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Chaque Jour les Écritures — Second livre des Rois

 

 

Table des matières :

1     2 Rois 1:1-10

2     2 Rois 1:11-18

3     2 Rois 2:1-14

4     2 Rois 2:15-25

5     2 Rois 3:1-15

6     2 Rois 3:16-27

7     2 Rois 4:1-17

8     2 Rois 4:18-31

9     2 Rois 4:32-44

10     2 Rois 5:1-14

11     2 Rois 5:15-27

12     2 Rois 6:1-17

13     2 Rois 6:18-33

14     2 Rois 7:1-8

15     2 Rois 7:9-20

16     2 Rois 8:16-29

17     2 Rois 9:1-15

18     2 Rois 9:16-29

19     2 Rois 9:30-37 ; 10:1-11

20     2 Rois 10:12-27

21     2 Rois 10:28-36; 11:1-3

22     2 Rois 11:4-21

23     2 Rois 12:1-16

24     2 Rois 12:17-21; 13:1-9

25     2 Rois 13:10-25

26     2 Rois 14:1-16

27     2 Rois 14:17-29

28     2 Rois 15:1-22

29     2 Rois 15:23-38

30     2 Rois 16:1-20

31     2 Rois 17:1-18

32     2 Rois 18:1-12

33     2 Rois 18:13-25

34     2 Rois 18:26-37

35     2 Rois 19:1-13

36     2 Rois 19:14-24

37     2 Rois 19:25-37

38     2 Rois 20:1-11

39     2 Rois 20:12-21

40     2 Rois 21:1-18

41     2 Rois 21:19-26; 22:1-7

42     2 Rois 22:8-20

43     2 Rois 23:1-11

44     2 Rois 23:12-23

45     2 Rois 23:24-37

46     2 Rois 24:1-20

47     2 Rois 25:1-17

48     2 Rois 25:18-30

 

 

 

1                    2 Rois 1:1-10

Dès le début de ce livre, nous voyons le misérable Achazia faire encore un pas de plus dans l'idolâtrie. Malade, il envoie consulter Baal-Zebub (Seigneur des mouches, ou de la souillure). Acte d'autant plus ténébreux que, derrière cette idole, c'est Satan qui se fait adorer, lui que les Juifs appelleront Béelzébul, le chef des démons (Matt. 12:24)! Alors, de par l'Éternel, le sort d'Achazia est décidé et Élie a charge de le lui annoncer, comme jadis à son père. Mais, tandis que chez Achab il s'en était suivi quelque humiliation, Achazia par contre ne pense qu'à s'emparer de la personne du prophète, au besoin par la violence. On pense aux actions criminelles d'un autre roi, le méchant Hérode, contre Jean le Baptiseur (que la Parole rapproche souvent d'Élie — comparez leur vêtement verset 8 et Marc 1:6). Cette révolte ouverte contre l'Éternel reçoit aussitôt un châtiment solennel.

Ainsi Achazia nous paraît surpasser son père en méchanceté. Il n'avait eu sous les yeux que le triste exemple de ses parents, Achab et Jézabel. Mais que dire alors des jeunes gens et des jeunes filles élevés par des parents pieux et qui, malgré ce privilège, s'en sont allés après les idoles du monde?

 

 

2                    2 Rois 1:11-18

Dans son obstination, Achazia a envoyé un second chef de cinquantaine pour lui amener Élie. Sa sommation est plus insolente encore: «Descends promptement»! Elle reçoit la même terrible réponse. — Au Carmel, le feu n'était pas tombé du ciel sur les assistants, mais sur l'holocauste. Figure du jugement divin descendant sur Christ en vue de ramener à Dieu le coeur de Son peuple. Or maintenant, sur cette autre montagne, le feu doit descendre en jugement sur les hommes rebelles.

Jésus, sainte Victime, a été seul à connaître l'ardeur du courroux divin. Mais, plus tard, ceux qui n'auront pas cru auront à subir eux-mêmes éternellement cette inflexible colère (Romains 1:18).

Ce jour de jugement n'est pas encore venu. C'est pourquoi, quand les disciples Jacques et Jean, se référant à cette scène, proposent au Seigneur de faire descendre le feu du ciel sur un village de Samaritains, Il doit les censurer fortement (Luc 9:52 à 55).

Le chef de la troisième cinquantaine est peut-être un des 7000 dont l'Éternel avait entretenu le prophète. Il parle avec respect, humilité, affection pour ses soldats. Avec lui Élie ira vers le roi; mais seulement pour répéter mot pour mot son premier message, bientôt confirmé par la mort d'Achazia.

 

 

3                    2 Rois 2:1-14

Alors que l'enlèvement d'Hénoc est résumé dans la Bible en deux versets seulement (Genèse 5:24; Hébreux 11:5), Dieu nous permet (comme à Élisée) d'assister en détail à celui d'Élie. Événement glorieux qui en évoque pour nous deux autres: l'un passé, l'autre encore à venir. La scène passée, c'est l'ascension du Seigneur au ciel. Comme Élie, Jésus a parcouru le chemin de son peuple Israël dont en figure nous avons ici les étapes. Guilgal, Béthel, Jéricho, enfin le Jourdain (cf. H.R. Étude 2 Rois p. 20 à 25 ou hyperliens). De même qu'Élisée refusait de se séparer d'Élie, les disciples s'étaient attachés au Seigneur Jésus. «Auprès de qui nous en irions-nous?» — lui disait Pierre (Jean 6:68 et 11:16). Et ils furent aussi les témoins de Son ascension (Actes 1:9). Puis, selon la promesse qui leur avait été faite, le Saint Esprit descendit sur eux avec puissance, ce que nous rappelle l'esprit d'Élie venant reposer sur Élisée après l'enlèvement de son maître.

Mais ce chapitre porte aussi nos pensées sur une scène à venir: L'enlèvement de tous les rachetés «dans les nuées, à la rencontre du Seigneur, en l'air» (1 Thessaloniciens 4:17). Comme Élie, nous sommes en chemin, sachant ce qui nous arrivera. Est-ce une espérance qui réjouit notre coeur?

 

 

4                    2 Rois 2:15-25

Les «fils» des prophètes étaient en réalité leurs disciples, vivant ensemble, enseignés dans la Parole et employés par l'Éternel pour Son service. Ceux de Jéricho, comme plus tard Thomas, ne peuvent croire au mystérieux événement qui vient de se produire.

Élisée à Jéricho représente Christ venu en grâce dans ce monde marqué de mort et de stérilité. Il y a apporté la vie par la puissance purifiante de la grâce (le sel), contenue et manifestée dans le nouvel homme (le vase neuf). Chaque croyant est aussi appelé à être dans le même monde «un vase à honneur, sanctifié, utile au Maître, préparé pour toute bonne oeuvre» (2 Timothée 2:21).

L’effrayante scène qui suit nous rappelle les jugements qui seront la part des moqueurs (Proverbes 19:29). Les garçons de Béthel outrageait l'Éternel Lui-même. «Monte chauve», c'était mettre Élisée au défi d'être enlevé comme Élie. Aux derniers jours, annonce l’apôtre Pierre, des moqueurs viendront, marchant dans la moquerie et disant: «Où est la promesse de Sa venue?» (2 Pierre 3:3, 4). Survient l'ours! Il est dans la Bible une figure du monde, souvent associé au lion: Satan. Combien c’est solennel! Si des enfants méprisent la Parole, Dieu pourra permettre qu'ils deviennent la proie du monde et de son prince: sort pire que la mort puisque le salut de leur âme est en jeu!

 

 

5                    2 Rois 3:1-15

Joram, frère d'Achazia, devient roi sur Israël. Bien qu'il fasse aussi ce qui est mauvais aux yeux de l'Éternel, une amélioration est soulignée par rapport à la conduite de son père et de sa mère. Il renonce officiellement au culte de Baal.

Le premier verset de notre livre avait déjà mentionné la rébellion de Moab. Elle est pour Joram l'occasion de monter en guerre contre ce peuple en s'appuyant sur ses alliés les plus proches: le roi de Juda et celui d'Édom. Malheureusement Josaphat n'a pas appris la sérieuse leçon de Ramoth de Galaad. À la proposition de Joram, il fait exactement la même réponse que jadis à d'Achab (verset 7; 1 Rois 22:4).

