’homme de Dieu est épargné de la dent des fauves comme jadis ses trois amis de l’ardeur du feu. Et Héb. 11 v. 33, 34 nous révèle leur commun secret : par la foi… ils «fermèrent la gueule des lions, éteignirent la force du feu». On peut se demander pourquoi Dieu a délivré ces serviteurs alors que tant d’autres martyrs ont laissé leur vie sur les bûchers ou dans les arènes (comp. Héb. 11 v. 37). C’est avant tout pour montrer sa puissance que Dieu a protégé ses témoins ; Il se trouvait ici engagé vis-à-vis de Darius. Cet épisode de la vie du prophète correspond mot pour mot à l’expérience rapportée par le Ps. 57 (v. 4, 5 et le solennel v. 6).

Combien Daniel nous fait penser au Seigneur Jésus. Fidèle du commencement à la fin, tel a été Christ. Il était étranger, séparé du monde mais toujours prêt à y faire du bien, à y révéler la pensée de Dieu. Comme Daniel, Il n’a donné aucune prise aux accusations et a été condamné sans cause, en raison même de sa fidélité (comp. v. 4). Mais Il est sorti triomphant de la mort (ce domaine du lion rugissant ; Ps. 22 v. 13, 21) qui sera la part des méchants. Oui, gloire à notre Rédempteur !

 

15               Daniel 7 v. 1 à 14

 

Retenons le plan du livre de Daniel. Dans les six premiers chapitres nous avons vu vivre cet homme de Dieu. Dans les six derniers, nous entendrons ses prophéties.

C’est au tour de Daniel d’avoir un songe dont le sujet général est le même que celui de Nebucadnetsar au ch. 2. Mais cette fois les quatre monarchies successives du temps des gentils sont vues sous l’apparence de bêtes. Babylone est figurée par le lion aux ailes d’aigle (comp. Jér. 4 v. 7 ; 49 v. 19, 22, 30), la Perse par l’ours féroce ; l’empire grec par le léopard rapide. Quant à la quatrième bête qui surgit «effrayante et terrible et extraordinairement puissante», il n’existe pas dans la création d’animal assez monstrueux pour lui prêter son nom (ch. 2 v. 40). Il s’agit de l’empire romain, spécialement sous la forme qu’il va reprendre : celle des dix cornes (ou dix rois), avec la petite corne prépondérante. Cette dernière représente le chef de l’empire, un suppôt de Satan, homme d’une intelligence et d’une perspicacité sans pareille au service d’une ambition démesurée, proférant des blasphèmes… «Je vis, jusqu’à ce que…» (comp. ch. 2 v. 34). «L’Ancien des jours», c’est-à-dire Dieu Lui-même, détruira subitement cette incarnation de l’esprit du mal, avant de donner au Fils de l’homme «la domination, et l’honneur, et la royauté» (v. 14).

 

16               Daniel 7 v. 15 à 28

 

Si ces sujets prophétiques nous paraissent ardus, imitons Daniel qui a le désir de savoir la vérité (v. 19) et qui la demande (v. 16). Ces événements si proches maintenant doivent nous intéresser à plus d’un titre. D’abord il s’agit de la forme que prendra, après l’enlèvement de l’Église, le monde dans lequel nous vivons. Et nous voyons déjà très bien s’y dessiner les courants qui convergent vers cet effrayant tableau final : l’oppression et la violence (v. 19) ; la négation de toute relation avec Dieu (les bêtes ; lire 2 Pier. 2 v. 12), l’exaltation insensée de l’homme (cette corne qui s’élève en proférant de grandes choses)…

Ensuite n’oublions pas que des témoins, appelés «saints des lieux très hauts», traverseront cette époque tragique. Ils auront à souffrir, ils seront consumés (littéralement usés : v. 25) mais ensuite ils recevront et le royaume et le jugement (v. 18, 22 ; Apoc. 20 v. 4). Et ce qui au v. 14 a été attribué au Fils de l’homme sera également donné au peuple des saints des lieux très hauts (v. 27). Ils auront été foulés aux pieds (v. 23) par les «dominations» malfaisantes (v. 27). À leur tour ils recevront cette domination, quand le Seigneur, qui plus que tous a été fidèle jusqu’à la mort, s’associera les siens en grâce afin de régner avec eux (Ps. 149 v. 5 à 9).

