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La mort — un ennemi vaincu — 1 Corinthiens 15
Au sujet de la RÉSURRECTION
Christian Briem
Éd. 2006. Traduit de l’allemand
Table des matières abrégée :
2 Vue d’ensemble sur 1 Corinthiens 15:1-28
3 La résurrection du corps (15:35-49)
4 La venue du Seigneur et la victoire (15:50-58)
Table des matières détaillée :
2 Vue d’ensemble sur 1 Corinthiens 15:1-28
3 La résurrection du corps (15:35-49)
3.1 Arguments de l’incrédulité (15:35)
3.2 Exemples de la nature servant de modèles
3.2.1 Mourir : la condition pour une vie nouvelle (15:36)
3.2.2 Identité malgré la transformation (15:37-38)
3.3 Semailles et moisson (15:42-44)
3.3.1 Le caractère de la résurrection
3.3.1.1 Corruption et incorruptibilité (15:42b)
3.3.1.2 Déshonneur et gloire (15:43a)
3.3.1.3 Faiblesse et puissance (15:43b)
3.3.1.4 Corps animal et corps spirituel (15:44)
3.3.2 Encore d’autres contrastes
3.3.2.1 Premier Adam – dernier Adam (15:45-46)
3.3.2.2 Premier homme, second homme (15:47-49)
4 La venue du Seigneur et la victoire (15:50-58)
4.1 Hériter du royaume de Dieu (15:50)
4.1.1 La chair et le sang (15:50)
4.2 Le changement [ou : transmutation] des croyants (15:51)
4.2.1 Un mystère (ou : secret)
4.2.2 La résurrection dans l’Ancien Testament
4.2.3 Une résurrection d’entre
4.2.4 Tous seront changés (15:51)
4.2.5 La dernière trompette (15:52ab)
4.3 Incorruptibilité — Immortalité (15:53)
4.4 La mort engloutie en victoire (15:54-55)
4.4.1 La victoire de la mort ? (15:55)
4.4.2 L’aiguillon de la mort, la puissance du péché (15:56)
La résurrection de Jésus Christ occupe une place centrale dans le Nouveau Testament. Ce n’est pas seulement la résurrection des croyants qui s’y rattache directement, mais tout le christianisme est basé dessus, ou croule avec. Et bien que la résurrection soit l’espérance de l’église (ou : assemblée), il y avait déjà au temps de l’apôtre Paul des gens parmi les croyants de Corinthe qui prétendaient qu’il n’y a pas de résurrection des morts (15:12).
Il est évident que derrière de telles affirmations se trouve le « serpent ancien » lui-même, tout simplement. Au commencement de l’humanité, Satan disait au premier couple humain : « Vous ne mourrez point certainement », et il remplaçait la parole de Dieu par sa propre parole ; de la même manière aujourd’hui, il dit : « Vous ne vivrez point certainement », car il n’arrive plus à tenir le mensonge précédent. Nous ne devrions même pas lui prêter l’oreille une seconde ! Ève lui prêta l’oreille, et ce fut la chute. Mettons bien plutôt notre confiance en Dieu et en Sa parole ! Nous serons alors du bon côté. Or Dieu dit qu’il y a une résurrection corporelle des morts, et la Bible nous le montre de manière non équivoque dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament.
Déjà dans l’un des plus anciens livres de la Bible, la question était posée : « Si un homme meurt, revivra-t-il ? » C’est le patriarche Job lui-même qui la posait, sous l’empire de la maladie et de la souffrance (Job 14:14). Un peu plus tard dans son livre, il donne lui-même la réponse : « Et moi, je sais que mon Rédempteur est vivant, et que, le dernier, Il sera debout sur la terre ; et après ma peau, ceci sera détruit, et de ma chair je verrai Dieu, Que je verrai, moi, pour moi-même ; et mes yeux [Le] verront, et non un autre » (Job 19:25-27). Quelle triomphe de la foi chez cet homme qui, condamné par ses amis, voyait sa peau déjà rongée par les vers, et qui savait que bientôt son corps aussi allait être livré à la destruction — cet homme pouvait, au milieu de sa détresse, lever les yeux par la foi vers Dieu, et parler de la résurrection de son corps !
Lorsque le Fils de Dieu, notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ, était sur cette terre, Il parla également de la résurrection des morts, pas seulement la Sienne, mais aussi de la résurrection en général. Il dit une fois aux sadducéens, ces rationalistes incrédules : « Or que les morts ressuscitent, Moïse même l’a montré, au [titre] : ‘Du buisson’, quand il appelle le Seigneur : le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob. Or il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ; car pour lui tous vivent » (Luc 20:37, 38). Oui, les morts ressusciteront. Mais ce que le Seigneur ajoute, à savoir que Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants, et que tous vivent pour Lui, montre en même temps la vérité de l’immortalité de l’âme. Pour Lui tous vivent, non seulement Abraham, Isaac et Jacob, mais tous les hommes, même si, dans leurs corps, ils sont morts depuis longtemps.
Dans ce petit ouvrage, et avec l’aide du Seigneur, nous aimerions nous occuper de ce que l’Écriture Sainte nous dit de la résurrection des croyants, et plus précisément sur la manière dont les croyants ressusciteront. Certes, Dieu nous donne la victoire, la victoire sur la mort. Il nous l’a promis (1 Cor 15:57). Mais comment le fera-t-Il ? De quel sorte de corps nous revêtira-t-Il au ciel ? Pour avoir des éclaircissements à ce sujet, nous désirons considérer le chapitre 15 de la première épître aux Corinthiens, et surtout la dernière partie (15:35-58), car c’est justement de ce sujet dont elle s’occupe. Mais auparavant, il nous faudra aussi jeter un œil sur le contenu de la première partie (15:1-28), car les enseignements riches de ce passage sont à la base de nos considérations ultérieures.
Pour réfuter les affirmations de ceux de Corinthe d’après lesquels il n’y aurait pas de résurrection de morts, l’apôtre Paul présente aux saints à Corinthe une série de faits et de vérités qui sont chacun de la plus haute importance.
Versets 1, 2
Le salut ne s’acquiert qu’en croyant à l’évangile, — non pas en y croyant de manière simplement intellectuelle ou sentimentale (ce serait une foi « vaine »), mais du cœur. Il n’y a pas de salut en dehors de l’évangile.
Versets 3, 4
Trois grands faits de l’évangile constituent la base (le fondement) de la bonne nouvelle de Dieu. Le premier fait est que Christ est mort pour nos péchés. C’était une mort expiatoire, et non pas seulement une mort de martyr. Le deuxième fait est qu’Il a été enseveli. C’était la preuve la plus certaine qu’il était effectivement mort. En même temps aussi, toutes les espérances des croyants Juifs ont été ensevelies avec Lui (Luc 24:21). Le troisième fait est que Christ est ressuscité le troisième jour, non pas seulement d’après Ses propres paroles (Matt. 27:63), mais aussi « selon les Écritures ». Le corps qui pendait à la croix est le même corps qui a été ressuscité du tombeau.
Versets 5-11
Jamais une vérité a été aussi soigneusement attestée que celle de la résurrection de Christ. On en trouve sept fois le témoignage dans ces versets. Le premier témoignage est celui des saintes Écritures mêmes (voir Jonas 2:1; Osée 6:2; Ps. 16:10; Gen. 22:4,5; Héb. 11:17-19; És. 53:10b). Ensuite cinq occasions sont nommées où le Seigneur ressuscité s’est présenté à des croyants individuellement ou en groupes, pendant les quarante jours avant Son ascension. Le fait que la plupart de ces témoins vivaient encore au moment de la rédaction de l’épître, renforce le poids de leur témoignage. Le septième témoin de Sa résurrection était l’apôtre Paul lui-même. Mais il avait vu le Seigneur non seulement en tant que ressuscité d’entre les morts, mais comme glorifié dans le ciel, ce qui a marqué tout son service de son empreinte.
Versets 12-19
Ces versets répondent à la question : Si Christ n’était pas ressuscité, quelle en serait la conséquence ? Les conséquences en seraient bouleversantes : Le message de l’apôtre Paul et des autres apôtres serait alors vain (creux, vide) ; ils seraient de faux témoins ; la foi des vrais chrétiens serait du néant ; ils seraient encore dans leurs péchés ; ceux qui se sont endormis en Christ seraient perdus. S’il en était ainsi, les croyants ne seraient pas les plus heureux, mais les plus misérables, les plus pitoyables de tous les hommes. Ils auraient en fait perdu les deux mondes, le présent et le futur !
Verset 20
L’apôtre tourne le dos abruptement à toute l’absurdité des raisonnements humains pour passer aux faits de la révélation divine : Christ est ressuscité d’entre les morts, et est donc les prémices de ceux qui se sont endormis. Cela montre clairement deux choses : D’abord qu’il s’agit d’une résurrection d’entre les morts (et non pas simplement des morts), et ensuite que Sa résurrection est un modèle de celle des Siens. Nous allons revenir sur ces deux points plus loin.
Versets 21,22
Il y a deux familles. La famille d’Adam englobe toute l’humanité, et tous meurent. La famille de Christ se compose de tous les Siens, de tous ceux qui sont « du Christ » (15:23). Ils seront rendus vivants quant à leur corps. Nous reviendrons plus loin en détail sur les deux têtes (ou : chefs) auxquelles se rattachent ces deux familles. Dans ce chapitre, il n’est parlé que de la résurrection des saints, c’est-à-dire de la « résurrection de vie » (Jean 5:29). La résurrection des injustes n’est pas le sujet de ce chapitre. Tout ce qui est dit ici sur la résurrection ne concerne que ceux qui ont cru. Il n’y a pas de rédemption universelle.
Versets 23-25
La résurrection se fera selon un ordre divin. Les prémices sont Christ. Avec Lui, la première résurrection a déjà commencé. Ensuite ce sera le tour de ceux qui sont du Christ à Sa venue. Cela comprend tous les saints de l’Ancien et du Nouveau Testament, depuis Adam jusqu’aux derniers saints, les martyrs juifs d’Apocalypse 20:4. Plus précisément, « la venue » ne signifie pas la venue effective du Seigneur, que ce soit l’enlèvement des saints ou l’établissement de Son royaume, mais Sa présence comme résultat de Sa venue.
« Ensuite la fin ». Cette fin ne signifie pas n’importe quelle fin d’une époque, mais la fin absolue, la fin de la première création, la fin du temps. Le Seigneur éliminera par le jugement toute principauté, toute autorité et puissance ennemies. Cela inclut la résurrection et le jugement des impies. Ils seront jugés avant qu’Il remette le royaume. Une fois qu’Il aura accompli tout cela, et qu’Il aura tout mis en accord avec les pensées de Son Dieu, et qu’Il aura rétabli toutes choses (Actes 3:21), alors tout sera accompli de son côté, et alors Il remettra le royaume à Son Dieu et Père (il ne Lui sera ni ôté ni donné à personne d’autre) ; cette transmission aura lieu à la fin de Son règne de mille ans (15:24).
Verset 25
Ce verset passe en revue (rétrospectivement) ce qui aura caractérisé Son règne. « Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds ». Lorsque le Père met les ennemis de Son Fils pour marchepied de Ses pieds (Héb.10:13), le Fils commencera à les fouler aux pieds. Il le fera dès Sa venue pour l’établissement de Son règne et jusqu’à la fin.
Verset 26
« Le dernier ennemi qui sera aboli, c’est la mort ». Après que toutes les puissances opposées restantes auront été éliminées par le gouvernement de Christ, le dernier ennemi restant sera la mort. La mort et le hadès cesseront d’être (Apoc. 20:14). Mais cela ne signifie rien d’autre que la résurrection des morts — la seule allusion dans notre chapitre à la résurrection des impies et des pécheurs, la « résurrection de jugement » (Jean 5:29). Tous ceux qui n’auront pas eu part à la première résurrection se tiendront, ressuscités, devant le grand trône blanc d’Apocalypse 20 pour recevoir la sentence de leur jugement éternel. Il ne s’y trouvera aucun croyant.
Verset 27, 28
Une fois que les choses en seront arrivées au point que tout l’univers sera entièrement assujetti à Dieu, et que la nouvelle création sera dans son état définitif, le Fils se dessaisira alors de la royauté médiatoriale qu’Il détenait en tant qu’homme, et sera à nouveau assujetti à « Celui qui lui a assujetti toutes choses » (15:28). Ce sera alors l’état éternel. Même que le Seigneur Jésus soit Dieu le Fils, et soit absolument un avec le Père, — en tant qu’homme Il sera tout de même assujetti à Son Père pour l’éternité, comme Il l’était sur cette terre. Dans toute l’éternité, Il prendra la position normale de l’homme que Dieu avait prévu pour l’homme dès le commencement — la place de subordination. Le Seigneur Jésus sera toujours un homme, de sorte que nous pourrons toujours et éternellement Le voir et jouir de Lui.
Lorsque le Seigneur Jésus prendra Sa place éternelle comme homme, en tant que chef (tête) de toute la famille des rachetés, cela conduira à ce que « Dieu sera tout en tous ». Alors toute administration et domination humaines seront abandonnées pour toujours, et Dieu, en tant que tel, (tout en étant toujours Père, Fils et Saint Esprit) aura la souveraineté sur tout — une souveraineté telle qu’Il l’avait dans l’éternité passée, et qui ne rencontrera plus aucune opposition.
Voilà pour la vue d’ensemble. Est-il possible qu’un croyant, un enfant de Dieu puisse rester indifférent lorsqu’il lui est accordé de regarder d’une telle manière dans le cœur de Dieu, et de jeter un coup d’œil dans l’éternité à venir et dans l’état éternel ? Cela ne nous jette-t-il pas dans l’adoration, dans la poussière devant Lui, de ce nous avons reçu un appel aussi élevé — être éternellement auprès de Christ dans la gloire de Dieu ?
Mais alors notre regard se tourne vers le futur proche, vers ce que nous attendons comme le prochain grand évènement — la résurrection lors de la venue du Seigneur Jésus. Elle est la condition préalable à tout ce qui va suivre. Mais cet évènement est d’une telle grandeur que nous avons besoin de la force du Saint Esprit pour pouvoir saisir dans nos cœurs les pensées divines. Nous allons donc nous tourner vers la dernière partie de cet extraordinaire « chapitre de la résurrection » en demandant à Dieu de nous ouvrir le cœur, et en même temps l’Écriture elle-même. Et avec tout cela, ne perdons jamais de vue que toutes les choses magnifiques que nous allons voir ne sont pourtant que le résultat des souffrances et de la mort de notre Sauveur. C’était la seule manière par laquelle Il pouvait vaincre le diable, et lui ôter le pouvoir de la mort (Héb. 2:14, 15), en sorte que pour nous, enfants de Dieu, la mort est déjà aujourd’hui un ennemi vaincu. Quelles en seront les conséquences dans l’avenir, nous allons le considérer dans ce qui suit avec l’aide de Dieu et dans une profonde reconnaissance.
Nous pourrions diviser en deux paragraphes la deuxième grande partie de la première épître aux Corinthiens :
· La résurrection du corps (15:35-49)
· La venue du Seigneur et la victoire (15:50-58)
La première partie de 1 Corinthiens 15 nous a montré clairement qu’il y a une relation indissoluble entre la résurrection de Christ et celle de Ses rachetés. Certains croyants à Corinthe n’attachaient pas beaucoup d’importance à la vérité sur la résurrection du corps, étant davantage occupés de la partie supérieure de l’homme, l’esprit ; ils pensaient être de cette manière très « spirituels ». Mais l’apôtre Paul leur avait enseigné combien la résurrection du corps était quelque chose d’essentiel et fondamental, et en même temps pratique dans ses conséquences.
Quelques détails avaient pourtant encore besoin d’être complétés. Par exemple, ces croyants étaient plus ou moins partis du fait que tous les croyants allaient mourir et qu’ils ressusciteraient lors de la venue de Christ. Mais en est-il vraiment ainsi ? N’y aura-t-il plus de saints vivants lors de la venue du Seigneur Jésus ? C’est la dernière partie de ce chapitre remarquable qui va nous en apprendre davantage là-dessus et sur bien d’autres questions.
