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Nous avons vu le Seigneur [Jean 20:19-29]
Christian Briem [ajouts bibliquest entre crochets]
Ouvrage « Da bin Ich in ihrer Mitte », deuxième partie (Das Zusammenkommen als Versammlung), point 7 (Wir haben den Herrn gesehen)
1 Quatre apparitions du Seigneur
2 QUEL JOUR étaient-ils assemblés ? [Jean 20:19a]
3 QUOI = Qu’est-ce qui avait rassemblé les disciples ? [Jean 20:19]
4 QUI était rassemblé ? [Jean 20:19]
5 COMMENT les disciples étaient-ils rassemblés ? [Jean 20:19b]
6 Jésus vint et se tint au milieu d’eux [Jean 20:19c]
8 La salutation du Seigneur [Jean 20:19d]
9 Les blessures du Seigneur [Jean 20:20a]
11 La mission du Seigneur [Jean 20:21]
12 La vie en résurrection [Jean 20:22]
13 Le pardon administratif des péchés [Jean 20:23]
Jean 20 donne une si belle représentation imagée du verset de Matthieu 18 «Car là où deux ou trois sont réunis à mon nom, je suis au milieu d’eux», que je ne peux m’empêcher, avec l’aide de Dieu, d’attirer le regard du lecteur sur ce point, avant d’aborder ensuite les différentes réunions en tant qu’assemblée. Les disciples eux-mêmes décrivent plus tard ce qu’ils ont vécu ce soir-là, le premier jour de la semaine, avec des mots d’où rayonne tout leur bonheur : « Nous avons vu le Seigneur ».
«Or, le soir de ce jour-là, le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées par crainte des Juifs, Jésus vint et se tint au milieu d’eux et leur dit : Paix vous soit ! Et ayant dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent donc quand ils virent le Seigneur. Jésus donc leur dit encore : Paix vous soit ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Et ayant dit cela, il souffla en eux, et leur dit : Recevez l’Esprit Saint. À quiconque vous remettrez ses péchés, ils sont remis ; à quiconque vous les retiendrez, ils sont retenus» (Jean 20:19-23).
Sur les dix apparitions du Seigneur en résurrection que nous rapportent l’Écriture, l’apôtre Jean en mentionne quatre dans son évangile. Inspiré par l’Esprit de Dieu, il a choisi les événements suivants :
(l) La rencontre avec Marie de Magdala, tôt le matin, le premier jour de la semaine (Jean 20:1-18). Chronologiquement, il s’agit de la toute première apparition du Seigneur.
(2) La rencontre avec les disciples le soir du jour de la résurrection du Seigneur — l’événement décrit dans Jean 20. Chronologiquement, il s’agit de la cinquième apparition du Seigneur.
(3) La rencontre avec Thomas (Jean 20:26-29), qui eut lieu une semaine plus tard. Chronologiquement, il s’agit de la sixième apparition du Seigneur.
(4) La rencontre au lac de Tibériade (Jean 21). Il s’agit de la septième apparition du Seigneur, la dernière rapportée par Jean.
Mais combien c’est étrange ! Bien que Jean lui-même décrive quatre apparitions du Seigneur Jésus en résurrection, il dit, en décrivant la quatrième, qui était en fait la septième : «Ce fut là la troisième fois que Jésus fut manifesté aux disciples après qu’il fut ressuscité d’entre les morts» (Jean 21:14). Pourquoi cela ? Il ne pouvait s’agir d’ignorance. La réponse réside-t-elle dans le fait que Jean ne compte ici, parmi les quatre apparitions, que celles auxquelles il a assisté personnellement ? La réponse à cette étrange façon de s’exprimer se trouve, je pense, ailleurs.
Jean avait manifestement reçu de Dieu la mission de donner, encore une fois à la fin de son évangile, un abrégé prophétique d’événements et d’époques à venir (considérés comme futurs à l’époque), comme il l’avait fait au début. Pour ce faire, il utilise certains événements au cours desquels le Seigneur s’est révélé aux Siens. Le premier de ces événements, Son apparition à Marie de Magdala, n’a cependant pas de caractère prophétique. C’est pourquoi il ne le compte pas. Car en Marie de Magdala, nous voyons une image du Résidu juif de l’époque. Elle pensait pouvoir poursuivre dans la résurrection ses relations antérieures avec le Seigneur. Mais le Seigneur dut lui signifier que ce n’était pas possible, et Il ne lui permit pas de Le toucher. Sur la base de l’œuvre de rédemption qu’Il avait accomplie, Il allait maintenant introduire les croyants d’Israël dans de toutes nouvelles relations, bien plus excellentes, de caractère céleste. La mission qu’Il lui donne pour «Ses frères» le montre clairement : «Va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu» (Jean 20:17).
Ces nouvelles relations, cette nouvelle époque sont représentée dans le passage qui nous occupe (Jean 20:19-23), dans lequel nous voyons le Seigneur Jésus au milieu des disciples. C’est une image très appropriée du temps de l’assemblée de Dieu sur la terre. Je dis «image» parce que l’Assemblée elle-même n’existait pas encore à ce moment-là. Il y avait encore moins d’enseignements sur l’Assemblée.