 

17               Daniel 8 v. 1 à 14

 

La nouvelle vision accordée à Daniel avant la fin du 1º empire (v. 1) concerne pourtant déjà les relations du second royaume (la Perse) avec le troisième (la Grèce ou Javan), ainsi que l’évolution finale de ce dernier. La domination médo-perse (le bélier) devait être abattue et remplacée par «le bouc», c’est-à-dire l’empire grec. À son tour celui-ci allait se disloquer à la mort d’Alexandre pour être partagé entre quatre de ses généraux (v. 8). Point par point, la vision a été remarquablement confirmée par l’histoire. Après quoi, sans transition, la prophétie, passant par-dessus les temps actuels, nous transporte au «temps de la fin» (v. 17). Pendant que l’Occident sera gouverné par «la Bête» (ch. 7), un autre personnage extrêmement puissant se lèvera en Orient à la place occupée jadis par une des autres «cornes». C’est l’Assyrien mentionné par d’autres prophètes. Sa seule ambition sera de grandir, de s’élever toujours plus. Il s’étendra en direction du «pays de beauté» (Israël) et dans sa témérité impie ôtera de Jérusalem le culte de Dieu. Rien n’égalera son orgueil et sa folie. Et pourtant !… Fouler aux pieds les dons célestes et le sacrifice de Christ, jeter la vérité par terre, c’est l’attitude de tous ceux qui renient la foi (v. 9 à 12).

 

18               Daniel 8 v. 15 à 27

 

L’ange Gabriel est chargé d’expliquer à Daniel la vision qui l’a tant effrayé. Dans les derniers temps du royaume à venir — celui du Nord, de l’empire grec — lorsque la méchanceté des hommes sera arrivée à son comble (v. 23), un roi se lèvera, appelé l’Assyrien, différent de la petite corne du ch. 7. Cet homme utilisera son intelligence extraordinaire pour faire le mal (v. 24, 25). En dernier lieu il osera s’attaquer à Christ. Alors il sera brisé par l’intervention directe de Dieu (sans main), en contraste avec l’histoire des empires, où nous voyons Dieu utiliser l’un pour abattre l’autre (Job 34 v. 20).

Ce chapitre nous a ainsi montré comment les cornes du bélier (l’empire des Mèdes et des Perses) ont été brisées et remplacées par la corne du bouc (l’empire grec) et enfin par le roi audacieux lui-même. Dieu permet que cet homme s’élève, élimine ses concurrents, remplisse la terre de ses exploits, mais sa fin est d’être brisé (Prov. 6 v. 15). L’histoire nous fournit déjà plus d’un exemple comparable. Ainsi Alexandre, dit le Grand, ce conquérant fougueux mort à 33 ans après avoir subjugué un immense empire, et qui illustre sans doute mieux que beaucoup cette parole du Seigneur Jésus : «Que profitera-t-il à un homme s’il gagne le monde entier, et qu’il fasse la perte de son âme ?» (Matt. 16 v. 26).

 

19               Daniel 9 v. 1 à 14

 

Ce beau chapitre nous montre Daniel faisant usage des deux ressources qui sont toujours à notre disposition : la Parole et la prière. Cette fois ce n’est pas par une vision qu’il est enseigné, mais en sondant les écritures. Elles lui apprennent : 1º que la délivrance d’Israël est proche (v. 2 ; lire Jér. 29 v. 10…) ; 2º pour quels motifs la main de l’Éternel a frappé et dispersé son peuple et dans quelles conditions la restauration peut avoir lieu (v. 11 ; lire Lév. 26 v. 40…) ; 3º l’attitude convenable, pour que Dieu écoute et pardonne (lire 1 Rois 8 v. 47…). Tourné vers Jérusalem, Daniel reprend mot pour mot les expressions dictées par Salomon : «Nous avons péché, nous avons commis l’iniquité, nous avons agi méchamment…» (v. 5, 15 ; ch. 6 v. 10). Or non seulement Daniel nous est présenté comme irréprochable, mais il a encore subi pendant toute une vie d’exil les conséquences du péché des autres. Eh bien ! Il confesse pourtant l’iniquité comme étant la sienne ; il en éprouve et la douleur et l’humiliation devant Dieu ; il prend sur lui les transgressions de son peuple. C’est ce que Christ a fait parfaitement. Exempt de tout péché, Il s’est chargé des nôtres, les a confessés comme étant ses péchés, endurant seul à notre place le châtiment que nous avions mérité (Ps. 40 v. 12).

