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Les trois portes — Jean 9 et 10

 

Christian Briem

 

Table des matières:

1     Les trois portes

1.1      Aveuglement spirituel

1.1.1       Venu pour le jugement

1.1.2       Quand le péché « demeure »

1.2      La porte dans la bergerie

1.2.1       Le Berger des brebis

1.2.2       Comment le portier a ouvert la porte

1.3      La porte des brebis

1.3.1       « Hors du camp »

1.4      La porte du salut

1.4.1       « Entrer » de la bonne manière

1.4.2       Le salut

1.4.3       Liberté

1.4.4       La nourriture

 

 

1                        Les trois portes

L’évangile de Jean porte à plusieurs égards un caractère particulier. L’une des caractéristiques qui saute aux yeux et est spécialement intéressante en rapport avec le sujet des Paraboles, c’est que cet évangile ne contient pratiquement pas de paraboles. Certes on trouve ici ou là de petites images paraboliques, comme par exemple celle du Bon Berger, du grain de blé ou du cep de vigne ; mais c’est en vain qu’on chercherait une parabole classique. Une seule fois on trouve dans cet évangile une tournure de phrase ressemblant à « Jésus leur dit cette parabole » : c’est au chapitre 10, mais même ici, le texte original utilise un mot autre que dans les autres évangiles : c’est plutôt « Jésus leur dit cette similitude » (10:6). En dehors du ch. 10, on rencontre ce mot ‘similitude’ encore trois fois au ch. 16 (v. 25 et 29). Nous nous occuperons de ces deux passages à la fin de cette étude sur les paraboles.

Au commencement du ch. 10 il nous est présenté une image que nous appellerons la parabole des ‘trois portes’. Le Seigneur Jésus l’introduit — ce qui est tout à fait atypique pour une parabole normale — par les paroles « en vérité, en vérité, Je vous dis ». Cette tournure de confirmation, qui ressemble presque à un serment, revient 25 fois dans cet évangile, et chaque fois elle introduit des déclarations de grande importance. Déjà à cause de cela, la parabole des ‘trois portes’ mérite toute notre attention.

Observons deux choses qui vont nous apporter une aide exceptionnelle pour comprendre cette parabole : d’abord dans quelles circonstances le Seigneur Jésus l’a prononcée, et secondement, le fait qu’Il ait parlé de trois portes. Commençons par le premier point.

 

1.1   Aveuglement spirituel

Au ch. 9, Jean relate en détail la guérison d’une aveugle-né. Le Seigneur se sert de cette affaire comme point de départ pour parler d’un aveuglement plus grave que l’aveuglement naturel : l’aveuglement spirituel, et comment il peut être guéri. En fait, cet aveugle-né fut guéri d’un double aveuglement. Par la grâce du Seigneur il n’a pas seulement récupéré la capacité naturelle de voir, mais il a aussi été amené à reconnaître le Fils de Dieu à l’aide de son œil spirituel (Jean 9:35-38). Grâce merveilleuse ! En avons-nous tous fait l’expérience ?

Toujours dans ce ch. 9, l’aveugle-né guéri avait confessé fidèlement, malgré toute la résistance des chefs religieux, que Jésus était celui qui lui avait ouvert les yeux. C’en était trop pour la jalousie des pharisiens. Ils avaient chassé l’homme de leur synagogue, sans autre forme de procès. Là-dessus le Sauveur l’avait « trouvé » et s’était fait connaître à lui. Il était évident que cet homme autrefois aveugle et mendiant, était l’une de Ses « propres brebis » qui « écoutent » et « connaissent » la voix du Bon Berger. Le Berger des brebis l’avait cherché et l’avait trouvé ; Il l’avait « appelé par son nom », et l’avait « mené dehors » (Jean 10:3-4). Il y a une différence entre les « brebis » et « ses propres brebis », comme nous aurons l’occasion de le revoir.

 

1.1.1        Venu pour le jugement

Mais avant de nous en occuper de plus près, il y a encore une parole remarquable sortie de la bouche du Seigneur qui résume tout ce qui s’est passé avec l’aveugle-né, et nous laisse pressentir pourquoi Jean devait autant s’étendre pour décrire cette affaire.

 

« Et Jésus dit : Moi, je suis venu dans ce monde pour le jugement, afin que ceux qui ne voient pas, voient ; et que ceux qui voient deviennent aveugles » (Jean 9:39).

 

Cela ne s’adressait à personne directement. Ce que le Seigneur disait était destiné à tous ceux qui étaient présents, et même à tous les hommes jusqu’à aujourd’hui. S’Il était venu dans ce monde pour le jugement, cela ne voulait pas dire qu’Il voulait condamner les hommes. Non, à Sa venue se rattachait l’intention de trancher les choses sur la terre, et de mettre à découvert les cœurs et les sentiments des gens. Aussi longtemps qu’Il était dans le monde, Il était la lumière du monde (Jean 9:5). Déjà dans une occasion précédente, Il avait parlé de Lui-même comme étant la lumière qui était venue dans le monde, mais cela signifiait le jugement, car les hommes aimaient mieux les ténèbres que la lumière (Jean 3:19).

Et maintenant Il parle de deux groupes de personnes, les non-voyants, qui deviendront voyants, et les voyants, qui deviendront aveugles. Les premiers sont tous ceux qui, bien que dépourvus par nature de lumière spirituelle, croient que Jésus a été envoyé et qu’ils reçoivent de Lui la lumière de la vie : ils deviennent voyants. Le second groupe sont ceux qui sont pareillement dépourvus par nature de la capacité de voir spirituellement, mais qui refusent Jésus et la lumière qu’Il était venu apporter. Le but plein de grâce de l’envoi de Jésus se trouve tourné dans leur cas à l’effet contraire : ils deviennent aveugles.