Jusqu’ici l’apôtre Paul avait parlé du fait de la résurrection. Maintenant il enchaîne en plaçant devant le croyant le caractère et le processus de cet évènement merveilleux. À la discussion sur la transformation que subira notre corps lors de la résurrection, se mêle facilement des doutes sur la résurrection elle-même ; c’est le diable qui les alimente. Dieu connaît les dangers qui guettent Ses enfants, et conduit ainsi Son serviteur à s’emparer de quelques arguments de l’incrédulité non seulement pour combattre ainsi l’ennemi, mais aussi pour faire briller d’autant plus clairement le comment de la résurrection.
En elle-même, la doctrine de la résurrection corporelle avait été présentée de façon suffisamment claire pour tous ceux qui sont réellement prêts à se soumettre à l’enseignement divin. Quand on connaît la toute puissance et l’omniscience de Dieu, on n’a pas de problème avec la résurrection. Mais les Corinthiens, malgré leur peu de connaissance de Dieu et de Son être, étaient des intellectuels discuteurs, et parmi eux il y avait des gens qui, sans attaquer ouvertement la vérité, cherchaient à mesurer les faits et vérités divins à l’aune de l’expérience humaine, faisant semblant d’être sincères en se lamentant sur « leurs difficultés ». Il semble que les croyants à Corinthe, au moins en partie, s’étaient déjà laissés contaminer par l’esprit des rationalistes. Car l’apôtre avait dû leur lancer un appel qui était un blâme : « Réveillez-vous [pour vivre] justement, et ne péchez pas ; car quelques-uns sont dans l’ignorance de Dieu, je vous le dis à votre honte » (15:34).
L’apôtre anticipe deux questions des sceptiques incrédules sur la résurrection des saints, qui se ramènent les deux au « comment ? » de la résurrection :
« Mais quelqu’un dira : Comment ressuscitent les morts, et avec quel corps viennent-ils ? » (15:35)
On peut dire que la première question a trait au déroulement de la résurrection, et la deuxième à son caractère. La réponse à ces deux questions se trouve dans la suite du chapitre, mais l’apôtre commence par répondre à la deuxième question (à partir du v. 42), peut-être parce qu’elle est plus définitive (la réponse à la première figure à partir du v. 50). Si, par la grâce de Dieu, l’apôtre Paul aborde ces questions, ce n’est pas pour revaloriser les arguments incrédules de certains sceptiques, mais pour fortifier la foi des saints en danger ; et il y avait bien de quoi, comme on l’a déjà vu, et nous sommes certains qu’il y en a autant besoin aujourd’hui.
Si nous comprenons le genre de raisonnements qui se trouvent derrière ces questions, il devient clair qu’il s’agit d’objections provenant de l’incrédulité. Les hommes ne peuvent se représenter un corps humain que sous une forme terrestre, comme nous le connaissons d’après la vie ici-bas. Du fait qu’un corps de ce genre, tiré de la poussière de la mort et ramené à la vie par la puissance de Dieu, ne serait pas adapté au ciel, les sceptiques attaquent le principe lui-même, et en tirent la conclusion : Il n’y a pas du tout de résurrection du corps. Peut-être posent-ils ces questions uniquement pour susciter une réponse des croyants qui puisse leur donner occasion de se moquer d’eux, en disant que ces corps de résurrection ne sont même pas adaptés pour le ciel.
Cela confirme une fois de plus que nous ne saurions absolument rien sur ce qui aura lieu après la mort si Dieu ne nous l’avait pas révélé. Abandonnés à nous-mêmes, nous n’en saurions pas plus que les philosophes 5 siècles avant Jésus Christ : Socrate, Platon, Aristote, et bien d’autres, ont beaucoup réfléchi sur la vie, la mort et l’au-delà, mais dans le meilleur des cas, ce n’était que des spéculations.
Or Dieu a parlé, bien-aimés ! Il a donné des révélations sur ce qui va arriver « dans l’au-delà », et aussi sur la sorte de corps dont Il nous revêtira lors de la résurrection. C’est maintenant une joie pour nous d’apprendre davantage sur ce sujet par le moyen de Sa parole qui ne trompe pas. Le propre du croyant n’est pas de discuter ce que Dieu dit. De plus, il n’essaie pas d’expliquer par son intelligence ce qui se trouve au delà de la capacité de compréhension humaine. Bien plutôt il croit simplement à ce que Dieu a révélé dans Sa parole. Il se peut que lui aussi ne comprenne pas beaucoup par son intelligence ce que Dieu communique sur les processus puissants et surnaturels. Mais cela ne l’inquiète guère puisqu’il sait que le Dieu tout-puissant et omniscient veut dire et fera exactement ce qu’Il dit. Toute vraie connaissance se trouve auprès de Dieu. Lorsque Dieu nous communique quelque chose qui vient de Sa connaissance insondable, et quand Il parle de manière très simple et presque évidente sur les événements les plus extraordinaires, cela nous rend heureux et reconnaissants outre mesure.
Avant que l’auteur inspiré de l’épître entre dans le détail des deux questions, il voit la nécessité de mettre en lumière la folie de ceux qui ont la prétention de pouvoir mettre en doute la toute-puissance de Dieu dans la résurrection.
« Insensé ! ce que tu sèmes n’est pas vivifié s’il ne meurt » (15:36).
On a fait remarquer à juste titre que le qualificatif d’« insensé » est autant inspiré du Saint Esprit que la parole précieuse de Jean 3:16. C’est un terme fort, et n’a pas ici le sens habituel de « stupide, bête, sot », mais il décrit quelqu’un qui ne réfléchit pas, qui ne pense pas. Rejeter ce que l’on ne peut pas expliquer n’est pas seulement sot, mais cela témoigne d’un manque de capacité à réellement réfléchir lorsqu’on ne voit même pas les analogies ou similitudes entre la nature et les processus spirituels.
Dieu a donné dans Sa création beaucoup d’images de la résurrection. Avant d’entrer davantage dans l’image donnée dans ce verset, j’aimerais attirer l’attention sur une autre image qui m’a toujours particulièrement impressionné. Je pense à la chenille plus ou moins laide, qui n’arrête pas de faire des trous dans les feuilles qui la portent. On préférerait l’écraser du pied. Mais arrêtons-nous un peu ! et observons ce qui arrive au bout de quelque temps à cet insecte rampant d’apparence peu sympathique. Une transformation étrange s’accomplit : La chenille commence à s’embobiner complètement dans un cocon. Elle hiberne dans cet état apparemment sans vie. Puis au printemps elle perce sa prison, et qu’en sort-il ? une chenille ? Non, un papillon bien coloré et bien dessiné, si l’on peut dire, — une créature qui ne va plus ramper par terre, ni sur des feuilles ou des branches, mais qui s’envole dans les airs. C’est une très belle image de ce que sera la résurrection.
Mais l’exemple que l’Écriture sainte donne dans notre verset (15:36), attire l’attention sur une circonstance particulière qui ne ressort pas très clairement de l’exemple de la transformation de l’insecte : Le grain de semence semé en terre doit mourir avant d’amener une vie nouvelle. Le Seigneur Jésus a Lui aussi utilisé cette image à l’égard de Lui-même, de Sa mort expiatoire et de Sa résurrection : « En vérité, en vérité, je vous dis : À moins que le grain de blé, tombant en terre, ne meure, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jean 12:24).
N’est-ce pas manquer de sens que de ne pas remarquer cette analogie à la nature ? Le pain quotidien que mange le sceptique est pourtant un témoin muet de la vérité qu’il nie : Le grain devait mourir avant que la plante puisse vivre. S’il pensait davantage au processus habituel de la nature, avec un cœur plus sage, s’il réfléchissait davantage à sa propre habitude de faire (« ce que tu sèmes… »), il aurait alors moins de difficultés avec la résurrection. L’apôtre se montre presque surpris du manque de réflexion de telles personnes ; ils sont si pesants qu’ils ne saisissent rien de ce qui s’offre à leurs yeux tous les jours, et qu’ils sont incapables d’en tirer les conclusions qui s’imposent. Dieu, qui avait initié l’homme dès le début à la bonne pratique de semer et de moissonner (És. 28:23-29), ne doit-Il pas être capable de faire quelque chose de bien plus grand ? En fait il y a beaucoup de cas où la nature offre à l’œil éduqué par Dieu des parallèles avec l’action de Dieu dans le domaine spirituel.
Cependant, en appliquant une analogie ou une comparaison, il ne faut pas aller au-delà du point spécifique de la comparaison, qui, dans notre cas est celui-ci : la dissolution de l’ordre de choses existant (= la mort) précède la vie nouvelle. Ce qui vient en premier est nécessaire pour qu’arrive ce qui vient en second, et ce qui vient en second dépend de ce qui vient en premier. L’analogie ne se trouve pas entre le germe de la semence et quelque chose de semblable qui serait présent dans notre corps mort et enterré ; car dans notre corps mort, il ne se trouve rien qui soit en aucune manière comparable à ce germe. Encore un point qui aide beaucoup à comprendre : La mort ne signifie pas extinction ou anéantissement, soit que nous pensions au grain de semence ou bien à notre corps, mais il s’agit d’une dissolution, d’une séparation. Lorsqu’un homme meurt, l’ordre existant de l’esprit, de l’âme et du corps, est dissous ; autrement dit : Le lien entre la partie invisible (esprit, âme) et la partie visible (corps) est dissous, d’où il s’ensuit la corruption du corps. Mais à partir de là, il y aura comme résultat le déploiement d’une nouvelle vie. La mort n’est donc pas un obstacle à la résurrection, mais elle en est bien plutôt la condition nécessaire.
Les deux versets suivants développent ce qui vient d’être dit. Il ne s’agit pas d’une nouvelle comparaison, mais l’analogie déjà employée est poursuivie et développée. L’écrivain inspiré rattache donc ce verset à ce qui précède par le mot « et ».
« Et quant à ce que tu sèmes, tu ne sèmes pas le corps qui sera, mais le simple grain, de blé, comme il se rencontre, ou de quelqu’une des autres semences ; mais Dieu lui donne un corps comme il a voulu, et à chacune des semences son propre corps » (1 Cor.15:37, 38).
Le verset 36 traitait du fait de la résurrection. Maintenant l’apôtre parle, également sous forme imagée, de l’art et la manière de la transformation. Ce faisant, il prépare ce qu’il va dire plus loin (à partir du verset 42) sur la « résurrection des morts » et son caractère, mais il le dira alors sous forme plus directe.
L’agriculteur qui sème la semence dans son champ sait bien deux choses : d’abord, s’il sème du blé, il poussera du blé ; ensuite, s’il sème un grain nu, ce qu’il récoltera aura une forme très différente, plus riche. Cela nous apprend déjà quelque chose de très important : Malgré la transformation merveilleuse qui s’accomplit, une identité absolue subsiste. Chaque semence conduit à sa propre plante ; mais ce qui pousse se différencie fortement de ce qui est semé. Nous reviendrons davantage là-dessus plus loin.
Tout d’abord faisons attention à la différence entre « Tu » et « Dieu » : « ce que tu sèmes…. ce que tu sèmes » — « mais Dieu…». Nous ne pouvons que semer ; c’est tout ; nous ne sommes pas capables de faire plus. Mais Dieu fait le reste, c’est Lui qui fait ce qui est vraiment important. Ce qui est placé dans la terre est un grain nu, et ce qui pousse est une plante magnifique. C’est Dieu qui est responsable de ce miracle, car il est dit : « Dieu lui donne son corps ». Paul ne fait pas ici un exposé scientifique sur la biologie, et il ne parle pas non plus des « lois de la nature ». Non, il revient à Dieu Lui-même qui a créé tous les lois de la nature. Et si nous ne perdons pas de vue la raison pour laquelle il présente cette analogie, il y a une chose qui devient tout de suite très claire : La résurrection de notre corps mort sera également et entièrement l’œuvre de Dieu. C’est Dieu qui nous donne le corps de résurrection.
Et encore autre chose : Dieu fait Son œuvre avec le grain nu auquel Il donne un corps « comme Il a voulu ». Pourquoi le verbe est-il au passé ici ? C’est que lors de la création des plantes, Il a déjà déterminé que chaque « herbe » devait donner une semence « selon son espèce » (Gen. 1:11, 12). Dès le début il y a eu différentes « espèces », selon le bon plaisir de Dieu, et cela n’a pas changé depuis ; c’est toujours resté pareil. Chaque sorte de semence génère son propre « corps », caractéristique de l’espèce. Pourtant les incrédules excluent Dieu et la création de leurs réflexions, et ils introduisent l’« évolution » à la place. Mais la phrase « à chacune des semences son propre corps » démasque de telles pensées et montre qu’elles sont de la pure spéculation.
Si nous faisons l’application de l’action de notre grand Dieu dans la nature, à Son action dans la résurrection des saints (et ici c’est justement l’intention du Saint Esprit), nous pouvons en tirer des conclusions importantes :
La résurrection des croyants amènera, quant au corps, un changement radical. Un « épi » magnifique sortira du « grain nu », et ce corps de résurrection que Dieu nous donnera sera entièrement selon Sa volonté. Malgré ce grand changement, l’identité personnelle sera néanmoins absolument conservée. Cela veut dire que la personnalité du croyant que Dieu a créée restera entièrement intacte, malgré tout le grand changement du corps. Cela inclut que les enfants de Dieu pourront se reconnaître mutuellement dans la résurrection — une pensée très heureuse ! Job reste Job, David reste David, Paul reste Paul, et toi, tu restes toi-même. N’y a-t-il pas là de quoi nous réjouir dès aujourd’hui du jour de la résurrection, d’autant plus que non seulement nous nous verrons et nous nous reconnaîtrons l’un l’autre, mais en premier lieu nous verrons et reconnaîtrons Celui qui a donné Sa vie pour nous, et qui est ainsi la cause de tout notre bonheur ?
La scène merveilleuse sur la montagne de la transfiguration confirme ce qui vient d’être dit. Les disciples du Seigneur n’avaient naturellement jamais vu Moïse et Élie. Mais quand ces deux hommes « apparurent en gloire » avec le Seigneur, les disciples purent les reconnaître tout de suite. Mais malgré tout, c’est le Seigneur qui était la personne centrale ; c’est à Lui que furent adressées les paroles du Père depuis la nue, et c’est vers Lui que furent tournés les cœurs des disciples : « Écoutez le » ! (Luc 9).
Nous avons vu jusqu’ici quelle erreur c’est, d’admettre que l’état de notre corps dans la résurrection soit semblable à celui que nous possédons actuellement. Les versets 39 à 41 en développent des preuves en faisant appel aux différences importantes qu’on trouve dans le règne animal et dans le domaine matériel. Il nous est parlé d’abord du règne animal :
« Toute chair n’est pas la même chair ; mais autre est celle des hommes, autre la chair des bêtes, autre celle des oiseaux, autre celle des poissons » (1 Cor.15:39).
Il n’y a pas de monotonie dans la création de Dieu, Son œuvre est caractérisée par une variété extraordinaire dans tous les domaines. Où que nous regardions, nous en voyons la preuve. C’est déjà une raison pour laquelle l’idée que notre corps devrait avoir la même forme apparente en résurrection que dans notre vie actuelle, ne tient pas. Dieu est capable de refaire vivre notre corps mort sous une forme entièrement différente de celle d’aujourd’hui.
Ensuite l’apôtre parle de quatre sortes de chair, et il est effectivement étonnant à quel point sont différentes la chair des hommes, celle du bétail, celle des oiseaux et celle des poissons — en structure, en qualité, en fonction, etc. Le chiffre « quatre » parle d’universalité de sorte que les quatre sortes nommées incluent toutes les autres. Au reste, l’apôtre semble avoir eu en vue le récit de la création selon la Genèse (cf. Gen. 1:20-27), sauf qu’il inverse l’ordre, et qu’il élimine les grands monstres marins.
En tous cas lors de création, Dieu ne s’est pas limité à une seule variété de chair. Ne pouvons-nous donc pas nous attendre à ce qu’il en soit pareil dans la résurrection ? Le corps humain que nous ensevelissons sera revivifié ; mais, bien qu’à cet égard il sera le même, il sera d’une sorte complètement différente dans la résurrection. Nous le voyons aussi dans l’exemple de notre Seigneur et Sauveur. Le corps qui avait été mis au tombeau était le même que celui qui a été revivifié. Pourtant le corps de résurrection du Seigneur était d’une autre nature, un corps qui n’était plus assujetti aux lois régulant ce monde : avec ce corps, Il a pu par exemple franchir des portes fermées. Pourtant, dans Sa personne, le Seigneur Jésus est resté absolument le même, de sorte qu’il a pu demander à Ses disciples étonnés : « Voyez mes mains et mes pieds ; - que c’est moi-même » (Luc 24:39).
