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L’ÉTERNEL EST CELUI QUI TE GARDE — Psaume 121
Christian Briem
ME 2000 p.65
Table des matières :
1 121:1-2 — La foi qui regarde au-dessus et au-delà des montagnes
2 121:3a — Comment le Seigneur nous accorde son secours
3 121:3b-4 — Le Seigneur garde individuellement et collectivement
4 121:5-6 — Circonstances favorables ou défavorables
« J’élève mes yeux vers les montagnes d’où vient mon secours. Mon secours vient d’auprès de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre » (Ps. 121:1, 2).
Le texte original pourrait aussi être traduit : « J’élève mes yeux vers les montagnes ; d’où vient mon secours ? ». L’auteur du psaume se trouve manifestement dans une grande détresse et il cherche du secours. D’où lui viendra-t-il ? Des montagnes ? Non ! « Mon secours vient d’auprès de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre ». Voilà sa confiance devant un danger pressant ! C’est ainsi que s’exprimera le résidu juif à l’heure de sa détresse.
Nous avons nous aussi à apprendre que notre secours, dans les circonstances difficiles de notre vie, ne vient pas des « montagnes ». Nous avons facilement tendance à nous confier dans ce qui paraît être un refuge sûr et puissant dans ce monde. Si nous faisons ainsi, nous en éprouverons tôt ou tard de la déception, et le « bâton » sur lequel nous nous appuyons nous transpercera la main (cf. És. 36:6) Comme le dit le prophète Jérémie : « Certainement, c’est en vain qu’on s’attend aux collines, à la multitude des montagnes ; certainement, c’est en l’Éternel, notre Dieu, qu’est le salut d’Israël » (Jér. 3:23).
Oui, la foi regarde au-dessus des montagnes vers Celui qui a fait les cieux et la terre, qui était « avant que les montagnes fussent nées » (Ps. 90:2). « J’élève mes yeux vers toi, qui habites dans les cieux. Voici, comme les yeux des serviteurs regardent à la main de leurs maîtres, comme les yeux de la servante à la main de sa maîtresse, ainsi nos yeux regardent à l’Éternel » (Ps. 123:1, 2). Le Seigneur ne nous refusera pas son secours si nous attendons tout de lui. Il viendra parfois d’une manière ou en un temps tout autre que nous le pensions, mais il viendra.
Ce psaume, écrit d’abord pour Israël, utilise le nom : « Éternel ». Dans le Nouveau Testament, nous ne trouvons pas ce nom, mais nous apprenons que le Seigneur Jésus, la « Parole » devenue chair, est l’Éternel (Jean 12:41 ; Héb. 1:12 ; 13:8). Celui qui a fait les cieux et la terre est le Même que celui qui est devenu notre Rédempteur, et de Lui vient notre secours.
À partir du verset 3, le psalmiste ne parle plus à la première personne, mais un autre lui parle — comme si Dieu lui faisait envoyer un message par un prophète.
« Il ne permettra point que ton pied soit ébranlé » (v. 3a).
Cette promesse ne semble-t-elle pas parfois en contradiction avec notre expérience ? Et pourtant, si nous marchons dans les voies de Dieu, nous serons gardés et nous ne broncherons pas. Nombreux sont les passages de la Parole qui en témoignent. « Car l’Éternel sera ta confiance, et il gardera ton pied d’être pris » (Prov. 3:26). « Alors tu iras ton chemin en sécurité » (3:23). « Par l’Éternel les pas de l’homme sont affermis, et il prend plaisir à sa voie » (Ps. 37:23). Et dans la dernière épître du Nouveau Testament, Dieu est présenté comme celui qui a le pouvoir de nous garder sans que nous bronchions et de nous placer irréprochables devant sa gloire avec abondance de joie (Jude 24). Comment se fait-il que malgré cela nous bronchions et chancelions si souvent ? Parce que nos cœurs ne sont pas vraiment dirigés vers lui. Soyons assurés que si nous désirons de tout cœur marcher dans ses voies, il nous gardera et ne permettra pas que notre pied soit ébranlé.
« Celui qui te garde ne sommeillera pas. Voici, celui qui garde Israël ne sommeillera pas, et ne dormira pas » (v. 3, 4).
Il est parlé de « Celui qui te garde », et de « celui qui garde Israël ». Celui qui nous garde tous ensemble est aussi celui qui garde chacun de nous individuellement — comme il aime l’Assemblée parce qu’il aime chacun de ceux qui la composent. Vous qui vous tourmentez, écoutez ces mots qui vous sont adressés : « l’Éternel est celui qui te garde ». Il est là jour et nuit pour vous. Il ne sommeille, ni ne dort. Et il agit envers vous comme il l’a fait envers Israël.
L’exemple d’Israël est encourageant. Son histoire ne démontre-t-elle pas que l’Éternel est celui qui a gardé Israël et qui le garde aujourd’hui encore ? Aucun peuple n’a jamais été traqué de cette manière, en vue de son anéantissement. Les nations qui en ont été les instruments ont dû faire l’amère expérience que celui qui touche Israël « touche la prunelle de son œil » (Zach. 2:8). Quand bien même ce peuple persiste aujourd’hui encore dans son incrédulité, le Seigneur atteindra cependant le but qu’il s’est proposé envers lui.