Bien que le Seigneur Jésus ait devant Lui la guérison littérale et corporelle de l’aveugle-né, Il ne parle pourtant maintenant que de lumière spirituelle et d’aveuglement spirituel. Et ses paroles sont choisies de manière à placer les pharisiens en contraste complet avec l’aveugle. Ils aimaient se décrire comme des gens qui voient, tout comme ils se targuaient de leur savoir. « Nous savons », venaient-ils encore de dire, « que cet homme (Jésus) est un pécheur » ; et un peu plus loin : « nous savons que Dieu a parlé à Moïse, mais celui-ci, nous ne savons pas d’où il est » (Jean 9:24-29). Ils se voyaient comme compétents pour décider dans les choses divines. Ils osaient se dire conducteurs d’aveugles, instructeurs des hommes dépourvus d’intelligence, maître de petits enfants, — une lumière de ceux qui sont dans les ténèbres (Rom. 2:19-20). C’est pourquoi le Seigneur parle d’eux comme étant de ceux qui ‘voient’. C’était ce qu’ils revendiquaient, non pas la réalité. En vérité ils ne voyaient pas ; et parce qu’ils Le rejetaient Christ, la lumière, ils demeureraient dans cet aveuglement absolu. Par leur incrédulité, ils scellaient leur propre sort éternel.

Il est déjà fâcheux d’être par nature des non-voyants d’entre les hommes, et suivant le cours de la nature, de le rester. Mais il est infiniment plus fâcheux de rejeter la lumière après qu’elle soit venue — la vraie lumière qui a seule la capacité d’éclairer et de donner la vie. S’opposer à cette lumière ne peut que signifier l’aveuglement éternel, la nuit éternelle.

 

1.1.2        Quand le péché « demeure »

 

« Et quelques-uns d’entre les pharisiens qui étaient avec lui entendirent ces choses, et lui dirent : Et nous, sommes-nous aussi aveugles ? Jésus leur dit : Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais maintenant vous dites : Nous voyons ! — votre péché demeure » (Jean 9:40-41).

 

Quelques pharisiens étaient auprès de Lui, vraisemblablement pour L’avoir à l’œil et entendre ce qu’Il enseignait. Bien que le Seigneur ne s’adressât pas à eux directement, ils se sentaient bien attaqués et blessés par ce qu’Il disait. Derrière la question « et nous, sommes-nous aussi aveugles ? », il y a un peu de moquerie et de mépris. La forme de la question en grec, laisse attendre une réponse négative : « sommes-nous aussi quelque peu aveugles ? » Ils tenaient pour exclu, et même risible que eux, des docteurs en Israël, puissent être aveugles et venir à Jésus pour recevoir de la lumière de Lui.

La réponse de notre adorable Seigneur est à la fois concise, profonde et interpellante : « Si vous étiez aveugles, vous n’auriez pas de péché ; mais maintenant vous dites : Nous voyons ! — votre péché demeure ». Dans la première proposition, le Sauveur relie la conscience (du côté du pécheur) d’être tout à fait aveugle quant à soi-même et quant à Dieu, avec le pardon (du côté de Dieu). Si quelqu’un prend cette place devant Dieu, s’il se classe comme aveugle, totalement incapable d’avoir un jugement dans les choses de Dieu, c’est justement alors qu’il devient un objet de la grâce et de la puissance de Dieu. C’est à de tels que le pardon des péchés est assuré sur la base de la foi au Seigneur Jésus. « Si vous étiez aveugles » — cela revient à un aveu de son propre état — « vous n’auriez pas de péché » — cela détermine le pardon des péchés comme étant la suite.

Mais aussi longtemps qu’on se considère capable de connaître les choses divines et d’en juger, on fournit alors la preuve irréfragable que, spirituellement, on est encore totalement aveugle, et qu’on est dans ses péchés. C’était le cas des pharisiens de l’époque, et c’est encore le cas de beaucoup de gens religieux aujourd’hui. Ils disent qu’ils voient ; et parce qu’ils ne s’estiment pas aveugles, mais voyants, ils pensent n’avoir besoin ni d’autres lumières, ni de lumière divine, ni de Sauveur. La suite bouleversante en est que leur péché demeure, et qu’ils n’ont aucun pardon. Quelle folie et quelle présomption quand les gens disent « nous voyons », et en réalité ils sont aveugles et dans leurs péchés ! et avec cela ils vont à la perdition éternelle !

Ah ! si les gens s’engageaient dans le chemin du salut déjà montré par Élihu dans l’un des plus anciens livres de la Bible ! Il parle d’un homme venu pour confesser : « J’ai péché et j’ai perverti la droiture, et Il ne me l’a pas rendu ; Il a délivré mon âme pour qu’elle n’allât pas dans la fosse, et ma vie verra la lumière » (Job 33:27-28).

 

1.2   La porte dans la bergerie

Nous en arrivons maintenant à la parabole elle-même. La liaison avec ce qui précède est évidente. Sans s’interrompre, le Seigneur Jésus continue à donner des enseignements devant Son auditoire — devant Ses disciples, devant l’ancien mendiant aveugle, devant les pharisiens et d’autres Juifs encore. En ce qui concerne les pharisiens, ils avaient la prétention d’être capables de « voir ». « Nous voyons » disaient-ils carrément. Alors le Seigneur place devant eux une parabole simple et claire. Il s’en sert pour mettre à l’épreuve leur « aptitude à voir ». Allaient-ils comprendre ? Devançons ce qu’on va voir, la réponse est : non. « Jésus leur dit cette similitude ; mais ils ne comprirent pas ce que c’était qu’il leur disait » (Jean 10:6). Mais cela n’arrête pas le Seigneur Jésus dans le développement de Ses pensées.