Nous nous sommes malheureusement tellement habitués aux miracles de Dieu dans la création que nous ne les percevons guère. Mais le fait qu’ils se déroulent journellement sous nos yeux ne diminue en rien leur grandeur. La multiplicité et la variété de la « chair » sont également tellement miraculeux. Regardons simplement de plus près la chair des poissons. À l’inverse de l’homme le poisson est construit par le Créateur tout puissant de façon qu’il ne peut pas vivre hors de l’eau. L’eau est son élément vital, même sous les pressions énormes pesant sur son corps dans les profondeurs. Hors de l’eau, dans l’air, il meurt. Pour nous les hommes, c’est exactement l’inverse : Ce qui représente la ruine pour le poisson, est pour nous la condition de vie la plus importante — l’air.
Rappelons ici ce qu’un grand penseur disait une fois : « Si les poissons étaient des philosophes, s’ils étaient capables de réfléchir, je suis absolument sûr que tous les poissons philosophes jugeraient impossible pour une créature quelconque de pouvoir vivre hors de l’eau ». Ces « philosophes » ne ressemblent-ils pas beaucoup aux insensés dont nous avons déjà parlé et qui ne peuvent pas s’imaginer une vie en dehors de l’espace vital où nous vivons ? Mais s’il y a déjà sur cette terre de telles variétés, ne serait-ce que dans la chair des différents êtres vivants, est-il alors trop extraordinaire de croire qu’il y aura aussi de grandes différences entre les corps que Dieu a destinés pour le ciel et ceux qu’Il a créés pour cette terre ?
« Il y a des corps célestes et des corps terrestres ; mais différente est la gloire des célestes, et différente celle des terrestres ; autre la gloire du soleil, et autre la gloire de la lune, et autre la gloire des étoiles, car une étoile diffère d’une [autre] étoile en gloire » (15:40, 41)
Paul prend une cible plus lointaine en parlant de corps célestes et terrestres. L’analogie peut ne pas sauter autant aux yeux ici, et il ne l’approfondit pas. Néanmoins, il est remarquable comment il prend ses exemples de trois domaines qu’il dispose selon une ligne croissante. D’abord il ne parle que d’un grain nu (règne végétal). Ensuite il passe aux différentes sortes de chair (règne animal). Enfin, il compare les corps célestes aux corps terrestres (domaine matériel).
Le terme « corps » doit être compris au sens général, désignant tout ce qui a une forme extérieure définie. Comme il y a des « corps célestes », ainsi il y a aussi d’innombrables « corps terrestres ». L’expression « corps terrestres » ne désigne pas des corps humains, car ceux-ci relèvent du second domaine, celui du règne animal, mais elle désigne des corps matériels sur la terre, par exemple une montagne ou une chaîne montagneuse.
Si on garde à l’esprit cette division en trois domaines par Paul, on sera gardé de la fausse pensée que les « corps célestes » représentent les anges. Cette signification a souvent été soutenue, autrefois comme récemment. Or Paul ne compare absolument pas les corps les uns par rapport aux autres, car l’une de ces classes (les corps célestes) et la « gloire » qui s’y rattache ne peuvent absolument pas être vues, ni même imaginées par nous ; tandis que l’autre classe c’est-à-dire les corps terrestres et la gloire qui leur a été attribuée peuvent être perçus par chacun de nous. Non, les corps célestes sont le soleil, la lune et les étoiles. Ils ont leur propre gloire comme les corps terrestres portent la gloire qui leur a été conférée par le Créateur. Cependant les corps célestes brillent d’un éclat lumineux qui manque complètement aux corps terrestres. Ces derniers se distinguent plutôt par leur couleur et leur forme.
La gloire des corps célestes ne se différencie pas seulement fortement de celle des corps terrestres, mais entre eux, les corps célestes comme le soleil, la lune et les étoiles sont aussi différents les uns des autres en gloire. Chaque étoile à une gloire différente d’une autre étoile. Beaucoup ont cru ou croient que les différents degrés de gloire sont indiqués en vue des rachetés au ciel. Or il y aura de telles différences dans le royaume, comme l’Écriture sainte le montre par exemple dans la parabole des « dix mines » : « aie autorité sur dix villes … Et toi, sois [établi] sur cinq villes » (Luc 19:17, 19). Mais ce n’est pas ce dont notre verset parle ; il parle plutôt de la diversité qui caractérise toute la création de Dieu ; et il parle aussi du fait que Dieu confère la gloire comme Il le veut, en pleine et libre souveraineté.
Ainsi Dieu sait depuis longtemps ce qu’Il fera de nos corps, lorsque Il les appellera à sortir de leur tombe ; Il sait de quelle beauté et de quelle gloire Il les munira, selon Son bon plaisir. Comme nous l’avons déjà rappelé à plusieurs reprises, c’est justement là l’intention du Saint Esprit dans notre passage : mettre en évidence le contraste entre l’état naturel de l’homme, et l’état dans la résurrection. La prochaine section (à partir du v. 42) qui est introduite par l’expression « ainsi aussi est la résurrection des morts » le confirme.
En résumé nous pouvons dire ceci : nous sommes tous témoins de la diversité de l’œuvre de la création, quand nous pensons soit aux êtres vivants qui fourmillent sur la terre soit aux luminaires du ciel qui racontent la gloire de Dieu (Ps. 19) ; or cette diversité est une figure de la gloire de notre Rédempteur qui sera révélée à Son jour. La gloire des rachetés célestes est incluse dans la Sienne ; car dans ce jour-là, Il sera glorifié dans Ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thes. 1:10).
En principe, une gloire est associée avec tout corps qui provient de la main de Dieu, tant dans le domaine céleste que dans le domaine terrestre, aussi bien dans le temps présent que dans le jour futur. La gloire terrestre trouvera sa plus haute expression lors du royaume de paix millénaire de notre Seigneur. Cependant, toute gloire, quelle que soit la sphère où elle se trouve, est toujours la gloire de Dieu. Tout tournera à Sa glorification. Et comme tout vient de Lui, tout Lui reviendra. Merveilleux conseil de Dieu !
Dans ce passage significatif, nous avons donc jusqu’ici fait connaissance des quatre aspects suivants, qui sont justes, à la fois dans l’image de la résurrection, et dans la résurrection elle-même :
· L’identité personnelle sera conservée,
· Il y aura un changement très grand,
· Il y aura des différences dans le domaine céleste et dans le domaine terrestre.
· Chaque sorte parviendra à la perfection, à la gloire.
Cette quadruple analogie va être appliquée à la résurrection du corps des saints dans les versets qui suivent.
Arrivés à ce point, ne ressentons-nous pas déjà le besoin de nous courber en reconnaissance et en adoration à genoux devant Celui qui a prévu des choses si grandes pour nous ? Ne remarquons-nous pas combien l’exclamation triomphale « où est, ô mort, ta victoire ?» voit son fondement de plus en plus renforcé ?
L’apôtre s’est servi de la nature à titre de témoin à l’encontre des objections misérables et partiellement malhonnêtes de l’incrédulité. Il va maintenant plus loin pour réconforter le cœur du croyant ; c’est un pas décisif où il déclare :
« Ainsi aussi est la résurrection des morts » (15:42a).
Cette constatation vaut aussi bien pour le passé que pour le futur. Ce qu’il avait dit jusqu’ici, les images tirées de la création et dont il s’était servi — tout cela trouve son accomplissement dans la résurrection des morts. Nous avons déjà fait remarquer plus haut que seule la résurrection des croyants est envisagée ici. Eux seuls sont les « célestes » dont il est parlé juste après (15:48). C’est le mot « aussi » qui donne à la phrase un sens tourné vers le passé : « Ainsi aussi la résurrection des morts ». Le verbe « est » ne figure pas dans le texte original.
La phrase peut aussi s’écrire avec deux points à la fin : « Ainsi aussi est la résurrection des morts : … » (*), c’est-à-dire que l’apôtre veut appliquer ce qui a déjà été dit à la résurrection corporelle des saints, et montrer ainsi le vrai caractère de la résurrection. Dans ce sens cette petite phrase constitue un titre pour ce qui suit, une introduction à un passage extrêmement précieux et qui, à plusieurs égards, mérite notre plus haute admiration.
(*) note Bibliquest : la traduction JN Darby française a justement ces deux points.
Or non seulement le corps du croyant est « pour le Seigneur », comme l’apôtre l’a déjà fait remarquer antérieurement, mais aussi le Seigneur est « pour le corps » (6:13). Le Seigneur fera valoir Ses droits sur le corps, et le traitera en conséquence, et Il le fera selon une justice parfaite.
Ne nous sommes pas touchés de l’élévation et de la profondeur du langage de l’apôtre lorsqu’il met face à face les résultats opposés du péché et de la justice à l’égard du corps ? Quelle réponse triomphante donne-t-il aux questions des sceptiques qui estimaient que la plus haute sagesse était de tout mesurer par eux-mêmes et par leur propre intelligence !
L’auteur inspiré répète quatre fois : « il est semé…, il ressuscite… », avec un point absolument culminant sur la dernière de ces quatre affirmations. L’usage du temps présent dans cette phrase ne fait référence à aucun moment spécifique. C’est la manière habituelle de l’Écriture Sainte d’exprimer des vérités abstraites, des principes qui restent vrais indépendamment du temps. En utilisant l’expression « il est semé... », l’apôtre Paul revient à l’image de la graine de semence utilisée précédemment (15:36), sauf qu’il parle maintenant directement du corps humain mort déposé en terre. Sans qu’il nomme expressément le corps, c’est pourtant bien de lui qu’il parle comme le montre clairement la quatrième déclaration. En tout cas nous n’apprenons plus ici sous forme de paraboles, mais directement et positivement avec quel corps ils viennent (15:35), — la question se rapportant aux croyants.
« Il est semé en corruption, il ressuscite en incorruptibilité » (15:42b).
Quelle description impressionnante et bouleversante de la fin de toute activité de la vie naturelle : « il est semé en corruption » ! On ne peut pas nier la décomposition ou la putréfaction physique (*) lorsque nous enterrons un corps mort. Pensons simplement à l’exclamation de Marthe devant la tombe de son frère : « Seigneur, il sent déjà » ! (Jean 11:39).
(*) En parlant du corps mort de l’homme, il est évidemment approprié de parler de « corruption ». Le mot grec « phthora » signifie au sens propre « le caractère éphémère, la fugacité, la décadence, la ruine ». Ce terme se retrouve ailleurs dans le Nouveau Testament (Rom. 8:21 ; Gal. 6:8 ; 2 Pierre 1:4 ; 2:12), et il est rendu par « périr » en Col. 2:22.
Oui, le corps se décompose comme Dieu l’avait annoncé à nos premiers parents lors de l’entrée du péché : « tu es poussière, et tu retourneras à la poussière » (Gen. 3:19). Le caractère mortel de l’homme n’est effectivement que la mort différée. Depuis la première transgression, le jugement de Dieu était que le cadre extérieur de l’homme, si l’on peut parler ainsi, périrait et retournerait à la poussière. Ce jugement et ces faits n’ont changé en rien jusqu’à aujourd’hui, même si l’homme naturel ne se soumet qu’à contrecœur à cette « fin normale ». Il ignore la vraie cause de sa mort corporelle, ou du moins il ne veut pas l’admettre.
Il en va tout autrement pour les enfants de Dieu. Ils ne sont pas dans l’ignorance quant à Dieu et à Ses pensées. Ils savent très bien que leur corps n’a pas encore été délivré. C’est pour cela qu’ils « soupirent » en eux-mêmes, « attendant l’adoption, la délivrance de notre corps » (Rom. 8:23). De plus, par l’Écriture et par leur propre expérience ils ont appris que le péché habite dans leur corps, et que, pour cette raison et d’un point de vue spirituel, il est « mort » et il est un « corps de mort » (Rom. 6:6 ; 7:24 ; 8:10). Lorsqu’ils ensevelissent le corps pécheur, ils reconnaissent devant Dieu et devant les hommes la vérité solennelle que la mort est le salaire du péché (Rom. 6:23). La déchéance touche aussi leur corps, et cette ruine n’est qu’une marque de honte.
Néanmoins les croyants peuvent considérer la mort comme une étape préliminaire et nécessaire à ce qui fait leur espérance, même si c’est une étape humiliante. Comme l’agriculteur abandonne volontiers la semence répandue dans la terre, et la laisse se décomposer dans l’attente d’un retour magnifique, de la même manière le croyant remet à la terre le corps des Siens endormis. Il sait qu’il reposera dans la terre aussi sûrement que le corps de son Rédempteur dans la tombe de Joseph d’Arimathée, jusqu’au jour de la résurrection.
« Il ressuscite en incorruptibilité ». L’incorruptibilité ou l’immortalité caractérisent le corps ressuscité. C’est diamétralement l’opposé de la décomposition et de la putréfaction. C’est facile à dire, mais impossible à comprendre réellement tant que nous sommes dans ce monde. Sur cette terre nous avons constamment le caractère éphémère des choses devant les yeux, et c’est en vain qu’on chercherait quelque chose de vraiment durable dans cette création. Or, s’il est parlé d’immortalité du corps, c’est dans un état hors du temps, quelque chose de parfait, constant et immuable. « L’ombre de changement » (Jacq. 1:17) qui nous donne tant à faire, n’existera plus, même quant à nos corps. Ce n’est qu’une fois que le corps sera ressuscité par la puissance de Dieu, qu’il restera tel, comme Dieu l’a fait, pour l’éternité.
« Il est semé en déshonneur, il ressuscite en gloire » (15:43a).
Lorsque l’Écriture sainte décrit le corps des enfants de Dieu dans le temps présent, elle parle du « corps de notre abaissement » (Phil. 3:21). Déjà lorsqu’il est en vie, c’est un corps d’abaissement. Mais quand la mort s’en empare, l’Écriture utilise un terme bien plus fort, elle parle de déshonneur. Effectivement, quoi de plus déshonorant sur cette terre que le corps mort d’un être humain. On s’en débarrasse le plus rapidement possible, à défaut de quoi la décomposition qui s’amorce rapidement forcerait à s’en éloigner avec horreur et dégoût.
« Il est semé en déshonneur » : combien cela est vrai ! Une tombe est nécessaire pour cacher l’abaissement moral et l’opprobre inhérents à un corps mort. Depuis toujours les hommes qui possédaient de l’honneur dans cette vie ont essayé de le sauver en l’emportant d’une manière ou d’une autre dans la mort ! Qu’il est dur pour l’homme avec tout son orgueil et sa fierté, d’accepter le déshonneur et l’humiliation qui se rattachent à la mort ! C’est à cause de cela que de tout temps les « princes qui ont de l’or » se sont efforcés de remplir « d’argent leurs maisons », c’est-à-dire leur chambres funéraires ; et des rois et des conseillers célèbres de la terre ont voulu orner jadis leurs palais et chambres funéraires, maintenant désolés (Job 3:14,15). En vain ! Toute l’habileté à maintenir l’honneur dans la mort ne mène qu’à du vide : « Là sont le petit et le grand » (Job 3:19). Quel témoignage éloquent de la victoire présente de la mort — elle se moque de toutes les fleurs et couronnes !
Or, ce qui est semé en déshonneur ressuscitera en gloire. C’est justement les croyants qui ressentent profondément le déshonneur qui se rattache à leur mort et à leur ensevelissement. Tout le long de leur vie ils ont témoigné et confessé qu’en eux, c’est-à-dire en leur chair, il n’habite point de bien (Rom. 7:18). Pareillement ils reconnaissent le déshonneur du fait de mourir. Mais ils sont également conscients (cette connaissance est totalement étrangère aux incrédules) que ce qui est semé en déshonneur ressuscitera un jour en gloire. En Christ, ils sont participants de la nature et de la justice de Dieu. Ainsi le temps de l’accomplissement de leur bienheureuse espérance n’est plus qu’une question de temps et des voies gouvernementales de Dieu.