L'expédition est sur le point de mal tourner. Joram en accuse l'Éternel, alors qu'il est lui-même responsable de toute l'entreprise. Beaucoup de personnes sont ainsi. Elles accusent Dieu de leurs malheurs au lieu de se repentir. Prov. 19:3 confirme que «la folie de l’homme pervertit sa voie, et son cœur s’irrite contre l’Éternel». Quant à Josaphat, il s'inquiète enfin de la parole de l'Éternel. Devant les trois rois tristement associés, Élisée n'est pas à son aise. Ne s’agit-il pas de ce «joug mal assorti avec les incrédules» contre lequel les chrétiens sont très sérieusement mis en garde (2 Cor. 6:14). Et les paroles qu'Élisée adresse à Joram nous font penser à la solennelle déclaration que le Seigneur fera un jour aux incrédules: «En vérité, je vous dis: je ne vous connais pas» (Matthieu 25:12).

 

 

6                    2 Rois 3:16-27

De la part de l'Éternel, Élisée a fait connaître le moyen de la délivrance. Et comme toujours, ce moyen, c'est la foi. Avant de rien recevoir, il faut commencer par creuser des fosses. Plus on en creusera, plus il y aura d'eau. Or cette eau, remarquons-le, arrive «au matin, à l'heure d'offrir l'offrande» (verset 20). N'était-ce pas à Jérusalem, bien loin de cette contrée, que le sacrifice était offert? Pourtant, c'est à cause de ce sacrifice que les eaux se mettent à couler. Nous comprenons ce que cela signifie: Toutes nos bénédictions découlent de l'oeuvre du Seigneur à la croix.

Mais les eaux, qui représentaient le salut pour les armées d'Israël, ont entraîné la destruction des Moabites. Pareillement, la mort de Jésus, salut pour les croyants, est en même temps la condamnation du monde (Jean 16:8).

Trompés par les apparences, les Moabites sont frappés et leur pays dévasté. Mais ce que fait leur roi — l'horrible sacrifice de son fils aîné — produit la consternation dans le camp des vainqueurs. Et finalement les trois armées se séparent sans qu'il reste aucun bénéfice réel pour personne de cette fâcheuse expédition. Tel sera toujours le résultat de ce que nous n'entreprenons pas avec Dieu.

 

 

7                    2 Rois 4:1-17

Notre chapitre nous montre Élisée, type du Seigneur Jésus, comme source de bénédictions pour deux familles. La première est pauvre: Une veuve avec ses deux enfants est à la merci d'un créancier impitoyable. Mais sa foi sait à qui s'adresser (Psaume 68:5) et reçoit cette huile précieuse et abondante tant qu'il y a des vases vides pour la contenir.

Vendus par nos iniquités à Satan, le terrible créancier, celui-ci s'est ainsi acquis des droits sur nous (Ésaïe 50:1). Mais il y a une ressource: Nous tourner vers le Seigneur. Et nous recevrons la puissance divine, selon la mesure de notre foi (les vases vides), non seulement pour le salut de ceux que nous aimons, mais aussi pour la vie de tous les jours (verset 7).

La seconde famille est bien différente. Ce sont des gens riches: Pourtant l'homme de Dieu y est reçu avec simplicité. Il s'y trouve à l'aise et ses hôtes aussi sont heureux quand il est là. Bel exemple pour nous!

Le Seigneur Jésus est-Il vraiment chez Lui dans notre maison et aussi dans notre coeur? Pouvons-nous tout Lui montrer, tout Lui dire, Lui confier nos secrets désirs? Pour en prendre connaissance, Il n'a pas besoin d'un intermédiaire comme ici le prophète. Et Il y répondra si ces désirs sont selon Lui (Psaume 37:4).

 

 

8                    2 Rois 4:18-31

L'Éternel a donné un enfant à la pieuse Sunamite. Mais il désire faire pour elle encore quelque chose de plus: Il veut qu'elle connaisse Sa puissance qui ressuscite les morts. Un bébé qui arrive dans une famille est une source de joie pour ses parents et ses frères et soeurs. Mais ce qui aura plus de prix encore aux yeux de Dieu, ce sera la nouvelle naissance de cet enfant; le ciel entier s'en réjouira. Ce passage de la mort à la vie, qui s'appelle la conversion, n'est-il pas le plus grand des miracles? Jésus l'opère encore aujourd'hui dans nos maisons! En avez-vous fait l'expérience?

Considérons le Sauveur dans la demeure de Marthe à Béthanie. Il y était reçu de temps en temps avec respect et affection, comme Élisée chez la Sunamite. Mais il fallait que cette famille Le connaisse sous un nouveau Nom: «La Résurrection et la Vie» (Jean 11:25). Jésus n'était pas là au moment où le deuil avait frappé et Son retard avait pu paraître de l'indifférence. Mais il était nécessaire que la foi fût éprouvée, et dans notre récit, il en est ainsi de la Sunamite. «Tout va bien», dit-elle, envers et contre tout. Nous qui nous plaignons pour si peu de chose, n'oublions pas dans toutes nos difficultés cette parole d'entière confiance: «Tout va bien»!

 

 

9                    2 Rois 4:32-44

Comme le rappelle Hébreux 11, chapitre de la foi: «les femmes reçurent leurs morts par la résurrection» (Hébreux 11:35). Il en a été ainsi de la veuve de Sarepta et maintenant de l'heureuse Sunamite. Mais quelle différence avec la scène du tombeau de Lazare, où un simple appel du Maître de la vie suffit à ranimer un homme mort depuis quatre jours. Bientôt, tous les rachetés endormis entendront «le cri de commandement» de Celui qui a vaincu la mort et ils ressusciteront avec puissance (1 Thessaloniciens 4:16).

L'incident des coloquintes dans la marmite nous rappelle comment l'homme, avec de bonnes intentions parfois, ne fait que gâter ce que Dieu veut lui donner. Veillons donc à ne rien ajouter à la Parole, nourriture de nos âmes, et méfions-nous de toutes les «nouveautés» (Galates 1:7-8). Combien d'écrits religieux dans lesquels un peu de poison se trouve mêlé avec la vérité divine!

L'homme de Baal-Shalisha, dont le sac devient pour Élisée le moyen de nourrir cent personnes, nous reporte une fois encore aux scènes de l'Évangile (Matthieu 14:15 à 21 et 15:32 à 38). Mais, là aussi, quelle différence entre le prophète et Celui qui fait asseoir les foules pour les rassasier en vertu de Sa propre puissance (Psaume 132:15).

 

 

10               2 Rois 5:1-14

Voici Naaman, général en chef du roi de Syrie, héros couvert de gloire et de distinctions. Et pourtant quelque chose fait de ce grand personnage le plus misérable des hommes: Son bel uniforme recouvre un corps rongé par la lèpre. Ainsi la maladie du péché a corrompu tous les humains, y compris les plus éminents.

Or dans la maison de Naaman habite une jeune messagère de bonnes nouvelles. Une petite fille captive rend son simple témoignage à la puissance de l'homme de Dieu. On n'est jamais trop jeune pour être un témoin du Seigneur Jésus.

Naaman se met en route et, après un détour par le palais de Joram, reçoit le message d'Élisée. Aujourd'hui encore, Dieu a un message pour les pécheurs: Sa Parole écrite. Beaucoup ne croient pas que Dieu s'adresse à eux de cette manière et ne reçoivent pas la Bible comme la Parole de Dieu. Beaucoup aussi trouvent le salut trop simple. L'instruction donnée à Naaman est la même que celle de Jésus à l'aveugle-né: «Va, et lave-toi» (verset 10; Jean 9:7). Dieu ne demande pas à l'homme de grandes choses (verset 13). Simplement ceci: se reconnaître souillé mort dans ses fautes (Éphésiens 2:1 et 5; Colossiens 2:13). Les grandes choses, Dieu les a Lui-même accomplies pour les pauvres pécheurs que nous étions.

 

 

11               2 Rois 5:15-27

La première chose que fait Naaman après sa guérison est d'aller remercier celui qui en a été l’instrument. Il nous rappelle celui de ces dix lépreux rendus nets par le Seigneur, qui «voyant qu'il était guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix» (Luc 17:15). Or c'était également un étranger.

Naaman doit apprendre ensuite que le salut est entièrement gratuit. Tant de personnes ne parviennent pas à accepter ce fait. À plus forte raison lorsqu’elles voient certains membres du clergé tirer de la religion un profit personnel: ce qui est appelé «un gain honteux» (1 Tim. 3:8; Tite 1:7; 1 Pierre 5:2). Guéhazi nous y fait penser. Sa démarche dictée par l’amour de l’argent risque d’annuler aux yeux de Naaman la gratuité du don de Dieu. Le cœur de l’homme de Dieu, inquiet pour ce «nouveau converti» a suivi toute la scène. L’action malhonnête est dénoncée et le misérable cupide reçoit son châtiment (Comp. Actes 5:1 à 11).