 

« En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie des brebis, mais qui y monte par ailleurs, celui-là est un voleur et un larron. Mais celui qui entre par la porte, est le berger des brebis » (Jean 10:1-2).

 

Nous avons ici la première porte, celle de la bergerie. Par le terme ‘bergerie’, il faut se représenter un enclos protégé par une clôture ou un mur, où les brebis trouvent repos et protection la nuit, tandis que le jour, elles peuvent sortir pour aller paître. Une telle bergerie, ou enclos des moutons, est une image d’Israël, des Juifs. C’est une image bien exacte. Le système religieux établi par Moïse était effectivement comme un enclos, entouré d’une clôture et armé, où les Juifs se trouvaient, protégés des nations et attendant la venue du Messie — le vrai, qui viendrait « par la porte ». En tout cas, cette attente était vivante chez les Juifs qui craignaient Dieu.

Beaucoup d’autres étaient déjà venus, des conducteurs spirituels et des docteurs, tels que les pharisiens, mais ils n’étaient pas venus à la bergerie par le chemin indiqué par Dieu. Au lieu d’entrer par la porte, ce dont ils n’étaient pas capables, ils étaient montés ailleurs, par ruse ou de force. Ils avaient la prétention d’être en relation avec Dieu et de rechercher le bien des brebis, mais malgré tous les titres de dignités religieuses et les accréditations humaines dont ils se paraient, ils n’avaient pas la confirmation divine. Ces hommes étaient en vérité des voleurs et des larrons, occupés seulement à tirer profit des brebis pour eux-mêmes et à multiplier leur gloire et leur grandeur. Ils étaient ni le Messie ni des serviteurs de Dieu, ni Ses envoyés. Voleurs et larrons, voilà ce qu’ils étaient, et le fait de ne pas être entrés par la porte le prouvait.

 

1.2.1        Le Berger des brebis

Mais alors la position du Seigneur Jésus, le Berger des brebis, devient claire. Il était entré par la porte dans la bergerie d’Israël, c’est-à-dire qu’Il portait toutes les marques consignées par Dieu dans Sa Parole pour L’identifier comme Envoyé de Dieu. On pourrait appeler cette porte la porte des Saintes Écritures. Depuis les temps les plus anciens, les prophètes avaient longuement mis par écrit les traits de caractère qui devaient distinguer le vrai Berger des brebis. Ils avaient tous trouvé, et trouvent encore, leur plein accomplissement dans le Seigneur Jésus, notre Sauveur. Toutes les exigences déterminées par Dieu quant à Son Berger avaient été satisfaites par le Seigneur Jésus. Combien Il était différent des pharisiens, et même de tous les autres hommes !

Nous sommes remplis d’une joie profonde quand nous saisissons quelques prédictions au sujet du Berger et que nous voyons comment elles ont été réalisées dans notre Seigneur, et dans Lui seul. Le patriarche Jacob, regardant au loin dans l’avenir, n’avait-il pas déjà prophétisé de Lui dans sa bénédiction sur Joseph : « de là est le Berger, la pierre d’Israël » (Gen. 49:24) ? Et le grand serviteur de Dieu, Moïse, avait annoncé au peuple : « Dieu vous suscitera d’entre vos frères, un prophète comme moi » (Actes 7:37 ; Deut. 18:15). Que Christ selon la chair dût naître d’une vierge, Ésaïe l’avait prédit par l’Esprit de Dieu : « voici la vierge concevra, et enfantera un fils, et on appellera Son nom Emmanuel » (És. 7:14 ; comparer Matt. 1:21-23). Le gouvernement devait reposer sur l’épaule de cet enfant, le fils de la semence de David : « on appellera son nom : Merveilleux, Conseiller, Dieu fort, Père du siècle, Prince de paix » (Ésaïe 9:6).

À qui d’autre qu’au Seigneur Jésus Christ tout cela s’applique-t-il valablement — Lui qui est Dieu et homme dans une personne ? Or même le lieu de Sa naissance était prédit, et aussi, en même temps, que ce Berger proviendrait en vérité de l’éternité : « Et toi, Bethléhem Éphrata, bien que tu sois petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui doit dominer en Israël, et duquel les origines ont été d’ancienneté, dès les jours d’éternité… Et il se tiendra et paîtra son troupeau avec la force de l’Éternel, dans la majesté du nom de l’Éternel, son Dieu » (Michée 5:2-4).

Ésaïe avait aussi prophétisé sur le Berger en train de faire paître ces brebis et il avait dépeint cette belle image : « Comme un berger il paîtra son troupeau ; par son bras il rassemblera les agneaux et les portera dans son sein ; il conduira doucement celles qui allaitent » (Ésaïe 40:11). Ézéchiel en avait parlé aussi pareillement : « Car ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Me voici, moi, et je rechercherai mes brebis, et j’en prendrai soin. Comme un berger prend soin de son troupeau … » (Ézéchiel 34:11-12). Zacharie a prononcé une prophétie très solennelle sur le Berger, faisant allusion à Sa mort rédemptrice : « Épée, réveille-toi contre mon berger, contre l’homme qui est mon compagnon, dit l’Éternel des armées ; frappe le berger, et le troupeau sera dispersé » (Zacharie 13:7).

Les paroles de Philippe à Nathanaël au début de l’évangile de Jean conviennent exactement pour résumer ce qui vient d’être dit. « Ayant trouvé » cet Israélite pieux après avoir lui-même été « trouvé » par Jésus, il lui dit dans la joie de sa surprise : « nous avons trouvé celui duquel Moïse a écrit dans la loi et duquel les prophètes ont écrit, Jésus, le fils de Joseph, qui est de Nazareth » (Jean 1:46). Oui, cette Personne correspondait à tout ce que Moïse et les prophètes avaient dit sur Celui qui allait venir. Jésus était donc bien entré par la porte dans la bergerie d’Israël. Lui seul le pouvait, et Lui seul l’a fait. Il est le Berger des brebis.