Or ce n’est pas seulement qu’ils ressusciteront, aussi grand que soit déjà ce fait lui-même, mais ils ressusciteront en gloire. La parole de Dieu nous le garantit. Et le contraste n’est pas entre déshonneur et honneur, mais entre déshonneur et gloire. La gloire est en quelque sorte l’ornement naturel de la justice et de la grâce de Dieu, tandis que le déshonneur est la conséquence inéluctable du péché de l’homme. L’expression du psaume 84 (v. 11) : « L’Éternel donnera la grâce et la gloire » m’a ému bien des fois et m’a amené à louer Dieu. Or c’est justement ce qu’Il va faire. Le Sauveur nous donnera de Lui être conforme dans Sa gloire (Phil. 3:20, 21). Le but final de notre attente languissante n’est rien moins que cela. Dieu nous a destinés « à être conformes à l’image de son Fils, pour qu’Il soit premier-né entre plusieurs frères » (Rom. 8:29). Quelle grâce merveilleuse ! Et rappelons nous que pour être capable de contempler notre Seigneur et Sauveur glorieux, pour Le voir « comme Il est », il nous faut Lui être semblable (1 Jean 3:2) !
Dans la résurrection, le corps apparaîtra en gloire en préservant pleinement son identité. Cela montre clairement que l’expression « il ressuscite en gloire » ne signifie pas seulement que les saints seront plus au moins revêtus de gloire et d’honneur extérieurement lors de la résurrection, mais que leur corps lui-même sera glorifié. Il subsistera éternellement en gloire comme le corps du Seigneur Jésus. Pourtant, aucune langue humaine ne peut dire ce que sera réellement cet état céleste : la gloire.
« Il est semé en faiblesse, il ressuscite en puissance » (15:43b)
Lorsque le corps mort d’un être humain est mis en terre, c’est l’expression absolue de sa faiblesse, l’expression la plus complète de la faiblesse et de la fragilité. Auparavant le corps avait déjà dû aller son chemin au travers de beaucoup de faiblesse, une faiblesse souvent bouleversante. Mais maintenant toute sa force s’en est allée, il ne reste même plus un simple mouvement de respiration. Il est couché là, impuissant et sans force, en proie à la corruption. Y a-t-il une manifestation plus évidente de la faiblesse ? Où peut-on avoir davantage toute la mesure de la faiblesse humaine ?
Une autre chose se manifeste à l’heure de la mort : Personne n’a le pouvoir de rajouter le moindre espace de temps à sa vie. Le sage prédicateur Salomon en rendait déjà témoignage quand il disait qu’« il n’y a personne qui ait de la puissance sur le jour de la mort », comme « il n’y a point d’homme qui ait pouvoir sur l’esprit pour emprisonner l’esprit » (Éccl. 8:8). Personne « ne peut contester avec Celui, qui est plus fort que lui » ; et Dieu sait depuis longtemps « ce qu’est l’homme » (Éccl.6:10).
La vie de l’homme est un combat permanent de survie, tous ses efforts sont pour sa bouche, et cela se termine par cet aveu muet de son incapacité et de sa faiblesse extrême. Toute chair est de l’herbe, et lorsque l’Éternel souffle dessus, elle sèche et sa fleur se fane (És. 40:6-8).
Or même « s’il est semé en faiblesse », cela a quand même lieu dans la foi en Celui qui après avoir été crucifié en infirmité, vit néanmoins par la puissance de Dieu (2 Cor. 13:4). L’excellente grandeur de cette puissance que Dieu a opérée dans le Christ en Le ressuscitant d’entre les morts, s’exercera également envers nous (Éph. 1:19, 20). « Il ressuscite en puissance ». Selon l’opération de ce pouvoir que le Seigneur a de s’assujettir même toutes choses, Il transformera aussi le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire (Phil. 3:21).
Lorsque Daniel vit la vision céleste, il ne lui resta aucune force (Dan. 10:8, 16, 17). Lorsque Jean vit Christ en gloire sur l’île de Patmos, il tomba à Ses pieds comme mort (Apoc.1:17). Mais lorsque nous nous réveillerons à Son image, bien-aimés, nous serons revêtus de force et rendus capables de supporter le regard de Dieu en Christ et d’en jouir. Le voir comme Il est, c’est la promesse suprême de Dieu pour nous, Ses enfants (1 Jean 3:2) — nous l’avons déjà vu plus haut.
Jusqu’à présent l’apôtre avait présenté les trois premiers contrastes d’une manière plutôt générale en faisant précéder l’état du corps par la préposition « en » : « Il est semé en…, il est semé en… ». Maintenant il se met à parler directement du corps humain et à le décrire avec plus de précision. Il se sert pour cela de deux adjectifs importants que nous allons voir de plus près :
« Il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel » (15:44a).
Avec cette déclaration qui forme le quatrième contraste, l’apôtre ne fait pas simplement le résumé des trois premiers parallèles, mais, comme déjà mentionné, il introduit dans son argumentation une nouvelle expression : « corps animal - corps spirituel ». Le même « corps » qui, pour un temps, a été dans un état justement qualifié de « naturel » ou « animal », sera dans un autre temps, celui de la résurrection, dans un état tout à fait contraire, l’état « spirituel ». Dans la résurrection ce « corps naturel » sera effectivement entièrement changé et resurgira comme « corps spirituel ». Ce qui est « semé » ne reprendra jamais son état d’origine. Cependant son identité sera conservée. Il s’agira toujours du corps de celui qui le possédait auparavant, sauf qu’il sera désormais un « corps spirituel ».
Au v. 35 la question avait été posée : « avec quel corps viennent-ils ? », autrement dit : « avec quel genre de corps les morts ressuscitent-ils ? » ; la réponse à cette question se trouve dans la déclaration importante : « il ressuscite [un] corps spirituel » (15:44a). L’écrivain inspiré fonde là-dessus ses enseignements ultérieurs. Or le fait que nous ressusciterons avec un « corps spirituel » est à tout point de vue si élevé et si grandiose qu’une simple mention ne suffirait pas. Il continue donc en renforçant ce qui précède :
« S’il y a un corps animal, il y en a aussi un spirituel » (15:44b).
La déclaration de la première proposition [il y a un corps animal] concerne un fait connu ne nécessitant aucune foi spéciale pour le saisir. Il y a un corps naturel ou animal, qui est le vase pour l’âme, pour la vie naturelle. Nous allons revenir tout de suite à cette pensée du corps animal (*).
(*) Note Bibliquest : le terme allemand « seelisch » utilisé ici par l’auteur signifie « psychique » d’après les dictionnaires, mais aussi « relatif à l’âme » car il dérive du mot allemand « Seele » qui signifie « âme ». — En français, le mot « animal » a une racine latine « anima » qui signifie également « âme », « souffle » ; l’adjectif « animé » a la même origine.
Note de l’auteur : Le mot grec « psychikos » utilisé ici signifie « relatif à l’âme ». Le substantif correspondant « âme » (en grec : psyché) désigne, conjointement au mot « esprit » (en grec : pneuma), la partie invisible, immatérielle de l’homme. Cependant le mot « âme » est souvent utilisé simplement à la place du mot « vie », pour désigner la vie naturelle. Par exemple, quand il est dit que le « bon berger » donne Sa « vie » pour Ses brebis, on retrouve là le mot « psyché » (Jean 10:11, 15, 17). Par contre, pour la vie divine, un autre mot est constamment utilisé : « zoé » (comp. Jean 10:10).
Nous avons vu plus haut que le corps naturel ne subsiste pas tel quel, mais qu’il est semé, c’est-à-dire enseveli : cela montre toute l’étendue de la victoire remportée par le péché. On pourrait condenser l’histoire d’Adam en quelques mots : de la poussière à la poussière. Il fut tiré de la poussière, et il dut redevenir poussière. Ni la corruption, ni le déshonneur ni la faiblesse ne sont dues au hasard, mais elles sont la triste conséquence du péché de l’homme. La mort est venue par le péché (Rom. 5:12).
La dernière proposition du v. 44 (« …il y en a aussi un spirituel ») est tout à fait en contraste avec la proposition précédente (« s’il y a un corps animal ») ; c’est une révélation contredite par toute l’expérience humaine, et elle ne peut donc être saisie que par la foi. Selon Rom. 8:11 nos corps mortels doivent être vivifiés. Ici nous apprenons quelque chose de plus, à savoir comment cela se passera : il y aura un corps spirituel, et justement nous posséderons un tel corps.
Sur le corps spirituel lui-même, nous ne pouvons pas dire grand-chose d’après la nature. Notre capacité de compréhension est limitée, et nous ne sommes donc pas en état de nous représenter un corps et une existence spirituels. Néanmoins nous pouvons être convaincus que Dieu adaptera le corps spirituel à l’état de gloire aussi parfaitement qu’Il l’a fait avec le corps naturel en vue de la vie sur terre. En tous cas, ce sera un corps, un corps réel, — non pas du vent, ni un esprit.
Nous le voyons très clairement avec le Seigneur Jésus Lui-même. Après Sa résurrection, Il est apparu plusieurs fois aux Siens, de sorte qu’ils ont pu Le voir et Le toucher. Il n’était pas un esprit, ni un fantôme ni un mirage. Il possédait un corps, non pas un « corps éthéré », mais un vrai corps humain, un corps « en chair et en os » comme Il le dit Lui-même. Il pouvait manger quelque chose en présence de Ses disciples, sans pour autant que ce soit une nécessité. Il n’éprouvait aucune difficulté à franchir des portes fermées. Son corps de résurrection ne l’a pas lié ni restreint aux conditions terrestres telles que le temps et l’espace (Luc 24:36-43 ; Jean 20:19-29).
Chers amis, c’est ce qui va nous être accordé ! Nous Lui serons semblables, nous serons auprès de Lui dans la gloire éternelle, nous règnerons avec Lui, et plus que cela, nous vivrons ensemble avec Lui. Ces bénédictions sont inimaginables !
Pourtant rappelons-nous ceci : L’« instrument » que Dieu nous donnera pour en profiter sera ce « corps spirituel » merveilleux, un corps dans lequel la vie spirituelle habitera et se déploiera pleinement. C’est pour cela que la doctrine de la résurrection corporelle est d’une importance aussi extraordinaire. Sans l’« instrument » approprié, sans le corps créé pour la gloire de Dieu, nous ne serions pas en état de jouir de la parfaite béatitude de la présence de Dieu. Les croyants endormis ont certes un grand avantage par rapport à nous, les vivants, du fait qu’ils sont déjà auprès de Christ, ce qui est de beaucoup meilleur. Pourtant ils ne peuvent pas encore jouir de la pleine béatitude, car ils n’ont pas encore de corps. Eux aussi attendent la résurrection, comme nous, même s’ils se trouvent dans des circonstances incomparablement meilleures que nous.
Après tout ce qu’on a vu jusqu’ici, on penserait avoir atteint le sommet de notre passage. Or ce n’est pas le cas du tout. Au contraire, Dieu nous enseigne encore davantage sur le caractère de la résurrection, par des communications qui nous élèvent encore plus haut. Remarquons bien que ces enseignements continuent à être donnés sous forme de contrastes. Nous en avons déjà vu quatre en rapport avec le corps de résurrection :
1. La corruption et l’incorruptibilité
2. Le déshonneur et la gloire
3. La faiblesse et la puissance
4. Le corps animal et le corps spirituel.
Il reste deux autres contrastes à voir dans les versets qui suivent :
1. Le premier Adam et le dernier Adam (15:45, 46)
2. Le premier Homme et le second homme (15:47-49).
Ce sont justement les contrastes qui facilitent la compréhension, et cela semble la raison pour laquelle Dieu nous parle de cette manière ici. Beaucoup de choses dans le ciel ne seront pas comme nous en avons l’habitude sur cette terre. Nous avons déjà médité là-dessus. Et du fait que c’est maintenant la personne du Seigneur Jésus qui est mise au premier plan, alors les contrastes profondément saisissants avec l’homme naturel deviennent très nets, et ces différences font notre plus grand bonheur. Maintenant la comparaison ne porte plus sur nos corps naturels par rapport à nos corps dans la résurrection, aussi bénie que soit cette comparaison, mais ce sont des personnes qui sont mises en vis-à-vis : l’homme naturel, Adam par rapport au Seigneur Jésus dans la résurrection — Celui auquel notre sort est lié éternellement. C’est cela qui fait la beauté toute particulière de ces versets de 1 Corinthiens 15, et qui leur donne tout leur attrait.
« C’est ainsi aussi qu’il est écrit : «Le premier homme Adam devint une âme vivante», le dernier Adam, un esprit vivifiant » (15:45).
L’apôtre avait parlé du corps naturel (animal) et du corps spirituel et il est évident qu’il veut maintenant parler des personnes auxquelles ils correspondent et avec lesquelles ils sont en relation. D’un côté nous avons « le premier homme, Adam » et de l’autre « le dernier Adam ». Tous les deux ont leurs « familles », à la tête desquelles ils sont, dans une mesure. Le contraste entre les deux têtes et leurs familles ne peut pas être plus grand. Mais arrêtons-nous d’abord un instant sur le premier homme, Adam.
La foi aime tirer ce qu’elle sait des paroles vivantes de Dieu, y compris ce qui concerne les choses visibles. Ainsi l’apôtre cite un passage de Genèse 2 qui éclaire deux points : premièrement qu’Adam a été formé par Dieu avant d’avoir la vie ; deuxièmement que c’est le souffle de Dieu qui a fait d’Adam une âme vivante. Le corps sans vie jusque là, a reçu sa destination propre par la vie qui l’a rempli désormais. Tous les descendants d’Adam partagent ce trait avec lui : Ils possèdent tous un corps animal au sens déjà décrit. Néanmoins gardons présent à l’esprit ce qui vient en premier dans cette comparaison : Le premier homme, Adam a reçu la vie par un acte créateur de Dieu, et la vie qu’il a reçue était une vie naturelle, appropriée à cette terre.
Quel contraste dès lors, quand nous arrivons à la personne de notre Seigneur et Sauveur ! Il est appelé le « dernier Adam ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Tout d’abord cela présuppose que le Seigneur est devenu homme. Autrement Il n’aurait jamais pu être appelé « Adam », car « Adam » signifie « homme ».
Mais Il est infiniment plus qu’un homme, Il est Dieu. Le fait qu’Il soit un esprit vivifiant rend cela très clair, de manière incontestable. Dans ce passage la personne du Seigneur est considérée comme la « Parole » devenue chair, mais surtout en relation avec la résurrection comme la sphère où se déploie la vie qui est en Lui. Il ne possédait pas seulement la vie naturelle, mais aussi la puissance de communiquer la vie à d’autres, une vie spirituelle. Durant les jours de Sa chair, Il a pu dire : « Car comme le Père a la vie en lui-même, ainsi Il a donné au Fils aussi d’avoir la vie en lui-même » ; et « Car comme le Père réveille les morts et les vivifie, de même aussi le Fils vivifie ceux qu’il veut » (Jean 5:26,21).
Tandis que le premier Adam a communiqué le péché et la mort à ses descendants, la parole du dernier Adam s’adresse ainsi à Sa famille : « et moi, je leur donne la vie éternelle » (Jean 10:28). Il était venu dans le monde pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance (Jean 10:10). Or maintenant tous ceux qui, par la foi, écoutent Sa voix, ont cette vie. Ils possèdent cette vie « dans le Fils » — en Celui qui est Lui-même la vie éternelle (1 Jean 5:11, 20). Ainsi, le Père leur a donné le droit d’être appelés enfants de Dieu (1 Jean 3:1), et c’est ce qu’ils sont. Quel part bienheureuse ! Ce qui leur reste, c’est d’attendre avec foi et persévérance le moment où, par la délivrance de leur corps, ils entreront ouvertement dans l’héritage dont l’Esprit Saint habitant en eux est déjà les arrhes et le sceau (1 Cor.1:22 ; Éph. 1:14).
Une illustration précieuse, ou un exemple, de ce que le Seigneur Jésus est un Esprit vivifiant, se trouve en Jean 20. Une fois ressuscité d’entre les morts, Il se tint au milieu de Ses disciples et souffla en eux en disant : « Recevez [l’]Esprit Saint » (Jean 20:22) ! Sans doute les disciples possédaient déjà à ce moment-là la vie spirituelle, éternelle. Ils étaient déjà nés de nouveau. Mais ce que le Seigneur leur a donné à ce moment-là, était Sa vie de résurrection, cette « vie en abondance ».
C’est une vie qui existe dans la puissance de la résurrection — une vie de l’autre côté du monde, par-delà la mort.