Après une période clairement définie — «après huit jours» — le Seigneur Jésus apparaît à nouveau aux disciples, et cette fois Thomas, qui n’avait pas voulu croire en dehors de preuves visibles, est avec eux. Le Seigneur se fait connaître à lui aussi, et lui ôte tout doute : «Avance ton doigt et vois mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté, et ne sois pas incrédule, mais croyant» (Jean 20:27). En Thomas, qui s’exclame alors avec adoration «Mon Seigneur et mon Dieu», nous avons une image du Résidu juif d’un temps futur. Car ils regarderont Celui qu’ils ont percé, ils verront d’abord, et ils croiront ensuite. Or, le Seigneur déclare bienheureux ceux «qui n’ont pas vu et qui ont cru».
L’incident du lac de Tibériade nous donne une image du royaume millénaire. Le Seigneur a déjà quelques poissons sur le feu — un symbole pour le Résidu juif dans le royaume. Ensuite, nous voyons dans les nombreux poissons ramenés à terre lors de la pêche faite sur ordre du maître, une image des nations qui seront introduites dans le royaume visible de Dieu sur terre. Contrairement à Luc 5 (v. 6), le filet ne se déchire pas ici. L’ordre administratif établi par Dieu de faire entrer des gens ne va pas faillir à nouveau, car le Seigneur Jésus est présent en personne en tant que Ressuscité, et cela change tout et assure toute bénédiction.
Après ce bref aperçu prophétique, nous nous tournons maintenant vers l’époque qui, dans le cours des événements et des voies de Dieu, se situe entre l’ascension du Seigneur auprès de son Père et Sa reprise de relations nouvelles avec Israël, — ce temps qui est d’une importance extrême pour nous, le temps de la grâce, le temps de l’assemblée de Dieu sur la terre. C’est une scène extrêmement touchante qui se présente à nous maintenant, et je désire d’abord poser et résoudre quelques questions, afin de tirer le juste profit de cette scène. La première est la suivante :
C’était le soir du premier jour de la semaine, notre dimanche, jour de la résurrection du Seigneur. Ce jour-là, le Seigneur ressuscité vint au milieu des disciples et se manifesta à eux. En un sens, le Seigneur Jésus donne Son approbation à ce que les Siens soient rassemblés ce jour-là. Bien sûr, nous pouvons nous rassembler n’importe quel jour et à n’importe quelle heure, mais le premier jour de la semaine est spécialement prévu à cet effet. Au début, les chrétiens se réunissaient ce jour-là pour rompre le pain. L’expression utilisée en Actes 20:7, «Or, le premier jour de la semaine, nous étions assemblés pour rompre le pain», semble indiquer que les premiers chrétiens, après avoir rompu le pain tous les jours au début (Actes 2:46), avaient l’habitude de ne rompre le pain qu’au premier jour de la semaine. Y aurait-il quelque chose de plus approprié que cela : s’occuper de Celui qui est mort pour nous précisément le jour de Sa résurrection victorieuse ? L’apôtre Paul a également insisté pour que les croyants mettent de côté chez eux, chaque premier jour de la semaine, de l’argent pour l’œuvre du Seigneur et pour les pauvres parmi leurs frères (1 Corinthiens 16:2).
Ce jour, qui est déjà désigné dans l’Ancien Testament par «le lendemain du sabbat» (Lévitique 23:11,16), porte dans le Nouveau Testament le titre significatif de jour du Seigneur ou journée dominicale (Apocalypse 1:10). L’expression en grec signifie le jour qui appartient au Seigneur. Nous retrouvons la même expression en ce qui concerne le «repas du Seigneur» (cène) en 1 Corinthiens 11. Ne risquons-nous pas d’oublier que ce jour appartient au Seigneur ? Si Dieu nous accorde aujourd’hui la grâce d’être généralement libérés des obligations professionnelles en ce jour, ne devrions-nous pas l’utiliser pour Lui, pour être occupés à Ses affaires ? Ou devrons-nous faire comme le monde, qui s’adonne souvent à l’oisiveté ou, au mieux, à la relaxation ? On ne peut s’empêcher de penser que Satan fait tout pour dégrader et mondaniser toujours plus le jour du Seigneur. Si aujourd’hui certaines personnes qui se disent chrétiennes utilisent ce jour pour faire toutes sortes de tâches ou activités, c’est le résultat de ces efforts de Satan. Mais même pour nous, les croyants, ce jour n’est pas, à proprement parler, un «jour de repos», car certains d’entre nous sont très occupés ce jour-là, non pas par des choses du monde, mais par des choses divines. Et c’est bien ainsi !
De ce point de vue également, le premier jour de la semaine est en contraste avec le septième jour, le sabbat, qui était un jour de repos accordé au peuple d’Israël. Dieu s’était reposé le septième jour de toute Son œuvre qu’Il avait faite (Genèse 2:2-3) et avait «sanctifié» le septième jour, c’est-à-dire qu’Il l’avait distingué et séparé des autres jours de la semaine. Plus tard, le sabbat est devenu une partie intégrante de la loi de Moïse. Il parle du travail et de la peine de l’homme sous la loi avec la perspective du repos si l’homme se conformait aux exigences de la loi. Nous savons que ce repos n’est jamais venu à cause du péché. Ainsi, le septième jour est caractéristique du système juif, mais le premier (ou le huitième) jour de la semaine est caractéristique du christianisme.