 

1.2.2        Comment le portier a ouvert la porte

Mais cela ne suffisait pas. Il y avait aussi un ‘portier’ qui permettait au berger des brebis l’entrée dans la bergerie, et qui lui facilitait le chemin :

 

« À celui-ci le portier ouvre, et les brebis écoutent Sa voix » (Jean 10:3).

 

Cet événement lui aussi est précieux entre tous. Si nous le suivons et observons ce que fait le ‘portier’, nos cœurs s’élargissent pour notre Seigneur Jésus et pour l’intervention de Dieu en grâce, en Le regardant. C’est Dieu Lui-même, le Saint Esprit, qui s’est abaissé à faire l’œuvre d’un portier, et à ouvrir au Berger la porte de la bergerie. Dans Sa grande grâce et Sa providence, Dieu a arrangé les circonstances de manière à permettre au Seigneur Jésus d’entrer sans empêchement et d’être en relations avec Ses brebis.

Les mages de l’orient ont été les premiers à donner des indications sur le roi des Juifs nouveau-né. Ils avaient vu Son étoile en orient et avaient interprété correctement son apparition (Matt. 2:2).

Quand un grand danger menaça le corps et la vie de l’enfant Jésus à cause du roi Hérode, ce fut un ange du Seigneur qui donna l’instruction à Joseph de prendre l’enfant et Sa mère et de s’enfuir ensemble en Égypte (Matt. 2:13). En vérité, « celui qui garde Israël ne sommeillera pas, et ne dormira pas » (Ps. 121:4) !

Un ange du Seigneur visita les bergers qui gardaient les troupeaux aux champ durant la nuit, et comme la gloire du Seigneur resplendissait autour d’eux, ils entendirent le message grandiose de l’ange : « N’ayez point de peur, car voici, je vous annonce un grand sujet de joie qui sera pour tout le peuple ; car aujourd’hui, dans la cité de David, vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur » (Luc 2:8-11).

Quant au résidu fidèle en Israël, enseigné de Dieu, c’est avec une grande joie qu’il accueillit le Berger dans la bergerie. Le vieillard Siméon, qui attendait depuis longtemps la consolation d’Israël, prit le petit enfant dans ses bras dans le temple, loua Dieu et dit : « Maintenant, Seigneur, tu laisses aller ton esclave en paix, selon ta parole ; car mes yeux ont vu ton salut, lequel tu as préparé devant la face de tous les peuples : une lumière pour la révélation des nations, et la gloire de ton peuple Israël » (Luc 2:29-32). La prophétesse Anne survenant au même moment, louait Dieu et parlait de Lui à tous ceux qui attendaient la délivrance à Jérusalem (Luc 2:38).

On trouve avec Jean le Baptiseur un exemple tout particulier de la manière dont le Saint Esprit ouvrit les cœurs au Berger et Lui assura l’entrée. C’est à lui qu’il était réservé de rendre un témoignage public à Jésus comme l’Agneau de Dieu et comme le Fils de Dieu lorsqu’il eut atteint la trentaine d’années. « Voilà l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! C’est de celui-ci que moi, je disais : Après moi vient un homme qui prend place avant moi, car il était avant moi. Et pour moi, je ne le connaissais pas ; mais afin qu’il fût manifesté à Israël, à cause de cela, je suis venu baptiser d’eau. Et Jean rendit témoignage, disant : J’ai vu l’Esprit descendant du ciel comme une colombe, et il demeura sur lui. Et pour moi, je ne le connaissais pas ; mais celui qui m’a envoyé baptiser d’eau, celui-là me dit : Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre, et demeurer sur lui, c’est celui-là qui baptise de l’Esprit Saint. Et moi, j’ai vu et j’ai rendu témoignage que celui-ci est le Fils de Dieu » (Jean 1:34).

Oui, Dieu ouvrait la porte au bon Berger, et les brebis écoutaient Sa voix.

 

1.3   La porte des brebis

La deuxième partie du v. 3 de Jean 10 amène à une nouvelle pensée, et avec elle nous arrivons à la deuxième porte de la parabole.

 

« et il appelle ses propres brebis par leur nom, et les mène dehors » (Jean 10:3).

 

Nos cœurs sont touchés quand nous voyons que le Berger n’a personne d’autre comme objet spécial de Son cœur que Ses brebis. C’est très précieux. Il est en intimité avec chacune d’elles, Il les connaît chacune et les appelle par leur nom. Tout ce qui L’intéresse, ce sont Ses brebis. Elles sont à Lui, Il fait tout pour elles, et dans Son amour sans mesure pour elles, le bon Berger laisse même sa vie pour Ses brebis (Jean 10:11). Que nous pensions à Matthieu le péager, ou à Marie de Magdala, de laquelle Il avait chassé sept démons, ou à la femme pécheresse de Samarie, ou aux quelques pécheurs auprès de leurs filets, ou à Zachée le publicain — ils écoutaient tous la voix du bon Berger, et d’une manière ou d’une autre, Il les a tous appelés « par leur nom », et ils L’ont suivi (Jean 10:4).

Il y avait donc en tout trois caractéristiques le distinguant et l’accréditant comme le vrai Berger :

·               Il est entré dans la bergerie « par la porte » ; Il n’est pas monté par-dessus les murs, comme les voleurs et les larrons,

·               Quand Il est passé par la porte, c’est parce que le portier Lui avait ouvert,

·               Ses brebis le reconnaissaient à Sa voix, elles prêtaient l’oreille à Sa voix, et elles le suivaient.