Cependant, aujourd’hui que le Seigneur est au ciel, Il ne donne pas la vie en deux étapes, si l’on peut s’exprimer ainsi. Cette manière spéciale de faire n’a eu lieu qu’au temps de la transition de l’Ancien au Nouveau Testament.
Pourquoi donc Christ est-Il appelé le « dernier Adam » ? Parce qu’après Lui, plus personne ne se lèvera pour fonder une nouvelle famille et en être la tête. Le premier Adam est devenu la tête (ou : chef) de la race humaine après être tombé dans le péché. Ce n’est qu’une fois sorti du jardin d’Eden qu’il a eu ses fils — des fils de parents déchus (Gen. 4). C’est à cause de cela que la famille du premier Adam est une famille de pécheurs. Par contre, Christ est mort pour le péché des autres. S’Il n’était pas tombé en terre comme le « vrai grain de blé », s’Il n’était pas mort, Il serait resté seul. Mais du fait qu’Il est mort, Il a porté beaucoup de fruit (Jean 12:24). Ainsi, par la résurrection Il est devenu la tête (ou : chef) de la famille de ceux qui sont rachetés par Son sang.
Oui, Il est « Adam », le fondateur d’une famille ; mais Il est le « dernier Adam », car après Lui il ne peut pas y en avoir d’autres, et il n’y en n’aura pas qui puissent avoir cette fonction d’un « Adam » dans ce sens. Ce à quoi Dieu est parvenu en Lui selon Son conseil, est définitif et subsistera éternellement. Que Son nom soit loué ! Ce fait définitif et cette perfection sont renforcés par la déclaration du verset suivant de 1 Cor. 15 :
« Mais ce qui est spirituel n’est pas le premier, mais ce qui est animal ; ensuite ce qui est spirituel » (15:46).
N’y a-t-il pas là un ordre ou une succession remarquable de choses si opposées ? Ce qui vient de la nature vient en premier ; ensuite vient ce qui est de l’Esprit. La mort précède la résurrection, comme ce qui a une fin vient avant ce qui n’en a pas.
L’apôtre Paul ne développe pas ici une quelconque « nouvelle doctrine », mais il constate des faits historiques. En mettant en premier l’affirmation négative, que le spirituel n’est pas le premier, il semble montrer que certains de ses lecteurs voyaient les choses autrement, et étaient enclins à philosopher sur cette question, au lieu de s’en tenir strictement aux faits manifestés par Dieu. Ils préféraient des raisonnements abstraits, et concluaient volontiers que le spirituel devait précéder ce qui est naturel ou animal, et que c’était donc la seule chose durable.
En disant cela, on était tout près de nier entièrement la résurrection corporelle. Or en indiquant l’ordre historique, l’écrivain inspiré prive de telles conclusions de toute base. Ce qui est spirituel, c’est-à-dire ce qui a son origine dans la puissance de l’esprit, vient après ce qui est naturel. Le naturel suit certes son cours jusqu’au but qui lui a été assigné, mais au moment décidé par Dieu, il lui faudra faire place au spirituel, à ce qui n’a pas de fin.
Dans les versets 47 à 49, un autre groupe de contrastes nous est présenté. Je dis : « groupe » parce que les contrastes entre le premier et le second homme se répercutent aussi de manières opposées dans chacune de leur famille.
« Le premier homme est [tiré] de la terre, — poussière ; le second homme est [venu] du ciel » (15:47).
Ici l’origine et la constitution matérielles du premier homme sont mis en contraste avec l’origine céleste du second. Remarquons avec quel soin et quelle retenue il est parlé du mystère de la personne de notre Seigneur et de Son incarnation. Ce qui est naturel est défini avec précision : c’est « de la terre — terrestre ». Certes ce qui est céleste est ramené à son origine : « du ciel », mais cela reste vague. Le premier homme est terrestre quant à son origine, quant à sa constitution et à sa destination. Il est à la fois de la terre et pour la terre. Même s’il a été placé au jardin d’Eden à l’origine, il n’était quand même pas fait pour le ciel.
Cependant, le second homme est expressément « du ciel ». En Jean 3 il est dit : « Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous » ; « Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous » (Jean 3:31). « Car je suis descendu du ciel » (Jean 6:38). « Car moi je procède de Dieu et je viens de lui » (Jean 8:42). Celui qui a exprimé de telles paroles, et d’autres semblables, a été un vrai homme, né de femme (Gal.4:4), mais quant à Son Être et Son origine, Il n’était ni terrestre ni de la terre, mais Il était du ciel.
C’est dans cette mesure qu’Il porte le titre de « second homme ». Tous ceux qui étaient avant Lui étaient de la première catégorie : de la terre et pour la terre. La question du péché n’est même pas abordée ici. Il s’est passé des milliers d’années avant la venue de Celui qui a pu être appelé à bon droit le « second homme ». Caïn n’a pas été le second homme ; il n’était qu’une reproduction du premier homme. Et il en a été de même pour tous ceux qui sont venus après lui : Ils ne comptent pas dans le dénombrement de Dieu puisqu’ils sont tous de la même nature, ils sont tous de simples copies du premier homme. Seul le Seigneur Jésus est le second homme, un nouvel homme, un homme du ciel. Combien cela nous rend heureux ! Car il semble que l’apôtre ne se réfère pas seulement au secret de l’incarnation de Christ (c’est certes le premier point de vue), mais aussi au fait qu’un jour Il viendra en tant que vainqueur triomphant et en tant que Seigneur de la création, ayant le pouvoir de donner la vie. Voilà, chers amis, notre Seigneur et Sauveur dans son caractère de « second homme » !
Après que les deux têtes des deux grandes familles ont été présentées dans le bon ordre, un ordre approprié et juste, et cela en contraste l’une avec l’autre, l’Esprit Saint relie chaque famille avec la tête qui lui correspond :
« Tel qu’est celui qui est poussière, tels aussi sont ceux qui sont poussière ; et tel qu’est le céleste, tels aussi sont les célestes » (15:48).
Comme dans le verset précédent, l’écrivain n’utilise aucun verbe dans ce verset, de sorte que son sens littéral est : « Tel le terrestre, tels aussi les terrestres ; et tel le céleste, tels aussi les célestes ». Il est évident qu’il voulait éviter toute référence au temps, et ne voulait nommer que ce qui est caractéristique. Il y a donc une harmonie de genre entre la racine et les branches. Effectivement, la famille humaine n’est rien d’autre qu’Adam, multiplié et copié d’innombrables fois. En vis-à-vis, la famille des rachetés reflétera des millions de fois, quant à l’esprit et quant au corps, la gloire de l’homme du ciel.
Ne perdons pas de vue que Paul parle de ce qui est caractéristique quant à notre corps. Il fait à cet égard deux déclarations. La première tout à fait significative : Adam est terrestre, et tous ceux qui viennent après lui le sont également : terrestres, et de poussière. De nature nous le sommes tous : des enfants d’Adam.
Mais de l’autre côté, il y a Christ, le « second homme ». Il est le Céleste, et tous ceux qui sont Siens Lui sont semblables et sont des « célestes ». C’est la deuxième déclaration. Cependant, l’écrivain ne va pas jusqu’à dire que les Siens sont « du ciel » comme Christ, ce qui équivaudrait à une égalité intolérable avec Christ, et ne correspondrait en aucun cas à la vérité. Mais ce qu’il dit par l’inspiration du Saint Esprit, est ceci : Il y a des « célestes », et par cela ils sont semblables à leur tête.
Or je ne doute pas que, selon les pensées de Dieu, nous, les croyants, sommes déjà aujourd’hui des « célestes ». Car nous sommes liés indissolublement à Christ, la tête — avec Celui qui n’est pas seulement le « dernier Adam » et le « second homme », mais qui est aussi le « Céleste ». Nous appartenons donc déjà à Sa famille. Mais ici il est plutôt question de notre corps dans la résurrection, de notre conformité à Son corps de gloire (Phil. 3:21). Le verset suivant, qui termine et résume la suite de pensées des versets précédents, le souligne très nettement :
« Et comme nous avons porté l’image de celui qui est poussière [litt.: du terrestre], nous porterons aussi l’image du céleste » (1 Cor.15:49).
C’est le dernier contraste présenté dans ce passage, et quelle déclaration triomphale de la vérité en question !
Or on remarque tout d’abord que nous trouvons ici des verbes, alors qu’il n’y en avait pas dans des les versets précédents (dans le texte grec). Mais ce n’est pas tout. L’apôtre ne parle plus à la troisième personne (« les célestes »), mais à la première, en disant : « Nous ». Cela donne une note concrète et personnelle au passage. Oui, il s’agit de nous-mêmes, bien-aimés ! Cela ne remplit-il pas notre cœur d’allégresse ? C’est à notre égard, nous les enfants de Dieu, que Dieu a en vue quelque chose d’aussi merveilleux !
Les temps utilisés méritent aussi d’être soigneusement notés : « Nous avons porté », « nous porterons ». L’un est au passé, l’autre au futur. Pourquoi l’apôtre se sert-il du passé pour dire : « Comme nous avons porté l’image de celui qui est poussière » ? Ne portons nous pas cette image encore aujourd’hui ? Pourquoi alors : « Nous avons porté »?
Apparemment, il voit les saints de Dieu si parfaitement en Christ, qu’il considère l’image qu’ils portent du mortel comme relevant déjà du passé. Son langage est audacieux comme c’est toujours le cas pour le langage de la foi. Pour lui, les promesses de Dieu sont des faits, comme en Romains 8 : « Il les a aussi glorifiés ». Il se voit ainsi déjà au moment de la résurrection, et s’exclame triomphalement : « Nous avons porté », « nous porterons ». Lorsque ce grand évènement aura lieu, ces temps passé et futur des verbes correspondront tout à fait à la vérité. Ce ne seront plus des choses vraies seulement pour la foi, mais elles seront aussi vraies dans le sens absolu : nous avons porté l’image du terrestre quant à notre corps, ce qui sera alors définitivement passé ; et nous porterons éternellement l’image du céleste. Dieu nous « a prédestinés à être conformes à l’image de Son Fils, pour qu’il soit premier-né entre plusieurs frères » (Rom. 8:29).
L’image que nous portons aujourd’hui avec notre corps provient effectivement du « terrestre », c’est-à-dire d’Adam. L’image que nous porterons dérive aussi réellement du céleste, c’est-à-dire de Christ. Par contre, nous ne pouvons concevoir le moins du monde comment nos corps seront constitués lors de la résurrection, à quoi ils ressembleront, de quelles facultés ils disposeront ; et encore moins pouvons-nous les décrire. Il nous suffira, bien-aimés, et il nous suffit déjà aujourd’hui de savoir que ce que nous porterons sera Son image, l’image de Celui qui nous a aimé qui s’est livré Lui-même pour nous.
Dans ce que nous avons considéré jusqu’ici, nous avons trouvé la réponse à la question : « Avec quel corps » (15:35) Dieu va-t-Il revêtir les Siens dans la résurrection ? Autrement dit : nous avons vu quel sera le caractère de la résurrection des croyants.
Mais nous n’avons encore rien su de précis quant au déroulement, au processus de la résurrection, c’est-à-dire « Comment ressuscitent les morts » (15:35). C’est maintenant le sujet élevé du reste du chapitre (15:50-58).
Le verset 50 part de ce qui a été dit jusque-là et constitue une sorte de transition vers le nouveau sujet placé devant nous, celui du changement ou de la transmutation des croyants. Il ré-insiste encore une fois sur le fait que nous ne pouvons pas aller au ciel avec nos corps actuels.
« Or je dis ceci, frères, que la chair et le sang ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu, et la corruption non plus n’hérite pas de l’incorruptibilité » (15:50).
L’apôtre s’adresse maintenant avec force et directement aux « frères » : « Or je dis ceci, frères ». Il est donc clair que pour avoir part au royaume de Dieu, — peu importe sous quelle forme et en quel temps, — nous, ceux qu’il appelle « frères », nous devons être nés de Dieu (Jean 1:12, 13 ; 3:3, 5). Pour en hériter, c’est-à-dire pour l’obtenir de l’autre côté de la mort, il nous faut en outre être transmués [ou : changés].
« La chair et le sang » est la manière dont l’Écriture décrit ce qu’est l’homme ici-bas sur la terre. La condition humaine est caractérisée aujourd’hui par « la chair et le sang ». En tant que créature, c’est aussi ce qu’est l’homme quant à son corps : de la chair et du sang. Mais il ne faut pas confondre cette expression avec le péché, comme nous allons le voir en nous appuyant sur quelques passages de l’Écriture où cette expression revient avec le même sens.
Quand Pierre fit la confession unique en son genre de qui était le Seigneur Jésus, Celui-ci lui répondit : « tu es bienheureux, Simon Barjonas, car la chair et le sang ne t’ont pas révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux » (Matt. 16:17). De Paul, il est dit qu’il ne prit pas conseil de la chair et du sang quand il reçut mission d’annoncer le Fils de Dieu parmi les nations (Gal. 1:16). L’Écriture exprime de la manière suivante le fait que le Seigneur Jésus, dans Sa grâce insondable soit devenu un vrai homme (à part le péché) et ait pris part à notre condition humaine : « puisque donc les enfants ont eu part au sang et à la chair, Lui aussi, semblablement, y a participé » (Héb. 2:14). Le combat chrétien, en contraste avec celui d’Israël au temps de l’Ancien Testament, est aussi caractérisé comme n’étant pas « contre le sang et la chair (c’est-à-dire contre des hommes), mais contre les principautés… contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes » (Éph. 6:12). Inversement, quand le Seigneur est apparu aux Siens après Sa résurrection d’entre les morts, Il ne possédait plus un corps fait de chair et de sang, mais Il put dire : « Voyez mes mains et mes pieds, que c’est moi-même ; touchez moi et voyez, car un esprit n’a pas de la chair et des os comme vous voyez que j’ai » (Luc 24:39).
Mais revenons au point de départ : Même le croyant sauvé ne peut pas, avec le corps qu’il a aujourd’hui, hériter du royaume de Dieu, ni avoir part au royaume de Dieu de l’autre côté de la mort, — car tel est ici le sens exclusif du royaume de Dieu : le royaume de Dieu de l’autre côté de la mort. C’est le royaume de Dieu en gloire. Le « vase terrestre » (2 Cor. 4:7) que nous portons aujourd’hui n’est absolument pas approprié pour cela.
La phrase suivante expose les choses de manière encore plus radicale : « la corruption non plus n’hérite pas de l’incorruptibilité ». Nous avons déjà vu plus haut que le mot « corruption » est mieux rendu par « le caractère éphémère, la fugacité, la décadence, la ruine ». Or quant à leur corps, les enfants de Dieu sont des hommes comme les autres ; le même sort les attend, ils sont assujettis à ce qui est éphémère, bien que Christ soit en eux et qu’ils soient « du Seigneur ». S’ils meurent, le caractère éphémère, la corruptibilité, sont visibles par tous, pour eux comme pour les autres. Or il est impossible de transplanter cette condition éphémère dans la condition d’immortalité qui caractérise le ciel.
Après tout cela, une nécessité s’impose : pour avoir part à la gloire, les enfants de Dieu doivent subir une transformation allant au-delà de celle qu’ils ont déjà vécue quant à leur homme intérieur. L’apôtre en vient maintenant à parler de ce changement d’état. Le mystère lui en avait été confié par révélation spéciale.
« Voici, je vous dis un mystère : Nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés » (15:51).
Par ce « voici ! », l’apôtre attire l’attention de ses lecteurs et la nôtre sur ce qu’il a maintenant à dire. Il s’agit d’une communication de portée extraordinaire pour nous tous. Et elle concerne la même série d’événements que celle dont parle l’écrivain inspiré dans sa première lettre aux Thessaloniciens (4:15-17), et qui se lie étroitement à l’enlèvement des croyants.
Les deux passages de 1 Corinthiens 15 et 1 Thessaloniciens 4 concernent les mêmes événements et se complètent l’un l’autre. Ils sont une preuve de plus qu’il est rare que l’Esprit Saint dise tout dans un seul passage. Nous avons effectivement besoin des deux passages pour avoir une image complète de chacune des étapes de l’enlèvement. Certaines particularités ne figurent que dans l’un des passages, et d’autres dans l’autre passage. Nous allons nous occuper avant tout des particularités qui figurent dans notre passage de 1 Corinthiens 15.
