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Le temps du Corona

comme période de mise à l’épreuve par le stress

En ligne sur bibelstudium.de depuis le 30.04.2020

 

Ernst-August Bremicker

 

Pour beaucoup de gens, la situation actuelle, causée par le Coronavirus, n’est pas seulement un moment exceptionnel, mais aussi une mise à l’épreuve par le stress. Les chrétiens ne font pas exception. Les nombreuses « barrières de contact » et le confinement nous posent des défis totalement inédits. Des défis auxquels personne n’était préparé ni personne ne pouvait l’être. Pour beaucoup, la routine quotidienne s’est passablement changée. Les enfants sont à la maison et ont besoin d’être occupés. Pour certains, le télétravail a pris la place du travail habituel à l’extérieur. La plupart des activités de loisirs ne peuvent plus être pratiquées comme auparavant. Les possibilités de sport en commun sont restreintes. Les visites ne sont possibles que dans une mesure très limitée, si tant est qu’elles le soient. Et surtout, nous ressentons un manque, — espérons-le — celui de ne pas pouvoir nous rassembler effectivement, en un même lieu physique. La vie doit soudain être réorganisée, et cela ne se passe pas toujours sans problème. Pour beaucoup d’entre nous, c’est une véritable mise à l’épreuve par le stress, y compris dans nos vies de couple et dans nos familles. Le temps que nous passons ensemble est beaucoup plus long que d’habitude.

Pour beaucoup, c’est une bonne occasion, car il y a un bon usage à faire de ce temps. Nous pouvons intensifier la communion avec notre Seigneur. Nous sommes reconnaissants d’avoir du temps ensemble. Nous avons du temps pour parler et pour échanger. La communication entre époux et dans la famille est favorisée. Cependant cela ne se passe pas toujours sans accroc. Parfois, c’est justement là que les nerfs sont à vif, car le risque de conflits augmente avec le temps passé ensemble. Les carences existantes dans les relations de couple et de famille sont subitement mises en plein jour. Le « chez soi » qui devrait être un lieu de réel ressourcement et de renouvellement de l’énergie, devient soudain fatiguant pour certains. La tension personnelle des uns se décharge subitement sur les autres. Les enfants sont stressés. Les mères sont stressées et les pères ne comprennent plus leur monde.

D’un côté, la proximité sous un même toit est positive et belle, simplement parce qu’on peut enfin avoir du temps les uns pour les autres et que les possibilités d’être « dehors » sont clairement réduites. De l’autre côté, se retrouver ainsi à la maison est souvent source de tension et de stress. Les enfants se lamentent parce qu’ils ne savent pas à quoi s’attraper, et les parents ne savent pas comment occuper les enfants.

Que faire alors ? Les médias et la consommation de médias sont en ce temps-ci demandés plus que de besoin. D’un côté ils fournissent en permanence les dernières informations sur la propagation et la lutte contre le virus, et sur le déconfinement attendu. Reste à savoir si c’est toujours utile. Mieux vaut le peu, dans ce cas. Par ailleurs les moments de détente dans le programme quotidien sont souvent compensés par une consommation excessive de médias — et pas seulement par les enfants. Nous ne cherchons certainement pas à jeter le bébé avec l’eau du bain ici, mais il faut être conscients des risques et des effets secondaires. En outre, il jaillit souvent des disputes et des différends concernant les horaires et les contenus des programmes.

En tout cas, augmenter la consommation de médias ne semble pas être la bonne voie, même si on ne peut guère ni ne veut la ramener à zéro.

 

Alors, que faut-il faire ? Je voudrais juste suggérer quelques idées :

1. Prier les uns pour les autres, et les uns avec les autres (1 Thes 5:17) : À plusieurs reprises la Bible nous appelle à la prière. Nous pouvons multiplier les temps de prière durant ce temps du Corona.

2. La Parole de Dieu — (Col. 3:16) : La Parole du Christ doit toujours habiter richement en nous. Souvent dans le quotidien normal, il ne reste pas beaucoup de temps à chacun pour prendre tranquillement la Bible en main, et y lire personnellement — et ensemble. Pourquoi ne pas profiter de ce temps pour examiner de plus près un livre de la Bible, ou un sujet personnel précis, entre époux ou avec les enfants ?

3. Être reconnaissants — (Col. 3:15) : Que le temps du Corona nous rende reconnaissants pour beaucoup de choses que nous avons considérées comme allant de soi, et qui ne l’étaient pas en fait ; et pour beaucoup de choses qui le restent encore.

4. Du support et de la compréhension — (Gal 6:2) : Dans les situations de stress, il y a spécialement besoin de faire preuve d’indulgence et de compréhension envers les autres. Les époux entre eux. Les parents envers les enfants. Les enfants envers les parents.

5. S’entraider — (És. 41:6) : C’est justement maintenant l’occasion de s’entraider. Entre mari et femme, et vice-versa. Entre parents et enfants, et vice-versa. Les plus jeunes peuvent aider les plus âgés, dont on ne s’occupe guère actuellement. L’amour chrétien pour le prochain va au-delà de l’aide de voisinage. Ne négligeons pas l’aspect évangéliste de ces relations.

6. L’affection fraternelle — (1 Pierre 1:22) : Le « commandement d’amour » (Jean 13:35) subsiste toujours. Mais surtout dans un temps de restriction des contacts sociaux, un contact affectueux — y compris une parole bienveillante — aide à surmonter le stress. C’est justement l’occasion de montrer que nous aimons « en action et en vérité » (1 Jean 3:18).

7. L’encouragement mutuel — (1 Thes. 5:11) : l’encouragement mutuel, comme motivation, a une grande valeur. Même en temps de Corona, on peut encore faire beaucoup de bien. Un coup de téléphone, un message écrit (ou même une lettre), l’envoi d’une petite attention, voilà quelques possibilités à notre disposition chaque jour.

 

Il est important, surtout en période de stress, de rechercher la paix, de renforcer ce que nous avons en commun (y compris avec nos enfants) et de nous réjouir mutuellement dans le Seigneur. La joie dans le Seigneur est — et reste — notre force (Néh. 8:10).