La résurrection de Christ est le début d’une nouvelle création, le fondement de la nouvelle alliance. Dieu a été pleinement glorifié par Lui et par l’œuvre de rédemption qu’Il a accomplie, et Il L’a ressuscité d’entre les morts en réponse à cela. C’est en Lui, le Christ ressuscité, que le vrai chrétien trouve maintenant son repos et sa joie. Ainsi, le jour du Seigneur, le premier jour de la semaine, qui annonce toujours à nouveau Sa résurrection, est un précieux cadeau de Dieu pour nous. N’avons-nous pas toutes les raisons de nous réjouir de tout cœur de ce don, et d’utiliser ce jour d’une manière particulière pour l’adoration du Père et du Fils ? Ne devrions-nous pas utiliser ce jour pour jouir d’une manière particulière de la communion avec le Seigneur, et pour Le servir ?
Les disciples s’étaient réunis le soir du jour de la résurrection du Seigneur, peut-être dans la chambre haute où Il avait célébré la Pâque avec eux et où il avait ensuite institué la Cène, puis Il y avait prononcé toutes les précieuses paroles qui nous sont rapportées en Jean 14. Mais qui ou quoi les avait rassemblés ? Nous avons un peu de peine à nous représenter l’état d’esprit des disciples. Ce qui est sûr, c’est qu’ils étaient en deuil et qu’ils pleuraient, et qu’au début ils n’avaient pas cru à la nouvelle de la résurrection de leur Seigneur, transmise par des témoins oculaires (Marc 16:10-11). Mais au cours de la journée, la foi s’était affermie, et était devenue une certitude que le Seigneur était vraiment ressuscité, comme Il l’avait dit auparavant.
C’est sans doute la révélation de cette vérité, de ce fait de la résurrection de leur Seigneur, qui les a poussés à se rassembler. Ils ne savaient pas que le Seigneur allait venir au milieu d’eux. Mais ils savaient maintenant qu’Il était vivant. C’était suffisant, et ils s’étaient donc réunis sur la base de cette vérité. N’en est-il pas de même pour nous aujourd’hui ? Seulement, il y a cette différence : nous savons que lorsque nous sommes ainsi rassemblés, Lui est au milieu de nous. Merveilleuse chose à savoir !
Cette question n’est pas aussi insignifiante qu’il y paraît à première vue. Je rappelle simplement la parole du Seigneur à la fin de notre passage : «À quiconque vous remettrez les péchés, ils sont remis ; à quiconque vous les retiendrez, ils sont retenus» (Jean 20:23). Quelle que soit la signification de cette phrase, se réfère-t-elle aux apôtres, c’est-à-dire à des hommes ayant un statut particulier que nous n’avons plus aujourd’hui ? D’où la question suivante : s’agissait-il d’une assemblée apostolique ?
Non ! Les personnes rassemblées là ce soir-là n’étaient pas uniquement composées des apôtres. Une comparaison avec Luc 24 montre que d’autres croyants étaient également présents. En effet, lorsque ceux que l’on appelle les disciples d’Emmaüs revinrent à Jérusalem après leur rencontre avec le Seigneur, «ils trouvèrent assemblés les onze et ceux qui étaient avec eux, disant : «Le Seigneur est réellement ressuscité et il est apparu à Simon» (Jean 20:33-34). Ensuite, Luc décrit la même circonstance que Jean ici. Nous pouvons en déduire qu’il s’agissait d’une grande assemblée mélangée. Quelques semaines plus tard, nous trouvons une foule d’environ 120 personnes réunies dans la chambre haute à Jérusalem, où des femmes étaient également présentes (Actes 1:13-15).
Mais il y en avait un qui n’était pas là : Thomas ! Nous ne savons pas pourquoi il était absent. Mais nous savons une chose : Il a manqué la rencontre si précieuse, il n’a pas reçu la mission du Seigneur aux Siens, il n’a pas entendu les paroles du Seigneur : «Recevez l’Esprit Saint». N’y a-t-il pas là une leçon pratique à en tirer ? Parfois, ce sont des choses toute petites et insignifiantes qui nous empêchent d’être là où le Seigneur a promis Sa présence. Soyons sûrs de ceci : Les grands perdants seront toujours nous. Comme Thomas a manqué une occasion unique, nous manquerons peut-être la révélation la plus précieuse de la personne du Seigneur si nous nous absentons à la légère de la réunion.
Derrière des portes fermées ! Certes, elles étaient fermées par crainte des Juifs, qui venaient de mettre à mort leur maître. Mais lorsqu’ils se sont à nouveau réunis huit jours plus tard, il est de nouveau parlé de portes fermées, mais l’ajout «par crainte des Juifs» manque.
C’est une allusion à un principe important pour la dispensation chrétienne et pour le rassemblement des croyants : la séparation d’avec le monde, en particulier d’avec le monde religieux, qui a rejeté Christ et Le rejette encore. Les Siens sont bien dans le monde, mais pas du monde. Nous appartenons soit aux «Siens», qui sont dans le monde (Jean 13:l), soit au «monde», qui s’en va avec toute sa convoitise (1 Jean 2:17). Les réunions d’un des deux groupes avec l’autre pour l’adoration en commun sont totalement incompatibles avec la pensée de Dieu. Qu’est-ce que l’Église a à faire avec le monde ? Elle a une mission dans le monde, mais c’est un autre sujet.
