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Le pardon des péchés

 

Christian Briem

 

Traduit de l’allemand « Antworten auf Fragen zu biblischen Themen » = Réponses à des questions sur des thèmes bibliques, édité par Christliche Schriftenverbreitung, Hückeswagen, 2005. ISBN 3-89287-088-8

 

Table des matières:

1     Le pardon des péchés

Question

Réponse

2     Le pardon des péchés par l’assemblée

Question

Réponse

 

Questions et réponses p. 289

1                        Le pardon des péchés

Question

Comment faut-il comprendre 1 Jean 1:9 ? « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité ». Ce passage concerne-t-il des pécheurs qui se repentent, ou des enfants de Dieu quand ils pèchent dans leur marche ? Je pensais qu’un croyant possédait déjà le pardon des péchés (Éphésiens 1:7 ; Colossiens 1:14 ; Hébreux 10:14). Il ne doit pourtant pas toujours le recevoir de nouveau ?

 

Note Bibliquest : les termes français « pardon » et « rémission » des péchés correspondent à un seul et même mot dans l’original grec.

 

Réponse

Le verset de 1 Jean 1:9 exprime un principe général ; c’est la manière générale de Jean de présenter les principes, dont il faut faire l’application au cas par cas. C’est un principe selon lequel Dieu agit : si quelqu’un confesse ses péchés, Dieu est fidèle et juste pour les lui pardonner. L’application directe de ce passage se rapporte au pécheur qui pour la première fois de sa vie vient dans la lumière de Dieu et Lui confesse ses péchés. Dieu pardonne alors tous ses péchés, sur la base de l’œuvre de rédemption accomplie par son Fils, jusqu’à ne plus jamais s’en souvenir. C’est ce qui pourrait être appelé le pardon absolu ou éternel des péchés, car il concerne le ciel, et a une validité éternelle, englobant tous nos péchés, et est un fait accompli, qui n’a pas besoin d’être répété, oui, qui ne peut même pas être répété. Rendons-en grâces à Dieu !

Les passages cités d’Éphésiens 1, Colossiens 1 et Hébreux 10 parlent de ce pardon des péchés dans le sens absolu, qui s’accompagne de la justification par la foi (Rom. 5:1). Dans son épître, Jean parle aussi de ce pardon des péchés qui englobe tout, quand il dit au chapitre 2 : « Je vous écris, enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés par son nom (le nom du Seigneur Jésus) » (1 Jean 2:12). Il mérite d’ailleurs d’être signalé que le verbe traduit par « sont pardonnés » se trouve dans l’original à la forme verbale du parfait qui signifie : « ils ont été pardonnés (c’est passé) et ils le sont encore ». Cette expression désigne donc une position ou un état.

Mais on peut aussi appliquer le principe de 1 Jean 1:9 à des croyants, même si, à mon avis, cela ne semble pas être ici la pensée principale. Toutefois le « pardon » n’est pas mis ici en relation avec l’imputation, ou mieux, la non-imputation du péché en rapport avec l’éternité, mais en rapport avec le gouvernement de Dieu dans le temps actuel. Dieu se place dans Son gouvernement au-dessus des Siens, et s’ils pèchent dans leur marche à travers ce monde, mais qu’ils Lui confessent leurs péchés, Il leur pardonne quant à Ses voies gouvernementales à leur égard sur la terre. En outre, par la confession des péchés, la jouissance de la communion avec le Père est rétablie. Le péché l’avait interrompue.

Mais la pensée du gouvernement va plus loin que la simple restauration de la communion pratique. Il y a des choses qui déplaisent à Dieu chez les Siens qui, si elles ne sont pas confessées, leur attirent un traitement grave de Sa part. Dans ce sens, il y a même le « péché à la mort » (1 Jean 5:16), c’est à dire le péché où Dieu amène à la mort du corps. Sur le même plan, 1 Corinthiens 11:30 énonce : « c’est pour cela que plusieurs sont faibles et malades parmi vous, et qu’un assez grand nombre dorment ». Pourtant aussi sérieuse que soit cette pensée du gouvernement de Dieu, de Ses voies envers ses enfants, elle n’affecte en rien le pardon absolu des péchés dont nous avons parlé plus haut.

La parole de Dieu ne se contredit jamais. Ce serait une bonne chose si tous les enfants de Dieu anxieux avaient devant leurs yeux cette différence entre le pardon des péchés comme position accordée, et le pardon en relation avec la manière dont Dieu agit à leur égard, — et ce serait aussi bien s’ils s’abstenaient d’écouter la voix de ceux qui ne font pas attention à cette différence, ou l’ignore, et qui disent qu’un croyant, dans certaines circonstances, peut quand même être perdu.