Occupons-nous d’abord de l’expression « mystère ». Il est assez fréquent qu’on entende par là des choses « mystérieuses », difficiles à comprendre, voire incompréhensibles, et un en outre un peu mystiques. Mais ce n’est pas le sens de « mystères » dans le Nouveau Testament.
Un « mystère » est une vérité de la Parole de Dieu inconnue dans l’Ancien Testament, mais connue seulement par révélation de la part de Dieu dans le Nouveau Testament, et qui, quant à nous, ne peut être saisie que par la foi. Les « mystères » sont donc des vérités du Nouveau Testament qui ne sont pas encore révélées dans l’Ancien Testament. C’est pourquoi l’expression « mystère » n’apparaît guère dans l’Ancien Testament, et quand on la rencontre quand même, c’est avec un autre sens : « communications intimes » (Ps. 25:14 ; Prov. 3:32 ; Amos 3:7).
Inversement, les mystères dans le Nouveau Testament ont pour contenu les pensées divines et le conseil de Dieu. Ils étaient certes dès le commencement dans le cœur de Dieu, mais ils étaient cachés et inconnus au temps de l’Ancien Testament. Or maintenant Dieu les a révélés à Ses saints apôtres et prophètes (ceux du Nouveau Testament ; Éph. 3:5), qui à leur tour les ont retransmis et expliqués, de sorte que nous pouvons les trouver aujourd’hui dans les pages du Nouveau Testament. Pour nous chrétiens du temps de la grâce, ce ne sont donc plus des mystères ou secrets cachés, mais des mystères ou secrets révélés.
Ce n’est pas la place ici d’approfondir les douze mystères mentionnés dans le Nouveau Testament. Donnons quand même brièvement l’indication de leur contenu. À noter que le « mystère » peut aussi se rapporter à des développements mauvais :
1. le mystère du royaume des cieux ou du royaume de Dieu (Matt. 13:11 ; Marc 4:11 ; Luc 8:10),
2. le mystère du rétablissement d’Israël (Rom. 11:25),
3. le mystère de la transmutation des croyants lors de la résurrection des saints (1 Cor. 15:51),
4. le mystère de toutes choses réunies sous une tête dans le Christ (Éph. 1:9, 10),
5. le mystère de l’unité des croyants Juifs et des croyants des nations (Éph. 3:4-6),
6. le mystère du lien intime de l’assemblée avec Christ (Éph. 5:32),
7. le mystère de l’évangile (Éph. 6:19),
8. le mystère d’iniquité (2 Thes. 2:7),
9. le mystère de la foi (1 Tim. 3:9),
10. le mystère de la (vraie) piété (1 Tim . 3:16),
11. le mystère des sept étoiles et des sept lampes d’or (Apoc. 1:20),
12. le mystère de Babylone la prostituée (Apoc. 17:5).
Après cet aperçu des divers mystères du Nouveau Testament, revenons au mystère de 1 Cor. 15:51. Disons d’abord nettement que la résurrection elle-même n’est pas un mystère. La résurrection des justes et des injustes était une vérité fondamentale connue dans l’Ancien Testament même si les passages qui en témoignent sont relativement peu nombreux. Donnons un coup d’œil à ces passages. Ils sont si précieux et ils fortifient tellement la foi en eux-mêmes, que le contraste par rapport à ce qui en est révélé dans le Nouveau Testament en ressort d’autant plus clairement.
Il est incontestable que les croyants de l’Ancien Testament croyaient à la résurrection. L’exemple de Job, un des plus anciens patriarches de l’Écriture l’établit tout à fait clairement. Nous l’avons déjà vu dans l’introduction à cet ouvrage.
Les patriarches de la Genèse croyaient aussi à la résurrection. Abraham acheta pour lui la caverne du champ de Macpéla devant Hébron, il était en communion avec les pensées de Dieu (Hébron signifie « communion »), et il y enterra Sara sa femme ; tous les patriarches y enterrèrent leur femme, et les fils de Jacob y enterrèrent leur père (Gen. 50:13). Après avoir séjourné un grand nombre d’années dans le pays d’Égypte, Joseph sentit sa fin approcher et dit à ses frères : « Je meurs, et Dieu vous visitera certainement, et vous fera monter de ce pays-ci dans le pays qu’il a promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob. Et Joseph fit jurer les fils d’Israël, disant : Certainement Dieu vous visitera, et vous ferez monter d’ici mes os » (Gen. 50:24-25).
Des siècles plus tard, Moïse se souvint de la parole de Joseph, et nous lisons en Exode 13:19 : « Et Moïse prit les os de Joseph avec lui, car il avait expressément fait jurer les fils d’Israël, disant : Certainement Dieu vous visitera ; et vous ferez monter mes os d’ici avec vous ». Ce n’est que sous Josué que les os de Joseph arrivèrent dans le pays de Canaan : « Et on enterra à Sichem les os de Joseph, que les fils d’Israël avaient transportés d’Égypte, dans la portion de champ que Jacob avait achetée des fils de Hamor, père de Sichem, pour cent kesitas » (Josué 24:32). Peut-être quelqu’un demandera : pourquoi prendre tous ces soins pour des os morts ? Nous croyons qu’il n’y a qu’une réponse à cela : Les patriarches voyaient à l’avance leur résurrection, et ils voulaient être dans le pays de la promesse quand elle aurait lieu (Héb. 11:15, 16a).
Daniel était venu tout jeune à Babylone et il y reçut des révélations très vastes sur les temps futurs ; il est certainement arrivé à un âge très avancé, car sa vie couvrit plusieurs dynasties ; il vit l’émergence et la chute de l’empire babylonien, et il vécut jusqu’à la prise du pouvoir par Cyrus le Perse. Quand Daniel arriva à la fin de son livre et de sa vie, Dieu lui parla de la résurrection : « Et plusieurs qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l’opprobre, pour être un objet d’horreur éternelle » (Daniel 12:2). Même si ces paroles concernent spécialement la résurrection nationale du peuple d’Israël, Dieu ne laissa pas son fidèle serviteur quitter ce monde sans l’espérance de sa résurrection personnelle : « Et toi, va jusqu’à la fin ; et tu te reposeras, et tu te tiendras [litt en allemand : tu ressusciteras] dans ton lot, à la fin des jours » (Daniel 12:13).
L’espérance de la résurrection n’est pas une vérité spécifiquement chrétienne, comme cela ressort des paroles de l’apôtre Paul à Agrippa en Actes 26 : « Et maintenant je comparais en jugement pour l’espérance de la promesse faite par Dieu à nos pères, à laquelle nos douze tribus, en servant [Dieu] sans relâche nuit et jour, espèrent parvenir ; et c’est pour cette espérance, ô roi, que je suis accusé par les Juifs » (Actes 26:6-7). Et il poursuit en disant : « Ayant donc reçu le secours qui vient de Dieu, me voici debout jusqu’à ce jour, rendant témoignage aux petits et aux grands, ne disant rien d’autre que ce que les prophètes et Moïse ont annoncé devoir arriver, [savoir] qu’il fallait que le Christ fût soumis aux souffrances, et que, le premier, par [la] résurrection des morts, il devait annoncer la lumière et au peuple et aux nations » (Actes 26:22-23). Le Seigneur Jésus devait être le premier à annoncer la lumière par la résurrection des morts. Or c’était là la promesse faites aux pères d’Israël.
Au ch. 13 des Actes nous trouvons encore une citation précieuse, tirée du psaume 16, qui parle également de la résurrection du Seigneur Jésus : « Et nous, nous vous annonçons la bonne nouvelle quant à la promesse qui a été faite aux pères, que Dieu l’a accomplie envers nous, leurs enfants, ayant suscité Jésus ; comme aussi il est écrit dans le psaume second : «Tu es mon Fils, moi je t’ai aujourd’hui engendré». Or qu’il l’ait ressuscité d’entre les morts, pour ne devoir plus retourner à la corruption, il l’a dit ainsi : «Je vous donnerai les grâces assurées de David». C’est pourquoi il dit aussi dans un autre endroit : «Tu ne permettras point que ton saint voie la corruption». Car David, après avoir, en sa propre génération, servi au conseil de Dieu, s’est endormi, et a été réuni à ses pères, et a vu la corruption ; mais celui que Dieu a ressuscité, n’a pas vu la corruption. Sachez donc, hommes frères, que par lui vous est annoncée la rémission des péchés » (Actes 13:32-38). Le Seigneur Jésus est ressuscité, c’est un point fondamental du christianisme, comme nous l’avons vu.
Encore un élément caractéristique de l’espérance des croyants de l’Ancien Testament à l’égard de la résurrection : elle ne portait que sur une nouvelle vie sur la terre. Or, est-ce là l’espérance du chrétien, est-ce cela le contenu du « mystère » ? Nous allons bientôt voir que non.
Ainsi, il est ouvertement parlé dans l’Ancien Testament de la résurrection, tandis que dans le Nouveau il est parlé d’un mystère (ou : secret) : cela est un démenti à tous ceux qui prétendent qu’on ne trouve rien d’une venue du Seigneur pour les Siens, et que quand les morts sont ressuscités et que les vivants sont transmués, il s’agirait de la venue visible de Christ à la fin de la grande tribulation. Nous devons nous opposer à cela : la venue visible de Christ est l’objet de la révélation dans tout l’Ancien Testament. La parole prophétique en parle dans plusieurs passages. Ce n’a jamais été un secret. Mais ce dont nous parlons maintenant est une nouvelle révélation, c’est un mystère (ou : secret). On ne peut pas mettre sur le même plan la venue du Seigneur pour enlever les saints et Son apparition en puissance et en gloire. L’Écriture Sainte dissocie clairement ces deux aspects de la venue du Seigneur, spécialement dans les deux épîtres aux saints de Thessalonique.
Nous avons entendu le témoignage des écritures de l’Ancien Testament sur la résurrection, et nous avons vu comment Paul en parle dans les Actes en citant l’Ancien Testament. Mais l’apôtre, et avant lui le Seigneur Jésus Lui-même, utilise une expression qu’il faut regarder d’un peu plus près : la résurrection des justes sera une résurrection d’entre. Nous faisons par là un pas essentiel en direction du contenu véritable du mystère.
Quand le Sauveur a parlé pour la première fois à Ses disciples de ce que le Fils de l’homme, après avoir souffert, « ressusciterait d’entre les morts », ils ne comprirent d’abord pas ce dont il parlait, et ils se dirent l’un à l’autre : « qu’est-ce que cela, ressusciter d’entre les morts ? » (Marc 9:9-10). Nous pouvons bien les comprendre : ils connaissaient certes la résurrection, la « résurrection au dernier jour » selon Jean 11:24 ; cependant ils ne connaissaient pas encore ce côté de la vérité. Quel en est le sens ?
La résurrection d’entre, cela signifie que certains ressuscitent d’entre les morts, tandis que la masse des autres morts restent en l’état. Le grand exemple de cela en est la résurrection du Seigneur Jésus Lui-même (Actes 13:34 ; 1 Cor. 15:20). Mais la résurrection de Lazare en donne aussi une image (Jean 11:43, 44). Lors de la résurrection des morts devant le grand trône blanc, aucune sélection n’a lieu, car il s’agit alors exclusivement de gens morts dans leurs péchés, des impies. Le moment venu, ils doivent tous ressusciter, et aucun n’échappera. « Après cela le jugement » dit Hébreux 9:27. Pensée sérieuse, effrayante ! mais qui montre aussi clairement qu’il n’y a pas ce qu’on appelle une résurrection générale, de tous les morts au même moment.
La première résurrection sera une résurrection d’entre. Cette expression se retrouve en Phil. 3:11. Pour être le plus possible semblable à son cher Seigneur, l’apôtre Paul avait le désir ardent de parvenir lui aussi à cette résurrection d’entre les morts.
Deux pensées se lient à la résurrection d’entre :
· elle est un signe de la faveur de Dieu à l’égard de ceux qui la connaîtront,
· elle s’accompagne d’une séparation définitive du bien et du mal.
Quand le Seigneur Jésus fut ressuscité par la gloire du Père, ce fut le signe extraordinaire du plaisir extrême que Dieu avait dans Son Fils. Le Fils a glorifié Dieu d’une manière parfaite dans Sa vie et dans Sa mort. Y avait-il une manière autre, ou meilleure, pour Dieu de manifester Son bon plaisir dans la Personne de Son Fils qu’en Le « ramenant d’entre les morts » (Héb. 13:20) ? Il a été mis à mort par la main d’hommes iniques. Y avait-il une meilleure manière pour le Père d’honorer Son Fils qu’en « Le ressuscitant d’entre les morts » par Sa gloire (Rom. 6:4) ? Et quand les saints seront ressuscités d’entre les morts, ce sera également le signe de la faveur particulière de Dieu à leur égard. Les autres morts resteront dans leur état de mort corporelle, mais Il prendra les Siens du milieu d’eux pour les établir dans le monde glorieux de la résurrection de Son Fils après les avoir revêtus d’un nouveau corps approprié. Combien cette vérité nous réjouit !
Or cette pensée nous console aussi par rapport à tous les tristes mélanges de vrai et de faux qu’on rencontre aujourd’hui : quand Dieu ressuscitera les saints d’entre les morts, cela s’accompagnera d’une séparation absolue, complète et irrémédiable des justes d’avec les injustes. Dieu a longtemps supporté dans la chrétienté le mélange de principes divins avec les principes du monde ; Il a longtemps regardé comment les fils du méchant se mêlaient aux fils du royaume (Matt. 13:36-43). C’est Sa longanimité qui L’a fait attendre, comme nous le savons (2 Pierre 3:15). Mais alors il séparera ce qui ne va pas ensemble. À la venue du Seigneur, cette séparation des saints d’avec les profanes sera achevée une fois pour toutes, et elle sera visible de tous lorsqu’Il sera manifesté publiquement.
Nous ne pouvons que nous émerveiller du conseil de Dieu, nous ne pouvons que nous prosterner en adorant devant Celui qui a eu dans Son cœur de telles pensées au sujet de Son Fils et de ceux qui croiraient en Lui.
Mais dans tout ce que nous avons vu jusqu’ici, il reste en suspens la question de savoir ce qui arrivera à nous les vivants lors de la résurrection. Pouvons-nous aller dans la gloire avec nos corps terrestres ? c’est impossible, le verset 50 de notre chapitre le dit clairement. C’est le verset suivant qui donne la réponse à la question sur le sort des vivants :
« Voici, je vous dis un mystère : Nous ne nous endormirons pas tous, mais nous serons tous changés [ou : transmués] » (15:51).
Le secret nous est révélé : nous ne nous endormirons pas tous, c’est-à-dire nous ne mourrons pas tous ! C’est la première chose que nous apprenons ici. Il y aura des personnes croyantes qui iront dans la gloire avec le Seigneur Jésus sans voir la mort et sans avoir à subir l’humiliation de la mort ! Certes il est réservé à l’homme de mourir une fois (Héb. 9:27), mais nous chrétiens, nous sommes en relation avec le second homme venu du ciel (15:47-49), et nous ne devons pas tous mourir. La mort est tellement vaincue que, si Christ revient suffisamment tôt, aucun des Siens ne verra plus la mort. Voilà à quel point la puissance de la mort est anéantie pour nous ! Nous voyons toujours plus clairement ce que signifie pour nous le fait que Dieu nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus (15:57). Quand le Seigneur reviendra, comme Sauveur de notre corps (Phil. 3:20), alors Sa victoire, selon les pensées de Dieu, verra sa portée s’étendre à tous les croyants vivants.
Cela nous amène au second sujet de notre verset : les croyants vivants passeront par un changement [ou : transmutation]. Pour confirmer cette affirmation, regardons d’un peu plus près la structure du verset. La proposition intermédiaire est une parenthèse, une insertion. Pour rendre encore plus clair le courant de pensée du v. 51, on pourrait mettre les deux signes de parenthèses devant et après la proposition « nous ne nous endormirons pas tous ». La pensée principale, la merveille, c’est que nous serons tous changés. Pensons un peu à l’immensité de ce miracle : des personnes vivantes connaîtront la puissance de Sa résurrection et vivront consciemment la transformation du corps de leur abaissement en la conformité de Son corps de gloire ! (Phil. 3:21). En Philippiens 3 ce changement est décrit comme une « transformation », et en 1 Cor. 15:53 comme le fait de « revêtir l’incorruptibilité ».