Ce que le Saint Esprit nous communique maintenant est merveilleux ! «... Jésus vint et se tint au milieu». Attendu ou inattendu, le Seigneur Jésus vient soudain vers les Siens à travers les portes fermées, et se tient «au milieu» — pas n’importe où, sur le côté ou à la porte, mais directement «au milieu». N’est-ce pas là une représentation touchante de ce que nous avons en Matthieu 18:20 ? Lui occupe la place centrale au milieu de l’assemblée.
Quelle consolation aussi pour nous aujourd’hui ! Après presque deux mille ans de manquement de notre côté, Il vient encore au milieu de nous quand nous sommes rassemblés à Son nom, et nous pouvons jouir de Sa présence aussi réellement que les disciples d’alors. Nous pouvons ne plus avoir aujourd’hui certaines choses, et même nous n’avons plus ce qu’ils possédaient au début : Les apôtres et les prophètes, les anciens ordonnés, les signes et les miracles du Saint Esprit, l’unité pratique de tous les enfants de Dieu, etc. — mais nous pouvons jouir de ce qui est meilleur que tout cela, à savoir Christ Lui-même et Sa présence personnelle.
La conscience de Sa présence divine ne va-t-elle pas aussi régler tout ce qui concerne notre comportement, notre habillement, notre façon de penser et nos paroles ? Par exemple, serons-nous facilement en retard si nous réalisons que Lui est présent ? Pouvons-nous faire preuve d’une certaine nonchalance dans notre comportement en sachant que Lui est là ? Pouvons-nous laisser la chair agir si nous croyons vraiment que Lui est au milieu ? Pouvons-nous nous attendre à des frères doués plutôt qu’à Lui-même, de Qui seul provient toute bénédiction ? Et pourrions-nous quitter une réunion sans avoir gardé une profonde impression de Sa présence pour la vie ultérieure ?
Je voudrais encore aborder brièvement un point qui a déjà soulevé bien des questions, mais sur lequel nous ne pouvons pas dire grand-chose : le corps du Seigneur en résurrection. Tout d’abord, il convient de noter qu’il n’y a pas une différence complète entre le corps du Seigneur Jésus en résurrection qu’Il possédait et celui qu’Il possède. Il est d’un autre caractère, d’une sorte supérieure, certes ; mais il n’est pas tout à fait différent. Car lorsque les femmes entrèrent dans le tombeau, «elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus» (Luc 24:3). Pourquoi pas ? Parce que le Seigneur Jésus était ressuscité dans ce corps-là. «Pourquoi cherchez-vous parmi les morts Celui qui est vivant ? Il n’est pas ici, mais il est ressuscité», ont dit les anges. Il s’agit donc du même corps humain, qui a toutefois subi une transformation inimaginable pour nous lors de la résurrection.
C’est ce que nous apprenons ici en Jean 20 : Avec ce corps de résurrection, le Seigneur pouvait passer à travers des portes fermées sans qu’un ange doive les lui ouvrir, comme ce fut le cas plus tard avec Pierre (Actes 5:19 ; 12:10). Ici, un tel miracle ne s’est pas produit, mais nous apprenons quelque chose sur la capacité surnaturelle que possède le corps de résurrection. Le corps de résurrection est un miracle en soi, et nous ne pouvons pas en dire plus que ce que l’Écriture en dit.
Bien qu’il s’agisse d’un corps humain réel, d’un corps matériel que l’on pouvait toucher, fait de chair et d’os (Luc 24:39 ; non pas de «chair et de sang», 1 Cor 15:50) et portant les marques de Ses souffrances, c’était aussi un corps spirituel qui n’était pas soumis aux lois physiques de la première création, de sorte qu’avec ce corps le Seigneur pouvait passer par des portes fermées, apparaître dans ce corps puis disparaître : «Mais lui devint invisible» (Luc 24:31). C’est dans ce corps que les disciples l’ont finalement vu monter au ciel, l’ont vu s’élever jusqu’à ce qu’une nuée L’enlève de leurs yeux (Actes 1:9). Maintenant, le Seigneur Jésus est glorifié à la droite de la majesté en haut, mais Il y est avec Son corps humain, avec «Son corps de gloire» [ou « corps de Sa gloire »], sur la constitution duquel l’Écriture ne nous dit cependant rien.
Un mystère insondable plane sur ce corps de résurrection. Pour en comprendre davantage, nous devrons sans doute attendre que ce qui est parfait soit venu (1Cor. 13:10). Mais dès maintenant, nous avons la ferme assurance qu’Il transformera aussi le corps de notre abaissement pour le rendre conforme à Son corps de gloire (Phil. 3:21), — et que nous ne nous endormirons pas tous, mais que nous serons tous transformés, «en un instant, en un clin d’œil» (1 Corinthiens 15:51-52). Nous Le verrons alors tel qu’Il est. Cependant, la gloire du corps que nous porterons alors ne nous occupera guère, je pense : Il ne sera que l’instrument, certes merveilleux, qui nous permettra de contempler et de jouir de Celui qui nous aime d’un amour inexprimable.
