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Où Je suis — Là où Moi Je suis — Jean 12:24-26 et 14:3
Briem Christian [ajouts bibliquest entre crochets]
Gottes kostbaren Gedanken, p 159-170
1 Trois scènes significatives [et le témoignage rendu à trois gloires du Seigneur]
1.1 [Souper de Béthanie — le Fils de Dieu]
1.2 [Entrée à Jérusalem — le Roi d’Israël]
1.3 [La demande des Grecs — le Fils de l’homme]
2.1 [Pour le Seigneur — Jean 12:24]
3 Une récompense éternelle [Jean 12:26]
3.1 [Un préalable : Le suivre]
Ce n’est que six jours avant la mort du Seigneur Jésus à Jérusalem, qu’Il se rendit à Béthanie dans Son dernier voyage (Jean 12:1). Il est étonnant que tout ce qui est rapporté dans l’évangile selon Jean entre le premier verset du chapitre 12 et le dernier verset du chapitre 20 se soit déroulé en l’espace d’une semaine seulement. C’est ce qui donne à tout ce qui y est dit et à tout ce qui s’y est passé un arrière-plan si solennel et saisissant. Le véritable agneau pascal s’apprêtait à donner Sa vie en rançon pour beaucoup.
Cette grande section de notre évangile commence par trois événements significatifs qui se succèdent l’un après l’autre. Ils n’ont pas seulement un caractère prophétique, mais Dieu y rend témoignage aussi à la gloire personnelle de Son Fils — et cela face à Son rejet par Israël et à Sa mort prochaine.
Durant le souper à Béthanie (12:1-8) il est rendu témoignage que le Seigneur Jésus, dans Sa personne, n’est rien moins que le Fils de Dieu : le Seigneur est assis, là, à table avec la même personne qu’Il a ressuscitée d’entre les morts — Lui, la résurrection et la vie ! Dans cette scène touchante de Béthanie, nous pouvons apercevoir une préfiguration de l’Assemblée (Église) sur la terre, avec Christ comme son centre. Tout ce qui est essentiel y est suggéré : la communion (Lazare), le service (Marthe) et l’adoration (Marie).
Dans la deuxième circonstance (Jean 12:12-19), Dieu rend témoignage à une autre gloire de Son Fils : Il est aussi le Roi d’Israël, le Fils de David. C’est en tant que tel qu’Il entre à Jérusalem, assis sur un ânon. Même si Le mettre à mort était une chose décidée pour les principaux sacrificateurs, Dieu fait en sorte qu’Il soit honoré, au moins pour un moment, en tant que roi d’Israël : «Hosanna ! Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’Israël» ! Certes, cette scène de noblesse s’est rapidement effacée. Néanmoins, elle est une image des jours à venir, lorsque le Seigneur Jésus régnera en tant qu’Oint de Dieu sur Sa montagne sainte, sur Sion (Ps. 2).
Dans la troisième scène, à partir du verset 20 (Jean 12), des Grecs (des païens, et non des hellénistes ou Juifs parlant grec) viennent adorer à la fête. Et ce qui est particulier, c’est qu’ils veulent voir Jésus. Quand André et Philippe le disent au Seigneur, Il leur répond : «L’heure est venue pour que le Fils de l’homme soit glorifié». Par cette circonstance, Dieu rend témoignage à une troisième gloire de Son Fils : Comme Fils de l’homme, Il ne régnera pas seulement sur Israël, mais aussi sur toute la terre (Ps. 8). Ces Grecs préfigurent quelque chose de ce qui trouvera son accomplissement au temps du règne millénaire : «Et les nations marcheront à ta lumière, et les rois à la splendeur de ton lever» (És. 60:3).
Ce n’est certainement pas un hasard si, dès le premier chapitre de notre évangile, ces trois gloires de notre Seigneur sont montrées. Nathanaël dit, bouleversé : «Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le Roi d’Israël» (Jean 1:49). Dans Sa réponse, le Seigneur parle de ce temps encore lointain où les anges de Dieu monteront et descendront du ciel ouvert sur le Fils de l’Homme (Jean 1:51). Le titre de «Fils de Dieu» indique ce que le Seigneur Jésus est par nature. Il ne pouvait et ne devait pas être fait Fils de Dieu, car Il l’était. Cette gloire est donc en dehors du conseil de Dieu, elle n’a rien à voir avec un quelconque plan de Dieu. Il en va autrement avec les titres de «Roi des Juifs» et de «Fils de l’homme». Dieu a un dessein pour la terre, et ces dignités conférées à Son Fils sont liées à ce dessein
Mais ensuite, le Seigneur tourne son regard vers ce qui se trouvait immédiatement devant Lui — la mort. Si un homme quelconque devait avoir part à ces bénédictions promises, Sa mort à Lui comme sacrifice était inévitable. Le peuple juif avait perdu tous ses droits en raison du rejet de son roi. Et les nations ? Elles étaient étrangères aux alliances de la promesse (Éph. 2:12). Si le Seigneur Jésus ne voulait pas entrer seul en possession de l’héritage, Il devait aller à la mort :
« En vérité, en vérité, je vous dis : à moins que le grain de blé tombant en terre ne meure, il demeure seul. Mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jean 12:24).