«Est-ce le temps...?», demande Élisée, dont toute la fortune était son manteau de prophète. Question sérieuse pour chacun de nous! Disciples d'un Maître qui a été «le Pauvre», à la veille de Son retour, ce n'est pas le temps de nous enrichir et de chercher nos aises ici-bas! (voir aussi Jacques 5, fin du verset 3 et Aggée 1:4).

 

 

12               2 Rois 6:1-17

«Le lieu où nous habitons... est trop étroit» déclarent à Élisée les fils des prophètes. C’est ce qu’on entend dire quelquefois au sujet du christianisme. Aux yeux du monde, certes la vie du chrétien paraît bien étroite: il se prive de tant de choses! S’il nous arrive de raisonner ainsi, c'est parce que nous regardons trop bas. En vérité «le ciel» dans toute son étendue est devant nous.

Le petit incident qui suit est touchant dans sa simplicité. Élisée est aussi disposé à rendre un outil à celui qui l'utilise, qu'un enfant à sa mère par la résurrection. Ainsi voyons-nous le Seigneur de gloire lavant les pieds de ses disciples ou leur préparant à dîner (Jean 13:5; 21:13). Rien n'est trop petit pour le Seigneur Jésus. Chacun de nous n’en a-t-il pas déjà fait l'expérience?

Puis la guerre recommence entre Israël et les Syriens. Mais il existe une troisième armée dont le prophète est seul à connaître l'existence. Ce sont les combattants célestes: des anges que Dieu a placés comme une muraille de feu autour de Son serviteur (voir Psaume 34:7 et aussi Juges 5:20). Pour les discerner, il faut les yeux de la foi. Comme Élisée ici, Jésus à Gethsémané a dirigé les pensées de Son disciple Pierre sur les douze légions d'anges que Son Père Lui aurait fournies s'il avait voulu les Lui demander (Matthieu 26:53).

 

 

13               2 Rois 6:18-33

Trois fois dans ce chapitre, à la prière du prophète, les yeux s'ouvrent (versets 17 et 20) ou au contraire s'obscurcissent (verset 18). Demandons à Dieu d'ouvrir les nôtres. Ne perdons pas de vue, comme le serviteur d'Élisée, la puissance divine qui est à notre disposition. «J'élève mes yeux vers les montagnes d'où vient mon secours», dit le psalmiste (Psaume 121:1). Élie avait été seulement un prophète de jugement. Élisée par contre a le privilège d'employer une seconde arme plus efficace encore: la grâce. Il use de miséricorde envers ses ennemis et surmonte le mal par le bien. Nos pensées se tournent à nouveau vers Jésus. Il se servait d'une manière aussi parfaite de la puissance et de la grâce. Après avoir d'un mot fait tomber par terre ceux qui venaient pour Le prendre, Il guérit l'oreille tranchée par Son disciple impulsif (Jean 18:6; Luc 22:51).

Ce grand festin nous fait par ailleurs penser au «grand souper» de la grâce (Luc 14:17). Dieu y a convié ceux qui étaient Ses ennemis.

Mais la bonne action d'Élisée ne sera pas payée de retour! Les Syriens assiègent Samarie où sévit la famine avec ses horribles conséquences. Mais l'Éternel s'en servira justement pour montrer à la fois Sa puissance et Sa bonté.

 

 

14               2 Rois 7:1-8

Le peuple de Samarie a atteint le fond de sa misère. À présent Dieu peut agir. De sa part, Élisée, le prophète de la grâce, répond à a tentative de meurtre du roi en annonçant la délivrance. Le salut est proclamé encore aujourd'hui. Mais combien, comme le capitaine, y répondent par de l'incrédulité et de la moquerie.

Ce sont quatre pauvres lépreux qui vont être employés pour faire connaître ce salut: «Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qui sont méprisées...» (1 Corinthiens 1:28). Sans aucune intervention humaine, l'armée syrienne a été mise en déroute. L'Éternel seul a remporté la victoire. Il en est ainsi de la croix où Jésus a triomphé seul de tous nos ennemis. Nous étions, comme ces misérables lépreux, des pécheurs dans une situation désespérée, voués à une mort certaine et éternelle. Mais celle-ci est maintenant annulée pour le croyant. Il trouve à sa place: la vie, la paix, des richesses spirituelles abondantes et gratuites pour le présent, et un avenir assuré. Tels sont les fruits de la victoire de Christ à la croix. L'ennemi y a été entièrement dépouillé. Et voyez, il suffisait de se lever et d'aller pour prendre possession de ces choses (verset 5; comparer Luc 15:18). L'avez-vous fait? Ou bien êtes-vous encore «assis dans les ténèbres... et dans l'ombre de la mort»? (Matthieu 4:16).

 

 

15               2 Rois 7:9-20

«Ce jour est un jour de bonnes nouvelles» (verset 9). Ah! si nous les connaissons, ces bonnes nouvelles de l'Évangile, ne les gardons pas égoïstement pour nous-mêmes. Hâtons-nous de publier l'heureux message à ceux qui sont encore dans la détresse, ignorant la délivrance de Dieu. «Voici c'est maintenant le jour du salut» (2 Corinthiens 6:2). Ne serions-nous pas coupables de nous taire? (voir Ézéchiel 33:6). C'est ce que leur conscience dicte aux quatre lépreux. Et sans attendre le matin, ils se dépêchent d'aller crier la nouvelle aux portiers de la ville. Mais entendez les raisonnements qui l'accueillent! Le roi et ses serviteurs discutent et passent en revue toutes les explications possibles avant d'accepter la plus simple et la plus merveilleuse: Cette délivrance est celle que le prophète avait annoncée; elle vient de l'Éternel. «O gens sans intelligence et lents de coeur à croire toutes les choses que les prophètes ont dites»! pouvait s'étonner le Seigneur Jésus (Luc 24:25). Le salut était bien à la porte. Mais pour le capitaine incrédule, le jugement s'y trouvait aussi. Lui seul ne profitera pas de l'abondant butin. La parole de l'Éternel s'accomplit exactement. Et il en est toujours ainsi!

 

 

16               2 Rois 8:16-29

Au début du chapitre 8 reparaissent des personnes connues: La femme de Sunem dont l'Éternel a pris soin pendant une famine. Puis Guéhazi qui parait avoir prospéré malgré sa lèpre (au sujet de laquelle il préfère certainement garder le silence). Nous le retrouvons en effet à la cour du roi où Dieu se sert de lui pour faire rendre justice à la Sunamite. La visite d'Élisée à Damas et sa rencontre avec Hazaël sont ensuite racontées. Ce dernier va par un meurtre prendre, sur le trône de Syrie, la place de Ben-Hadad. Celui-ci, témoin jadis de la guérison de Naaman, meurt misérablement.

Enfin, dans ces versets 16 à 29, nous voyons se poursuivre l'histoire parallèle des rois d'Israël et de Juda. Joram, fils de Josaphat, est loin de suivre le bon exemple de son père. Et la raison nous en est donnée: «Il avait pour femme une fille d'Achab» (verset 18). Voyez une fois encore, combien grande est l'influence d'une épouse ou d'un mari sur son conjoint — d'où l'extrême importance, pour un croyant devant un tel choix, d'avoir l'approbation du Seigneur. Joram de Juda est donc le beau-frère de Joram, roi d'Israël, que nous connaissons bien. Et à son tour, son fils Achazia devient «gendre de la maison d'Achab» (verset 27). Belles alliances selon le monde, mais, aux yeux de l'Éternel, graves infidélités. Nous en constatons trop souvent les conséquences tragiques.

 

 

17               2 Rois 9:1-15

Il y avait bien longtemps que, sur le mont Horeb, l'Éternel avait désigné Jéhu à Élie comme devant succéder à la maison d'Achab (1 Rois 19:16). Mais Dieu ne se hâte jamais quand il s'agit de jugement. Ce n'est qu'après avoir épuisé toutes les ressources de sa grâce qu'il se décide à agir. Élisée n'oindra pas lui-même ce nouveau roi justicier, précisément parce qu'il est le prophète de la grâce. Un jeune homme est choisi pour cette mission parmi les fils des prophètes. Preuve que même un service important peut parfois être confié par le Seigneur à un jeune. Il s'agissait de se présenter au milieu de l'état-major de l'armée d'Israël, en garnison à Ramoth de Galaad, et de verser l'huile de l'onction royale sur la tête de Jéhu, qui était probablement le commandant en chef. N'y avait-il pas de quoi intimider beaucoup ce jeune prophète? Mais quand on obéit à Dieu, on peut compter sur son secours dans les situations les plus impressionnantes. Le verset 7 nous montre que Dieu n'oublie pas les souffrances des siens (Luc 18:7, 8). À combien plus forte raison se souvient-il du sang de Son Fils, mis à mort par l’homme coupable.