Nous savons par Luc 24 que les disciples ont été «effrayés» et «remplis de crainte» (24:37) lorsque le Seigneur Jésus est entré au milieu d’eux soudainement à travers des portes fermées. Ils étaient persuadés de voir un esprit. Mais qu’avait-Il à leur dire en premier ? Allait-Il leur reprocher de L’avoir tous abandonné et de s’être enfuis ? Allait-Il leur expliquer qu’Il ne voulait plus avoir à faire à de tels «amis» ? Oh non ! Il se présente au milieu d’eux avec une salutation de paix : « Paix à vous » ou « Paix vous soit » !
C’est avec ce résultat pour eux et pour nous qu’Il revient du champ de bataille de Golgotha. Il a fait la paix par le sang de Sa croix (Col. 1:20), la paix avec Dieu (Rom. 5:1), dont peuvent maintenant jouir tous ceux qui s’appuient par la foi sur le sang de propitiation, tous ceux qui comprennent qu’Il est mort pour eux. « Paix à vous ! » : voilà le résultat précieux de l’œuvre rédemptrice accomplie ! C’est de cette paix qu’Il avait parlé dans Ses discours finaux à Ses disciples avant Sa mort, en disant : «Je vous laisse la paix» (Jean 14:27). Et la première chose qu’Il leur apporte maintenant après Sa mort et Sa résurrection, c’est cette précieuse paix.
Mais ensuite, le Seigneur Jésus fait quelque chose qui est manifestement en rapport avec Sa salutation de paix : Il leur montre Ses mains et Son côté. Cela signifie qu’Il leur montre ce qui était nécessaire pour obtenir cette paix pour eux et pour nous — Sa mort. Combien cette manière d’agir du Seigneur au milieu des Siens est émouvante ! Sans parler davantage, sans dire un mot, Il dévoile les marques de Ses souffrances et de Sa mort, pour parler à leurs cœurs et leur donner la conviction que c’était Lui-même. Car il semble que les disciples n’avaient pas encore eu la certitude que c’était leur Seigneur et Maître qui se tenait là au milieu d’eux.
Combien de fois, nous aussi, bien-aimés, nous avons fait l’expérience que le Seigneur nous montrait Ses mains et Son côté lorsque nous étions rassemblés pour annoncer Sa mort ! Ce sont des moments parmi les plus sublimes de notre vie quand, lors de la fraction du pain, Il nous rappelle Son insondable souffrance, qu’Il a endurée pour nous racheter. Serions-nous jamais assez occupés de cela ?
Dans l’évangile de Luc, nous entendons parler de Ses mains et de Ses pieds, ici de Ses mains et de Son côté. Pourquoi cette différence ? Sans doute l’Esprit Saint met ici l’accent sur une rédemption accomplie. Car rappelons-nous que c’est du côté ouvert du Sauveur mort que sont sortis du sang et de l’eau — les signes de l’expiation et de la purification (Jean 19:34) !
Et puis, nous devons encore prêter attention au fait suivant : le corps de résurrection du Seigneur, dont nous avons déjà considéré le caractère surnaturel, ce corps du Seigneur portait les caractéristiques de Ses souffrances et de Sa mort ! N’est-ce pas très significatif ? Quand, à la résurrection, nous déposerons notre faible corps d’abaissement et revêtirons le corps de gloire, ce corps portera-t-il encore les cicatrices et les stigmates qui caractérisaient le corps terrestre ? C’est impossible ! Car nous lisons : «Il est semé en déshonneur, il ressuscite en gloire ; il est semé en faiblesse, il ressuscite en puissance ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel» (1 Cor. 15:43-44). Et l’apôtre Paul ajoute au v. 49 l’assurance suivante : «Et comme nous avons porté l’image de celui qui est poussière, nous porterons aussi l’image de celui qui est céleste».
Même Dieu nous enlèvera tout souvenir de souffrance terrestre,. C’est sans doute le sens de la parole de l’Apocalypse : «Et il essuiera toute larme de leurs yeux» (21:4). Mais le corps du Seigneur Jésus, qu’Il porte en résurrection, possède des marques qui nous rappelleront éternellement Sa mort, Son amour jusqu’à la mort ! Car Apocalypse 5:6, nous montre clairement que cela n’est pas du tout une chose passagère, comme certains le supposent de manière étrange : nous Le verrons aussi dans la gloire du ciel comme «un agneau immolé». Et quand Israël contemplera Celui qu’ils ont «percé» (Apoc. 1:7), cela n’implique-t-il pas qu’Il en portera aussi certaines caractéristiques ?
Nous comprenons bien que les disciples se sont réjouis lorsqu’ils ont vu…. Ses mains et Son côté ? — Non, quand ils ont vu le Seigneur. La paix, nous l’avons vu, est le résultat de Son œuvre ; mais la joie en est le résultat quand on est occupé de la personne du Seigneur. Cette joie nous élève au-dessus de nos circonstances. Les circonstances des disciples n’avaient pas changé. Le Seigneur les laissait telles qu’elles étaient. Un monde hostile continuait de s’opposer aux disciples. Et pourtant, ce n’était plus la crainte des Juifs qui les dominait, mais la joie au sujet de leur Seigneur.