 

1.3.1        « Hors du camp »

Mais il se passe alors quelque chose de tout nouveau et totalement inattendu : « Il les mène dehors » (Jean 10:3). Dehors de quoi ? de la bergerie. C’est vrai : Lui-même était venu dans la bergerie « par la porte » ; nous avons vu ce que cela signifie ; mais maintenant Il conduit Ses brebis dehors et devient Lui-même à cette occasion « la porte des brebis » (10:7). C’est la deuxième porte mentionnée dans cette parabole : la porte des brebis, la porte par laquelle les brebis doivent quitter le judaïsme corrompu. Que le Berger Lui-même mène dehors Ses brebis et aille devant elles, souligne l’autorité de cette personne divine, de ce conducteur divin.

Or nous devons nous souvenir que la loi et ses ordonnances avaient été établies par Dieu Lui-même. Maintenant commençait une nouvelle époque (dispensation) dans les voies de Dieu envers les hommes — une époque qui n’allait plus être caractérisée par la loi de Sinaï. Non pas que la loi comme telle ait perdu sa validité — non, mais c’est une nouvelle époque avec laquelle nous avons ici à faire : il s’agit du changement pour passer du judaïsme mort au vrai christianisme. C’est de rien moins que cela que parle le Seigneur. Cependant il fallait auparavant Sa mort rédemptrice à la croix (v. 11, 15, 17, 18) par laquelle tout cela pourrait devenir une réalité — ce qu’Il développe à Ses auditeurs, ici et dans les versets suivants.

Il est important de comprendre tout cela clairement. Quand le Seigneur est venu chez les Siens, vers cette nation qu’Il aimait, les Siens ne l’ont pas reçu (Jean 1:11). Au contraire, ils L’ont haï et L’ont finalement mis à mort, Lui, leur propre Messie. Le judaïsme s’était tellement figé dans un pur formalisme que Dieu n’y jouait plus aucun rôle, et c’est pourquoi les « fêtes de l’Éternel » avaient été ravalées au niveau de simples « fêtes des Juifs » (6:4 ; 7:2). À quoi servait-il que les Juifs servent Dieu extérieurement en gardant certains commandements et certains jours, si par ailleurs ils rejetaient Son Fils ?

Dans l’évangile de Jean, le Seigneur Jésus est vu dès le commencement comme le rejeté. Si le peuple L’a rejeté, si le judaïsme est devenu un système apostat, qu’a fait alors le Berger pour prendre soin de Ses brebis ? A-t-Il réformé le judaïsme ? A-t-Il cherché à l’améliorer ou à le renouveler ? Non, Il a mené Ses propres brebis en dehors de ce système mort. C’est un événement de toute importance.

 

« Et quand il a mis dehors toutes ses propres brebis, il va devant elles ; et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix ; mais elles ne suivront point un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers. Jésus leur dit cette similitude ; mais ils ne comprirent pas ce que c’était qu’il leur disait. Jésus donc leur dit encore : En vérité, en vérité, je vous dis que moi je suis la porte des brebis » (Jean 10:4-7).

 

Parce que les brebis connaissent la voix du Berger et ont confiance en Lui, elles Le suivent sur un chemin qui leur est totalement étranger. Elles ne doivent pas faire confiance aux pensées des étrangers. Il suffit qu’elles connaissent la voix du Berger. Elles ne connaissent pas la voix des étrangers, c’est pourquoi elles ne les suivent pas.

Quel moyen simple, mais sûr, le Seigneur présente ici à nos cœurs pour être préservés ! Nous n’avons pas à nous familiariser avec le mal pour en être préservé. Il suffit de connaître le bien, il suffit de connaître Christ. L’apôtre Paul dira plus tard : « mais je désire que vous soyez sages quant au bien, et simples quant au mal » (Rom. 16:19). Notre sagesse, c’est de suivre le Seigneur Jésus parce que nous Lui appartenons et que nous connaissons Sa voix.

Faisons attention à la forme grammaticale du temps présent avec laquelle il est parlé du Berger en rapport à Ses brebis : Il les appelle par leur nom — Il les conduit dehors — Il va devant elles. Le Seigneur parle ici sous une forme abstraite, c’est-à-dire qu’Il parle de ce que fait toujours un bon Berger, en tout temps.

En ce temps-là Il conduisait le résidu croyant hors du système juif. En cela Il n’était pas seulement le « bon Berger », mais Il était aussi la « porte des brebis », par laquelle les fidèles pouvaient quitter la bergerie. C’est Lui qui a pouvoir et autorité pour faire faire ce pas grave.

C’est d’une importance extrême. S’Il n’était pas la « porte des brebis », aucune de Ses brebis n’aurait le droit d’agir ainsi, ni alors ni aujourd’hui.

Le principe de séparation du mal n’était certes pas nouveau ; il existait déjà du temps de l’Ancien Testament. Que fit Moïse quand le nom de l’Éternel fut déshonoré par le veau d’or et que le peuple tombait sous le jugement de Dieu ? « Et Moïse prit une tente, et la tendit pour lui hors du camp, loin du camp, et il l’appela la tente d’assignation ; et il arriva que tous ceux qui cherchaient l’Éternel sortirent vers la tente d’assignation qui était hors du camp » (Exode 33:7).

C’est là qu’ils purent faire l’expérience de la présence de l’Éternel, car il est dit plus loin : « Et il arriva que, comme Moïse entrait dans la tente, la colonne de nuée descendit, et se tint à l’entrée de la tente, et l’Éternel parla avec Moïse » (Exode 33:9). Moïse le serviteur fidèle de Dieu conduisait donc les fidèles à sortir hors du camp souillé par l’idolâtrie, et tous ceux qui cherchaient l’Éternel sortaient vers lui.