Choisi par l'Éternel, acclamé par ses officiers, le nouveau roi va maintenant agir sans perdre un instant.

 

 

18               2 Rois 9:16-29

Jéhu est un homme astucieux et plein d'énergie. Son plan est aussi rapidement conçu qu'exécuté. Suivi d'une troupe décidée, il conduit furieusement son char à destination de Jizreël. On pense en le voyant à ce cavalier suivi des armées du ciel qui sort pour accomplir le jugement «de la fureur de la colère de Dieu». Son nom est «la Parole de Dieu» ou aussi «Roi des rois et Seigneur des seigneurs», autrement dit Christ Lui-même. Alors le temps de la grâce aura pris fin (Apoc 19:11 à 16).

«Est-ce la paix?» s'inquiète Joram par le moyen de ses émissaires, puis en venant lui-même à la rencontre de son justicier. Or que répond la Parole?: «Il n'y a pas de paix... pour les méchants» (Ésaïe 57:21). Au contraire, «quand ils diront: «Paix et sûreté», alors une subite destruction viendra sur eux» (1 Thes 5:3). Le moment est venu pour le roi impie de rendre des comptes. La grâce lui avait souvent parlé par le moyen d'Élisée. Mais il était resté sourd à son langage. «Trahison!» s'écrie-t-il. Châtiment! devrait-il plutôt dire, car c'est la main de Dieu qui le transperce dans ce champ même de Naboth où devait, selon la prophétie infaillible, se régler le sort de la sanglante maison d'Achab.

 

 

19               2 Rois 9:30-37 ; 10:1-11

Après la mort de Joram et celle d'Achazia son neveu, il reste encore la plus méchante personne de toute la famille royale: la reine mère Jézabel. Elle vient d'avoir connaissance du sort de son fils (puisqu'elle traite Jéhu d'assassin de son seigneur) mais, au lieu de s'en affliger, dans un dernier sursaut de vanité, la vieille reine se pare et farde ses yeux (Jér. 4:30). Puis elle se poste à la fenêtre pour insulter avec mépris celui qui se présente. À l'appel de Jéhu, ses propres serviteurs précipitent en bas la misérable dont, en un moment, les chiens n'ont plus laissé que des restes sanglants, méconnaissables. Fin horrible de celle qui deviendra dans l’Écriture la personnification de la puissance corruptrice dans l'Église! (Apocalypse 2:20)

Les anciens de Samarie et les chefs de Jizreël, comme autrefois dans l'affaire de Naboth, sont tout prêts à commettre des crimes pour plaire au nouveau souverain. Mais la main de l'Éternel était derrière cette lâche action, et nous pouvons être sûrs qu'aucun de ces soixante-dix fils d'Achab ne méritait d'être épargné. Car, selon Ézéchiel 18:17, le fils qui a pratiqué les ordonnances de l'Éternel «ne mourra pas pour l'iniquité de son père; certainement il vivra».

 

 

20               2 Rois 10:12-27

Poursuivant sa mission vengeresse, Jéhu rencontre une troupe de joyeux jeunes gens qui vont leur chemin dans une totale insouciance. Ce sont les quarante-deux frères (ou cousins) d'Achazia. Sans se douter de ce qui vient de se passer, ils sont venus rendre visite à la brillante jeunesse de l'autre famille royale... justement celle dont les soixante-dix têtes sont en ce même moment amoncelées en deux tas à la porte de Jizreël! Eh bien, c'est dans la mort qu'ils vont les rejoindre! Pensons aux innombrables jeunes gens et jeunes filles dont la seule idée est de jouir de l'existence, en oubliant que la mort peut les surprendre tout à coup sans qu'ils soient prêts (Ecclésiaste 11:9). Oui, combien d'entre eux ont déjà trouvé cette mort subite, par exemple dans un accident de la route, tandis qu'ils couraient à leurs plaisirs.

Une autre rencontre plus intéressante est celle de Jonadab, fils de Récab. C'est un homme fidèle. Le chapitre 35 de Jérémie nous raconte l'histoire de sa famille. Jéhu se vante de son zèle auprès de lui, puis l’invite à assister au massacre des prêtres de Baal. Mais la ruse qu'il emploie n'a rien de comparable avec la scène du Carmel qui avait ramené à l'Éternel le coeur de son peuple Israël (1 Rois 18).

 

 

21               2 Rois 10:28-36; 11:1-3

En considérant Jéhu, exécuteur de la vengeance de l'Éternel, nous pensons au Roi, à l'Homme vaillant (Christ) auquel s'adresse le Psaume 45: «Tu as aimé la justice et tu as haï la méchanceté; c'est pourquoi Dieu, ton Dieu t'a oint d'une huile de joie au-dessus de tes compagnons...» (verset 7; chapitre 9:6). «Prospérant dans ta magnificence, mène en avant ton char...» (verset 4; chapitre 9:16). «Ta droite t'enseignera des choses terribles. Tes flèches sont aiguës... dans le coeur des ennemis du roi» (versets 4 et 5; chapitre 9:24). Et comme conséquence, le trône Lui est conféré, non pour un temps limité (quatre générations sont accordées à Jéhu; verset 30) mais «pour toujours et à perpétuité» (Psaume 45:6).

Mais le verset 31 souligne le contraste, et nous enseigne une sérieuse leçon: Il est possible de déployer un grand zèle pour Dieu, de faire des oeuvres spectaculaires qui ont toute l'apparence de la foi, et avec cela de rechercher ses propres intérêts.

Le chapitre 11 nous transporte au royaume de Juda où nous voyons l'abominable Athalie, digne fille d'Achab et de Jézabel, se débarrassant par le meurtre de tous ses descendants mâles pour s'emparer de la couronne.

 

 

22               2 Rois 11:4-21

La famille royale d'Israël vient d'être entièrement massacrée. Celle de Juda a subi le même sort, à l'exception d'un petit garçon caché dans le temple par sa tante, femme du souverain sacrificateur (2 Chr. 22:14). Et pendant ce temps, l'odieuse Athalie occupe le trône injustement.

Le temps actuel présente une situation similaire: Jésus, ayant passé par la mort (tandis que Joas y a échappé), se trouve aujourd'hui dans la Maison du Père, y exercent la sacrificature, caché aux yeux du monde, mais présent auprès de Dieu pour paraître au jour de Sa gloire comme le vrai «Fils de David». Certains — ceux qui sont de la famille de Dieu — Le connaissent et L'honorent comme le Roi véritable, attendant Son apparition (Tite 2:13). Ils possèdent à la fois un précieux secret et une «bienheureuse espérance». De sorte que la domination provisoire de Satan, «le Prince de ce monde», ne doit pas les impressionner: il sera bientôt détruit, comme l'est ici la méchante Athalie. Ce couronnement de Joas est donc l'image d'une scène future que nos coeurs saluent par la foi.

Le culte de Baal est ensuite extirpé de Juda, sans qu'il soit besoin des ruses employées par Jéhu.

 

 

23               2 Rois 12:1-16

La mort de Jehoïada marque le tournant du long règne de Joas. Le 2e Livre des Chroniques nous relate la triste fin de sa vie. Mais ici, jusqu'au versets 16, se déroule la partie heureuse de son règne. Une seule chose paraît remplir le coeur du roi: la restauration de la maison de l'Éternel. Depuis les jours de Salomon, le Temple s'était dégradé. Or Joas, élevé avec les sacrificateurs dans les chambres attenantes au sanctuaire, a gardé de sa petite enfance un intérêt profond pour cette maison. En même temps, il avait eu l'occasion d'en connaître chaque brèche! Et vous, jeunes gens et jeunes filles élevés dans les vérités concernant l'Assemblée: celle-ci a-t-elle une place dans votre coeur? Sans doute connaissez-vous aussi malheureusement quelques-unes de ses «brèches»: dissentiments, relâchement, manque de zèle, mondanité... Devenir comme Joas un «réparateur de brèches» (Ésaïe 58:12), n'est-ce pas un beau et désirable service? Un jeune peut déjà en faire l'apprentissage. Quels sont les ciments qu'il faut savoir habilement employer? L'amour, la bienveillance, le support, la douceur et l’inestimable «lien de la paix» (Éphésiens 4:2-3).