Il y a deux raisons pour lesquelles j’ai fait la remarque plus haut, que notre verset ne vise pas au premier chef le péché du croyant.

D’abord Jean, au premier chapitre de son épître, teste la profession chrétienne qui revient à trois reprises par cette expression : « si nous disons ». En face de ce « si nous disons », il met toujours ce qui est authentique en parallèle. Il pouvait y avoir des gens, et il y en a, qui se trompent eux-mêmes en disant qu’ils n’ont pas de péché. Or la vraie foi agit autrement : elle confesse ses péchés. Et la réponse de Dieu à cette droiture de cœur est toujours la même : Il leur pardonne les péchés. C’est ce dont il s’agit ici.

La seconde raison est que l’apôtre en vient effectivement à parler du fait de pécher chez les enfants de Dieu, mais seulement dans les deux premiers versets du chapitre 2. Là il les exhorte à ne plus pécher. Mais si quelqu’un a péché, qu’arrive-t-il ? « Nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le juste ; et lui est la propitiation pour nos péchés, et non pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour le monde entier ». Grâce infinie, qui a aussi pourvu au fait de pécher, pour nous enfants de Dieu !

 

 

2                        Le pardon des péchés par l’assemblée

Questions et réponses p. 292

Question

Suite à la réponse à la question précédente au sujet du pardon des péchés, j’aimerais poser une question supplémentaire. Il arrive que des personnes qui ont dû être « ôtées » comme méchant par l’assemblée (1 Cor. 5), prétendent que Dieu leur a pardonné tous les péchés ayant conduit à l’exclusion, à cause de la confession qu’ils en ont faite devant Lui, et qu’ainsi ils se retrouvent dans l’état précédant l’exclusion, — que l’assemblée le comprenne ou non. Est-ce correct ? Peut-on appliquer de cette manière le principe de 1 Jean 1:9 au sujet duquel vous avez écrit l’article précédent ?

 

Réponse

Celui qui argumente ainsi est en erreur à un double point de vue. D’abord il ne voit pas que 1 Jean 1:9 n’a rien à voir avec la discipline ecclésiastique, mais (hormis l’application de principe au pécheur repentant) se rapporte à la manière d’agir de Dieu dans Ses voies gouvernementales envers Ses enfants. Ensuite il méconnaît que l’assemblée de Dieu a le pouvoir de « retenir » et de « pardonner », d’une manière administrative, les péchés sur la terre (Matt. 18:18 ; Jean 20:23) ; et il méconnaît aussi que Dieu reconnaît dans le ciel l’action en discipline d’une assemblée locale qui a agi en vertu de l’autorité du Seigneur demeurant au milieu d’elle. « En vérité, je vous dis : Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel ». Ce sont les paroles du Seigneur Jésus.

Bien sûr l’assemblée ne peut pas pardonner les péchés en rapport avec le ciel, mais elle a qualité pour décider qui est « dedans » et qui est « dehors ». Cela signifie que le fait de « lier » et de « délier », de « retenir » et de « pardonner » les péchés, se rapporte au domaine de communion que Dieu lui a confié ici-bas sur la terre. Et même si le monde, ou celui qui est mis sous discipline, veulent faire fi d’un action de discipline ecclésiastique en le considérant comme entaché d’infirmité ou sans effet — cette action représente en vérité, si elle a été exercée sous la direction du Saint Esprit, un acte de puissance ; et aucune autre puissance sur la terre ne peut l’invalider.

Naturellement il se peut que, par l’effet de la grâce de Dieu, celui qui est placé sous discipline en vienne à prendre conscience de son péché, et à le confesser devant Dieu — Dieu veuille que cela ait lieu plus souvent ! Alors Dieu lui a pardonné en ce qui concerne Ses voies gouvernementales à son égard. Dieu soit loué et remercié qu’il en soit ainsi ! Mais malgré tout, la personne en question est encore « dehors », et concernant sa relation avec l’assemblée, elle n’est absolument pas dans l’état où elle était avant son exclusion. Aussi longtemps que l’assemblée ne lui a pas « pardonné » (2 Cor. 2:7, 10), Dieu ne lui a pas pardonné sur ce point. Prétendre qu’on serait de nouveau « en communion » alors que l’assemblée n’a pas « délié », montre non seulement de la méconnaissance des pensées de Dieu, mais aussi un état de cœur mauvais. Car une telle attitude sape l’autorité de l’assemblée au milieu de laquelle est le Seigneur. Or c’est justement ce que Dieu ne fera jamais, vraiment jamais.