Ce n’est que s’Il acquérait l’héritage sur la base de la rédemption, que d’autres, que Ses cohéritiers pourraient également en bénéficier.
Voici ce qui est si émouvant dans cette parole du Seigneur : des Grecs viennent à Lui pour Le voir ; Il voit en cela que l’heure était venue où Il allait être glorifié dans Sa dignité de Fils de l’homme sur la terre, et — Il pense à Ses cohéritiers qui doivent partager cette «heure» avec Lui ! Mais ceux-ci étaient encore dans la mort, et Il se voyait contraint de les racheter auparavant. Et c’est ainsi que le grain de blé devait tomber en terre et mourir. Il ne pouvait pas devenir autrement le premier-né entre beaucoup de frères (Rom. 8:29).
Que son nom soit loué ! Il est mort pour eux ! Il a donné sa vie pour leur communiquer sa vie de résurrection— une vie qui est passée par la mort et qui correspond au nouvel ordre de choses (cf. Jean 20:22 ; 1 Cor. 15:45). C’est le premier grand résultat de Sa mort : Il a porté du fruit pour Dieu, beaucoup de fruit. Ce fruit est de même nature que son origine. Hébreux 2:10 nous dit qu’Il a amené beaucoup de fils à la gloire. Qui d’entre nous peut mesurer la grandeur réelle de ce fruit et ce qu’il représente pour Dieu, pour le Seigneur Jésus ? Du travail de son âme, il verra du fruit et sera satisfait» (És. 53:11). Heureux celui qui peut savoir qu’il en fait partie !
La vie de notre Sauveur sur terre est d’une beauté exquise. Nous sommes profondément heureux d’avoir à nous en occuper. Mais cette vie en elle-même n’aurait pas pu nous sauver. Sans mourir, Il aurait dû rester seul. Cela montre aussi combien sont fausses les pensées de ceux qui prétendent que Christ s’est uni à la race humaine par Son incarnation et que, par Sa vie parmi les hommes, Il s’est identifié avec eux. Cette seule parole de notre Seigneur fait mentir toutes ces idées. Parce que le péché est entré dans le monde, le fruit pour Dieu n’est produit que par la mort. Le Seigneur a donné, par Son exemple, une expression parfaite à ce principe.
Mais ensuite, Il montre que ce principe est aussi valable pour nous, pour tous ceux qui veulent Le suivre :
«Celui qui affectionne sa vie, la perdra ; et celui qui hait sa vie en ce monde, la conservera pour la vie éternelle» (Jean 12:25).
Le Seigneur Jésus n’a pas aimé sa vie dans ce monde, Il l’a laissée. Son chemin doit maintenant être aussi le nôtre. Car considérons que depuis que le Sauveur a trouvé la mort dans ce monde qui L’a rejeté, tout lien entre Lui et le monde a été rompu. Il avait fait connaître ici-bas l’amour du Père d’une manière parfaite, mais les hommes L’avaient vu et pourtant ils avaient haï à la fois Lui et Son Père (Jean 15:24). Il est maintenant prouvé de manière indéniable que le monde est en inimitié contre Dieu, et que l’amitié avec le monde ne signifie rien d’autre que l’inimitié contre Dieu. Par conséquent, celui qui veut être ami du monde se positionne comme ennemi de Dieu (Jacq. 4:4).
Or, en ce qui concerne la vie dans ce monde, tout ici est vicié par le péché. Le monde est un système jugé. C’est pourquoi nous devons apprendre à «haïr» notre vie dans ce monde. C’est le contraire de «l’aimer» ou «l’affectionner» — le contraire de prendre soin de soi et de la rendre ici-bas aussi belle que possible. Bien sûr, nous pouvons nous réjouir des bontés de Dieu qu’Il nous accorde pour notre vie dans ce monde. Nous avons toutes les raisons de Lui être reconnaissants de tout cœur. Mais le Seigneur parle ici de ce que nous ne pouvons pas vraiment Le suivre si nous ne renonçons pas à notre vie dans ce monde, quelle qu’elle soit. Bien des témoins de la foi, qui ont souffert le martyre par amour pour le Seigneur, ont prouvé à quel point cela est littéralement vrai. Dans le sens figuré ou dans le sens moral, ce principe reste valable dans tous les cas et en tout temps. Si nous aimons notre vie ici-bas, si nous y tenons comme si elle appartenait à ce monde, nous la perdrons en vue de la vie éternelle. Tôt ou tard, il sera manifeste combien une telle vie est vaine : elle se terminera par la mort. Si, au contraire, nous laissons notre vie dans ce monde, si nous y renonçons par amour pour le Seigneur, si nous nous renonçons à nous-mêmes, nous la retrouverons dans la vie éternelle.