 

20               Daniel 9 v. 15 à 27

 

Daniel n’agit pas ici en tant que prophète (comp. v. 6). Il se fait plutôt l’avocat d’Israël et sait trouver les arguments propres à toucher le coeur de Dieu. Il Lui demande d’intervenir… «pour l’amour du Seigneur» (v. 17), «à cause de tes grandes compassions» (v. 18), «à cause de toi-même… car ta ville et ton peuple sont appelés de ton nom» (v. 19 ; comp. Ps. 25 v. 11 ; Lév. 22 v. 32). Une telle prière est agréable à Dieu, qui s’empresse d’y répondre. Son messager est de nouveau Gabriel, le même qui sera choisi pour annoncer la naissance du Sauveur et de son précurseur (Luc 1 v. 19, 26). Mais ici l’ange n’est pas chargé d’un heureux message, loin de là ! Il éclaire l’intelligence de Daniel sur : 1º le rejet du Messie après 69 (7 + 62) semaines d’années — ces 483 ans (69 x 7) seront à compter du début de la reconstruction de Jérusalem, au temps de Néhémie ; 2º la destruction de la ville et du temple par les Romains sous Titus (v. 26) ; 3º enfin, dans un temps encore à venir, la tragique méprise des Juifs aveuglés par Satan, et recevant, au lieu du Christ, «un désolateur», l’Antichrist (v. 27). Dans le ch. 24 de Matthieu, v. 15 et suivants, le Seigneur Jésus confirme avec solennité les prophéties de Daniel.

 

21               Daniel 10 v. 1 à 14

 

Parfois Dieu répond immédiatement aux prières des siens. Au ch. 9 v. 21, sa parole vient à Daniel alors qu’il prie encore. Parfois au contraire, comme dans ce chapitre, il retarde son intervention pour mettre à l’épreuve la réalité de nos désirs, la persévérance de notre foi. Mais même s’il nous faut quelquefois prier longtemps avant d’être exaucés, n’en concluons jamais que Dieu n’écoute pas (1 Jean 5 v. 15). Il affirme à Daniel que sa prière a été entendue dès le premier jour. Ce v. 12 nous révèle l’état moral agréable à Dieu qui est pour ainsi dire la clé des communications avec le ciel. Retenons le secret de Daniel : il appliquait son coeur à comprendre et à s’humilier.

En comparant la vision des v. 5 et 6 avec celle de l’apôtre Jean à Patmos (Apoc. 1 v. 13 à 16), nous comprenons que Celui qui paraît ici avec les attributs de la justice souveraine ne peut être que le Messie retranché (ch. 9 v. 26) qui sera aussi glorifié. Dans une telle présence, le plus pieux des hommes est saisi d’une frayeur mortelle. (Pour être le canal des révélations divines, il faut que la mort ait d’abord opéré en nous — 2 Cor. 4 v. 12). Mais la même parole de grâce vient rassurer et Daniel et plus tard Jean : «Ne crains pas», «ne crains pas, homme bien-aimé» (v. 12, 19).

 

22               Daniel 10 v. 15 à 21 ; 11 v. 1 à 9

 

Avant de considérer le côté visible de la prophétie, le ch. 10 nous fait entrevoir son côté caché : la contrepartie céleste des événements d’ici-bas. Les grands de ce monde tout en se croyant libres, ressemblent à des marionnettes ; ils sont dirigés d’en haut par «les principautés et autorités» sataniques au moyen de ces «fils» qui s’appellent leurs passions (Éph. 2 v. 2). Mais Dieu a aussi ses légions d’anges avec leurs chefs (Héb. 1 v. 14). Et, chose merveilleuse, nous pouvons pas nos prières mettre en mouvement leurs forces invisibles, combattre les mêmes combats, et faire l’expérience, avec Élie et Daniel, que «la fervente supplication du juste peut beaucoup» (Jac. 5 v. 16).

Au ch. 11 Dieu ouvre à son prophète une large échappée sur les événements qui allaient se produire. Trois monarques perses se succéderaient : Cambyse II, Gaumâta le Mage et Darius Hystaspe (respectivement reconnus en Esd. 4 v. 6, 7 et 24). Après eux, le riche et puissant Xerxès (l’Assuérus du livre d’Esther) entreprendrait une formidable offensive contre la Grèce (Javan). Puis viendrait l’ascension-éclair d’Alexandre le Grand (v. 3, 4), la dispersion encore plus rapide de son royaume aux «quatre vents» (frappante illustration du livre de l’Ecclésiaste) suivie de longs démêlés entre ses deux principaux héritiers.