 

 

24               2 Rois 12:17-21; 13:1-9

Hazaël roi de Syrie est monté contre Jérusalem. Mais que fait Joas au lieu de compter sur l'Éternel? Il agit comme autrefois Asa au déclin de son règne, quand Baësha était monté contre lui (1 Rois 15:17, 18): Faisant l'abandon de toutes les choses saintes consacrées par ses pères et par lui-même au début de sa carrière, il les remet au roi de Syrie. Hélas, combien ont imité ce pauvre roi! Au commencement de leur vie chrétienne ils avaient fait pour le Seigneur de joyeux sacrifices. Ils avaient consacré, sanctifié ceci ou cela pour le service du Seigneur. Puis l'opposition du monde est survenue. Et, n'étant pas prêts à l'affronter par la foi, ils ont mieux aimé tout jeter par-dessus bord. C'est ce que l'Ennemi désirait. Dorénavant, il les a laissés tranquilles. Oui, mais à quel prix!

Si bien commencée, la vie du pauvre Joas finit de façon tragique. Il est assassiné par ses propres serviteurs. Amatsia règne à sa place, tandis qu'en Israël Joakhaz a remplacé Jéhu. Joakhaz est un méchant roi. Mais une parenthèse est ouverte où brille toute la grâce de Dieu (versets 4 à 6). Il donne un sauveur à Son peuple (Ésaïe 19:20). De quel plus grand Sauveur ne nous a-t-il pas fait don! (Luc 2:11).

 

 

25               2 Rois 13:10-25

Élisée, dont le nom signifie «salut de Dieu» reste jusqu'à la fin de son long ministère le prophète de la grâce. Il annonce ici la délivrance au nouveau roi d'Israël, Joas, qui lui rend visite. Où trouver aujourd'hui la grâce et le salut, si ce n'est auprès d'un Christ qui mourut pour nous?

Joas, malheureusement, n'est pas en état de profiter de toute la grâce offerte. Il manque de foi. Est-ce que nous ne sommes pas souvent comme lui? Dieu a en réserve de riches bénédictions. Il est prêt à nous les donner. Mais nous les Lui demandons timidement, comme s'Il était pauvre ou comme si ce n'était pas Son désir de nous en combler. C'est bien mal connaître notre Père. Les limites ne viennent jamais de Lui, mais de notre manque de foi. Nous n'avons pas, parce que nous ne demandons pas (Jacques 4:2).

Élisée meurt. Mais cette mort même devient une source de vie pour d'autres. Jusque dans le tombeau, ce prophète remarquable est ainsi un type de Christ (voir Matthieu 27:52).

La fin du chapitre nous montre que l'Éternel, obligé de châtier son peuple, est en même temps ému à son sujet d'une compassion divine (voir Michée 7:18, 19).

 

 

26               2 Rois 14:1-16

Amatsia, fils de Joas, monte sur le trône de Juda en même temps que l'autre Joas occupe celui d'Israël. Nous constatons une fois de plus la bonne influence d'une mère appartenant au peuple de Dieu (v. 2).

De bonnes choses sont dites au sujet de ce nouveau roi, en particulier son souci d'obéir à la Parole (verset 6; voir Deutéronome 24:16). «Non pas toutefois comme David son père», est-il précisé, rappelant l'exemple du roi bien-aimé.

Pour les croyants, le point de comparaison, c'est toujours Jésus, le parfait Modèle. Comme nous y invite la 1° Épître de Jean, il nous faut revenir à «ce qui était dès le commencement». Tels sont les premiers mots de cette Épître! Et quels sont les derniers? «Enfants, gardez-vous des idoles». Le 2e Livre des Chroniques (chapitre 25:14) le révélera: Amatsia, après sa victoire sur les Édomites, s'établit pour dieux leurs idoles. Quelle ingratitude envers l'Éternel qui lui avait donné la victoire sur ces derniers! Une défaite cuisante devant Joas roi d'Israël, est la conséquence de cette idolâtrie et de l’orgueil d’Amatsia que Joas lui-même discerne (v. 10). Si nous nous attribuons le mérite d’une victoire, Dieu permettra que nous perdions la bataille suivante pour nous apprendre à ne compter que sur Lui.

 

 

27               2 Rois 14:17-29

Il n'est rien dit des quinze dernières années de la vie d'Amatsia. Années perdues! Plus rien ne mérite d'être mentionné par Dieu! N'y a-t-il pas de telles périodes aussi dans notre vie? Comme son père Joas, Amatsia périt de mort violente. Triste fin d'un homme qui s'était «détourné de l'Éternel»! (2 Chroniques 25:27). Azaria son fils (appelé ailleurs Ozias) lui succède à l'âge de seize ans, tandis qu'en Israël se poursuit le long règne du troisième descendant de Jéhu: Jéroboam II. Celui-ci reste attaché comme ses prédécesseurs aux veaux d'or du premier Jéroboam! Pourtant, dans Sa miséricorde, Dieu continue de délivrer Son peuple, même par le moyen de ce mauvais roi. Quelle patience, et combien cette parole est touchante: «l'Éternel n'avait pas dit qu'Il effacerait le nom d'Israël de dessous les cieux» (verset 27). Dieu, contraint de sévir, s'empresse de saisir toutes les possibilités de grâce que Lui laisse Son alliance de justice.

Il envoie également des prophètes à Son peuple sous ce règne: Osée, Amos, Jonas, mentionné ici (verset 25). Dieu multiplie les avertissements. Il pourra être dit plus tard aux Hébreux qu’Il a «à plusieurs reprises et en plusieurs manières, parlé aux pères par les prophètes». Mais maintenant Il nous a parlé dans son Fils (Héb. 1:1, 2).

 

 

28               2 Rois 15:1-22

Azaria ou Ozias, sur lequel 2 Chroniques 26 nous donnera beaucoup plus de détails, finit tristement, après cinquante-deux ans de règne, une carrière bien commencée. Déjà il en avait été ainsi de son père et de son grand-père. Rappelons-nous que ce n'est pas un bon début dans la vie chrétienne qui nous garantit une marche heureuse par la suite et jusqu'à la fin. Ne nous appuyons jamais sur notre fidélité passée ou présente, mais sur le Seigneur, seul capable de nous garder sans que nous bronchions (Jude 24).

Pendant cette longue vie d'Azaria, Zacharie, quatrième et dernier descendant de Jéhu, puis Shallum, Menahem, Pekakhia et Pékakh, occupent tour à tour le trône d'Israël. «Il fit ce qui est mauvais... il ne se détourna pas», est le triste refrain qui résume ces règnes successifs. Peu importe ce que l'histoire du monde en a retenu, ce qui compte comme pour toute vie d'homme, y compris la mienne et la vôtre c'est l'appréciation divine.

«Ils ont fait des rois, mais non de par moi» (Osée chapitre 8:4). Il est solennel de voir dans cette période finale de l'histoire du royaume d'Israël comment l'Éternel, lassé par tant d’infidélités, abandonne son peuple à lui-même (voir Osée 4:17).

 

 

29               2 Rois 15:23-38

Tous les avertissements de Dieu, y compris son silence, ont été vains pour réveiller la conscience de Son peuple. L'heure sonne enfin où la dernière mesure de discipline doit être prise envers lui. Il s'agit de sa dispersion au milieu des nations. C'était l'extrême châtiment, envisagé dès le début de l'histoire d'Israël (Lévitique 26:33; Deutéronome 28:64), retardé pendant des siècles de divine patience. On peut penser combien cette décision a coûté au coeur de Dieu. Il avait fait sortir ce peuple d'Égypte; Il l'avait rassemblé, mis à part, introduit dans un bon pays. Et voici qu'il Lui faut maintenant renverser Son propre travail et replacer ce pauvre peuple sous le joug d'où il avait été tiré (Jér. 45:4). Mais, dernière ressource de la grâce: la «transportation» ne reçoit qu'un commencement d'exécution. Il y a encore place pour la repentance.

Remarquons-le: parmi les premières victimes figurent les habitants de Galaad. Le ch. 32 des Nombres racontait le choix désastreux des deux tribus et demie qui s'étaient établies en deçà du Jourdain à cause de leurs biens matériels. Leurs descendants en subissent les conséquences tragiques.

En Juda règnent successivement le fidèle Jotham, puis son fils Achaz qui est au contraire un des rois les plus exécrables.