Il n’y a pas d’affirmation du Seigneur qui soit aussi souvent répétée dans les évangiles que celle du verset 25. En tout, nous la trouvons six fois, et cela dans quatre occasions différentes. Les mots diffèrent légèrement, mais le sens est toujours le même :
Matt. 10:39 : «Celui qui aura trouvé sa vie la perdra, et celui qui aura perdu sa vie pour l’amour de moi la trouvera».
Matt. 16:25 : «Car quiconque voudra sauver sa vie la perdra, et quiconque perdra sa vie pour l’amour de moi la trouvera».
Marc 8:35 : «Car quiconque voudra sauver sa vie la perdra, et quiconque perdra sa vie pour l’amour de moi et de l’évangile la sauvera».
Luc 9:24 : «Car quiconque voudra sauver sa vie la perdra, et quiconque perdra sa vie pour l’amour de moi, celui-là la sauvera».
Luc 17:33 : «Quiconque cherchera à sauver sa vie, la perdra ; et quiconque la perdra, la gagnera».
Dans la plupart de ces passages, le Seigneur parle d’abord de se charger de la croix et de la nécessité de se renoncer soi-même pour Le suivre. Dans notre passage de l’évangile de Jean, il est aussi parlé immédiatement après de Le suivre. Ce sujet ne doit-il pas être très important pour le Seigneur, s’Il en parle si souvent, plus que de tout autre chose ?
Paul non plus n’aimait pas sa vie dans ce monde, comme nous l’apprend un simple coup d’œil à 2 Corinthiens 4:10 : «portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus». Il pouvait dire : «Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi» (Gal. 2:20). Par le Seigneur, dont la croix s’est dressée ici-bas, le monde lui était crucifié et lui était crucifié au monde (Gal. 6:14). Si nous considérions davantage que, pour Dieu, c’est comme si le monde avait crucifié son Fils hier seulement, alors nous regarderions nous aussi notre vie dans ce monde d’un autre œil.
Le Seigneur Jésus conclut maintenant ce sujet et l’amène en quelque sorte à son niveau le plus élevé :
«Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et où je suis, moi, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera» (Jean 12:26).
Par deux fois, Il dit : «Si quelqu’un me sert», et chaque fois, une grande promesse suit. Mais nous apprenons d’abord que nous ne pouvons pas Le servir sans Le suivre. Cela semble être une lapalissade, mais ce n’est pas le cas. N’avons-nous pas parfois pensé que nous servions le Seigneur ? Mais L’avons-nous suivi avec tout ce que cela signifie ? Si ce n’était pas le cas, ce n’était pas vraiment du service pour Lui. Un vrai service pour le Seigneur signifie Le suivre, Lui obéir, s’abandonner. Nous ne pouvons Le suivre qu’à travers la mort, c’est-à-dire que nous devons nous tenir pour morts aussi bien au péché (Rom. 6:2) qu’au monde (Gal. 6:14).
Mais ensuite, le Seigneur Jésus montre les résultats merveilleux d’un service fidèle pour Lui. Comme suite presque naturelle d’un tel cheminement, il en résulte que «là où je suis, là aussi sera mon serviteur». Cette précieuse promesse nous rappelle ce qu’Il dit en Jean 14. Là aussi, Il parle de ce «Où Je suis» : «Et si je m’en vais et que je vous prépare une place, je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi, afin que, là où moi je suis, vous, vous soyez aussi» (Jean 14:3). Il y aura une communion éternelle entre le Seigneur et Son serviteur, avec tous ceux qui L’ont servi ici-bas. Qui peut mesurer le bonheur qui repose dans le fait d’être là où Il est ?
Mais ensuite vient une autre promesse, dont nous ne pouvons pas non plus évaluer l’ampleur : «Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera».
Le Père est toujours soucieux de l’honneur de Son Fils, et Il mettra un jour toutes choses au point, «afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père» (Jean 5:23). De même, le Père Lui-même n’accepte aucun honneur qui ne soit pas également rendu à Son Fils : On ne peut pas avoir le Père et en même temps nier le Fils (1 Jean 2:23 ; 2 Jean 9). Si donc quelqu’un sert Son Fils pendant le temps de Son rejet et Le suit, cela trouve tellement Son approbation, Son bon plaisir, qu’Il l’honorera avec la gloire de Sa maison. Les détails de cet honneur ne nous sont pas révélés. Mais nous pouvons être sûrs qu’Il fera plus que nous dédommager des peines et renoncements relativement modestes que nous avons consentis pour Lui.
Lorsque nous servons le Seigneur Jésus, nous Le suivons en esprit à travers la mort jusque dans la gloire, pour être là où Il est. Être auprès de Lui et faire ensuite l’expérience des honneurs du Père — ce sera en effet le ciel !