 

23               Daniel 11 v. 10 à 28

 

Ce chapitre annonce et raconte en détail la rivalité de deux des quatre dynasties qui allaient se partager l’empire grec d’Alexandre. Dans ce roi du Nord, se reconnaît la dynastie des Séleucides gouvernant les contrées situées au nord de la Palestine : Syrie, Asie Mineure ; tandis que les rois du Midi sont les Lagides (ou Ptolémées), possédant l’Égypte. Entre ces deux puissances concurrentes devaient alterner guerres et traités d’alliance, avec les humaines flatteries, chantages et menaces, les mariages diplomatiques et les assassinats. Les rapports entre les nations n’ont guère changé depuis lors, et les manuels d’histoire ne sont que le triste reflet de ce que contient le coeur humain : cupidité (v. 8), violence et crimes (v. 14), mauvaises moeurs (v. 17), fraude (v. 23), corruption (v. 24), trahison (v. 26), mensonges (v. 27).

Combien apparaissent vains avec deux mille ans de recul ces conflits ayant pour enjeu la terre d’Israël (v. 16), et mettant aux prises pendant de courtes années ces monarques vaniteux!

La politique internationale au temps des rois Ptolémées et Séleucides est décrite ici à l’avance d’une manière tellement exacte que certains incrédules, confondus, ont tout fait pour démontrer que ce chapitre ne pouvait avoir été écrit qu’après les événements qu’il annonce.

 

24               Daniel 11 v. 29 à 45

 

Aucune prophétie de l’Écriture n’est d’une interprétation particulière, c’est-à-dire ne peut s’isoler du plan général de Dieu (2 Pier. 1 v. 20). Et à partir du v. 36, comme le prouvent les paroles du Seigneur Lui-même, il est question d’événements encore à venir, auxquels ceux du passé ont, en quelque sorte, servi d’esquisse et d’introduction. Ainsi Antiochus Épiphane, désigné sans équivoque au v. 31, roi de Syrie qui pour se venger des Juifs sacrifia une truie dans le temple puis y fit placer la statue de Jupiter, n’est qu’un type du futur roi du Nord ou Assyrien. À ce personnage prophétique s’appliquent les v. 40 à 45, tandis que les v. 36 à 39 concernent l’Antichrist, «le roi», qui dans ce même temps de la fin se fera adorer à Jérusalem. Il sera le surhomme attendu, réunissant et parachevant dans sa personne, sous l’emprise de Satan, toutes les tendances perverses et orgueilleuses du coeur humain. Agir selon son bon plaisir (en contraste absolu avec Christ : Héb. 10 v. 7), proférer les pires blasphèmes contre Dieu, mépriser son Christ, s’élever au-dessus de tout en s’appuyant sur l’argent, sur la violence et sur le mensonge, voilà bien l’esprit de l’Antichrist qu’il n’est pas difficile de discerner déjà dans le monde actuel (1 Jean 2:18, 22, 23).

 

25               Daniel 12 v. 1 à 13

 

L’accomplissement des premiers événements de la prophétie est le gage que ceux qui sont annoncés pour le temps de la fin se produiront certainement. La période actuelle de la grâce est comme une longue parenthèse interrompant depuis bientôt deux mille ans le cours de la prophétie. Elle donne maintenant à chacun l’occasion de se convertir pour se mettre à l’abri du jugement prochain.

Parmi le peuple de Daniel, «quiconque sera trouvé écrit dans le livre» sera délivré (v. 1 fin). Ceux qui sont appelés les sages ressusciteront pour la vie éternelle, les autres pour l’horreur d’une perdition éternelle. Alors s’achèveront les «temps déterminés» pour le jugement ; le sort de chaque homme sera définitivement fixé et plus rien ne fera obstacle sur la terre au déploiement des conseils de Dieu. La prophétie, ne l’oublions pas, a toujours Israël pour objet. Même l’histoire des royaumes gentils y est envisagée par rapport au peuple élu. Cependant les pensées de Dieu ont d’abord pour centre invariable la gloire de Christ. C’est pourquoi elles sont scellées et cachées pour les méchants, tandis que les sages sont invités à les comprendre. Et nous les comprendrons aussi dans la mesure où nous aurons à coeur cette gloire du Seigneur Jésus.