Il en sera de même pour nous. Il se peut que nous soyons « pour un peu de temps, affligés par diverses tentations, si cela est nécessaire » (1 Pierre 1:6). Souvent, le Seigneur ne change pas non plus les circonstances qui nous éprouvent et nous tentent. Mais ce qu’Il fait, est ceci : Il nous élève au-dessus d’elles en nous occupant de Lui-même, de sorte que nous pouvons nous réjouir d’une joie inexprimable : «… lequel, quoique vous ne l’ayez pas vu, vous aimez ; et croyant en Lui, quoique maintenant vous ne le voyiez pas, vous vous réjouissez d’une joie inexprimable et glorieuse» (1 Pierre 1:8).
Si nous venons d’évoquer le côté personnel de la joie dans le Seigneur, le côté collectif n’en est pas moins important. Quand des croyants sont réunis autour du Seigneur et qu’Il se fait connaître à eux, il ne peut en résulter que de la joie. «Les disciples se réjouirent donc quand ils virent le Seigneur». C’est une expérience bénie, presque un morceau du ciel.
Avant de donner une mission particulière à Ses disciples, le Seigneur leur répète encore une fois la salutation de paix : «Paix vous soit !». Mais il ne s’agit pas d’une simple répétition. Je ne crois pas que le Seigneur se répète jamais dans Ses paroles. Lorsqu’Il dit maintenant pour la deuxième fois «Paix vous soit !», Il ne parle manifestement pas de la paix de la conscience, mais de la paix du cœur, – non pas de la paix avec Dieu (Rom. 5:l), mais de la paix de Dieu (Phil. 4:7). Il avait également fait cette distinction en Jean 14:27, en disant : «Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix». La première paix était liée à leur rapport avec Dieu, la seconde à leur marche dans le monde. Dans le monde, ils auraient de la tribulation ; mais en Lui, même s’Il devait à nouveau les quitter et les laisser dans ce monde, – en Lui, ils auraient la paix (Jean 16:33). C’est la condition préalable à tout ministère, et c’est sans doute la raison du deuxième «Paix vous soit».
Cela nous montre aussi justement notre position. Comment pouvons-nous être Ses messagers dans ce monde mauvais si Sa paix ne remplit pas notre cœur ? Comment pouvons-nous annoncer l’évangile de la paix aux autres, si nous n’avons pas nous-mêmes nos pieds protégés par la paix que cet évangile nous a apportée, et si nous ne sommes pas ainsi rendus capables d’apporter cette paix partout où le Seigneur nous enverra (Éph. 6:15) ? Gardons à l’esprit que la paix du cœur est la condition préalable au service, non pas son résultat. Beaucoup cherchent à servir le Seigneur pour obtenir la paix, pour être plus heureux. Mais le Seigneur Jésus dit d’abord : «Paix vous soit !» et ensuite : «Je vous envoie».
«Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie» (20:21). Nous avons ici la mission du Seigneur à Ses disciples. Or, chacun des quatre évangiles se termine par une mission particulière confiée par le Ressuscité à Ses disciples, et chaque mission est différente des autres et conforme au caractère de l’évangile en question. Il me semble que la mission de l’évangile de Jean est la plus élevée.
Le Seigneur Jésus avait été envoyé dans le monde par Son Père — Jean le mentionne plus de quarante fois dans son évangile — afin que le Père soit révélé en Lui. Il était Dieu, et était auprès de Dieu (Jean 1:1-2). Il venait d’en haut et n’était pas de ce monde (Jean 8:23). Personne n’avait jamais vu Dieu, mais Il était, Lui, «le Fils unique, qui est dans le sein du Père, qui le faisait connaître» (Jean 1:18). Dans Ses paroles et Ses œuvres, Il montrait qui est le Père ; Il était la révélation parfaite, l’image du Dieu invisible. Lorsque Philippe exprima la demande qui faisait preuve de peu de discernement : «Seigneur, montre-nous le Père», la réponse merveilleuse suivante sortit de la bouche du Fils : «Celui qui m’a vu, a vu le Père, et comment dis-tu : Montre-nous le Père» ? (Jean 14:9).
Mais ensuite, le Seigneur Jésus était mort, était ressuscité d’entre les morts et était sur le point de retourner auprès de Son Père, d’auprès duquel Il était sorti. Dans Sa prière au Père au ch. 17, Il avait déjà dit avant Sa mort (bien qu’en esprit Il se trouvait déjà après la croix) : «Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde» (Jean 17:18). Le moment était venu maintenant de le faire. Comme Lui avait fait connaître le Père dans ce monde, ils devaient maintenant Le révéler ici-bas, Lui, le Fils du Père. C’est par eux, les disciples, que le monde devait reconnaître qui est le Christ.
Quelle position, quelle mission pour nous, enfants de Dieu ! Nous ne devons pas seulement faire ceci ou cela pour Lui, mais être ici-bas sur la terre, dans nos faits et gestes, dans notre comportement et nos motivations, une révélation de Lui-même — de Celui qui n’est plus ici-bas. Nous ne sommes tellement plus «du monde» qu’Il nous envoie dans le monde. C’est en effet un immense privilège d’être laissés ici encore quelque temps pour Le représenter dans ce monde qui ne Le connaît pas, et pour Le servir de cette manière. Que Dieu nous aide à le faire !