En principe, ce que nous trouvons là est exactement la même chose qu’en Jean 10. Si le peuple qui se trouvait dans une certaine relation avec Dieu, fût-elle même qu’extérieure, se désolidarise de Lui, s’il tolère dans l’enseignement et dans la pratique un état de choses entièrement opposé à la pensée de Dieu, alors Dieu conduit ceux qui Le recherchent et qui veulent Lui être fidèles dans un temps mauvais, à s’éloigner de cela — à sortir vers Lui « hors du camp ».

Aujourd’hui aussi, il n’en est pas autrement. Nous serons amenés instinctivement à la position d’Hébreux 13 où l’on trouve la même expression ‘hors du camp’ : « C’est pourquoi sortons vers Lui, hors du camp, portant Son opprobre » (Héb. 13:13). Certainement le ‘camp’ désigne en premier lieu le judaïsme sans vie et corrompu (moralement) que les Juifs devenus croyants et auxquels l’épître est adressée, devaient désormais et finalement quitter. Mais cette instruction ne vaut pas seulement pour les croyants hébreux ; son principe s’applique à tous les croyants de tous les temps. Par l’expression le ‘camp’, nous devons comprendre aujourd’hui les systèmes religieux de la chrétienté qui ont leurs sanctuaires de ce monde et dont l’ordre et les prêtres sont établis par les hommes. Nous devons les abandonner et sortir pour aller vers Jésus, sur le vrai terrain chrétien. Le but de la séparation du mal est Christ Lui-même : nous sortons vers Lui. La séparation n’est donc pas qu’une affaire négative ; elle est aussi hautement positive… si nous avons le bon but (celui ici nommé).

Nous vivons aujourd’hui dans les « derniers jours » de la chrétienté (2 Tim. 3:1). Ils sont caractérisés en ce que, dans ce qui professe être à Christ, on maintient bien une forme de piété, mais on en renie la puissance : « détourne-toi de telles gens » (2 Tim. 3:5). C’est la mise en demeure du Seigneur adressée à tous ceux qui veulent Lui être fidèles.

Dans cette dernière épître écrite par Paul, il fait le tableau, dans la chrétienté, de la déviation effrayante par rapport à la vérité de Dieu : « les hommes méchants et les imposteurs iront de mal en pis, séduisant et étant séduits » (2 Tim. 3:13). Dans de telles circonstances, la fidélité personnelle se montre en ce que chaque individu donne suite à l’appel du Seigneur à se séparer du mal : « Si donc quelqu’un se purifie de ceux-ci (c’est-à-dire se purifie des vases à déshonneur en ce qu’il se sépare d’eux), il sera un vase à honneur, sanctifié, utile au maître, préparé pour toute bonne œuvre » (2 Tim. 2:21).

Le nombre important de fois que cette invitation à se détourner du mal est donnée dans cette courte épître, est significatif ; sous différents points de vue, il est donné pas moins de six fois en tout :

 

·               « mais évite les discours vains et profanes » (2 Tim. 2:16)

·               « Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur » (2 Tim. 2:19)

·               « Si donc quelqu’un se purifie de ceux-ci, il sera un vase à honneur » (2 Tim. 2:21)

·               « Mais fuis les convoitises de la jeunesse » (2 Tim. 2:22)

·               « mais évite les questions folles et insensées » (2 Tim. 2:23)

·               « détourne-toi de telles gens » (2 Tim. 3:5)

 

Nous devrions laisser ces passages opérer sur nous ! Or ils se situent dans la même lignée que ce que fait le Berger avec Ses brebis en Jean 10 : Il les mène dehors. Pour cela Il est la ‘porte’, et Il est en cela le ‘conducteur’ qui va devant elles. Faites bien attention, chers amis ! Nous ne pouvons pas avoir ici-bas une bonne position, ni être à l’honneur du Seigneur, si nous ne sommes pas en communion avec Lui, la porte des brebis, et si nous ne nous laissons pas conduire par Sa Parole et Son Esprit.

Ce qu’Il faisait alors avec Ses brebis venant de la bergerie juive, Il le fait aussi aujourd’hui avec « d’autres brebis, qui ne sont pas de cette bergerie » (Jean 10:16). Il les mène en dehors de ce qui porte Son nom, mais qui s’est complètement corrompu et qui déshonore ce nom. Si nous voulons jouir de Sa présence et de toutes les bénédictions qui s’y rattachent, alors nous devons sortir vers Lui, hors du camp. C’est un principe divin, valable d’une manière générale. Heureux tous les enfants de Dieu qui le suivent !

Nous pouvons bien résumer tout ce qui a été dit dans cette section en nous rappelant encore une fois de quelle manière le Seigneur Jésus s’est présenté à nous : Il est le conducteur, la porte et le but — pour ceux qu’Il fait sortir de ce qui déshonore Son nom.

 

1.4   La porte du salut

 

« Tous, autant qu’il en est venu avant moi, sont des voleurs et des larrons ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte : si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; et il entrera et il sortira, et il trouvera de la pâture » (Jean 10:8-9).

 

Encore une fois le Seigneur Jésus vient parler de ceux qui sont venus avant Lui avec la prétention d’être des bergers ou des conducteurs en Israël — des hommes comme Theudas ou Judas le Galiléen (Actes 5:36-37), ou aussi comme les pharisiens et les scribes. Ce qu’ils avaient cherché, c’était eux-mêmes, et eux seulement, et non pas le bien du troupeau, ni l’honneur de Dieu. Par force ou par ruse, ils avaient cherché à se ménager un accès aux brebis ; mais les brebis ne les avaient pas écoutés.