Quand l’apôtre Paul parle de « nous tous » (« nous serons tous changés »), il pense manifestement à tous les croyants encore vivants à la venue du Seigneur, et il s’identifie à eux, il se compte parmi eux. Il considère la venue du Seigneur comme un événement pouvant intervenir à chaque instant, et ce n’est pas le seul passage où il le fait. C’est pourquoi cela est exprimé comme une chose de l’époque actuelle, quelque chose d’attendu intérieurement par l’âme. Il soupire (et nous avec lui) non pas après le fait d’être dépouillé, mais après le fait d’être revêtu, « afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie » (2 Cor. 5:4). Quel triomphe indescriptible de la grâce de Dieu ce sera !
Pour un changement aussi complet et aussi vaste des hommes mortels, faudra-t-il un temps long, un processus douloureux et de longue durée ? pas du tout, bien au contraire ! La transformation sera instantanée,
« en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette » (15:52a).
La répétition des expressions « en un instant », « en un clin d’œil » insiste sur l’instantanéité de l’événement. La première expression contient le mot « atome » (en grec : atomos), c’est-à-dire un processus qui se déroule durant un temps si petit qu’il est indivisible. Le changement n’aura pas de spectateur terrestre, car même le temps pendant lequel il aura lieu est trop court pour que des yeux naturels puissent le percevoir.
Or l’Esprit de Dieu rajoute quelque chose : « à la dernière trompette ». C’est ce qui décrit le caractère définitif du processus. En 1 Thes. 4 il est dit que le Seigneur Jésus descendra du ciel avec la trompette de Dieu. Ici il est affirmé que le changement est achevé à la dernière trompette.
La trompette de Dieu est souvent dans la Parole de Dieu un symbole de la Parole de Dieu (Nombres 10) ; cette trompette de Dieu de 1 Thes. 4 a, bien sûr, le même sens que la dernière trompette de 1 Cor. 15, sauf que le point de vue est autre. Nous pouvons comprendre que l’expression « dernière trompette » est le signal puissant du départ définitif. Dans l’armée romaine, c’était le sens de la dernière de trois trompettes : lever le camp.
Notons bien que la dernière trompette n’a rien à voir avec la septième trompette d’Apocalypse 11. Certains commentateurs le prétendent, et renvoient l’enlèvement au temps du jugement final ; mais c’est intenable. Plusieurs autres considérations et autres liaisons le montrent, mais une pensée montre clairement qu’une telle argumentation manque tout à fait de consistance : l’apôtre Paul a écrit sa première lettre aux Corinthiens plus de trente ans avant que Jean ait la vision de l’Apocalypse à Patmos. Aucun croyant de Corinthe ne pouvait donc rien savoir sur les sceaux, les trompettes et les coupes. Pourtant l’intention de l’apôtre Paul était d’enseigner, et même de rectifier les Corinthiens au sujet d’une vérité fondamentale. Ne serait-ce pas un manque de sérieux au plus haut degré, et même une absurdité, de se servir des symboles d’un livre qui ne devait être écrit que trente ans plus tard, alors que la plupart de ceux auxquels il écrivait auraient quitté cette terre depuis longtemps ? Les symboles utilisés ne devaient-ils pas être totalement compréhensibles pour l’assemblée à Corinthe ? Leur utilisation devait-elle laisser les croyants devant des énigmes insolubles ? Comment pouvaient-ils prêter l’oreille aux enseignements et avertissements de l’apôtre si sa manière de parler n’était pas compréhensible ? En suivant l’argumentation mentionnée ci-dessus, on pourrait tout aussi bien prétendre que la trompette de 1 Cor. 14:8 se rapporte pareillement aux trompettes d’Apocalypse.
D’un autre côté, ceux qui reçurent la première épître aux Corinthiens étaient tout à fait familiers avec les mœurs et habitudes des Grecs et des Romains, et l’apôtre se sert à plusieurs reprises d’images tirées de leur contexte culturel pour illustrer son enseignement. Pensez simplement aux compétitions sportives ! De la même manière les croyants à Corinthe comprenaient très bien l’image de la dernière trompette : c’était le signal du départ prochain. Quand la trompette retentira, alors s’accomplira la première partie de la Parole du Seigneur au sujet de « ceux qui auront pratiqué le bien » :
« L’heure vient en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix ; et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien, en résurrection de vie ; et ceux qui auront fait le mal, en résurrection de jugement » (Jean 5:28-29).
Quelle puissance inimaginable se cache dans la voix du Fils de Dieu, quelle force elle déploiera ! Personne n’y échappera. Même les morts l’entendront, et y obéiront. Aussi est-il ajouté dans notre texte :
« Car la trompette sonnera et les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous, nous serons changés » (15:52b).
Ici, il s’agit seulement de morts endormis en Christ, comme nous l’avons déjà remarqué plus haut. Il est aussi remarquable de voir l’ordre dans lequel les deux groupes sont nommés : il est d’abord parlé des morts et de leur résurrection, puis de nous, les vivants et de notre changement (ou : transmutation). C’est le même ordre qu’on trouve en 1 Thes 4. Bien que tout se déroulera dans un temps d’une brièveté inimaginable, il y aura quand même dans le cours des événements un « d’abord » et un « ensuite » (1 Thes. 4:16, 17).
À mon avis il n’est pas correct de parler de changement à la fois pour les vivants et pour les morts. Dans les deux passages, ces deux groupes de croyants sont mentionnés et sont distingués l’un de l’autre : s’agissant des morts en Christ, il est parlé de résurrection ; s’agissant des vivants, il est parlé de changement (ou : transmutation). La dernière trompette a à faire avant tout avec la résurrection des morts, mais elle est inséparablement rattachée au changement des saints vivants. Quelle pensée, bien-aimés : nous n’aurons ensuite plus jamais besoin d’une autre trompette ! si le Seigneur nous a premièrement appelés une fois à Lui par Sa puissance, nous serons et resterons pour toujours auprès de Lui.
Le verset 52 parle de ce que les morts ressusciteront « incorruptibles ». L’auteur reprend cette pensée dans ce qui suit et en donne le fondement :
« Car il faut que ce corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce mortel revête l’immortalité » (15:53).
Penchons-nous d’abord sur ce « il faut ». Pourquoi faut-il que ce corruptible revête l’incorruptibilité et que ce mortel revête l’immortalité ? Ici l’apôtre ne parle pas, bien sûr, d’un « il faut » dans le sens absolu, comme s’il s’agissait d’une loi de la nature valable en toute circonstance. Non, il s’agit plutôt d’un « il faut » de la grâce de Dieu, une nécessité qui découle de Son amour pour nous et de Son intention à notre égard. S’Il veut nous amener à Lui dans la gloire, alors ce changement doit avoir lieu. C’est un « il faut » de la grâce divine semblable à celui qui anima le Seigneur Jésus quand il voulut rencontrer la femme de Samarie : « il fallait qu’Il traversât la Samarie » (Jean 4:4).
Il n’est pas dit : « il faut que le corruptible revête l’incorruptibilité, et que le mortel revête l’immortalité ». Ce serait une affirmation abstraite jamais vraie dans l’absolu. C’est pourquoi l’apôtre parle de « ce corruptible » et de « ce mortel », désignant concrètement par là notre corps humain actuel.
Celui-ci est effectivement corruptible (passager) et mortel comme on l’a déjà vu en rapport avec les versets 42 et 50. Il ne fait manifestement pas allusion aux deux classes de croyants déjà mentionnées. Certains commentateurs le pensent pourtant, en rattachant « corruptible » avec ceux qui sont morts, et « mortel » avec les croyants encore vivants, mais cette conclusion n’est ni déterminante ni satisfaisante. Le mot grec pour « corruptible » n’a rien à faire avec la putréfaction, mais il donne l’idée de fugacité, de ruine, de corruption. C’est donc la nature du corps humain : même rempli de vie, il est mortel et absolument assujetti à disparaître, ce qui a normalement lieu par la mort. Le caractère « passager » est ainsi l’expression générale qui englobe tout, et qui inclut ce qui est « mortel ».
Mais arrivons-en au côté positif ! Or celui-ci est décrit de manière caractéristique par des expressions négatives ! Ce qui est passager doit revêtir le caractère de ce qui n’est pas passager, et ce qui est mortel doit revêtir le caractère ce qui n’est pas mortel. Pour nous et pour nos corps aussi, le ciel sera caractérisé par ce qui ne passe pas et qui est immortel. La Parole de Dieu décrit souvent le bonheur du ciel en nommant ce qu’on n’y trouve plus, parce c’est plus facile à comprendre pour nous. C’est ainsi qu’en Apoc. 21:4 il est dit : « et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine ; les premières choses sont passées ». Et un peu plus loin : « et il n’y aura plus de malédiction… il n’y aura plus de nuit, ni besoin d’une lampe et de la lumière du soleil » (Apoc. 22:3-5). Ce que nous connaissons ici-bas par l’expérience de la souffrance n’aura plus lieu là. Combien cela est heureux et combien cela nous rend reconnaissants !
Encore un mot sur le terme « revêtir ». « Il faut que ce corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce mortel revête l’immortalité ». C’est sans doute une description imagée du changement par lequel nous passerons, mais c’est une expression particulièrement consolante. Naturellement cela ne veut pas dire que ce qui est passager et mortel subsiste en l’état, en étant simplement recouvert et caché par le nouvel habit de l’immuable et de l’immortel.
Il s’agit d’extrêmes plutôt incompatibles, en sorte qu’ils s’excluent mutuellement. Si nous devons revêtir le nouvel habit, il faut nécessairement avoir dépouillé l’ancien au préalable. Autrement dit, ce qui est passager et mortel sera passé pour toujours. Si les créatures qui sont dans le ciel et sur la terre nous aperçoivent dans nos corps nouveaux, elles verront l’habit de la gloire — à la gloire éternelle de Celui qui nous l’a conféré.
« Or quand ce corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite : «La mort a été engloutie en victoire. Où est, ô mort, ton aiguillon ? où est, ô mort, ta victoire ? » (15:54-55).
C’est déjà quelque chose de grand que Paul répète une nouvelle fois en entier les paroles des versets précédents, et il les grave ainsi profondément dans nos cœurs. La construction longue de la phrase avec le « quand » et le « alors » attire l’attention de nouveau et avant tout sur l’événement prodigieux lui-même, dont le poids est renforcé par la répétition des mots.
Le « quand » initial signifie aussi « dès que » ; autrement dit : maintenant, nous attendons encore cet instant ; il n’est pas encore là. QUAND (dès que) le moment sera venu de se défaire du vêtement de ce qui est passager, et de revêtir le vêtement de gloire (cela aura lieu à la venue du Seigneur), ALORS la Parole, « ce qui est écrit » se manifestera entièrement vraie. Le sens est bien que la Parole a été écrite dans le passé, et qu’elle demeure telle quelle, inchangée et infaillible, jusqu’à aujourd’hui.
Or de quelle parole s’agit-il ? L’apôtre cite d’abord la première phrase d’Ésaïe 25:8 : « La mort a été engloutie en victoire » ; il suit le sens du mot victoire en araméen, et est incontestablement guidé par l’Esprit Saint pour le faire.
Cette exclamation triomphale du prophète Ésaïe — « la mort est engloutie en victoire » — est donc utilisée ici pour décrire la résurrection et le changement (ou : transmutation) des saints. Nous pouvons plutôt dire qu’elle leur est « appliquée », car en fait, dans le passage cité ici seulement en partie, Ésaïe parle de l’accomplissement de l’espérance d’Israël quand le royaume sera introduit en puissance et en gloire. Dieu ouvrira les yeux de son peuple terrestre et ôtera son opprobre de dessus toute la terre (És. 25:8b). Le voile qui, comme une couverture, couvre tous les peuples en signe d’ignorance, sera « détruit », littéralement « englouti ». Alors arrivera pour Israël le jour de son salut et de sa résurrection, et Israël chantera et dira : « Voici, c’est ici notre Dieu que nous avons attendu pour qu’Il nous sauve ; c’est ici l’Éternel, nous l’avons attendu ! Égayons-nous et réjouissons-nous dans sa délivrance » (És. 25:9).
Parmi toutes les exclamations ardentes du prophète, l’apôtre ne choisit que celle-ci, et il a été guidé par l’Esprit pour l’appliquer directement aux croyants morts et vivants, et à leur union avec le Seigneur à Sa venue.
Cette application était inconnue du temps de l’Ancien Testament, et seul le Nouveau Testament la donne. Il en ressort deux points : d’une part les promesses de l’Ancien Testament peuvent avoir plus d’une signification et ont par conséquent souvent plus d’une manière d’être accomplie ; d’autre part la venue du Seigneur pour enlever les Siens précède « ce jour-là », lorsque l’opprobre de Son peuple terrestre sera ôté de dessus toute la terre (És 25:8b). Ceux qui ont part à l’appel céleste auront déjà atteint leur place de repos éternel avant le rétablissement de toutes choses. Pour eux l’exclamation du prophète Ésaïe (« la mort est engloutie en victoire ») sera déjà devenue une réalité avant de s’appliquer à toute la terre.
Notons bien que l’apôtre ne reprend pas la citation de ce qui suit immédiatement dans le passage d’Ésaïe : « et le Seigneur, l’Éternel, essuiera les larmes de dessus tout visage ». Cette promesse est pourtant appliquée dans le Nouveau Testament dans un passage approprié, avant tout à Celui dont la victoire est fêtée non pas sur la terre, mais dans le ciel, devant le trône et en présence de l’Agneau : « Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux » (Apoc. 7:17). Et encore une fois, à la fin du livre de l’Apocalypse, on retrouve ces mêmes paroles. Mais il s’agit là d’une description de l’état éternel et le passage d’Ésaïe est appliqué à toute la multitude des rachetés. Il sert, pour ainsi dire, de point final à toute l’histoire de la grâce : « et Il essuiera toute larme de leurs yeux » (Apoc. 21:4). Cela ne veut pas dire que nous pleurerons dans le ciel, mais que le Dieu de bonté éloignera Lui-même de nous tout souvenir de la peine vécue sur la terre.
Arrêtons-nous un peu, et laissons agir sur nous tout le poids, toute la puissance de ces communications… Ô Dieu, quel propos à notre égard ! Aujourd’hui où nous traversons la peine, la maladie et la détresse, pensons qu’un jour, malgré tous les triomphes et succès apparents de la mort, elle sera engloutie en victoire pour nous personnellement ! — Nous te Louons pour cela aujourd’hui, et nous le ferons éternellement. Amen.
L’apôtre ajoute encore un mot pour prouver le triomphe sur la mort :
« Où est, ô mort, ta victoire ? Où est, ô mort, ton aiguillon ? » (15:55).
Dans ce passage tiré du prophète Osée, il en va comme de la citation d’Ésaïe, c’est-à-dire qu’il s’agit de la résurrection (restauration) nationale d’Israël. Selon son caractère abrupt qui lui est typique, le prophète éclate en une proclamation triomphale (Os. 13:14). L’Éternel Lui-même sera leur roi. Israël reviendra à l’Éternel, son Dieu, et Il les guérira de leur apostasie et les aimera librement (Os. 14:4).
Mais entre temps, le Saint Esprit applique cette prédiction à la victoire qui arrivera à la venue de Christ dans la résurrection et la transmutation des croyants. Dans cette exclamation, la première phrase (où est, ô mort, ta victoire ?) parait plutôt converner ceux qui gisent dans le tombeau, apparemment vaincus par la mort, tandis que la seconde phrase (où est, ô mort, ton aiguillon ?) concerne plutôt les croyants encore vivants.
La mort est personnifiée comme précédemment dans ce chapitre (15:26) ; elle est interpellée comme si c’était une personne, et elle est questionnée avec un cri d’allégresse, presque provocateur : « où, ô mort ? — où, ô mort ? » (en grec l’auxiliaire « est » ne figure pas). Oui, où est sa victoire, où est son aiguillon ? où sont-ils ? disparus !
Quand nous pensons aux os morts des saints dans les innombrables tombes, la mort n’a-t-elle pas remporté la victoire sur tous ces gens ? Non. La réalité est toute autre. La mort n’est qu’un instrument dans la main de Dieu, jeté après usage, jeté une fois accomplie son œuvre passagère. La résurrection aura lieu, et tout ce qui paraissait être une victoire de la mort, se tournera exactement à l’inverse.