C’est la deuxième fois que nous lisons ces mots dans ce passage : «Et ayant dit cela» (Jean 20:22). Comme au v. 20, cela établit un lien entre la parole qui précède et l’action du Seigneur qui suit. «Ayant dit cela, Il souffla en eux, et leur dit : Recevez l’Esprit Saint». Que signifie cette action du Seigneur ? Les disciples ont-ils reçu le don du Saint Esprit ce soir-là ?
Il ne pouvait s’agir de la descente du Saint Esprit en tant que personne de la Déité, car cet événement ne pouvait avoir lieu qu’après que le Seigneur Jésus glorifié soit monté au ciel (Jean 7:39). En fait, l’Esprit n’est venu que le jour de la Pentecôte, selon ce que rapporte Actes 2, soit exactement cinquante jours plus tard. Le Seigneur avait également donné un ordre aux disciples pour une date plus tardive que l’événement de Jean 20:22, leur disant de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais «d’attendre la promesse du Père, laquelle vous avez entendue de moi ; car Jean a baptisé avec de l’eau, mais vous, vous serez baptisés de l’Esprit Saint dans peu de jours» (Actes 1:4-5).
Or, ce n’est certainement pas par hasard qu’est utilisé ici le mot insuffler (« souffler en eux »), lequel n’apparaît qu’ici dans le Nouveau Testament, et a été aussi utilisé par les traducteurs de la Septante en Genèse 2:7 : «L’Éternel Dieu forma l’homme, poussière du sol, et souffla dans ses narines une respiration de vie ; et l’homme devint une âme vivante». De même que la partie spirituelle du premier homme a été amenée à l’existence par le fait que Dieu a soufflé dans ses narines une respiration de vie, de même nous voyons ici le dernier Adam, qui est un esprit vivifiant (1 Cor. 15:45), souffler dans les disciples Sa vie de résurrection. Ils étaient sans doute déjà nés de nouveau, mais le Seigneur Jésus les fait participer avec Lui-même à la «vie en abondance» (Jean 10:10). Combien cette vérité est bénie au-delà de toute mesure ! La vie que nous avons en Christ est Sa vie de résurrection, c’est-à-dire une vie qui correspond à Sa position en résurrection, qui est au-delà de la mort, au-delà du jugement de Dieu et du pouvoir de Satan.
Mais alors, pourquoi cette vie de résurrection du Seigneur Jésus est-elle appelée l’Esprit Saint ? Premièrement, parce que le Seigneur a voulu, je n’en doute pas, anticiper le fait que les disciples soient remplis du Saint Esprit au jour de la Pentecôte, et deuxièmement, parce que le Saint Esprit est la puissance dans cette vie. Le Seigneur Jésus a été «déterminé Fils de Dieu en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts» (Rom. 1:4) ; Il a été «vivifié par l’Esprit», comme l’exprime Pierre (1 Pierre 3:18). Le fait que le Saint Esprit soit une personne divine, est incontestable. Pourtant, dans de nombreux passages, Il n’est pas présenté dans Sa personnalité, mais comme une puissance caractéristique. Cela est très clair en Romains 8, où nous Le trouvons dans les dix premiers versets comme la vie, comme «l’Esprit de vie», alors que dans les versets 11 à 27, Il est présenté comme une personne divine habitant en nous, et qui agit en nous et pour nous.
Quand le Seigneur Jésus a donné Sa mission aux disciples, ils ne possédaient pas encore la puissance de l’accomplir. Ils ne devaient la recevoir que lorsque le Saint Esprit serait venu sur eux. Mais ils devaient déjà recevoir une intelligence intérieure de Sa pensée, car dans le récit parallèle de Luc 24, nous apprenons qu’Il leur «ouvrit l’intelligence pour comprendre les Écritures» (Luc 24:45). Ainsi, une compréhension spirituelle, une «intelligence» spirituelle, si je puis dire, est liée à la vie de résurrection, ce qui nous fournit aussi l’explication de l’étonnante compréhension de l’apôtre Pierre dans Actes l.
Mais il y a encore un autre aspect pour lequel ils auraient besoin de l’Esprit Saint. Le Seigneur en parle au v. 23.
«À quiconque vous remettrez les péchés, ils sont remis ; a quiconque vous les retiendrez, ils sont retenus». Que veut dire le Seigneur Jésus par ces paroles ? Ce verset, pour l’essentiel, nous pose souvent de grandes difficultés parce que nous ne voyons pas que l’Écriture parle de plusieurs sortes de pardon des péchés. L’objection pertinente des scribes et des pharisiens en Luc 5:21, montre clairement que le Seigneur ne parle pas ici de la rémission absolue des péchés, de la rémission en rapport avec le ciel : «Qui peut pardonner les péchés si ce n’est Dieu seul» ? En cela, ils avaient raison. Partout où l’Écriture sainte parle de pardon des péchés au sens éternel, c’est Dieu seul qui peut l’accorder sur la base du sacrifice de Christ. Personne n’y a rien à faire.