« L’Éternel est celui qui te garde ; l’Éternel est ton ombre, à ta main droite. Le soleil ne te frappera pas de jour, ni la lune de nuit » (v. 5, 6).
Assurément, si le Seigneur n’était pas notre ombre à notre main droite, « le soleil » nous blesserait souvent.
Si nos circonstances sont comme un soleil brûlant, nous pouvons nous encourager en nous souvenant qu’il a toutes choses sous son contrôle, le soleil et la lune en particulier. S’il en est ainsi dans la nature, il en est ainsi aussi dans le domaine spirituel. Dieu permet parfois que le soleil frappe. Dans le livre du prophète Jonas, Dieu prépara, quand le soleil se levait, un doux vent d’orient. « Et le soleil frappa la tête de Jonas, et il défaillait » (Jonas 4:8). Dieu, dans sa bonté, avait auparavant préparé un kikajon pour protéger Jonas du soleil et le délivrer de son découragement. Mais nous ne voyons pas que le prophète l’ait remercié pour cela.
C’est ainsi que nous nous comportons parfois. Nous jouissons des bontés de Dieu sans qu’elles conduisent nos âmes vers Lui. Alors Dieu doit bien une fois ou l’autre faire sécher notre « kikajon », pour nous faire remarquer que nous nous sommes confiés davantage dans les circonstances favorables qu’en lui-même. Il reste cependant toujours vrai que si nos cœurs demeurent près de lui, le soleil ne nous frappera pas de jour, ni la lune de nuit.
Puis vient ensuite l’admirable expression « Il gardera », mentionnée à trois reprises dans les versets 7 et 8 :
« L’Éternel te gardera de tout mal ; il gardera ton âme. L’Éternel gardera ta sortie et ton entrée, dès maintenant et à toujours ».
Comme chrétiens, nous ne pouvons et ne devons évidemment pas nous attendre à être gardés pour cette terre comme le sera un jour le résidu juif fidèle. L’Israël pieux fera effectivement l’expérience d’une délivrance absolue et littérale de toutes ses détresses comme le décrit ce psaume, mais ce n’est ni l’espérance ni la part du chrétien. Pourtant, aujourd’hui encore, Dieu ne retire pas ses yeux de dessus le juste (Job 36:7) ; et si nous demeurons près de lui, nous ferons spirituellement l’expérience de cette triple protection.
Premièrement, il nous gardera de tout mal, de tout péché, ce qui nous permettra de vivre dans une communion ininterrompue avec lui. N’est-ce pas là un privilège plus grand encore que celui de jouir des bénédictions terrestres ? Et quant à nos circonstances d’ici-bas, celles-là mêmes que nous considérons comme un mal travaillent, sous sa main, pour notre bien (Rom. 8:28). Elles peuvent être en soi véritablement un mal (par exemple la maladie), mais elles se révéleront finalement comme ayant été bonnes pour nous.
Deuxièmement, il gardera notre âme au travers de toutes les difficultés et de tous les dangers de notre vie. Notre Dieu sait combien facilement notre âme peut être perturbée par ce qui nous arrive. Aussi y a-t-il pourvu : nous pouvons lui apporter tout ce qui nous oppresse et sa paix gardera nos cœurs et nos pensées dans le Christ Jésus (Phil. 4:7). De plus, nous recevons aujourd’hui déjà le salut de nos âmes, comme fin ou but de notre foi (1 Pierre 1:9). Personne ne peut nous le ravir, personne ne peut nous ravir de la main du Père et de la main du Fils (Jean 10:28, 29).
Le verset 8, qui contient la troisième mention « il gardera », embrasse l’ensemble de nos circonstances et tout notre avenir. Dieu gardera notre sortie et notre entrée, dès maintenant et à toujours. Qu’il s’agisse de nos allées et venues quotidiennes ou de notre passage de cette scène terrestre jusque dans l’éternité, il nous gardera en tout, il nous conduira au port désiré. Quelle confiance cela nous donne ! Peut-être quelques-uns d’entre nous devront-ils encore passer par la mort, alors que d’autres — et c’est là notre espérance de chrétiens — seront vivants lors de la venue du Seigneur Jésus. Quoi qu’il en soit, notre Sauveur gardera notre sortie et notre entrée, et nous fera atteindre certainement notre patrie céleste.
Vers la fin de sa vie, Paul voyait le martyre s’approcher de lui ; et pourtant il pouvait dire, plein d’assurance : « Le Seigneur me délivrera de toute mauvaise œuvre et me conservera pour son royaume céleste » (2 Tim. 4:18). Il se peut que le royaume céleste soit atteint au travers de circonstances très éprouvantes, mais nous l’atteindrons. La sortie de la vie d’ici-bas et l’entrée dans la vie éternelle reposent dans la main de notre Seigneur.