 

 

30               2 Rois 16:1-20

Sous ce règne d'Achaz en Juda (et de Pékakh en Israël), l'Assyrie fait son apparition dans l'histoire. Dieu va s'en servir comme «verge de Sa colère» (Ésaïe 10:5) pour disperser Israël et pour châtier Juda. Devant cette intervention redoutable, Achaz agit sans doute en politicien adroit, mais sans tenir le moindre compte de la pensée de l'Éternel. Cependant la plus merveilleuse des révélations lui avait été faite, ainsi que nous l'apprend Ésaïe qui prophétisait sous son règne (Ésaïe 7:14): «Voici la vierge concevra et elle enfantera un fils, et appellera son nom Emmanuel». Combien aujourd'hui ont entendu cette bonne nouvelle de la naissance du Sauveur mais n'ont pas voulu de ce Dieu venu pour être «avec nous».

Achaz se permet de tout changer dans la maison de l'Éternel. Il fait fabriquer un autel plus large: l'homme trouve toujours ce que Dieu a établi trop étroit. Puis le roi impie désaffecte l'autel du sacrifice: la valeur de l'expiation, l'efficacité de la croix sont niées. Il enlève les bases de la mer et des cuves: suppression du jugement de soi-même. Enfin il fait modifier le portique et l'entrée «à cause du roi d'Assyrie» (verset 18): Figure d'une religion qui plaît au monde et lui ouvre ses portes toutes grandes.

 

 

31               2 Rois 17:1-18

Osée, meurtrier et successeur de Pékakh, sera le dernier roi d'Israël. Le sursis de quelques années accordé par l'Éternel n'a pas été mis à profit. La neuvième année du règne d'Osée marque, avec la prise de Samarie, la déportation de l'ensemble des dix tribus. Mais le Dieu juste n'a pas voulu tirer ce trait final sans établir une fois encore et de manière indiscutable la culpabilité d'Israël. Les versets 7 à 18 constituent l'acte d'accusation irréfutable de l'Éternel vis-à-vis de ce malheureux peuple. Il en sera ainsi plus tard devant le terrible grand trône. Les morts ne seront pas jugés sans que des livres relatant leurs oeuvres ne soient ouverts, à leur complète confusion (Apocalypse 20: 12-13).

Le roi d'Assyrie a procédé à un échange de populations. Quelle honte de voir dorénavant le beau pays de Canaan occupé à nouveau par des nations idolâtres, même si extérieurement celles-ci apprennent à craindre l'Éternel et ajoutent son culte à celui de leurs divinités! (v. 23 à 34).

Nous sommes ici au moment où, par la bouche du prophète Osée, l'Éternel prononce au sujet d'Israël le solennel « Lo-Ammi»: «Vous n'êtes pas mon peuple», avec la réciproque: «et je ne serai pas à vous» (Osée 1:9).

 

 

32               2 Rois 18:1-12

Il ne sera dorénavant plus question que de Juda jusqu'à la fin de ce livre. Dieu vient de récapituler tristement tous les péchés de Son peuple. Mais maintenant il va trouver de la joie à nous parler d'un roi fidèle. Aussi le règne d'Ézéchias n'occupera-t-il pas moins de onze chapitres de la Bible (18 à 20; 2 Chroniques 29 à 32; Ésaïe 36 à 39); comme si Dieu prenait plaisir, au moment de la ruine, et avant d'aborder une page plus sombre encore, à s'attarder sur la vie de Son pieux serviteur. Jusqu'à lui, le compte-rendu des meilleurs règnes comptait toujours cette réserve: «Seulement les hauts lieux ne furent pas ôtés». Ces hauts lieux où le peuple offrait des sacrifices (que ce soit à l'Éternel ou plus tard à des idoles) avaient subsisté en désobéissance à Deutéronome 12. Ils nous font penser à toutes les traditions et superstitions qui ont remplacé dans la chrétienté les enseignements de la Bible au sujet de l'adoration. La vénération dont on entourait le serpent d'airain nous rappelle que la croix elle-même est devenue pour beaucoup un objet d'idolâtrie. Ézéchias ôte, brise, coupe et met en pièces.

Il rejette ensuite le joug de l'Assyrien et triomphe des Philistins selon la prophétie d'Ésaïe (Ésaïe 14:28...).

 

 

33               2 Rois 18:13-25

Ézéchias a courageusement pris position pour l'Éternel. Mais sa foi n'a pas encore été mise à l'épreuve. Il faut qu'elle le soit. Et, de même, chaque chrétien doit montrer tôt ou tard si ses oeuvres sont celles de la foi ou s'il a dépassé sa mesure. Devant le redoutable assaut du roi d'Assyrie, cette foi d’Ézéchias commence par chanceler. Il croit se tirer d'affaire en remettant à Sankhérib un énorme tribut. C'est ce qu'avait jadis fait Joas. Mais Dieu va lui apprendre (et à nous par la même occasion) que la délivrance et la paix véritable ne s'obtiennent pas en faisant des concessions (Prov. 29:25). L'Ennemi trompe et déçoit toujours. Sankhérib, loin de désarmer, envoie de grandes forces contre Ézéchias et les habitants de Jérusalem. Il délègue en même temps trois dangereux personnages, chacun avec sa spécialité: son général en chef pour les vaincre, le chef de ses serviteurs pour les asservir, et son grand échanson pour les séduire si possible par des paroles mielleuses. Méfions-nous de certaines personnes que Satan nous envoie parfois avec une mission de ce genre! Leur langage les trahira.

Le Rab-Shaké commence une harangue dans laquelle il se moque ouvertement de leur confiance en l'Éternel.

 

 

34               2 Rois 18:26-37

Le grand échanson poursuit son discours, usant tour à tour de menaces, de moqueries et de mensonges. Il a faussement prétendu avoir reçu un ordre de l'Éternel pour monter contre Juda et le détruire (verset 25). À présent il va essayer de la séduction. Empruntant le langage du peuple (comme Satan sait parler le nôtre), il fait miroiter les richesses de l'Assyrie où il se propose de le transporter: blé, pain, vignes etc... Bref, affirme-t-il, c'est «un pays comme votre pays». En effet, si nous comparons ces ressources de l'Assyrie avec celles de Canaan (Deutéronome 8:7, 8), il y a apparemment peu de différences. Une cependant! et qui est essentielle: Le pays de l’ennemi n’est pas comme celui de l'Éternel «un pays de ruisseaux d'eau, de sources et d'eaux profondes qui sourdent dans les vallées et dans les montagnes». Un pays comme votre pays? Certes, non! Jésus ne donne pas comme le monde donne (Jean 14:27).

Faute de pouvoir faire accepter au croyant ses ressources trompeuses, l'Ennemi cherchera à le détourner de sa Ressource suprême: son Dieu fort (voir versets 33 à 35). Quelle réponse le chrétien doit-il faire? Se taire tout simplement (verset 36). On ne discute pas avec le diable, on le fuit.

 

 

35               2 Rois 19:1-13

Devant l'assaut des armées assyriennes, Ézéchias a une étrange façon de mener la guerre. Au lieu d'une armure il se revêt d'un sac. Son quartier général, ce n'est pas sur le rempart qu'il l'établit, mais dans la maison de l'Éternel. Enfin, au lieu de faire appel à l'élite de ses soldats, il s'adresse à Ésaïe le prophète! Mais contre la hauteur et l’orgueil du roi d’Assyrie, n’est-ce pas de la bonne stratégie militaire enseignée par l’apôtre Paul? «Les armes de notre guerre ne sont pas charnelles — écrit-il en 2 Corinthiens 10:4, 5 — mais puissantes par Dieu pour la destruction des forteresses, détruisant les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu».

Ézéchias, dont le nom signifie «puissance de l'Éternel», sait auprès de qui trouver du secours (Psaume 121:2). Sa confiance n'est pas déçue. «Ne crains pas...», lui fait répondre le prophète. Précieuse parole que nous entendons si souvent dans la Bible et en particulier de la bouche du Seigneur: «Ne crains pas, crois seulement...» (Marc 5:36). Il a la langue des savants pour soutenir par une parole celui qui est las (Ésaïe 50:4). L'âme craintive, mais confiante, de son racheté encore dans l'épreuve reçoit par cette parole la force et le courage nécessaires pour attendre la délivrance.

 

 

36               2 Rois 19:14-24

Supporter en silence, ne rien répondre, telle est nous l'avons vu l'attitude du croyant, aussi bien devant les provocations du monde que devant ses propositions les plus séduisantes. Mais par contre devant son Dieu il peut prendre la parole. C'est ce que fait Ézéchias. Commençant par déployer sous les yeux de l'Éternel la lettre qu'il vient de recevoir, il Lui déclare en quelque sorte: Ceci te concerne; je te laisse le soin de t'en occuper. Car l'Assyrien a outragé Dieu Lui-même dont la gloire est ainsi en jeu (verset 19; voir Ps. 83:12, 18). Ézéchias complète ses étonnantes dispositions militaires par la plus habile des tactiques: celle qui consiste à se retirer, à s'effacer pour laisser l'ennemi en face de l'Éternel qui est le plus fort! Te laisser seul agir et, sûrs de la victoire, nous reposer en toi — dit un cantique. Dans nos difficultés, petites ou grandes, commençons par nous sentir trop faible pour surmonter l'obstacle. Exposons alors notre cas au Seigneur par la prière. Enfin, attendons paisiblement la délivrance d'en haut. Ainsi ce ne sera plus l'épreuve qui se placera comme un écran entre le Seigneur et nous, mais bien le Seigneur qui se tiendra Lui-même comme un bouclier protecteur entre l'épreuve et son racheté (lire Ps. 38:14, 15).