 

1.4.1        « Entrer » de la bonne manière

Le Seigneur Jésus parle alors encore une fois de Lui-même  comme étant la ‘porte’, et Il dit : « Je suis la porte » — non pas « la porte des brebis », mais « la porte ». Cette troisième porte mentionnée par le Seigneur est la porte du salut (Jean 10:9). C’est une pensée nouvelle dépassant ce qui a été dit jusqu’ici. La ‘porte des brebis’ était pour sortir ; c’était une sortie ; la ‘porte’ est pour entrer, c’est une entrée.

« Si quelqu’un entre par moi… ». Nous voulons mettre en relief et souligner, l’un après l’autre, chaque mot de cette courte phrase. Des vérités importantes s’ouvrent alors à nous, à côté desquelles nous serions autrement passés peut-être sans les voir.

« Si quelqu’un entre par moi… ». — Ce ‘si’ exprime une condition qui doit être remplie pour que le reste de la phrase devienne une réalité. Seuls ceux qui font effectivement usage de ‘la porte’ par la foi, parviennent aux grandes bénédictions chrétiennes. Si quelqu’un ne fait pas ce pas, il reste dehors avec tout ce que cela comprend pour le temps et pour l’éternité (comparer 1 Cor. 5:13a ; Apoc. 22:15).

« Si quelqu’un entre par moi… ». Tous peuvent venir aujourd’hui et entrer par Christ dans le domaine des bénédictions chrétiennes. La ‘porte des brebis’ était, dans sa signification la plus directe, limitée aux brebis de la maison d’Israël. Il voulait les conduire, eux les croyants juifs, en dehors du judaïsme. Mais maintenant, quand il s’agit du Seigneur Jésus comme ‘la porte’, Il change de manière de s’exprimer, et dit : « si quelqu’un… », et cela inclut tout homme, y compris ceux des nations. L’accès à la grâce de Dieu offerte en Christ, est libre pour tous. Aucun de ceux qui désire cette bénédiction merveilleuse n’est exclu. L’Écriture dit : « afin que quiconque… » (Jean 3:16), et « que celui qui veut… » (Apoc. 22:17). « Car la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes » (Tite 2:11). Merveilleuse grâce de Dieu !

« Si quelqu’un entre par moi… ». En dehors de Lui, il n’y a aucun autre accès à la présence ou au salut de Dieu, — ni par la loi, ni par les efforts des hommes. Christ seul est ‘la porte’, il n’y en a pas d’autre ; et cette porte reste largement ouverte. Le Sauveur a grand ouvert Ses bras. Il appelle et accueille ceux qui sont « fatigués et chargés » (Matt. 11:28), et Il ne repousse aucun de ceux qui viennent à Lui par la foi (Jean 6:37). Mais il n’y a que cette seule porte. Dans l’arche aussi, il n’y avait qu’une porte pour Noé et sa famille pour entrer et être sauvé du déluge. Le sanctuaire de Dieu dans le désert ne possédait aussi qu’une entrée, et c’est elle qu’il fallait utiliser pour entrer. Il n’y a pareillement qu’une porte dans la proximité de Dieu, et qu’un chemin vers le Père. Personne ne peut venir au Père que par le Fils (Jean 14:6).

« Si quelqu’un entre par moi… ». Pour entrer par la porte, il n’y a qu’un pas à faire. Il n’y a pas à faire un chemin long et fatigant. Si quelqu’un est dehors devant une porte, il suffit d’un pas, et il est dedans, il est entré. Tout homme qui croit que le Sauveur est mort sur la croix aussi pour lui et pour ses péchés, entre immédiatement dans le domaine de la proximité de Dieu. Le salut n’est possible que par Jésus Christ. Mais il suffit effectivement d’un pas de la foi pour l’obtenir. Chacun de mes lecteurs a-t-il fait ce pas ? Réfléchissez bien : à un moment, la porte sera fermée (Matt. 25:10 ; Luc 13:25) ! Seras-tu dedans ou dehors ? Oui, il n’est besoin que d’un pas de la foi pour entrer, mais ce pas décide de ton sort éternel.

 

1.4.2        Le salut

La parole merveilleuse du Seigneur Jésus, la phrase que nous venons de considérer, a un prolongement encore plus merveilleux — un prolongement où le Seigneur indique un triple résultat de l’entrée. Il dit donc d’abord : « Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ». Si quelqu’un a accepté le Seigneur Jésus comme ‘porte’ et est entré par la foi, il reçoit le salut — la délivrance de ses péchés (Rom. 4:25 ; 1 Cor. 15:3 ; Éph. 1:7), du pouvoir des ténèbres (Col 1:13), de la condamnation (Rom. 8:1), de la colère (1 Thes. 1:10 ; 5:9), du jugement (Jean 5:24), et de l’enfer (Matt. 10:28 ; Apoc. 20:15).

Le salut est la grande et immense bénédiction du vrai christianisme. C’est par lui que commence le chemin de la foi, mais c’est aussi par lui qu’il se termine. Les enfants de Dieu qui ont été justifiés par la foi, ont la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ (Rom. 5:1), et ils possèdent donc déjà aujourd’hui le salut de l’âme (1 Pierre 1:9 ; Héb. 10:39). Pourtant ils attendent encore la rédemption de leur corps (Rom. 8:23). Ils l’obtiendront à son tour quand le Seigneur Jésus, comme Sauveur, viendra chercher les croyants et « transformer le corps de leur abaissement en la conformité du corps de Sa gloire » (Phil. 3:21).