Le croyant chrétien peut déjà aujourd’hui prononcer cette parole triomphante, en plein confiance dans la puissance de Dieu : « où est, ô mort, ta victoire ? » Il sait que la mort est pour lui un ennemi vaincu. Christ lui a ôté sa force, complètement et pour toujours, par Sa mort et Sa résurrection. Si donc la mort doit quand même nous atteindre selon la pensée de Dieu, elle ne peut faire qu’une chose avec nous : nous amener de cette pauvre terre jusque là où elle n’a plus aucune force. Naturellement en dernier lieu, c’est le Seigneur Jésus Lui-même qui le fera, mais ici le langage est symbolique. Dans cette mesure la mort n’est pour nous qu’un serviteur, un « portier » qui nous ouvre la porte pour laisser cette terre et tout ce qui est mortel.
Effectivement la mort comme telle a perdu ses terreurs pour nous. Les circonstances de notre départ peuvent nous angoisser, mais ce que nous venons de dire demeure quand même vrai. La mort n’est plus du tout un sujet d’effroi pour nous ; elle ne porte plus pour nous le caractère de jugement de Dieu. C’est pourquoi le Nouveau Testament parle de manière si consolante des enfants de Dieu comme étant « endormis ». Quand Lazare mourut, le Seigneur s’exprima ainsi : « Lazare, notre ami, s’est endormi ».
Pour le croyant, la mort n’est pas seulement un ennemi affaibli, selon une conception courante, mais c’est un ennemi entièrement désarmé. Elle n’a plus d’armes contre nous. Sur son lit de mort, J.N. Darby pouvait dire : « les hommes appellent cela la mort ; je l’appelle la vie ».
En ce qui concerne l’aiguillon de la mort, l’apôtre ajoute comme une sorte de commentaire explicatif :
« Or l’aiguillon de la mort, c’est le péché, et la puissance du péché, c’est la loi » (15:56).
Si la mort est le salaire du péché (Rom. 6:23), le péché est l’aiguillon de la mort. Sans lui, la mort, la mort ne serait rien d’autre qu’un sommeil paisible. En vérité, la mort n’existerait même pas s’il n’y avait pas eu le péché. Car la mort a passé à tous les hommes en ce que tous ont péché (Rom. 5:12). C’est pourquoi le péché est qualifié d’aiguillon (*), car il porte en lui le poison qui n’opère pas seulement la mort temporelle, mais qui prépare le pécheur impénitent au jugement qui vient après la mort. L’aiguillon de la mort, c’est la conscience de la culpabilité personnelle et la crainte du jugement à venir (Jean 5:24 ; 1 Jean 4:18). C’est cette crainte qui ronge les hommes sans Dieu, au point qu’ils cherchent aussi à la nier.
(*) L’image d’un aiguillon ne peut guère viser un aiguillon à bœufs comme en Actes 26:14, car un tel aiguillon ne tue pas, tandis que l’aiguillon de la mort tue. Ce doit donc être une arme acérée, mortelle, ou bien un aiguillon pourvu de poison. C’est ce dernier qui est probablement en vue.
L’apôtre en arrive alors à parler sur la relation qui existe entre le péché et la loi. C’est d’autant plus significatif qu’il n’en a pas encore parlé dans cette épître, alors qu’il revient volontiers là-dessus dans d’autres passages. C’est pour la première fois qu’il nomme la loi ici, et c’est non seulement intéressant, mais aussi instructif, car les Corinthiens, dans leur ensemble, étaient des gens des nations ; ils n’étaient pas Juifs ; ils n’avaient donc jamais été sous la loi. Mais il était nécessaire pour eux comme pour nous, de reconnaître le vrai caractère de la loi et de ses effets, car cela nous amène à connaître plus profondément à quel Dieu de bonté nous avons à faire. D’un autre côté cela nous préserve du piège de Satan qui a toujours cherché à ruiner la grâce par un zèle feint pour la loi et pour la sainteté pratique.
Et nous apprenons ainsi ici que la loi donne de la force au péché. Comment faut-il le comprendre ? Un coup d’œil à Romains 7 nous renseigne là-dessus. « Que dirons-nous donc ? La loi est-elle péché ? — Qu’ainsi n’advienne ! Mais je n’eusse pas connu le péché, si ce n’eût été par [la] loi ; car je n’eusse pas eu conscience de la convoitise, si la loi n’eût dit : «Tu ne convoiteras point». Mais le péché, ayant trouvé une occasion par le commandement, a produit en moi toutes les convoitises, car sans [la] loi [le] péché est mort. Or moi, étant autrefois sans loi, je vivais ; mais le commandement étant venu, le péché a repris vie, et moi je mourus ; et le commandement qui était pour la vie, a été trouvé lui-même pour moi pour la mort. Car le péché, ayant trouvé une occasion par le commandement, me séduisit, et par lui me tua. La loi donc est sainte, et le commandement est saint, et juste, et bon. Ce qui est bon est-il donc devenu pour moi [la] mort ? — Qu’ainsi n’advienne ! Mais le péché, afin qu’il parût péché, m’a causé la mort par ce qui est bon, afin que le péché devînt par le commandement excessivement pécheur » (Romains 7:7-13).
Sans entrer davantage dans les détails, ces versets montrent clairement que la loi, si juste soit-elle, ne peut donner aucune délivrance au coupable, mais bien plutôt elle excite l’esprit rebelle de l’homme contre la volonté de Dieu.
Le fait que Dieu interdise quelque chose éveille justement chez l’homme pécheur le désir de faire ce qui est interdit. Cela ne tient pas à la loi, mais à ce que l’homme est mauvais. La puissance du péché est donc la loi, car par la loi est la connaissance du péché (Rom. 3:20).
Mais Christ est devenu la fin de la loi, pour justice à tout croyant (Rom. 10:4). Par le fait qu’Il a porté la malédiction de la loi, Il a fait de celle-ci qui était une accusatrice, un témoin de la justice de Dieu, — de cette justice qui justifie celui qui croit en Jésus Christ (Rom. 3:21, 22).
Et en ce qui concerne la force pour marcher dans la sainteté, ce n’est pas la loi qui la donne, ni non plus la menace du fouet qu’est la peur d’être peut-être perdus à la fin. Non, c’est la grâce qui nous donne force et motivation pour abandonner le mal et accomplir le bien. La grâce qui nous a sauvés, c’est aussi elle qui nous enseigne à renier l’impiété et les convoitises mondaines, et à marcher sobrement, justement et pieusement dans ce présent siècle (Tite 2:12).
Quel maître divin nous avons pour guider vers la sainteté pratique : la grâce ! Elle est bien plus efficace que la loi, dont l’effet est même en partie contraire. Ainsi le péché ne règne plus sur nous, car nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce (Rom. 6:14).
Ces trois choses (le péché, la mort et la loi) sont donc vus ensemble comme le butin dont le Seigneur Jésus s’est emparé et qu’il a vaincu. Mais à nous qui profitons de cette victoire, il nous appartient de joindre nos voix à la louange triomphante qui monte vers Dieu selon la doxologie par laquelle l’apôtre s’exclame :
« Mais grâces à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ ! » (15:57).
Il convient d’exalter Dieu déjà maintenant de cette manière, non pas seulement au jour d’éternité. Ses enfants sont bien déjà dignes de connaître la vérité de Dieu telle que révélée dans le Seigneur Jésus. C’est pourquoi ils célèbrent déjà dans le temps présent la grande victoire que le Seigneur a remportée personnellement et dont Il porte déjà maintenant les honneurs et les titres à la droite de Dieu. Au v. 56 l’apôtre regardait en bas ; au v. 57 il regarde en haut. Après tout ce qu’il a dit depuis le début du chapitre sur la résurrection d’entre et sur la transmutation, il ne lui reste qu’à rendre grâces au Dieu tri-un qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ.
Il ne dit pas « qui nous a donné » ou « qui nous donnera », mais « qui nous donne » la victoire. Ce temps présent du verbe peut se comprendre de deux manières : d’un côté notre victoire future sur la mort est totalement certaine dans les pensées de Dieu, et à cause de cela elle est considérée comme quelque chose que nous possédons déjà ; d’un autre côté il revient à l’Être de Dieu de nous donner la victoire en principe.
Les deux choses sont vraies en soi, en sorte que ce qui est ici en vue semble plutôt être un processus continu, un don permanent. Littéralement il faudrait dire : « celui qui est donnant la victoire ». Cette expression ne nous décrit pas seulement ce que Dieu fera pour nous dans un temps futur, mais ce qu’Il fait déjà maintenant, ce qu’Il nous donne maintenant. Heure après heure Il nous donne la victoire. Elle est déjà à nous. Sans doute la victoire ne sera pas complète avant que nous soyons ressuscités ou transmués.
Or la victoire a été remportée quand Christ a été ressuscité. La conscience de ce fait nous donne joie et force, courage et assurance, déjà dans le temps présent. Dieu désire que nous nous réjouissions déjà maintenant dans la victoire complète, pour acquérir de cette manière de la force pour chaque jour et pour chaque instant jusqu’à la fin.
La dernière partie du verset est aussi tout à fait réjouissante, car c’est là qu’on trouve le nom du vainqueur par le moyen et l’opération duquel la victoire nous est donnée, « par notre Seigneur Jésus Christ ». C’est Son nom et Son titre entièrement personnels.
Nous sommes touchés par ce petit mot « notre » : « notre Seigneur Jésus Christ » ! Oui, Il est notre, et nous sommes Siens. Il est digne de toute notre adoration et de toute notre affection. Et n’est-il pas plus que convenable que ce chapitre merveilleux se termine par le nom de Celui qui est Lui-même la résurrection et la vie ?
Les enseignements sur la résurrection sont maintenant achevés. Ils nous ont conduit à des sommets et à l’adoration. Il reste à tirer la conclusion pratique de tout cela. L’apôtre le fait avec ce « ainsi » final, si important :
« Ainsi (*), mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail (**) n’est pas vain dans le Seigneur » (15:58).
(*) Le mot allemand utilisé signifie « voici pourquoi », ou « par conséquent ».
(**) Le mot allemand utilisé signifie « peine », « fatigue ».
Il est remarquable que l’apôtre ait déjà achevé la première partie du chapitre par une parole d’exhortation (15:33-34). Il recommence ici à la fin de la deuxième partie, sauf que cette fois-ci les exhortations n’ont pas un caractère négatif, mais tout à fait positif. En face de la joie et de la consolation à cause de leur commune espérance, l’écrivain voit ses frères bien-aimés devant lui et les interpelle avec un « ainsi » pour qu’ils traduisent maintenant cette espérance dans leur marche pratique.
Nous apprenons ici quelque chose de très important. Dieu ne désire pas seulement que nous tirions de ces précieux enseignements des conclusions en vue de notre vie pratique, mais que notre marche, notre vie soient basées sur cette doctrine. La doctrine est un exposé de faits divins. Si ces faits divins sont saisis de manière spirituelle, ils façonnent presque inévitablement nos vies. Retirez la doctrine, et la marche est suspendue en l’air, dépourvue de but, et ouverte à n’importe quelle folie et n’importe quel égarement. C’est pourquoi le sain enseignement de la Parole de Dieu est si important. Personne ne le sait mieux que le diable lui-même. C’est pourquoi il cherche par tous les moyens à saper cet enseignement, à le détruire, et à le remplacer par des enseignements de démons (1 Tim. 4:1).
Ce « ainsi » de notre verset 58 se rapporte à tout le chapitre 15. Si nous ne le rattachons qu’au verset 57 qui précède, c’est-à-dire au fait que Dieu nous donne la victoire, cela ne change rien, car tout le chapitre vise ce sommet. En tout cas le v. 58 se réfère à l’enseignement de ce chapitre comme la base de notre vie pratique.
En ce qui concerne les exhortations pratiques elles-mêmes, il s’agit en premier lieu d’être fermes et inébranlables. Les deux termes ne veulent pas dire exactement la même chose. Le mot grec pour « ferme » exprime un état sédentaire, un siège ferme et fixe sur une place. Il semble que le Saint Esprit vise par là notre attitude de foi et notre conviction intérieures. Nous devons être et rester fermes dans les convictions que nous avons tirées de la Parole de Dieu. Et si Dieu nous donne la victoire comme nous l’avons vu, nous devons aussi « rester ferme » dans cette conviction. Il y malheureusement bien des enfants de Dieu instables parce que leurs convictions ne sont pas basées sur les déclarations de Dieu, mais sur le sable mouvant des idées et sentiments humains. Ils n’arrivent jamais vraiment au repos et à la paix intérieurs parce qu’ils attachent leur cœur à de fausses pensées.
« Inébranlable » exprime une autre pensée. Le mot grec dérive d’un verbe qui décrit le mouvement, le déplacement, l’expulsion, la mise en branle. Le contraire signifie « immuable », « inébranlable ». Nous sommes donc mis en garde par là contre le danger de s’écarter de la place que nous avons prise selon les enseignements de la Parole de Dieu. Il y a beaucoup d’influences qui nous assaillent et veulent nous emporter. Il s’agit de rester immuable comme un roc contre lequel se jettent les vagues, — de rester fermes sur la Parole de Dieu. Nous sommes exhortés ailleurs : « Ne soyez pas séduits par des doctrines diverses et étrangères, car il est bon que le cœur soit affermi par la grâce » (Hébreux 13:9).
Viser à être fermes dans la foi et immuables vis-à-vis des attaques de l’ennemi, c’est la première réponse que nous devons donner aux révélations célestes qui nous ont été communiquées. Cela peut paraître très statique et passif, mais c’est de la plus haute importance au milieu des dangers qui nous guettent. Si Satan nous attaque et nous éprouve, il convient avant tout de ne pas bouger. Il en va autrement quand il est question de l’œuvre du Seigneur. Alors nous devons bouger, et même être débordant [ou : abondant] : « ... abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur ».
Notons bien qu’il s’agit de l’œuvre du Seigneur qu’Il a ici-bas sur la terre. Elle Lui appartient, et il s’agit de Ses intérêts. Ceux-ci ne se limitent pas à des efforts dans le domaine social selon ce qui caractérise la chrétienté actuelle. Non, l’œuvre du Seigneur vise à exalter le Nom du Seigneur, et à conduire les gens des ténèbres à la merveilleuse lumière de Dieu par l’évangile, et à affermir les cœurs des saints par la diffusion de la vérité. C’est en cela que nous devons abonder, non pas de temps en temps, mais en tout temps. Chers amis, la révélation de la vérité a-t-elle suscité cette réponse chez nous ?
Alors nous serons encouragés par la perspective de la récompense : « … sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur ». L’expression négative « pas vain » indique bien que dans ce monde il y a beaucoup de peines et de travaux qui, un jour, se révéleront vains, infructueux, vides et creux, car c’est bien la signification du mot utilisé ici. Les gens qui n’ont rien au-delà du terrestre, se tiendront les mains vides au moment décisif.
Il n’en est pas ainsi de ceux qui travaillent dans l’œuvre du Seigneur — ce qui par ailleurs est un privilège qui n’est pas limité à un groupe particulier, mais qui est ouvert à tous les croyants. Le travail dans l’œuvre du Seigneur n’a rien d’un amusement, ce n’est pas une affaire simple, et il est significatif que le Saint Esprit utilise le mot « peine » : votre « peine » (ou : fatigues, labeurs, efforts, travail dur). Le meilleur exemple des peines qui se rattachent à l’œuvre du Seigneur est celui de l’apôtre Paul lui-même. Et pourtant à la fin de sa vie et de son œuvre, il était presque tout seul.
Il nous semble quelque fois comme si toute notre peine était vaine. Mais nous devons d’abord nous rappeler qu’il s’agit d’un travail spirituel, dont les résultats sont également spirituels, et ne nous sont donc pas toujours visibles. Mais Dieu les voit. Ensuite nous devons garder à l’esprit ce qui est ajouté : notre peine n’est pas vaine « dans le Seigneur ». Si nous mettons notre travail en relation avec le Seigneur, il produira des fruits sous une forme ou sous une autre. Et justement ce qui peut paraître aujourd’hui comme inutile ou un échec aux yeux des hommes, se révélera un jour, « dans le Seigneur », être un succès, quelque chose qui n’est « pas vain ». La réponse, bien-aimés, nous sera donnée dans la gloire.