 

 

37               2 Rois 19:25-37

L'orgueil du roi d'Assyrie s'était enflé démesurément, car rien jusqu'alors n'avait pu lui résister. Voyez ce «je», six fois répété dans les versets 23 et 24. Mais cet orgueil est d'autant plus effrayant qu'il se mesure à Dieu lui-même. La folle prétention de l'homme à «être égal à Dieu» (Philippiens 2:6) se discerne clairement dans le monde d'aujourd'hui. Par la science, la technique, les progrès dont il s'attribue le mérite, ce monde s'achemine rapidement vers le moment où l'homme s'adorera lui-même dans un «surhomme» qui sera l'Antichrist.

L'Assyrien est également un personnage de la prophétie: une formidable puissance asiatique qui, dans le temps à venir, envahira la Palestine et fera le siège de Jérusalem. Mais elle sera détruite à l'apparition du Seigneur Jésus, figuré ici par l'ange de l'Éternel. Le camp assyrien est ravagé en une seule nuit. Puis Sankhérib à son tour est assassiné par ses propres fils dans le temple de son dieu Nisroc. Lui qui avait affirmé que l'Éternel ne pourrait délivrer Ézéchias, est frappé en la présence de son idole, bien incapable de le protéger.

Ainsi Dieu s'est glorifié, comme nous pouvons être sûrs qu'Il le fera toujours, en délivrant son serviteur fidèle.

 

 

38               2 Rois 20:1-11

Une seconde épreuve, plus terrible encore que la première, atteint à présent le malheureux roi. La mort frappe à sa porte. Dans sa détresse, cette fois aussi il a recours à l'Éternel. Il ne peut sans doute monter au sanctuaire selon son habitude, mais n'est-il pas toujours possible de trouver son Dieu, même sur un lit de maladie? Combien d'alités en font tous les jours la bienfaisante expérience!

Achaz, père d'Ézéchias, avait refusé le signe que l'Éternel voulait lui donner (Ésaïe 7:10 à 12). Et, sur le cadran solaire qu'il avait construit, l'heure du jugement approchait depuis avec rapidité. Mais ici le roi fidèle et pieux obtient avec la guérison un signe extraordinaire. Par le recul de l'ombre, Dieu lui montre qu'il accepte de retarder le châtiment.

Quelques détails de ce beau récit font penser par contraste au Seigneur Jésus. Dans le Psaume 102 nous avons Sa prière: «Mon Dieu, ne m'enlève pas à la moitié de mes jours!...» puis la réponse de Son Père: «Tes années sont de génération en génération» (verset 24). Ésaïe a annoncé la guérison du roi pour le troisième jour. Et Christ, entré véritablement dans la mort, en est sorti aussi le troisième jour.

 

 

39               2 Rois 20:12-21

Sorti vainqueur de deux épreuves, le pauvre Ézéchias va succomber à la troisième. Justement parce que cette dernière n'avait pas l'air d'être une épreuve! Quoi de plus flatteur que cette ambassade du roi de Babylone? Elle se présente avec une lettre et un cadeau pour Ézéchias. Ah! que n'a-t-il déployé cette lettre-là devant l'Éternel! Quant au cadeau, il va se trouver lié par lui, redevable vis-à-vis de ces étrangers. Combien les amabilités du monde sont dangereuses pour un chrétien! Elles trouvent si souvent un écho complaisant dans la vanité de son coeur. N'était-ce pas plutôt l'occasion pour Ézéchias de parler à ces hommes de la bonté et de la puissance de l'Éternel qui l'avait deux fois délivré? L'occasion aussi de leur faire connaître la maison de son Dieu? Au lieu de cela, il leur montre sa propre maison, son arsenal qui ne lui avait été d'aucune utilité contre Sankhérib, tous ses trésors dont maintenant l'Éternel lui annonce qu'il ne restera rien. «Qu’ont-ils vu dans ta maison?» Sérieuse question! Que voient les visiteurs dans nos maisons, de quoi leur parlons-nous? Des trésors tous périssables, que nous nous flattons de posséder? Ou de Celui à qui tout appartient?

Ézéchias, reconnaît qu'il a mérité le jugement. Et là se termine la vie de ce roi fidèle.

 

 

40               2 Rois 21:1-18

Ézéchias avait été le plus fidèle des rois depuis David. Son fils Manassé sera le plus détestable. «Il fit outre mesure ce qui est mauvais aux yeux de l'Éternel» (verset 6). Et à tous ses crimes, s'ajoute la responsabilité d'être le fils du pieux Ézéchias, celui qui jadis avait dit: «Le père fera connaître aux fils ta vérité» (Ésaïe 38:19). Si nous n'avions que ce seul chapitre à son sujet, nous dirions qu'à coup sûr un tel homme est perdu pour l'éternité. Mais le 2e Livre des Chroniques (chapitre 33:12, 13), qui nous donne la fin de son histoire, nous apprend que la grâce de Dieu a eu le dernier mot. Qui aurait cru qu'un homme semblable pouvait se repentir, prier et être exaucé? En vérité les pensées de Dieu ne sont pas nos pensées. Notre salut ne dépend pas de la manière plus ou moins honnête dont nous avons pu nous conduire. Il résulte de l’incomparable grâce du Dieu d'amour. Ce que nous avons fait avant notre conversion devrait de toute manière nous paraître abominable devant Dieu. Paul s'appelait lui-même le premier des pécheurs, parce qu'il avait persécuté l'assemblée. «Mais miséricorde m'a été faite... — ajoute-t-il — afin qu'en moi, le premier, Jésus Christ montrât toute sa patience...» (1 Timothée 1:16).

 

 

41               2 Rois 21:19-26; 22:1-7

Amon succède à Manassé. Après deux ans d'un règne impie, il périt de mort violente. Et le petit Josias, son fils, monte sur le trône à l'âge de huit ans. Nous nous souvenons que son nom avait déjà été prononcé bien des siècles plus tôt par un prophète qui était monté à Béthel pour parler contre l'autel en présence de Jéroboam (1 Rois 13:2). Ce fils devait naître à la maison de David pour accomplir la justice et le jugement. Ainsi, nous voyons qu'en présence du mal qu'Il supportait, les pensées de Dieu se tournaient depuis longtemps vers cet enfant. Mais de toute éternité elles reposaient sur le petit enfant de Bethléhem qui deviendrait le Sauveur du monde.

Le règne de Josias, comme celui de son aïeul Ézéchias, correspond à ce qu'on appelle un réveil. Dans l'état de sommeil de la chrétienté, le Saint Esprit a produit encore, ici ou là, de semblables réveils. Celui dont Josias est le remarquable instrument se trouve caractérisé: Par un nouvel intérêt pour la maison de Dieu, — par un retour au saint Livre, — enfin par le souci de se séparer du mal. L’exemple du petit roi Josias rappelle aussi à tous nos enfants qu’il n’est jamais trop tôt pour faire «ce qui est droit aux yeux du Seigneur» (v. 2).

 

 

42               2 Rois 22:8-20

Les travaux entrepris par Josias dans la maison de l'Éternel ont amené la découverte du livre de la loi. Il avait été perdu, oublié même des sacrificateurs qui pourtant avaient charge de le garder (Deutéronome 31, versets 9 et 26). Au cours de l'histoire de l'Église, le grand réveil de la Réformation a remis en honneur les Saintes Écritures. Après les siècles d'obscurité du Moyen Âge, le livre de Dieu a été tiré de l'ombre, traduit dans les langues populaires, imprimé et répandu dans tous les milieux. N'oublions pas ce sujet de reconnaissance. La lecture de la Bible a alors ouvert les yeux de beaucoup sur l'état de ruine de la chrétienté. Mais, en même temps, la lumière de l'Évangile est venue éclairer les âmes ignorantes. Car cette Parole de vie ne nous montre pas seulement, comme le livre de la loi à Josias, ce que Dieu attendait de l'homme et comment ce dernier y a entièrement manqué (Ancien Testament). Elle nous apprend aussi maintenant ce qu'Il s'est proposé en Christ, le nouvel Homme, et que Celui-ci a entièrement accompli (c'est tout le Nouveau Testament). Si la Bible est un livre qui nous place devant toute notre responsabilité, elle nous apporte aussi le merveilleux message de la grâce de Dieu envers de pauvres pécheurs perdus.