Et quel Sauveur avons-nous ! Il ne nous offre pas seulement le salut de l’âme pour ne pas aller dans l’étang de feu, mais Il nous délivrera aussi de toutes les limitations de notre corps terrestre et de tout ce qui nous empêche encore aujourd’hui d’avoir une pleine jouissance de Sa personne. Dans ce sens très vaste, le salut, dans l’Écriture, est vu à la fin du chemin de la foi (Rom. 13:11 ; 2 Tim. 3:15 ; 1 Pierre 1:5 ; 2:2).

Pourtant il nous faut encore nous rappeler que ce salut et les bénédictions qui s’y rattachent ne pouvaient être obtenus qu’après la mort et la résurrection du Seigneur Jésus et Son ascension au ciel. Si le ‘grain de blé’ n’était pas tombé en terre et n’était pas mort, il serait demeuré seul, et personne n’aurait été sauvé (Jean 12:24). Si le Seigneur Jésus parle de Lui-même comme la ‘porte’ (la deuxième et la troisième porte), c’est qu’Il se voit déjà après la croix par la pensée. Ce symbole (la porte) ne se rapporte donc pas à Christ vivant sur la terre, mais au Seigneur ressuscité et glorifié. Ce n’est qu’en triomphateur de la mort et du diable qu’Il est aussi bien la ‘porte des brebis’ (pour sortir) que ‘la porte’ (pour entrer).

 

1.4.3        Liberté

« Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ; et il entrera et il sortira, et il trouvera de la pâture » (Jean 10:8-9).

 

« Il entrera et sortira » : cela parle de liberté. Cette liberté, la liberté chrétienne, est placée en contraste complet avec le judaïsme. Sous le système juif, les brebis étaient enfermées dans un enclos. Certes elles étaient là en sécurité, mais c’était la sécurité d’une prison. Le Juif n’a pas d’accès libre à Dieu, car, selon l’expression de l’épître aux Hébreux (9:8), « le chemin des lieux saints n’était pas encore ouvert ». Ils ne pouvaient pareillement pas « sortir » vers d’autres peuples ou nations pour leur apporter quelque chose de la connaissance du vrai Dieu. Non, ils étaient sous la loi « gardés et renfermés » (Gal. 3:23).

Mais le chrétien croyant qui connaît la rédemption a une pleine liberté aussi bien pour entrer que pour sortir. Par le sang de Jésus, il peut entrer en pleine liberté dans le sanctuaire de la présence de Dieu (Héb. 10:19). Là où se trouve le bon Berger, le grand Berger, le souverain Pasteur, là le chrétien croyant trouve la force, la consolation et la joie, et là il est à la maison — à la maison auprès de Dieu. Peut-il y avoir un plus grand privilège ? Cette « entrée » dont nous parlons maintenant est pourtant à distinguer de l’entrée initiale, qui n’a lieu qu’un fois, par le Seigneur Jésus comme ‘la porte’.

Quand il vient du sanctuaire et qu’il est fortifié par la communion avec Dieu, le croyant peut aussi sortir vers d’autres, au service de Son Seigneur — même s’il faut que ce soit « jusqu’au bout de la terre » (Actes 1:8). Oui, combien sont beaux les pieds de ceux qui annoncent l’évangile des bonnes choses (Rom. 10:15) ! Ce que les gens, croyants ou non, ont besoin en tout temps, ce qu’ils doivent entendre, c’est la Parole de Dieu. Apportons cette Parole aux gens, et rien d’autre ! Les chrétiens au commencement annonçaient la Parole en toute occasion (Actes 8:4 ; 11:19) ; et Timothée est exhorté à « prêcher la Parole » (2 Tim. 4:2). Il n’y a rien de mieux à faire aujourd’hui.

 

1.4.4        La nourriture

Au reste, c’est une heureuse leçon que d’apprendre que « l’âme qui bénit sera engraissée, et celui qui arrose sera lui-même arrosé » (Prov. 11:25). C’est la troisième bénédiction : « il trouvera de la pâture ». Ceux qui ont à cœur de donner de la nourriture et du rafraîchissement aux brebis et aux agneaux du bon Berger, sous Sa direction, — ceux-là seront eux-mêmes justement richement rassasiés et abreuvés par Lui.

En outre, Il ira prendre soin de Ses brebis pour qu’il ne leur manque rien. Il est Celui qui s’enquiert de Ses brebis et s’en occupe. « Je les ferai paître dans un bon pâturage… elles seront là, couchées dans un bon parc, et paîtront dans de gras pâturages… Moi-même je paîtrai mes brebis, et moi je les ferai reposer, dit le Seigneur, l’Éternel » (Ézéchiel 34:11, 14, 15). Paroles touchantes ! elles ne trouveront leur réalisation que pendant le règne millénaire de paix du Berger d’Israël.

Mais la nourriture, c’est Christ Lui-même. Cela nous est présenté sous bien des figures dans la Parole de Dieu. Qui ou qu’est-ce qui pourrait vraiment fortifier et stimuler notre homme intérieur, qui pourrait nous apporter de vraies consolations si n’est Lui seul ? D’un côté Il est le berger des brebis, et de l’autre Il est la nourriture de Son peuple.

Si quelqu’un peut dire « l’Éternel est mon berger », c’est l’expression d’un salut parfait. Mais si, comme le poète du Ps. 23, il peut ajouter avec une assurance profonde : « je ne manquerai de rien », alors c’est l’expression d’une satisfaction parfaite. Les deux nous resteront acquis quand nous aurons laissé depuis longtemps cette pauvre terre et qu’il ne sera plus question de faim ni de soif. Ce que nous possédons déjà aujourd’hui en Lui, sera notre joie éternelle dans la perfection du ciel.

Au vu de toutes ces bénédictions auxquelles le bon Berger nous conduit, pouvons-nous faire autre chose que de nous prosterner dans l’adoration — devant Celui qui a laissé Sa vie pour les brebis ?