Mais il existe aussi un pardon des péchés qui est administré par des hommes. C’est pourquoi nous pouvons l’appeler «pardon administratif des péchés». C’est de cela que parle ici le Seigneur Jésus. Il confie cette sorte de pardon des péchés à Ses disciples, et pas seulement aux apôtres, comme nous l’apprenons du v. 19 : Il n’y a pas de classe sacerdotale particulière dans le Nouveau Testament ! Ce serait une négation totale du vrai christianisme.
Nous pouvons distinguer deux sortes de pardon administratif des péchés, et il me semble que le Seigneur parle principalement de la première sorte dans notre verset. Le besoin le plus urgent du pécheur est d’obtenir le pardon de ses péchés. L’œuvre nécessaire pour cela a été accomplie par Christ à la croix. Mais il doit aussi y avoir quelqu’un qui soit capable d’apporter «à son peuple la connaissance du salut dans la rémission de leurs péchés», pour reprendre le beau passage de Luc 1:77. La vérité de la rémission ou pardon des péchés devait être «administrée» ici-bas sur la terre d’une manière conforme à Dieu. Par quel moyen ? En la prêchant. «Comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment entendront-ils sans quelqu'un qui prêche ?» (Rom. 10:14).
Les Actes des Apôtres nous donnent d’excellents exemples de la prédication de l’évangile. Pierre dit dans la maison de Corneille à Césarée : «Tous les prophètes Lui rendent témoignage que, par Son nom, quiconque croit en Lui reçoit la rémission des péchés» (Actes 10:43). Paul prêcha l’évangile à Antioche de Pisidie en disant : «Sachez donc, hommes frères, que c’est par lui que vous est annoncé la rémission des péchés» (Actes 13:38).
Retenons donc ceci : Le Seigneur a confié à Ses disciples, et à nous aussi, la prédication de la rémission des péchés. Là où nous apportons cette bénédiction par la prédication, là elle est connue ; là où nous ne l’apportons pas, là elle n’est pas connue. Quelle grave responsabilité nous incombe !
La deuxième sorte de pardon administratif des péchés a à faire avec le fait d’«admettre» par l’assemblée, de «lier» et de «délier», ce dont nous avons déjà parlé dans un chapitre/article précédent.
Que le baptême fasse partie de l’administration de la grande vérité de la rémission des péchés par le sang du Christ, cela ne fait aucun doute pour moi, car il a lieu «en rémission des péchés» (Actes 2:38). Mais parce que le baptême n’est pas une affaire de l’assemblée, je ne m’y attarderai pas ici. Je remarque seulement encore — pour éviter tout malentendu — que Pierre ne dit pas en Actes 2 : «Celui qui est baptisé a la rémission des péchés». Non, le baptême a lieu pour la rémission des péchés, en vue de cette rémission. Par le baptême, on entre extérieurement dans le domaine où la vérité du pardon des péchés est connue et administrée — dans la confession chrétienne sur la terre ; et si une foi réelle et vivante est présente («Celui qui aura cru et qui aura été baptisé sera sauvé», Marc 16:16), on ne reçoit pas seulement cette grande bénédiction, mais aussi toutes les autres bénédictions chrétiennes qui en découlent. Simon le magicien n’a pas vraiment cru, comme le montre tout le déroulement de son histoire, et, pour autant que nous le sachions, il est perdu pour l’éternité. Pourtant, il a été baptisé pour cette vérité (Actes 8:13). Combien cela augmente la responsabilité de tant de chrétiens de nom qui professent extérieurement le christianisme, mais qui ne croient pas véritablement au Seigneur Jésus comme leur Sauveur personnel !
Ainsi, en accomplissement de Jean 12: 24 («Si le grain de blé tombant en terre ne meurt, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit»), nous avons dans ce passage de Jean 20 une image touchante de l’assemblée de Dieu sur la terre. En voici les éléments caractéristiques :
● Le premier jour de la semaine, le jour du Seigneur, est spécialement le jour pour le christianisme. C’est au premier chef le jour où les croyants se rassemblent.
● Le Seigneur ressuscité est le centre vivant du rassemblement séparé du monde. Il est personnellement au milieu d’eux, même s’il ne l’est pas physiquement.
● La paix avec Dieu est connue et appréciée comme le résultat de l’œuvre de Christ.
● La présence personnelle du Seigneur est vécue, – et être occupé de Lui produit la joie.
● La jouissance de la paix pratique du cœur, qui découle du fait d’être occupé de Christ, est la base du service chrétien.
● Les croyants ont pour mission de révéler leur Seigneur absent dans leur vie quotidienne sur la terre.
● Ils possèdent la vie de résurrection du Seigneur, et même le Saint Esprit Lui-même, qui les rend capables de jouir de Christ et d’exercer tout service.
● Le pardon des péchés leur est confié de deux manières : dans la proclamation de cette vérité, et dans le fait de lier et de délier par l’assemblée. Le baptême chrétien conduit extérieurement dans le domaine où cette vérité est connue et administrée.
«Nous avons vu le Seigneur». C’est l’expérience commune des enfants de Dieu qui sont réunis en vérité à Son nom. Est-ce aussi ton expérience, mon cher lecteur ? Il n’y a rien qui puisse faire plus plaisir !