 

 

43               2 Rois 23:1-11

Après la parole de jugement que l’Éternel vient de prononcer, Josias aurait pu conclure: À quoi bon purifier ce lieu sur lequel l’Éternel va allumer Sa colère? Mais ce n’est jamais ainsi que raisonne un croyant fidèle. Même à la veille du jugement final, l’Écriture enjoint: «Que celui qui est saint soit sanctifié encore» (Apocalypse 22:11).

En application de ce qui lui a été lu dans Deutéronome 31:1 l, le roi, qui maintenant reconnaît personnellement la valeur de la Parole de Dieu, a le souci de la faire entendre à tous «depuis le petit jusqu'au grand». Avons-nous ce même désir de faire connaître autour de nous la vivante et opérante Parole?

Le zèle de la maison de Dieu «dévore» Josias, comme il dévorera ensuite Un plus grand que lui (Jean 2:15 à 17). Souvenons-nous à cette occasion de la question que l'apôtre Paul pose aux Corinthiens: «Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous?... le temple de Dieu est saint et tels vous êtes» (1 Corinthiens 3:16, 17; 6:19). Recevrions-nous un noble visiteur dans une maison pleine de désordre et de saleté? Lui-même s'y sentirait-il à son aise? À plus forte raison quand il s'agit de l'Hôte divin qui veut faire Sa demeure dans notre coeur. L'honorer c'est d'abord mettre de l'ordre dans ce coeur, ôter tout ce qui l'encombre et le souille.

 

 

44               2 Rois 23:12-23

Josias poursuit son courageux travail de purification. Et voici qu'au milieu des sépulcres des sacrificateurs d'idoles se dresse un autre tombeau. C'est celui de l'homme de Dieu qui avait annoncé les choses qui maintenant s'accomplissent. Des ossements reposaient ainsi les uns près des autres, promis à une résurrection différente. Le Seigneur à sa venue distinguera et ressuscitera du milieu des morts les corps des croyants «endormis» (1 Thessaloniciens 4:13...). Les autres seront laissés pour la résurrection du jugement.

Josias a compris qu'avant de célébrer dignement la Pâque à l'Éternel, toute souillure devait être préalablement ôtée du pays. Le culte du Dieu Saint ne peut s'accorder avec ce qui rappelle celui des idoles (2 Corinthiens 6:16-17). S’il veut pouvoir prononcer dignement le nom du Seigneur, le croyant est invité à se retirer de l'iniquité, à se purifier des vases à déshonneur (2 Tim. 2:18). Être séparé, se retirer, se purifier, autant de devoirs pénibles et qui nous feront sans doute accuser d'orgueil et d’étroitesse. Mais c'est ce que Dieu nous demande avant tout service pour Lui. Voyez quelle en a été la conséquence bénie pour Josias et le peuple: «Aucune Pâque n'avait été célébrée comme cette Pâque, depuis les jours des juges»

 

 

45               2 Rois 23:24-37

Malgré la fidélité de son roi, le peuple n'était pas revenu de tout son coeur à l'Éternel (Jérémie 3:10). «Juda la perfide» n'a pas tiré leçon du châtiment subi par «Israël l'infidèle». Aussi l'heure va-t-elle sonner où cette tribu devra à son tour être chassée du pays.

Pour accomplir Ses desseins, Dieu s'est servi des grands peuples de l'antiquité, comme aussi des nations modernes, agents inconscients de Ses voies envers Israël. Il contrôle les événements mondiaux et les emploie pour protéger ou discipliner les siens.

Les deux grandes puissances du temps de Josias étaient l'Égypte et, l'Assyrie. Situés de part et d'autre du pays de Canaan, ces deux royaumes en perpétuel conflit devaient, pour se combattre, traverser le territoire d'Israël. Josias, prenant parti pour le roi d'Assyrie, tente de s'opposer au passage du Pharaon Neco, mais il est tué par ce dernier à Meguiddo. Que ne s'est-il séparé du monde et de ses alliances aussi soigneusement qu'il s'était séparé du mal! Il a pris parti dans une dispute qui n’était pas la sienne et en subit les fatales conséquences (Prov. 26:17).

Joakhaz, fils de Josias, après un mauvais règne de trois mois, tombe au pouvoir de Neco. Celui-ci le déporte et le remplace par son frère Jehoiakim qui ne sera pas meilleur que lui.

 

 

46               2 Rois 24:1-20

Selon la prophétie d'Ésaïe 10, la puissance assyrienne a été anéantie. Sur ses ruines s'est élevé l'empire babylonien englobant la quasi-totalité du monde ancien, y compris l'Égypte, et appelé de ce fait le premier grand empire des nations. C'est un tournant de l'histoire du monde. Israël est mis de côté; il cesse d'être le siège du gouvernement de Dieu sur la terre. Ce gouvernement est confié aux «nations» (les peuples non juifs) et ce qu'on appelle le temps des nations va commencer. Il dure encore aujourd'hui.

Jehoïakim, roi de Juda, devenu lui aussi vassal de Nebucadnetsar, se révolte au bout de trois ans et son fils Jehoïakin (ou Jéconias), qui lui succède, en fait autant. Alors a lieu la première transportation de Juda à Babylone. Événement solennel! Et pourtant une dernière occasion est laissée aux plus pauvres du peuple qui échappent à la déportation. À leur tête, Nebucadnetsar place sur le trône de Juda un troisième fils de Josias: Sédécias. Mais celui-ci n'agit pas autrement que ses prédécesseurs. L'aveuglement de ces derniers rois est d'autant plus coupable que Jérémie le prophète n'a cessé durant leurs règnes de les avertir de la part de l'Éternel.

 

 

47               2 Rois 25:1-17

Excédé par l'esprit de rébellion des rois de Juda, Nebucadnetsar pour la troisième fois monte contre Jérusalem, l'investit et y pénètre après plus d'un an de siège. Et cette fois il n'y a pas de miséricorde pour l'orgueilleuse cité. Elle est entièrement brûlée, à commencer par le Temple. Ses murailles sont démolies, ses habitants emmenés en captivité. Sédécias subit les cruelles conséquences de son obstination. Seuls quelques campagnards sont laissés dans le pays.

Puis les gardes chaldéens s'acharnent contre le Temple qui pour eux symbolise l'esprit de résistance. Non contents de l'avoir brûlé, ils réussissent à briser et à emporter les puissantes colonnes d'airain, ainsi que la mer, ses bases et le reste des ustensiles. Pourquoi les versets 16 et 17 répètent-ils quelques détails de l'ornementation des colonnes, précisément au moment où elles vont disparaître? Sans doute pour une raison bien touchante: N'est-ce pas là le dernier regard jeté sur un objet qu'on aime et qu'on s'attarde à contempler encore? Combien elles étaient belles ces colonnes, images de la stabilité et de la force que l'Éternel retirait dorénavant à Son peuple désobéissant et rebelle! (1 Rois 7:21).

 

 

48               2 Rois 25:18-30

Ainsi finissent ces deux livres des Rois (qui n'en font qu'un seul dans l'original hébreu). Ils s'étaient ouverts sur la gloire du roi d'Israël, et s'achèvent sur celle du roi de Babylone. Ils débutaient par l'édification du temple; ils se terminent par le tableau de sa destruction. Au commencement, le premier successeur de David était monté sur le trône à Jérusalem (1 Rois 1). À la fin, son dernier descendant a été enfermé dans une prison à Babylone. Entre ce commencement et cette fin, de chapitre en chapitre, nous avons assisté au lamentable déclin. Ainsi en est-il une fois de plus de tout ce qui est confié à l'homme! En vérité son coeur est bien trompeur et incurable (Jérémie 17:9). Et Ézéchiel, dont la voix va se faire entendre pendant ce temps de captivité, le confirme dans cette exclamation navrante: «Oh! que ton coeur est faible, dit le Seigneur, l'Éternel, que tu aies fait toutes ces choses!...» (Ézéchiel 16:30).

Il est consolant de voir poindre dans les derniers versets un tout petit début de restauration. Dieu nous montre que Son travail n'est pas terminé. Le dernier mot Lui appartiendra, lorsque après la faillite de tous ces rois, paraîtra le Christ, le Fils de David, le vrai Roi d'Israël.